Napoléon Bonaparte nait à Ajaccio, dans la maison
familiale, le 15 aout 1769, un an après le traité de Versailles par
lequel Gênes cède l'ile à la France. Il a pour nom de baptême Napoleone
di Buonaparte, et il est baptisé à la Cathédrale Notre-Dame-de-l 'Assomption
d'Ajaccio. Sur son acte de mariage avec Joséphine de Beauharnais, il
signa Napoléone Buonaparte. Issu d’une famille faisant partie de la
noblesse de robe italo-corse dont la présence sur l'ile est attestée
depuis le XVIème siècle, il est second des enfants de Carlo
Maria Buonaparte, avocat au Conseil supérieur de l'ile, et de Maria
Letizia Ramolino. Son prénom, Napoléone ou Nabulione selon la graphie
corse, lui est donné en mémoire d'un oncle mort à Corte en 1767
La
nuit du 4 aout 1789, l’abolition des privilèges ouvre toutes les portes
d’une grande carrière militaire à Napoléon. Pourtant, comme son père,
il s’engage dans les luttes politiques de l’ile. Néanmoins il est réintégré
dans l’armée royale et nommé capitaine tout en s’opposant, comme lieutenant-colonel
de la Garde nationale d’Ajaccio, aux " paolistes " qui cherchent à établir
l’indépendance de l’ile avec l’appui des Anglais. En juin 1793, lors
de la déclaration de l’indépendance de la Corse, il se rallie définitivement
à la France.
Durant l’été 1793, la France, dirigée par le Directoire,
est menacée par l’Europe des rois coalisés. Napoléon est nommé chef
d’artillerie et affecté au siège de la ville de Toulon qui se trouve
sous l’emprise des Anglais. Il contribue dès lors à sa prise le 17 décembre
1793. En récompense, il est désigné général de brigade par le Comité
de Salut public.
Le 5 octobre 1795, il est chargé par Barras de réprimer l’insurrection
royaliste de Paris dirigée contre le Directoire. En récompense, il est
nommé général de division et commandant de l’armée de l’Intérieur. Le
11 mars 1796, Napoléon part pour l’armée d’Italie dont il a reçu le
commandement le 2 mars 1796 en tant que général en chef de l’armée d’Italie
; et ce jusqu’au 5 décembre 1797, date de son retour à Paris.
Le
19 mai 1798, Napoléon Bonaparte s’embarque cette fois-ci pour l’Égypte.
Il y restera jusqu’au 23 aout 1799. Cette expédition achèvera de parfaire
sa popularité. Les 9 et 10 novembre 1799 (18 et 19 brumaire de l’an
VIII), les conjurés désignent un consulat provisoire à la tête duquel
ils nomment le général Bonaparte assisté de Ducos et de Sieyès. Le 15
décembre 1799, Napoléon proclame la Constitution autoritaire de l’an
VIII, pour ensuite devenir 1er Consul muni d’un pouvoir considérable.
En 1801, Napoléon signe le Concordat avec le pape pie VII. Il obtient le droit de véto sur les nominations ecclésiastiques. Suite à ce rétablissement de l’Eglise et du culte catholique, Napoléon amnistie les émigrés le 26 avril 1802. Durant quatre ans, le Premier Consul pacifie le pays, réorganise l’administration, les finances, la Justice et l’Eglise, donne donc à la France de grandes institutions : il crée la Banque de France, affirme la liberté d’entreprise, introduit un livret de travail, ainsi que le Code d’honneur et promulgue le Code civil le 21 mars 1804. A l’extérieur du pays, Napoléon part de campagnes en campagnes (Italie, Allemagne, Angleterre, Hollande, Suisse, Autriche,...).
En 1802, assuré de tous les pouvoirs, la Constitution
de l’an X le désigne Consul à vie. Jusqu’à son sacre d’Empereur en 1804,
Napoléon ne cessera de s’investir dans sa fonction. Il deviendra d’ailleurs
le médiateur de la Confédération suisse en 1803. Grâce à son prestige
auprès du peuple et à son génie politique, le 18 mai 1804, le sénat
vote à l’unanimité l’instauration du gouvernement impérial, proclamant
ainsi Napoléon empereur héréditaire des Français. Finalement le 2 décembre
1804, Napoléon, désormais appelé Napoléon Ier, est sacré empereur par
le pape pie VII à Notre-Dame de Paris.
Napoléon Bonaparte se popularise
très vite par son génie militaire, ses capacités de général, sa science,
sa bravoure et son sens stratégique. Durant les premières années de
sa vie, il fut un enfant querelleur, orgueilleux, " corse de caractère
et de nation ", turbulent, émotif et colérique par la suite.
Au combat, son courage lui valait l’adoration
des grognards. Toujours en première ligne et s’exposant volontiers au
feu de l’ennemi, il risqua sa vie plusieurs fois. Il fut notamment touché
au pied. La mort ne lui faisait pas peur ; il affirmait notamment "
La mort n’est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c’est mourir tous
les jours ". L’honneur et la gloire étaient pour lui les valeurs les
plus importantes. On les retrouve toujours présentes dans ses paroles
: " Tout homme qui estime la vie plus que la gloire nationale et l’estime
de ses camarades ne doit pas faire partie de l’armée française " ou
" L’armée c’est la nation ". Napoléon était un homme d’honneur et de
nation.
Seulement, il parlait très peu. Son caractère farouche d’insulaire
le rendait insociable, frondeur, sauvage et silencieux avec ses condisciples,
dans un milieu où il se sentit longtemps étranger. De plus, Napoléon,
homme de pouvoir, se révèle souvent hésitant au moment de prendre des
décisions, surtout lorsqu’il ne se trouve pas sur un terrain familier.
Facilement porté à la dépression, il portait souvent un sachet de poison
" au cas où ". Il tentera, semble-t-il, de se suicider en 1814.
Réaliste
et empiriste, Napoléon ne semblait pas avoir tenu à des principes arrêtés.
Il était difficile de voir en lui, sur le plan religieux, un croyant.
Sa conception de Dieu et de la religion rejoignait celle de voltaire
: le christianisme est un facteur d’ordre social. Rumeur ou certitude,
il aurait été initié en Égypte à la franc-maçonnerie.
Napoléon Bonaparte
était doté d’une intelligence exceptionnelle. Doué en mathématiques,
il inventa même un problème qu’il exposa devant l’Institut. Cependant,
il n’en dévorait pas moins des traités d’art militaire, lisait les philosophes
(comme Montesquieu, Rousseau et Voltaire) et les grands penseurs politiques
(dont Mirabeau et Necker).
Il était capable de travailler 18 heures
par jour ! Pourtant, la seule matière qu’il ne parvint jamais à maitriser
fut l’orthographe. Apparemment, cette lacune ne l’a pas trop handicapé.
Au physique, Bonaparte était maigre aux longs cheveux, mesurait 1,686
m, portait de petits chapeaux originaux et une redingote souvent rapiécée
et faisait preuve d’une grande hygiène. Côté dépenses, il économisait
la moitié de son salaire ; quant à la cour, malgré son faste, elle ne
coutait pas le quart de celle de Louis XVI. Le luxe lui était indifférent.
Napoléon, soldat, lieutenant, capitaine, général, consul puis empereur,
ses fonctions se sont sans cesse multipliées. Pourtant, ses qualités
d’administrateur surpassaient celle de général. Pour les guerres nationales,
les effets fondés sur la surprise ne jouèrent bientôt plus contre l’adversaire
lorsque celui-ci eut compris la leçon. En revanche, il a imposé des
conceptions administratives qui annoncent une nouvelle époque.
Finalement
le génie de Napoléon se conclut par son impressionnant sens de la propagande.
Il utilisait la presse et l’image à son profit, comme aujourd’hui. "
C’est le succès qui fait les grands hommes " disait-il. Ce nom même
de Napoléon devint désormais le symbole du conquérant
Né à Versailles en 1755, mort à Paris le 16 septembre
1824, Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence, est le petit-fils
de Louis XV, fils du dauphin Louis et de Marie-Josèphe de Saxe, et frère
de Louis XVI et du comte d’Artois, futur Charles X.
Vaincu par sa
gourmandise, il va devenir très vite obèse. En 1771 il épouse Marie-Joséphine
de Savoie, leur union ne donnera aucun enfant.
Louis XVIII est un
homme intelligent, subtil et intriguant. Il ne va pas cesser de s’opposer
à son frère Louis XVI en espérant jouer un rôle politique. Pendant l’assemblée
des notables de 1787, il prend le parti de Loménie de Brienne contre
Calonne, dont les projets de réforme fiscale inquiètent le peuple et
suscitent une vive opposition de la part de l’aristocratie. Il va aller
beaucoup plus loin en se prononçant pour le doublement de la représentation
du tiers aux Etats Généraux au début de la Révolution.
Lors de la
fuite du roi à Varennes (21 juin 1791), le comte de Provence (futur
Louis XVIII) doit quitter la France. Il semblerait qu’il soit compromis
avec le marquis de Favras dans un complot ayant pour but la discréditation
de son frère Louis XVI. Condamné à mort par le Parlement, Favras sera
pendu avant d’avoir pu parler. Louis XVIII va donc gagner Bruxelles
puis Coblence. Il se proclame Lieutenant général du royaume, puis, après
la mort de Louis XVI exécuté le 21 janvier 1793, prend le titre de régent.
Opposé à la Révolution, il exhorte son frère Charles X à la résistance
et proclame son neveu Louis XVII roi de France. A la mort de ce dernier,
le comte de Provence devient, aux yeux des royalistes, le nouveau roi
de France, sous le nom de Louis XVIII. Résidant alors à Vérone, l’irruption
des Français en Italie l’oblige à se réfugier en Allemagne puis dans
les États du tsar, à Varsovie et à Mittau (Courlande), enfin, en Angleterre,
au château de Hartwell (1807). Il se fait appeler alors le comte de
Lille.
Après le 18-Brumaire, il écrit à Bonaparte pour
lui demander de restaurer tout bonnement la monarchie légitime. Bonaparte
ne lui répondra que le 7 septembre : « Vous ne devez pas souhaiter
votre retour en France ; il vous faudrait marcher sur 100 000 cadavres.
» .
Seule la chute de Napoléon permet la restauration de la monarchie
bourbonienne. Soutenu par la Grande-Bretagne et agréé par le gouvernement
provisoire présidé par Talleyrand, Louis XVIII entre dans Paris le 3
mai 1814, accueilli avec soulagement par une grande part de la nation
comme garant d’un retour à la paix avec l’Europe et de la fin de la
dictature militaire. Le 4 juin 1814, Louis XVIII fait promulguer la
Charte qui définit un régime de monarchie censitaire. Composée de 79
articles, cinq grands principes sont définis :
- La liberté de la
presse
- Liberté de religion (la religion catholique reste cependant
religion d’État).
- Indépendance de la justice
- Création de
deux Chambres (celles des pairs nommés par le roi, celles des députés
élus) ayant le droit de discuter et présenter les projets de lois.
- Création d’un corps électoral censitaire chargé d’élire la Chambre
des députés et qui ne permet qu’aux notables d’être électeurs du fait
d’une exigence de revenus très élevés.
Sous couvert de régime constitutionnel
et démocratique, Louis XVIII va appuyer son pouvoir sur les royalistes
et la bourgeoisie. Mais très vite la Chartre ne lui convient plus, le
drapeau tricolore est abandonné au profit du drapeau blanc : c’est le
retour à l’Ancien Régime. Sa politique est un échec complet.
C’est
cet échec qui permet à Napoléon de reprendre la France en vingt jours
sans tirer un coup de feu ! Le 20 mars 1815, Napoléon entre dans Paris
par la barrière d’Italie pendant que Louis XVIII s’enfuit par la barrière
de Clichy. Ce dernier va s’exiler à Gand pendant la période que l’histoire
appellera les Cents-Jours. Le 18 juin 1815, les rêves de Napoléon s’effondrent
: c’est la défaite de Waterloo. Le 22 juin il est contraint d’abdiquer
et est exilé à Saint Hélène. Le 8 juillet 1815, Louis XVIII est de nouveau
à Paris. Tirant des conclusions de ses échecs précédents il va essayer
de mener un politique modérée. Il empêche les royalistes menés par son
frère le comte d’Artois de pratiquer des représailles contre les Bonapartistes.
Il tente de jouer la réconciliation nationale en nommant des ministres
modérés.
Malheureusement, l’assassinat de son neveu le duc de Berry
le 13 février 1820 remet tout en question.
C’est la chute de son
favori le ministre Decazes. Devenu infirme, mené adroitement par sa
favorite Mme de Cayla, Louis XVIII va laisser peu à peu son frère et
futur roi Charles X prendre le pouvoir. Le nouveau ministère composé
d’ultraroyalistes menés par le comte de Villèle gardera le pouvoir jusqu’en
1827. Le libéralisme est terminé, la France interviendra même en Espagne
pour y écraser le régime libéral.
Son règne a commencé dans l’enthousiasme, acclamé
par la foule des Parisiens, qui pour la première fois, voient leur roi
faire son entrée dans la capitale juché sur un cheval. Son règne sera
de courte duré car il veut être le roi qui restaurera la monarchie absolue,
avec les fastes et les tous les pouvoirs qu’avaient ses ancêtres, mais
Charles X devra aussi compter avec les parisiens qui seront beaucoup
moins dociles que ceux que ses ancêtres avaient pour sujets.
Le royal cavalier à soixante sept ans et il est le frère des deux derniers
rois.
Né à Versailles le 9 octobre 1757, comte d’Artois, il a épousé
en 1773 sa belle sœur Marie Thérèse de Savoie qui lui donnera deux fils,
les duc d’Angoulême et de Berry. Si les mœurs de son frère Louis XVI
sont irréprochable, les frasques du future Charles X font scandales.
Dans la nuit du 16 au 17 juillet 1789, il quitte la France précipitamment,
déclenchant ainsi une vague d’immigration chez la noblesse. Depuis l’exil,
il anime bon nombre de mouvements royaliste en vue de restaurer la monarchie.
En 1814, avec le retour au pouvoir de son frère Louis XVIII, il est
nommé Lieutenant Général du royaume et depuis son pavillon de Marsan,
aux Tuileries, il combat tant qu’il peut les libéraux et les républicains.
A la mort de son frère, Louis XVIII le 16 septembre 1824, Il accède
au trône de France le 17 septembre de. Devenue dévot, il se fait sacrer
à Reims dans un faste digne de Louis XIV.
Nommant à la tête du gouvernement le ministre
Villèle aux idées très conservatrice, qui fait voter des lois très conservatrice,
le roi devient très vite impopulaire, et aux élections de 1827, ce sont
les libéraux qui l’emporte à une très large majorité. Villèle est obligé
de se retirer, et le roi nomme à sa place Martignac Pourtant, dès le
8 aout 1829, alors que les parlementaires ne siègent plus pendant les
congés, Charles X décide de remplacer Martignac par Jules de Polignac,
ultra royaliste. Dénonçant, dans son discours du Trône, les « coupables
manœuvres » de la gauche et des libéraux et menaçant implicitement de
gouverner par ordonnances s’il s’avérait que les institutions étaient
bloquées, Charles X provoque une crise politique grave : le 18 mars,
« l’Adresse des 221 » (véritable motion de défiance à l’égard du souverain,
et qui a obtenu 221 boules blanches – pour – et 181 boules noires –
contre – à la Chambre des députés) est la réponse des députés à la menace
du Roi. En réponse, Charles X dissout cette Chambre devenue hostile,
mais les élections des 23 juin et 3 juillet 1830 renforcent encore les
libéraux : le peuple a tranché, et c’est un camouflet pour le Roi !
Le 25 juillet 1830, Charles X promulgue des ordonnances qui provoquent
la révolution de 1830, connue aussi sous le nom de Trois Glorieuses,
s'étant étalée sur trois journées. Le 30 juillet 1830, un groupe d'hommes
politiques parisiens lance la candidature au trône de Louis-Philippe,
duc d'Orléans. Le 2 aout 1830, Charles X abdique en faveur de son petit-fils
Henri. L'ordre de succession donnait cependant le trône au fils ainé
du roi, le dauphin Louis de France, qui était appelé à régner sous le
nom de « Louis XIX ». Mais celui-ci est contraint de contresigner l'abdication
de son père. Ainsi, la couronne passe au jeune Henri, duc de Bordeaux,
qui devient « Henri V ». Charles X envoie cet acte d'abdication au duc
d'Orléans lui confiant de facto la régence, l'ayant déjà nommé dès le
1er aout 1830 Lieutenant-général du royaume. Dans cet envoi, il le charge
expressément de faire proclamer l'avènement d'Henri V. Le futur Louis-Philippe
qui assure la régence à partir du 2 aout, se contente de faire enregistrer
l'abdication de Charles X et de son fils, sans faire proclamer Henri
V. Le 7 aout, la chambre des députés puis la chambre des pairs appellent
au trône le duc d'Orléans, qui prête serment le 9 aout, sous le nom
de Louis-Philippe Ier. Entretemps, du 2 au 9 aout, le jeune Henri, âgé
de dix ans, fut roi sous le nom d'« Henri V ». La famille royale part
en exil en Angleterre le 16 aout 1830
A sa sortie de l’Opéra, le duc de Berry a été
assassiné, dans la nuit du 13 au 14 février 1820, par le bonapartiste
Louis-Pierre Louvel qui voulait « détruire la souche » des Bourbons.
Son épouse La duchesse de Berry, enceinte au moment du drame, accoucha
sept mois et demi plus tard d’un fils, que Lamartine appela l’ « enfant
du miracle »
Henri Charles Ferdinand Marie Dieudonné d’Artois, plus
connu sous le nom de comte de Chambord né à Paris, au palais des Tuileries,
le 29 septembre 1820, et décédé au château de Frohsdorf à Lanzenkirchen
en Autriche, le 24 aout 1883, Le nom d’Henri d’Artois, qui est celui
qui figure sur son acte de naissance, n’était pas son nom d’usage et
n'a été utilisé ni par lui, ni par les Français. Sous la Restauration,
il portait le titre de duc de Bordeaux, que lui donna Louis XVIII en
hommage à la première ville qui se rallia aux Bourbons en 1814. De 1830
à sa mort, il prit le titre de « comte de Chambord », du nom du château
qui lui avait été offert par une souscription nationale. Ses partisans
le considérèrent comme le roi « Henri V ».
Le 7 aout, la chambre
des députés puis la chambre des pairs appellent au trône le duc d'Orléans,
qui prête serment le 9 aout, sous le nom de Louis-Philippe Ier. Entretemps,
du 2 au 9 aout, le jeune Henri, âgé de dix ans, fut roi sous le nom
d'« Henri V ».
En avril 1832, la duchesse de Berry, mère du comte
de Chambord, débarque en France dans l'espoir de provoquer un soulèvement
dans l'ouest de la France, qui rendrait le trône à son fils. Sa tentative
échoue. Arrêtée en novembre 1832, emprisonnée à la citadelle de Blaye,
elle y accouche d'une fille qu'elle présente comme le fruit d'un mariage
secret avec le comte de Lucchesi-Palli. Discréditée, elle s'exile et
le roi Charles X déchu confie l'éducation de ses petits-enfants à son
autre belle-fille, la duchesse d'Angoulême, fille des défunts Louis
XVI et Marie-Antoinette.
En octobre 1832, la famille royale quitte
l'Angleterre pour s'installer au palais royal de Prague, en Autriche.
Le 27 septembre 1833, pour sa majorité, fixée à treize ans par les lois
du royaume, le comte de Chambord reçoit un groupe de légitimistes français,
qui le saluent au cri de « Vive le roi ! ».
À leur retour en France,
ces derniers sont poursuivis par le gouvernement de Louis-Philippe,
mais acquittés par la cour d'assises. Le premier acte que le duc de
Bordeaux accomplit à l'occasion de sa majorité est celui d'une «
protestation solennelle contre l'usurpation de Louis-Philippe sur le
trône de France».
Né à Paris le 6 octobre 1773, mort à Claremont,
Angleterre en 1850, Louis-Philippe est le cousin de Louis XVI, Louis
XVII, Charles X et fils ainé de Louis Philippe Joseph, duc de Bourgogne
(dit Philippe Egalité) et d’Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, elle-même
descendante du comte de Toulouse (fils légitimé de Louis XIV et de la
marquise de Montespan). A noter qu’elle est aussi la cousine de son
époux.
Portant le titre de duc de Valois puis celui de duc de Chartres
en 1785, il est élevé par la comtesse de Genlis, la dame d’honneur de
sa mère. Cette dernière va lui donner une formation à la vie pratique
en même temps qu’une culture plus poussée que celle des princes de ce
temps. Très tôt, Louis-Philippe se lance dans l’aventure révolutionnaire
en s’inscrivant au club des Jacobins en 1790. Puis il part rejoindre
la Garde nationale et s’engage ainsi dans l’armée révolutionnaire. Louis-Philippe
participe aux batailles de Valmy et de Jemmapes.
Mais, lassé des
excès de la Terreur, il déserte et passe à l’ennemi avec le général
Dumouriez. Cette traitrise rejaillit sur sa famille et son père Philippe-Égalité
est aussitôt mis en accusation et guillotiné, en novembre 1793.
A
partir de ce moment, il connait des jours difficiles; proscrit par les
républicains, haït par les royalistes, il se réfugie tout d’abord en
Suisse où il donne des leçons de mathématiques sous le nom de Chabeau-Latour.
Il va aller ensuite à Hambourg en 1795, en Suède et en Amérique en 1796.
C’est en 1800 qu’il s’installe en Angleterre et tente de se réconcilier
avec Louis XVIII en dépit de son passé révolutionnaire. Réfugié en Sicile
en 1809, il épouse la princesse Marie-Amélie de Bourbon, fille du très
conservateur Ferdinand Ier, roi de Naples. De ce mariage
naissent huit enfants : les ducs d’Orléans; de Nemours; de Montpensier
et d’Aumale; le prince de Joinville; Louise-Marie qui deviendra l'épouse
de Léopold Ier,le roi des Belges, Marie qui deviendra reine
de Wurtemberg et Clémentine la future duchesse de Saxe-Cobourg-Gotha.
En 1814, sa deuxième tentative de réconciliation avec Louis XVIII s’avère
fructueuse, ce dernier l’autorise à rentrer en France et lui rend les
biens de son père. Il sera cependant maintenu à l’écart de la cour et
lors des Cents Jours en 1815, il ne suit pas son cousin à Gand préférant
aller en Angleterre. C’est seulement en 1817 que Louis XVIII l’autorise
à sortir de ce deuxième exil. A la tête de l’immense fortune des Orléans
qui sera augmentée des 17 millions de l’indemnité offerte à ceux qui
ont subi des pertes lors de la Révolution (loi dite du « milliard des
émigrés » en 1825), Louis-Philippe par ambition personnelle, entre ouvertement
en lutte contre son cousin Louis XVIII. Il reçoit dans sa résidence
parisienne du Palais Royal des gens tels qu’Adolphe Thiers ou le banquier
Jacques Laffitte et devient en quelque sorte le porte parole des opposants
libéraux. Lors de la Révolution de 1830, une partie de la bourgeoisie
ayant souhaité la chute des Bourbons tout en se méfiant de la République
met en avant le nom de Louis-Philippe. Dès la fuite de Charles X, les
républicains proposent au duc d’Orléans la lieutenance générale du royaume
le 30 juillet 1830. Le 31 juillet Louis-Philippe est présenté aux parisiens
depuis le balcon de l’Hôtel de Ville. Le 7 août 1830 suite à un vote
favorable des Chambres il devient Louis-Philippe 1er.
Il refuse le titre de roi de France qui l’aurait fait Philippe VII au profit du titre de roi des Français et prête serment à la Charte constitutionnelle de 1814. A noter que cette chartre à été révisée pour mettre en avant l’utilisation du drapeau tricolore, la baisse du cens, l’abolition de la censure et la liberté de la presse. Afin de ménager les républicains, les bonapartistes et la majorité de la classe politique, Louis-Philippe va choisir une politique libérale. Pour se faire il va nommer le banquier Jacques Laffitte à la tête de la présidence du conseil. Très vite les républicains deviennent menaçants, pour calmer le jeu Louis-Philippe appelle Casimir Perier à la tête du gouvernement en mars 1831. Avec ce nouveau gouvernement arrivent les persécutions contre les bonapartistes, les républicains, les légitimistes et les émeutiers, tels les Canuts de Lyon. En 1832 Casimir Perier succombe au choléra et c’est Soult qui sous l’étroite surveillance de Louis-Philippe continuera cette politique. Plus conservatrice que jamais, la monarchie est vivement attaquée par les légitimistes que sont la duchesse de Berry et son fils le comte Chambord. Ces derniers contesteront à Louis-Philippe son titre royal. Les républicains déclenchent des insurrections très violentes en avril 1834 à Lyon et Paris, qui débouchent sur la sanglante répression de la rue Transnonain le 15 avril 1834. Plus impopulaire que jamais, Louis-Philippe est victime de plusieurs attentats dont celui de Fieschi le 28 juillet 1835. Les présidents du Conseil se succèdent, Adolphe Thiers en 1836 et 1840, Molé et Soult qui feront de brefs intérims. C’est enfin Guizot qui accède au pouvoir, plus conservateur que jamais il ignorera les classes défavorisées et la petite bourgeoisie trop peu fortunée pour accéder au droit de vote. Il sera président du Conseil pendant 8 ans. La crise économique qui frappe le pays à partir du milieu des années 1840, la mort de l’héritier de la couronne, le très populaire duc d’Orléans, le vieillissement d’un roi inconscient de la ruine qui menace son trône mènent à la fin de la monarchie de Juillet. L’interdiction et la répression d’un banquet radical le 21 février 1848 vont entraîner la démission de Guizot le 23 février. Ce même jour, la fusillade du boulevard des Capucines lance dans la capitale un vaste mouvement révolutionnaire. Pour ne pas faire tirer sur le peuple, Louis-Philippe choisit d’abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris le 24 février. C’est trop tard ! C’est la fin de la monarchie. Louis-Philippe quitte le territoire à destination de la Grande-Bretagne. La reine Victoria met à sa disposition le château de Claremont (dans le Surrey) où il meurt deux ans plus tard, le 26 août 1850.
Né à Paris le 20 avril 1808, mort à Chislehurst
dans le Kent le 9 janvier 1873, Charles Louis Napoléon neveu de Napoléon
Ier, est le troisième fils de Louis Bonaparte et de Hortense de Beauharnais
elle même née du premier mariage de l’impératrice Joséphine. Louis Napoléon
est élevé par sa mère, devenue duchesse de Saint-Leu après la chute
du premier Empire, et passe sa jeunesse en Suisse, au château d’Arenenberg.
Son éducation est confiée à Philippe Lebas, fils du conventionnel robespierriste,
élève de l’École normale créée par Napoléon. Elève au collège militaire
d’Augsbourg puis à l’École militaire de Thoune, il sort officier d’artillerie
de l’armée helvétique.
Il a tout juste vingt ans, il reprend à son
compte les idées du Mémorial de Sainte-Hélène. Napoléon est le continuateur
de la Révolution ; il a toujours voulu la paix et n’a fait la guerre
qu’à son corps défendant ; il a répandu le principe des nationalités
; sa famille a pu commettre des fautes, mais elle reste digne de la
confiance de la nation.
En décembre 1830, Louis-Napoléon prend part
à une conspiration contre le pouvoir pontifical, qui lui vaut d’être
expulsé de Rome. En février 1831, il se lance avec son frère dans l’insurrection
des Romagnes et combat les troupes pontificales. Napoléon-Louis meurt
de la rougeole à Forli. Lui-même échappe à la répression autrichienne,
traverse la France et, de Londres, se mêle à un complot militaire, d’ailleurs
étouffé dans l’œuf, contre la monarchie de Juillet. Il revient alors
à Arenenberg. Croyant pouvoir compter sur certains commandants d’unités
de la région, il tente un coup de main à Strasbourg le 30 octobre 1836.
L’affaire avorte malgré le ralliement d’un régiment. Louis-Napoléon
est arrêté, embarqué sur une frégate et débarqué aux États-Unis. Revenu
à Arenenberg, il part pour Londres, le gouvernement français ayant menacé
la Suisse d’invasion s’il n’était pas expulsé. Le 6 août 1840, Louis-Napoléon
débarque près de Boulogne à la tête d’une cinquantaine de conjurés.
Il est arrêté quelques heures plus tard, le gouvernement de Louis-Philippe
étant renseigné sur les préparatifs par un des principaux collaborateurs
du prince. Le 6 octobre 1840, Louis-Napoléon est condamné par la Cour
des pairs à l’emprisonnement perpétuel. Enfermé au fort de Ham, il s’y
livre, avec une grande curiosité d’esprit, à des travaux historiques,
économiques, sociaux et politiques, écrivant notamment une Histoire
de l’artillerie. En mai 1846, après six ans de captivité, Louis Napoléon
emprunte les vêtements d’un maçon surnommé Badinguet (nom dont l’affublent
ironiquement ses adversaires sous l’Empire) et parvient à s’échapper.
Il gagne Londres où il se lie avec miss Howard qui lui apporte une aide
financière importante et l’accompagne lorsqu’il rejoint Paris, à la
faveur de la Révolution de 1848. Lamartine lui demande de s’éloigner
momentanément. En juin, sans être revenu en France, grâce à la légende
napoléonienne et malgré sa réputation d’aventurier il est élu représentant
à l’Assemblée constituante le même jour dans quatre départements. Il
démissionne le le 15 juin pour éviter de provoquer par sa présence le
vote d’une loi d’exil.
Réélu en septembre dans cinq départements,
il se présente à la présidence de la République le 10 décembre. Les
monarchistes du parti de l’Ordre, qui n’ont personne à présenter, se
rallient à Louis-Napoléon, faute de pouvoir obtenir des garanties du
candidat des républicains modérés, Cavaignac, que la répression des
journées de juin a d’ailleurs rendu impopulaire. Louis-Napoléon, seul
candidat dont le nom soit connu des ruraux, est élu par 5 434 000 voix
contre 1 448 000 à Cavaignac et 370 000 à Ledru-Rollin. Ce triomphe
est pourtant assombri par la promulgation de la Constitution de la IIe
République limitant son mandat à quatre ans. Habile politicien il va
réduire à néant l’opposition républicaine, laisser les conservateurs
se discréditer eux-mêmes.
Ne pouvant faire modifier la Constitution,
il décide de faire un coup d’Etat aidé dans son projet par Charles de
Morny (son demi-frère), Persigny, Maupas et Saint-Arnaud. Au matin du
2 décembre 1851, date anniversaire du sacre de Napoléon Ier et de la
victoire d’Austerlitz , une proclamation est affichée dans les rues
de Paris, annonce la dissolution de l’Assemblée, le rétablissement du
suffrage universel et un plébiscite qui l’autorisera à donner à la France
des institutions renouvelées de l’Empire. La majorité monarchiste ne
pouvant résister se contente de protestations verbales. Les républicains
tentent de soulever le peuple des faubourgs. Quelques barricades s’élèvent
le 3, et Saint-Arnaud, retire ses troupes la nuit pour pouvoir mieux
écraser l’insurrection le lendemain. Le 4 décembre 1851, l’insurrection
est terminée. Il y a près de quatre cent morts, vingt-sept mille personnes
seront arrêtées. Au début 1853 il en restera plus de six mille qui seront
déportés dans leur grande majorité en Algérie. Le coup d’Etat est plébiscité
le 21 décembre 1851 avec 7 145 000 « oui » contre 592 000 « non ». Le
15 janvier 1852 est promulguée une constitution inspirée de la Constitution
consulaire de l’an VIII.
Charles Louis Napoléon à gagné, son mandat de
président est porté à dix ans.
Malgré tous les pouvoirs qu’il détient,
sa situation de président ne le satisfait pas. Il organise le 21 novembre
1852 un nouveau plébiscite destiné au rétablissement de la dignité impériale.
La réponse est sans équivoque : 7 824 000 de « oui » contre 253 000
de « non ». Charles Louis Napoléon devient Napoléon III. En 1853, Napoléon
III épouse Eugénie de Montijo fille du comte de Teba. Cette dernière
lui donne un fils Eugène Louis Napoléon en 1856, qui sera tué en Afrique
australe par les Zoulou en 1879. Sous le régime autoritaire de Napoléon
III, une œuvre économique considérable est entreprise. Le réseau ferroviaire
passe de 3 000 km en 1852 à 18 000 km en 1870.
L’expansion du textile, de la chimie, de la sidérurgie et de
la métallurgie), la modernisation de l’agriculture, la création de grandes
banques capables de financer l’industrie grâce au crédit permettent
un fort essor économique et industriel. On assiste au passage progressif
du protectionnisme au libre-échange, consacré par le traité de commerce
du 23 janvier 1860 avec la Grande-Bretagne. Sous son régime, c’est aussi
le programme d’aménagement de Paris, confié au baron Haussmann, qui
transforme radicalement la physionomie de Paris.
Mais tout ne va
pas pour le mieux ! L’expansion économique ne profite pas aux classes
démunies. Durant les années 1852-1870 seuls les notables qui soutiennent
le régime impérial voient leur sort nettement amélioré. Les syndicats,
tolérés depuis 1866, se multiplient sous l’impulsion de l’Internationale
et les grèves, dont la principale cause est la baisse des salaires réels
en raison des difficultés économiques, prennent un caractère politique
à partir de 1869. Cette année-là, en juin, une grève à Firminy donne
lieu à l’affrontement sanglant de La Ricamarie entre la troupe et les
grévistes. Une autre catastrophe de même nature se produit à Carmaux
en octobre. En 1870, le mouvement gréviste reprend. L’agitation s’étend
à travers la France, notamment au Creusot et en Alsace.
Au nombre des Corses qui furent les premiers
à reconnaitre les nouveaux dominateurs était un jeune avocat de vingt-trois
ans, Charles Bonaparte, descendant d'une famille d'hommes de loi anoblis,
d'origine toscane, qui s'étaient établis à Ajaccio, au commencement
du XVIIe siècle. Charles Bonaparte était un homme de mœurs douces qui
avait épousé une femme célèbre par sa beauté, Lætitia Ramolino. On n'est
pas d'accord sur la date exacte de la naissance de leur fils Napoléon.
Les biographes officiels le font naitre à Ajaccio, un an après Joseph,
le 15 aout 1769. Il est plus probable qu'il naquit à Corte, le 7 janvier
1768, et qu'il fut le premier enfant de Lætitia. Cinq documents établissent
cette date; tandis qu'un seul indique le 15 aout 1769, et Napoléon lui-même,
dans une lettre à Paoli, semble adopter notre hypothèse en disant
« Je naquis quand la patrie périssait; trente mille Français vomis
sur nos côtes, noyant le trône de la liberté dans des flots de sang,
tel fut le spectacle odieux qui vint le premier frapper mes regards.
»
S'il était né le 15 aout 1769, plusieurs mois après la pacification
de l'ile, Bonaparte n'aurait pu entendre les cris des combattants. Né
le 7 janvier 1768, au contraire, il pouvait parfaitement employer cette
image. II est donc très vraisemblable que l'histoire a rajeuni Napoléon
de quinze mois; elle lui a enlevé son droit d'aînesse. Et voici l'explication
vraisemblable de cette supercherie les écoles militaires, sous la monarchie,
ne recevaient des élèves qu'au dessous de l'âge de dix ans; quand, en
1779,Charles Bonaparte obtint une bourse â Brienne pour un de ses fils,
cette bourse ne pouvait revenir qu'à celui de ses enfants qui était
né en 1769.Or, Joseph, né probablement à cette date, n'avait aucune
disposition pour la carrière des armes, tandis que Napoléon voulait
être militaire leur père n'eut qu'à opérer la substitution de leurs
états civils et à changer les prénoms de l'acte de naissance de 1769.
»
A l'heure où l'écolier de Brienne, muni de son brevet de lieutenant, fit sa première entrée dans le monde, il n'eut et ne pouvait avoir aucun succès auprès de la gente féminine. Physiquement, il était , petit, mine, pale, avec des longs cheveux, des yeux aux lueurs sauvages, et de plus, il manquait totalement d'élégance. C'était un jeune officier pauvre, très brusque dans ses gestes, ignorant ou voulant ignorer l'art de tourner un compliment, ce qui soulignait encore sa pauvreté. Moralement, il avait la tête bourrée de mathématiques, d'équations et d'algèbre, ce qui ne laissait guère de place pour le caquetage, la mièvreries et la frivolité de la compagne dévolue à l'homme.
Evadé de son île-prison" d'Elbe le 26 février, l'empereur déchu débarque en France au Golfe-Juan en compagnie de 1 100 hommes de la vieille garde et de la garde corse. Son objectif est de reconquérir le pouvoir en marchant vers Paris. Partout où il passe la foule l'acclame. Les généraux et les soldats dépêchés par Louis XVIII pour le stopper se rallient à lui. Le 7, Napoléon fera une entrée triomphale dans Grenoble. Le 20, il atteindra Paris et formera un nouveau gouvernement. Malgré les concessions de Louis XVIII, le retour de la Monarchie dans les fourgons de l’étranger à peine un an plus tôt n’a pas la faveur du peuple. Napoléon peut marcher sur Paris sans rencontrer de véritable résistance.
Après la Révolution française (1789 – 1799), qui avait conduit à la condamnation à mort du roi Louis XVI, et l’épopée napoléonienne (1799 – 1814/1815), les Etats européens coalisés contre la France, s’étaient mis d’accord, avec le ministre des Affaires étrangères Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, pour réaliser la Restauration des Bourbons. Louis XVIII, frère de Louis XVI, peut alors monter sur le trône ; son règne est avant tout celui de l’apaisement et de la réconciliation. En outre, le Roi de France adopte dorénavant les contraintes d’une Constitution écrite : conçue comme un acte concédé aux sujets du roi, la Charte constitutionnelle de 1814 évite de remettre en question l’essentiel de l’organisation territoriale et administrative de l’Etat, hérité des régimes précédents. La Charte – terme préféré à Constitution, qui renvoyait trop au passé révolutionnaire – crée notamment une institution représentative, ressemblant beaucoup au Parlement britannique. Louis XVIII, physiquement réduit dès sa montée sur le trône, ne se fait pas sacrer, et règne un peu plus de dix ans. Le 16 septembre 1824, il meurt, rongé par la gangrène.
Apparenté aux « ultras », ces royalistes prônant
le retour à l’Ancien Régime et à ses valeurs traditionnelles, il est
assassiné à sa sortie de l’Opéra de la rue de Richelieu le 13 février
1820, vers onze heures du soir, par l’ouvrier Louvel, qui veut éteindre
en lui la race des Bourbons ; ce sera un échec puisque naîtra, quelques
mois plus tard le comte de Chambord, "l'enfant du miracle", suivant
l'expression d'Alphonse de Lamartine. Le duc aura la force d'arracher
la lame puis tombera en syncope. Transporté dans une des salles du théâtre,
le prince mortellement blessé expire le lendemain à six heures du matin.
Au cours de cette longue agonie, le prince révèle que son épouse, Marie-Caroline
de Bourbon-Sicile est enceinte. Il demande que son assassin soit gracié
et regrette de mourir de la main d'un Français.
Conséquence du deuil
royal, le préfet de police Jules Anglès promulgue le jour même une ordonnance
interdisant les réjouissances du Carnaval prévues dans les rues de Paris
les 14 et 15 février. Par la suite, l’opéra de la rue de Richelieu est
rasé sur ordre de Louis XVIII, afin de faire disparaître le lieu du
drame. À son emplacement se trouve aujourd’hui un square qui fait face
à l’entrée principale du bâtiment de la Bibliothèque nationale rue de
Richelieu.
L’année 1869 est une année qui connaît de nombreuses
organisations ouvrières en France : chambres syndicales de métiers et
fédérations par professions. C’est également une année de grèves, entre
autre, celle des mineurs de la région de St Etienne. La solidarité aux
grévistes s’organise, Varlin crée « la caisse du sou » pour leur venir
en aide. Les revendications avancées par les grévistes sont :
- le
maintien et l’augmentation des salaires
- l’application de la journée
de 8 heures ou la réduction du temps de travail (11/13 h par jour)
- la centralisation des caisses de secours et le contrôle de celles-ci
par les ouvriers.
La grève est déclenchée à Firminy le 11 juin 1869
et gagne ensuite l’Ondaine puis l’ensemble du bassin minier. Environ
20.000 mineurs cessent le travail.
Des affrontements ont lieu à St
Chamond , St Etienne, Terrenoire, La Ricamarie ( puits Montrambert et
La Béraudière) . C’est dans ces puits qu’ils sont les plus violents.
Ce sont les arrestations du puits Devillaine qui mettent le feu aux
poudres.Les mineurs souhaitant empêcher le chargement d’un stock de
charbon destiné aux aciéries Holtzer appartenant au député Dorian. Une
quarantaine de mineurs sont arrêtés par le capitaine Gausserand qui
décide de les conduire à la prison de Bellevue à St Etienne, en passant
par un chemin détourné. Un bataillon de 200 soldats conduit les prisonniers
mais une foule composée de grévistes et d’habitants des hameaux traversés
essaie de bloquer leur passage.
Aux abords du puits Quentin, la fusillade
commence vers le hameau de Brûlé. Les grévistes demandent la libération
des prisonniers au capitaine, les femmes, les filles et les mères des
prisonniers se jetant aux pieds des soldats, ceux-ci , affolés, répondent
par une fusillade. Gausserand se défend d’avoir ordonné cette fusillade.
Extrait :
« Une débandade à travers les champs s’ensuivit, mêlée
des cris de douleur des blessés et des vociférations des autres manifestants.
Et la fusillade continuait par trois fois sur les malheureux fuyards…tuant
ceux-ci, couchant le paisible arracheur de pommes de terre, transperçant
dans les bras de sa mère , un innocent enfant de 17 mois… »
Ensuite
:
horreur !...Un jeune homme de 18 ans, nommé Boileau, se trouvait
au nombre des prisonniers. Sa mère vint s’agenouiller aux pieds du lieutenant,
demandant grâce pour son enfant . Non ! ce lieutenant aussi cruel que
gorgé de vin, voulut lui aussi avoir sa victime. Et elle était là, devant
lui, à genoux !…Pauvre femme, pauvre mère !! Le fils prisonnier, ce
n’est pas suffisant. A ce bras odieusement glorieux, il faut une autre
proie. Et d’un coup de sabre, traversant la tête de la malheureuse de
la bouche à la nuque, il l’étendit sur le sol…. »
14 victimes,
un retentissement immense en France. Une cinquantaine de mineurs furent
traduits en justice dont Michel Rondet, condamné à 7 mois de prison.Les
détenus furent graciés quelques jours plus tard à l’occasion du centenaire
de la naissance de napoléon.
A partir de 1830, la France descend le haut
rang qu'elle occupait en Europe. Elle n'est plus qu'un objet de
mépris, c'est à qui la reniera, et cette France si digne avant la
révolution, qui faisait trembler la puissante Albion, est réduite
à se traîner à sa remorque et à subir toutes les humiliations que
toutes les parties du monde lui prodiguent. Voilà le résultat du
triomphe de la politique des Dupont de l'Eure, Laffitte, Lafayette,
Béranger, Raspail, Ledru-Rollin, Prudhom, Barbes, Louis Blanc, Caussidière
et autres crétins politiques qui n'ont pas eu l'intelligence de
créer pendant leur pouvoir la moindre chose utile au Pays.
Histoire
de 60 ans de folies révolutionnaires et sociales - 1849 7 janvier
1768
Curiosité : La Bibliothèque de France recèle des petits trésors. Parmi toutes les œuvres numérisées et consultable sur le site Gallica, voici un curieux jeu de l’Oie, qui nous fait découvrir tous ceux, qui à un moment où un autre, ont gouverné notre pays.