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Sur la rive droite du Gard. Lorsque le voyageur
qui suit la route du Pont-St-Esprit à Beaucaire sort des gorges arides
des Valiguières , il ne doit pas manquer de prendre le premier embranchement
à droite, s'il veut passer au pont du Gard, au lieu de suivre la route
de Remoulins , plus courte , il est vrai, que la première de 2 k., mais
qui prive celui qui la suit de voir un des plus beaux monuments que
l'antiquité ait transmis à l'admiration des siècles. . .
Ce monument,
situé entre deux arides collines, dans une gorge étroite où le Gard
roule ses flots impétueux au milieu d'une solitude silencieuse, est
regardé comme l'aqueduc le plus hardi qu'on ait imaginé ; il n'était
que la partie principale d'un aqueduc de 28 k. de long, qui conduisait
à Nîmes les eaux de la fontaine d'Eure. Trois rangs d'arcades à plein
cintre, élevées les unes sur les autres, forment cette grande masse
de 200 m. d'étendue sur 53 m. de hauteur. Le premier, rang comprend
toute la largeur de là vallée : il forme un pont de six arches, sous
l'une desquelles coule le Gardon ; le second rang se compose de onze
arches ; le troisième rang est ouvert de traite-cinq arches, et supporte
le canal du l'aqueduc, qui a 2 mètres de large sur autant de profondeur,
et qui couronne tout l'édifice. Quelle légèreté ! Quelle élégance dans
ce triple rang d'arcades d'ordre toscan ! Quelle solidité ! Quel air
dans ces piles, dont les pierres se soutiennent sans ciment par leur
propre poids et par un juste équilibre ! A l'exception de ses extrémités
supérieures, le pont du Gard est d'une conservation parfaite ; il semble
bâti d'hier. Ce qui ne frappe pas moins que la noblesse, que la grandeur
de ses proportions, c'est son agreste situation. De quelque côté que
s'étende la vue, elle ne rencontre aucune trace d’habitation, aucune
apparence de culture ; l'humble genévrier, le thym ou la lavande sauvage,
uniques productions du désert, y exhalent sous un ciel brûlant leurs
parfums solitaires.
Enfin on se demande quelle force a transporté
ces pierres énormes, a réuni les bras de tant de milliers d'hommes dans
un lieu où il n'en habite aucun. Le pont du Gard, monument étonnant
du génie des Romains, est adossé à des montagnes qu'il réunit pour la
continuation du passage des eaux. Il est tout bâti de pierres de taille,
posées à sec sans mortier ni ciment ; celles qui font face aux piles
du premier et du second pont sont de toute la largeur de la pile, sur
0,70 mètre de largeur et 0,60 mètre de haut, avec bossages et leurs
parements, et une ciselure à leurs joints : cette assise est toute en
carreaux ; par-dessus , il y en a une autre de pareille largeur et hauteur
qui est toute en boutisse.
L'architecture de l'édifice est d'ordre
toscan. Les parois et le sol de l'aqueduc sont enduits d'un ciment très-bien
conservé, même dans les parties souterraines, où il est entièrement
établi dans le roc. L'aqueduc, porté par le pont du Gard, et destiné
à conduire les eaux, fait plusieurs contours à travers les montagnes
et les rochers ; il se partage en trois conduits ; dont le premier portait
l'eau dans amphithéâtre de Nîmes, le second dans la fontaine, le troisième
dans les maisons de plusieurs particuliers. On voit un de ces aqueducs
encore presque entier dans un enclos particulier. Outre ces trois aqueducs,
il en dérivait de petits qui conduisaient l'eau dans plusieurs maisons
de campagne des environs de Nîmes. La partie la mieux conservée existe
entre le pont du Gard et Nîmes, sur une longueur de plus de 12 kilomètres,
parce qu’étant souterraine, elle a beaucoup moins souffert de la dégradation.
On peut parcourir le pont du Gard d'un bout à l'autre, en gravissant
l'escarpement qui borde la rive droite du Gardon, pour gagner l'extrémité
méridionale de l'aqueduc, à l'endroit où il se perd dans les montagnes.
Vers le commencement du XVIIème siècle, on avait voulu faire
servir le pont du Gard au passage des voitures, et, pour cet effet,
on avait rehaussé les piles du second pont pour y pratiquer des encorbellements
qui furent munis d'un garde-fou ; mais on reconnut bientôt que la ruine
du monument pourrait s'ensuivre. L'intendant de Baville le fit réparer,
et ne laissa exister qu'une simple voie pour les gens à pied et les
voyageurs a cheval. Un pont pour les voitures étant devenu de plus en
plus nécessaire, à cause des fréquentes crues du Gardon, qui ne permettent
pas de le traverser, même en bac, en plusieurs temps de l’année, les
états de la province prirent la résolution d'adosser un pont au premier
: la première pierre en fut posée le 18 juin 1743, et le pont fut achevé
en 1747.
On doit ce nouveau pont à l’ingénieur et architecte languedocien
Henri Pitot (1695-1771). Ce monument est inscrit au patrimoine mondial
de l'Unesco depuis 1985.
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