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La Touraine


Touraine Bible de Vivien
Bible de Vivien, dite Première Bible de Charles le Chauve Présentation du livre à l'empereur Saint-Martin de Tours,

La Touraine Située au cœur de la France, la Touraine est la province tant prisée par quelques rois qui se sont succédés sur le trône de France. C'est François 1er qui le premier choisi la Touraine comme lieu de séjours. L'arrivée des Francs de Clovis sur la Loire et les rixes incessantes avec les prestigieux Wisigoths, maîtres de guerre qui décident aussi avec brutalité de la conformité religieuse en imposant leurs conceptions ariennes, rendent le pays de moins en moins sûr et fréquenté. Les choix tourangeaux sont faits, il préfère le roi des Francs chrétiens aux potentats ariens qui règnent sur l'Aquitaine. La victoire des hommes du Nord est un soulagement, une délivrance. Le roi victorieux dédie son succès à saint Martin de Tours. La Touraine devient une terre de la Neustrie aux confins de l'Aquitaine. Tours reste une des capitales du regnum francorum L'essor du culte et du pèlerinage peut reprendre.
Tours est capitale du missaticum toronicum. Sous Louis le Débonnaire, la vieille Gaule n'est divisée administrativement en dix missatica. Mais les Carolingiens en décadence ne protègent plus les axes de circulation de la contrée.
La remontée de la Loire et de ses affluents profite aux marchands et pillards de la mer de Nord, voire aux armées prêtes à piller les riches sanctuaires. Le pouvoir central en dépit de forts sursauts s'effondre. .
Au centre de la stratégie capétienne naissante, la Touraine isolée sous forme de comté ou de vicomté ne parvient ensuite plus à unir ses intérêts. Elle devient la proie des deux maisons aristocrates vassales qui ont reçu charge de vicomté du domaine capétien sur la Loire, respectivement en aval et en amont. Toutefois Tours et surtout ses sanctuaires demeurent sous suzeraineté royale. Cette raison suffisante justifie l'intervention capétienne après la restauration d'une puissante autorité royale sous Philippe Auguste. .
En 940, Thibaud le Tricheur happe le comté de Tours, de Chartres et de Blois. Le fondateur de la maison de Blois possède aussi les places fortes de Chinon, Montaigu, Vierzon, Sancerre et Saumur.

champ de lavande
Batie au début de la Renaissance, sur un rocher escarpé la château de Chaumont marque les portes de la Touraine

Son fils Eudes Ier lutte contre les comtes d'Anjou, en particulier Foulque Nerra, qui essaie de s'infiltrer entre ses terres, alléché par la Touraine. L'issue de la guerre après de longues rixes est profitable à la maison d'Anjou. .
Une lutte haineuse entre les deux maisons se poursuit en Touraine, cœur de conflit, et chaque camp installe châteaux et hommes d'armes, non sans effusion violente. Thibaut III de Blois refuse l'hommage au roi de France, Henri Ier. Outré, ce dernier qui n'a nullement les moyens de venger l'affront politique décharge la maison de Blois de son comté de Touraine, et la donne à son vassal théorique Geoffroy II Martel, à charge pour lui de la conquérir. En 1043, Geoffroy Martel met le siège devant Tours et bat les renforts blésois. La capitulation de Tours survient après dix-huit mois de siège. Thibaut cède la Touraine à titre de fief au comte d'Anjou en 1044.

champ de lavande
Le château de Fougère-sur-Bievre, construit à la fin du XVème siècle, est l'un des derniers châteaux fort de la Loire

La Touraine est possédée par la maison d'Anjou, qui, par sa branche aînée Plantagenêt, va cumuler les terres sous l'imperium du royaume d'Angleterre. Henri II se révèle, d'après les archives, un bienfaiteur pour la Touraine. Partout, une administration régulière et mesurée entreprend d'étendre, de consolider ou d'agrandir les levées, n'hésite pas à construire les ponts nécessaires en pierre. Le souverain protège et développe Tours. Ses enfants, Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre, vivent une époque troublée, accablée de guerres. Le dernier tue le duc Artus Ier de Bretagne, allié de la France à qui devait revenir la Touraine.

Philippe Auguste
La prise de Tours par Philippe Auguste

Victorieux sur la maison d'Anjou-Plantagenêt, le roi de France, Philippe Auguste, impose une occupation militaire au terme des conquêtes, nommant en 1204, Guillaume des Roches, seigneur de Rochecorbon, sénéchal héréditaire de Touraine. Il faut attendre le traité de Chinon, en 1214, pour que Jean sans Terre abandonne ses droits. .
En 1312, la sénéchaussée héréditaire, acquise par Amaury de Crau, est cédée au roi de France. Désormais, la Touraine est devenue duché. Elle est donnée en apanage au fils de la maison de France, en 1360 à Louis Ier d'Anjou. Cette attribution n'empêche nullement la province d'attirer la cour. Après 1440, elle devient quasiment le siège de la royauté capétienne. Charles VII y réside. Le roi l'apprécie et décide la rédaction des coutumes entre 1453 et 1461. La Touraine est déjà un véritable laboratoire, tant par l'écriture administrative que par l'art de vivre et de bâtir, un modèle proposé ensuite aux autres provinces. .
Louis XI aime la province. Le souverain réside dans son château de Plessis-lès-Tours. Il comble de faveur Tours et met tout en œuvre pour la doter d'équipements dispendieux. Les rois Valois continuent d'y résider. Mais après les Guerres de Religion, le ressort est brisé, la cour happée par le renouveau centralisme au pouvoir délié, c'est-à-dire "absolu", regagne Paris. La Touraine prend la couleur anonyme d'une vieille province paysanne qui semble ne briller que par le passé, si l'on se désintéresse de la vie des petits pays fascinants qui la composent.


Carte de la Touraine
Carte générale de la Touraine

Surnommée "le jardin de la France" depuis la fin du XVème siècle, le séjour des rois Plantagenêt au XIIème siècle, puis des rois de France durant la guerre de Cent Ans et la Renaissance, la Touraine est célèbre par ses nombreux châteaux.
Citons entre autre Azay le Rideau qui eu pour occupant, en 1871, le prince Frédéric Charles de Prusse, neveu du roi de Prusse, et son état-major, les Biencourt, mère et fils propriétaires du château se réfugiant alors dans les communs; il occupera aussi pendant six semaines avec ses soldats le village de Saint-Patrice situé Indre-et-Loire et le château de Rochecotte. Prenant pour un attentat la chute fortuite d'un lustre dans les cuisines d'Azay où il soupait, le prince faillit faire incendier le château, mais ses officiers l'en dissuadèrent.
Le Château d"Amboise où le roi Charles VIII mourut, le 17 avri 1498 alors âgé de 27 ans, d'une hémorragie cérébrale, après avoir heurté de la tête un linteau de porte en se rendant dans la salle du jeu de paume.
A la disparition de Henri II, survenue le 10 juillet 1559, Catherine de Médicis contraint sa rivale Diane de Poitiers, à restituer le château de Chenonceau à la Couronne et à accepter en échange le château de Chaumont-sur-Loire, dominant la Loire, entre Blois et Amboise.



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