Le Duché de Normandie
Rolon Duc de Normandie
NORMANDIE Neustria, Normannia, Nortmannia, ci-devant
grande province de France qui forme maintenant .les départements de
la Seine-inférieure, de l'Eure, du-Calvados, -de la Manche et le département
de l'Orne, à l'exception de l'arrondissement de Mortagne.
Avant
la conquête des Gaules parles Romains, cette province faisait partie
de la Gaule celtique; sous les empereurs elle fut comprise dans la 2ème
Lyonnaise. Soumise ensuite aux Francs, elle fut envahie, dans le IXème
siècle, par les Normands. Guillaume le Conquérant étant
monté sur le trône d'Angleterre, elle subit la domination anglaise jusqu'au
règne de Philippe Auguste, qui la réunit à la France en 1204. Les Anglais
s'en étant emparés de nouveau en 1419 la conservèrent jusqu'en 1425,
époque à laquelle Charles VII chassa les Anglais du territoire français.
La Normandie avait environ 240 kilomètres. de long, 120 kilomètres
de large et plus de 400 kilomètres de côtes ; elle était bornée au nord
et à l'ouest par la Manche, à l’est par la Picardie et l'Île-de-France,
et au sud par le Maine et la Bretagne. La Normandie était un des douze
gouvernements. Les ducs de Normandie étaient grands vassaux ; leur duché
fut réuni à la couronne en 1205 sous Philippe Auguste, et en 1468 sous
Louis XI.
La Normandie avait un parlement pour toute la province,
il siégeait à Rouen. On, y comptait trois généralités, un archevêché,
celui de Rouen, et six évêchés, dont les sièges étaient à Lisieux, Avranches,
Coutances, Séez, Bayeux et Evreux.
La Normandie était divisée en
haute Normandie, subdivisée en pays de Caux, pays de Bray, Vexin normand,
Roumois, Pays de Campagne, pays d'Auge et Lieuvin ; et en basse Normandie,
subdivisée en campagne d'Alençon, campagne de Caen, pays d'Houlme, Bessin,
Bocage, Cotentin et Avranchin
L’invasion de la Nostrie
Charte Normande
Au IXème
Harald, l’un des petits princes qui se partageaient la Norvège,
entrepris de soumettre toute la contrée, et après une lutte de plus
de dix ans, il demeurait le seul maitre de la Norvège. Son triomphe
provoqua un exode massif et afin de repeupler son royaume, à demis
désert, il voulut le repeupler et interdit le pillage dans ses États.
Hroll (Rollon), guerriers célèbre par ses incursions dans la mer
Baltique, enleva du bétail sur la côte de Wiken. C’est ancien ami
de Harald, fut banni du royaume de Norvège et son exil est à l’origine
de la création du duché de Normandie.
En 841, les hommes du Nord,
remontant pour la première fois le cours de la Seine, sous la conduite
d’Otgier, nommé Ogier le Danois dans la littérature du Moyen-Âge,
brulent les abbayes de Saint Wendrille et de Jumièges, et pillent
Rouen et se retirent. Après ses incursions, vint la grande invasion
de 895. Cette fois, ce ne sont pas quelques hordes de pillards,
mais une véritable invasion avec à leur tête Rollon, qui réunissant
une flotte nombreuse, remontent la Seine jusqu’à Jumièges.
A
l’approche des envahisseurs, Wittes, archevêque de Rouen, voyant
ses fortifications détruites, négocie la reddition de la ville à
condition qu’il épargne les habitants. Rollon et les siens prirent
paisiblement la possession de Rouen.
Les Normands, depuis leur
base de Rouen ne cessèrent leurs incursions vers d’autres parties
de la France, c’est ainsi qu’ils dévastèrent Évreux, Bayeux et s’élancèrent
vers l’Auvergne, le Berry, le Bourgogne. « Ces païens, dit un chroniqueur
contemporains se jettent, comme des loups nocturnes, sur les bergeries
du Christ, les églises sont incendiées, les femmes trainées captives,
le peuple égorgé, c’est un deuil universel et de lamentables clameurs
s’élèvent de toutes parts vers le roi Charles, qui laisse périr
le peuple chrétien par son inertie » Rollon subit deux échecs, l’un
devant Chartres et l’autre devant Paris, mais afin de ramener la
paix dans son royaume, Charles le Simple négociât avec Rollon, à
qui fut donné toute la province de Neustrie qui devint alors la
Normandie. Charles le simple exigeât que Rollon et les seins deviennent
chrétiens et qu’ils rendent hommage au roi de France. On raconte
que lors de la cérémonie de l’hommage, les évêques présents voulurent
que, suivant l’usage, Rollon s’agenouille devant le roi et lui baise
le pied. « Non, de par Dieu ! », dit-il, et comme on insistait,
il se lève, saisit le pied de Charles, puis, le relevant vivement,
comme s’il eût voulu le porter à sa bouche, jette le roi à la renverse
aux grands éclats de rire de ses compagnons.
Le traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911 marque
la naissance du duché de Normandie. Dépassé par les raids vikings qui
razzient son royaume, le roi des Francs, Charles le Simple, décide de
négocier avec un chef scandinave du nom de Rollon. Un accord entre les
deux hommes est donc conclu à Saint-Clair-sur-Epte. Le Viking reçoit
les pays voisins de la Basse-Seine à charge pour lui de les défendre
au nom du roi des Francs. Nous ne savons pas exactement l’extension
de ce territoire. En tout cas, il sera à la base de la Normandie, étymologiquement
le « Pays des Hommes du Nord » en vieux norrois.
Le roi des Francs,
Raoul, agrandit la concession faite au comte Rollon. En 924, il lui
octroie la Normandie centrale (Bessin, Pays d'Auge et Hiémois ?). Neuf
ans plus tard, en 933, ce même roi abandonne au fils de Rollon, Guillaume
Longue Épée, le Cotentin et l’Avranchin concédés autrefois par les Français
aux Bretons.
À cette date, le duché de Normandie recouvre à peu près
la province ecclésiastique de Rouen, autrement dit la quasi-totalité
de la région d’aujourd’hui. Mais il n’est pas sûr que son chef dominait
effectivement tout ce territoire. Jusqu’au règne de Richard Ier (942-996),
la moitié occidentale semble échapper à l’autorité des comtes normands
installés à Rouen. Les Normands s’installent dans la durée (911-1035)
L’histoire des premiers comtes de Normandie reste assez mal connue.
Notre principale source est l’œuvre panégyrique d’un chanoine, Dudon
de Saint-Quentin.
Le duché et gouvernement de Normandie divisé en Haute et Basse Normandie
en divers pays ; et par evechez, avec le gouvernement general du
Havre de Grace. : Dressé sur les Mémoires du Sr de Tillemon / par
I.B. Nolin
Charte Normande
Charte Normande
Sous le nom de charte normande ou charte
aux Normands on désignait des lettres patentes données par Louis
le Hutin aux habitants de la Normandie pour la confirmation de leurs
privilèges.
Ce prince leur accorda en1314 une première charte
qui ne contenait que quatorze articles ; mais elle fut augmentée
par de nouvelles lettres en date du15 juillet de l'année suivante.
C'est à ces dernières lettres que s'applique plus particulièrement
le nom de charte normande. Cette charte fut confirmée en 1339 par
Philippe de Valois ,en 1380 par Charles VI, en 1458 par Charles
VII, en 1461 par Louis XI, en1485 par Charles VIII et en 1573 par
Henri III.
Voici la traduction de cette charte normande, l'un
des plus curieux et des plus importants documents de l'histoire
de l'ancien droit français.
1. Le roi et ses successeurs
ne feront faire en Normandie d'autre monnaie que celle de Paris
et de Tours ; et les gros tournois seront du poids et de la valeur
qu'ils avaient du temps de saint Louis.
2. Le-fouage ou le monnayage
sera-levé comme il est marqué dans le registre des coutumes de Normandie.
3. Les nobles et les habitants de Normandie qui doivent au roi des
services à la guerre, seront libres lorsqu'ils s'en seront acquittés.
4. Quand les seigneurs de fief auront rendu leurs services, le roi
ne pourra rien exiger de leurs vassaux, sauf le cas d'arrière ban.
5. Lorsque le roi et ses successeurs revendiqueront quelque
héritage, le procès sur la propriété sera jugé, quoique les possesseurs
opposent la saisine ou la possession d'an et un jour.
6. S'il
y a contestation sur la possession d'an et un jour, la chose contentieuse
sera mise en la main du roi jusqu'à ce que la question sur la possession
ait été décidée.
7. Le roi ne lèvera en Normandie que ses revenus
ordinaires, et n'exigera que les services qui lui sont dus, à moins
qu'il n'y ait quelque urgente nécessité
8. Aucun sergent royal
de l'épée ou autre ne pourra faire exercer son office par des personnes
de louage sous peine de perdre l'office.
9. On ne pourra prendre
des vivres ou autres denrées pour le roi sans ses lettres scellées
de son sceau ou du maître de son hôtel ; et quand il y aura des
lettres, les marchandises seront appréciées et payées avant d'être
enlevées.
10. Le droit de tiers et danger ne sera pas levé sur
le mort-bois.
11. Si quelqu'un se prétend franc du tiers et
danger, parce que ses bois ont été plantés anciennement, il en sera
exempt en prouvant.
12. Les deniers levés pour faire ou réparer
les ponts y seront employés, etc.
3. Lorsque le roi sera chargé
des bâtiments ou de la reconstruction des ponts, les particuliers
n'y contribueront pas.
14. Les nobles dans leurs terres auront
le varech et les choses quaives.
15. De trois en trois ans,
le roi enverra des commissaires pour informer des excès de ses officiers.
16. Nul homme libre ne sera mis à la question, à moins qu'il
n'y-ait contre lui des présomptions violentes de crime.
17.
Aucun avocat ne pourra prendre plus de 30 livres pour les grandes
causes, etc. »
18. Les causes décidées à l'échiquier de Normandie
ne seront pas portées au parlement de Paris.
19. La prescription
de quarante années aura lieu en Normandie en toutes matières.
20. Les héritages qui seront réunis au domaine du roi, par défaut
de payement, seront estimés par des prud'hommes.
21. Les parents
pourront faire le retrait des héritages réunis au domaine du roi,
faute de payement.
22. Ceux qui auront des domaines du roi par
don, échange ou autre aliénation, ne pourront traduire les autres
sujets du roi dans les justices éloignées.
23. Quand il s'agira
d'exécution de lettres passées sous le scel royal, les parties ne
seront pas mises en procès, à moins que l'une d'elles ne prétende
avoir payé.
24. En matière de retrait, celui qui ne possédera
pas l'héritage ne pourra être ajourné.
Longtemps avant
la révolution, on ne suivait plus les dispositions de cette charte
: les rois de France y avaient dérogé par des lois postérieures.
Néanmoins son autorité était encore si considérable, que, quand
il s'agissait de faire quelque règlement qui pouvait intéresser
la province de Normandie et qui était contraire à cette charte,
on avait soin d'y insérer la clause: Nonobstant clameur de haro,
chartre normande, etc.
La tâche première des comtes, devenus ducs vers
1010, consiste à s’installer dans la durée en Normandie. Les révoltes
intérieures, les invasions des puissants voisins (le comte de Flandre,
le comte de Blois), les minorités des princes (Richard Ier puis Richard
II) manquent d’entraîner la disparition de la jeune Normandie. Alors
qu’ailleurs les Vikings doivent refluer face à la reprise en main des
rois, les Normands parviennent, en recourant parfois à l’aide militaire
de troupes scandinaves, à se maintenir au pouvoir et à construire un
État solide. Rollon et ses successeurs gouvernent comme de vrais princes,
affirmant leur autorité et reprennent l’héritage administratif de Charlemagne.
La paix et la sécurité revenues dans la région, les évêques retournent
dans leur cité épiscopale et les moines dans les abbayes. La Normandie,
qui comprend les états du Cotentin, avec Saint Lo, du Bessin avec Bayeux,
du Pays d’Auge avec Lisieux, de la Suisse Normande avec Flers, de la
plaine de Caen avec Caen, des Campagnes de Falaise avec Falaise, d’Argentan
avec Argentan, d’Alençon avec Alençon, des Etats d’Avranchin avec Avranches,
du Mortainais avec Mortain, du Domfrontais avec Domfront, du Bocage
Mayennais avec Mayenne. Tous ses fiefs, doivent hommage au duc de Normandie,
dont le plus célèbre est Guillaume le Bâtard, plus connu sous le nom
de Guillaume le Conquérant qui ceindra la Couronne d’Angleterre en 1066.
En 1087, son fils ainé, Robert Courteheuse devint duc de Normandie tandis
que Guillaume II le Roux, ceint la Couronne d’Angleterre, En 1089, son
oncle, Odon de Conteville prend la tête d’une révolte des barons normands
pour le renverser et mettre à sa place Robert. C’est Henri Ier
Beauclerc qui réunira le Normandie à l’Angleterre. Henri II Plantagenêt,
comte d’Anjou et Duc de Normandie, devient Roi d’Angleterre et par son
mariage avec Aliénor Duchesse d’Aquitaine ce sont les terres d’Aquitaines,
d'Anjou et de Normandie qui passent sous domination anglaise jusqu’en
1204, année où Philippe Auguste confisque la Normandie pour l’unir à
la couronne de France.
Bataille de Mortemer
Le duc de Normandie Guillaume le Bâtard vainquit les Français
à la bataille de Mortemer et envoya un messager au roi Henri
de France vaincu. Illustration des Chroniques de Saint-Denis,
XIVe siècle
Le comte d'Anjou Geoffroi Martel s’était
emparé du Mans, de Domfront et d’Alençon aux dépens du seigneur
de Bellême qui les tenaient du roi de France. Pendant qu’Henri
Ier de France menace les arrières de Geoffroi Martel, le duc
Guillaume de Normandie assiège Domfront, et prend Alençon dont
il incendie la redoute1. La garnison de Domfront se rend avec
la promesse d’être épargnée.
Mais le mariage de Guillaume
avec Mathilde de Flandre le fait apparaître trop puissant aux
yeux du roi Henri Ier qui inverse son alliance2 et prend le
parti de Geoffroi, Thibaud comte de Blois et des barons normands
rebelles à Guillaume. Guillaume le Conquérant ayant assiègé
son oncle, Guillaume d'Arques, connu aussi sous le nom de Guillaume
de Talou, dans son château à Arques et obtenu sa reddition à
la fin de 1053, Henri Ier et Geoffroy Martel formèrent une grande
coalition comprenant les ducs d’Aquitaine, de Bourgogne, les
tuteurs du duc de Bretagne, Conan, fils d’Allan, les comtes
de Champagne et de Chartres. Chacun de ces seigneurs ayant fourni
son contingent, l’armée fut divisée en deux, selon le plan de
Geoffroy Martel : un corps composé de Champenois et de Bourguignons
sous les ordres d’Eudes, frère du roi Henri Ier, et Raoul ou
Renaud, son grand chambellan, devait pénétrer dans le pays de
Caux, tandis que les chevaliers d’Outre-Seine et Garonne, commandés
par le roi et par Geoffroy, marcheraient sur Rouen par le comté
d’Évreux.
À la fin de l’hiver 1053-1054, deux armées franco-angevines
envahissent la Normandie. Au nord, l’armée menée par Eudes traverse
la Bresle pour atteindre le pays de Bray. Au sud, l’armée dirigée
par le roi et Geoffroy Martel franchit l’Avre et attaque le
comté d'Évreux. Le projet est de réunir les deux armées devant
Rouen, la capitale du duché de Normandie.
En face, Guillaume
choisit une attitude défensive : il constitue également deux
armées, l’une composee des contingents du pays d’Auge, du Cinglais,
du Bessin, du Cotentin, de Mortain, d’Hièmes et dirigée par
lui-même contre l’armée du roi et l’autre commandée par Gautier
Giffard et Robert d’Eu Hugues de Gournay, Hugues II de Montfort,
Guillaume Crespin en pays de Bray. Les deux armées ont pour
ordres d’éviter l’affrontement et de surveiller les corps adverses,
pour n’agir qu’au moment le plus propice.
Plan du site
| Moteur de recherche |
Page Aide |
Contact
© C. LOUP 2025