Jean Froissart


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Jean Froissart

Né à Valenciennes en 1337,grand voyageur se documentant sur place, sa vie ne fut rien jamais celle d'un sédentaire, et son renom de chroniqueur à éclipsé sa réputation de poète qui fut grande de son vivant. Il n'a pas moins composé de vingt cinq mille vers, sans compter son long roman de « Méliator » Froissart s'attire la protection des comtes de Hainaut grâce à ses talents de poète, ce qui lui permet d'entrer, à partir de 1362, à la cour d'Édouard III en tant que clerc de chambre de la reine Philippa.
Il fait alors de nombreux voyages en Europe occidentale: en 1365, en Écosse aux côtés du roi David Bruce; en 1366, à Bruxelles à la cour de Wenceslas et Jeanne de Brabant, puis en Aquitaine auprès du Prince Noir; en 1368, en Italie (Milan, Bologne, Ferrare et Rome) et en Savoie, avant un autre séjour à Bruxelles en 1369. C'est pendant cette période qu'il compose aussi la plupart de ses dits et débats. À la mort de la reine Philippa en août 1369, il retourne vivre en Hainaut et se rapproche alors de Wenceslas et Jeanne de Brabant, grâce auxquels il obtient avant 1373 la cure d'Estinnes-au-Mont. Commence alors la rédaction des Chroniques, parallèlement à la composition d'autres poèmes.
À la demande du duc et avec sa collaboration, Froissart compose son roman Méliador, probablement entre 1381 et 1383.
À la mort du duc de Brabant en décembre 1383, c'est le comte de Blois, Guy II de Châtillon, qui devient le principal protecteur de l'écrivain, en lui obtenant notamment la charge de chanoine de Chimay. Pour recueillir les témoignages destinés à nourrir son récit des livres II et III des Chroniques, Froissart voyage à travers la France, en particulier dans la région pyrénéenne, en Béarn à l'automne 1388, puis à Orthez à la cour du comte de Foix, Gaston Fébus lors de l'hiver 1388-1389.
Il assiste au mariage de Jeanne de Boulogne avec le duc de Berry en juin 1389 avant de passer par Avignon. Froissart se détache de la cour décadente de Guy de Châtillon vers 1391.
La protection d'Aubert de Bavière et de Guillaume d'Ostrevant lui permet de poursuivre en Hainaut le travail touchant aux Chroniques, notamment la rédaction du livre IV et le deuxième remaniement du livre I. En 1395, le chroniqueur séjourne quelques mois en Angleterre à la cour de Richard II. .
Auteur des Chroniques, monument de la vie des Français et des Anglais au XIVème siècle, il ne se soucia jamais de l’existence des humbles. Le monde chevaleresque fut sa vrai patrie. Bien que l’héroïsme des chevaliers fut souvent vain et parfois stupide, il émerveilla Froissart qui ne comprit jamais rien aux aspirations du peuples. Il ne s’intéressa pas non plus à la vie administrative, commerciale, industrielle de ce menu peuple dont il ignora délibérément l’existence. II fut une espèce d’enlumineur de son siècle et peignit des tableaux très divers tel que tournois, joutes, grandes batailles, fêtes de Cour, repas merveilleux à la lumières des torches. Il sut rapporter, en véritable journaliste, les dialogues de ses hôtes et de leurs descriptions des évènements civils et militaires. S’il remania sans cesses des chroniques emplies de morceaux de bravoure, ce fut à la demande de ses interlocuteurs occasionnels.
Ses dernières années, principalement consacrées à la poursuite de la rédaction des Chroniques, se passent probablement à Chimay, où Froissart meurt entre 1404 et 1410. Principaux protecteurs : Jean de Hainaut; Philippa de Hainaut; Wenceslas et Jeanne de Brabant; Robert de Namur; Jean de Châtillon; Enguerrand VII de Coucy; Guy II de Châtillon, comte de Blois; Gaston Fébus, comte de Foix; Aubert de Bavière; Guillaume d'Ostrevant.


Un texte de Jean Froissart


Balade pour se bien porter


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Un écrit de Jean Froissart

Pluisour gens vont souvent au medecin
Pour demander conseil de leur besongne ( besoin)
Et li aucun, sort en jun ou en vin,
Aient la fièvre, ou la goute, ou la rongne,
Ja ne verront de medecine ouvrer,
Or je n’en voeil mie trop arguër ,
Car je ne sçai lequel sont li plus sage,
Mais je sçai bien qu’il se fait bon garder
De froit, de fruit, de fame et de fromage.

Car froit qui vient de soir ou de matin
Soudainement porte as gens grand vergongne
Pour ce s’en fait bon aviser, a fin
Qu’on soit garni de tout ce qui besongne
Par quoi en puist la froidure eschiever (éviter)
Et fruit est tels, ou ne puis bien parler,
Qui trop en prend, il fait un grand outrage ( exès)
Si que je di qu’i fait bon riculer (régler)
De froit, de fruit, de fame et de fromage.

En fames ont douls semblant benin
Que nullement on ne crient de ressongne ( redoute)
Et proent plus painne et de hustin (querelle)
Qu’omme ne font ; de leur santé chi songne (je me préoccupe ici,)
Ensi ne voi droit chi nul avantage
qu’il face bon par nul outrage user
De froit, de fruit, de fame et de fromage.





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