Installée sur la place qui donne accès au chateau de Vizille, cette statue représente la République
et sur son socle ont peut y lire le texte suivant :
«Ni le temps ni les lieux ne peuvent légitimer le despotisme. Les droits des hommes dérivent de la nature seule et sont indépendants de leurs conventions. La prospérité de la patrie étant le bien de tous, lorsqu’elle est en danger évident, tous sont tenus de la secourir. Les trois ordres du Dauphiné ne sépareront jamais leur cause de celle des autres provinces et en soutenant leurs droits particuliers, ils n’abandonneront pas ceux de la Nation.»
Cette révolution, qui si elle a mis fin à un
système de gouvernement archaïque va bouleversé le pays et plonger la
France dans un bain de sang. Cette révolution sera également entaché
par des actes aussi stupides qu'inutiles en détruisant ou en saccageant
des lieux qui n'y étaient pour rien dans la façon de gouverner. Des
demeures prestigieuses seront volontairement détruites ou vandalisés
par des hommes exacerbes par cette monarchie
qui les a si souvent ignoré, voire même insulté. Cette classe dirigeante
plus soucieuse de conserver et ses privilèges et sa fortune dans la
moindre considération pour ce menu peuple qui pourtant la faisait vivre
se verra décimé par des révolutionnaires intransigeant qui réclameront
la tête des ses anciens despotes.
Sous l'Assemblée nationale législative, qui détient alors le pouvoir, et ceci bien avant la proclamation de la République, la France est engagée dans une guerre qui l'oppose à la Prusse et à l'Autriche. En juillet 1792, Charles-Guillaume-Ferdinand, duc de Brunswick, général des armées austro-prusiennes, fait publier le Manifeste de Brunswick, dans lequel il fait peser la menace d'une destruction de Paris en cas d'atteinte à Louis XVI ou à la reine. Cette déclaration provoqua des effets inverses à ceux escomptés. En effet, la menace étrangère qui pèse alors sur la France ne fera qu'exacerber les troubles politiques issus de la Révolution et augmentera le ressentiment des différentes factions politiques vis-à-vis de l'Europe anti-révolutionnaire. Durant les violences du 10 août 1792, une foule d'émeutiers parisiens prend d'assaut le palais des Tuileries, tuant près de 600 gardes suisses, et appelle à la chute de la monarchie, alors que la famille royale est contrainte de se réfugier dans la salle du Manège, qui abritait alors l'Assemblée législative. La peur d'un nouveau mouvement anti-révolutionnaire fît éclater de nouvelles violences. Pendant la première semaine de septembre 1792, des foules de parisiens s'introduisirent dans les prisons de la ville pour en tuer plus de la moitié des prisonniers, dont des nobles, des hommes du clergé, des prisonniers politiques, mais aussi des criminels de droit commun, comme des prostitués, des voleurs, des meurtriers, etc. Ces épisodes tragiques sont connus sous le nom de massacres de Septembre
Avocat et un homme politique français, il est né le 6 mai 1758 à Arras (Artois). Ainé d'une famille de cinq enfants, il perd sa mère à l'âge de six ans. Puis son père abandonne ses enfants, et c'est son par son grand-père maternel qui le prend en charge. Après d'excellentes études au collège d'Arras et au collège Louis-le-Grand de Paris, licencié en droit, il devient avocat et s'inscrit en 1781 au Conseil provincial d'Artois, occupant même un temps la charge de juge au tribunal épiscopal. A l'Assemblée Constituante, il est l'un des rares députés démocrates. Surnommé l'incorruptible, il impose au club des Jacobins son idéal politique, inspiré de Jean-Jacques Rousseau; adversaire des aristocrates, il l'est aussi de la guerre, Député de Paris à la Convention, il s'appuie sur la Commune de Paris, siège à la Montagne et Contribue à éliminer les Girondins en Mai 1793.
La Convention n’a cependant mis la Terreur à
l’ordre du jour, selon le mot célèbre de Bertrand Barère à la Convention,
que le 5 septembre 1793, sous la pression des sans-culottes. Robespierre
a défini les objectifs de la Terreur dans un discours resté célèbre,
prononcé à la Convention nationale, le 25 décembre 1793:
« Le but
du gouvernement constitutionnel est de conserver la République ; celui
du gouvernement révolutionnaire est de la fonder. [...] Le gouvernement
révolutionnaire doit au bon citoyen toute la protection nationale ;
il ne doit aux Ennemis du Peuple que la mort. Ces notions suffisent
pour expliquer l’origine et la nature des lois que nous appelons révolutionnaires
[...]. Si le gouvernement révolutionnaire doit être plus actif dans
sa marche et plus libre dans ses mouvements que le gouvernement ordinaire,
en est-il moins juste et moins légitime ? Non ; il est appuyé sur la
plus sainte de toutes les lois : le salut du Peuple. »
Entré au Comité
de salut public, le 27 Juillet, il y devient tout-puissant. En mars
1794, il obtient de la Convention l'élimination des "enragé" ou hébertistes.
Robespierre est alors, pour peu de temps, le maitre de la France: il
instaure la Grande Terreur et veut imposer le culte de l'être suprême.
Mais le 9 Thermidor an II (27 juillet), une coalition de modérés et
de corrompus a raison de lui et de ses amis. Le 10 Thermidor de l'an
II, 21 de ses partisants et lui-même sont guillotinés place de la Révolution.
Georges Jacques Danton, né le 26 octobre 1759 à Arcis-sur-Aube et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris. Danton est une des figures emblématiques de la Révolution française, tout comme Mirabeau, avec qui il partage un prodigieux talent oratoire et un tempérament impétueux, avide de jouissances (les ennemis de la Révolution l'appellent « le Mirabeau du ruisseau »), ou comme Robespierre, à qui tout l’oppose, le style, le tempérament et le type de talent. Il incarne la « Patrie en danger » dans les heures tragiques de l’invasion d’aout 1792, quand il s'efforce de fédérer contre l'ennemi toutes les énergies de la nation : pour vaincre, dit-il, « il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la France sera sauvée ! »., Cet homme de loi, ancien avocat aux ci-devant conseil du roi, domicilié à Paris, député à la Convention national du département de la Seine. Il est condamné à mort le 16 germinal an 2, par le tribunal révolutionnaire séant à Paris, comme complice d'une conspiration tendant à détruire la représentation nationale, le gouvernement républicain et rétablir la monarchie.
Avant son exécution, il aurai prononcé cette phrase restée célébre :«Tu montreras ma tête au peuple ! Elle en vaut la peine»
Jean-Paul Marat est l’une des figures emblématiques de la Révolution dont il incarne l’ « extrême gauche ». Sa célèbre phrase « rien de superflu ne saurait appartenir légitimement, tandis que d’autres manquent du nécessaire » traduit le fond de sa pensée sociale. Dès 1789, Marat élabora un projet de monarchie constitutionnelle. Mais c’est surtout son activité journalistique qui le rendit célèbre : sous le nom de « l’ami du peuple » (titre du journal qui succéda au Publiciste parisien, puis surnom personnel de Marat), il mena son combat politique contre le roi puis contre les girondins. Accusé par ces derniers le 14 avril 1793, triomphalement acquitté par le tribunal révolutionnaire le 24 avril, Marat reprit son siège à l’Assemblée nationale. Le 13 juillet 1793, alors qu’il prenait un bain pour soigner son eczéma, il fut assassiné par Charlotte Corday, lointaine descendante du poète Corneille, liée au milieu des girondins.
Louis Antoine Léon de Saint-Just, né le 25 août 1767 à Decize (Nivernais), mort guillotiné le 10 thermidor an II (28 juillet 1794) à Paris.
Des hommes comme Danton, Robespierre, Fouquier-Tinville allaient être les pourvoyeurs de la guillotine avant de finir leurs jours de la même façons que ceux qu'ils avaient fait exécuter.
Maximilien Robespierre au club des Jacobins, 21 novembre 1793.
On a supposé qu'en accueillant les offrandes
civiques, la Convention avait proscrit le culte catholique : non la
Convention n'a point fait cette démarche et ne le fera jamais; son intention
est de maintenir la liberté des cultes qu'elle a proclamée.
Il est
des hommes qui veulent aller plus loin; qui, sous le prétexte de détruire
la superstition, veulent faire une sorte de religion de l'athéisme lui-même.
Tout philosophe, tout individu peut adopter là-dessus l'opinion
qui lui plaira; quiconque voudrait lui en faire un crime serait insensé;
mais l'homme public, mais le législateur serait cent fois plus insensé
qui adopterait un pareil système.
La Convention nationale l'abhorre : elle est
un corps politique et populaire; l'athéisme est aristocratique. L'idée
d'un grand être, qui veille sur l'innocence opprimée et punit le crime
triomphant, est toute populaire. Le peuple, les malheureux m'applaudissent;
si je trouvais des censeurs, ce serait parmi les riches et parmi les
coupables.
J'ai été, dès le collège, un assez mauvais catholique;
mais je n'ai jamais été ni un ami froid ni un défenseur infidèle de
l'humanité : je n'en suis que plus attaché aux idées morales et politiques
que je viens de vous exposer.
Si Dieu n'existait pas, il faudrait
l'inventer !
Les 2 et 3 septembre 1792, à l'instigation de
meneurs comme le journaliste Jean-Paul Marat qui agitent la crainte
des complots et celle, bien réelle, de l'invasion, des dizaines de sans-culottes
envahissent les prisons parisiennes. À l'Abbaye, la Force, la Conciergerie,
Bicêtre, ils massacrent les prisonniers prétendument contre-révolutionnaires.
Au total un millier de victimes : aristocrates, prêtres réfractaires
mais aussi droit commun et citoyens ordinaires.
Parmi les victimes
figure la princesse Marie-Thérèse de Lamballe (42 ans), ancienne confidente
de la reine, connue pour être aussi belle que vertueuse ! Elle avait
été enfermée à la prison de la Force après avoir accompagné la famille
royale à la prison du Temple. Son corps est mis en lambeaux par les
émeutiers. Sa tête, plantée au bout d'une pique, est promenée sous la
fenêtre de la cellule de la reine ! Avec ces massacres, la Révolution
française entre dans sa phase la plus violente.