Montcaret, Mons carretum ou Mont des carrefours,
est situé au carrefour de plusieurs voies romaines reliant Lyon (Lugdunum),
Bordeaux (Burdigalia), Cahors (Divona) et Périgueux (Vesona). Au Ier
siècle apr. J.-C. est bâtie une villa gallo-romaine détruite vers 275
par les Alamans. Reconstruite au siècle suivant, elle est dévastée par
les Vandales au début du Vème siècle. Un prieuré bénédictin
se serait établi sur les lieux à l'époque mérovingienne. Les moines
y édifient une église au XIème siècle, réutilisant notamment
des chapiteaux gallo-romains.
La première mention écrite connue du
lieu remonte en l'an 1081 sous la forme latine Mons Caretus.
Le culte
protestant établi dès 1541 dans la région de Sainte-Foy-la-Grande s’est
profondément enraciné à Montcaret.
Lors des rébellions huguenotes,
après huit jours de siège, la ville et le château de Montravel sont
pris le 22 février 1622 par les troupes royales commandées par Charles,
duc d'Elbeuf. La ville est brûlée, les femmes violées, les hommes tués.
En 1685, au moment de la révocation de l'Édit de Nantes, les registres
attestent du fait que 80 % des habitants sont réformés. Le culte continue
de façon clandestine sans discontinuité malgré plusieurs passages de
troupes royales armées (1685 et 1757).
Dès 1750, la paroisse de Montcaret
est mentionnée par le colloque des églises du Bas-Agenais. Une grange
aménagée en temple est détruite sur ordre du roi en 1770. Le culte est
rétabli légalement le 8 avril 1802.
En avril 1827, 163 souscripteurs
financent la construction du temple actuel pour un montant de 4 975
francs-or. La population protestante de la commune est estimée à environ
un millier de personnes en 1840.
C'est également en 1827 que, lors
du creusement d'un lavoir, une mosaïque de la villa gallo-romaine est
mise au jour.
C’est à la construction du fort et des remparts
à partir de 1687 que la ville de Saint Hippolyte doit son nom. Ville
ouverte jusqu’à cette date, elle devient close par la volonté de Louis
XIV non pour protéger les cigalois mais de surveiller les protestant,
dont la religion est interdite depuis 1685.
Le fort de Saint Hippolyte
est l’un des trois forts, avec ceux d’Ales et de Nîmes, conçus par l’ingénieur
François Ferry (1649-1701). Ils seront parfaitement inutiles pendant
la révolte des Camisards, partisans protestants (1702-1705). Ils servent
surtout de prison.
Il ne reste rien des fossés et des murs d’enceintes
de la citadelle, seuls les bâtiments qui entourent la cour intérieure,
ornée d’une fontaine sont présent. Au-dessus de l’entrée était le logement
du gouverneur, en face habitaient les officiers, au Nord était logé
la troupe et sur le quatrième côté se trouve la chapelle, partie essentiel
de ce dispositif militaro-religieux.
Désaffecté à la Révolution,
il est vendu à la ville en 1808 et est voué à la démolition. Les bâtiments
centraux sont affectés un temps à la Gendarmerie. En 1947 s’installe
l’entreprise Jalatte, leader mondiale de la chaussure de sécurité.
Citadelle, prison, caserne, entreprise, l’histoire de ces bâtiments
est intimement liée à celle de la ville à laquelle ils ont donné leur
nom.
Le voyageur qui suit la route nationale n° 104,
de Privas au Pouzin, rencontre à sa gauche, à la hauteur du pittoresque
village de Coux, le hameau de Salières, où le torrent descendu du col
de la Vialette vient déboucher dans la rivière d'Ouvèze. Il suffit de
remonter pendant quelques minutes le chemin ou le sentier qui borde
ce torrent pour atteindre le hameau de la Jobernie et découvrir, un
peu plus haut, la falaise de grès qui se creuse de huit cavernes, tandis
que trois autres grottes, plus basses et moins profondes que les précédentes,
se dissimulent de part et d'autre, et tout au fond, du ravin.
Pendant
les jours sombres de la guerre de Cent Ans, où les bandes de routiers
et de brigands parcouraient sans répit la campagne et razziaient les
troupeaux, les paysans des mas et des fermes isolées de ce versant méridional
du massif de Gruas ont bien pu abriter leur bétail, gros et menu, dans
ces profondes cavernes. Les documents sont muets sur ce point. Quoi
qu'il en soit de l'ancienneté de l’aménagement et du genre d'affectation
des souterrains de la Jobernie, on peut conjecturer que, même fortifiées
au quatorzième siècle, elles ont plutôt servi de refuge momentané que
de demeure permanente. Passé le danger, le campagnard aimait mieux le
plein air du mas et de la grange que l'atmosphère raréfiée et fumeuse
des sombres cavernes.
Au lendemain de la guerre de Cent ans, la
paroisse de Lubilhac, qui faisait partie du mandement seigneurial de
Saint-Alban, comprenait, entre autres mas, — nous disons aujourd'hui
hameaux, — le mas de Salières, le mas de la Charrière, le mas de la
Grange, le mas de la Gibernie (déformée en Jobernie, Joubernie ou Jaubernie),
le mas de la Baume. Ces diverses mentions topographiques figurent dans
l'estime cadastrale de l'année. A la veille de la Révolution, la carte
de Cassini imprimera les Beaumes, au pluriel, au lieu de la Baume, au
singulier.
En 1464, la Baume dite du Pontelh, avec ses dépendances,
appartenait à François Traverse, qui, avec sa famille et ses 24 ovins
ou caprins, habitait au mas de la Gibernie. Les mandataires du fisc,
constatant que cette Baume ne rapportait rien, ne lui donnèrent aucune
estimation. La Baume du Pontelh n'était donc pas habitée en 1464. Voici
maintenant un habitant même du mas de la Baume ; mais l'estimateur ne
nous dit pas si la maison d'habitation de la famille Claude Regard,
évaluée à douze livres, était construite dans une grotte. Le cheptel
de Regard comprenait 25 ovins ou caprins, trois porcs et une ânesse.
Il est probable que c'est la caverne principale, celle du Nord, à laquelle
le capitaine Chareton affecte le n° 1 dans la description de la Revue
du Vivarais (t. XVI, année 1908, p. 203), qui a donné son nom au mas
de la Baume. On peut supposer que, de toutes les excavations supérieures,
c'était la plus ancienne et que c'était elle qui probablement appartenait
en 1464 à la famille Regard. Simples agriculteurs et vignerons à la
fin du quinzième siècle, les Regard se fixeront ensuite bourgeoisement
à Privas, où nous les trouverons marchands de soie faisant fabriquer
à la veille de la Révolution.
La caverne principale, qui est d'accès
plus facile que les autres, est précédée d'une petite cour, où l'on
entre par un portail en plein cintre. La façade de l'habitation est
construite en grand et moyen appareil. La porte d'entrée surmontée de
l'arc en accolade et d'un écusson de style Renaissance, les moulures
de la fenêtre à meneau horizontal, celles de la lucarne qui la surmonte,
les pilastres cannelés de la cheminée intérieure ne nous autorisent
pas à voir dans cet édifice une construction du moyen âge.
Il faut
noter au surplus que la maçonnerie de la partie supérieure de la façade,
où furent aménagées deux bretèches en encorbellement pour la défense
du lieu, est bien moins soignée que celle de la partie basse. L'appareil
en est plus petit et plus grossièrement taillé. On a l'impression que
la demeure rupestre a été aménagée en maison forte tout à fait hâtivement,
sous la menace d'un danger présent et proche.
Il semble que l'explosion
de la première guerre civile en 1562 a déterminé le principal agriculteur
du mas de la Baume à se créer une demeure sous roche. Les deux caves
voûtées, où l'on descend par une porte basse, furent sans doute prévues
pour recevoir le bétail et le troupeau du mas. Jusqu'en 1567, le pays
est demeuré calme et la construction a pu se faire dans les conditions
normales de soin et de lenteur qu'exigent les travaux de maçonnerie.
Mais à partir de la deuxième guerre civile, la ville de Privas, où se
tiennent les Etats protestants du Vivarais de novembre 1567, devient
une sorte de quartier général de la résistance huguenote, un centre
de rebelles irréductibles. Dès lors, tout le pays de Boutières s'organise
pour la défense : la moindre ferme se hérisse de créneaux, de tourelles
d'angle, de bretèches, que les documents contemporains qualifient de
guérites. En 1581, les maisons fortes pullulent. La grotte principale
a donc bien pu être fortifiée dans le troisième ou le quatrième quart
du seizième siècle.
Le mur de fermeture de la troisième caverne
est construit en moyen appareil sur une arcature en plein cintre, que
flanque, suivant d'ailleurs la disposition générale de défense des onze
cavernes, une bretèche percée de trous ronds pour arquebuses et mousquets.
Ici, le portail plein cintre était très probablement relié par un chemin
couvert à une barbacane en forme de tour ronde, hâtivement construite
en blocage et presque entièrement ruinée aujourd'hui.
Dans la façade
de la quatrième caverne, la porte-fenêtre qui servait d'entrée ne permettait
l'accès de l'intérieur que par le recours d'une échelle que les défenseurs
s'empressaient de retirer derrière eux.
Le souvenir de ce séjour
prolongé dans les souterrains obscurs et enfumés de la montagne cévenole
est encore vivant dans la tradition locale du pays de Privas. Si quelqu'un
a les yeux rouges, c'est, dit-on, parce que ses ancêtres, huguenots
irréductibles et inconvertibles, ont dû séjourner longtemps, comme les
chauves-souris, dans l'obscurité profonde des cavernes ou des bois.
Cette trop courte histoire et cette brève description de ces fortins,
témoins encore debout d'un passé tragique et profondément émouvant,
mettent en suffisante lumière la valeur documentaire et suggestive du
site rupestre de la Jobernie. En hiver, quand le feuillage des chênes
rouvres a pris sa teinte de rouille et que les plaques de neige marbrent
par endroits les abords des cavernes, tandis que la burle souffle en
tempête, le paysage revêt un aspect de sauvage mélancolie et les souvenirs
poignants de la tribulation semblent revivre dans la tristesse hivernale
du tableau et dans l'infinie solitude des pierres noircies.
Blottis
comme des nids d'hirondelles apeurées dans les creux de la falaise et
faisant corps pour ainsi dire avec elle, les fortins s'harmonisent admirablement
avec le cadre sévère qui les entoure. L'ensemble du paysage est mieux
qu'une planche d'archéologie et qu'un tableau d'histoire. C'est un état
d'âme et d'âme persécutée.
La deuxième caverne, qui était une dépendance
de la première, était munie d'un four dont on voit encore les traces.
Elle n'était défendue que par des meurtrières.
Si les grottes de
la Jaubernie ont longtemps été occupées comme abris temporaires, c’est
surtout à la fin du XVIème> siècle et au début du XVIIe siècle,
pendant et au lendemain du siège de Privas (1629), qu’elles ont été
aménagées. Sur les 8 grottes, quatre sont accrochées au flanc de la
falaise. Les autres se trouvent au bord du ruisseau mais ne sont plus
accessibles. Aujourd’hui propriétés privées, l’architecture des grottes
mêle des caractéristiques domestiques et défensives (meurtrières et
bretèche). La plus grande présente une porte en accolade surmontée d’un
écusson. La fenêtre et les vestiges d’une grande cheminée sont de style
Renaissance. Les grottes de la Jaubernie ont servi de lieu de retraite
et d’habitations provisoires pendant les guerres de religions aux XVIIème>
et XVIIIème> siècles. C’est à ce titre qu’elles sont devenues
l’un des symboles des luttes religieuses qui ont ravagé la région.
Niché dans le Vaucluse, au pied du majestueux
Mont Ventoux, Brantes est un écrin de pierre où le temps semble suspendu.
Ce petit village perché, aux édifices remarquables et aux ateliers d’artisans
passionnés, séduit les amateurs d’authenticité et de patrimoine préservé.
Avec à peine une centaine d’habitants, Brantes se love à 600 mètres
d’altitude, à la lisière de la Drôme provençale. Son atmosphère enchanteresse
rappelle les décors de crèche, sublimée par les vestiges de son château
médiéval qui dominent la vallée
. L’histoire de Brantes est aussi
riche que ses paysages. Mentionnée dès 1163 sous le nom de "Brantule"
– terme évoquant l’ébranlement des pierres –, la commune s’est construite
sur un promontoire rocheux stratégique.
Elle a traversé les siècles
sous la domination de puissantes familles seigneuriales avant d’être
investie par les protestants durant les guerres de religion. Après cette
période troublée, le village a peu à peu retrouvé son éclat, avec la
restauration de ses ruelles pittoresques et de ses sentiers de randonnée.
Aujourd’hui, Brantes émerveille par ses trésors architecturaux et
ses panoramas à couper le souffle. Surplombant la vallée du Toulourenc,
il dévoile une église perchée, des ruelles pavées en calades, des passages
voûtés datant du Moyen Âge et d’élégantes maisons de pierre. Les ruines
du château féodal témoignent encore de son glorieux passé.
Les curieux pourront également visiter la chapelle
des Pénitents Blancs, où sont exposés des photographies, des livres,
ainsi que des ouvrages dédiés à la cuisine et aux traditions locales.
Un autre joyau du village est l’église Saint-Sidoine, datant du XVIIème
siècle, dont le retable en trompe-l’œil, magnifiquement restauré par
Pierre Canavaggio, crée une illusion de profondeur saisissante.
En flânant dans les ruelles de Brantes, vous croiserez des fontaines
murmurantes et des ateliers d’artisans talentueux.
Jaap, maître
potier, façonne de délicates faïences aux teintes douces : assiettes,
tasses ou encore coquetiers. Edy Boucher, sculpteur sur bois, expose
quant à lui ses créations dans sa boutique L’Arbre en Scène.
Brantes
perpétue également la tradition provençale des santons. Avec leurs teintes
éclatantes et leur finesse, ces figurines apporteront une touche d’authenticité
à votre crèche.
Plan du site |
Moteur de Recherche |
Page Aide |
Contact © C.
LOUP 2025.