Le Prieuré Saint Michel de Grandmont Situé à
quelques lieux de Lodève, le prieuré de Notre Dame de Grandmont domine
un vaste paysage d’où on peut apercevoir la Méditerranée qui se profile
dans le lointain. Ce lieu de prières et de recueillement, totalement
isolé, exprime l’esprit d’isolement que souhaitaient les frères ermites
de l’Ordre de Grandmont.
L’Ordre de Grandmont s’inscrit dans le courant
du renouveau manochisme(*) des XI et XIIème siècles. Une
élite spirituelle refuse la vie installée dans le confort matériel et
recherche la prière dans la solitude.
Le fondateur de l’Ordre : Etienne
de Thiers (1045-1124)
Il est le fils de d’Etienne de Guimart, vicomte
de Thiers, et de Candide, son épouse. Confié à l’âge de 12 ans à Milon,
doyen du chapitre de Paris, qu’il suit à Rome, lorsque qu’il est nommé
conseillé du Pape Alexandre II. Cet à cette époque qu’il entre en contact
avec les ermites de Calabre. A la mort de son protecteur, il obtient
le soutient du Pape Grégoire VII pour mener une vie d’ermite en Auvergne.
La Communauté d’Etienne de Muret.
Il vend ses biens, cède son titre
de vicomte et se retire dans les bois de Muret, près d’Ambazac. Vivant
dans une cabane de feuillage, se nourrissant de fruit, il vit en ermite
et pour pénitence porte une cote de maille sous sa robe de bure. Touché
par sa sainteté, rapidement rejoint par des disciples, il fonde une
église, consacrée par l’évêque de Limoges le 10 septembre 1112. Appelé
« les Bonhommes » à cause de leur grande charité et l’austérité de leur
vie, ils reçoivent la visite, le 27 janvier 1124, du cardinal Grégoire,
élu pape en 1130, et de Pierre de Léon. Etienne de Muret décède le 8
février 1124.
Chassés par les moines bénédictins d’Ambazac,
le seigneur Amélius de Montcocu leur donne le lieu-dit de Grandmont.
En 1125, les premières cellules construites, les frères de Muret transportent
le corps d’Etienne en ce lieu de prière et reçoivent de nombreux privilèges
des seigneurs locaux.
Suite à plusieurs miracles et de peur que ces
prodiges attirent de trop de visiteurs, Pierre de Limoges se rend sur
le tombeau d’Etienne de Muret et lui promet que si les miracles ne s’arrêtent
pas, il jettera sa dépouille dans la rivière. Et cette menace arrêtât
net les miracles.
Après la disparition d’Etienne de Muret, les ermites
élisent le premier prieur en la personne de Pierre de Limoges (1124-1136).
Le troisième prieur Etienne de Liciac (1139-1163) s’emploie à achever
la construction du monastère et édicte les règles qui régissent la vie
communautaire et dont le pape Adrien IV fait éloge dans sa bulle du
25 mars 1156. En 1175, Amaury, roi de Jérusalem, fait don au sixième
prieur de Grandmont, Pierre Guillaume de Treignac (1170-1187) d’un morceau
de la « Vrai Croix ». Les moines de Grandmont rassurent également de
nombreuses reliques des « Vierges de Cologne ».
Les règles de vie de l’ordre furent rédigées
entre 1140 et 1150 par le plus fidèle disciple d’Etienne de Muret, Huguges
de la Certa, suivant les enseignements et sentence du Maître :
-
Obéissance à Dieu et au pasteur qui dirige la communauté.
- Vie dans
la solitude et le silence dans un lieu retiré.
- Refus d’activités
paroissiales.
- Accueil des pauvres.
La règle indique les fonctions
: les clercs voués exclusivement aux louanges divines et à la contemplation,
les convers se consacrent au temporel. Chaque maison est administrée
par un dispensateur convers.
Sous l’impulsion d’Etienne de Liciac,
l’ordre passe de 12 à 74 religieux. Cet essor est dû aux libéralités
d’Henri II Plantagenet, roi d’Angleterre, et de Louis VII le jeune,
roi de France. Laîc et religieux cherchent prières et apaisement auprès
des ermites de Grandmont. À la fin du XIIIème siècle l’ordre
compte 149 celles ou maisons.
A la suite de l’augmentation de la
population de l’ordre, des tensions internes et des conflits surviennent
entre les clercs et les convers que les papes Urbain III, Célestin et
Honorius III tentèrent d’apaiser. Le pape Clément V instaure l’autorité
absolue du prieur et le pape Jean XXII érige l’ordre en abbaye.
Le
30 aout 1189, à la demande de Gérard Ithier, septième prieur de Grandmont,
Etienne de Muret est canonisé en présence du cardinal Saint Marc et
de nombreux évêques.
Comme nombre d’ordre monastique, les prieurés
sont soumis à la commende (**).
Le Concordat signé entre François Ier
et le Pape Léon X, organise la commende.
Le 27 octobre 1629 Charles
Frémon réforme l’ordre en suivant à la lettre les règles d’Etienne de
Muret, dans l’humilité et la pénitence, appelé la réforme de « l’Étroite
Observance ».
En1766, et sans en référer au pape Clément XIII, Louis
XV crée la « la Commission des réguliers » afin de réformer les ordres
monastiques dont le relâchement des mœurs entraine des procès au parlement.
Afin de pouvoir s’approprier les richesses accumulées par le prieuré
de Grandmont, l’archevêque de Toulouse, Loménie de Brienne et l’évêque
de Limoges, Louis Charles du Plessis d’Argentré obtiennent de cette
commission la suppression de l’ordre.
La bulle papale de Clément
XIV supprime l’ordre du prieuré Saint Michel de Grandmont. L’ordre sera
maintenu jusqu’à la mort du dernier prieur Xavier Mondain de la Maison
Rouge survenue le 11 avril 1787.
Plan du site | Moteur de recherche | Page Aide | Contact © C. LOUP 2025