Le territoire de ce département, est circonscrit
de tous les côtés par des montagnes élevées, et coupé intérieurement
par deux chaînes de montagnes qui, se rejoignent, a celles, qui l'environnent;
L'une, partant de Pradelles, se dirige d'abord du sud-est au nord-ouest
par les communes de la Sauvetat, du Bouchet, Cayres, Senuéjols,. Vergezac
el le Pic de, la Durande ; tournant ensuite vers le nord, elle va se
rattacher aux montagnes de la Chaise-Dieu par Vozeilles, Fix, .Allègre,
Moulet, St-Léger et Sembadel. La seconde chaîne part du Mezenc, sépare
les .communes de Chaudeyroles et de Si-Front, de Champelause et de Monluselat,
traverse celle de Queyrières., passe au Pertuis, et, formant le territpire
des commumes, de Bessamorel, de. Glavenas; et de St-Julien du Pinet,
est coupée par la Loire à Chamalières. Elle reprend sur: la rive gauche
par la montagne, de Miàune, et, traversant celles de St-Pierre-du- Champ,
de Chomelix, de Beaune, de Craponne et de St-Jean-d'Aubrigoux,.va rejoindre
la première dans le canton de la Chaiser Dieu. La première chaîne sépare
les deux grands bassins de la Loire et de l'Allier, et verse ses eaux
dans les deux rivières ; la seconde déverse une partie de ses eaux dans
le Lignon Une contrée ainsi environnée de montagnes, et traversée par
les. chaînes que nous venons d'indiquer, doit être et est en effet sillonnée
de rivières, de ruisseaux et de torrents. Sur la plupart de ces montagnes,
où la neige séjourne pendant plus dé six mois de l'année, s'étendent
des forêts et de vastes pâturages où l'on élève une; quantité considérable
de bestiaux, de mules et de mulets, qui font la principale richesse
du pays. Quelques coteaux sont couverts de châtaigniers et de vignes
cultivées avec soin. Dans les vallées, on trouvé des plaines étendues
et plus fertiles que ne le ferait présumer leur agreste situation. Le
sol est en général très fertile, surtout dans les vallées et sur les
coteaux; il est presque partout le même, c'est-à-dire couvert de laves
et de pouzzolanes de toute espèce.
roches trachytiques et phonolithes, regardées
comme les plus anciennes des terrains volcaniques, forment dans le département
une suite de montagnes de différentes configurations, qui s'étendent
depuis: le mont Mezenc jusqu'à St-Maurice-de Roche, au delà de la Loire,
sur une longueur d’environ 48 kilomètres. Les basaltes,, postérieurs
à ces roches, occupent une grande étendue dans le département ; la presque
totalité du sol compris entre la limite méridionale du département et
Allègre, d'une part ; de l'autre, entre là chaîne intérieure des montagnes
qui s'étend de Pradelles à Fix el la chaîne trachytique, est un terrain
basaltique, ainsi que partie des cantons de Paulhâguet, de Langeac,
de Lavoûte, de Brioude et de Blesle. Mais les plateaux ou les coulées
de laves n'ont point ici l'aspect moderne des volcans de la basse Auvergne,
où l'on croit apercevoir encore la matière enflammée couler en torrent,
dans les plaines et les vallées.
Les basaltes, du Vélay sont en
général plus ou moins recouverts de terre, produit de leur propre décomposition.
L'érosion seule des eaux a mis de nouveau leurs flancs à nu sur une
foule de points. Dans quelques endroits, les torrents et les ruisseaux
ont à peine usé la: roche pour, s'y frayer une issue ; en d'autres lieux
, au contraire, il ne reste que quelques fragments qui couronnent les
sommités de plusieurs monticules isolés. Sur quelques points, les eaux
ont mis a nu de belles colonnades, des prismes déforme régulière, dont
les plus remarquables se voient , aux environs de St-Arcons, de Chillac,
d'Arlempdes, de Goulet, d'Espaly, etc. Au-dessus du terrain basaltique
s'élèvent de distance en distance des mamelons , des cônes nombreux
.plus ou moins hauts, plus ou moins bien conservés. Ce sont, si on en
juge par leur surface, d'énormes amas de laves poreuses et légères,
de scories rouges ou noires, divisées et agglutinées de laves volcaniques
et de terrés provenant soit de la simple désagrégation de ces matières,
soit de leur véritable décomposition. Ces cônes si multipliés paraissent
avoir été autant de montagnes ignivomes ; les plus remarquables par
leur élévation et la forme conservée de leurs cratères sont : le bois
de Bard, qui domine Allègre; le lac du Bouchet et les pics de Breysse,
Les coulées basaltiques, dont les plateaux et leurs débris recouvrent
aujourd'hui une bonne partie du département, ne sont pas les plus anciens
produits ignés qui, postérieurement aux trachytes, sont venus encombrer
cette contrée. Des volcans antérieurs, occupant sans doute les points
les plus élevés, tels que le Mezenc, avaient vomi d'autres laves, dont
les fragments charriés, divisés et remames par les eaux ont été déposés
par elles sur les argiles et les marnes, couche par couche, lit par
lit. Le rocher de Corneille, celui d'Aiguilhe, les buttes qui supportent
les châteaux de Polignac, de Ceyssac, d'Espaly, Denise, Cheyrac, etc.,
ne sent que les restes de matières volcaniques qui, triturées par les
courants, étaient venues remplir, les vallées, et que d'autres eaux
ont encore usées et balayées de nouveau. Plus compactes, liées sans
doute par un ciment plus fort, Ces pyramides naturelles ont résisté
aux éléments destructeurs, comme pour en attester les ravages.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :497
700 ha
Population: 224 907 hab.(2009)
Dénsité :45 hab./km²
Nb de communes : 260
Sur les limites de l'Auvergne
et du Languedoc s'élève un groupe de froides et rudes
montagnes. Rien de sauvage et de grandiose comme l'aspect
de cette contrée, où le voyageur rencontre, à chaque
pas, des traces des révolutions physiques qui l'ont
violemment agitée dans les temps anciens. Ce ne sont
que rochers à pics basaltiques, aux flancs déchirés
et dont les cimes, à défaut de végétation, sont hérissées
de ruines, tristes et derniers restes d'antiques forteresses,
qui semblent avoir été construites par une race de géants.
C'est là, sur le versant occidental des Cévennes, qu'habitaient
les Véloni, Vellavi ou Vellaviens, c'est-à-dire, en
langue celtique, Montagnards. Voisins des Arvernes,
ils en étaient, suivant César, les clients: Velauni
qui sub imperio Avernorium esse consueverant
. Avant l'arrivée des Massaliotes, qui les premiers
y pénétrèrent, on ne voyait point de routes dans ce
pays, mais seulement quelques étroits sentiers perdus
dans les rochers ou dans les ravins. Borné au nord par
le pays des Arvernes au midi, par celui des Helviens
et des Volces Arécomices à l'est, par celui des Ségusiens
et des Allobroges; à l'ouest, par le territoire des
Gabales, le pays des Vellaviens n'avait pas moins, dit-on,
de cent soixante-cinq lieues carrées. Ruessio, aujourd'hui
Saint-Paulien, en était la capitale. Comme tous les
peuples primitifs, les Vellaviens vivaient de la chasse
ou de la garde des troupeaux. Dans plusieurs communes
du Velay, notamment au Puy, à Vals, à Saint-Julien,
à Pradelles, à La Roche-Aubert, à La Terrasse, au Monastier,
à Tarsac, etc., on voit encore des vestiges de leurs
habitations. « Rien, dit l'auteur de l'Ancien Velay,
rien ne saurait donner une idée plus exacte d'un vicus
et de certains oppida dont parle César que la vue de
ces roches disséminées dans les campagnes du Velay,
et qui, jadis citadelles, servaient d'asile à des populations
entières. »
Auguste affranchit les Vellaviens
des liens qui les unissaient aux Arvernes. Alors, compris
dans la première Aquitaine, ils formaient, suivant Strabon,
une cité particulière. Peu à peu la civilisation romaine
tempéra l'âpreté et la rudesse de ce peuple à demi sauvage.
Ruessio, Icidmagus, Condate, Aquis Segete, où elle avait
fondé des colonies, devinrent des cités florissantes.
A ces sombres grottes, à ces rustiques huttes couvertes
de chaume, enduites d'argile, et au fond desquelles
les Vellaviens vivaient pèle-mêle avec leurs bœufs et
leurs chèvres, succédèrent des palais, des villas, des
temples, des cirques, des prétoires, des aqueducs. Des
voies romaines s'ouvrirent dans tous les sens la principale
conduisait de Ruessio à Lugdunum et, par un embranchement,
à Mediolanum (Moingt, près de Montbrison). On l'appelait
la via Bolena.
Bien que d'un abord difficile, ce
pays n'en fut pas moins visité par les barbares. Après
les Burgondes, qui prirent et pillèrent Brivas (Brioude),
vinrent les Wisit-DOths,puis les Francs. On croit que
les Sarrasins y pénétrèrent en 725. Après avoir ravagé
l'Aquitaine, les Normands, en 863, envaliirent le Velay,
réduisirent en cendres Ruessio et en dispersèrent les
habitants. Dans les divers partages qui eurent lieu
entre les rois francs et leurs héritiers, le Velay échut
successivement à Sigebert, puis, en 506, à Théodebert
II, et, plus tard, à Sigebert III. Sous Charlemagne,
il eut pour gouverneur le comte Bullas. »
S'il faut en croire la tradition, saint Georges l'un des soixante-douze disciples de Jésus-Christ et envoyé dans le Velay par saint Pierre, y aurait le premier prêché l'Évangile. « Pour lors, dit le père Eudes de Gissey, notre saint n'épargna rien contre le paganisme, baptisant à troupes les gentils, brisant les idoles, abattant les temples. » Dans un pré de Chaumel, sur les bords du ruisseau de Chalan, s'élève, une pierre renversée et entaillée, un fût de colonne c'était, dit-on, un autel païen avant l'arrivée du glorieux saint Georges. Quand l'apôtre eut converti les Vellaviens à la foi chrétienne, sa première œuvre fut de renverser la pierre maudite ; il le fit même avec une telle colère, ajoutent les gens du pays, qu'on voit encore, sur la pierre, les marques de sa crosse et celles de ses pieds. À saint Georges succéda saint Macaire, puis saint Marcellin, qui rendait, dit-on, la parole aux muets, l'ouïe aux sourds, la vue aux aveugles, et chassait le malin esprit du corps des possédés. Au IXème siècle, l'église du Velay était puissante et renommée ; ses évêques, grâce aux libéralités des rois et des empereurs, jouissaient de grands privilèges. Sur les ruines des temples païens s'élevaient de riches abbayes ou des chapelles, célèbres par les miracles qui s'y opéraient. Notre-Dame-du- Haut-Solier, dans la Civitas Vetula, et l'Oratoire des Anges, sur le mont Anis, attiraient de nombreux pèlerins.»
C'est dans le Velay que devait se tenir le concile convoqué par le pape Urbain II au sujet de la première croisade ; mais le pape ayant changé d'avis, le concile s'assembla à Clermont en 1095. Néanmoins, le Velay prit une grande part à la sainte entreprise. On sait que Raymond, comte de Toulouse, et Aymar de Monteil, évêque du Puy, en furent les chefs. Homme d'église et homme d'épée, fils d'un seigneur dauphinois, élevé dans le métier des armes., Aymar fut choisi par le pape pour le représenter. Il partit à la tête de quatre cents enfants de sa ville épiscopale. C'est lui qui, après la prise d'Antioche, en juin 1098, releva le courage des croisés, lorsque le sultan de Mossoul, Kerbogha, vint les assiéger dans leur nouvelle conquête, accompagné de Kilidje-Arselan sultan des Turcs Seldjoucides, avec une armée de 200,000 combattants. On prétend que ce fut un prêtre du Velay, du nom de Pierre Barthélemy, qui découvrit, après une révélation divine, la sainte lance qui avait jadis percé le sein de Jésus-Christ, et dont la vue ne contribua pas peu à relever le moral de l'armée, déjà décimée par la désertion, la disette et les maladies. Les Turcs furent défaits sous les murs d'Antioche, ce qui augmenta la ferveur des gens de la langue d'oc mais ceux de la langue d'oil niaient le miracle de la sainte lance. Aymar, évêque du Puy, qui semblait partager leur avis, mourut alors, et l'ou ne manqua pas d'attribuer cette catastrophe, que rendaient toute naturelle la disette et l'épidémie, à une juste punition du ciel. Il mourut, dit un chroniqueur, et moult fut pleuré ;mais mal lui avait pris de douter de la sainte lance, car la nuit de sa mort il apparut à Pierre Barthélemy et lui dit qu'il avait été conduit en enfer. « Là, ajoutait-il, j'ai été flagellé très rudement, et mes cheveux et ma barbe ont été brûlés. » Tel fut, suivant la légende, le châtiment d'Aymar.
Les impressionnants vestiges
de la forteresse de Polignac offrent sans doute
l'une des plus pittoresques images du Velay. Perchée
sur une butte volcanique occupée dès l'Antiquité,
la forteresse est édifiée à partir du 11ème
siècle et remaniée jusqu'au 17ème siècle
par la famille de Polignac, vicomtes du Velay. En
constante opposition avec l'évêque du Puy,
Ils
en font le symbole de leur puissance et leur berceau
familial jusqu'au 17ème siècle. Durant
cette période, la forteresse occupe une position
stratégique exceptionnelle contrôlant les principales
voies d'accès au Puy. En outre, ses 3 ha clos de
remparts offrent un refuge aux populations voisines.
Après les Guerres de Religion, le caractère défensif
du site n'a plus autant d'intérêt et la famille
de Polignac lui préfère, au 17ème siècle,
le château de Lavoûte-Polignac, logis plus confortable,
situé plus au nord dans un méandre de la Loire.
La forteresse est vendue comme bien national à la
Révolution, puis rachetée par le Duc Jules de Polignac
au 19ème siècle. Toujours propriété de
la famille de Polignac, le site est ouvert à la
visite et fait l'objet de fouilles archéologiques
régulières : ses portes, ses remparts, son donjon
et les ruines de son habitat sont d'un grand intérêt
pour la connaissance de l'architecture militaire
médiéval.
Cependant, de grands débats s'étant
élevés à cette occasion, et ceux de la langue d'oil
persistant à méconnaître le miracle, Pierre Barthélemy
s'offrit pour subir l'épreuve du feu, il en mourut,
disent les historiens français de la croisade, et la
sainte lance demeura fort discréditée. Les Provençaux
soutiennent, au contraire, qu'il triompha de cette terrible
épreuve, et que les spectateurs enthousiasmés, le regardant
comme un saint, se précipitèrent à l'envi sur lui pour
toucher ses vêtements; si bien qu'il fut renversé à
terre, foulé aux pieds, et qu'il eût péri sans l'assistance
d'un chevalier.
Après les croisades vinrent les
guerres féodales. Chaque montagne du Velay avait son
château crénelé, redoutable retraite d'où le châtelain
envoyait ses hommes d'armes piller et ravager le pays.
Au commencement du XIIème siècle, Armand
de Polignac et ses deux fils, Héracle et Pons, avaient
fait bâtir aux abords des principales routes des tours
d'observation, où des archers veillaient nuit et jour,
prélevant sur tout ce qui passait un droit de péage.
Voyageurs, pèlerins, marchands, nul ne pouvait s'y soustraire.
À l'exemple des sires de Polignac, les autres seigneurs
du Velay se retranchèrent sur plusieurs points, et prirent
à leur solde des compagnies armées. La terreur fut grande
dans le pays le citadin n'osait sortir de ses murailles,
le paysan de sa chaumière ; l'étranger ne s'aventurait
qu'en tremblant à travers les montagnes. Un coupe gorge,
voilà ce que les seigneurs avaient fait du Velay au
moyen âge Pierre III, évêque du Puy, fit un appel à
ses vassaux et réprima les brigandages des châtelains.
Héracle et Pons de Polignac s'engagèrent à livrer trente
chevaliers comme otages mais, loin de tenir leurs promesses,
ils recommencèrent leurs spoliations. Cette fois, l'évêque
en appela au roi Louis VII qui vint en personne châtier
les tyrans du Velay. A la mort de Pierre III, nouveaux
troubles. Plus accommodant que son prédécesseur, Pierre
IV, après avoir anathématisé le sire de Polignac, se
réconcilia tout à coup avec lui. Cette paix n'était
qu'un piège. Adalbert, évêque de Mende, s'en plaignit
au roi « Paix a été faite entre l'église du Puy et le
vicomte de Polignac, lui écrivait-il; mais cette paix,
qui n'en est pas une, est un dangereux exemple, qui
met en péril l'Église de Dieu.
L'évêque du Puy, comme la dignité et la justice l'exigeaient, avait d'abord excommunié le vicomte, à cause de ses exactions sur les voies publiques cependant, à cette heure, l'église ancienne et le vicomte de Polignac se sont réunis et ont conclu entre eux une ombre de paix, en vertu de laquelle ils partagent les produits des péages et des rapines, de telle sorte que l'église participe aux spoliations pour lesquelles elle avait excommunié le vicomte, et qu'un secret amour du gain lui a fait approuver à son profit ce qu'elle avait condamné quand elle n'y avait pas d'intérêt. Ils veulent changer l'ordre des choses, ajoutait le digne prélat, et faire du temple de la mère de Dieu, qui doit être l'asile des affligés, une caverne de voleurs. Ceux qui ont été établis pour pleurer sur les souffrances du peuple, ceux qui lui remettent ses fautes, se sont préparés à se réjouir de ses larmes et à remplir leur bourse des produits du vol mais la justice de notre seigneur le roi s'étend sur tous ces hommes; plaise au ciel qu'ils reconnaissent la vanité de leurs projets » Alors le roi se trouvait à Souvigny il y manda le vicomte et l'évêque. Tous deux protestèrent qu'ils n'avaient eu en vue, dans cette paix, que le bien de l'Église. Mais comme il avait trompé l'évêque, Héracle trompa le roi. À peine de retour dans ses montagnes, en effet, il reprend les armes. Non moins violent que son frère, Pons se joint à lui. « Saisis d'un instinct diabolique, dit un chroniqueur contemporain, ils faisaient du pillage à main armée l'emploi ordinaire de leur misérable vie. » Ils allaient, en effet, détroussant les voyageurs, ravageant les villes et les campagnes, dévastant les églises et les abbayes. Selon eux, « c'estoit un abus insupportable que des gens si inutiles à l'État que l'estoient les moines égalassent les princes en richesses » et, pour y remédier, ils les volaient. Alexandre III en écrivit au roi Louis l'invitant à mettre un terme à tant d'excès. « Le très pieux roi, ému de compassion et de colère, ajoute le chroniqueur, rassembla aussitôt son armée et comme il estoit prompt à saisir la verge du châtiment, il se hâta d'aller combattre ces grands coupables.
Il les atteignit sur le théâtre de leurs méfaits, les attaqua avec vigueur, en véritable prince qu'il estoit, et leur fit sentir la pointe de son épée. Les ayant vaincus, il les prit, les emmena avec lui, et les garda prisonniers jusqu'à ce qu'ils eussent juré et promis sous les plus fortes garanties de renoncer désormais et à toujours à inquiéter les églises, les pauvres et les voyageurs (1163-1165). » Comme toujours, les sires de Polignac jurèrent et promirent mais se parjurer n'était pas ce qui leur coutait le plus, et le Velay souffrit encore de leurs exactions. Après avoir ravagé les terres de l'abbaye de la Chaise-Dieu, ils se disposaient à en faire le siège, quand le retour de Louis VII dans le Velay les força de se retirer. Vainement ils se retranchèrent dans le château de Nonnette; ne pouvant résister, ils se rendirent, « jurant, sur le salut de leur âme, qu'ils se soumettoient par avance à tout ce que le roi ordonneroit.» Le roi les ramena prisonniers à Paris. Après trois ans de captivité, Héracle et Pons redevinrent libres; mais Armand, leur père, qui les avait poussés à la révolte, fut condamné, par sentence arbitrale, à réparer tous les dommages qu'il avait causés à l'église du Puy, à restituer toutes les sommes que lui ou les siens, ses gens ou ses chevaliers avaient imposées sur les routes aux voyageurs, aux pèlerins et aux marchands. Ses fiefs furent confisqués ait profit de la couronne, et sa personne déclarée prisonnière jusqu'à l'entière exécution de la sentence. Ces conditions étaient dures ; néanmoins le vieux châtelain s'y soumit et fut rendu à la liberté.
Après sa mort, ses fils, ne pouvant
se résoudre à les exécuter, demandèrent et obtinrent
qu'elles fussent modifiées. Pons, par un traité signé
en 1173, eut la moitié de la laude et des autres produits
de la ville du Puy et deux des quatre châteaux Ceyssac,
Aynac, Saint-Quentin et Seneulh. On lui rendit les deux
autres. Après avoir fait amende honorable à la ville
et à l'église de Brioude et légué son château de Casse
à l'abbaye, Héracle partit pour la terre sainte et y
mourut. De son côté Pons fit hommage de sa vicomté à
l'évêque du Puy, et se retira dans une abbaye de l'ordre
de Citeaux. Ainsi finirent ces terribles chefs de routiers.
Plus tard, en 1380, le Velay eut à souffrir du passage
des grandes compagnies elles s'emparèrent de plusieurs
châteaux. Bertrand du Guesclin, l'intrépide guerrier,
vint leur faire la chasse. Les consuls du Puy lui envoyèrent
« beaucoup de vaillantes gens tant à cheval qu'à pied,
artilleurs, archiers, arbalestriers, et en oultre force
artillerie, traits, canons, pouldre, arcs, arbalestes,
engins et telles autres munitions belliqueuses force
pain, vin, victuailles, desquelles choses ledit connétable
se tint très content.. » On sait comment il mourut.
On lui fit les funérailles d'un roi il fut enseveli
à Saint-Denis. Son cœur fut donné à la Bretagne, sa
patrie, et ses entrailles furent religieusement transportées
au Puy, qui lui éleva un tombeau.
Au XVème
siècle, dans la guerre des Bourguignons et des Armagnacs,
le Velay resta fidèle au roi. Bien qu'elle eût fort
à souffrir, la ville du Puy envoya « vers monseigneur
le Dauphin dix notables pour lui offrir toute obéissance
de corps et de biens jusqu'à la mort. » Cependant, les
Bourguignons, ayant à leur tête le sire de Rochebaron
voulurent se rendre maitres du Velay. Ils s'emparèrent
de plusieurs points importants et s'avancèrent jusque
sous les murs du Puy ; mais les seigneurs du Velay l'avaient
mis à l'abri de toute surprise. Après un long siège,
« voyant que guière ne pouvoient profiter, vu que la
ville estoit moult bien garnie de gens de défense pour
leur résister, ils (les Bourguignons) s'en retournèrent
à honte et à confusion, et allèrent parmi le pays faisant
maux indicibles. »
Sous la domination des Wisigoths
ariens, le Velay était resté catholique il persévéra
dans sa foi pendant les longues et sanglantes guerres
du XVIème siècle ; Vainement Blacons, lieutenant
du baron des Adrets, vint mettre le siège devant Le
Puy ; il y trouva l'élite de la noblesse du Velay prête
à défendre la ville. Ne pouvant pénétrer dans la place,
les assiégeants vont s'emparer du château d'Espaly,
dans le voisinage ; puis, se rapprochant de la ville,
ils essayent de la prendre de vive force ; mais, repoussés
vigoureusement, ils sont contraints de lever le siège.
Plus tard, en 1621, Blacons revint dans le Velay et
y surprit Yssingeaux ; mais le curé, vieillard septuagénaire,
se mit à la tête de ses paroissiens et chassa de la
ville Blacons et ses bandes. Ces résistances vigoureuses
arrêtèrent le progrès des idées nouvelles dans le Velay.
Depuis plus d'un siècle, ce pays jouissait du plus
grand calme, lorsque Mandrin y parut en 1754. Après
avoir rançonné les campagnes, il entre au Puy, pille
la maison du capitaine général des fermes, force les
prisons, enlève plusieurs détenus, et se retire chargé
de butin. Bientôt il tente une seconde expédition dans
le Velay. Attaqué, cette fois, par cent hommes de cavalerie,
il parvient à leur échapper à la faveur de la nuit,
et se réfugie en Savoie. Depuis ce temps, aucun fait
remarquable ne s'est passé dans le Velay. Pendant la
guerre de 1870-1871, ce pays a envoyé son contingent
de mobiles à l'armée de la Loire
Ce territoire était occupé jadis
par 5 peuples : les Vellavi, qui ont donné son nom au
Velay, les Gabales (Gévaudan), les Helviens (Vivarais),
les Ségusiaves (Forez) et les Arvernes (Auvergne). Les
Vellavi, bergers et chasseurs quand ils n'étaient pas
en guerre avec leurs voisins, habitaient des cabanes
ou des habitats troglodytes.
Après la conquête de
la Gaule par Jules César, Auguste donna l'indépendance
aux Vellavi par rapport aux Arvernes. Leur pays fut
compris dans la première Aquitaine. Avec la civilisation
latine, Ruessio, (Saint-Paulien), Icidmago, (Yssingeaux
ou Usson -en-Forez), Condate, (Saint-Privat), virent
la construction de nombreux temples, palais, cirques,
aqueducs, les villes devinrent prospères et luxueuses.
Le Velay fut ravagé par les invasions barbares dans
les dernières années de l'Empire Romain. Les Burgondes
pillèrent Brioude, (Brivas), et les Wisigoths qui succédèrent
aux Burgondes envahirent tout le Velay ainsi que le
pays des Arvernes, le Gévaudan et le Vivarais. Le Velay
fut alors gouverné par un comte qui représentait le
gouverneur de l'Aquitaine.
Alaric Ier,
roi des Wisigoths périt à la bataille de Vouillé en
507, bataille remportée par Clovis. Le Velay passa alors
sous la domination franque. En 511, il se trouva englobé
dans les états du roi d'Austrasie puis dans la monarchie
française quand Clotaire II eut réuni toutes les possessions
de sa dynastie vers 613. Par la suite, les comtes de
Velay seront les évêques du Puy dont le plus remarquable
fut Adhémar de Monteil qui conduisit la première croisade
(1095). Des familles nobles importantes géraient en
grande partie le pays de Velay. On citera pour mémoire
les familles de Chalencon, Rochebaron, Chapteuil et
bien sûr de Polignac. Toutes ces lignées ont laissé
derrière elles de somptueux vestiges, dont le village
de Chalencon et son étonnant château (commune de Saint-André-de-Chalencon),
le donjon de Roche-en-Régnier, le château de Rochebaron
à Bas-en-Basset, et celui plus ancien de Polignac à
Polignac près du Puy.
À l’époque des persécutions contre
les chrétiens ont été tués en haine de la foi saint
Julien de Brioude, saint Ferréol, saint Ilpize, saint
Marcel. Après la conversion de l'Empire romain au christianisme,
fut mis à mort au viie siècle saint Théofrède, le fondateur
de l’abbaye du Monastier-sur-Gazeille. Lors des invasions
barbares du ive siècle, Ruessium (Saint-Paulien) ne
fut pas épargné et la ville fut saccagée, ses habitants
massacrés et ses maisons détruites.
Certains considèrent
que, vers 365, l’évêque Vosy renonça à reconstruire
et décida de se fixer au Puy, dont la position était
plus facile à défendre et la situation plus favorable.
La fin du Vème siècle constitue pour l'Auvergne
une période troublée. Malgré l'opposition de Sidoine
Apollinaire, évêque de Clermont, et des Gallo-Romains
fidèles à Rome, l'empereur Julius Nepos laisse les Wisigoths
prendre en 475 le contrôle de la province, dont le Velay
fait partie. C'est le comte Victorius, un Gallo-Romain,
qui est nommé duc des Arvennes par le roi Euric. Après
la bataille de Vouillé au printemps 507, Clovis conquiert
toute l'Aquitaine.
L'origine de celle ville est peu connue. On prétend qu'elle avait le titre de cité dès le VIIIème siècle : le premier titre authentique qui en fasse -mention date du 8 avril 924, et ne lui donne que le titre de bourg. Il est probable que ce bourg acquît une grande importance après la ruine de Ruessium, dont le siège épiscopal fut transféré, vers la fin du IXème siècle, sur la montagne appelée Anis ou Anicum, où fut bâtie la ville du Puy. Dans l'origine, celle cité fut circonscrite au rocher de Corneille, où étaient la cathédrale, le cloître, les maisons des chanoines et un château fort. Bientôt celle enceinte devint insuffisante ; les habitations se multiplièrent, et la ville acquit un tel accroissement, que dès le XVème siècle elle était classée parmi les principales villes du Languedoc.
Dès l'époque gallo-romaine
les hommes ont pensé se rapprocher de leurs dieux
en faisant des sommets des rochers, des lieux de
culte. Ici c'est peut-être Mercure qui était alors
célébré. Au Xème siècle,Truannus, doyen
du chapitre de la cathédrale du Puy, obtient de
l'évêque Godescalc l'autorisation d'édifier une
chapelle dédiée à l'archange saint Michel dont le
culte est traditionnellement associé à celui de
la Vierge. Cette chapelle sera consacrée en Août
962. Toujours au Xème siècle., Truannus
fait aménager dans la roche un escalier ponctué
par trois oratoires consacrés à Saint Gabriel, Saint
Raphaël, Saint Guignefort. Au XIIème
siècle, la chapelle primitive de forme carrée est
agrandie pour recevoir les pèlerins toujours plus
nombreux. Pour optimiser la surface disponible,
l'édifice va épouser la forme du rocher avec une
nef déambulatoire unique en son genre. Le rocher
influence les légendes qui contribuent à l'afflux
des pèlerins. La plus célèbre d'entre elles rapporte
qu'une jeune fille dont la virginité avait été mise
en doute se plaça sous la protection de saint Michel
et se jeta du haut du rocher pour prouver son innocence.
L’archange ralentit sa chute. Renouvelant l'expérience,
elle fut à nouveau sauvée.
Par vanité, elle voulut
sauter une troisième fois et, devant la foule accourue
pour assister au miracle, elle s'écrasa au pied
du rocher
Le Puy passa, en 975, ainsi que le Velay dont il était la capitale, sous la domination des comtes d'Auvergne. En 1029. l'église Notre- Dame du Puy, qui jouissait déjà d'une grande célébrité, fut visitée par le roi Robert. Les Bourguignons tentèrent de surprendre cette ville en 1419, mais les seigneurs du Velay s'enfermèrent dans ses murs et résistèrent aux assaillants, que commandait le prince d'Orange. En 1562, Blacons, lieutenant du fameux baron des Adrets, tenta sans succès de s'emparer de cette ville, qui fut défendue avec un grand courage par les habitants. En 1572, Antoine de Senectère, évêque du Puy, sauva les religionnaires de l'horrible massacre de la St-Barthélemy, en les réunissant dans son palais et en leur faisant faire sur-le-champ abjuration; En 1585, François de Coligny, comte de Châtillon, tenta infructueusement de surprendre le Puy. En 1589, saint Vidal, qui en était gouverneur, força les habitants à embrasser le parti de la Ligue; l'autorité de Henri IV n'y fut reconnue qu'en 1596.
Brioude est une ancienne ville,
mentionnée dans une pièce de vers par Sidoine Apollinaire,
sous le nom de Brivas. Théodoric la prit et la livra
au pillage en 532. Les Bourguignons 's’en rendirent
maîtres et en massacrèrent les habitants. Les Sarrasins
la prirent et la pillèrent en 732. Le vicomte de Polignac
la brûla et en massacra les habitants en1179. Un seigneur
de Castelnau qui prenait le titre de roi des compagnies,
assiégea Brioude en1361à la tête de 3 000 hommes, s'empara
de cette ville, la fortifia, en fit sa place d'armes,
et ne consentit à s'en dessaisir qu'au prix de 100,000florins.
Dans la suite, les habitants de Brioude furent longtemps
en opposition avec les chanoines qui s'obstinaient à
leur refuser une charte de commune une guerre et des
procès continuels s'établirent entre eux aussi, lorsque
les principes de la réformation de Luther eurent pénétré
dans ce pays, les habitants les adoptèrent avec empressement
; ils s'assemblaient en armes et menaçaient le chapitre,
qui fut obligé de se réfugier dans la forteresse. Les
réformés de la ville s'emparèrent de Brioude le 19 octobre1583;
mais la place fut bientôt reprise par les catholiques.
Peu à peu cependant les chanoines firent des ligueurs
de tous les citoyens.- Brioude posséda pendant l'époque
mérovingienne un, atelier monétaire assez important.
Quelques auteurs regardent cette ville comme l'ancien Icidmago de la table-de Peutinger. Elle est situe sur une colline rocailleuse fort élevée que dominent d'autres collines encore plus âpres et plus dénudées. C'est une ville irrégulièrement bâtie et assez triste, où l'on remarque cependant une jolie église paroissiale et quelques maisons spacieuses.
C'est un prédicateur jésuite, le Révérend Père Gustave-Xavier Lacroix de Ravignan (1795-1858), qui le premier a l'idée d'ériger une statue de la Sainte Vierge au sommet du « rocher Corneille ». Il en parle à l'abbé Théodore Combalot (1797-1813) lors d'une retraite au Puy, qui, enthousiasmé, expose aussitôt le projet aux prêtres du diocèse rassemblés en la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation. le 26 juillet 1850. L’évêque du lieu, Mgr Auguste de Morlhon, accueille le projet avec engouement et, après diverses études préparatoires, crée le 5 mars 18534 un commission chargée de préparer et surveiller l'exécution des travaux. Ce « comité de l’œuvre de Notre-Dame de France » lance dans le même mois un concours européen, doté de trois mille francs, destiné à choisir le modèle de la statue et une souscription, le 16 juillet 1853, qui prend le relais des quêtes organisées dans tout le diocèse dès 1850.
Le concours rencontre
un succès inespéré, puisque des artistes
de toute l'Europe envoient leur propositions.
C'est finalement pas moins de 54 maquettes
qui sont présentées et exposées au public
pendant une semaine dans une salle de l'hôtel
de ville du Puy.
Le 8 novembre 1853,
le jury présidé par Mgr de Morlhon vote
à bulletins secrets pour le modèle de Jean-Marie
Bonnassieux. Dès lors, les travaux peuvent
commencer et, le 10 décembre 1854, la première
pierre est posée. Mais, malgré le succès
de la souscription; qui rapportera en tout
325 000 francs; des difficultés financières
se font sentir, menaçant tout le projet.
Le 5 septembre 1855, Mgr de Morlhon se rend
alors à Paris pour plaider cette cause auprès
de l'Empereur Napoléon Ier. En
plus d'obtenir de lui un don de 10 000 francs,
l'évêque le convainc, sur l'inspiration
du maréchal Pélissier, d'offrir les canons
qui seront capturés si le siège de Sébastopol,
alors en cours, réussit et que la paix revient.
Trois jours plus tard la ville tombe. Le
30 mars 1856, la paix est signée, et, vingt
jours après, l'Empereur livre, conformément
à sa promesse, 150 000 kilos de fonte de
fer provenant des canons de marine de Sébastopol.
En mars 1856, la fonte de la statue commence
à Givors pendant que les travaux du piédestal,
qui n'avaient guère avancé depuis la pose
de la première pierre, reprennent. Le 28
juillet 1859, les premiers éléments de la
statue arrivent au Puy, où ils sont peu
à peu assemblés.
Le 12 septembre 1860,
la statue, enfin achevée, est bénie solennellement
par Mgr de Morlhon en présence de près de
120 000 fidèles. Elle est alors la plus
grande statue au monde, avant d'être détrônée
en 1886 par la statue de la Liberté. La
statue et son socle sont inscrits aux monuments
historiques en 1997, et entièrement restaurés
en 2012. Ils constituent le monument le
plus visité du département de Haute-Loire
avec 88 850 visiteurs en 2010
Plan du site - Moteur
de recherche |
| Page
Aide |
Contact © C. LOUP 2016
.