Le Beaujolais



Le Beaujolais fait partie de la région viticole
de Bourgogne, mais ses vins doivent être considérés à part, pour
plusieurs raisons.
L’ancienne voie romaine, qui suit les vallées
du Rhône et de la Saône, a véhiculé des soldats romains vers la
région à partir du 2ème siècle. Il existe des traces
de vignobles romains sur la Côte de Brouilly, appelés Brulliacus
par les Romains, ainsi qu’à Morgon.
Comme souvent dans les vignobles
de France, les moines, à partir du 7ème siècle, ont su
maintenir et développer le vignoble après la retraite des Romains.
A cette époque, la région de Beaujolais était intégrée au Duché
de Bourgogne. Le mot Beaujolais trouve son origine dans la petite
ville de Beaujeu, à l’ouest de la région. Une identité spécifique
pour les vins de la région s’est développée à partir du 14ème
siècle, lorsque Philippe le Hardi, alors Duc de Bourgogne, a banni
le cépage Gamay de la partie septentrionale de la Bourgogne. Il
a trouvé refuge en Beaujolais, région dont les sols sont bien plus
propices à la culture de ce cépage que ceux de la Côte d’or.
Le voisinage de la ville de Lyon a toujours fourni un marché important
aux vins du Beaujolais, mais, jusqu’aux années 50, ils ne furent
que peu connus en dehors de la région. La tradition qui consiste
à boire les vins dans leur prime jeunesse s’est perpétuée pour les
vins du beaujolais, à cause de leur caractère délicieusement fruité.
Ceci a donné naissance au Beaujolais Nouveau, qui est devenu un
succès mondial depuis une trentaine d’années. Les vins plus puissants
et complexes des 10 villages, ou Crus, du Beaujolais, méritent peut-être
davantage notre attention.

Le terroir
Situé dans le département du Rhône, le vignoble
couvre une surface d’environ 22000 hectares. Il prolonge une autre
région de la Bourgogne, le Mâconnais, par le sud, et continue jusqu’aux
confins de la ville de Lyon. Des collines le protègent des vents
de l’ouest, tandis que la Saône, à l’est, lui a fourni, à travers
les siècles, des marchés accessibles.
La partie septentrionale
du Beaujolais, autour des dix villages (voir Production) qui ont
le droit d’apposer leur nom seul sur l’étiquette des vins produits
sur leur commune, est une région de collines. Ce paysage bucolique,
qui à lui seul sert d’emblème à la richesse et à la douceur de la
France, devient moins accidenté vers le sud, ou la ville de Villefranche-sur
Saône constitue un centre à l’activité des négociants du Beaujolais.
Des étés chauds, et des hivers frais font un climat tempéré,
aux influences continentales. Cette partie méridionale de la Bourgogne
jouit de températures légèrement plus élevées que la Côte d’or,
par exemple.
Les monts du Beaujolais protègent la région du
vent de l’ouest, souvent porteur de pluies. Les orages en fin d’été
constituent néanmoins un danger fréquent pour les récoltes. En hiver,
la neige est courante, car la région est proche du massif Central.
La région des « Villages » et ses côteaux fournit des meso-climats
favorables à un mûrissement précoce des raisins par rapport au Beaujolais
du Sud et ses sols plus lourds et frais.
Les sols les plus intéressants
pour le cépage Gamay se trouvent au nord de la région, qui est distinguée
par une appellation spécifique : Beaujolais Villages. Les dix villages
déjà mentionnés se trouvent dans cette région. Les coteaux possèdent
une géologie complexe, mais le granit et le schiste sont très présents,
avec des poches de calcaire. Au sud, dans l’Appellation moins accidentée
du Beaujolais, les sols sont plus riches et argileux, avec des excroissances
de calcaire par endroit.


Organisation
Le vignoble se divise parmi de très nombreux
propriétaires, dont une partie vend du raisin, ou du vin à des négociants
qui élaborent ou élèvent et mettent en bouteille des vins sous leurs
propres étiquettes.
Un tiers des vins du Beaujolais se vend
chaque année comme Beaujolais Nouveau ou Beaujolais Villages Nouveau.
Sur le plan financier, ceci est très valable pour les intéressés,
car les frais de stockage et d’élevage sont inexistants pour des
vins qui quittent les chais immédiatement après la récolte.
Appellations
La partie méridionale du vignoble produit
des vins sous l’appellation Beaujolais. Environ la moitié des vins
de la région se vend sous cette appellation. Une petite partie bénéficie
de l ’appellation Beaujolais Supérieur, à condition que les raisins
contiennent 10.5° d’alcool potentiel, au lieu de 10° pour Beaujolais.
La deuxième appellation en importance est Beaujolais Villages.
Elle se situe dans la partie septentrionale qui se caractérise par
une série de collines et des sols schisteux ou graniteux.
L’énorme
majorité des vins de ces deux appellations sont rouges, mais chacune
produit également des vins blancs élaborés à partir du cépage Chardonnay.
Dix villages à l’intérieur de la zone du Beaujolais Villages
sont considérés comme des Crus, et ont le droit d’indiquer leur
nom seul sur l’étiquette des vins produits sur le territoire de
leur commune. Les règles qui gouvernent leur production sont plus
restrictives que pour les deux appellations régionales.
Ils sont,
du nord au sud :
Saint Amour
Juliènas
Chenas
Moulin-à Vent
Fleurie
Chiroubles
Morgon
Regnié
Brouilly
Côte
de Brouilly.
Les cépages
Il n’y a que deux cépages en Beaujolais.
Les vins rouges, qui constituent 95% de la production, sont élaborés
à partir du cépage Gamay. Les vins blancs, Beaujolais Blanc ou Beaujolais
Villages Blanc, utilisent le Chardonnay.
Les vins du Beaujolais
sont connus avant tout pour leur caractère délicieusement fruité.
Cela est vrai pour tous les vins dans leur jeunesse, et le Beaujolais
Nouveau (ou Primeur) doit son succès à ce style. Les vins issus
des Villages, ou Crus, possèdent davantage de complexité et de profondeur.
Un expert est capable de distinguer un Cru d’un autre par ses arômes.
Le plus typé de tous est probablement Morgon. Le sol granitique
de cette commune donne de la structure et du mordant aux vins qui
ont la capacité de vieillir pendant quelques années, comme les vins
de quelques autres Crus, tels que Moulin-à-Vent ou Chenas.
Les
arômes fruités proviennent du cépage Gamay, et sont mis en valeur
par une technique de vinification adaptée. En Beaujolais les vins
rouges sont issus d’une vinification en raisins entiers, qui macèrent
pendant 3 à 4 jours. Cette technique de vinification, très naturelle,
autorise l’ouverture progressive des baies, et le vin qui en résulte
est peu tannique, bien que coloré et très fruité. La fermentation
est plus longue pour les Crus que pour le Beaujolais Nouveau. Beaujolais
Nouveau, ou Primeur, peut être vendu à partir du 15 novembre, bien
que la date exacte varie de quelques jours chaque année. Il termine
sa vie au printemps suivant. Les autres vins de Beaujolais ne peuvent
se vendre avant le 15 décembre. La plupart des vins du Beaujolais
sont à leur apogée pendant deux ans, à l’exception des Crus, dont
la capacité de garde peut aller jusqu’à 5 ans environ.
On peut
qualifier le vin du beaujolais de la façon suivante :
« Une tasse
: du plaisir, deux tasses : la joie, trois tasses : du bonheur.
Et au-delà le rêve ».
C’est au Moulin à Vent que s’adresse cette
diatribe dont le terroir couvre une partie des communes de Chénas
et de Romèche-Torrins.
Le Chénas, vin bouqueté à l’arome de pivoine,
pour le plus grands des plaisirs gourmands. Le Juliénas, un grand
vins du Beaujolais, et également sur les contreforts des monts du
Beaujolais est élevé le vin connu dans le monde entier et dont la
commercialisation, le troisième jeudi de novembre est l’occasion
d’une grandes fête gustative, le Beaujolais Villages.
Si Lyon
a le Rhône et la Saône pour s’y laver les pieds, le Beaujolais est
le seul fleuve qui coule dans la ville pour irriguer et baigner
les palais.

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