Si tout le monde connait les noms de Blériot,
Lindbergh, Nungesser, ou autre Roland Garos il y eu aussi quelques intrépides
qui voulurent participer à cette grande histoire de l'aviation et qui
en raison de leur échecs sont resté dans le Parthénon des inconnus.
Peut-être moins connu, bien qu'il eu son heure de gloire, je veux
parler de M. Santos Dumont. En 1901, Henry Deutsch de la Meurthe créa
une compétition, dotée de 100 000 francs, réservée aux seuls dirigeables
et qui consiste à couvrir en moins de 30 minutes la distance entre Saint-Cloud
et la Tour Eiffel. Santos-Dumont y participa et la remporta.
Il se passionna également pour les « machines
volantes » de Clément Ader, des frères Wright et d'Otto Lilienthal,
dont les machines parvenaient à peine à s’arracher du sol.
Mais connaissez-vous
Monsieur Antonio Fernandez ? Cet inconnu fait parti de ses pionniers
qui sont hélas victime de leur passion. Voici la reproduction d'un article
publié dans le journal L'Illustration du 11 décembre 1909 :
Un aviateur,
dont le nom était presque inconnu du grand public, Monsieur Antonio
Fernandez, a fait une chute mortelle lundi dernier, en s'exerçant au
dessus de la plaine de la Brague qui s'étend entre Canne et Antibes.
D'origine espagnole dirigeait une maison de couture
rue Richepanse. Avec la collaboration d'un de ses coupeurs, il construisit
son appareil dans son appartement et le descendit morceaux par morceaux
pour aller le monter à Issy-les Moulineaux, à quelques jour de la Grande
Semaine de Champagne. A Bétheny, il essaya vainement plusieurs fois
de quitter terre. Il ne fut pas plus heureux à Blackpool.
Son biplan
fut exposé au dernier salon de l'aéronautique où il se fit remarquer
entre tous les autres. Par sa légèreté, par le galbe et l'harmonie des
lignes, il rappelait le Curtiss dont il reproduisait le gouvernail arrière
cruciforme, tandis que la stabilité avant rappelait plutôt celui de
Wrigth. L'aéroplane, avec ses 8 mètres d'envergure et 26 mètres de surface
portante pesait 280 kilos.
En dépit de son élégance, l'appareil présentait
sans doute des vices de construction insoupçonnée de l'infortuné couturier
qui avait poussé l'imprudence jusqu'à employer une simple ficelle pour
sa commande de gouvernail.
M. Fernandez, qui passait tous les hivers
à Nice où il avait établi une succursale de sa maison de couture, avait
pour la première fois réussi à s'envoler, il y a quelques jours. Au
cours d'un nouvel essai, l'appareil capota à une dizaine de mètres du
sol, et en touchant terre le malheureux aviateur fut écrasé par son
moteur. M. Fernandez était âgé de quarante quatre ans.
Le 10 mai 1927, dans une édition spéciale, le Journal La Presse publie en titre et à la une « Nungesser et Coli ont réussit». Annonçant ainsi la première traversée en avion de l'Atlantique Nord, suit un article racontant en détail l'arrivée triomphale des deux aviateurs à New-York. Et pourtant, les deux pilotes français n'arriveront jamais à destination. A la confirmation de la disparition de l'Oiseau Blanc, cette fausse nouvelle engendrera un mouvement d'indignation et les locaux du journal seront saccagés par une foule en colère. Pourtant, fondé par Émile de Girardin, ce journal qui avait apparu en kiosque le 1er juillet 1836, avait traversé bien des régimes mais la disparation des deux héros avait suscité un tel engouement chez les français que la publication d'une fausse nouvelle entrainât le faillite du Journal.
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