Bataille de Saint Quentin
Monument commémoratif de la Bataille de Saint Quentin
de 1557
La bataille de Saint-Quentin qui
se déroula le10 août 1557 est une victoire espagnole sur
la France. Par cette victoire d'Emmanuel-Philibert de Savoie,
lieutenant général du roi Philippe II d'Espagne, sur les
troupes du roi de France, Henri II, aux ordres du connétable
de Montmorency, Saint-Quentin passe aux Espagnols, la route
de Paris est ouverte. Mais l’armée de Philippe II, forte
de 60 000 hommes, ne marchera finalement pas sur la capitale
des rois de France.
La résistance des Saint-Quentinois
conduits par Gaspard de Coligny, parvenu dans la ville dans
la nuit du 2 au 3 août 1557 avec 500 hommes armés fut héroïque
et dura dix-sept jours, mais le massacre qui eut lieu sous
ses murs laissa sa trace dans l’histoire.
La ville de
Saint-Quentin, capitale du Vermandois, située à la croisée
des chemins est-ouest et nord-sud, prospérait à l’époque
de son pèlerinage réputé et de son commerce (blé, draps,
guède...). Elle fut emportée d'assaut et s’abîma dans le
sang et dans les flammes.
Bataille de Saint Quentin de 1557
Cependant la bataille de Saint-Quentin
préfigure par plusieurs aspects la guerre moderne. Tout
d’abord par l’utilisation d'un feu intense d’artillerie
et d’armes portatives concentré sur une armée prise au piège,
visant à l’anéantir alors qu’elle est immobilisée, démoralisée
par une feinte stratégique et épuisée par une marche forcée
et des contre-marches. Et aussi par la multiplicité des
nationalités combattantes : si une grande partie des troupes
qui combattirent à Saint-Quentin sous le drapeau espagnol
était d’origine espagnole et italienne (provenant surtout
de régiments napolitains), on comptait aussi dans l’armée
de Philippe II bon nombre de soldats flamands et anglais,
et de nombreux mercenaires (lansquenets en particulier)
s’étaient engagés des deux côtés. Modernes aussi les conséquences
d'un pareil massacre : il laisse les belligérants épuisés,
au point que le vainqueur est incapable de pousser son avantage.
Moderne enfin la crise morale et la prise de conscience
humaniste chez le vainqueur : l’hécatombe à Saint-Quentin
fut telle que le roi le plus puissant de l’époque, Philippe
II d’Espagne, prit amèrement conscience des souffrances
que la guerre fait endurer aux hommes, voulut en laisser
témoignage, et décida de modérer les ambitions héréditaires
de sa lignée.