Le Grand Canyon du Verdon (04)
Le Grand Canyon du Verdon
Les Gorges du Verdon, limite de territoire entre
les Alpes de Hautes Provence et le Var, font parties de grands sites
nationaux que comptent notre pays, tout comme les Gorges de l’Ardèche
ou celles du Tarn, le parc des Volcan d’Auvergne ou la réserve ornithologique
de la baie de Somme, etc..
Des canyons profonds, des falaises abruptes,
un lac couleur d’émeraude auréolé des lueurs éclatantes du soleil de
Provence et parfumé aux senteurs de la Garigues. Voilà pour le décor.
Juste à la limite du massif du Verdon, un curieux village vous invite
à lui rendre une petite visite. Moustier-Sainte Marie, de loin, le regard
est intrigué par ce minuscule point lumineux qui surplombe le bourg.
Une fois à pied d’œuvre, on est surpris de voir tendu entre deux rochers
cette chaine où est suspendu une étoile et la première question qui
vous vient à l’esprit est pourquoi ?
En 1220, le Duc de Blacas, prisonnier
des Sarrazins au cours d’une croisade jure devant la Vierge Marie qu’il
lui offrira en « exvoto » les chaines qui lui lient les pieds s’il retrouve
sa terre natale.
Moustier-Sainte Marie
Moustier Sainte Marie
Moustier-Sainte Marie
Moustier Sainte Marie (Monasterium ou Monsterium)
Assise au pied d'une haute montagne d'où jaillissent de très belles
sources et divisée en deux parties se reliant entre elles par des
ponts, cette petite ville doit son nom au séjour des moines servites,
qui, les premiers, l'habitèrent. Pendant l'invasion des Sarrasins,
les habitants du voisinage, voyant la forte situation naturelle
des lieux, s'y réfugièrent et s'y fortifièrent contre les incursions
des barbares.
Au XIIIème siècle, c'était déjà une
ville considérable. Ses seigneurs relevaient des comtes souverains
de Provence. Plus tard, ces comtes y établirent une curia regis,
dont le chef, officier de robe ou d'épée, devait être gradué ès
lois. Il portait le titre de bayle, juge ou capitaine royal. Moustiers
jouissait, en outre, du privilège d'élire chaque année ses consuls.
Alors elle renfermait tout ce grand espace qui est entre les deux
portes occidentales, la tour du vieux clocher et le vieux portail.
Assiégés en 1382 par le vicomte de Talard, les habitants de
Moustiers se permirent, contre l'avis de leur seigneur, une sortie
qu'ils expièrent chèrement. Talard prit la ville d'assaut et la
livra au pillage. Vainement les femmes et les filles se réfugièrent
dans l'église, les soldats du terrible vicomte les en arrachèrent.
« Plusieurs même des plus qualifiées, dit un historien, furent
déshonorées. » Talard menaça de mettre le feu à la ville si
elle ne se rachetait par 500 florins d'or. « Si vos non fasès
ce que volen, nos vos metten lo fuë! »( Si vous ne faites ce
que nous voulons, nous vous brûlons!) Voyant qu'il ne pourrait tirer
cette somme des habitants à cause de leur pauvreté, Talard se contenta
d'un tribut annuel à perpétuité, le quinzième de tous leurs fruits
et revenus.
Au sommet des deux rochers qui dominent l'étroit
vallon de Moustiers, on remarque une chaîne de fer qui les traverse,
et du milieu de laquelle pend un chaînon. A ce chaînon est attachée
une croix à cinq rais, don, suivant la tradition, d'un chevalier
de Rhodes, natif de Moustiers. Prisonnier des Turcs, il avait fait
vœu, disent les anciens du pays, de rattacher les deux rochers par
une chaîne d'argent s'il était jamais délivré. Ce qui étant arrivé
par l'intercession miraculeuse de Notre-Dame de Moustiers, le chevalier
se mit en devoir de s'exécuter ; mais un pareil trésor laissé en
plein vent, il fallait des gardes pour le défendre contre les voleurs,
et n'ayant pas prévu ce cas, le chevalier alla trouver l'évêque
de Riez. Celui-ci lui répondit, en homme qui connaît les cas de
conscience et le prix de l'argent, qu'il fallait se contenter de
faire faire une chaîne de fer, ce dont la sainte Vierge lui saurait
le même gré, pourvu toutefois qu'il voulût bien employer le surplus
aux réparations de la chapelle Notre-Dame.
Quoi qu'il en soit,
la ville de Moustiers reconnaissante consacra le vœu du chevalier
dans ses armes ; qui sont d'azur, à deux montagnes d'argent, rangées
en fasce, surmontées chacun d’une croix, traversées, à leur sommet,
d'une longue chaine d'or à un chaînon pendant au millieu et soutenant
une étoile d'or à cinq rais ou pointes ; en bas de l'écusson, deux
fleurs de lis d'or; sur une verdure ou terrasse de sinople, super
deux branches de laurier de- satin vert, mises en couronne. Entre
l'espace qui est au bas de l'écu et les deux branches de laurier,
on lit en gros caractères MOUSTIERS.
La Chaine d’une longueur de 227 mètres et
d’un poids de 400 kilogrammes soutien une étoile à dix branches de 80
centimètres de diamètre, elle est toujours allumée.
Ce qui fait
également le charme de cette cité, qui fait partie des plus beaux villages
de France, c’est les faïenceries qui jalonnent la cité. Au XVIIème
siècle un artisan, Pierre Clérissy vint s’installer à Moustier et grâce
à lui l’activité de la faïence se développera au point de faire de ce
village le centre de la faïencerie d’art de toute la Provence. On dénombre
aujourd'hui plus d'une quinzaine d'ateliers et une trentaine de boutiques
spécialisées dans la vente de faïence.
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