Le Tunnel du Fréjus


Ce tunnel fut entrepris par le gouvernement
Sarde, et l’inauguration des travaux eut lieu le 31 aout 1857 du
côté nord, ou de Modane, en présence du roi Victor-Emmanuel et de
Cavour. La première mine fut allumée par le roi au moyen d’un fil
électrique, et le 14 novembre suivant on alluma également la première
mine du côté sud ou de Bardonnèche. On commença à travailler péniblement
à la main, le forage marchant à la même lenteur que dans une galerie
de mine. Mais dès 1861, grâce aux machines perforatrices mues par
l’air comprimé, inventées par l’ingénieur savoisien Sommeiller,
on put percer soixante trous à la fois, et chaque foret perçait
un trou dix fois plus vite que le fleuret à main.
En 1862, on
fit ainsi plus d’un mètre par jour; en 1865, 1,70 mètres, enfin
en 1870, 2, 42 mètres; pendant quelques jours on atteignit même
un avancement maximum de 3 mètres. La moyenne générale fut de 2,
60 mètres. Du côté de Bardonnèche, de 1857 à 1870, on a creusé 7
080 mètres de tunnel, et du côté de Modane 5 153 mètres soit en
tout 12 233 mètres, qui représente la longueur totale de l’excavation.
On a mis treize ans et quatre mois pour l’achèvement de ce travail,
car c’est le 24 décembre 1870 que la sonde a traversé la dernière
masse rocheuse qui séparait les deux galeries. La rencontre s’est
faite presque mathématiquement, avec une déviation insignifiante
de 0,40 mètre, tant les précautions avaient été minutieusement prises.
Pendant tout ce temps, quinze à dix huit cents ouvriers ont été
occupés dans le tunnel. Le Tunnel du Fréjus, initialement nommé
tunnel du Mont Cenis, qui fait communiquer Paris à Turin, la France
avec l’Italie à 10 mètres d’ouverture ou de diamètre. Il est à une
hauteur de 1 335 mètres à son point le plus élevé, vers le milieu.
Du côté de la France, la pente est de 22 millimètres par mètre;
elle est presque insensible du côté de l’Italie; il résulte de cette
disposition que le tunnel est comme une énorme cheminée dont le
tirage se fait dans le sens de la plus grande rampe. L’air y est
toujours bon, jamais trop chaud, bien qu’il faille fermer les voitures
pour éviter la fumée des locomotives. On met environ 30 minutes
pour le traverser.

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