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Les Départements de la France

  • Données géographiques

L'Aisne

dep43


Le territoire de ce département, est circonscrit de tous les côtés par des montagnes élevées, et coupé intérieurement par deux chaînes de montagnes qui, se rejoignent, a celles, qui l'environnent; L'une, partant de Pradelles, se dirige d'abord du sud-est au nord-ouest par les communes de la Sauvetat, du Bouchet, Cayres, Senuéjols,. Vergezac el le Pic de, la Durande ; tournant ensuite vers le nord, elle va se rattacher aux montagnes de la Chaise-Dieu par Vozeilles, Fix, .Allègre, Moulet, St-Léger et Sembadel. La seconde chaîne part du Mezenc, sépare les .communes de Chaudeyroles et de Si-Front, de Champelause et de Monluselat, traverse celle de Queyrières., passe au Pertuis, et, formant le territpire des commumes, de Bessamorel, de. Glavenas; et de St-Julien du Pinet, est coupée par la Loire à Chamalières. Elle reprend sur: la rive gauche par la montagne, de Miàune, et, traversant celles de St-Pierre-du- Champ, de Chomelix, de Beaune, de Craponne et de St-Jean-d'Aubrigoux,.va rejoindre la première dans le canton de la Chaiser Dieu. La première chaîne sépare les deux grands bassins de la Loire et de l'Allier, et verse ses eaux dans les deux rivières ; la seconde déverse une partie de ses eaux dans le Lignon Une contrée ainsi environnée de montagnes, et traversée par les. chaînes que nous venons d'indiquer, doit être et est en effet sillonnée de rivières, de ruisseaux et de torrents. Sur la plupart de ces montagnes, où la neige séjourne pendant plus dé six mois de l'année, s'étendent des forêts et de vastes pâturages où l'on élève une; quantité considérable de bestiaux, de mules et de mulets, qui font la principale richesse du pays. Quelques coteaux sont couverts de châtaigniers et de vignes cultivées avec soin. Dans les vallées, on trouvé des plaines étendues et plus fertiles que ne le ferait présumer leur agreste situation. Le sol est en général très fertile, surtout dans les vallées et sur les coteaux; il est presque partout le même, c'est-à-dire couvert de laves et de pouzzolanes de toute espèce.

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Carte de la Haute Loire

roches trachytiques et phonolithes, regardées comme les plus anciennes des terrains volcaniques, forment dans le département une suite de montagnes de différentes configurations, qui s'étendent depuis: le mont Mezenc jusqu'à St-Maurice-de Roche, au delà de la Loire, sur une longueur d’environ 48 kilomètres. Les basaltes,, postérieurs à ces roches, occupent une grande étendue dans le département ; la presque totalité du sol compris entre la limite méridionale du département et Allègre, d'une part ; de l'autre, entre là chaîne intérieure des montagnes qui s'étend de Pradelles à Fix el la chaîne trachytique, est un terrain basaltique, ainsi que partie des cantons de Paulhâguet, de Langeac, de Lavoûte, de Brioude et de Blesle. Mais les plateaux ou les coulées de laves n'ont point ici l'aspect moderne des volcans de la basse Auvergne, où l'on croit apercevoir encore la matière enflammée couler en torrent, dans les plaines et les vallées.
Les basaltes, du Vélay sont en général plus ou moins recouverts de terre, produit de leur propre décomposition. L'érosion seule des eaux a mis de nouveau leurs flancs à nu sur une foule de points. Dans quelques endroits, les torrents et les ruisseaux ont à peine usé la: roche pour, s'y frayer une issue ; en d'autres lieux , au contraire, il ne reste que quelques fragments qui couronnent les sommités de plusieurs monticules isolés. Sur quelques points, les eaux ont mis a nu de belles colonnades, des prismes déforme régulière, dont les plus remarquables se voient , aux environs de St-Arcons, de Chillac, d'Arlempdes, de Goulet, d'Espaly, etc. Au-dessus du terrain basaltique s'élèvent de distance en distance des mamelons , des cônes nombreux .plus ou moins hauts, plus ou moins bien conservés. Ce sont, si on en juge par leur surface, d'énormes amas de laves poreuses et légères, de scories rouges ou noires, divisées et agglutinées de laves volcaniques et de terrés provenant soit de la simple désagrégation de ces matières, soit de leur véritable décomposition. Ces cônes si multipliés paraissent avoir été autant de montagnes ignivomes ; les plus remarquables par leur élévation et la forme conservée de leurs cratères sont : le bois de Bard, qui domine Allègre; le lac du Bouchet et les pics de Breysse,
Les coulées basaltiques, dont les plateaux et leurs débris recouvrent aujourd'hui une bonne partie du département, ne sont pas les plus anciens produits ignés qui, postérieurement aux trachytes, sont venus encombrer cette contrée. Des volcans antérieurs, occupant sans doute les points les plus élevés, tels que le Mezenc, avaient vomi d'autres laves, dont les fragments charriés, divisés et remames par les eaux ont été déposés par elles sur les argiles et les marnes, couche par couche, lit par lit. Le rocher de Corneille, celui d'Aiguilhe, les buttes qui supportent les châteaux de Polignac, de Ceyssac, d'Espaly, Denise, Cheyrac, etc., ne sent que les restes de matières volcaniques qui, triturées par les courants, étaient venues remplir, les vallées, et que d'autres eaux ont encore usées et balayées de nouveau. Plus compactes, liées sans doute par un ciment plus fort, Ces pyramides naturelles ont résisté aux éléments destructeurs, comme pour en attester les ravages.


Histoire de la Haute Loire


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Carte de l'Ain
Note

Carte d'identité


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Notre Dame de France

Haute Loire (43)
Auvergne
Préfecture : Le Puy-en-Velay
Sous préfectures :
Brioude
Yssingeaux

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.



Superficie :497 700 ha
Gentilé : Altiligériens
Population : 227 284 hab. (2021)
Densité : 46 hab./km²
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 2
Cantons : 19
Intercommunalités : 11
Communes : 257

Sur les limites de l'Auvergne et du Languedoc s'élève un groupe de froides et rudes montagnes. Rien de sauvage et de grandiose comme l'aspect de cette contrée, où le voyageur rencontre, à chaque pas, des traces des révolutions physiques qui l'ont violemment agitée dans les temps anciens. Ce ne sont que rochers à pics basaltiques, aux flancs déchirés et dont les cimes, à défaut de végétation, sont hérissées de ruines, tristes et derniers restes d'antiques forteresses, qui semblent avoir été construites par une race de géants. C'est là, sur le versant occidental des Cévennes, qu'habitaient les Véloni, Vellavi ou Vellaviens, c'est-à-dire, en langue celtique, Montagnards. Voisins des Arvernes, ils en étaient, suivant César, les clients: Velauni qui sub imperio Avernorium esse consueverant

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Le Puy en Velay

Avant l'arrivée des Massaliotes, qui les premiers y pénétrèrent, on ne voyait point de routes dans ce pays, mais seulement quelques étroits sentiers perdus dans les rochers ou dans les ravins. Borné au nord par le pays des Arvernes au midi, par celui des Helviens et des Volces Arécomices à l'est, par celui des Ségusiens et des Allobroges; à l'ouest, par le territoire des Gabales, le pays des Vellaviens n'avait pas moins, dit-on, de cent soixante-cinq lieues carrées. Ruessio, aujourd'hui Saint-Paulien, en était la capitale. Comme tous les peuples primitifs, les Vellaviens vivaient de la chasse ou de la garde des troupeaux. Dans plusieurs communes du Velay, notamment au Puy, à Vals, à Saint-Julien, à Pradelles, à La Roche-Aubert, à La Terrasse, au Monastier, à Tarsac, etc., on voit encore des vestiges de leurs habitations. « Rien, dit l'auteur de l'Ancien Velay, rien ne saurait donner une idée plus exacte d'un vicus et de certains oppida dont parle César que la vue de ces roches disséminées dans les campagnes du Velay, et qui, jadis citadelles, servaient d'asile à des populations entières. »

Une église de Bretagne
Carrière dans une coulée de Lave

Auguste affranchit les Vellaviens des liens qui les unissaient aux Arvernes. Alors, compris dans la première Aquitaine, ils formaient, suivant Strabon, une cité particulière. Peu à peu la civilisation romaine tempéra l'âpreté et la rudesse de ce peuple à demi sauvage. Ruessio, Icidmagus, Condate, Aquis Segete, où elle avait fondé des colonies, devinrent des cités florissantes. A ces sombres grottes, à ces rustiques huttes couvertes de chaume, enduites d'argile, et au fond desquelles les Vellaviens vivaient pèle-mêle avec leurs bœufs et leurs chèvres, succédèrent des palais, des villas, des temples, des cirques, des prétoires, des aqueducs. Des voies romaines s'ouvrirent dans tous les sens la principale conduisait de Ruessio à Lugdunum et, par un embranchement, à Mediolanum (Moingt, près de Montbrison). On l'appelait la via Bolena.
Bien que d'un abord difficile, ce pays n'en fut pas moins visité par les barbares. Après les Burgondes, qui prirent et pillèrent Brivas (Brioude), vinrent les Wisit-DOths,puis les Francs. On croit que les Sarrasins y pénétrèrent en 725. Après avoir ravagé l'Aquitaine, les Normands, en 863, envaliirent le Velay, réduisirent en cendres Ruessio et en dispersèrent les habitants. Dans les divers partages qui eurent lieu entre les rois francs et leurs héritiers, le Velay échut successivement à Sigebert, puis, en 506, à Théodebert II, et, plus tard, à Sigebert III. Sous Charlemagne, il eut pour gouverneur le comte Bullas. »

Une église de Bretagne
Le pont tordu du Puy en Velay

S'il faut en croire la tradition, saint Georges l'un des soixante-douze disciples de Jésus-Christ et envoyé dans le Velay par saint Pierre, y aurait le premier prêché l'Évangile. « Pour lors, dit le père Eudes de Gissey, notre saint n'épargna rien contre le paganisme, baptisant à troupes les gentils, brisant les idoles, abattant les temples. » Dans un pré de Chaumel, sur les bords du ruisseau de Chalan, s'élève, une pierre renversée et entaillée, un fût de colonne c'était, dit-on, un autel païen avant l'arrivée du glorieux saint Georges. Quand l'apôtre eut converti les Vellaviens à la foi chrétienne, sa première œuvre fut de renverser la pierre maudite ; il le fit même avec une telle colère, ajoutent les gens du pays, qu'on voit encore, sur la pierre, les marques de sa crosse et celles de ses pieds. À saint Georges succéda saint Macaire, puis saint Marcellin, qui rendait, dit-on, la parole aux muets, l'ouïe aux sourds, la vue aux aveugles, et chassait le malin esprit du corps des possédés. Au IXème siècle, l'église du Velay était puissante et renommée ; ses évêques, grâce aux libéralités des rois et des empereurs, jouissaient de grands privilèges. Sur les ruines des temples païens s'élevaient de riches abbayes ou des chapelles, célèbres par les miracles qui s'y opéraient. Notre-Dame-du- Haut-Solier, dans la Civitas Vetula, et l'Oratoire des Anges, sur le mont Anis, attiraient de nombreux pèlerins.»

Une église de Bretagne
La Chaise Dieu

C'est dans le Velay que devait se tenir le concile convoqué par le pape Urbain II au sujet de la première croisade ; mais le pape ayant changé d'avis, le concile s'assembla à Clermont en 1095. Néanmoins, le Velay prit une grande part à la sainte entreprise. On sait que Raymond, comte de Toulouse, et Aymar de Monteil, évêque du Puy, en furent les chefs. Homme d'église et homme d'épée, fils d'un seigneur dauphinois, élevé dans le métier des armes., Aymar fut choisi par le pape pour le représenter. Il partit à la tête de quatre cents enfants de sa ville épiscopale. C'est lui qui, après la prise d'Antioche, en juin 1098, releva le courage des croisés, lorsque le sultan de Mossoul, Kerbogha, vint les assiéger dans leur nouvelle conquête, accompagné de Kilidje-Arselan sultan des Turcs Seldjoucides, avec une armée de 200,000 combattants. On prétend que ce fut un prêtre du Velay, du nom de Pierre Barthélemy, qui découvrit, après une révélation divine, la sainte lance qui avait jadis percé le sein de Jésus-Christ, et dont la vue ne contribua pas peu à relever le moral de l'armée, déjà décimée par la désertion, la disette et les maladies. Les Turcs furent défaits sous les murs d'Antioche, ce qui augmenta la ferveur des gens de la langue d'oc mais ceux de la langue d'oil niaient le miracle de la sainte lance. Aymar, évêque du Puy, qui semblait partager leur avis, mourut alors, et l'ou ne manqua pas d'attribuer cette catastrophe, que rendaient toute naturelle la disette et l'épidémie, à une juste punition du ciel. Il mourut, dit un chroniqueur, et moult fut pleuré ;mais mal lui avait pris de douter de la sainte lance, car la nuit de sa mort il apparut à Pierre Barthélemy et lui dit qu'il avait été conduit en enfer. « Là, ajoutait-il, j'ai été flagellé très rudement, et mes cheveux et ma barbe ont été brûlés. » Tel fut, suivant la légende, le châtiment d'Aymar.

Une église de Bretagne
Le château de Lavoûte-Polignac
Note

La forteresse de Polignac


Mont-de-Marsan
La forteresse de Polignac

Les impressionnants vestiges de la forteresse de Polignac offrent sans doute l'une des plus pittoresques images du Velay. Perchée sur une butte volcanique occupée dès l'Antiquité, la forteresse est édifiée à partir du 11ème siècle et remaniée jusqu'au 17ème siècle par la famille de Polignac, vicomtes du Velay. En constante opposition avec l'évêque du Puy,
Ils en font le symbole de leur puissance et leur berceau familial jusqu'au 17ème siècle. Durant cette période, la forteresse occupe une position stratégique exceptionnelle contrôlant les principales voies d'accès au Puy. En outre, ses 3 ha clos de remparts offrent un refuge aux populations voisines. Après les Guerres de Religion, le caractère défensif du site n'a plus autant d'intérêt et la famille de Polignac lui préfère, au 17ème siècle, le château de Lavoûte-Polignac, logis plus confortable, situé plus au nord dans un méandre de la Loire. La forteresse est vendue comme bien national à la Révolution, puis rachetée par le Duc Jules de Polignac au 19ème siècle. Toujours propriété de la famille de Polignac, le site est ouvert à la visite et fait l'objet de fouilles archéologiques régulières : ses portes, ses remparts, son donjon et les ruines de son habitat sont d'un grand intérêt pour la connaissance de l'architecture militaire médiéval.

Cependant, de grands débats s'étant élevés à cette occasion, et ceux de la langue d'oil persistant à méconnaître le miracle, Pierre Barthélemy s'offrit pour subir l'épreuve du feu, il en mourut, disent les historiens français de la croisade, et la sainte lance demeura fort discréditée. Les Provençaux soutiennent, au contraire, qu'il triompha de cette terrible épreuve, et que les spectateurs enthousiasmés, le regardant comme un saint, se précipitèrent à l'envi sur lui pour toucher ses vêtements; si bien qu'il fut renversé à terre, foulé aux pieds, et qu'il eût péri sans l'assistance d'un chevalier.
Après les croisades vinrent les guerres féodales. Chaque montagne du Velay avait son château crénelé, redoutable retraite d'où le châtelain envoyait ses hommes d'armes piller et ravager le pays. Au commencement du XIIème siècle, Armand de Polignac et ses deux fils, Héracle et Pons, avaient fait bâtir aux abords des principales routes des tours d'observation, où des archers veillaient nuit et jour, prélevant sur tout ce qui passait un droit de péage. Voyageurs, pèlerins, marchands, nul ne pouvait s'y soustraire. À l'exemple des sires de Polignac, les autres seigneurs du Velay se retranchèrent sur plusieurs points, et prirent à leur solde des compagnies armées. La terreur fut grande dans le pays le citadin n'osait sortir de ses murailles, le paysan de sa chaumière ; l'étranger ne s'aventurait qu'en tremblant à travers les montagnes. Un coupe gorge, voilà ce que les seigneurs avaient fait du Velay au moyen âge Pierre III, évêque du Puy, fit un appel à ses vassaux et réprima les brigandages des châtelains. Héracle et Pons de Polignac s'engagèrent à livrer trente chevaliers comme otages mais, loin de tenir leurs promesses, ils recommencèrent leurs spoliations. Cette fois, l'évêque en appela au roi Louis VII qui vint en personne châtier les tyrans du Velay. A la mort de Pierre III, nouveaux troubles. Plus accommodant que son prédécesseur, Pierre IV, après avoir anathématisé le sire de Polignac, se réconcilia tout à coup avec lui. Cette paix n'était qu'un piège. Adalbert, évêque de Mende, s'en plaignit au roi « Paix a été faite entre l'église du Puy et le vicomte de Polignac, lui écrivait-il; mais cette paix, qui n'en est pas une, est un dangereux exemple, qui met en péril l'Église de Dieu.

# Une église de Bretagne
Le Lac Bleu

L'évêque du Puy, comme la dignité et la justice l'exigeaient, avait d'abord excommunié le vicomte, à cause de ses exactions sur les voies publiques cependant, à cette heure, l'église ancienne et le vicomte de Polignac se sont réunis et ont conclu entre eux une ombre de paix, en vertu de laquelle ils partagent les produits des péages et des rapines, de telle sorte que l'église participe aux spoliations pour lesquelles elle avait excommunié le vicomte, et qu'un secret amour du gain lui a fait approuver à son profit ce qu'elle avait condamné quand elle n'y avait pas d'intérêt. Ils veulent changer l'ordre des choses, ajoutait le digne prélat, et faire du temple de la mère de Dieu, qui doit être l'asile des affligés, une caverne de voleurs. Ceux qui ont été établis pour pleurer sur les souffrances du peuple, ceux qui lui remettent ses fautes, se sont préparés à se réjouir de ses larmes et à remplir leur bourse des produits du vol mais la justice de notre seigneur le roi s'étend sur tous ces hommes; plaise au ciel qu'ils reconnaissent la vanité de leurs projets » Alors le roi se trouvait à Souvigny il y manda le vicomte et l'évêque. Tous deux protestèrent qu'ils n'avaient eu en vue, dans cette paix, que le bien de l'Église. Mais comme il avait trompé l'évêque, Héracle trompa le roi. À peine de retour dans ses montagnes, en effet, il reprend les armes. Non moins violent que son frère, Pons se joint à lui. « Saisis d'un instinct diabolique, dit un chroniqueur contemporain, ils faisaient du pillage à main armée l'emploi ordinaire de leur misérable vie. » Ils allaient, en effet, détroussant les voyageurs, ravageant les villes et les campagnes, dévastant les églises et les abbayes. Selon eux, « c'estoit un abus insupportable que des gens si inutiles à l'État que l'estoient les moines égalassent les princes en richesses » et, pour y remédier, ils les volaient. Alexandre III en écrivit au roi Louis l'invitant à mettre un terme à tant d'excès. « Le très pieux roi, ému de compassion et de colère, ajoute le chroniqueur, rassembla aussitôt son armée et comme il estoit prompt à saisir la verge du châtiment, il se hâta d'aller combattre ces grands coupables.

Une église de Bretagne
Le Puy en Velay - sur le chemin d'acces à Notre-Dame de France

Il les atteignit sur le théâtre de leurs méfaits, les attaqua avec vigueur, en véritable prince qu'il estoit, et leur fit sentir la pointe de son épée. Les ayant vaincus, il les prit, les emmena avec lui, et les garda prisonniers jusqu'à ce qu'ils eussent juré et promis sous les plus fortes garanties de renoncer désormais et à toujours à inquiéter les églises, les pauvres et les voyageurs (1163-1165). » Comme toujours, les sires de Polignac jurèrent et promirent mais se parjurer n'était pas ce qui leur coutait le plus, et le Velay souffrit encore de leurs exactions. Après avoir ravagé les terres de l'abbaye de la Chaise-Dieu, ils se disposaient à en faire le siège, quand le retour de Louis VII dans le Velay les força de se retirer. Vainement ils se retranchèrent dans le château de Nonnette; ne pouvant résister, ils se rendirent, « jurant, sur le salut de leur âme, qu'ils se soumettoient par avance à tout ce que le roi ordonneroit.» Le roi les ramena prisonniers à Paris. Après trois ans de captivité, Héracle et Pons redevinrent libres; mais Armand, leur père, qui les avait poussés à la révolte, fut condamné, par sentence arbitrale, à réparer tous les dommages qu'il avait causés à l'église du Puy, à restituer toutes les sommes que lui ou les siens, ses gens ou ses chevaliers avaient imposées sur les routes aux voyageurs, aux pèlerins et aux marchands. Ses fiefs furent confisqués ait profit de la couronne, et sa personne déclarée prisonnière jusqu'à l'entière exécution de la sentence. Ces conditions étaient dures ; néanmoins le vieux châtelain s'y soumit et fut rendu à la liberté.

Une église de Bretagne
Le Puy en Velay - La Cathédrale

Après sa mort, ses fils, ne pouvant se résoudre à les exécuter, demandèrent et obtinrent qu'elles fussent modifiées. Pons, par un traité signé en 1173, eut la moitié de la laude et des autres produits de la ville du Puy et deux des quatre châteaux Ceyssac, Aynac, Saint-Quentin et Seneulh. On lui rendit les deux autres. Après avoir fait amende honorable à la ville et à l'église de Brioude et légué son château de Casse à l'abbaye, Héracle partit pour la terre sainte et y mourut. De son côté Pons fit hommage de sa vicomté à l'évêque du Puy, et se retira dans une abbaye de l'ordre de Citeaux. Ainsi finirent ces terribles chefs de routiers.
Plus tard, en 1380, le Velay eut à souffrir du passage des grandes compagnies elles s'emparèrent de plusieurs châteaux. Bertrand du Guesclin, l'intrépide guerrier, vint leur faire la chasse. Les consuls du Puy lui envoyèrent « beaucoup de vaillantes gens tant à cheval qu'à pied, artilleurs, archiers, arbalestriers, et en oultre force artillerie, traits, canons, pouldre, arcs, arbalestes, engins et telles autres munitions belliqueuses force pain, vin, victuailles, desquelles choses ledit connétable se tint très content.. » On sait comment il mourut. On lui fit les funérailles d'un roi il fut enseveli à Saint-Denis. Son cœur fut donné à la Bretagne, sa patrie, et ses entrailles furent religieusement transportées au Puy, qui lui éleva un tombeau.
Au XVème siècle, dans la guerre des Bourguignons et des Armagnacs, le Velay resta fidèle au roi. Bien qu'elle eût fort à souffrir, la ville du Puy envoya « vers monseigneur le Dauphin dix notables pour lui offrir toute obéissance de corps et de biens jusqu'à la mort. » Cependant, les Bourguignons, ayant à leur tête le sire de Rochebaron voulurent se rendre maitres du Velay. Ils s'emparèrent de plusieurs points importants et s'avancèrent jusque sous les murs du Puy ; mais les seigneurs du Velay l'avaient mis à l'abri de toute surprise. Après un long siège, « voyant que guière ne pouvoient profiter, vu que la ville estoit moult bien garnie de gens de défense pour leur résister, ils (les Bourguignons) s'en retournèrent à honte et à confusion, et allèrent parmi le pays faisant maux indicibles. »
Sous la domination des Wisigoths ariens, le Velay était resté catholique il persévéra dans sa foi pendant les longues et sanglantes guerres du XVIème siècle ; Vainement Blacons, lieutenant du baron des Adrets, vint mettre le siège devant Le Puy ; il y trouva l'élite de la noblesse du Velay prête à défendre la ville. Ne pouvant pénétrer dans la place, les assiégeants vont s'emparer du château d'Espaly, dans le voisinage ; puis, se rapprochant de la ville, ils essayent de la prendre de vive force ; mais, repoussés vigoureusement, ils sont contraints de lever le siège. Plus tard, en 1621, Blacons revint dans le Velay et y surprit Yssingeaux ; mais le curé, vieillard septuagénaire, se mit à la tête de ses paroissiens et chassa de la ville Blacons et ses bandes. Ces résistances vigoureuses arrêtèrent le progrès des idées nouvelles dans le Velay.
Depuis plus d'un siècle, ce pays jouissait du plus grand calme, lorsque Mandrin y parut en 1754. Après avoir rançonné les campagnes, il entre au Puy, pille la maison du capitaine général des fermes, force les prisons, enlève plusieurs détenus, et se retire chargé de butin. Bientôt il tente une seconde expédition dans le Velay. Attaqué, cette fois, par cent hommes de cavalerie, il parvient à leur échapper à la faveur de la nuit, et se réfugie en Savoie. Depuis ce temps, aucun fait remarquable ne s'est passé dans le Velay. Pendant la guerre de 1870-1871, ce pays a envoyé son contingent de mobiles à l'armée de la Loire


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Vue générale du Puy en Velay - 1868
Mont-de-Marsan
Vue générale du Puy en Velay - 2014

Ce territoire était occupé jadis par 5 peuples : les Vellavi, qui ont donné son nom au Velay, les Gabales (Gévaudan), les Helviens (Vivarais), les Ségusiaves (Forez) et les Arvernes (Auvergne). Les Vellavi, bergers et chasseurs quand ils n'étaient pas en guerre avec leurs voisins, habitaient des cabanes ou des habitats troglodytes.
Après la conquête de la Gaule par Jules César, Auguste donna l'indépendance aux Vellavi par rapport aux Arvernes. Leur pays fut compris dans la première Aquitaine. Avec la civilisation latine, Ruessio, (Saint-Paulien), Icidmago, (Yssingeaux ou Usson -en-Forez), Condate, (Saint-Privat), virent la construction de nombreux temples, palais, cirques, aqueducs, les villes devinrent prospères et luxueuses.
Le Velay fut ravagé par les invasions barbares dans les dernières années de l'Empire Romain. Les Burgondes pillèrent Brioude, (Brivas), et les Wisigoths qui succédèrent aux Burgondes envahirent tout le Velay ainsi que le pays des Arvernes, le Gévaudan et le Vivarais. Le Velay fut alors gouverné par un comte qui représentait le gouverneur de l'Aquitaine.
Alaric Ier, roi des Wisigoths périt à la bataille de Vouillé en 507, bataille remportée par Clovis. Le Velay passa alors sous la domination franque. En 511, il se trouva englobé dans les états du roi d'Austrasie puis dans la monarchie française quand Clotaire II eut réuni toutes les possessions de sa dynastie vers 613. Par la suite, les comtes de Velay seront les évêques du Puy dont le plus remarquable fut Adhémar de Monteil qui conduisit la première croisade (1095). Des familles nobles importantes géraient en grande partie le pays de Velay. On citera pour mémoire les familles de Chalencon, Rochebaron, Chapteuil et bien sûr de Polignac. Toutes ces lignées ont laissé derrière elles de somptueux vestiges, dont le village de Chalencon et son étonnant château (commune de Saint-André-de-Chalencon), le donjon de Roche-en-Régnier, le château de Rochebaron à Bas-en-Basset, et celui plus ancien de Polignac à Polignac près du Puy.


Le Puy-en-Velay


Mont-de-Marsan
le Rocher Saint Michel - 28/08/1868

À l’époque des persécutions contre les chrétiens ont été tués en haine de la foi saint Julien de Brioude, saint Ferréol, saint Ilpize, saint Marcel. Après la conversion de l'Empire romain au christianisme, fut mis à mort au viie siècle saint Théofrède, le fondateur de l’abbaye du Monastier-sur-Gazeille. Lors des invasions barbares du ive siècle, Ruessium (Saint-Paulien) ne fut pas épargné et la ville fut saccagée, ses habitants massacrés et ses maisons détruites.
Certains considèrent que, vers 365, l’évêque Vosy renonça à reconstruire et décida de se fixer au Puy, dont la position était plus facile à défendre et la situation plus favorable. La fin du Vème siècle constitue pour l'Auvergne une période troublée. Malgré l'opposition de Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont, et des Gallo-Romains fidèles à Rome, l'empereur Julius Nepos laisse les Wisigoths prendre en 475 le contrôle de la province, dont le Velay fait partie. C'est le comte Victorius, un Gallo-Romain, qui est nommé duc des Arvennes par le roi Euric. Après la bataille de Vouillé au printemps 507, Clovis conquiert toute l'Aquitaine.

Mont-de-Marsan
L'ancien château de Charles VII surmonté de la statue de Saint Jean Bon Espoir

L'origine de celle ville est peu connue. On prétend qu'elle avait le titre de cité dès le VIIIème siècle : le premier titre authentique qui en fasse -mention date du 8 avril 924, et ne lui donne que le titre de bourg. Il est probable que ce bourg acquît une grande importance après la ruine de Ruessium, dont le siège épiscopal fut transféré, vers la fin du IXème siècle, sur la montagne appelée Anis ou Anicum, où fut bâtie la ville du Puy. Dans l'origine, celle cité fut circonscrite au rocher de Corneille, où étaient la cathédrale, le cloître, les maisons des chanoines et un château fort. Bientôt celle enceinte devint insuffisante ; les habitations se multiplièrent, et la ville acquit un tel accroissement, que dès le XVème siècle elle était classée parmi les principales villes du Languedoc.

Note

Le rocher et la chapelle Saint-Michel-d'Aiguilhe


Mont-de-Marsan
Le rocher et la chapelle Saint-Michel-d'Aiguilhe

Dès l'époque gallo-romaine les hommes ont pensé se rapprocher de leurs dieux en faisant des sommets des rochers, des lieux de culte. Ici c'est peut-être Mercure qui était alors célébré. Au Xème siècle,Truannus, doyen du chapitre de la cathédrale du Puy, obtient de l'évêque Godescalc l'autorisation d'édifier une chapelle dédiée à l'archange saint Michel dont le culte est traditionnellement associé à celui de la Vierge. Cette chapelle sera consacrée en Août 962. Toujours au Xème siècle., Truannus fait aménager dans la roche un escalier ponctué par trois oratoires consacrés à Saint Gabriel, Saint Raphaël, Saint Guignefort. Au XIIème siècle, la chapelle primitive de forme carrée est agrandie pour recevoir les pèlerins toujours plus nombreux. Pour optimiser la surface disponible, l'édifice va épouser la forme du rocher avec une nef déambulatoire unique en son genre. Le rocher influence les légendes qui contribuent à l'afflux des pèlerins. La plus célèbre d'entre elles rapporte qu'une jeune fille dont la virginité avait été mise en doute se plaça sous la protection de saint Michel et se jeta du haut du rocher pour prouver son innocence. L’archange ralentit sa chute. Renouvelant l'expérience, elle fut à nouveau sauvée.
Par vanité, elle voulut sauter une troisième fois et, devant la foule accourue pour assister au miracle, elle s'écrasa au pied du rocher

Le Puy passa, en 975, ainsi que le Velay dont il était la capitale, sous la domination des comtes d'Auvergne. En 1029. l'église Notre- Dame du Puy, qui jouissait déjà d'une grande célébrité, fut visitée par le roi Robert. Les Bourguignons tentèrent de surprendre cette ville en 1419, mais les seigneurs du Velay s'enfermèrent dans ses murs et résistèrent aux assaillants, que commandait le prince d'Orange. En 1562, Blacons, lieutenant du fameux baron des Adrets, tenta sans succès de s'emparer de cette ville, qui fut défendue avec un grand courage par les habitants. En 1572, Antoine de Senectère, évêque du Puy, sauva les religionnaires de l'horrible massacre de la St-Barthélemy, en les réunissant dans son palais et en leur faisant faire sur-le-champ abjuration; En 1585, François de Coligny, comte de Châtillon, tenta infructueusement de surprendre le Puy. En 1589, saint Vidal, qui en était gouverneur, força les habitants à embrasser le parti de la Ligue; l'autorité de Henri IV n'y fut reconnue qu'en 1596.


Brioude


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Vue prise au levant des ruines du château de Polignac
Mont-de-Marsan
Ciel d'orage sur le château de Polignac

Brioude est une ancienne ville, mentionnée dans une pièce de vers par Sidoine Apollinaire, sous le nom de Brivas. Théodoric la prit et la livra au pillage en 532. Les Bourguignons 's’en rendirent maîtres et en massacrèrent les habitants. Les Sarrasins la prirent et la pillèrent en 732. Le vicomte de Polignac la brûla et en massacra les habitants en1179. Un seigneur de Castelnau qui prenait le titre de roi des compagnies, assiégea Brioude en1361à la tête de 3 000 hommes, s'empara de cette ville, la fortifia, en fit sa place d'armes, et ne consentit à s'en dessaisir qu'au prix de 100,000florins.
Dans la suite, les habitants de Brioude furent longtemps en opposition avec les chanoines qui s'obstinaient à leur refuser une charte de commune une guerre et des procès continuels s'établirent entre eux aussi, lorsque les principes de la réformation de Luther eurent pénétré dans ce pays, les habitants les adoptèrent avec empressement ; ils s'assemblaient en armes et menaçaient le chapitre, qui fut obligé de se réfugier dans la forteresse. Les réformés de la ville s'emparèrent de Brioude le 19 octobre1583; mais la place fut bientôt reprise par les catholiques. Peu à peu cependant les chanoines firent des ligueurs de tous les citoyens.- Brioude posséda pendant l'époque mérovingienne un, atelier monétaire assez important.


Yssingeaux


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Vue de l'ancienne abbaye de Doué

Quelques auteurs regardent cette ville comme l'ancien Icidmago de la table-de Peutinger. Elle est situe sur une colline rocailleuse fort élevée que dominent d'autres collines encore plus âpres et plus dénudées. C'est une ville irrégulièrement bâtie et assez triste, où l'on remarque cependant une jolie église paroissiale et quelques maisons spacieuses.


Notre Dame de France

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Notre Dame de France


Mont-de-Marsan
Le Puy en Velay
Mont-de-Marsan
Notre Dame de France

C'est un prédicateur jésuite, le Révérend Père Gustave-Xavier Lacroix de Ravignan (1795-1858), qui le premier a l'idée d'ériger une statue de la Sainte Vierge au sommet du « rocher Corneille ». Il en parle à l'abbé Théodore Combalot (1797-1813) lors d'une retraite au Puy, qui, enthousiasmé, expose aussitôt le projet aux prêtres du diocèse rassemblés en la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation. le 26 juillet 1850. L’évêque du lieu, Mgr Auguste de Morlhon, accueille le projet avec engouement et, après diverses études préparatoires, crée le 5 mars 18534 un commission chargée de préparer et surveiller l'exécution des travaux. Ce « comité de l’œuvre de Notre-Dame de France » lance dans le même mois un concours européen, doté de trois mille francs, destiné à choisir le modèle de la statue et une souscription, le 16 juillet 1853, qui prend le relais des quêtes organisées dans tout le diocèse dès 1850.

Le concours rencontre un succès inespéré, puisque des artistes de toute l'Europe envoient leur propositions. C'est finalement pas moins de 54 maquettes qui sont présentées et exposées au public pendant une semaine dans une salle de l'hôtel de ville du Puy.
Le 8 novembre 1853, le jury présidé par Mgr de Morlhon vote à bulletins secrets pour le modèle de Jean-Marie Bonnassieux. Dès lors, les travaux peuvent commencer et, le 10 décembre 1854, la première pierre est posée. Mais, malgré le succès de la souscription; qui rapportera en tout 325 000 francs; des difficultés financières se font sentir, menaçant tout le projet.
Le 5 septembre 1855, Mgr de Morlhon se rend alors à Paris pour plaider cette cause auprès de l'Empereur Napoléon Ier. En plus d'obtenir de lui un don de 10 000 francs, l'évêque le convainc, sur l'inspiration du maréchal Pélissier, d'offrir les canons qui seront capturés si le siège de Sébastopol, alors en cours, réussit et que la paix revient.
Trois jours plus tard la ville tombe. Le 30 mars 1856, la paix est signée, et, vingt jours après, l'Empereur livre, conformément à sa promesse, 150 000 kilos de fonte de fer provenant des canons de marine de Sébastopol.
En mars 1856, la fonte de la statue commence à Givors pendant que les travaux du piédestal, qui n'avaient guère avancé depuis la pose de la première pierre, reprennent. Le 28 juillet 1859, les premiers éléments de la statue arrivent au Puy, où ils sont peu à peu assemblés.
Le 12 septembre 1860, la statue, enfin achevée, est bénie solennellement par Mgr de Morlhon en présence de près de 120 000 fidèles. Elle est alors la plus grande statue au monde, avant d'être détrônée en 1886 par la statue de la Liberté. La statue et son socle sont inscrits aux monuments historiques en 1997, et entièrement restaurés en 2012. Ils constituent le monument le plus visité du département de Haute-Loire avec 88 850 visiteurs en 2010




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