Frédéric Mistral



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Le buste de Frédric Mistral à Saint Maximin

Mistral est un fils d'un ménage aisé son père François Mistral et sa mère Adélaïde Poulinet, appartiennent aux plus anciennes familles de Provence. Mistral porte le prénom de Frédéric en mémoire « d'un pauvre petit gars qui, au temps où mon père et ma mère se parlaient, avait fait gentiment leurs commissions d'amour, et qui, peu de temps après, était mort d'une insolation. ».
Frédéric Mistral fréquenta de 1842 à 1847 le collège royal d'Avignon. Mistral Mistral va, dès l'âge de sept ans, à l'école de Maillane. Il y pratiqua lou plantié, l'école buissonnière, comme il le narre dans ses Memòri e raconte, où au chapitre IV, il part cueillir des fleurs de glai (iris d'eau) pour sa mère. Puis, en 1839, il est inscrit au pensionnat de Saint-Michel-de-Frigolet. Il n'y resta que deux ans, cet établissement ayant fermé, et fut placé au pensionnat Millet d'Avignon. En 1845, il fut logé au pensionnat Dupuy, il fit connaissance de Joseph Roumanille. Durant cette période, il suivit ses études au Collège royal d'Avignon, dans l'actuelle rue Frédéric Mistral, et passa, en 1847, son baccalauréat à Nîmes. Reçu bachelier, il fut enthousiasmé par la révolution de 1848 et se prit d'admiration pour Lamartine. Ce fut au cours de cette année qu'il écrivit Li Meissoun (Les Moissons), poème géorgique en quatre chants, qui resta inédit. Sa famille désirant le voir avocat, il étudia le droit à Aix-en-Provence de 1848 à 1851, où il sortit de la Faculté avec sa licence en droit. Il se fait alors le chantre de l'indépendance de la Provence et surtout du provençal « première langue littéraire de l'Europe civilisée ».
C'est au cours de ses études de droit qu'il apprit l'histoire de la Provence, jadis État indépendant.
Émancipé par son père, il prit alors la résolution « de relever, de raviver en Provence le sentiment de race (…) ; d'émouvoir cette renaissance par la restauration de la langue naturelle et historique du pays (…) ; de rendre la vogue au provençal par le souffle et la flamme de la divine poésie ».
Pour Mistral, le mot « race » désigne un « peuple lié par la langue, enraciné dans un pays et dans une histoire ».
Mistral reçoit le Prix Nobel de littérature en 1904 conjointement à José Echegaray. Il consacrera le montant de ce prix à la création du Museon Arlaten à Arles. Marié à une Bourguignonne, Marie-Louise Rivière (1857-1943), il n'aura pas d'enfant et meurt le 25 mars 1914 à Maillane.


Coupo Santo

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Portrait de Frédric Mistral

Coupo Santo


Le Chant du Départ

Par son œuvre, Mistral réhabilite la langue d'oc en la portant aux plus hauts sommets de la poésie épique : la qualité de cette œuvre sera consacrée par les plus hauts prix. Il se lance dans un travail de bénédictin pour réaliser un dictionnaire et, à l'instar des troubadours, écrire des chants, et des romans en vers, à l'imitation d'Homère, comme il le proclame dans les quatre premiers vers de Mirèio, se définissant comme « un humble élève du grand Homère ».


Coupo Santo Prouvençau, veici la Coupo
Que nous vèn di Catalan ;
A-de-rèng beguen en troupo
Lou vin pur de noste plant.

Coupo Santo
E versanto
Vuejo à plen bord
Vuejo abord
Lis estrambord
E l'enavans di fort !

D'un vièi pople fièr e libre
Sian bessai la finicioun ;
E, se toumbon li Felibre
Toumbara nosto nacioun.

D'uno raço que regreio
Sian bessai li proumié gréu ;
Sian bessai de la patrìo
Li cepoun emai li priéu.

Vuejo-nous lis esperanço
E li raive dóu jouvènt,
Dóu passat la remembranço
E la fe dins l'an que vèn.

Vuejo-nous la couneissènço
Dóu Verai emai dóu Bèu,
E lis àuti jouïssènço
Que se trufon dóu toumbèu.

Vuejo-nous la Pouësio
Pèr canta tout ço que viéu,
Car es elo l'ambrousìo
Que tremudo l'ome en diéu.

Pèr la glòri dóu terraire
Vautre enfin que sias counsènt
Catalan, de liuen, o fraire,
Coumunien tóutis ensèn !


Coupe sainte Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.

Coupe sainte
Et débordante
Verse à pleins bords
verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !

D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si les Félibres tombent
Tombera notre nation.

D'une race qui regerme
Peut-être somme nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.

Verse nous les espérances
et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.

Verse nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.

Verse nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu.

Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices
catalans, de loin, ô frères,
Tous ensemble, communions !



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