Son nom lui vient d’un célèbre évêque, qui,
après avoir été décapité par les romains, se serait relevé et après
avoir récupéré sa tête aurait été s’enterrer en ce lieu. Si l’extérieur
n’est pas comparable à des cathédrales comme Chartres, bien qu’elle
lui servit de modèle, Reims ou encore Strasbourg, elle est un des
hauts lieux de la Royauté Française, puisque dans sa crypte y sont
enterrés tous les Rois de France depuis Dagobert Ier,
roi des Francs.
En 1789, la fureur révolutionnaire fit déterrer
tous les cercueils et les ossements ont été jetés pêle-mêle dans
une fosse commune, mais sur ordre de Napoléon 1er; ils
ont réintégré, malheureusement dans le plus parfait désordre, la
crypte que nos souverains et leurs épouses avaient quittés bien
malgré eux.
Pendant la révolution l’église Saint Denis servit
même d’entrepôt à fourrage, et a subit d'importants dommages. Sa
restauration est l'œuvre de Violet Leduc.
La ville de Saint Denis parait de voir
son origine à une chapelle construite vers l'an 240 par une
dame chrétienne, pour y déposer les restes de saint Denis, de
saint Rustique et de saint Eleuthère, ses compagnons. Cette
chapelle fut remplacée par un oratoire où, suivant Grégoire
de Tours, Chilpéric fit enterrer un de ses fils, en 580. Dans
le VIème siècle, Dagobert Ier substitua
à cet oratoire une magnifique église, près de laquelle se groupèrent
quelques habitations, qui peu à peu donnèrent naissance à un
village assez considérable mais ce ne fut guère qu'à l'époque
du ministère de l'abbé Suger que St-Denis fut considéré comme
ville.
L'origine de l'abbaye de St-Denis remonte, dit-on,
à l'époque du martyre de ce saint mais il n'y a rien de certain
sur l'époque de sa première fondation Dagober 1er
fera agrandit le monastère, le combla de biens, de richesses,
et fit décorer magnifiquement l'église, où il fut enterré en
638, et qui depuis cette époque devint le tombeau privilégié
des rois. Les successeurs de Dagobert contribuèrent presque
tous à enrichir l'abbaye qui devait recevoir leurs cendres.
Pépin le Bref fit abattre l'église construite ou restaurée par
Dagobert et, sur son emplacement en fit bâtir une autre beaucoup
plus vaste, qui ne fut achevée qu'en 775, sous le règne de Charlemagne.
Ce monarque y enferma les tombeaux de Charles Martel et de Pépin,
qui avaient été élevés en dehors. Les ravages des Normands obligèrent
d'entourer l'abbaye de fortifications.
Il ne reste presque rien de l'église reconstruite par Charlemagne.
Suger, abbé de St-Denis et régent sous Louis le Jeune, fit élever
de 1130 à 1134, le portail, le vestibule et les tours de l'église
actuelle, ainsi que le rond-point et la crypte, ou caveaux semi-souterrains
qui contiennent les sépultures.
C’est à l’occasion d’une
grande cérémonie célébrée le 14 juillet 1140 que Louis VII pose
la première pierre. Assiste à cette célébration, la Reine Aliénor,
les hauts personnages de la cour, les barons et prélats et pendant
que les cœurs chantaient ces paroles:
«Jérusalem, tes
murs et tes remparts seront faits de pierres précieuses.»
le roi tira de son doigt un anneau de grand prix
le jeta
au milieu des fondations de l’église et eut pour imitateurs
tous ceux qui l’accompagnaient.
Suger en dirigea les travaux,
et on le vit aller des carrières de Pontoise à la forêt de Chevreuse,
où il choisissait et faisait couper en sa présence les arbres
nécessaires à la charpente de l’immense édifice.
Le 11 juin 1144, le roi, la reine
et une très nombreuse assemblée assistait à l’inauguration
de la nouvelle église. Au nombre des merveilles qu’elle
contenait, on peut citer un autel de porphyre gris, dans
lequel était enchâssée une table d’or pesant quarante deux
marcs, enrichie d’hyacinthes, de rubis, de saphir, d’émeraude,
de topaze, de perles fines et de toutes sortes de pierres
précieuses. Des chandeliers d’or, du poids de vint marc,
décoraient le maitre-autel, qui était revêtu, sur la face
regardant le chœur, d’une table d’or donnée par Charles
le Chauve. Aux deux cotés de l’autel s’élevaient, sur deux
colonnes de porphyre, les statues de Saint Pierre et de
Saint Paul de grandeur naturelle et en or fin: don de la
piété et de la munificence du roi Pépin.
Quant à Suger,
indépendamment de plusieurs tables d’or et d’un grand nombre
d’objets du plus grand prix, il avait fait exécuter pour
le maitre-autel un crucifix d'or du poids de quatre-vingt
marcs, dont les pieds et les mains étaient attachés avec
de magnifiques rubis taillés en clous. En outre, un énorme
rubis d’une valeur inestimable, figurait la plaie que le
fer d’une lance avait faite dans le coté du Christ.
Sous saint Louis, l'abbé Odon fit joindre le rond-point au portail de Suger par la nef, qui ne fut achevée qu'en 1281 sous Philippe le Hardi. Toutes ces richesses ont disparues, pillées en partie par les anglais sous le règne de Charles VI et de Charles VII, ou devinrent la proie des protestants pendant les guerres de religion du XVIème siècle. Cette basilique a été la gardienne des attributs royaux, (sceptre, épée, couronne et main de justice*), elle renferme, dans ses murs, l’épée de Charlemagne. Nombre de rois venaient, à la veille de leur sacre, se recueillir sur le cercueil de leur prédécesseur, avant de partir pour la Cathédrale de Reims où était célébré le couronnement, . Le cri de ralliement à la bannière des rois de France pendant les combats était «Monjoie, Saint-Denis». On y admirera de très nombreux gisants et monuments funéraires dont l’un des plus impressionnants étant celui de Catherine de Médicis et d’Henri II. C’est dans ces lieux que reposent le sieur Capet et son épouse Marie-Antoinette, fille de l'empereur François 1er d'Autriche et de Marie-Thérèse d'Autriche.
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