Simon de Montfort, seigneur d’Albi est mort devant
le siège de Toulouse, les évêques redeviennent les puissants seigneurs
de la cité et 14 mars 1224, les derniers défenseurs du château de Montfort
périssent sur le bucher et cet évènement marque ainsi la fin de la croisade
décrétée par le Pape Innocent III contre les cathares.
Durant le XIIIéme siècle, la répression du catharisme, d'abord
militaire (croisade des Albigeois) puis cléricale (Inquisition) éliminent
l'hérésie des terres languedociennes, au moment où le comté de Toulouse
est rattaché au domaine royal.
Dans ce contexte particulier, Bernard
III de Castanet est nommé évêque d'Albi en 1276. Il réévalue les revenus
épiscopaux de 20 000 à 200 000 livres, puis décide en 1277, de rebâtir
une cathédrale, symbole de la puissance de l'Église catholique romaine
et de la papauté.
La première brique est posée en 1282 ; durant
deux siècles, le chantier animera la ville avec l'extraction de l'argile
du Tarn, la cuisson des briques et l'édification du bâtiment. La fin
de la construction est fêtée par la consécration du chœur en 1480
Pour se protéger des colères et des soubresauts d’une populace souvent
exacerbé par les excès de toute sorte, les évêques construisent également
le Palais de la Berdie où derrière les murs épais de cette monumentale
forteresse, ils se sentent à l’abri des éventuelles émeutes du peuple.
Ce n’est qu’à la Renaissance que cette forteresse perdra son caractère
défensif pour devenir la résidence fastueuse de Louis d’Ambroise qui
aménagera le parc en un jardin à la française.
Dans le courant du XVème siècle, la
cathédrale reçoit déjà plusieurs ajouts. Le clocher est rehaussé de
trois étages et dépasse la masse de brique, élément qui n'était pas
prévu initialement dans les plans. Un jubé en pierre rompt l'homogénéité
de brique et l'unité de volume de la nef. Enfin en 1509, des peintres
italiens vont illuminer l'intérieur par des fresques encore visibles
aujourd'hui sans avoir subi de restauration.
Le 9 mai 1792, l'évêque
constitutionnel, de 1791 à 1801, Jean-Joachim Ausserand demanda la démolition
de la clôture du chœur et du jubé de la cathédrale. Le Directoire du
département du Tarn avait par ailleurs décidé sa destruction pour en
terminer avec les superstitions de l'Ancien Monde.
Ému par cette
décision, un ingénieur et architecte local, Jean-François Mariès, écrit
une lettre le 5 novembre 1792 à Jean-Marie Roland de La Platière", alors
ministre de l'Intérieur :
«Monsieur le ministre, je m'empresse
de vous avertir que la hache de la destruction est prête à frapper la
belle cathédrale d'Albi, qui est un des plus magnifiques monuments que
la piété des hommes ait élevés dans le Moyen-Âge à la gloire de l'Être
Suprême. Déjà les funestes formalités sont remplies pour la démolir
et pour livrer ces précieux débris au plus offrant. Je les mets, Monsieur
le Ministre, ainsi que l'édifice imposant qui les renferme, sous votre
protection tutélaire, puisque vous avez eu la générosité de joindre
au titre de votre autorité, celui de conservateur des monuments publics.
Si nous nous arrogeons ainsi le droit d'anéantir les monuments que nous
devons au génie, à la munificence et à la piété respectable de nos anciens,
quel droit pouvons-nous avoir nous-mêmes à la stabilité de ceux que
les évènements mémorables des temps présents vont inspirer et faire
surgir ? Je vous prie donc, Monsieur le Ministre, d'interposer votre
autorité pour empêcher qu'il ne soit porté aucune atteinte à la cathédrale
d'Albi, qui est si digne d'être conservée par la sublimité de sa destination
et par la majesté que les arts lui ont imprimée en y étalant la magnificence
de leurs productions.»
Le ministre intervint pour faire arrêter
les projets de destruction. Afin de la protéger pour de bon, la cathédrale
fait l’objet d’un classement dans la liste des monuments historiques
de 1862
La cathédrale, de forteresse devient
alors ce superbe monument où le génie humain c’est manifester pour nous
offrir cette décoration intérieure qui est l’un des joyaux de l’architecture
gothique.
Cette cathédrale à la particularité d'être le plus grand
édifice en construit en brique de part le monde.
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