Gabrielle d'Estrées


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Gabrielle d'Estrées

Elle est la fille d'Antoine d'Estrées, baron de Boulonnois, vicomte de Soissons et Bersy, marquis de Cœuvres, gouverneur de l'Île-de-France (Grand-maître de l'artillerie sur une très courte période) et de Françoise Babou de La Bourdaisière. Le 18 juin 1590, le siège de Paris s'étirant en longueur, Roger de Bellegarde, grand écuyer de France, veut présenter sa maîtresse Gabrielle d'Estrées au roi, ils partent tous deux au château de Cœuvres où habite Gabrielle (son père, Antoine d'Estrées, est marquis de Cœuvres2). Henri IV conçoit pour elle une vive passion. Gabrielle lui résiste plus de six mois, mais finit par lui céder le 20 janvier 1591 au siège de Chartres. Il la marie par souci des conventions (à Nicolas d'Amerval de Liancourt), baron de Benais, puis demande à ce que le couple divorce pour la rendre libre, l'appelle à la cour, crée pour elle le duché de Beaufort et comble d'honneurs tous ses parents. Elle reçoit de Henri IV les titres de marquise de Montceaux, puis de duchesse de Beaufort. Au château de Montceaux, à Montceaux-lès-Meaux (Seine-et-Marne), elle construit de nouveaux bâtiments, notamment les quatre pavillons d'angle. Le projet de mariage qu'entretient Gabrielle d'Estrées avec Henri IV, est empêché par le Pape Clément VIII plutôt hostile à la répudiation de Marguerite de Valois, épouse du roi depuis 1572. Cette dernière s'y oppose également, même si elle est séparée du roi de longue date.

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Gabrielle d'Estrées

Sachant que cette décision entraînerait le mariage d'Henri IV avec la belle Gabrielle, au passé sulfureux, et dont la liaison adultère a déjà produit trois enfants, le Saint-Siège s'inquiète des possibles problèmes de succession qui pourraient se présenter entre la descendance adultérine, que le Pape aurait dû légitimer sans trop savoir comment, et celle issue du futur mariage du roi. La morale de l'Église se voit aussi sérieusement mise à mal dans cette affaire, d'autant plus que le 23 février 1599 lors d'une fête au Louvre, il annonce son intention d'épouser Gabrielle en lui offrant l'anneau de son sacre. « La presque reine » est détestée aussi bien par le peuple que par l'aristocratie à cause de ses nombreuses dépenses (robes, bijoux, hôtel de Schomberg en face du Louvre). Elle est l'objet de nombreux pamphlets qui lui valent le surnom de « duchesse d'ordure » et de « putain »3. La mort surprenante de la favorite du roi met un terme au problème. Enceinte de quatre mois du quatrième enfant d'Henri IV, elle est prise de terribles convulsions dans la nuit du 9 au 10 avril 1599, après avoir copieusement dîné chez le financier Sébastien Zamet (il est parfois fait allusion à une citronnade bue par Gabrielle). On soupçonne qu'elle a été empoisonnée. Mais l'hypothèse la plus probable est qu'elle aurait été victime d'apoplexie foudroyante ou d'éclampsie puerpérale. Contre toute vraisemblance, certains affirment qu'elle a été étranglée par le Diable tant son agonie est terrible et son apparence physique épouvantable. Les témoins racontent que son visage révulsé noircit pour la rendre totalement méconnaissable. Son aspect est tel que l'on arrête le roi à Villejuif alors qu'il accourt pour la voir de Fontainebleau, où il séjourne, afin de lui éviter un spectacle si horrible. Ses obsèques sont célébrées dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois avec les honneurs liés à son rang. Elle est enterrée dans le chœur de l'église de l'abbaye de Maubuisson, dirigée par sa sœur Angélique d’Estrées. Après sa mort, Henri IV rachète le domaine à ses héritiers et l'offre à Marie de Médicis à l'occasion de la naissance du futur Louis XIII.



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