Marquise de Maintenon

Françoise d’Aubigné, marquise de Maintenon,
née à Niort en 1635, morte à Saint-Cyr en 1719, la marquise de Maintenon
a une lourde hérédité.
Son père Constant d’Aubigné, non content
d’avoir assassiné sa première femme dans un accès de jalousie, purge
une peine de prison pour faux monnayage. C’est pour cette raison
que sa fille naît à la prison de Niort.
Françoise d’Aubigné
est aussi la petite fille du capitaine et poète calviniste Agrippa
d’Aubigné (1552-1630).
Baptisée selon le culte catholique, elle
reçoit une éducation protestante de sa tante madame de Villette
qu’elle retrouve en 1647, après un séjour de six ans à la Martinique
où son père avait entraîné toute la famille.
Sa marraine la
fait enlever, pour lui redonner une éducation catholique, l’enfermera
dans divers couvents et notamment dans celui des Ursulines de la
rue Saint-Jacques.
Ensuite, elle habite avec sa mère dans le
Marais et vit pauvrement du travail de ses mains. A la suite de
la mort de sa mère, elle épouse le célèbre poète Scaron en 1652.
Cet homme de 25 ans son aîné est infirme, plus exactement cul-de-jatte.
Pourquoi cette union ? Certains historiens prétendent que c’était
pour éviter de retourner une fois de plus dans un couvent, d’autres
pensent que c’était uniquement pour des raisons financières. Néanmoins,
grâce à son mari elle va entrer dans un brillant cercle littéraire
où elle fera connaissance notamment de Madame de Sévigné et Madame
de La Fayette.

A la mort de son mari en 1660 elle se retrouve
à nouveau sans ressources. Veuve irréprochable, elle se fait remarquer
par Mme de Montespan et devint gouvernante de ses bâtards de 1669
à 1673. En récompense de ses services, Louis XIV lui attribue le
domaine de Maintenon, qu’il érige pour elle en marquisat.
Très
vite elle va supplanter la marquise de Montespan. Pleine d’esprit,
belle de surcroît, la marquise de Maintenon se plaît à faire la
morale au roi et à essayer de le rapprocher de son épouse. Après
la mort de la reine, Louis XIV l’épouse secrètement, sans doute
en 1684 mais, demeurant discrète et désintéressée, elle ne se comportera
jamais en reine ; l’importance de son rôle dans la direction de
l’État reste toujours un problème.
Elle employa son crédit surtout
pour rendre le roi dévot, les fêtes, les divertissements, les plaisirs
du théâtre disparurent de Versailles. Consultée journellement par
Louis XIV sur les affaires politiques, à la différence des premières
maîtresses et de la reine défunte, elle influença le roi vieillissant
dans le sens de la rigueur morale et de l’austérité. Toujours selon
quelques historiens elle aurait poussé le roi à révoquer l’Edit
de Nantes.
À la mort de Louis XIV en 1715, elle se retire à
Saint-Cyr, où elle avait fondé en 1686 une maison destinée à recevoir
les jeunes filles nobles et pauvres. Les pensionnaires de cette
maison apprenaient notamment toutes les corruptions qui les menaçaient
(musique, jeux de hasard, « habits immodestes et gorges découvertes
»). Quand à l’éducation, elle était basée sur la fatigue du corps,
une nourriture frugale, une attitude modeste en face des hommes
(sur qui on ne doit jamais lever les yeux) et un enseignement intellectuel
réduit au strict minimum.
C’est très certainement elle qui a
poussé Louis XIV à légitimer les enfants de la marquise de Montespan

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