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La Saintonge


1 et 4, d'azur, au lion d'argent; 2 et 3, de gueules,

La Saintonge (en saintongeais Saintonghe, le g est expiré) est une ancienne province française dont les limites ont plusieurs fois varié avec le temps.
Les Ligures s'implantent en Saintonge vers 1800 av. J.-C. et créent à Meschers un important centre de travail du bronze. Selon la légende, les saintongeais seraient une colonie troyenne venue après la chute d'Ilion des rives du Xanthe, d'où la devise de la province de Saintonge : Xantones a Xantho nomina sancta tenent.

Le siège de La Rochelle
Le siège de saint Jean d'Angélys

Pendant le Haut Empire romain, la Saintonge constitua une civitas prospère de la Gaule romaine. La capitale de la province d'Aquitaine seconde fut établie à Mediolanum Santonum, l'actuelle ville de Saintes, qui bénéficia d'importants travaux d'urbanisation : amphithéâtre, thermes, pont sur la Charente, arc votif de Germanicus (et non « de triomphe ») marquant l'arrivée de la via Agrippa, partant de Lugdunum (Lyon, capitale de la Gaule romaine). Saintes fut envahie successivement par les Alains, les Vandales au début du IVème siècle et par les Wisigoths en 419. En 507, elle fut conquise par Clovis avec le reste de l'Aquitaine et incorporée au Regnum Francorum. Morcelée en de nombreux fiefs, les seigneuries les plus importantes en étaient celles de Saintes, de Saint-Jean-d'Angély, d'Aulnay, de Cognac, de Jarnac et de Jonzac. En 565, un Waddon est mentionné comme comte de Saintonge. Au Xe siècle, l'Aunis est séparée de la Saintonge qui va dépendre du sénéchal du Poitou jusqu'en 1360. Partie intégrante de la province romaine d'Aquitaine durant l'antiquité (Saintes devenant la première capitale de ce vaste ensemble), elle est ensuite placée selon les époques dans la mouvance des rois et ducs d'Aquitaine, des comtes d'Anjou puis des comtes de Poitiers ramnulfides, avant d'être de nouveau intégrée au duché d'Aquitaine pour plusieurs siècles. Apparaissant comme une marche frontalière entre les domaines capétien et Plantagenêt durant le bas Moyen Âge, elle est secouée par des luttes incessantes entre 1152 et 1451, ses seigneurs hésitant souvent entre l'attachement anglo-aquitain et le lien avec Paris. Tout montre que l'attachement anglo-aquitain y a été prédominant jusque vers la moitié du XIVème siècle.

Le siège de La Rochelle
Le port de La Rochelle
Note

Néanmoins, les erreurs de conduite de Henry de Grosmont, comte de Derby (« chevauchée » de 1346) puis du Prince Noir contribuent progressivement à affaiblir le pouvoir anglo-aquitain, et la province passe définitivement sous le contrôle du roi de France en 1451 (prise de Montguyon). La Saintonge (anciennement écrite Xaintonge) est aujourd'hui à cheval sur cinq départements, la Charente-Maritime (exceptée sa partie nord-ouest qui appartient à la province d'Aunis et du Pays d'Aulnay, qui appartient au Poitou), un quart ouest de la Charente (Cantons des Terres chaudes : canton de Cognac-Nord, canton de Cognac-Sud, Jarnac, Châteauneuf), l'extrême-sud des Deux-Sèvres (Frontenay-Rohan-Rohan et jusqu'aux faubourgs sud de Niort) et de la Vendée (elle incluait une partie du Marais Poitevin). Dans le nord de la Gironde, le pays Gabay, de langue saintongeaise, dépendait quant à lui de la Guyenne. Les frontières avec l'Angoumois, le Poitou ou la Guyenne ont cependant varié au cours des siècles. Beaucoup de cartes anciennes plaçaient ainsi Cognac en Angoumois. De même, au XVIIème siècle, les paroisses de Braud et d'Étauliers (pays Gabay) sont placées en Saintonge par Nicolas Sanson (Gouvernement général de Guienne et Gascogne, 1650) et Johannes Blaeu (Carte du gouvernement de Guienne et Gascogne, 1662), mais ce n'est plus le cas au siècle suivant, la limite entre les deux provinces passant alors au nord de Saint-Ciers La Lande ou de Braux (1778).




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