La tradition de désigner un roi par tirage
au sort à l’aide d’un objet caché dans une part de gâteau remonte
à l’Antiquité. Les Romains fêtaient les Saturnales fin décembre,
au moment du solstice d'hiver. Maîtres et esclaves étaient sur
un pied d'égalité et tout le monde mangeait à la même table.
Un esclave était désigné par le sort le « roi d’un jour », Saturnalicius
princeps, lorsqu’il trouvait dans sa part un petit objet ou
une fève. Il disposait du pouvoir d’exaucer tous ses désirs
pendant la journée. Les Chrétiens ont transformé ces Saturnales
en Epiphanie, fête religieuse commémorant l’hommage fait par
les trois Rois Mages à l’Enfant Jésus nouveau-né. La tradition
de tirer au sort un roi d’un jour a perduré pendant le Moyen-âge.
C’est durant le quatorzième siècle que se répand la coutume
du gâteau des rois et la coutume du « roi boit ». Le gâteau
est partagé en autant de portions que d'invités, plus une part.
Une portion supplémentaire appelée "part de Dieu" ou "part de
la Vierge" généralement donnée à un pauvre. Celui qui tire la
fève doit offrir une tournée à l’assemblée.
A la cour de
France, les rois mettaient à l’honneur cette tradition. Au XVIème
siècle, le gâteau des rois fait l’objet d’une guerre féroce
entre les boulangers et les pâtissiers, chacun voulant en garder
le monopole. Le roi François 1er accorde ce droit aux pâtissiers.
Les boulangers contournent leur interdiction de vendre des gâteaux
des rois en les substituant par des galettes.
A l’origine,
dans le nord, la galette des rois est une galette à base de
pâte feuilletée, simplement dorée au four, accompagnée de confitures,
c’est la galette sèche. Par la suite elle est fourrée de crème
frangipane, notamment sous l’impulsion de Louis XIV qui ne dédaigne
pas de se prêter au jeu. Dans le sud de la France le gâteau
des rois est une couronne briochée, tressée ou non, à la fleur
d’oranger et aux fruits confits, censés représenter les joyaux
de la couronne. En 1711, le royaume de France est touché par
une famine dévastatrice. Le Parlement décide alors de proscrire
la galette des rois afin utiliser la farine uniquement pour
la fabrication du pain. La galette est à nouveau cause d’un
différend entre les deux corps de métiers.
Sous la Révolution
française, il est hors de question d'élire un roi. Cependant,
la fête est très appréciée des citoyens, le gâteau devient «galette
de la liberté» ou «de l'égalité», sans fève ni roi, ni couronne.
Depuis le XVIIème siècle, la coutume veut que les
boulangers offrent gratuitement une galette des Rois à leurs
clients. Pourtant juste avant la première guerre mondiale, ces
derniers se plaignent que cela fait baisser leurs ventes de
pain et que cette gratuité leur coutait trop cher. Cette pratique
cesse avec la guerre. Cela n’empêche pas les gourmands d’attendre
chaque année l’arrivée de la galette dans les assiettes.
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