Coalition menée par des princes contre la politique
de Louis XI qui veut briser leur volonté d’indépendance, la ligue du
Bien public est une révolte féodale contre l’autorité royale, obligeant
le roi à s'engager à la tête d'une armée de fidèles pour les soumettre.
Avec à leur tête Charles, comte de Charolais rendu furieux par la
vente à Louis XI des villes de la Somme par son père Philippe le Bon,
la haute noblesse rejette les décisions royales qui réduisent ses prérogatives.
Ainsi le duc de Bourbon, favori de Charles VII, père de Louis XI, et
ayant beaucoup d'influence au Conseil du roi, perd cette prérogative
vis-à-vis des conseillers roturiers ou de petite noblesse de Louis XI.
Ils forment ce qu'ils appellent une « ligue du Bien public » et affirment
dans un manifeste, publié le 10 mars 1465, vouloir remédier au « désordonné
et piteux gouvernement, masquant leurs intérêts féodaux, que Louis XI
veut abolir, sous un nom d'intérêt général ». En entrant en guerre contre
le roi, la coalition projette d'installer à sa place un régent, qui
serait le faible Charles de France, duc de Berry (18 ans) et frère de
Louis XI. Le roi répond d'ailleurs, dès le 16 mars, par un contre-manifeste.
Pour se défendre, Louis XI fait appel à Francesco Sforza et propose
aux Liégeois une alliance militaire contre leur ennemi commun, alliance
signée le 17 juin.
Louis XI, qui bénéficie du soutien efficace de
Gaston IV de Grailly, comte de Foix et de Béarn dispose d'une armée
de 30 000 hommes. Dès le début des hostilités, en mai et juin 1465,
il marche contre le Bourbonnais, au centre du pays. Puis il entame une
course vers la capitale, les armées bretonne et bourguignonne s’étant
donné rendez-vous à Saint-Denis, début juillet. Avant qu'elles ne puissent
joindre leurs forces, le roi choisit d'affronter l'armée bourguignonne
conduite par le comte de Charolais. Le choc se produit à Montlhéry,
au sud de Paris, le 16 juillet 1465. Les péripéties de la bataille sont
confuses (et avec rebondissements) et son issue suffisamment indécise
pour que les deux partis s'attribuent la victoire : le comte de Charolais,
parce qu'il est resté maître du terrain, Louis XI, parce qu'il a fait
reculer l'armée bourguignonne... avant de prudemment ordonner une retraite
stratégique pendant la nuit et de ramener à Paris une armée "victorieuse"
(bien que son oncle le comte du Maine ait fui le champ de bataille avec
un tiers des troupes royales). Le roi peut ainsi raffermir sur la capitale
une autorité un brin chancelante.
Néanmoins, Louis XI sort globalement
affaibli de l’affrontement, d'autant qu'il n'a pu empêcher la jonction,
le 19 juillet, des deux armées bourguignonne et bretonne, bientôt rejointes
par les comtes d’Armagnac et d’Albret et le duc de Lorraine.
Entré
dans Paris le 18 juillet, Louis XI y organise la défense. Le siège est
mis par les féodaux devant Paris. Louis XI sort de la ville le 10 août,
rejoint Rouen d’où il rallie une partie du royaume et rassemble des
provisions, qu’il fait parvenir à Paris le 28 août, avec une armée puissante
en renfort. Une trêve est signée le 3 septembre, n’empêchant pas les
ligueurs de prendre Pontoise et Rouen. Les combattants des deux bords
ne savent trop comment en finir. Louis XI feint de s'incliner.
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