Le Captal de Buch (1321-1376)

Jean III de Grailly (1321-1376), dit le Grand
Captal, est le compagnon du Prince Noir, nom donné à Edouard, Prince
de Galles et gouverneur à vie de l’Aquitaine ; il est le fils aîné
d’Edouard III, roi d’Angleterre.
Le 19 septembre 1356, près de
Poitiers, le captal commande 4.500 Gascons qui, aux côtés de 2.500
Anglais, battent les 15.000 cavaliers français commandés par le
roi Jean II le Bon qui est fait prisonnier.
Le 16 mai 1364, à
Cocherel, Jean de Grailly est à la tête de l’armée levée par Charles
le Mauvais en Navarre et en Gascogne. Sa présence établit un lien
entre la guerre franco-anglaise et le conflit franco-navarrais.
Le captalat de Buch est l’un des plus anciens fiefs de Gascogne
et Jean III de Grailly peut se réclamer d’un grand lignage. En effet,
il est petit-fils d’une princesse de la maison de Foix et par elle,
il descend de Robert d’Artois. Il est cousin du comte de Foix Gaston
Phébus et a de surcroît épousé une Albret, une sœur d’Arnaud Amanieu
d’Albret.
Quand les hommes comme lui font la guerre, c’est en
leur propre nom qu’ils se battent. C’est la raison pour laquelle
on le trouve un jour ici, un autre jour ailleurs, car Jean de Grailly
n’est ni français ni anglais, il est captal de Buch.
En 1358,
il est au marché de Meaux chargeant les bourgeois et les Jacques
pour dégager la dauphine. Nullement gêné d’avoir été aux côtés du
Prince Noir à Poitiers. Entre-temps, il a fait son devoir de miles
Christi, de chevalier chrétien, en participant à la croisade de
Prusse aux côtés de son cousin Gaston Phébus avec les chevaliers
teutoniques.
A l’époque de Cocherel, les traités de Brétigny
et de Calais étaient signés entre la France et l’Angleterre. Mais
le captal est un homme d’armes; il est ce que l’on nommerait aujourd’hui
un mercenaire. C’est ainsi que pour s’enrichir, il servira l’Aragon
puis le roi de Navarre (qui paie bien).
Battu à Cocherel, le
captal est le dernier à se rendre. Charles le Mauvais va l’aider
à se racheter et à payer sa rançon. Mais en 1372, de Grailly est
de nouveau fait prisonnier à Soubise et montré avec d’autres captifs,
au peuple de Paris en décembre 1372.
Après Cocherel, on l’avait
traité avec égards et même tenté de le séduire pour le gagner à
la cause des Valois. Cette fois, il fait figure de baron rebelle
à son roi, de sujet révolté et est jeté dans la tour du Temple où
il resta prisonnier jusqu’à la fin de ses jours.

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