Saint Pierre de Moissac (82)


Moissac
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La légende raconte que le premier monastère fut fondé par Clovis, le premier roi Franc. Si on ignore la date réelle de sa construction, elle fut crée à l'époque carolingienne. A Moissac, les moines observent les règles de vie commune édictées par Saint Benoît de Nursie au VIème. A partir du XIème Saint Pierre de Moissac est affiliée à la congrégation bénédictine de Bourgogne dirigé par la grande abbaye de Cluny qui conduit alors, avec la papauté, une grande réforme de l'église.
Le XIème et le XIIème sont des période qui voient l'apogée de Moissac et le nombre de moines atteins la centaine. Plusieurs campagnes de travaux se succèdent durant la période où s'épanouis l'art roman. En 1063, un église est dédicacée en présence de tous les évêques du Sud-Ouest de la France actuelle. En 1100 le grand cloître est achevé et quelques années plus tard le portail enrichi de sculptures et son célèbre tympan sont installés au sud du clocher porche.
Ces œuvres sont réalisées grâce à la puissance temporelle d'une abbaye qui revendique au début du XIIème plusieurs centaines de possessions diverses comme des terres, des domaines, des églises et des droits divers situés entre l'Auvergne et la Catalogne. Le rayonnement spirituel de Moissac est intense et son père abbé, le père Durand de Bredons est également évêque de Toulouse de 1059 à 1071. Plusieurs moines de l'abbaye de Moissac joueront un rôle de tout premier plan dans la Reconquista Espagnole.

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Le porche de l'église Saint Pierre de Moissac - Le tympan du porche de l’église abbatiale représente une scène de l’Apocalypse de Jean et une description complète de ce chapiteau, figure dans le roman d’Umberto Eco « Le Nom de la Rose »

Au XIIIème le père abbé Bertrand de Montaigut rénove largement les bâtiments monastiques en utilisant la brique. Le nombre de moines demeure très important bien que la Règle monastique commence à être moins rigoureusement respectées. Au XVème une dernière époque de travaux est entrepris par deux abbés de la famille albigeoise des Caraman, l'élévation gotique de l'église et ils restaurent certains bâtiments.
En 1626, les moines obtiennent le droit de ne plus vivre dans l'enceinte de l'abbaye et obtiennent le titre de chanoine. Au XVIème le père abbé considère le monastère et ses revenus comme une récompense accordé par le pouvoir et il ne réside plus dans l'abbaye.
en 1790, le Révolution met fin à toute vie communautaire à Saint Pierre de Moissac et l'abbaye l'ensemble abbatiale est vendu en différentes parcelles et l'église abbatiale devient église paroissiale de Moissac.
En 1855 la compagnie privée des chemins de Fer du Midi obtient l'autorisation de faire raser les bâtiments qui bordaient l'aile nord du cloître et en particulier le réfectoire afin de pouvoir faire passer la ligne de chemin de fer qui relie Bordeaux à Marseille.


Moissac

La fondation de cette ville remonte à une époque fort reculée. Quelques écrivains ont y avancé qu'elle existait déjà à l'époque où les Romains devinrent maitre des Gaules; mais on ne peut appuyer cette opinion d’aucunes preuves. Des actes authentiques prouvent qu'elle avait déjà une certaine importance vers le commencement du VII siècle. Très anciennement un pont, dont on voit encore des restes considérables unissait sous ses y murs les deux rivés du Tarn et il paraît que ce pont avait été fondé sur les ruines d'un autre encore plus ancien.
Le fondateur de ce monastère est saint Amand évêque de Maëstricht, qui l'établit dans le VIIème siècle, sous le règne de Dagobert. Plusieurs souverains, parmi lesquels y on compté Louis, fils de Charlemagne ainsi que Pépin II enrichirent cette, abbaye et lui accordèrent divers privilèges.
Pendant les guerres que se firent le comte de Toulouse Raimond V et le duc d'Aquitaine Richard ; ce dernier, s'empara du château de Moissac, qui fut rendu dans la suite à Raimond VI, fils et successeur de Raimond V.
Au commencement du XIIIème siècle les croisés, ayant à leur tête Simon de Montfort, usurpèrent les domaines du comte de Toulouse; le 14 août 1212, ils vinrent mettre le siégé devant Moissac. Les habitants avaient appelé dans leurs mur un corps de Routiers et quelques Toulousains ; après s'être défendus pendant quelque temps réfléchissant sur leur position et sur la cruauté de Montfort, ils résolurent de capituler, mais la garnison s'y opposa. Enfin, après plusieurs combats, les habitants traitèrent seulement avec Montfort, lui ouvrirent leurs portes, lui livrèrent les Toulousains et les 300 Routiers qu'ils avaient fait venir pour leur défense ; ces malheureux furent massacrés sans pitié. Les habitants rachetèrent leurs maisons du pillage en payant cent marcs d'or à l'avide commandant des croisés. En se soumettant à ce chef, ils avaient cédé à la crainte mais dès qu'ils' crurent pouvoir secouer le joug, ils le firent avec empressement. En 1214, secondés par Raimond VI, ils attaquèrent le château où Montfort avait laissé une garnison ; celui-ci marcha de suite vers Moissac; Raimond fut obligé de s'éloigner et Montfort entra dans Moissac dont il châtia les habitants qui, se fiant à sa générosité, n'avaient pas abandonné leurs demeures. La tyrannie exercée par les croisés fut longue et sanglante mais enfin, après cinq années de souffrances, les habitants de Moissac furent délivrés de leur joug.
Dans l'article 16 du traite de Paris de 1229, les fortifications de Moissac durent être rasées.
Les inquisiteurs y exercèrent ensuite leur terrible ministère. Moissac demeura fidèle à la France pendant la guerre contre les Anglais.
En 1346, le comte d'Armagnac convoqua dans cette ville une assemblée de deux députés de chaque bonne ville du Languedoc afin de délibérer en commun sur les moyens de repousser les étrangers. Les fortifications de Moissac furent réparées en 1351, ce qui n'empêcha pas toutefois cette ville de subir le joug des Anglais mais dès 1370 elle arbora l’étendard de la patrie. Les bâtiments de l’abbaye de Moissac couvraient une très grande surface, mais la majeure partie a été, ou détruite, ou consacrée à des établissements publics. On parvient à l'église en passant sous un porche qui conduit à un péristyle carré orné de colonnes, dont l'architecture mâle produit un très bon effet. L'église paraît beaucoup moins ancienne que le porche et que le péristyle, et n'offre rien de bien remarquable. A l'entrée du porche est un arc en ogive de chaque côté, on voit une haute colonne engagée dans le mur; l’une supporte la statue de saint Pierre, l'autre, celle de saint Paul. Ce genre de décoration, inusité dans les monuments de l'époque où celui-ci fut construit, prépare en quelque sorte au singulier spectacle, que présente l'intérieur du porche qui est formé de deux faces latérales et du grand portail intérieur. Des bas-reliefs en pierre et en marbre recouvrent ses côtés : à droite, on a représenté l’Annonciation, l'Adoration des mages ; la Fuite en Égypte; à gauche, des sculpture singulières attachent pendant y longtemps les regards des spectateurs. Dans là, partie inférieure, l'artiste a offert l'imagé de la Luxure, sous des formes qui ont beaucoup de rapport à celles qu'on lui adonnées à Montmorillon : des serpents s'enlacent autour de la partie inférieure d'une femme entièrement nue et vont sucer ses mamelles, tandis qu'un énorme crapaud s'attache à ses parties sexuelles ; près de cette femme est un démon, dans là bouche duquel un crapaud verse son venin. Le bas relief placé à côté de celui-ci représente un homme ayant sa bourse pendue à son cou, et portant un démon sur ses épaules; un pauvre s'approche et demande des secours qui lui sont refusés ; nul doute qu'on n'ait voulu, représenté l'Avarice. On voit, en effet, dans là partie supérieure des bas-reliefs, le Mauvais Riche attablé avec une femme, tandis qu'à sa porte est couché le Lazare, dont des chiens lèchent les plaies. Plus bas, on remarque le riche mourant, et son âme emportée par le génie des ténèbres, tandis que l'un d'entre eux lui montre une bourse remplie qui indique le sujet de sa condamnation : tout auprès est une femme qui représente la Luxure tourmentée par des démons ; et plus haut, l’âme du juste reçue dans lé sein d'Abraham.
La décoration du grand portail représente Dieu environné des signes caractéristiques des quatre évangélistes, et les vingt-quatre: vieillards qui, selon saint Jean, étaient placés sur un trône près de, celui de l'Éternel.

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Cloitre de Moissac

De l'église de Moissac, on passe dans le cloître, remarquable par sa forme et par les sculptures dont il fût orné. Une abondante, fontaine était placée dans l'un des angles ; le pavé était composé de briques sur lesquelles on remarquait une foule d'ornements. Ce cloître porte une date certaine ; une inscription atteste qu'il fut bâti en 1100. Des chapiteaux chargés de bas-reliefs représentant un grand nombre de scènes du Nouveau et de l'Ancien Testament, supportent des arcs en ogive peu élancés; parmi les sculptures de ces chapiteaux, on en remarque quelques unes très indécentes. La ville de Moissac est dans une situation agréable et très avantageuse pour le commerce sur le Tarn, qui y est navigable, et que l'on. passe sur un. beau pont ; elle est bien bâtie, dans un spacieux bassin-formé de coteaux pittoresques, d'aspects variés, parsemés de vignobles et de vergers. Une assez belle promenade a été tracée sur la rive droite du Tarn ; de ses allées solitaires, on voit de nombreuses embarcations remonter le fleuve ou descendre vers Bordeaux. Le nouveau pont, la ville, le clocher peu élevé, mais pittoresque de Saint-Pierre, la haute colline surmontée d'une croix et qui paraît peser sur les dernières habitations situées vers le nord, sont des objets que l'on remarque avec plaisir de cet endroit. Un cours ombragé de beaux arbres a remplacé les fossés de l'ancienne enceinte fortifiée.

La Légende de Moissac

La Légende de Moissac

Le clocher de l'Abbatiale
Le clocher de l'Abbatiale

Les origines légendaires de l’abbaye selon une pieuse légende entretenue par les bénédictins moissagais, soucieux du prestige de leur abbaye, celle-ci aurait été fondée par Clovis en personne au lendemain d'une victoire remportée ici sur les Wisigoths, en 506. Le roi franc, ayant fait le vœu d'ériger un monastère s'il triomphait, lança du haut de la colline son javelot pour marquer l'endroit précis où s'élèverait « l'abbaye aux mille moines », en mémoire de mille de ses guerriers morts au combat. Or le javelot vint se planter au milieu d'un marais, ce qui nécessita des constructions sur pilotis.




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