Note importante
Ce Texte, provient du Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France (Volume I - Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, (1799-1855), publié en 1844. Il ne figure ici qu’à titre de curiosité et fera sans doute sourire nos amis Champenois
Le Champenois
Qui n'a pas entendu citer la bêtise des
Châlonnais, la niaiserie des Rémois ? Dans les réunions d'artistes,
dans les ateliers voire même dans les salons, les Lorrains les
Bretons, les Poitevins les Périgourdins sont tour à tour l'objet
de plaisanteries généralement assez vraies et souvent des plus comiques
mais s'il arrive un Champenois c'est sur lui que tombent immédiatement
tous les brocards comme il est loin d'avoir la repartie vive,
il est rare qu'il donne de lui une meilleure opinion que celle
que l'on en avait conçue, surtout s'il est entrepris par un
Gascon ou par un Parisien. On ne doit pas en conclure, cependant
que le Champenois ait moins d'esprit que ses adversaires mais
comme le fait observer Grosley, lorsque par hasard il a le malheur
d'être sot, il l'est plus qu'un autre; il l'est à perpétuité.
L'habitant des campagnes ne manque ni de bon sens ni de
jugement mais communément il n'est pas doué d'une forte dose
d'esprit naturel. Ignorant, et crédule à l'excès il adopte comme
des vérités les histoires les plus invraisemblables, les contes
les plus absurdes et l'on peut dire aussi que, comparativement
à quelques autres contrées de la France la civilisation dans
les communes rurales d'une partie de la Champagne est arriérée
d'un demi-siècle.