François-Xavier Fabre et les Peintres de Montpellier
François-Xavier Fabre
François-Xavier Fabre, né le 1er
avril 1766 et mort le 16 mars 1837 à Montpellier.
Prix de Rome
en 1787, il devient un « peintre florentin » et se rendit à Rome,
puis à Florence. Il se lia d'amitié avec Alfieri et la comtesse
d'Albany veuve du dernier des Stuarts. À partir de 1790, il travaille
loin de Paris et de son maître David. Sa clientèle est cosmopolite
et aristocratique en Italie. Il donne de ses modèles des images
agréables, discrètement flatteuses, plutôt réalistes, conformément
à la conception du portrait traditionnel mondain. Un de ses portraits
les plus célèbres est celui du frère de Napoléon 1er,
Lucien Bonaparte, prince de Canino, peint en 1808 et dont il fit
trois versions dont une se trouve au Museo Napoleonico de Rome,
une autre au Musée Fabre et la troisième dans une grande collection
napoléonienne privée (les deux dernières provenant de la Canino
collection).
Il se cantonne à un répertoire de tradition. Pour
le style il s’inspire de celui de David des années 1780. Il se distingua
par la sévérité du style, la pureté du dessin et la richesse de
la couleur.
En 1824, à la mort de la comtesse d'Albany, il s'installe
à Montpellier, sa ville natale, et offre à la ville ses collections
de peintures et de livres à la condition qu'elles soient le point
de départ d'un musée, l'actuel musée Fabre, et qu'il puisse habiter
ce musée. Le maire de l'époque, le marquis de Dax d'Axat (1767-1847),
premier président de la Société des Beaux Arts, accepte la donation
en janvier 1825 après une délibération spécifique du conseil municipal
et fonde ainsi conjointement avec le baron Fabre le musée. Il entame
à cette fin trois années d'importants travaux financés par la municipalité
et qu'il confie aux deux architectes de la ville de Montpellier,
MM. Fovis et Boué, en étroite liaison avec lui-même et Fabre. Ce
sont ces longs travaux qui permettront l'installation du musée dans
l'hôtel de Massilian, situé à l'est de l'Écusson, le centre historique
de Montpellier, donnant sur l'Esplanade à proximité immédiate de
la Place de la Comédie, où il ouvre ses portes en 1828.
Le musée
ouvre après l'entrée de Fabre, qui est aussi fait baron à la même
époque par lettres patentes du roi Charles X et Officier de la Légion
d'honneur. Jusqu'à sa mort, Fabre en est le directeur, ainsi que
celui de l'école des Beaux-Arts de la ville.
Les changements
survenue avec le romantisme et en politique avec la révolution de
1830 le déçoivent. À sa mort en 1837, il lègue à la ville l'ensemble
de ses collections avec la condition que le marquis de Nattes en
soit directeur. Plus d'un millier de tableaux, dessins, gravures,
objets d'art viendront ainsi enrichir le jeune musée de Montpellier.
Sébastien Bourdon
Sébastien Bourdon, né le 2 février 1616 à
Montpellier, mort le 8 mai 1671 à Paris
Il lutta longtemps contre
la misère. Brièvement soldat à 18 ans, son adolescence bohème l’emmène
de ville en ville. En 1634, il est à Rome où il étudie les œuvres
de Claude Lorrain, de Caravage, de Pieter van Laer. Sa précocité
le rend vite célèbre : à 20 ans, il produit des chefs-d’œuvre d’une
rare sensibilité. Menacé par l’Inquisition comme calviniste, il
doit rentrer à Paris en 1637. Il peint le Martyre de saint Pierre,
tableau qui le plaça au rang le plus élevé parmi ses contemporains.
Excellant dans tous les genres, il réalise des bambochades ou des
scènes de bataille, au goût d’une clientèle parisienne séduite par
une palette riche en couleurs. Le jeune peintre protestant au tempérament
de feu s’assagit peu à peu ; il reçoit d’importantes commandes.
Devenu en 1648 l’un des douze membres fondateurs de l'Académie royale
de peinture et de sculpture, il rêve de créer à Montpellier une
académie sœur. En 1652, il est à Stockholm, invité par la reine
Christine de Suède qui le nomme son premier peintre. En 1657, lors
d’un ultime séjour dans sa ville natale, Bourdon peint La Chute
de Simon le magicien pour la cathédrale Saint-Pierre, où ce grand
tableau est toujours visible.
Joseph-Marie Vien
Joseph-Marie Vien, comte de l'Empire, né
à Montpellier le 18 juin 1716 et mort à Paris le 27 mars 1809
Fils d'un simple serrurier, élève de Charles-Joseph Natoire et ami
de Joseph Siffrein Duplessis, Joseph-Marie Vien est passionné par
l’art antique, qu’il découvre lors d’un séjour à Rome entre 1743
et 1750 après avoir été lauréat du prix de Rome en 1743. Protégé
du comte de Caylus, il est admis à l’Académie royale de peinture
et de sculpture en 1754 et y crée un atelier où il forme nombre
de disciples à ses théories. Il est directeur de l'Académie de France
à Rome de 1775 à 1781 et premier peintre du roi en 1789. Considéré
comme le père du néoclassicisme, il est couvert d'honneurs par Napoléon
Bonaparte.
Il est nommé sénateur en 1799 et comte de
l'Empire en 1808. À sa mort en 1809, il est inhumé au Panthéon.
François Boucher, son contemporain, le décrit comme un bon peintre
mais un peu froid. S'il n'est pas étonnant que cette « froideur
» néoclassique ait déplu au maître du rococo, il n'en reste pas
moins que Vien ne sut pas toujours donner l'élan et la grandeur
que les théories de son style préféré imposaient. Y étant parvenu,
Jacques-Louis David reste, à juste titre, plus connu que son maître.
Sa femme, Marie-Thérèse Reboul, et son fils, Joseph-Marie Vien
dit Vien le jeune, sont également peintres.
Il est cité par
Balzac dans Sarrasine pour la beauté de son tableau Adonis.
Il meurt en 1809 avec le titre nobiliaire de comte. Bonaparte lui
fait l'honneur de funérailles nationales au Panthéon. Il est le
seul artiste peintre reposant en ce lieu.
Jean Raoux
Il estné en 1677 à Montpellier et mort en 1734 à Paris. Raoux a continué sa formation à Paris dans le grand atelier de Bon Boullongne. De 1705 à 1714, il séjourne à Rome, Padoue et Venise où il répond à d'importantes commandes de peintures mythologique et religieuse. De retour à Paris en 1714, il entre à l'Académie et reçoit la protection du Grand Prieur de l'Ordre de Malte, le libertin Philippe de Vendôme et travaille aussi pour le régent Philippe d'Orléans. Ses portraits, ses scènes de genre très poétiques et d'une exécution virtuose témoignent de l'esprit de ce milieu qu'il fréquente, à la fois léger, féminin et parfois mélancolique.
Frédéric Bazille
Frédéric Bazille (né le 6 décembre 1841 à
Montpellier et mort au combat le 28 novembre 1870 à Beaune-la-Rolande.
Né dans une famille de la bourgeoisie protestante de Montpellier,
Frédéric Bazille commence des études de médecine pour faire plaisir
à ses parents. Mais la vocation est pressante : dès 1859, il suit
des cours de dessin et de peinture dans l'atelier du sculpteur Baussan.
En 1862, il part s'installer à Paris où il
s'inscrit à l'atelier du peintre Charles Gleyre sous les conseils
de son cousin peintre Eugène Castelnau. Dès lors, il sera peintre.
Dans cet atelier il rencontre Claude Monet puis Auguste Renoir.
Très vite, un groupe se forme qui intègre Edgar Degas, Alfred Sisley,
Édouard Manet, Berthe Morisot, Paul Cézanne, Camille Pissarro, Émile
Zola, Paul Verlaine...
Plus favorisé qu'eux, il partagera ses
divers ateliers avec Renoir et Monet dès 1865. Il passe généralement
l'été à Montpellier et le reste de l'année à Paris. À partir de
1866, il est présent au Salon de peinture de Paris, sans grand succès.
Sa palette s'éclaircit et se colore.
En août 1870, il s'engage
dans un régiment de zouaves. Il est tué, à 28 ans, au combat de
Beaune-la-Rolande. La première exposition des Impressionnistes,
où plusieurs de ses toiles seront exposées, aura lieu en 1874, quatre
ans après sa mort.
Il est inhumé au cimetière protestant de
Montpellier.
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