Superstitions, croyances populaires, légendes, endroits
maléfiques et autres lieux habités par des créatures mystérieuses ; voilà
le but de cette rubrique. Non pas pour faire peur ou même effrayer les âmes
sensibles, mais surtout pour le plaisir de la découverte et aussi pour vous
faire sourire.
A travers ces pages, découvrons l’imaginaire de quelques
uns de ces lieux hantés par des lutins espiègles, où par ces êtres hideux
qui terrorisaient nos ancêtres. Mélusine, Morgane, Kraulla, Galipode, Dames
Blanches, Filourdi, et autre Croque-mitaine, voilà l’univers que je vous
invite à partager. Chaque région, chaque lieu, a ses mystères et pour commencer
voici une légende de l'Hérault.
Ce jour là, Andramélech avait encore désobéi. Il
avait passé de l’autre côté de la grande rivière rouge. Il avait menti en
disant qu’il ne s'éloignerait pas, qu’il irait juste faire des pâtés de
lave. Oui, il avait désobéi et menti. Mais après tout, ce n’était guère
étonnant puisque Adramélech est un diable.
De l’autre côté de la rivière
rouge, il y avait de quoi s’amuser vraiment. Adramélech soufflait de toutes
ses forces dans ces cônes de fumées toxiques, la fumée ressortait par un
autre cône un peu plus loin, en faisant un énorme « prout ». Il trempait
ses doigts dans la lave et écrivait en très gros sur la paroi des grottes
»Belzébuth, tu pu es le bouc », il dégommait les stalactites et les
stalagmites avec de grosses pierres rondes. Il se taillait un cornet dans
le basalte et y faisait couler du métal fondu, cuivre, nickel, ses parfums
préférés, avec une noisette de soufre dessus. C’était vraiment des bons
moments. Pourtant, au fond de lui, Adramélech ressentait comme un vide.
A quoi cela sert d’être un diable si personnes n’est témoin de vos diableries
?
Mais ce jour là, il allait se passer quelque chose.
Quelque chose
d’extraordinaire…En jouant, il s’était beaucoup éloigné de la rivière rouge,
coulée de lave dans laquelle il prenait son bain tous les jours. Il venait
d’entrer dans une immense grotte et il bondissait de bloc en bloc, bien
aidé en cela par ses sabots de chèvre, pour grimper jusqu’au plafond. plus
il montait, moins il semblait se rapprocher de sa folle idée. Essoufflé,
il finit par atterrir sur un promontoire. En tâtonnant dans le noir, il
découvrit un tunnel qui s’enfonçait horizontalement dans la roche. Au bout
de sa longue marche, sa progression fut stoppée par un éboulis de grosses
pierres qui obstruait totalement le tunnel.
« Flûte, je vais devoir rebrousser
chemin »., se dit-il. mais un bruit étrange lui fit dresser ses oreilles
pointues. Il y avait quelque chose qui vibrait derrière l’éboulis, quelque
chose de vivant et de puissant. La curiosité est un vilain défaut et, comme
s’était un diable, Adramélech avait presque tous les vilains défauts. Il
entreprit de déblayer le tunnel. Soudain, il y eu énorme fracas. Dans un
rugissement de tempête, Adramélech se sentit comme attrapé par une grande
main, mais une main d’une douceur qu’il n’avait jamais encore éprouvée.
Le petit diable venait de rencontrer l’eau.
Le courant emportait Adramélech dans une folle course
à travers les labyrinthes souterrain de la roche karstique. Enfin, la rivière
le recracha et il tomba sur une grande pierre plate. Il pensait qu’il était
à nouveau dans une grotte. Mais cette grotte avait quelque chose de spécial,
son plafond était constellé de petites taches blanches et brillantes. Le
petit diable venait de rencontrer le ciel.
Bien sûr, il avait entendu
parler de la surface de la terre et des êtres qui la peuplait : les hommes.
Mais il avait toujours pensé que c’était des histoires inventées pour faire
peur aux petits diables et éviter qu’ils ne s’éloignent trop.
Il fallait
pourtant se rendre à l’évidence : ce qu’il voyait de l’autre côté de la
rive, ce n’était manifestement pas un diable, mais bien un homme.
Chapitre II
Le vieux Raol pestait contre son âne. Impossible de l’amener
au bord du fleuve Hérault. en cette saison, au débouché des gorges, ses
flots sont tumultueux, l’âne eut peur. Peut-être se souvenait-il d’avoir
vu l’un de ses semblables disparaître dans les eaux sombres en tentant une
périlleuse traversée.
Le vieux Raol comprit qu’il devrait porter lui-même
le chargement jusqu’à la rive où l’attendait une petite barque. Il hissa
sur son dos les lourdes draperies commandées de longue date par l’abbaye
de Gellone.
« Peste soit de cette rivière, grommela-t-il, je préfère
encore avoir affaire à des brigands de grands chemins. Au moins avec eux,
on peut discuter ».
Il pensait déjà aux tracas qui l’attendaient. Il
lui faudrait traverser la rivière, de l’autre côté il devrait dissimuler
sa marchandise dans les taillis, marcher jusqu’à l’abbaye pour y chercher
un âne, charger les draperies, retourner à l’abbaye, livrer les draperies,
revenir jusqu’à la rivière et la franchir une nouvelle fois sur cette frêle
embarcation. L’esprit envahi par ses soucis, Raol n’était pas attentif à
ses gestes. Et il commit l’irréparable. Il trébucha en montant à bord de
l’esquif, vacilla, tenta de retrouver son équilibre, transféra tout son
poids et celui de son fardeau sur un côté de la barque qui, en une seconde,
se retourna. Les draperies furent englouties dans les flots, se déployant
et filant de le courant comme de gigantesques poissons blancs.
Emporté
lui aussi, le drapier ne dut son salut qu’à un arbre effondré en travers
des flots, auquel il réussit à s’accrocher. Il se tracta à la force des
bras et, trempé, s’affala sur la rive comme une grosse loche. A peine son
souffle retrouvé, il hurla : « Peste soit de cette rivière, quinze jours
de travail engloutis par cette maudite eau. Encore un coup du Malin ! »
Scandalisé par ce discours, Adramélech sortie de sa cachette « Hé, qu’est
ce que j’ai encore mal fait ? Je vous ai juste regardé vous démener comme
un nigaud. Vous feriez mieux d’apprendre à nager ou de construire un pont.
Hé, ho ! Où courez-vous comme ça ? Je vous parle, espèce de coprolithe !»
Félip avait mal au pieds. Il marchait depuis deux
jours sur la draille, il avait hâte de voir fumer la cheminée de sa maison.
« Maman a dû faire la soupe de pois avec du lard ». Les brebis accéléraient
à présent le pas aussi, sentant l’étable proche. Au loin, il apercevait
les toits de son village. Mais avant de s’abandonner à la joie de retrouver
son foyer, le garçon devait affronter cette image qui lui serrait le cœur
par avance. A l’entrée du bourg, il y aurait ce grand chien maigre et laid,
attaché court, le col décharné à force d’avoir tenté de s’arracher à sa
condition de prisonnier. Quand Félip passerait, le chien le fixerait de
ses grands yeux tristes. Il fut extrait de ses noires pensées par des voix
qui provenaient de la rivière.
Adramélech avait amassé une montagne
de petits cailloux plats sur la rive. Il faisait des ricochets. Il avait
remarqué le manège d’un petit groupe d’hommes qui l’observait, dissimulé
derrière un bosquet de cade. L’un d’entre deux sortit de sa cachette et
s’approcha d’une démarche ridicule, à la fois prétentieuse et gauche.
« Je suis Christol, chef de la Guilde des marchands, je représente les
doreurs, les orfèvres, les drapiers, les potiers et changeurs de toutes
la Seigneurie de Montpellier. Notre Seigneur, Sieur Guilhem, veut commercer
avec les autres fiefs du Languedoc. Il veut un pont sur l’Hérault. Avec
tes pouvoir, tu peux certainement faire cela ? »
Adramélech était concentré
à améliorer sa technique de ricochets. « 12, 13, 14 ! Vous avez vu ça ?!!
»
« Peux-tu construire ce pont, oui ou non ?!! Je te donnerai ce que
tu voudras ! » Christol s’était emporté, il avait crié et il le regrettait
déjà.
« Oh là là, vous êtes d’un barbant ! Peuh ! Bien sûr que c’est
dans mes cordes ! Je suis même un spécialiste ! » En disant cela, le petit
diable pensait : « Un pont, un pont, ça peut être amusant ». Sûr de lui,
il lança : « Revenez dans une heure, votre pont sera construit ».
A
l’heure dite, les marchands étaient au rendez-vous. Devant eux s’érigeait
une fantastique construction.
-« qu’est cela ? », dit le chef de la
guilde des marchands d’un air soupçonneux en touchant l’ouvrage du bout
du doigt.
- « C’est un pont en bambou. Le plus léger et le plus résistant
des matériaux, souple et dur à la fois. Remarquez la légèreté, l’élégance
de mon ouvrage !! » Adramélech était vraiment très fier de son travail,
sa queue fourchue frétillait de plaisir.
« Tu te moques de nous ! Crois-tu vraiment que nous
engagerons une charrette sur ces brindilles ? Et notre seigneur, son armée
? Fait nous un autre pont ou notre accord ne tient plus ! »
-« Grrr,
il ne sert à rien de discuter avec des ignorants. Revenez dans une heure,
vous aurez un autre pont. »
A l’heure dite, les marchands étaient au
rendez-vous. Devant eux, s’érigeait une fantastique construction.
«
Vous aviez raison, le bambou c’est trop basique. Regardez celui que j’ai
construit en terre cuite. Un matériau formidable, il permet de réaliser
toutes les formes désirées et puis, vous avez remarqué comme il est magnifiquement
décoré ? » Sur toute la surface du pont, Adramélech avait peint des poissons
multicolores.
« En terre cuite ?! Tu veux que nous fassions passer nos
chevaux sur une poterie ? Mais tu es fou ! Nous voulons un pont solide et
fidèle à nos traditions, un pont de pierres ! »
« En pierre , Quelle
drôle d’idée mais vos maisons dont déjà en pierres, vos moulins, vos capitelles,
vos églises, vos chemins sont en pierres. Vous n’avez pas envie de changer
un peu ? »
« Nous ne voulons pas changer. Nous avons confiance que dans
ce nous connaissons. »
Adramélech, cela ne l’amusait plus du tout s’il
fallait construire le pont en pierres. Alors il décida de leur faire peur,
il alluma la flamme dans ses yeux, fit briller ses cornes, claquer sa queue
fourchue sur le sol, dressa ses écailles et avec une énorme voix leur dit
: « Si je dois le construire en pierre, alors je prendrais l’âme du premier
être qui franchira ce pont. Je l’emmènerai avec moi brûler pour l’éternité
au plus profond de l’infernal abîme des enfers. » Il dit cette dernière
phrase avec une grimace affreuse, celle que lui avait apprise son cousin
Satanas.
Pétrifié, le chef de la Guilde des Marchands s’entendit dire
d’une voix blanche : « Tu pourras prendre l’âme du premier être qui franchira
ce pont. L’affaire est conclue. » Voyant que sa ruse avait échoué et de
guerre lasse, Adramélech se mit en colère : « Très bien, bande de croûtes
: vous aurez un pont en pierres, le pont le plus pierreux qu’on puisse imaginer.
»
« Chut, doucement les brebis, on va se faire repérer.
» Felip avait tout entendu des échanges entre le diable et les hommes. Il
suivait maintenant discrètement le groupe de marchands et écoutait leur
conversation animée.
« Nous dirons à sieur Guilhem que nous avons construit
ce pont et il sera envers nous plein de gratitude. Il nous donnera les meilleurs
charges, les meilleures terres. Nous seront bientôt riches, puissants et
respectés. »
En attendant, il était clair que le diable aurai rapidement
fini le pont. Et qu’il faudrait aussitôt le payer en lui livrant une âme.
Mais laquelle ? « Quelqu’un à une idée ? »
« Il y a bien le vieux. Il
est a moitié aveugle, il ne marche presque plus. C’est une charge, sa famille
sera soulagée. »
Felip dévalait la draille. Son cœur tapais dans sa
poitrine, il n’avait qu’une idée en tête : arriver avant les marchands à
la maison du Vieux.
Il entra précipitamment dans la pauvre masure, trouva
le Vieux devant la petite cheminée. Il l’attrapa sous les aisselles et le
traîna vers la porte.
« pépé, ça ne va pas de rester là toute la journée,
il faut que vous marchiez un peu pour rester en forme. Allez, venez, il
fait beau. » Et il l’entraîna dans la forêt de chênes verts.
Juste à
temps, les marchands toquaient à la porte. « Holà, le Vieux… Nous sommes
venus vous chercher pour faire une promenade à la rivière. Venez donc, i
fait beau ! Peste, il n’y a donc personne dans cette maison ? »
« Moi,
moi, moi, je veux venir aussi à la promenade, moi, moi ! » C’était Enguerrand.
Il avait 30 ans, mais l’esprit d’un petit enfant. Christol souffla aux autres
: « Très bien, l’idiot remplacera le Vieux.. Allez viens Enguerrand, tu
verras, on va bien s’amuser. Tu sais qu’il y a un nouveau pont ? Non ? tu
as déjà marché sur un pont ? »
Impuissant, Felip les regardait prendre
le chemin de la rivière… Le Chien lui avait fait la fête quand Felip l’avait
détaché. Il lui avait léché les mains de gratitude. Et, comme Felip le pensait,
il l’avait suivi, guidé par son inépuisable confiance de chien.
Le pont
était là, le pont de pierres. Deux arches larges et solides semblant faire
corps avec le rocher dans lequel elles étaient insérées. Felip était arrivé
avant les marchands. Il voulait agir vite, il luttait pour s’empêcher de
penser aux conséquences de l’acte qu’il s’apprêtait à commettre.
Il
ouvrit son sac d’une main tremblante, en sorti un bel os. Respira fort,
le lança de l’autre côté du pont. Le chien s’élança… et disparut pour toujours.
Félip pleurait à genoux dans la poussière, maudissant les marchands
et leur inhumaine cupidité. Le jour venu, quand ils rendront leur dernier
souffle, le Diable prendra aussi leurs âmes !
Sous le pont, la rivière
grondait, couvrant les bruits et les cris. Quel bruits, quel cris ? Ceux
qui venaient de sous la terre. Rires, aboiements joyeux, cavalcades, chatouilles,
bagarre, gratouilles, calins… Adramélech était si heureux. Qu’aurait-il
fait d’une âme ? Il avait un chien.
Vincent Girard - Hérault Magasine
- 12/2013
C'est l'histoire du sonneur de cloches de Notre Dame,
grand pêcheur et grand buveur, qui déclarait ne pouvoir tirer de l'eau de
l'Agout parce qu'elle sentait la truite, ni celle de la Vèbre à cause de
son odeur d'écrevisses. En allant pêcher en cachette dans la réserve du
Prieur, il lança son épervier sur ce qu'il croyait être un gros poisson.
Mais il avait touché le Drac qui le saisit, l'emporta dans son gouffre,
gouffre situé en face de la Capelo du Bau et se disposa à le dévorer. Le
campanier se souvint alors qu'il avait trois filles dont il ne s'occupait
guère et demanda sa grâce par pitié pour elles. Le Drac la lui promit, à
condition d'épouser l'une d'elles. Les deux aînées traitèrent leur père
de visionnaire et d'ivrogne. Le Drac qui s'impatientait des mauvaises raisons
qu'on lui donnait, menaçait de rompre les négociations et de manger son
futur beau-père, lorsque la jeune, par pitié filiale, se décida enfin.
Le Drac vint faire une visite nocturne, suivie de plusieurs autres, sans
que les sœurs aînées puissent obtenir la moindre confidence de leur sœur,
qui paraissait fort satisfaite. Elles firent bonne garde et s'aperçurent
que leur horrible beau-frère, se muait, dans le grenier où couchait leur
sœur, en un galant et superbe chevalier, tandis que les toiles d'araignées
se transformaient en de magnifiques tentures. Mais, au chant du coq, le
Drac avait disparu et tout était rentré dans son état ordinaire de désordre
et de pauvreté. Elles ne purent garder le secret ; d'ailleurs, elles en
étaient devenues folle de jalousie. Le bruit de l'aventure merveilleuse
se répandit, le clergé s'en mêla, vint exorciser la chaumière et la rivière.
L'eau devint bouillante et le Drac accompagné de sa belle qui voulait mourir
avec lui, vint se réfugier dans une grotte où surgit une source qui porte
le nom de "Fount das Novis".
Mais le Drac était enchanté non pas à perpétuité
mais que pour un laps de temps et son enchantement arrivait justement à
son terme ; il reprit sa forme, épousa celle qu'il aimait et les novis furent
heureux et eurent beaucoup d'enfants...
De nos jours, la Fontaine des
Fiancés existe toujours, elle se trouve après le Capello du Bau, au pied
d'un banc, le premier après le tournant. Son débit est très faible mais
son eau possède une étonnante vertu, les jeunes gens qui en boivent se marient
dit-on, dans l'année...
Mélange de tradition chrétienne et tradition païenne,
la légende de sainte Julite se situe dans le département de la Haute Loire
à Saint-Jean d’Aubrigoux, petite commune d’Auvergne.
Le roi Brancos régnait
alors sur le village et son fils ainé venait d’épouser l’héritière du château
d’Artites, la très belle Julite. Une troupe de barbares ravageait toute
la contré et vint prendre d’assaut le château d’Artites, où se trouvait
la belle et son époux. Grace à ses efforts, qui combattit désespérément,
Julite put s’échapper et gagna la forêt. Elle marcha droit devant elle pendant
longtemps et arriva au bourg de Vertaure, où elle chercha du secours, mais
aucune porte ne s’ouvrit devant elle. Il en fut de même au village d’Eyvaras,
où les habitants lancèrent des chiens à sa poursuite. Épuisée, elle tomba
évanouie dans un buisson d’aubépines.
Alors un éclair formidable déchira
le ciel et le village de Verture fut totalement anéantie par les flammes
qui ne laissèrent rien de vivant. Les gens d’Eyvaras, qui assistèrent au
désastre furent alors saisi d’épouvante et, alors, ils virent la reine des
fées, portée par un nouvel éclair, suivit d’une foule innombrable de fées
et de lutins. Pendant que les bonnes fées entouraient julite et prenait
soin d’elle, les lutins, pour punir les habitants du village, montèrent
sur les maisons et arrachaient les toitures qu’ils jetaient dans des ravins
proches. Affolés les habitants, s’enfuirent en hurlant chercher refuge dans
les forêts voisines. La reine des fées ranima Julite et l’emporta vers le
vieux château d’Arzon, alors que les cloches de Coutarel, enfouies sous
le lit du ruisseau, sonnaient à toute volée, comme elles le font chaque
fois que survient un grand prodiges. Les lutins, une fois leurs destructions
achevées partirent chercher le prince, dont des fées pensaient ses blessures.
Enlevé, comme son épouse, il fut porter dans les airs jusqu’au plus fier
sommet des cimes de Beaumont, où la reine des fées, d’un coup de sa baguette
magique, fit surgir un splendide manoir dominant tout le Livardois.
Julite
et son époux y vécurent heureux pendant très longtemps. Ils eurent beaucoup
d’enfants qui furent les seigneurs de Beaumont et les Chalençon-Polignac.
Vers le milieu du XIIIème siècle,
à une lieu et demie du parvis de Notre-Dame, la rivière de Bièvre coulait
nonchalamment entre le village de Gentilly et une colline surmontée
de quelques chaumières et couverte de prés, de terres labourées et de
vigne. C’était le domaine de la « Grange au Queult », qui avait été
acheté en 1250 par le roi Louis IX au maître queue de sont père, d’où
le nom de la métairie.
Peu de temps après, le roi donna le domaine
à des moines chartreux pour y bâtir leur couvent. Les moines, ayant
au bout de deux ans épuisé les charmes de l'endroit, profitèrent d'une
nouvelle libéralité du roi pour venir installer leur communauté sur
les terres du château de Vauvert, au sud de l'actuel jardin du Luxembourg,
après avoir exorcisé les diables et démons qui hantaient ces lieux.
Quant à la Grange-aux-Queulx, elle devint, vers 1280, propriété de Jean
de Pontys, évêque de Winchester et conseiller d'Édouard Ier,
roi d'Angleterre ; il y fit construire le château de Winchester, dont
le nom, par déformations successives, allait peu à peu devenir « Bicêtre
». Ce manoir fut confisqué par Philippe le Bel en 1294, puis incendié
par les Anglais en 1359. Vers 1400, le duc Jean de Berry, frère de Charles
V, fit édifier sur son emplacement un château somptueux, dont la richesse
fit l'admiration de ses contemporains. Malheureusement, en 1411, à l'occasion
de la guerre entre Armagnacs et Bourguignons, la superbe demeure fut
pillée et incendiée. Ses ruines, abandonnées, devinrent un repaire de
vagabonds, de mendiants et de malfaiteurs en tous genres pendant plus
de deux siècles.
Bicêtre était au Moyen-âge le séjour privilégié des
sorciers et des démons rôdant autour de Paris. la proximité de l’immense
réseau de catacombes qui ouvraient là leur mystérieux labyrinthe contribuait
beaucoup à la survivance de ces croyances. Au XIIIème l’évêque
Jean de Winchester, qui résidait à la cour de Philippe Auguste, voulu acheter
un bâtiment appelé « La Grange aux Queux » soit disant hanté par des puissances
démoniaque et lieu où se déroulait des sabbats. Un jour, dix moines exorcistes
vinrent sur les lieux pour chasser les démons des ruines. A peine furent-ils
entrée dans la première pièce, qu’ils furent environnés par des flammes
surgissant du sol, accompagnée d’horribles hurlements, de bruits de chaines
et autres manifestations diaboliques. Terrifiés, les moines s’enfuirent
en courant et jurèrent de ne plus revenir dans cet endroit maléfique.
L’évêque voulu constater par lui-même le terrifiant spectacle que lui avait
décrit les moines qu’il avait envoyé exorciser les lieux et terrorisé à
son tour il fut convaincu de l’existence de l’enfer et il abandonna son
projet de résidence. On désigna alors ce sinistre lieu sous le nom de «
château de Winchester, ce qui, prononcé à la française, devint « Vincestre
et bien plus tard Bicêtre.
Un jour, un apprentis barbier gascon, et
se disant plus malin que d’autres, vint trouver l’évêque et luit dit qu’il
se faisait fort de mettre ne fuite tous les démons, à condition que l’évêque
lui donne une bourse contenant cent écus d’or. L’évêque accepta le marché
et notre jeune gascon pénétra dans la Grange, avec pour tout arme un cierge
et un grand flacon d’eau bénite. Il alluma le cierge et attendit les fantômes.
Un grand homme pâle, tout vêtu de velours rouge, lui demanda ce qu’il venait
faire dans ce lieu. Il lui répondit, qu’il venait prendre possession de
la Grange au nom de l’évêque. Que donnes-tu en retour, lui rétorqua l’homme
en rouge. Mon âme qui est pratiquement pure, lui répondit le barbier. Acceptant
le marché, le diable transcrivit la donation sur un grand parchemin et y
apposa son sceau. L’acte étant rédigé, le diable le remis au Gascon et lui
demanda quand il pourrai prendre possession de son âme.
Lorsque ce cierge
sera éteint, lui répondit le jeune téméraire, en sortant précipitamment
sa fiole d’eau bénite, dont il aspergea le diable et y enfermant et le cierge
et le parchemin. Le diable vaincu, s’enfuit en hurlant et se griffant de
rage. Il jura, mais un peut tard, qu’on ne l’y reprendrai plus. C’est ainsi
que notre brave gascon gagna ses cent écus d’or et que l’évêque Jean put
acquérir la Grange aux Queues et la transforma en un magnifique palais,
dont les fenêtres, pour la première fois en France, furent garnie de vitres
en verre.
Le 30 mai 1187, deux mercenaires à la solde de Richard
Cœur de Lyon, qui est en campagne contre les armées de Philippe Auguste
jouaient aux dés. A court d’argent, ils avaient choisi comme enjeu l’index
de leur main gauche. Le même soldat perdit deux fois. Amputé de deux doigts,
il entra dans une violente colère et de rage lança une pierre sur la statue
de la Vierge à l’enfant qui ornait, selon les un le cabaret, selon d’autres
le porche de l’église de l’abbaye. La pierre lancé avec force cassa le bras
de l’enfant Jésus qui tomba. Le sang se mit à couler aussitôt de la pierre
et le mercenaire expira dans d’horrible convulsions tandis que l’on entendait
un rire démoniaque, indiquant la présence du Démon. Aussitôt on accourt
en criant au miracle. Les Anglais sont pris de terreur à l’annonce de l’évènement.
le lendemain matin Jean sans Terre vint sur les lieux et parvint à s’emparer
du bras de l’Enfant Jésus qu’il enveloppe dans un pan de son manteau. Le
sang se mit à couler de nouveau et Jean sans Terre ramena la relique en
Angleterre, où il fit construire une basique en son honneur.
La légende
raconte que le lendemain, un dimanche des fidèles virent la Vierge de pierre
faire un mouvement ; elle saisit les deux extrémité de son voile qui lui
couvrait les seins, le déchirer et mettre sa poitrine à nue en signe de
deuil. Averti Richard Cœur de Lyon vint sur les lieux et reconnaissant le
miracle, il interdit, sous peine de mort, de toucher aux biens de l’abbaye.
Quelque temps après la guerre prit fin et la paix fut reconnue miraculeuse.
Depuis ce temps, on va en pèlerinage à l’abbaye de la Bonne-Dame-de Bourg-Dieu,
fondée en 917 par Ebbes de Déols.
Pierre de Lancre, conseiller au parlement de Bordeaux,
dans un arrêt daté du 6 septembre 1603, déclare qu’il y lieu d’engager des
poursuite contre les loups-garous nommés La Thilaire et Grenier . Ce dernier
avait comparu en audience publique le 2 juin 1603. Il avait reconnu les
faits suivant : On l’avait conduit dans une forêt et qu’un grand cavalier,
tout de noir vêtu et monté sur un cheval noir, avait mis pies à terre pour
lui donner un baiser glacial. Peu de temps près le dénommé Grenier serait
devenu un loup-garou, après qu’il lui fut donné par la nommée La Thilaire
un vêtement une peau de bête et des graisses magiques.
Il avoua également
qu’avec son père ils couraient tous deux dans la forêt et qu’ils auraient
dévoré une jeune garçon et une petite fille.
Grenier père, selon un
témoin, avait reçu sa peau de bête d’un certain Pierre Labourant, lequel
portait une chaine de fer qu’il rongeait continuellement et logeait dans
une chambre où se trouvaient les chaudières dans lesquelles les loups-garous
faisaient cuire leurs victimes.
De tout temps, les montagnes ont été des endroits
où nul n’osait s’aventurer sous peine de se voir dévorer par les loups ou
les ours. De même ces lieux maudits étaient l’antre de sorcières et autres
démons qui seuls pouvaient vivre dans ces coins reculés. Les Pyrénées ont
été l’un des lieux d'habitat de prédilection des sorcières et autres être
fantastiques qui peuplent les pires cauchemars de nos jeune têtes blondes.
Dans les Pyrénées, les sorcières portent le nom charmant de Xipotéra et
sont dotées de pouvoir effrayants. A grands cries d’imprécations hallucinantes,
elles vous transforment en crapaud, en sauterelles, ou en gnome malfaisant
et vous tiennent enchainés dans leur demeure où vous serez soumis à d’horribles
tourments.
Elles sont parfaitement identifiables car elles dégagent une
odeur fétide, leurs nez est crochu, et leurs ongles acérés, et au son de
leurs voix vous serez pétrifier de terreur. Si par malheur, vous en croisez
une, surtout ne riez pas car elle vous jettera un sort terrible que seule
une bonne fée pourra anéantir.
Elle hurlera votre prénom et d'un coup
de son balai magique elle s’envolera pour rejoindre sa demeure. Une simple
hutte en forme de champignon vénéneux où elle se plaira à cuisiner des vipères,
des crapauds, et autres bestioles répugnantes avec lesquelles elle confectionnera
ses filtres et ses poisons.
Et si pour votre malheur vous entendez des
psalmodies qui vous font tressaillir de frayeur, éloignez vous au plus vite
car vous risquez de tomber sur une clairière où se déroule un sabbat de
sorcières et là, les pires tourments vous y attendent.
Le gardien de la tour de Barbantane était un homme très soucieux de protéger sa fille Mounette des galants qui lui faisaient la cour. Or, un soir de fête, il permit à celle-ci d'assiter aux réjouissances données en l'honneur de l'évêque, qui lui avait solennellement remis les clés de la tour de la ville. Les jeunes gens et les jeunes filles tenant des rubans de couleur s'en furent les attacher à un mât planté sur une place. Au son des fifres et des tambourins, ils commencèrent à danser en tenant les extrémités de ces rubans qui s'enroulaient autour du mât en une tresse multicolore. Mounette tenait dans sa main un ruban bleu, et un garçon de Barbentane tenait un ruban cramoisi. A une moment donné, leurs rubans s'emmêlèrent et ils ne purent plus les détacher. A la fin de cette danse, ils étaient tombés amoureux l'un de l'autre. Selon la tradition, le garçon vint demander la main de Mounette à son père. Ce dernier ne voulut rien entendre et il enferma sa fille dans la plus haute chambre de la tour, afin que ni ce prétendant ni aucun autre ne puisse jamais l'ôter à son amour paternel et jaloux. Cependant, le jeune homme ne se laissa pas décourager et chaque soir il vint chanter et danser sous la fenêtre de son aimante. Au pied de la tour poussait un lierre qui montait jusqu'à la fenêtre de Mounette. Un jour, le garçon eut l'idée de grimper la long de la plante, afin de venir délivrer celle qu'il aimait plus que tout au monde. Mais sous le poids de l'intrépide jeune homme, le lierre se détacha et s'abattit sur le pavé, entraînant le jeune homme dans sa chute. Hélas, la tour était tellement haute, qu'il se brisa net le cou. A partir de ce malheureux jour, Mounette s'enferma à jamais dans sa tour. Le lierre repoussa et il est toujours là depuis.
Le monde mystérieux est peuplé de montres en tout
genre, et voici l’histoire du Drac de Beaucaire.
Un jour ; une jeune
lavandière qui lavait son linge dans le Rhône, fit tomber malencontreusement
son battoir dans le fleuve. Voulant le rattraper, elle glissa dans le fleuve
et fut happer par le Drac. Celui-ci l’entraina au son palais, et demanda
à la jeune fille, terrorisée, de bien vouloir allaiter et s’occuper de son
fils, la mère de l’enfant étant décédée. La jeune lavandière fut prisonnière
de son ravisseur qui la libéra au bout de sept ans. Son apparition provoqua
la stupéfaction des habitants de Beaucaire, et elle raconta son long séjour
dans le palais du monstre disant que le Drac se nourrissait exclusivement
des hommes qui pêchaient dans le fleuve, et qu’il prenait parfois forme
humaine pour déambuler dans les rues de la cité. Elle raconta également
qu’un jour le Drac lui avait donné à manger un gâteau pétri de la chair
de serpent. Comme elle touchait par hasard un de ses yeux avec un doigt
maculé par la graisse du gâteau, elle eut soudain le pouvoir de voir les
dracs sous l’eau.
Un jour, qu’elle se promenait le long des berges du
fleuve, elle aperçut le Drac qui chassait. Elle le reconnu et lui demanda
des nouvelles de son fils. Le Drac fut fort surpris de se voir ainsi reconnaître,
lui qui se croyait totalement invisible. De quel œil me vois-tu demanda
le monstre à la lavandière. Elle le lui montra, aussitôt le Drac toucha
les yeux de la lavandière qui perdu son don de voir le monstre.
Depuis
ce temps, le lavandières du bas Rhône prirent soin de faire sculpté sur
leur battoir l’image d’un lézard ou d’un dragon. Certains d’entre eux sont
visible encore dans des collections où dans des musées
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