Ils ont gouverné la France Logo

De Vercingétorix à Hollande

La Révolution de 1789



Installée sur la place qui donne accès au chateau de Vizille, cette statue représente la République et sur son socle ont peut y lire le texte suivant :


Maximilien de Robespierre
La République

«Ni le temps ni les lieux ne peuvent légitimer le despotisme. Les droits des hommes dérivent de la nature seule et sont indépendants de leurs conventions. La prospérité de la patrie étant le bien de tous, lorsqu’elle est en danger évident, tous sont tenus de la secourir. Les trois ordres du Dauphiné ne sépareront jamais leur cause de celle des autres provinces et en soutenant leurs droits particuliers, ils n’abandonneront pas ceux de la Nation.»



Maximilien de Robespierre
La prise de la Bastille

Cette révolution, qui si elle a mis fin à un système de gouvernement archaïque va bouleversé le pays et plonger la France dans un bain de sang. Cette révolution sera également entaché par des actes aussi stupides qu'inutiles en détruisant ou en saccageant des lieux qui n'y étaient pour rien dans la façon de gouverner. Des demeures prestigieuses seront volontairement détruites ou vandalisés par des hommes exacerbes par cette monarchie qui les a si souvent ignoré, voire même insulté. Cette classe dirigeante plus soucieuse de conserver et ses privilèges et sa fortune dans la moindre considération pour ce menu peuple qui pourtant la faisait vivre se verra décimé par des révolutionnaires intransigeant qui réclameront la tête des ses anciens despotes.

Sous l'Assemblée nationale législative, qui détient alors le pouvoir, et ceci bien avant la proclamation de la République, la France est engagée dans une guerre qui l'oppose à la Prusse et à l'Autriche. En juillet 1792, Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick, général des armées austro-prusiennes, fait publier le Manifeste de Brunswick, dans lequel il fait peser la menace d'une destruction de Paris en cas d'atteinte à Louis XVI ou à la reine. Cette déclaration provoqua des effets inverses à ceux escomptés. En effet, la menace étrangère qui pèse alors sur la France ne fera qu'exacerber les troubles politiques issus de la Révolution et augmentera le ressentiment des différentes factions politiques vis-à-vis de l'Europe anti-révolutionnaire. Durant les violences du 10 août 1792, une foule d'émeutiers parisiens prend d'assaut le palais des Tuileries, tuant près de 600 gardes suisses, et appelle à la chute de la monarchie, alors que la famille royale est contrainte de se réfugier dans la salle du Manège, qui abritait alors l'Assemblée législative. La peur d'un nouveau mouvement anti-révolutionnaire fît éclater de nouvelles violences. Pendant la première semaine de septembre 1792, des foules de parisiens s'introduisirent dans les prisons de la ville pour en tuer plus de la moitié des prisonniers, dont des nobles, des hommes du clergé, des prisonniers politiques, mais aussi des criminels de droit commun, comme des prostitués, des voleurs, des meurtriers, etc. Ces épisodes tragiques sont connus sous le nom de massacres de Septembre

Maximilien Marie Isidore de Robespierre (1758 - 1794)

Maximilien de Robespierre
Maximilien de Robespierre

Avocat et un homme politique français, il est né le 6 mai 1758 à Arras (Artois). Ainé d'une famille de cinq enfants, il perd sa mère à l'âge de six ans. Puis son père abandonne ses enfants, et c'est son par son grand-père maternel qui le prend en charge. Après d'excellentes études au collège d'Arras et au collège Louis-le-Grand de Paris, licencié en droit, il devient avocat et s'inscrit en 1781 au Conseil provincial d'Artois, occupant même un temps la charge de juge au tribunal épiscopal. A l'Assemblée Constituante, il est l'un des rares députés démocrates. Surnommé l'incorruptible, il impose au club des Jacobins son idéal politique, inspiré de Jean-Jacques Rousseau; adversaire des aristocrates, il l'est aussi de la guerre, Député de Paris à la Convention, il s'appuie sur la Commune de Paris, siège à la Montagne et Contribue à éliminer les Girondins en Mai 1793.

Maximilien de Robespierre
Maximilien Robespierre en habit de député du Tiers Etat, d'après Adélaïde LABILLE-GUIARD (1749-1803). Pierre Roch VIGNERON

La Convention n’a cependant mis la Terreur à l’ordre du jour, selon le mot célèbre de Bertrand Barère à la Convention, que le 5 septembre 1793, sous la pression des sans-culottes. Robespierre a défini les objectifs de la Terreur dans un discours resté célèbre, prononcé à la Convention nationale, le 25 décembre 1793:
« Le but du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. [...] Le gouvernement révolutionnaire doit au bon citoyen toute la protection nationale ; il ne doit aux Ennemis du Peuple que la mort. Ces notions suffisent pour expliquer l’origine et la nature des lois que nous appelons révolutionnaires [...]. Si le gouvernement révolutionnaire doit être plus actif dans sa marche et plus libre dans ses mouvements que le gouvernement ordinaire, en est-il moins juste et moins légitime ? Non ; il est appuyé sur la plus sainte de toutes les lois : le salut du Peuple. »
Entré au Comité de salut public, le 27 Juillet, il y devient tout-puissant. En mars 1794, il obtient de la Convention l'élimination des "enragé" ou hébertistes. Robespierre est alors, pour peu de temps, le maitre de la France: il instaure la Grande Terreur et veut imposer le culte de l'être suprême. Mais le 9 Thermidor an II (27 juillet), une coalition de modérés et de corrompus a raison de lui et de ses amis. Le 10 Thermidor de l'an II, 21 de ses partisants et lui-même sont guillotinés place de la Révolution.


Georges Jacques DANTON (1759 - 1794)

Georges jacques Danton
Georges jacques Danton

Georges Jacques Danton, né le 26 octobre 1759 à Arcis-sur-Aube et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris. Danton est une des figures emblématiques de la Révolution française, tout comme Mirabeau, avec qui il partage un prodigieux talent oratoire et un tempérament impétueux, avide de jouissances (les ennemis de la Révolution l'appellent « le Mirabeau du ruisseau »), ou comme Robespierre, à qui tout l’oppose, le style, le tempérament et le type de talent. Il incarne la « Patrie en danger » dans les heures tragiques de l’invasion d’aout 1792, quand il s'efforce de fédérer contre l'ennemi toutes les énergies de la nation : pour vaincre, dit-il, « il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France sera sauvée ! »., Cet homme de loi, ancien avocat aux ci-devant conseil du roi, domicilié à Paris, député à la Convention national du département de la Seine. Il est condamné à mort le 16 germinal an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à Paris, comme complice d'une conspiration tendant à détruire la représentation nationale, le gouvernement républicain et rétablir la monarchie.

Avant son exécution, il aurai prononcé cette phrase restée célébre :«Tu montreras ma tête au peuple ! Elle en vaut la peine»

Jean-Paul Marat

Jean-Paul Marat
Jean-Paul Marat
Jean-Paul Marat
Statue de Jean-Paul Marat - parc du Château de Vizille

Jean-Paul Marat est l’une des figures emblématiques de la Révolution dont il incarne l’ « extrême gauche ». Sa célèbre phrase « rien de superflu ne saurait appartenir légitimement, tandis que d’autres manquent du nécessaire » traduit le fond de sa pensée sociale. Dès 1789, Marat élabora un projet de monarchie constitutionnelle. Mais c’est surtout son activité journalistique qui le rendit célèbre : sous le nom de « l’ami du peuple » (titre du journal qui succéda au Publiciste parisien, puis surnom personnel de Marat), il mena son combat politique contre le roi puis contre les girondins. Accusé par ces derniers le 14 avril 1793, triomphalement acquitté par le tribunal révolutionnaire le 24 avril, Marat reprit son siège à l’Assemblée nationale. Le 13 juillet 1793, alors qu’il prenait un bain pour soigner son eczéma, il fut assassiné par Charlotte Corday, lointaine descendante du poète Corneille, liée au milieu des girondins.

Saint Just

Jean-Paul Marat
Saint-Just

Louis Antoine Léon de Saint-Just, né le 25 août 1767 à Decize (Nivernais), mort guillotiné le 10 thermidor an II (28 juillet 1794) à Paris.

 

La terreur

Des hommes comme Danton, Robespierre, Fouquier-Tinville allaient être les pourvoyeurs de la guillotine avant de finir leurs jours de la même façons que ceux qu'ils avaient fait exécuter.

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Les Jacobins conduits à l'échafaud

Condamnation de l'athéisme

Maximilien Robespierre au club des Jacobins, 21 novembre 1793.

On a supposé qu'en accueillant les offrandes civiques, la Convention avait proscrit le culte catholique : non la Convention n'a point fait cette démarche et ne le fera jamais; son intention est de maintenir la liberté des cultes qu'elle a proclamée.
Il est des hommes qui veulent aller plus loin; qui, sous le prétexte de détruire la superstition, veulent faire une sorte de religion de l'athéisme lui-même.
Tout philosophe, tout individu peut adopter là-dessus l'opinion qui lui plaira; quiconque voudrait lui en faire un crime serait insensé; mais l'homme public, mais le législateur serait cent fois plus insensé qui adopterait un pareil système.


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Vue du jardin national et des décorations, le jour de la fête célébrée en l'honneur de l'Etre Suprême le Décadi 20 Prérial l'an 2 de la République Française (8 juin 1794)

La Convention nationale l'abhorre : elle est un corps politique et populaire; l'athéisme est aristocratique. L'idée d'un grand être, qui veille sur l'innocence opprimée et punit le crime triomphant, est toute populaire. Le peuple, les malheureux m'applaudissent; si je trouvais des censeurs, ce serait parmi les riches et parmi les coupables.
J'ai été, dès le collège, un assez mauvais catholique; mais je n'ai jamais été ni un ami froid ni un défenseur infidèle de l'humanité : je n'en suis que plus attaché aux idées morales et politiques que je viens de vous exposer.
Si Dieu n'existait pas, il faudrait l'inventer !


Les massacres de Septembre

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Les massacres de Septembre

Les 2 et 3 septembre 1792, à l'instigation de meneurs comme le journaliste Jean-Paul Marat qui agitent la crainte des complots et celle, bien réelle, de l'invasion, des dizaines de sans-culottes envahissent les prisons parisiennes. À l'Abbaye, la Force, la Conciergerie, Bicêtre, ils massacrent les prisonniers prétendument contre-révolutionnaires. Au total un millier de victimes : aristocrates, prêtres réfractaires mais aussi droit commun et citoyens ordinaires.
Parmi les victimes figure la princesse Marie-Thérèse de Lamballe (42 ans), ancienne confidente de la reine, connue pour être aussi belle que vertueuse ! Elle avait été enfermée à la prison de la Force après avoir accompagné la famille royale à la prison du Temple. Son corps est mis en lambeaux par les émeutiers. Sa tête, plantée au bout d'une pique, est promenée sous la fenêtre de la cellule de la reine ! Avec ces massacres, la Révolution française entre dans sa phase la plus violente.

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Fouquier-Tinville
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L'assassinat de Marat
L'assassina de Marat
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L'assassinat de Marat - Le proces de Charlotte Corday

Charlotte Corday

Alphonse de Lamartine dans son histoire de la révolution imagine la scène de cette façon :
« Elle descendit de voiture du côté opposé de la rue, en face de la demeure de Marat. Le jour commençait à baisser, surtout dans ce quartier assombri par des maisons hautes et par des rues étroites. La portière refusa d’abord de laisser pénétrer la jeune inconnue dans la cour. Celle-ci insista néanmoins et franchit quelques degrés de l’escalier, rappelée en vain par la voix de la concierge. À ce bruit, la maîtresse de Marat entrouvrit la porte, et refusa l’entrée de l’appartement à l’étrangère. La sourde altercation entre ces femmes, dont l’une suppliait qu’on la laissât parler à l’Ami du peuple, dont l’autre s’obstinait à barrer la porte, arriva jusqu’aux oreilles de Marat. Il comprit, à ces explications entrecoupées, que la visiteuse était l’étrangère dont il avait reçu deux lettres dans la journée.

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L'assassinat de Marat par Charlotte Corday - Paul-Jacques-Aimé Baudry (1828 - 1886)

D’une voix impérative et forte, il ordonna qu’on la laissât pénétrer. Soit jalousie, soit défiance, Albertine Marat obéit avec répugnance. Elle introduisit la jeune fille dans la petite pièce où se tenait Marat, et laissa, en se retirant, la porte du corridor entrouverte, pour entendre le moindre mot ou le moindre mouvement de son frère. Cette pièce était faiblement éclairée. Marat était dans son bain. Dans ce repos forcé de son corps, il ne laissait pas reposer son âme. Une planche mal rabotée, posée sur la baignoire, était couverte de papiers, de lettres ouvertes et de feuilles commencées. Charlotte évita d’arrêter son regard sur lui, de peur de trahir l’horreur de son âme à cet aspect. Debout, les yeux baissés, les mains pendantes auprès de la baignoire, elle attend que Marat l’interroge sur la situation de la Normandie. Elle répond brièvement, en donnant à ses réponses le sens et la couleur propres à flatter les dispositions présumées du journaliste. Il lui demande ensuite les noms des députés réfugiés à Caen. Elle les lui dicte. Il les note, puis, quand il a fini d’écrire ces noms : « C’est bien ! dit-il de l’accent d’un homme sûr de sa vengeance, avant huit jours ils iront tous à la guillotine ! » À ces mots, comme si l’âme de Charlotte eût attendu un dernier forfait pour se résoudre à frapper le coup, elle tire de son sein le couteau et le plonge, avec une force surnaturelle, jusqu’au manche dans le cœur de Marat. Charlotte retire du même mouvement le couteau ensanglanté du corps de la victime et le laisse glisser à ses pieds. - « À moi ! ma chère amie ! à moi ! », s'écrie Marat, et il expire sous le coup. »