Les premiers travaux permettent l'accès direct
des pierres extraites des carrières de Resne, sous Talant, dans la propriété
de Champmol. En fait, les travaux commencent sérieusement à partir de
1383 lorsque le Duc Philippe acquiert la vigne de l'abbaye de Saint-Bénigne
sur l'emplacement de laquelle est construite l'église des Chartreux.
Les fondations sont entreprises au début du mois de juillet et la première
pierre est posée solennellement le 20 août par la Duchesse Marguerite
de Flandre accompagnée de son fils Jean, comte de Nevers, alors âgé
de douze ans.
Le premier prieur de la communauté religieuse, arrivé
en mai 1383, s'installe à l'hôtel de Champmol, aménagé pour recevoir
également Maître Dreue, maître général des oeuvres de maçonnerie. Les
murs de l'église s'élèvent ainsi que ceux des bâtiments conventuels
(cloître, chapître, sacristie, ...).
La Charte de fondation de la
Chartreuse prévue pour vingt-quatre moines et un prieur est datée du
15 mars 1384.
Au mois de juillet 1384, des maçons arrivent de Paris.
En mars 1385, une équipe de vingt-et-un ouvriers venus du Châtillonnais
porte à plus de 250 les maçons et tailleurs de pierres répartis sur
les chantiers. Les autres ouvriers du bâtiment travaillent de leur côté
et préparent les bois de charpente, les carreaux de pavage, les tuiles
pour la couverture.
On s'occupe également de pourvoir la Chartreuse
de Dijon de la dotation qui lui est affectée par sa Charte de fondation.
C'est ainsi que sont acquises les seigneuries de Longchamp et de Brochon.
Acquisitions qui se poursuivent jusqu'à la Révolution et qui font de
la Chartreuse l'une des communautés religieuses les plus riches de Bourgogne.
Dès 1384, Jean de Marville est chargé des travaux du tombeau de
Philippe le Hardi. Son atelier comprend une dizaine d'ouvriers, tous
hollandais. Claus Sluter en fait partie. Il devient maître de l'atelier
en 1389 et conduit les travaux d'embellissement de la Chartreuse. Aujourd'hui,
le portail de la chapelle façonné entre 1389 et 1394 et le puits de
Moïse font partie des oeuvres encore visibles de Sluter.
Les travaux de fonderie sont confiés à Maître
Colart, canonnier de Monseigneur. Son atelier est installé au marché
du blé, à côté du pilori, sur l'emplacement compris actuellement entre
l'extrémité de la rue Proudhon et la rue Jean-Jacques Rousseau (rue
du Pilori). La première pièce qui sort de son fourneau est la cloche
de l'église de Champmol.
Les travaux de peinture de l'église du
monastère sont réservés au peintre officiel du duc pour la Bourgogne,
Jean de Beaumetz, originaire du Nord.
Dimanche 24 mai 1388 : l'église
est consacrée officiellement par l'évêque de Troyes, entouré des plus
hauts dignitaires ecclésiastiques et de la Cour ducale.
Octobre
1388 : les vingt Chartreux quittent l'hôtel de Champmol et s'installent
dans les cellules du grand cloître. En réalité, chaque cellule est une
habitation assez considérable. Composée d'un rez-de-chaussée et d'un
étage, l'habitation est également surmontée d'un grenier. Le rez-de-chaussée
est occupé par un promenoir, un bûcher et un atelier de travail manuel.
Deux pièces et un cabinet de travail sont aménagés à l'étage. Un petit
jardin entouré de murailles isole cette demeure de la cellule voisine.
1399 : les retables sculptés par Jacques de Baerze et peints par
Melchior Broederlam, peintre officiel du duc pour la Flandre, arrivent
à Champmol. La même année, les bâtiments du pressoir sont achevés. Les
Chartreux vont tirer profit de leurs vignes.
En 1404 Philippe le
Hardi meurt et est enseveli dans la chartreuse de Champmol.
Par le
décret du 2 novembre 1789, l’Assemblée constituante décide que les biens
ecclésiastiques sont mis à la dispositions de la Nation; par le décret
du 13 février 1790, l’Assemblée supprime les ordres et congrégations
régulières.
La Chartreuse devient bien national et les Chartreux
en sont chassés en avril 1791. Elle est mise en vente en 1791, et Emmanuel
Crétet le futur premier ministre de l'intérieur de Napoléon Bonaparte,
utilise sa fortune personnelle pour l'acquérir.
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