La Fille aux yeux d'Or - Honoré de Balzac

De plus, je suis tombé en extase devant un ouvrage de Monsieur Balzac aussi surprenant qu’étranges qui a pour titre
« Les contes drolatiques colligez ez abbayes de Touraine et mis en lumière par le sieur de Balzac pour l'esbattement des pantagruélistes et non aultres »
Cet ouvrage à la particularité d’avoir été écrit par Balzac, mais en utilisant le même vocable qu’utilisait Rabelais à son époque. D’ailleurs voici un extrait de la préface de cet ouvrage
Balzac plaçait les Contes drolatiques parmi les trois ou quatre livres qu'il regardait comme ses chefs-d’œuvre ; nous croyons que l'avenir confirmera cette prédilection du grand écrivain. Les Contes drolatiques n'offrent pas seulement le merveilleux phénomène d'une langue morte ressuscitée dans toute la verdeur et le frais éclat de sa jeunesse ils sont encore le plus riche répertoire d'antiquités et de curiosités nationales qui existe dans notre littérature. La France du moyen âge et de la renaissance revit tout entière dans ces admirables récits, avec ses mœurs, ses fêtes, ses cérémonies, ses coutumes, ses joyeusetés, ses superstitions, ses croyances ; avec les mille nuances et les mille détails de ses intérieurs princiers ou populaires, royaux ou bourgeois. L'évocation est complète ; les portes du passé semblent s'ouvrir avec les pages de ce livre : on y entre, on s'y loge, on s'y acclimate, en quelque sorte ; on ne s'aperçoit qu'en le fermant qu'on a changé de siècle et d'atmosphère. La langue merveilleuse que parle l'auteur complète l'illusion : c'est celle du Pantagruel et du Moyen de parvenir, mais clarifiée et rajeunie par un accent nouveau. En imitant les vieux conteurs Balzac a trouvé le moyen de rester original : il boit dans le verre gothique de Rabelais, mais c'est le vin de son propre crû qu'il y verse ; il met à son génie le masque enluminé de la vieille facétie gauloise, mais les yeux vivants et perçants de l'observateur de la Comédie humaine resplendissent toujours à travers.