Dans cette rubrique figurent des lieux
signalés uniquement en raisons de certains faits ou anecdotes
qui s'y sont déroulés ainsi que ceux qui comportaient un monument
particulier.
Les textes proviennent du dictionnaire géographique,
historique, industriel et commercial de toutes les communes
de la France et de plus de 20 000 hameaux en dépendant - Girault
de Saint-Fargeau, Eusèbe (1799-1855)
La France illustrée
: géographie, histoire, administration statistique (Nouv. éd.,
rev., corr. et augm.) par V.-A. Malte-Brun,... ; ill. par les
premiers artistes, cartes et plans gravés par Erhard ; [Dictionnaire
complet des communes de la France, de l'Algérie et des colonies
françaises par Eugène. 1881-1884.
Les illustrations
présentes dans ces pages n'ont aucun rapport avec les lieux
décrits et ne sont là que pour aérer la lecture !
Aas est célèbre par ses sources thermales, situées au village des Eaux-Bonnes. On trouve aussi dans les environs une carrière d'ardoise de bonne qualité, des mines de plomb susceptibles d'être exploitées, du minerai de fer assez abondant, et des pierres calcaires jaunâtre, incrustées de pyrites cuivreuses d'un bel effet.
Ce village est très ancien les étymologistes
donnent à son nom une origine celtique, et on le trouve mentionné
dans des chartes du XIIème siècle. Pendant les horribles
guerres du XVIème siècle, Abancourt fut incendié
le 26 novembre 1553.
Une anecdote trouvée dans une chronique
manuscrite de Cambray, donne une idée de la barbarie de ce temps
la. Nous la rapportons textuellement.
«L'an 1600 fut
bruslée au village d'Abancourt une sorcière avec son fils icelui
avoit cognu charnellement sa mère, dont elle eut un enfant qu'ils
occirent puis a aussi cognu charnellement sa sœur; puis encore
un diablesse. Il brusla sept fois la sainte hostie. Il fit mourir
aussi plusieurs personnes et bestiaux.»
Ce hameau situé dans un vallon entouré
de plusieurs collines couvertes de bois possédait autrefois
une célèbre abbaye de pré montrés fondée en 1080, et consacrée
par le fameux Thomas Becquet, archevêque de Cantorbéry, lequel
vint en France pour échapper aux persécutions de Jean II, roi
d'Angleterre. L'église de ce monastère et les autres bâtiments
encore existants représentent dans leur ensemble un vaste et
beau château. Le jardin est traversé par un beau canal qui passe
au milieu d'une allée d'arbres en berceau, formant une promenade
agréable. On trouve, à peu de distance d'Abbecourt, dans un
pré attenant à la ci-devant abbaye, une fontaine d'eau minérale
froide, regardée comme ferrugineuse enfermée dans une salle
carrée de 4,54 mètres de haut sur 5,84 mètres de large. Au milieu
de cette salle, où l'on descend par treize degrés en pierre
de taille, est le bassin de la fontaine aussi en pierre, long
de 1,66 mètres de large, et ayant 30 centimètres de profondeur
d'eau. Une soupape est établie au fond de ce bassin pour en
vider l'eau toutes les fois qu'on veut nettoyer la fontaine.
La source minérale d'Abbecourt fut découverte en 1708 par Ferragus,
médecin de l'abbaye de Poissy, qui en fit l'analyse avec Gouttard,
médecin du roi.
En 1713, Louis XIV, à la sollicitation de
Fagon, son premier médecin, fit construire la salle au milieu
de laquelle est situé le bassin de la fontaine.
L'eau d'Abbecourt
est froide, claire, limpide, d'une odeur un peu sulfureuse,
et d'un gout éminemment ferrugineux. Elle s'emploie avec succès
dans les chaleurs d'entrailles, les maux de tête, les faiblesses
d'estomac, les fièvres intermittentes, La jaunisse, etc.
On remarque sur le territoire de cette commune le moulin pittoresque de la Doue, bâti près de l'entrée d'une caverne d'où s'échappent les eaux du ruisseau de Glan, qui y prend sa source. Cette caverne est ouverte dans un rocher et se divise en deux parties ; la plus reculée renferme la source du ruisseau, dont le lit n'a que deux mètres de profondeur dans les eaux ordinaires mais quelque fois ces eaux sont si élevées est si impétueuses qu'elles s'échappent par toute la largeur de l'entrée de la grotte.
C'était anciennement une abbaye dont
les bâtiments forment aujourd'hui une belle ferme située au
milieu des bois de Verrières, dans la vallée de Bièvre ; il
dépend de la commune de ce nom. Les religieuses de ce monastère
furent transférées dans celui de l'abbaye du Val-de-Grâce, que
la reine Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, avait fait bâtir
exprès pour elles.
L'abbaye du Valprofond, plus connue sous
le nom de l'Abbaye-au-Bois, nommée aussi Notre-Dame des Ardents,
fut une abbaye de bénédictines, fondée au XIème siècle.
Elle fut réformée en 1513 et s'appela depuis lors le Val-de-Grâce.
Les huguenots la dévastèrent en 1562 et les religieuses
se retirèrent alors à Saint-Paul de Beauvais. En 1573, une inondation
renversa les bâtiments conventuels; en 1624, le monastère fut
définitivement transféré à Paris, au faubourg Saint-Jacques
(Val-de-Grâce). Bientôt les édifices que l'inondation avait
laissés debout furent démolis, et, en 1646, le terrain lui-même
fut aliéné.
Ce village, situé près de la rive droite de l'Aube, qui y est navigable, doit son origine à un prieuré sous l'invocation de Notre-Dame fondé avant l'an 1206 par Hodéaldis, dame de Plancy
Il est situé dans une belle vallée, sur la Viosne, qui y fait tourner trois moulins. Il possédait naguère un magnifique château dont il ne reste plus que le parc; c'était autrefois une seigneurie, que posséda le trop célèbre chancelier Maupeou, qui y réunissait, dans le temps tout ce que Paris renfermait d'opulents. Le fief d'Ableiges, dépendant de l'abbaye de Saint-Denis depuis 1071, devient la seigneurie des Maupeou, est érigé en châtellenie en 1671, puis en comté en 1691. Le château du XIVème siècle, acheté en 1614 par Gilles de Maupeou, fut vendu comme bien national à la Révolution puis finalement démoli en 1886.
C'était encore dans le XVème siècle une place forte avec un bon château. Pendant toute la fin du XVIème siècle, cette place passa successivement des calvinistes aux ligueurs et de ceux-ci aux royalistes. Ces cruelles vicissitudes des guerres civiles sont sans doute la cause que sous la plupart des maisons d'Alban se trouvent de grandes salles taillées à pic dans le roc, avec des sièges ménagés pour la commodité des habitants qui s'y réfugiaient.
Le 1er mai, 1794 les Français commandés par Dugommier emportèrent près d'Albère, une victoire importante sur les Espagnols. Ce beau fait d'armes fit tomber au pouvoir des républicains 2 000 prisonniers 200 pièces de canon, un camp tout tendu, un butin immense et força à la retraite les Espagnols qui, après avoir évacué le fort de Bains, Pratz-de-Mollo et St-Laurent de la Cerda, et ne reparurent plus sur les Pyrénées ni dans le Roussillon
Fief érigé en marquisat pour les
Seguiran en 1690, et leurs héritiers la famille Albertas.
La localité prend même le nom d'Albertas au XVIIIe siècle.
Le plus célèbre d'entre eux est Jean-Baptiste d'Albertas,
marquis de Bouc. C'est à lui que l'on doit les jardins splendides
qui portent son nom : bassins, fontaines, statues, jets
d'eau, grottes de verdures constituent l'écrin dans lequel
le seigneur rêve de son château. La construction ne vit
jamais le jour : le marquis d'Albertas est mortellement
poignardé le 14 juillet 1790 à Gémenos, lors d'un repas
qu'il offrait aux volontaires de la Garde Nationale.
L'histoire la plus romantique trouvée dans les livres de
Bouc se déroule à cette époque. Elle commence dans un bourg
aux toits d'ardoise, planté dans une vallée des Alpes, en
1749, un couple sort de l'hostellerie. Lui est un aventurier
vénitien coureur de jupons qui écrit plus tard ses Mémoires,
il s'appelle Giovanni Giacomo Casanova di Seingalt. Elle,
se fait appeler Henriette Anne d'Arc, elle a 27 ans et voyage
sous un faux nom pour échapper à un mariage auquel sa noble
famille provençale la destine. Leur idylle ne dure que quelques
mois, jusqu'à ce jour de février 1750 où Henriette part
de Genève en laissant un mot d'adieu à Casanova. La jeune
femme rentre bientôt chez elle, en Provence. Elle s'appelle
en réalité Marie Anne d'Albertas, parente de Jean-Baptiste
d'Albertas. Deux ans après sa fugue, elle épouse François
Bougerel de Fontienne.
Leur histoire aurait pu s'arrêter
à Genève mais Casanova garda toujours dans son cœur le souvenir
de celle qu'il ne connaissait que sous un nom d'emprunt.
En 1763, il tente de la retrouver en pays d'Aix. En mai
1763, il fait route vers Aix en empruntant la voie qui deviendra
la RN8, quand une roue de son carrosse se brise, non loin
du hameau de la Croix d'Or, près de l'auberge du Loup Rampant.
Un valet court jusqu'à la demeure des d'Albertas quérir
l'aide des domestiques. Le seigneur invite Casanova à attendre
chez lui le temps de la réparation. Il revoit alors celle
qu'il cherche, mais ne la reconnaît pas : elle avait vieilli
bien sûr, et surtout elle se présente à lui le visage couvert
d'une voilette. Elle ne se découvre pas, à l'époque de cette
seconde rencontre elle est mariée et mère de trois enfants.
Et Casanova quitta Bouc-Bel-Air sans imaginer qu'il venait
de voir l'une des rares femmes de sa vie de Don Juan, peut-être
la seule, dont il ait été réellement amoureux.
Ce bourg a porté, jusqu'en 1767, le nom de Bouc (qu'il ne faut pas confondre avec le Port-de-Bouc, du même département) depuis cette époque il est nommé Albertas, ou plutôt il porte indifféremment l'un de ces deux noms. Il était autrefois défendu par un château très-fort construit sur le sommet d'une colline escarpée. Albertas est bâti sur une éminence et adossé à une barre de rochers, sur lesquels était le château, creusé en partie dans cette barre, et dont il ne reste plus que la citerne, et la partie des logements excavés dans le roc.
Alzonne est situé au confluent de Fresquel et du Lamty, dans un des plus fertiles territoires du Languedoc ; il donne son nom à la magnifique plaine au centre de laquelle il est bâti. Ce bourg avait un château fort, qui se soumit à Simon de Montfort en 1210. Le prince de Galles, à la tête des Anglais, mit le feu à Alzonne en 1355. Le comte d'Armagnac accorda en 1356 des privilèges à Alzonne et Castelnaudary pour aider les habitants de ces villes à les aider rebâtir et à les fortifier. En 1438, les routiers, sous la conduite de Rodrigo de Villandraut, s'établirent à Alzonne, d'où ils faisaient des courses jusqu’aux portes de Carcassonne même et dans le Comminges, où ils firent beaucoup de ravages. En 1589, le maréchal de Joyeuse, à la tête des ligueurs, prit Alzonne par escalade, et y mit pour gouverneur Jacques des Voisins, capitaine et soldat intrépide. La même année, Montmorency à la tête des royalistes, quitte le blocus de Narbonne à la sollicitation des habitants de Carcassonne qui craignaient pour eux l'audace des ligueurs, rassemble une armée de 5 à 6 000 hommes, en donne le commandement au sénéchal de Carcassonne et au sénéchal de Lauraguais qui investirent Alzonne et l'emportèrent d'assaut. Le gouverneur se retira dans une tour, où il obtint une capitulation honorable, le 24 juillet 1589. Alzonne fut repris par les ligueurs commandés par le duc de Joyeuse en 1591.
Situé sur la pente de trois rochers de
basalte, au pied desquels grondent et serpentent trois impétueux
torrents, la Bise, le Mas et la Volane, il est surmonté par
une haute tour carrée, seul débris du vieux château des seigneurs
d'Antraigues. C'étaient de redoutables voisins, toujours en
guerre, soit avec les évêques de Viviers soit avec les Montlaur
d'Aubenas, vivant de brigandage sur les pauvres habitants du
pays, à ce point qu'au XVème siècle le baron d'Antraigues
fut arrêté, conduit à Toulouse et condamné aux galères ; cela
ne corrigea pas ses fils qui, en 1605, furent arrêtés et eurent
la tête tranchée, à cause de leurs méfaits. En 1668, Trophime
de Launay, seigneur d'Antraigues et de Lachamp, maréchal de
camp des armées du roi, obtint par lettres patentes l'érection
en comté de sa terre d'Antraigues.
Des hauteurs d'Antraigues,
la vue s'étend sur une grande vallée, triste séjour pendant
qu'elle est ensevelie sous la neige, mais ravissante au soleil
du printemps et de l'été. Ce sont des pics sourcilleux se dressant
au-dessus de forêts verdoyantes, des colonnades de basalte à
demi cachées sous le lierre, ou des chutes d'eau tumultueuses.
C’est dans cette bourgade que repose, depuis le 16 mars 2010,
le chanteur Jean Ferrat.
Le bourg d’Amance, autrefois chef lieux
d’une terre considérable dépendant de l'abbaye de Faverney fut
compris en 276, dans une société faite entre ce monastère et
Alix de Savoie, comtesse Bourgogne. Auparavant les comtes souverains
ne jouissaient à Amance que des honoraires de gardiens de Faverney
mais, par le traité d'association, il leur fut permis d'y bâtir
un château ou forteresse pour les rendre plus à portée de protéger
l'abbaye et de veiller sur ses droits. Ce château, défendu par
dix tours, des remparts et des fossés larges et profonds, fut
détruit en 1595 par Tremblecourt. Il subsiste encore à Amance
quelques portions des remparts, les restes d'une porte, et une
tour dont les murs, d'environ 4 mètres d'épaisseur, sont construits
avec une grande solidité. On voit, par le traité de 1276, qu'alors
Amance était, comme à présent, composé de trois villages, du
Magny, du Mont-Ste-Marie et d’Astre, qu'on nomme le Bourg. Il
y avait, avant la révolution un bailliage dont le ressort s'étendait
à 28 villages.
Amance est dans un site agréable. Entre les
deux coteaux qui bordent son territoire coule la petite rivière
appelée la Superbe, dans la direction du nord au sud. Elle traverse
le Bourg, et arrose une excellente prairie jusqu'à son embouchure
dans la Saône.
Lattes est un village très ancien, bâti
sur l'emplacement ou dans le voisinage; du Castellum Datera
de Pompenius Mêla et de l'étang Datera de Pline. Au XIIème
siècle c'était un port très fréquenté communiquant avec la Méditerranée
par des étangs et des canaux obstrués depuis longtemps; il possédait
aussi un château qui était la demeure principale des évêques
de Montpellier.
L'église de Lattes a été construite vers
1139, par Guilhem VI, Seigneur de Montpellier. Le portail roman
de cette église se distingue des autres églises romanes du Midi
par le grand nombre de figures qui y sont sculptées. On trouve
dans les marais qui avoisinent cette commune des chevaux sauvages
gris –blanc, très bons coureurs que l’on emploie principalement
à battre le blé et autres grains. En suivant le cours du Lez,
de Montpellier à Lattes, vers l'embouchure de cette rivière
dans l'étang de ce nom, on arrive aux canaux de Lunel et de
Cette, qui se croisent sur le territoire de la commune Lattes.
Les bords de la rivière aux quatre canaux sont couverts d'une
ligne de cabanes qui forment un véritable village de chaume
d'un effet charmant et habité par des pêcheurs.
On y remarque le château de la Hardouinaye, où fut assassiné Gilles de Bretagne, après quarante-six mois de captivité. Louis de Rohan, chancelier de Bretagne, qui avait épousé la nièce d'Arthur de Montauban, l'ennemi le plus acharné du jeune prince, signa et scella lui-même un ordre adressé à Olivier de Meel et Robert Roussel, ses geôliers, pour le mettre à mort. Ceux-ci craignant encore d'encourir la responsabilité de leur crime, au lieu de porter leurs mains sur leur prince, l'enfermèrent dans une salle basse au fond d'une tour, et défendirent qu'en lui portât à manger ou à boire. Les cris de ce malheureux furent cependant entendus par une pauvre femme, qui, se glissant chaque nuit dans les fossés du château, réussit à lui faire passer, au travers des grilles, du pain et de l'eau par une sarbacane. L'agonie de Gilles de Bretagne dura six semaines. Les geôliers, n'ayant point découvert les secours qu'il recevait, en conclurent que quelques aides diaboliques soutenaient sa vie. Ils entrèrent enfin le 25 avril 1450 de grand matin dans sa chambre, et, le trouvant endormi, ils essayèrent de l'étrangler avec des serviettes; réveillé en sursaut, le prince put encore se défendre quelque temps avec une flute qu'il trouva sous sa main ; cependant ils réussirent à l'étouffer sous des matelas.
On remarque au village de Bordiers, qui fait partie de cette commune, un souterrain pratiqué dans une colline adossée à la chaine de montagnes qui court parallèlement à la vallée de St-Laurent. On y pénètre en passant par une cave du village, au moyen d'une ouverture circulaire d'une pente très rapide qui conduit à un corridor d'environ 0,78 mètres de large sur 2 mètre, de haut, lequel se divise ensuite en deux branches; dont l'une se dirige vers le sud-est et l'autre vers le couchant. Ces branches conduisent à des espèces de chambres de 4 mètres de long sur 3 mètres de large, qui communiquent entre elles par des corridors formant une sorte de labyrinthe. Au-dessus de la colline où a été creusé ce souterrain, un rocher qui s'avance en forme de promontoire, porte les ruines d'un antique château fort, séparé du reste de la chaine par une coupure profonde qui lui servait de fossé ; c'est dans ce château que le comte Baudouin fut fait prisonnier pendant la croisade de Simon de Montfort.
Ce bourg est grand, assez bien bâti, près de l'Ubaye, et formé de maisons qui entourent une vaste place carrée. A peu de distance, sur une hauteur qui commande le pays, on aperçoit les vestiges d'un vieux château fort, détruit vers 1680. Au-dessous de cette côte existe un lac de forme ovale d'environ 500 mètres de circonférence, dont les eaux sont très abondantes et peuplées de superbes carpes.
Cette ville est bâtie sur une éminence,
fermée de murailles, et possède les restes d'un ancien château
fort appartenant à la famille de Biron. Antoine Nompar de Caumont,
seigneur de Lauzun dans le XIVème siècle, se distingua
par sa fidélité à la France et par son refus de se soumettre
au roi d'Angleterre. La ville était alors une baronnie; elle
fut érigée en comté en 1570, et en duché en 1692.
On remarquait
à Lauzun, auprès de la chapelle du château, un autel votif en
marbre, qui; d'abord élevé dans le temple des dieux tutélaires
de Bordeaux, et ensuite transporté à Tonneins, avait disparu
de cette ville, et fut retrouvé dans le XVIIIème
siècle à Lauzun. Ce marbre est précieux pour l'histoire du Midi
; il porte une inscription que l'on a ainsi expliquée: «
Tutelæ Auguste, lascivosos Cantilus ex.voto locus datus ex decreto
Decurinorum», et qui établit que la ville de Bordeaux a
joui sous les empereurs des privilèges accordés aux colonies
romaines , et qu'elle avait en conséquence des magistrats particuliers.
Le territoire de ce village, qui bornait à l'époque de la conquête romaine la limite des Belges et des Gaulois-Celtes, renferme un camp romain, et est traversé par une voie romaine. Ce passage est comme les Thermopyles de la vallée : les hauteurs qui le défendent dominent tous les environs. Les ducs de Bar avaient à Fains un château fort, converti ensuite en maison de plaisance, laquelle, après avoir été un dépôt de mendicité, a été transformée en maison de détention temporaire pour les vagabonds, et en hospice pour les vieillards ; c'est un établissement vaste et parfaitement tenu.
Vers 1035, pendant les troubles qui accompagnèrent la jeunesse de Guillaume le Bâtard, le baron de Ferrières établit un château, l'un des plus vastes et des plus forts de toute la contrée. Peu après, le comte de Montfort se mit en campagne contre lui : ils eurent un combat si acharné qu'ils périrent tous les deux sur la place avec nombre de leurs amis. Le château avait encore de l'importance au XIVème siècle, dans le temps des guerres de Charles le Mauvais, à la suite desquelles il parait avoir été abandonné. On en voit encore les énormes fossés formant une enceinte qui n'a pas moins de 1,500 mètre de circonférence, et au milieu de laquelle un puits communique avec la rivière par une galerie souterraine.
Ce village est situé au pied du mont Ste Odile ou Hohenbourg, une des montagnes les plus remarquables de l'Alsace, qui forme une longue crête dont le point le plus élevé est appelé le Mennelstein. Du haut de ce rocher la vue s'étend sur la plus grande partie de Sace, sur le Brisgau, le pays de Bade, et n'est bornée que par la Forêt-Noire. Tout ce que la nature offre de grand, de majestueux, d'enchanteur, se déploie aux yeux du spectateur : sur le premier plan sont de sombres forêts de sapins, à travers lesquelles on distingue les ruines antiques de châteaux du moyen âge, des coteaux, couverts de vignes, des prairies de la plus admirable verdure; dans le lointain s'étendent des champs cultivés offrant une immense variété de productions ; on découvre vingt villes, trois cents villages, les eaux argentées du Rhin, la flèche colossale de la cathédrale de Strasbourg; à l'horizon apparaissent les cimes des Alpes,, couvertes de neiges éternelles. Sur la pente de la montagne s'élève le château ruiné de Landsberg, qui date de l'an 1200 ; plus bas on découvre les ruines de l'ancien prieuré de Truttenhausen, fondé en 1181. A quelques pas des rochers de Mennelstein, commence le fameux mur des Païens, qui formait au tour de la montagne de Ste-Odile un camp de 12 km de circuit; il est construit en pierres de taille, d'une dimension inégale, entassées les unes sur les autres sans chaux ni mortier. Le mont Ste-Odile doit son nom à un monastère fondé vers 680 par Athic, duc d'Alsace. Il a été fréquenté de tout temps par un grand nombre de personnes de toutes les classes ; l'immense variété des beautés naturelles qui l'environnent, les restes d'antiquités celtiques et romaines, et les monuments religieux du moyen âge y ont longtemps attiré la foule.
La commune de Flourens, une des plus
riches du département de la Haute-Garonne, possède une fontaine
d'eau minérale, connue sous le nom de Ste-Madeleine, dont les
eaux sourdent près de la grande route de Toulouse à Castres,
dans un petit vallon ; vers le milieu s'élève la belle fontaine
de Ste-Madeleine, à laquelle on arrive par plusieurs avenues
garnies de deux rangées d'arbres.
La source de la Madeleine
a été découverte en 1821 par M. Cany, docteur médecin à Toulouse,
qui en a été nommé médecin inspecteur par le ministre de l'intérieur,
le 31 mai 1823. L'établissement des eaux de Flourens est très
agréablement situé; les malades y respirent un air très-vif
et très-pur, et trouvent autour de la source des promenades
très jolies et très variées.- Actuellement la source n'est plus
exploitée.
St-Amand a été bâti dans le XVème siècle sur l'emplacement où se tenaient les foires d'Orval, ville qui fut brûlé en 1410 par les Anglais, lorsqu'ils assiégeaient le château de Montrond. Le connétable d’Albret fit construire sur ce champ de foire des baraques où se retirèrent les habitants d'Orval, bientôt ces baraques se convertirent en maisons, la population augmenta, et en 1434, St-Amand fut clos de murailles. A l'époque de la Révolution, cette ville changea son nom en celui de Libre-Yal, qu'elle conserva seulement pendant quelques années. Cette ville est régulièrement bâtie, au confluent de la Marmande et du Cher, sur un embranchement du canal de ce nom, à peu de distance des ruines du château de Montrond, fortifié primitivement par le duc de Sully. Ce château, dont il ne reste plus qu'une tour et quelques pans de murs, passait autrefois pour une des plus fortes places du royaume; pendant les troubles de1650, 1651 et 1652, il était occupé par les partisans des princes armés contre l'autorité royale il se rendit en1652 au comte de Palluau après un siège d'un an, et fut démoli. On a formé sur son emplacement une fort jolie promenade d'où l'on jouit d'une vue étendue.
Cette ville est située dans une contrée hérissée de rochers volcaniques au pied de la montagne de Lugues, sur la grande Couze, qui arrose une belle et fertile vallée. C'était autrefois la capitale du duché de Mercœur, les seigneurs de ce nom y possédaient un magnifique château qui a été détruit en 1634 par ordre du cardinal de Richelieu, et dont il reste encore quelques tours.
On remarque aux environs, dans les bois de Trapaut, les restes d'un château entouré de douves que l'on croit du VIIIème siècle. On voit aussi sur son territoire les ruines d'un autre château, connu sous le nom de la Mothe-Tuffaut placé entre deux collines et dominant principalement Chef-Boutonne, Ardilleux et les lieux d’alentour
Cette ville est située sur le canal de
son nom, entre une plaine fertile et un marais tourbeux. Elle
doit son origine à un château fort construit par Herbert de
Furnes, en 1069. Cette ville fut brulée et ses fortifications
rétablies en 1094. Philippe Auguste la prit en 1204; Ferrand
de Flandre s'en empara en 1214. En 1352, Edouard III d'Angleterre
assiégea sans succès cette place, qui lui fut cédée peu de temps
après. Charles V la reprit en 1377 Henri VII, roi d'Angleterre
s'en empara en 1492, et la rendit à Charles VIII moyennant 740
mille écus. Ardres se rendit, en 1522, aux Impériaux unis aux
Autrichiens, qui ne purent s'y maintenir. L'archiduc Albert
d'Autriche prit cette ville par capitulation en 1596,et la rendit
à Henri IV en 1598, en exécution du traité de Vervius.
C'est
dans les environs d'Ardres que François Ier eut une
entrevue avec Henri VIII, roi d'Angleterre, en 1520. Les fêtes
qui se donnèrent à cette occasion furent si magnifiques, que
le lieu où ces deux monarques se réconcilièrent en a conservé
le nom de Camp du Drap d'or, Le maréchal de Fleuranges dans
ses Mémoires, décrit :
« Avoit fait le roi de France,
les plus belles tentes qui furent jamais vues et le plus grand
nombre, et les principales étoient de drap d'or frisé dedans
et dehors, tant chambres que salles et galeries, et tout plein
d'autres draps d'or ras et toiles d'or et d'argent »
Le 30 décembre 1620, Louis XIII, à Calais, ordonne qu'on démolisse
la Citadelle d'Ardres construite par le gouverneur M de Montcavrel.
Celui-ci cherche à voir le Roi à Calais, mais Louis XIII refuse
de lui parler et part le lendemain à Boulogne
Au château d’Ares est un grand réservoir où l'on conserve une immense quantité de poisson qui, dans les temps peu favorables à la pêche, alimente le marché de Bordeaux
Ce bourg est situé sur la rive droite de la Massane, dans une plaine fertile, sur la route de Collioure à 4 k. de la mer. Il était autrefois fortifié, et l'on voit encore quelques restes de ses murailles, démolies en partie par les Français, qui s'en emparèrent en 1642; les habitants ayant forcé la garnison espagnole à se réfugier dans l'église, où ils la tinrent assiégée jusqu'à l'arrivée de l'armée française. Les Espagnols s'emparèrent d'Argelès le 23 mai 1793: le lendemain, les habitants furent désarmés, les décrets de l'Assemblée Nationale furent brûlés, et les habitants furent forcés de prêter serment de fidélité au roi d'Espagne. Les Français reprirent ce bourg, et en chassèrent les Espagnols le 30 septembre de la même année. Ce bourg a reçu en 1840, par ordonnance royale, le nom d'Argelès-sur-Mer
Cette ville dépendait autrefois de la
vicomté de Turenne. Pendant les guerres de la Ligue les habitants
avaient bâti, pour leur défende quatre forts qu'ils furent en
suite contraints de démolir.
Argenta est une ville assez
commerçante, bâtie dans une riante vallée, sur la rive droite
de la Dordogne qu'on y traverse sur un beau pont suspendu, qui
a été livré à la circulation en 1829. Ce pont, d'une longueur
de 100 mètres est remarquable par la beauté comme par la hardiesse
de sa construction. Ses piles sont élevées à la hauteur totale
de 25 m. au dessus de la Dordogne. Il a été élevé aux frais
d'un estimable philanthrope Monsieur, le comte Alexis de Noailles.
Les piles sont à jour, et portées chacune sur quatre voutes
élégantes.
Naix occupe une partie de l'emplacement de l'antique Nasium, opulente cité, dont l'enceinte était jadis considérable, et dont les objets précieux découverts sur ses ruines à différentes époques attestent l'ancienne splendeur. On croit que cette cité fut détruite au milieu du IVème siècle, et remplacée par une ville considérable et bien fortifiée, que Thierry, roi de Bourgogne, prit en 612 sur Théodebert, roi d'Austrasie. Il parait que Nasium embrassait, comme l'ancienne Rome, la plaine et les collines environnantes, et qu'il était défendu au levant par un camp retranché assez vaste pour contenir deux, légions : un temple de Jupiter, des autels dédiés à Junon, à Minerve, .à Mercure, à Lucine, etc., des thermes, un cirque, des colonnes, des statues d'or et de marbre, des aqueducs, tout est tombé, tout a été détruit!... Le gisement des débris, des futs de colonnes, des portiques, presque tous couchés dans la même direction, parait indiquer que cette ville fut détruite par quelque secousse souterraine, et cette opinion est d'autant plus probable que tous les débris qui en restent se trouvent enfouis à une certaine-profondeur.
Allauch passe pour avoir été fondé peu
à près Marseille, sur une hauteur où l'on aperçoit encore une
double enceinte de murailles avec des tours, dont une est assez
bien conservée. Sa situation est on ne peut plus pittoresque
une suite de monticules couronnés de pinèdes s'élèvent par degrés
jusqu'à la colline sur laquelle l'ancien Allauch était bâti
; des tours à demi ruinées des pans de murailles isolées, au-dessus
des quelles domine l'église offrent un point de vue fort agréable.
Au-dessous et sur une roche formant un talus rapide, se trouve
le bourg actuel disposé en amphithéâtre derrière s’élèvent les
pointes des collines ferrugineuses dominées elles mêmes par
la chaine de Gardelabau. Aux environs, dans le bois de Pichaury,
sont les ruines du château de Ners.
Le mistral fait sentir
sa violence à Allauch où en été on n'y boit que de l'eau de
citerne; cependant le climat est sain et tempéré.
Les habitants
sont vifs, laborieux et ont le génie commerçant; les femmes
vont journellement à Marseille vendre leur denrée.
Cette ville, est bâtie sur le revers
méridional d'une montagne élevée, que domine le dôme de Bar
montagne volcanique remarquable par sa belle forme conique,
par sa hauteur et son isolement. Cette belle masse est presque
entièrement composée de laves scorifiées ; au sommet est un
superbe cratère de forme circulaire, de 500 mètres de diamètre
et de 40mètres de profondeur, dont les bords, parfaitement conservés,
offrent une échancrure vers le midi. L'amphithéâtre, formé par
les pentes intérieures autour de cette espèce d'arène, est ombragé
par une belle forêt de hêtres, qui s'étend aussi autour de la
montagne ; le fond est plane et marécageux
.Ce site est admirable
l'idée confuse des embrasements dont il fut le théâtre ajoute
encore à la fraicheur de ses bois, et rend plus délicieux le
calme don ton y jouit.
On remarque à Allègre les restes d'un
ancien château.
L'ancien nom de cette petite ville était
Ancre ; il fut changé après que le fameux Concini, qui en était
le seigneur, fut exécuté par ordre de Louis XIII. La ville est
traversée par un bras de la rivière d'Ancre dont les eaux, réunies
à l'extrémité de la place, se précipitent avec fracas du haut
d'un roc factice, et forment une belle cascade.
En 1752
on a découvert à Albert une magnifique carrière renfermant,
dans un espace de345 mètres de long sur 2 mètres de large, une
voute de pétrifications, composée d'un nombre infini de roseaux
d'argentines de mousse et d'autres plantes marécageuses. Cette
belle carrière attire chaque année un grand nombre de naturalistes.
L'église d'Albert possède une statue de la Vierge fort révérée
dans le département où elle est connue sous le nom de Notre-Dame
Brebière; chaque année les bergers et les bergères des environs,
précédés de plusieurs joueurs de cornemuse, portant de gros
gâteaux sur la tête et sous les bras, viennent offrir leurs
hommages à cette Vierge.
Selon une tradition immémoriale,
un berger qui gardait son troupeau de moutons dans les environs
immédiats d'Albert, constata, un jour, que ses brebis broutaient
toujours au même endroit. Avec sa houlette, il fouilla le sol
et découvrit une statue de la Vierge Marie avec l'enfant Jésus
dans les bras. Cette statue "miraculeuse" prit le nom de Notre-Dame
de Brebières. Une chapelle fut construite sous le vocable de
Notre-Dame des Champs pour abriter la statue. Elle devint le
lieu d'un important pèlerinage qui reçut la visite du roi Saint-Louis
au XIIIème siècle, de Vincent de Paul en 1617 et
de Fénelon… La chapelle vétuste fut démolie en 1728 et la statue
de Notre-Dame de Brebières transférée dans l'église d'Albert.
Pendant la Grande Guerre, le 15 janvier 1915, un obus toucha
le dôme du clocher de la basilique d'Albert soutenant la statue
de la Vierge dorée. Celle-ci s'inclina, mais ne tomba pas. Elle
resta suspendue au-dessus du sol. La légende précise que les
soldats britanniques disaient: « quand la Vierge d' Albert tombera,
la guerre finira ». Ce qui se révéla presque exact. Le 16 avril
1918, un obus atteignit une nouvelle fois la statue qui s'écroula,
cette fois-ci, sur le sol. Les photos représentant la Vierge
penchée furent diffusées par les soldats britanniques et la
presse dans le reste du monde.
Il est situé dans une belle plaine, en général assez mal bâti, mais remarquable par un château environné d'un parc magnifique. L'église paroissiale renferme de belles boiseries, ainsi qu'une chaire en bois de noyer chargée de sculptures d'un beau travail.
Le Mas-d'Agénois (Mas d’Agenais) est une Ville fort ancienne que les troupes de Gontrand pillèrent en 584. Simon de Montfort l'investit en 1242, et fut obligé d'en abandonner le siège. Le duc de la Brosse l'assiégea pour Louis XIII, et ne put parvenir à s'en rendre maitre, en 1615. On y voit une église romane fort curieuse.
Cette ville doit son origine à un monastère
de bénédictins, fondé vers le commencement du XIème
siècle. Elle éprouva de grands désastres pendant les guerres
contre les Anglais. Les guerres religieuses ne lui furent pas
moins funestes ; la ville fut prise et rançonnée en 1569 par
les protestants, qui pendirent les moines , détruisirent les
.monastères et démolirent les quatre tours de l'église des bénédictins.
Dans la guerre causée par les troubles de la Fronde, Mézin prit
le parti du roi, et fit réparer ses fortifications. Le passage
des troupes, lors de la guerre d'Espagne dite de la Succession,
dévasta son territoire; c'est à cette époque que fut, dit-on
, introduite dans le pays la culture du maïs, que les habitants
nomment encore blé d'Espagne,
Mézin n'est pas une ville
bien bâtie quoiqu'elle renferme quelques jolies maisons.
L'église paroissiale, classée au nombre des monuments historiques,
est régulière et d'une architecture fort ancienne.
Moncrabeau était autrefois défendu par
une tour très forte qu'attaquèrent sans succès, en 1587 les
trois fils du marquis de Trans qui perdirent la vie sous ses
murs. Les protestants la prirent et la pillèrent, en 1588. Les
troupes du prince de Condé la rançonnèrent pendant la minorité
de Louis XIV: Ses fortifications furent détruites en 1622.
Ce bourg est fameux dans la Gascogne, par la pierre sur
laquelle on fait assoir le récipiendaire jugé digne d'entrer
dans la confrérie des menteurs, lequel reçoit le droit de mentir
en tous lieux, sans porter préjudice à autre qu'à la vérité.
Monflanquin est une ville ancienne, qui
tomba au pouvoir des Anglais lorsqu'ils se rendirent maitres
de l’Aquitaine. Les Français la prirent en 129.5 : elle se déclara
pour le prince de Condé en 1562; les réformés s'en emparèrent
en 1621.
C'est une ville assez bien bâtie sur une hauteur,
près de la Lède ; la plupart des rues sont étroites, escarpées
et mal percées. Sa situation élevée lui procuré des points de
vue étendus et très pittoresques.
Monheurt était autrefois une ville forte, que Louis XIII assiégea en personne en 1621. Après une vigoureuse résistance, les habitants se virent dans la nécessité de capituler; mais Louis XIII exigea qu'ils se rendissent à discrétion. La vie fut accordée à tous ceux qui étaient dans la ville ; les gentilshommes sortirent avec leur épée, les soldats avec un bâton blanc à la main, et les habitants en chemise et tête nue. ! Ensuite, après avoir mis l'honneur des femmes à couvert, Monheurt fut livré au pillage et brulé; en sorte qu'il ne resta de cette malheureuse ville que ce que les flammes ne purent dévorer.
Cette ville est située sur le penchant, d'une petite colline, dans un riant et fertile territoire. Formée, dans le XIIIème siècle par la réunion de plusieurs hameaux, elle a été bâtie au milieu d'un territoire alors couvert de bois, et que l'on suppose avoir servi de retraite aux druides. On a découvert au lieu dit la Plaigne les fondements d'un vaste édifice qu'on croit avoir été l'un de leurs temples ; cependant, ce qui pourrait porter quelque atteinte à cette opinion c'est que les mêmes ruines renfermaient des vases de marbre,, des anneaux d'or ornés de pierres précieuses, et des médailles de divers empereurs.
Montpezat doit son origine à un château fort que Simon de Montfort détruisit en 1214, et dont les fortifications furent relevées quelque temps après. Les Anglais s'emparèrent de ce château en 1345.
L'origine de cette ville est inconnue; mais les monuments que l'on y voit n'annoncent pas une haute antiquité. L'histoire ne commence à en faire mention que vers la fin du XIIIème siècle ; c'était alors une châtellenie qui dépendait des comtes de Toulouse. En 1214 Simon de Montfort s'empara du château de Montpezat, dont il fit raser les tours et les habitations. Ce château fut rebâti lorsque les troubles qui désolaient les provinces méridionales furent entièrement apaisés ; il n'en reste plus aujourd'hui que quelques vestiges. Montpezat occupe le sommet d'une colline. L'église paroissiale fut autrefois décorée avec gout et possédait des tableaux précieux; on voit encore dans le chœur une longue tapisserie divisée en seize compartiments, qui retrace diverses scènes de la vie de saint Martin. Deux monuments existent aussi dans le chœur de cette église ; ce sont des statues sépulcrales représentant deux évêques.
Fumel est une ville ancienne, qui a joué un rôle important dans les troubles civils qui ont affligé l'Agénois. Rodrigue, partisan espagnol, s'en empara eu 1439. Quelque temps après l'horrible, massacre des protestants par les catholiques de Cahors, en 1561, les habitants de Fumel et des environs égorgèrent le seigneur de Fumel avec des circonstances atroces. Montluc, envoyé par la cour pour, venger ce meurtre; s'empara de la ville, et procéda d'une manière prompte et terrible à la condamnation des coupables ; il fit tirer un diacre à quatre chevaux, rompre vifs pu pendre environ quarante habitants de Fumel ou des environs ; la ville fut démantelée, plusieurs de ses maisons rasées, le clocher de l'église abattu, et les habitants obligés de payer trois cent vingt mille livres.
Llo possède plusieurs sources d'eaux thermales dont la température varie de 26 à 28° R., et une fontaine intermittente. Cette dernière, nommée fontaine de Cayelle, est située sur la montagne de Llo. On observe le flux et le reflux pendant une demi-heure tous les jours ; il est précédé par un bruit souterrain très-distinct. Après le reflux, il ne reste qu'une source peu considérable, tandis que pendant sa durée elle coule par cinq ou six branches. Plusieurs sources d'eaux minérales froides jaillissent aussi à Llo à travers des roches schisteuses
Fougères était le chef-lieu du Fougerais,
canton situé sur les confins du Maine et de là Normandie, et,
divisé en trois territoires: le Désert, le Coglais et le Vandelais.
Les autres, villes du Fougerais étaient Entrain, Entramïum,
et Bazouges, Basilica.La baronnie de Fougères était une
des premières et des plus anciennes de Bretagne, et se trouvait
placée sur le même rang que les anciennes comtés et vicomtes
de la: province; toutes ces terres étaient également des apanages
donnés à des puinés des anciens souverains du pays. Elle donnait
droit à l'un des premiers sièges, parmi les pairs de Bretagne,
aux états de ce duché.
L'origine de cette ville est inconnue,
et se perd, comme tant d'autres, dans la nuit des temps. C'était
jadis une ville très-forte et l'une des clefs de la Bretagne,
avant la réunion de cette province à la couronne. Henri II,
roi d'Angleterre, s'empara de Fougères en 1166, et c'est alors
que fut détruit l'ancien château, à la place duquel Raoul de
Fougères fit construire celui dont on voit encore les restes.
En 1173, le même Henri II s'empara de nouveau de la ville et
du château de Fougères. Jean sans Terre la prit en 1202. Bertrand
du Guesclin, chargé par Charles V de pacifier la Bretagne, entra
en 1372 dans cette province, et se rendit martre de plusieurs
places, du nombre desquelles était Fougères. Dans la nuit du
23 au 24 mars 1448, sous le règne de Charles VII, les Anglais
s'emparèrent de cette ville par surprise, et cet évènement est
remarquable dans notre histoire, parce qu'il devint le signal
d'une guerre dont le résultat fut la reprise de la Normandie
et de toutes les provinces usurpées sur la France. Le 25 juillet
1488, le duc de la Trimouille, commandant de l'armée de Charles
VIII, s'empara de Fougères après neuf jours de siège ; cette
conquête fut le prélude de là bataille de Saint Aubin-du-Cormier
Le 28 mars 1588, le duc de Mercœur, qui tenait encore pour la
Ligue, se rendit, maitre de Fougères, qu'il ne rendit qu'en
1598.
Le château est tout, ce qui reste aujourd'hui des anciennes
fortifications : le magnifique donjon, bâti en 1383 par le connétable
de Clisson, qui en, faisait la principale force, fut démoli
vers 1630. Le territoire de cette ville fut le 13 novembre 1793,
le théâtre d'un combat mémorable entre les républicains et les
Vendéens
Fougères est une ville très agréablement située,
à l'intersection de cinq grandes routes, sur une hauteur qui
lui procure un air sain et un fort bel horizon. Elle est régulièrement
bâtie, les rues en sont larges, bien percées et bordées de maisons
agréables ; mais on n'y trouve aucune place remarquable. Derrière,
l'église, paroissiale est une promenade en terrasse, d’où l'on
jouit d'une vue charmante sur un riant et frais vallon: arrosé
par, le Nançon, petite rivière dont les eaux, aussi vives que
limpides, vivifient une jolie prairie, ombragée de bouquets,
d'arbres, et qui, au bout de 1km, va se perdre dans le Couesnon.
Des pentes sinueuses, les unes adoucies, les autres escarpées,
toutes ombragées et verdoyantes comme le vallon même; des maisons
rustiques, disséminées dans ce joli, paysage, et le château
bâti par Raoul de Fougères, dont les vieux remparts et les gothiques
tours subsistent encore, forment un ensemble agréable et romantique.
Le vallon entoure en grande partie Fougères, et devait en rendre
l'accès difficile pour quiconque arrivait, soit de- Rennes,
soit de St-Malo. Le château était d'une, faible défense pour
la ville, puisque, ne commandant qu'au faubourg, il était commandé
lui-même par la partie haute de la ville, ainsi que par les
éminences environnantes. C'est au, fond du vallon que se réunissent
les routes de Rennes et. de St-Malo, par une descente naguère
très-rapide, suivie d'une montée plus rapide encore. Une forte
levée, exécutée depuis quelques années, franchit aujourd'hui
la gorge, profonde où s'enfonçait l'ancienne route.
Fougères
a éprouvé dans le siècle dernier quatre incendies ; celui de
1751fut le plus désastreux. C'est aujourd’hui l'une des villes
les mieux bâties du département, comme elle en est aussi l'une
des plus industrieuses.
La forêt de Fougères, située au nord
et à 1 km de cette 'ville, renferme trois monuments celtiques
connus sous les noms de Monument de Pierre du Trésor et de Celliers
de Landéan. Le premier est un dolmen assez bien conservé, dont
la table a 5 mètres de long sur 2,66 mètres de large et 1,50
mètres. d'épaisseur, le second est un autre dolmen à moitié
détruit par le grand nombre de fouilles auxquelles son surnom
de Trésor a donné lieu ; le troisième consiste dans une suite
de souterrains voûtés construits en pierres de taille.
Vers 1035, pendant les troubles qui accompagnèrent la jeunesse de Guillaume le Bâtard, le baron de Ferrières établit un château, l'un des plus vastes et des plus forts de toute la centrée. Peu après, le comte de Montfort se mit en campagne contre lui : ils eurent un combat si acharné qu'ils périrent tous les deux sur la place avec nombre de leurs amis. Le château avait encore de l'importance au XIVème siècle, dans le temps des guerres de Charles le Mauvais, à la suite desquelles il parait avoir été abandonné. On en voit encore les énormes fossés formant une enceinte qui n'a pas moins de 1 500 mètres de circonférence, et au milieu de laquelle un puits communique avec la rivière par une galerie souterraine .
Cette ville doit son origine à une chapelle érigée à une époque fort reculée sous le nom de Bethléem, qui a donné naissance à une des plus anciennes abbayes du royaume. Ses premiers habitants furent les entrepreneurs des forges, et leurs forgerons qui firent bâtir quelques maisons pour la réception des pèlerins qui accouraient de toutes parts visiter l'église de Notre-Dame-de-Bethléem, en l'abbaye de Ferrières. Le nombre des maisons s'étant accru, les propriétaires se firent fermer, de murailles et fossés : ainsi se forma une ville qui, avec le temps, fut fortifiée de remparts et de bastions. Mais presque dès sa naissance elle fut ruinée par Théodoric, roi d'Orléans, lequel, à la persuasion de Brunehaut, fit la guerre au roi Clotaire, son cousin. Théodoric assiégea et prit Ferrières, qu'il- démolit après en avoir massacré les habitants: Il conduisit ensuite ses troupes vers Sens, où l'armée de Clotaire s'était arrêtée sur les bords de l'Yonne, et lui livra bataille. La quantité dés morts fut si grande que le cours de cette rivière fut obstrué par la multitude des corps qui y furent jetés ; cet évènement se passa en 599, suivant quelques-uns de nos historiens ; d'autres le placent en 607.Dagobert II fit rétablir Ferrières, qui fut encore dévasté en 1426, par les Anglais qui assiégeaient Montargis ; ils prirent Ferrières, et y tinrent garnison quelque temps, mais ils en furent chassés par le comte de la Marche ; en se retirant, ils mirent le feu à la ville, et sortirent par le champ St-Mace, où ils furent mis à mort au nombre de deux mille; le reste se rendit à rançon. Ferrières, à moitié démolie et dont les murs avaient été détruits,' resta ainsi sans clôture jusqu'aux dernières années du règne de François Ier, temps auquel les bourgeois de Ferrières, les abbés et religieux, obtinrent permission de ce prince de relever leurs murailles et de se fortifier de fossés. —Le prince de Condé prit cette ville d'assaut le 13 février 1568, et l'abandonna au pillage de ses troupes. L'année suivante, le 15 aout, elle fut prise de nouveau par escalade, par une troupe de religionnaires qui achevèrent la ruine de ses malheureux, habitants ; elle ne s'est jamais complètement relevée depuis cette époque. Son enceinte, qui était fort étendue, comprenait trois faubourgs ; son marché était un des plus considérables pour les grains. L'abbaye de Ferrières possédait une école qui a été longtemps célèbre ; elle florissait particulièrement sur la fin du VIII et dans le IXème siècle. Elle a fourni à l'Église des prélats et des savants illustres. On y venait de toutes les Gaules, de l'Angleterre' et de l'Allemagne, pour s'y former à la vie cénobitique, et s'instruire des sciences divines et humaines.
Celle ville remplace une ancienne ville
détruite et submergée par les eaux du Rhin. Eu 1444, les Armagnacs
tentèrent de s'en emparer, mais elle fut sauvée par les troupes
de Strasbourg. La ville de Rhinau fut brûlée en 1610 par l'électeur
palatin, le marquis de Brandebourg et le duc de Wurtemberg.
Le fort de Rhinau fut rasé conformément au traité de Munster.
La ville actuelle est souvent inondée par le Rhin qui cause
de grands dégâts dans la banlieue de cette commune.
La montagne de la Sainte Baume doit son
nom à une grotte célèbre dans l'histoire de l'Église et dans
les annales de la Provence, où l'on prétend que la Madeleine
de l'Évangile avait établi sa retraite pendant les trente dernières
années de sa vie. Cette grotte a été pratiquée dans un énorme
rocher de nature calcaire, escarpé sur ses deux faces, qui domine
une vaste forêt-: elle a environ 20 m. de long sur 6 m. de hauteur,
et une largeur moyenne de 25 m. ; une source d'eau jaillit à
peu de distance. Ceux qui admettent le séjour de la Madeleine
dans la grotte de la Ste-Baume, assurent que saint Maximin fut
le seul mortel instruit du lieu où vivait la sainte, que ce
fut lui qui l'assista dans ses derniers moments, et qui lui
fit ériger une chapelle à l'endroit même où elle avait rendu
le dernier soupir. Les largesses des comtes de Provence et de
François Ier contribuèrent aux embellissements de cette chapelle,
près de laquelle on construisit un couvent pour les religieux
des différents ordres qui s'y sont succédé jusqu'aujourd'hui.
Parmi les personnages qui ont visité la Ste-Baume, on cite saint
Louis, Jean II, Charles VI, Louis XI, Henri II, Charles IX,
Henri IV, Louis XIII et Louis XIV.
A 80 mètres au-dessus
du niveau de la grotte, et à 1 000 mètres au-dessus du niveau
de la mer, on voit les ruines d'une petite chapelle, qui a reçu
le nom de St-Pilon ; ce n'est qu'avec beaucoup de peine qu'on
parvient à la cime de ce rocher, d'où la vue s'étend jusqu'à
la mer. Le ST-Pilon semble être le centre d'un superbe panorama,
dans lequel se dessinent, sous le ciel le plus brillant, dans
l'atmosphère la plus pure, aux regards du voyageur, tournant
sur, soi-même, la Provence avec ses côtes et ses montagnes,
ses rivières et ses torrents, ses monuments et ses souvenirs,
ses rochers arides où croissaient jadis de belles forêts, ses
coteaux et ses vallées où la main des hommes laborieux qui les
habitent fait fleurir une agriculture, digne d'attention et
d'encouragement. Rien de plus magnifique que le spectacle qu'on
découvre autour de soi, c'est-à-dire à une hauteur de plus de
1 000 mètres. au-dessus du niveau de la mer, le territoire de
Marseille, l'étang de Berre, la Crau, le cours du Rhône et les
montagnes du Languedoc, à l'ouest; au sud, un immense horizon
de mer, sur lequel se dessinent l'ile Verte et le bec de l'Aigle,
l'emplacement de l'antique Taurentum, près de la Ciotat, le
cap qui couvre Toulon de ce côté, la rade d'Hyères, et au loin
les montagnes de la Corse ; tandis qu'à ses pieds on voit se
déployer la route de Toulon à Marseille, à travers les territoires
de Cuges, du Bausset, de la Cadière, etc. : sur cette ligne,
à la montagne de Coudon, près de Toulon, viennent se rattacher
les chaînes des Maures, sur lesquelles on distingue si bien
la chapelle de Notre-Dame de Grâce, près de Pignans ; et plus
haut, les montagnes sous-alpines qui commencent à Bargemont,
et qui, par un amphithéâtre dans lequel on remarque Lachen,
Cheyron et le col de Tende, vont se terminer au mont Viso et
aux hautes Alpes, en dessinant la vallée où coule, le Var ;
au nord enfin, une autre chaine des basses Alpes, liée à la
Ste-Victoire et au Luberon, au pied duquel un brouillard indique
le cours de la Durance, conduit jusqu'à la montagne de Lure
et au -mont Ventoux, toujours couronné de neige; une vue bonne
et exercée distingue les lieux où Pétrarque soupirait pour la
belle Laure des vers dont le charme est venu jusqu'à nous.
Cette ville est très ancienne. Quelques
historiens font remonter sa fondation à l'époque de la conquête
des Gaules par les Romains ; d'autres prétendent qu'elle doit
son origine à une abbaye de femmes, fondée en 664 par un baron
cauchois nommé Vaningue et détruite par les Normands en 881.
Sur les ruines de ce monastère, Richard Ier, duc
de Normandie, fonda en 988, sous le nom de la Trinité, une célèbre
abbaye d'hommes qui a subsisté jusque vers la fin du XVIIIème
siècle. Cette abbaye parvint à un degré de puissance et de splendeur
qu'aucune autre n'a peut-être surpassé en France. Elle fut successivement
augmentée, ornée; enrichie par la plupart des ducs normands,
qui faisaient leur résidence à Fécamp, dans un palais ducal
depuis longtemps détruit. L'église de l'abbaye de Fécamp a seule
été conservée. On y descend par douze degrés. C'est un magnifique
édifice religieux, qui a été classé récemment au nombre des
monuments historiques. Le vaisseau est vaste et fort bien éclairé
; le chœur, revêtu et pavé en marbre, et de la plus grande richesse.
Le jubé, morceau d’une rare élégance, a été détruit au commencement
de ce siècle. L'abbaye contenait une riche bibliothèque, collection
d'ouvrages de science dans tous les genres, augmentée avec la
succession des siècles : elle possédait aussi un grand nombre
de manuscrits. La bibliothèque de Rouen a hérité en grande partie
de ces richesses littéraires.
On sait qu'après son abdication
du trône de Pologne le roi Casimir vint dans l'enceinte religieuse
de cette abbaye oublier ses grandeurs passées, et échanger la
couronne Sarmate contre la tonsure monastique.
Quand la Neustrie
fut devenue le domaine des hommes du Nord, Guillaume Longue-Épée
bâtit ou releva le château de Fécamp, et se fortifia dans cette
place qui commençait à avoir quelque importance. Les fortifications,
de Fécamp sont aujourd'hui détruites, et il ne reste, plus que
de légers vestiges de l'ancienne forteresse qui rappelle une
des actions les plus intrépides dont l'histoire de France fasse
mention.
A l'époque désastreuse où le fanatisme,
armant des Français contre des Français, faisait couler, au
nom de Dieu, les flots du sang d'un grand peuple, instrument
aveugle de la haine et de l'ambition des chefs de parti, le
château de Fécamp était au pouvoir de la Ligue, un homme courageux,
nommé Bois-Rosé, conçut le projet de le reprendre. Ce château
était situé sur un rocher coupé à pic, et élevé de 200 m. au-dessus
du niveau de la mer, qui toute l'année en baignait la base à
l'exception de trois ou quatre jours: Bois-Rosé avait des intelligences
dans la place ; à la faveur d'une nuit obscure, suivi de 50
hommes déterminés, il s'embarque dans deux chaloupes et aborde
au pied-du rocher, dans un de ces moments rares où la mer laisse
à sec quelques toisés de grève; Il apportait avec lui un gros
câble égal en longueur à l'élévation du rocher, garni de distance
en distance d'échelons de bois assujettis dans les nœuds du
câble. Au signal convenu, un soldat lui jette un cordeau, Bois-Rosé
y attache le câble qui est retiré et lié fortement à l'embrasure
d'une pièce de canon. Cette périlleuse échelle bien affermie,
Bois-Rosé fait mettre les armes en bandoulière à ses cinquante
hommes, place à la tête de la colonne ses deux sergents, dont
il connaissait la résolution. On monte, tout défile, et lui
se réserve pour le dernier, afin d'être sûr d'arriver au sommet
accompagné de tout son monde. Tandis que l'on escalade, la mer
monte : les chaloupes sont emportées par le flot; déjà dix pieds
d'eau baignaient le rocher, et Bois-Rosé et les siens n'étaient
encore parvenus qu'à moitié du câble : toute retraite est fermée.
Il faut en convenir, l'homme le plus intrépide ne se figure
pas sans frémir la situation de ces cinquante hommes accrochés
et suspendus les uns au-dessus des autres, au milieu du sifflement
des vents, du bruit aigu des vagues qu'ils entendaient gronder
sous leurs pieds, et désespérant presque de pouvoir atteindre
le haut du roc. Tout allait bien cependant. La nuit, le silence
et le courage les couvraient, quand tout à coup aux deux tiers
de la course la colonne s'arrête. De bouche en bouche on apprend
à Bois-Rosé inquiet, que le cœur manque au sergent qui conduit
la colonne, et qu'il refuse d'avancer. Alors cet homme intrépide
prend un parti terrible, mais nécessaire ; craignant que l'aurore:
ne vînt les surprendre et lui arracher la victoire, il prévint
les soldats qui le précèdent de se tenir ferme, grimpe par-dessus
les cinquante hommes, arrive enfin au sergent, et le menace
de le poignarder s'il n'avance pas. Le sergent, revenu à lui,
obéit. On se remet en marche ; tous atteignent enfin le rempart.
La prise rapide du château fut la récompense d'une courageuse
témérité, dont l'histoire offre bien peu d'exemples.
On voit
encore les ruines de ce fort, sur l'une des collines qui dominent
la ville.
Fécamp est avantageusement situé, sur le bord de
la mer, à l'embouchure de la rivière de son nom. L'abord en
est triste, cette ville étant comme enterrée dans une vallée
longue, étroite et sinueuse, que forment deux rangs de collines
escarpées, nues et incultes. Elle ne forme pour ainsi dire qu'une
seule rue qui a près de 3 k. de long, depuis l'église jusqu'au
port, séparé de la mer par un port, et défendu par deux jetées
eu pierre. Ce port est un des meilleurs de la côte ; il s'étend
sur une superficie de 84,000 m, entre l'Océan et la retenue
d'eau destinée à en débarrasser, par le moyen de deux-belles
écluses, du galet et des vases que la marée y apporte chaque
jour. Les vaisseaux d'un fort tonnage peuvent y entrer en tout
temps. La rade de Fécamp n'est pas moins recommandable; elle
passe généralement pour une des plus sûres de la côte le fond,
mêlé de sable et de gravier, en est d'une excellente tenue.
Le petit village de Shleithal en Outre Forêt à la particularité d’être construit de part et d’autre de la route départementale RD 244, il ne mesure pas moins de 3,5 Kilomètres et détient ainsi le record d’être « le plus long village d’Alsace »
Ce bourg, appartenant à la communauté urbaine de Strasbourg à la particularité d’offrir à ses visiteurs des bancs reposoirs. Construit en grès des Vosges ces portiques, situés au bord des chemins, permettaient au paysan fatigué de se décharger du fardeau, qui portait sur sa tête, en le faisant glissée sur la partie supérieur du banc, afin de se pouvoir se reposer sur la basse. Elevés entre 1811 et 1854, par l’état impérial, ils furent élevés en l’honneur de « l’Aiglon », et également pour rendre hommage à l’Impératrice Eugénie, l’épouse de l’empereur Napoléon III.
Situé dans les Hautes Vosges Alsaciennes, cette bourgade dont le château occupe une place particulière dans l’histoire de l’Alsace, à la particularité d’offrir aux regards de curieuses enseignes sculptées au-dessus du porche d’entrée de certaines demeures et figurant l’activité commerciale du lieu. De l’étal du boucher à l’atelier du maréchal ferrant, de l’auberge du Bœuf Rouge au drapier, les différentes corporations de métiers sont représentées et date des XVIIIème et XIXème siècles
Son nom provient d’une ancienne commanderie
des templiers installée sur les terres offertes aux Templiers
par les seigneurs de Montpezat aux environs du XIIème siècle,
et elle est placée sous le patronage de Sainte Marie de Breuil.
Le premier commandeur connu s’appelait Guillaume de Cantemerle
entre 1267 et 1378.
Après la dissolution de l’ordre du Temple,
sous le règne de Philippe le Bel, en 1307 la commanderie de
Breuil est mise sous séquestre et les templiers sont incarcérés.
En 1312, les biens des templiers sont remis à l’Ordre des
Hospitaliers et la commanderie de Breuil qui n’a plus de commandeur
propre est placée sous les ordres de la commanderie de Sauvagnas,
proche d’Agen. Peu après le roi d’Angleterre signe un traité
de paréage pour la création d’une Baside au Breuil.
Au début
du XIVème siècle les sources de conflits entre le roi de France
et le roi d’Angleterre, qui est également duc d4aquitaine vont
en s’aggravant. La guerre dite « de Saint Sardos », bastide
très proche est assiégée dès sa fondation et un des premières
prémices de la « Guerre de Cent Ans ». La situation de la commanderie
de Breuil, située au cœur de l’Agenais est disputée entre les
deux monarques et voisine de l’un des plus remuants partisans
du roi d’Angleterre, le seigneur de Montpezat est incendiée
au début de la guerre. Destruction contemporaine de la campagne
du comte Deby qui reprend d’assaut les villes de Montpezat et
de Castelmoron.
Après la « guerre de Cent ans et une fois
la paix revenue, le territoire de la commanderie doit être repeuplé.
En 1470, la commanderie de Breuil est détachée de Sauvagnas,
avec les communes de Saint Sulpice de Rivalède, Saint Jean de
Lerne, Saint Caprais de Montflanquin et de Dominipech pour être
confié à Bertrand Gros. En 1475 ce dernier signe un contrat
de paréage avec son voisin le seigneur de Montpeza afin d’établir
clairement les droits de chacun. A partir de 1480, il entreprend
la reconstruction et l’agrandissement du bâtiment de la commanderie.
En 1508, la commanderie de Breuil est rattachée à la commanderie
de la Cavalerie (Gers) sous la direction d de Bernard d’Esparbère.
Entre 1510 et 1535, son successeur Robert Pagéa, poursuit l’extension
du bâtiment de la commanderie de Breuil. La construction du
fort villageois, appuyé contre le flanc sud de la commanderie
est alors achevée.
La commanderie de Breuil ne semble pas
être affectée par les guerres de religion. En 1630, les fossés
sont comblés. Durant la Fronde, en 1652, le gouverneur de Clairac,
Jean-François de Labat, chevalier de l’ordre de Malte occupe
la commanderie est y place une garnison au service du roi. En
1655, la commanderie, détachée de La Cavalerie retrouve son
autonomie, mais son commandeur réside à Toulouse et la cité
est gérée par un régisseur et les villageois occupent les bâtiments
de la commanderie.
En 1790, la commanderie devient bien nationale
et les tours sont abaissées, les basons ont martelés et la commanderie
est finalement vendue et sont rachetés par la mairie en 1950
qui y installe un restaurant et des logements pour des scolaires
de la base de plein air du Temple sur Lot.
Note : Le nom d’Alès est attesté sous
la forme Alesto (sans date) à l'époque mérovingienne, ensuite
sous la forme latinisée Alestum en 1120, puis Alest en 1190
et 1344, Alez ou Allès en 1435, Alais à partir de 1694. En 1926,
la graphie du nom de la ville est fixée. Sous l'impulsion du
professeur Artigues, Alais devient donc Alès.
Alès
n'était qu'un pauvre bourg au commencement du XIIème
siècle, Elle reçut pourtant, dans ce siècle, la visite de deux
papes, Gélase II et Alexandre III. Son histoire particulière
n’offre pendant longtemps que peu d'intérêt ; ce sont des querelles
continuelles entre ses seigneurs dont nous avons parlé dans
l'histoire du département. Au XIVème siècle, elle
avait acquis de l’importance, elle était industrieuse et peuplée.
Le duc de Berry y tint, en 1382, les états de la sénéchaussée
de Bancaire. Les calvinistes dominèrent dans Alès au commencement
des guerres de religion. Ils en furent chassés en 1542 et n'y
rentrèrent qu'en 1575.
Le moment le plus important de l'histoire
politique d'Alès, c'est en 1620, lorsque cette ville s'associa
à la révolte des protestants. Les églises y furent pillées et
réduites en cendres, le drapeau de l'insurrection ouvertement
levé. Louis XIII, accompagné du cardinal de Richelieu, vint
assiéger la place et s'en rendit maitre. Alors fut signée la
paix, dite d'Alès, qui rendit au royaume un calme momentané,
mais les murs de la ville furent détruits. En 1632, le baron
d'Alès, neveu de Montmorency, s'étant laissé entrainer dans
la révolte de son oncle, le château, à son tour, fut démoli.
Un évêché fut érigé à Alès en 1692. La
ville jouissait dès lors d'une prospérité industrielle qui n'a
pas diminué.
Elle excellait dans la fabrication des soies.
Sur son territoire il existait des mines de fer et de houille
grâce auxquelles Alès pris une grande importance. Elle possédait
de belles forges et fonderies, notamment celles de Tamaris ;
l'ouvraison de la soie y occupait environ vingt filatures ;
on y voyait des verreries et des fabriques de couperose ; il
s'y ait fait, en outre, un commerce considérable de soies grèges
et de cocons.
On remarque à Alès une belle église gothique
et une agréable promenade au pied du rempart de la citadelle
que Louis XIV y avait fait élever.
Situé dans le département des Yvelines, Chevreuse est une charmante bourgade, qui dès le Moyen-Âge voue toute ses activités vers le tannage des peaux. Les eaux de l’Yvette ayant des qualités spécifiques et ses abords sont aménagée pour l’implantation de cette industrie. Dominé par la masse imposante du château de la Madelaine, l’une des place fortes la plus imposante de cette contré. Au Xème siècle, un seigneur de Chevreuse soutint plusieurs guerres contre Louis le Gros et le comte de Montfort l'Amaury. Au XIème siècle, Guy Ier, seigneur de Chevreuse, commence l'édification d'un château fort qui domine le village, le château de la Madeleine. On lui doit sans doute le donjon construit de 1030 à 1090 qui, à l'époque, était entouré d'une palissade de bois. Les murailles n'apparaîtront qu'au XIIème siècle probablement vers 1146. Le village grossit. On y pratique la draperie, puis la tannerie. Le village sera par la suite protégé par une enceinte
Malemort, sur la rive droite de la Corrèze,
à 4 kilomètres à l'est de Brive, n'est plus cette place forte
redoutable dont les seigneurs inquiétèrent si souvent les paisibles
bourgeois de Brive.
Au-dessus du bourg, sur la colline,
on voit quelques ruines de l'ancien château on en distingue
aussi l'enceinte, au-dessous de laquelle régnaient de vastes
souterrains. Le château fut détruit en 1415 par les habitants
de Brive, qui en chassèrent les Anglais. Il fut plus tard remplacé
par celui de Bréniges, dont une partie existe encore au bas
de la colline. La baronnie de Malemort fut vendue par les vicomtes
de Turenne à la maison de Noailles qui l'a possédée jusqu'en
1793.
Le château de Malemort portait autrefois le nom de
Beaufort ; pendant les guerres du XVème siècle, il
servit de retraite aux Brabançons, aventuriers introduits en
France pendant la guerre contre les Anglais, qui pillaient et
ravageaient tout le pays. Les seigneurs limousins prirent les
armes, assaillirent les brigands dans leur repaire et en tuèrent
plus de deux mille. Depuis ce temps, le château de Beaufort
porta le nom de Malemort
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