Elisée Reclus, dans son ouvrage intitulé « Etude
sur les Dunes », ouvrage publié en 1865, nous décrit ainsi la dune du
Pilat :
« En Europe, les plus hauts monticules de Sable se trouvent
sur le littoral des Pays Bas et sur les côtes atlantiques de la France.
Sur le littoral des landes de Gascogne, auquel les vagues apportent
chaque année 6 million de mètres cubes de sable, un très grand nombre
de dunes dépassent une élévation de 75 mètres ; il en existe une, celle
de Lascours, dont la longue croupe parallèle au rivage de la mer atteint
en plusieurs endroits 80 mètres et dresse son dôme culminant à une altitude
de 89 mètres. Il est vrai que cette hauteur semble marquer en France,
l’extrême limite ascensionnelle des sables, car les rangées de dunes
parallèles situées à l’est de la dune de Lascours sont beaucoup moins
élevées… »
Le nom Pilat, déjà présent sur les cartes de
Masse (1708) et de Cassini (1786) avec le « petit bassin du Pilat »,
les « balises du Pilat », des « cabanes du Pilat » et la « grande passe
du Pilat ou passe du Sud », correspondait à un lieu situé plus au sud
de celui de la dune que nous connaissons sous ce nom et vraisemblablement
au large de la côte actuelle. Nous sommes ici dans un pays de dunes
mobiles et au fil du temps, le littoral et son relief ne cessent de
se modifier, avançant vers l'est, vers l'intérieur des terres. Jusqu'au
début du XXème siècle, le secteur du Pilat s'appelle « les
Sabloneys » (littéralement « sables nouveaux » en gascon) et aucune
route carrossable n'y mène. Ce changement d'appellation a pour origine
une opération immobilière. Lorsque vers 1910, le développement de l'habitat
opéré sur la partie côtière de la commune d'Arcachon atteint le sud
du Moulleau, les promoteurs immobiliers qui convoitent des terrains
sur la partie testerine qui prolonge la côte vers le sud, sont confrontés
à un problème de taille : le territoire appartient à l'État qui ne veut
pas vendre.
Un de ces promoteurs, Daniel Meller, propose alors et
obtient de l'administration une transaction : en échange de 463 hectares
de terrain qu'il achète sur la commune de La Teste (sur les bords du
lac de Cazaux), il obtient 143 hectares entre Le Moulleau et la dune
du Pilat. En référence à la grande dune voisine qui forme un monticule
de sable, il choisit de baptiser l'endroit « Pyla-sur-Mer ». Un peu
plus tard, un autre promoteur, Louis Gaume, crée « Le Pilat-Plage ».
C'est à peu près vers les années 1930 que le vieux nom « Sabloney »
est remplacé par « dune du Pyla » ou « dune du Pilat ». Aujourd'hui,
« les Sabloneys » désigne une petite plage au sud de la grande dune.
Le nom officiel de la dune est bien "Dune du Pilat". La dénomination
d'origine Pilat provient du gascon pilhar signifiant tas, monticule.
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