Gagne Paulin


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Il est né à Montoison (Drôme) le 9 juin 1808 et mort à Paris le 22 août 1876, est un avocat, journaliste et poète français Au cours du XIXème siècle, il fut candidat perpétuel aux élections. Ses proclamations électorales étaient rédigées en vers et en prose. Il a produit des œuvres innombrables telles que « la Gagne-Monopanglotte, l’Unitéide, le Calvaire des Rois ». A plusieurs reprises, il publia un journal intitulé l’Archisoleil, Grand archi-journal des Eclats.
A l’occasion d’une disette qui fit, en 1867, beaucoup de victimes en Algérie, il publia Philanthropophagie, où il proposait le création d’une association d’hommes dévoués qui abandonneraient leur chair en pâture à leur semblables affamés, et souhaitait que le gouvernement encourageât ce sacrifice « par une mort attrayante au moyen d’une guillotine honorable, par des promesses de statues, de panthéons et par l’espoir de récompenses éternelles. Les mortels qui s’immoleraient pour leurs semblables seraient de véritables Christ sauveur de l’humanité !
Il renouvela sa promesse en 1870, pendant le siège de Paris. Il avait écrit en effet : « j’aime mieux devenir l’aliment sacré de mes semblables que d’être la stupide, l’ignoble pâture des vers… » Mais sa proposition fut repoussée, on le trouvait trop coriace.
Gagne définit ainsi son projet, dans sa première publication :

« Pour toute ambition, dans l’amour qui m’inonde,
j’aspire à devenir le décrotteur du monde… »


On lui doit les inventions de mots assez extraordinaires comme : « L’âne-archide, vinicultivrogne, pataticulture, suicéicide, sans oublier la radiothéïre, qui est une vive discutions avec la comète Trouble-Tout. »
Il a laissé d’innombrables manuscrits, en particulier un dictionnaire archi-humain où il a essayé de fondre toutes les langues en une seule. Il attendait et annonçait l’arrivée d’une femme messie, qu’il appelait la Philosofluide. Il appelait la République la Rage-Publique.
Il publia un très grand nombre de brochures et d’ouvrages intitulés par exemple « le Supplice du Mari, l’Abdel-Kadéride, L’Obélisquéïde, La Sataniade du spiriti-satanisme, archi-drame spiriticide en cinq éclats infernaux.
C’était un homme émacié, au regard ardent, portant de longs cheveux blancs et une longue barbe blanche également. Il s’intitulait poète, avocat de fous, et « candidat perpétuel à la députation et à l’Académie Française » En 1869, pour protester contre la non-convocation du corps législatif, il fit à lui seul une manifestation, place de la Concorde.

Vive les carottes

Adversaire archarné de Victor Hugo et de toute l’école romantique, qu’il accusait de satanisme, Paulin Gagne, qui écrivit certaines œuvres d’une prolixité désolante comme « L’Unitéïde», qui ne compte pas moins de douze chants et soixante acte, épousa en 1853 une certaine Elise Moreau, écrivain, elle-même. Les deux époux ne cessèrent de collaborer. Ils fondèrent même la revue Le Théâtre du Monde.
Il avait la particularité d’écrire très rapidement et sa fécondité littéraire et sa persévérance ont été extraordinaire, et aujourd’hui ses œuvres sont très recherchées et pratiquement introuvable. Il est mort dans la misère en 1876.



Le Génie Gagne au génie Hugo

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LE GÉNIE-GAGNE AU GÉNIE-HUGO


L’évacuation des haines par l’amour

Poésie nouvelle où dominent les rimes masculines, et où brillent des réveils avec accompagnement d’instruments, poètorêe ou déclamée par les auteurs eux-mêmes sur tous les théâtres :

Premier réveil ou répétion de vers

“Je ne me trouve pas délivré,” dit Hugo
Qui lance avec l’Etna le fameux “quos ego” !
Gagne répond : afin d’affranchir tout séjour,
Faisons évacuer les haines par l’amour !

O tremblements de terre !

Hugo

O tremblements de l’homme et de la femme en feu !
O tremblements du diable ! O tremblements de Dieu !
O tremblements de France, et du vaste univers !
O tremblements de terre, des cieux et d’enfer !…
Oui, tout tremble et tout voit les laves de l’Etna,
“Ut” infernal qu’au ciel à Dieu Satan corna
Quand il fit retentir ces mots ” non serviam”

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Le Vélocitête Gagne - Paulin Gagne

Qui lui font, à l’enfer, boire du macadam !…
Le Christ, Dieu de la paix, dit à tous les mortels :
Aimez-vous, mes enfants, par d’amours éternels ;
Mais, Satan à son tour, dit : haïssez-vous tous.
O mortels, que toujours le diable rendra fous !
Et bien loin d’observer les préceptes divins
Qui seuls peuvent unir et sauver nos destins,
Les peuples et les rois, pleins de courroux hideux,
Observent de Satan les ordres odieux !
Les peuples et les rois ont déchaîné la guerre
Qui fait un vil enfer de la coupable terre,
Où, pour faire jaillir les laves des tyrans,
Les têtes des humains deviennent des volcans.
La libération du territoire humain,
L’évacuation de l’infâme venin,
Se feront à l’instant, quand la fraternité
Formera l’océan d’amour et d’unité,
Quand elle fondera le peuple universel
Prenant pour étendard “l’oriflamme arc-en-ciel”.
O grand Victor Hugo, fier Jupiter tonnant,
Qui fait bondir l’Etna par ton vers étonnant,
Afin de ne plus voir le “noir archer de mort”,
Epouvanter partout les peuples en discord,
Devenons, sans retard, grands , “évacuateurs”
De la France et du monde écrasons les malheurs !
Alors nous dompterons tous les vils tremblements
De terre, ciel, enfer et de gouvernement !
Alors, au lieu d’avoir l’Etna sur la poitrine,
Tous les peuples auront l’amour qui les domine ?

Second réveil

“Je ne me trouve pas délivré,” dit Hugo
Qui lance avec l’Etna le fameux “quos ego” !
Gagne répond : afin d’affranchir tout séjour,
Chassons, chassons sans fin la haine par l’amour !

GAGNE





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