Au commencement du Xème siècle, Ebron,
seigneur de Déols, fonda dans cette ville un monastère de bénédictins,
qui devint bientôt et resta longtemps célèbre par ses richesses et par
le goût de ses religieux pour les choses mondaines. Après la fondation
de Châteauroux par Raoul ou Radulphe le Large, le château de Déols fut
abandonné aux moines de l'abbaye, qui le conservèrent jusqu'en 1623,
époque où Henri de Bourbon, prince de Condé, obtint du pape Grégoire
XV la suppression entière du couvent et de l'abbaye de Déols, dont les
droits et les biens furent réunis par Louis XIII au duché de Châteauroux.
Par suite de cette suppression le monastère que l'on nommait Monasterium
Dolense, Bourg- Déols et plus communément Bourg-Dieu fut anéanti. L'abbaye,
qui était devenue l'une des plus belles et des plus importantes du royaume,
n'a point échappé aux désastres qu'ont amenés sur la ville, à toutes
les époques, les guerres étrangères ou civiles. Ruinée par les Normands
au milieu du Xème siècle, elle fut rebâtie en 992. Son église,
la plus belle du Berry après la cathédrale de Bourges, ne présentait
plus, du temps de la Thaumassière en 1657, que des ruines magnifiques
qui existaient encore en 1830, et qui ont été vendues depuis et les
débris employés comme matériaux de construction. L'un des clochers est
seul de bout. La route actuelle d'Issoudun occupe l'emplacement du chœur,
sous lequel se trouvent des voûtes souterraines qui se prolongent dans
une grande étendue, et où l'on remarque des fontaines encaissées dans
des bassins de pierre proprement taillés.
Près de la place du Palais
se trouve la petite église St-Etienne, renfermant une chapelle où se
trouve un autel, derrière lequel un escalier conduit à la crypte étroite
qui renferme le tombeau de saint Ludre, dont les sculptures représentent
diverses scènes de chasse et n'ont aucun rapport avec les bas-reliefs
de la frise qui paraissent se rapporter aux actes de la vie chrétienne.
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