Histoire de la Haute Loire
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Sur les limites de l'Auvergne et du Languedoc s'élève un groupe de froides et rudes montagnes. Rien de sauvage et de grandiose comme l'aspect de cette contrée, où le voyageur rencontre, à chaque pas, des traces des révolutions physiques qui l'ont violemment agitée dans les temps anciens. Ce ne sont que rochers à pics basaltiques, aux flancs déchirés et dont les cimes, à défaut de végétation, sont hérissées de ruines, tristes et derniers restes d'antiques forteresses, qui semblent avoir été construites par une race de géants. C'est là, sur le versant occidental des Cévennes, qu'habitaient les Véloni, Vellavi ou Vellaviens, c'est-à-dire, en langue celtique, Montagnards. Voisins des Arvernes, ils en étaient, suivant César, les clients: Velauni qui sub imperio Avernorium esse consueverant
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Avant l'arrivée des Massaliotes, qui les premiers y pénétrèrent, on ne voyait point de routes dans ce pays, mais seulement quelques étroits sentiers perdus dans les rochers ou dans les ravins. Borné au nord par le pays des Arvernes au midi, par celui des Helviens et des Volces Arécomices à l'est, par celui des Ségusiens et des Allobroges; à l'ouest, par le territoire des Gabales, le pays des Vellaviens n'avait pas moins, dit-on, de cent soixante-cinq lieues carrées. Ruessio, aujourd'hui Saint-Paulien, en était la capitale. Comme tous les peuples primitifs, les Vellaviens vivaient de la chasse ou de la garde des troupeaux. Dans plusieurs communes du Velay, notamment au Puy, à Vals, à Saint-Julien, à Pradelles, à La Roche-Aubert, à La Terrasse, au Monastier, à Tarsac, etc., on voit encore des vestiges de leurs habitations. « Rien, dit l'auteur de l'Ancien Velay, rien ne saurait donner une idée plus exacte d'un vicus et de certains oppida dont parle César que la vue de ces roches disséminées dans les campagnes du Velay, et qui, jadis citadelles, servaient d'asile à des populations entières. »
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Auguste affranchit les Vellaviens des
liens qui les unissaient aux Arvernes. Alors, compris dans la
première Aquitaine, ils formaient, suivant Strabon, une cité
particulière. Peu à peu la civilisation romaine tempéra l'âpreté
et la rudesse de ce peuple à demi sauvage. Ruessio, Icidmagus,
Condate, Aquis Segete, où elle avait fondé des colonies, devinrent
des cités florissantes. A ces sombres grottes, à ces rustiques
huttes couvertes de chaume, enduites d'argile, et au fond desquelles
les Vellaviens vivaient pèle-mêle avec leurs bœufs et leurs
chèvres, succédèrent des palais, des villas, des temples, des
cirques, des prétoires, des aqueducs. Des voies romaines s'ouvrirent
dans tous les sens la principale conduisait de Ruessio à Lugdunum
et, par un embranchement, à Mediolanum (Moingt, près de Montbrison).
On l'appelait la via Bolena.
Bien que d'un abord difficile,
ce pays n'en fut pas moins visité par les barbares. Après les
Burgondes, qui prirent et pillèrent Brivas (Brioude), vinrent
les Wisit-DOths,puis les Francs. On croit que les Sarrasins
y pénétrèrent en 725. Après avoir ravagé l'Aquitaine, les Normands,
en 863, envaliirent le Velay, réduisirent en cendres Ruessio
et en dispersèrent les habitants. Dans les divers partages qui
eurent lieu entre les rois francs et leurs héritiers, le Velay
échut successivement à Sigebert, puis, en 506, à Théodebert
II, et, plus tard, à Sigebert III. Sous Charlemagne, il eut
pour gouverneur le comte Bullas. »
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S'il faut en croire la tradition, saint Georges l'un des soixante-douze disciples de Jésus-Christ et envoyé dans le Velay par saint Pierre, y aurait le premier prêché l'Évangile. « Pour lors, dit le père Eudes de Gissey, notre saint n'épargna rien contre le paganisme, baptisant à troupes les gentils, brisant les idoles, abattant les temples. » Dans un pré de Chaumel, sur les bords du ruisseau de Chalan, s'élève, une pierre renversée et entaillée, un fût de colonne c'était, dit-on, un autel païen avant l'arrivée du glorieux saint Georges. Quand l'apôtre eut converti les Vellaviens à la foi chrétienne, sa première œuvre fut de renverser la pierre maudite ; il le fit même avec une telle colère, ajoutent les gens du pays, qu'on voit encore, sur la pierre, les marques de sa crosse et celles de ses pieds. À saint Georges succéda saint Macaire, puis saint Marcellin, qui rendait, dit-on, la parole aux muets, l'ouïe aux sourds, la vue aux aveugles, et chassait le malin esprit du corps des possédés. Au IXème siècle, l'église du Velay était puissante et renommée ; ses évêques, grâce aux libéralités des rois et des empereurs, jouissaient de grands privilèges. Sur les ruines des temples païens s'élevaient de riches abbayes ou des chapelles, célèbres par les miracles qui s'y opéraient. Notre-Dame-du- Haut-Solier, dans la Civitas Vetula, et l'Oratoire des Anges, sur le mont Anis, attiraient de nombreux pèlerins.»
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C'est dans le Velay que devait se tenir le concile convoqué par le pape Urbain II au sujet de la première croisade ; mais le pape ayant changé d'avis, le concile s'assembla à Clermont en 1095. Néanmoins, le Velay prit une grande part à la sainte entreprise. On sait que Raymond, comte de Toulouse, et Aymar de Monteil, évêque du Puy, en furent les chefs. Homme d'église et homme d'épée, fils d'un seigneur dauphinois, élevé dans le métier des armes., Aymar fut choisi par le pape pour le représenter. Il partit à la tête de quatre cents enfants de sa ville épiscopale. C'est lui qui, après la prise d'Antioche, en juin 1098, releva le courage des croisés, lorsque le sultan de Mossoul, Kerbogha, vint les assiéger dans leur nouvelle conquête, accompagné de Kilidje-Arselan sultan des Turcs Seldjoucides, avec une armée de 200,000 combattants. On prétend que ce fut un prêtre du Velay, du nom de Pierre Barthélemy, qui découvrit, après une révélation divine, la sainte lance qui avait jadis percé le sein de Jésus-Christ, et dont la vue ne contribua pas peu à relever le moral de l'armée, déjà décimée par la désertion, la disette et les maladies. Les Turcs furent défaits sous les murs d'Antioche, ce qui augmenta la ferveur des gens de la langue d'oc mais ceux de la langue d'oil niaient le miracle de la sainte lance. Aymar, évêque du Puy, qui semblait partager leur avis, mourut alors, et l'ou ne manqua pas d'attribuer cette catastrophe, que rendaient toute naturelle la disette et l'épidémie, à une juste punition du ciel. Il mourut, dit un chroniqueur, et moult fut pleuré ;mais mal lui avait pris de douter de la sainte lance, car la nuit de sa mort il apparut à Pierre Barthélemy et lui dit qu'il avait été conduit en enfer. « Là, ajoutait-il, j'ai été flagellé très rudement, et mes cheveux et ma barbe ont été brûlés. » Tel fut, suivant la légende, le châtiment d'Aymar.
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Cependant, de grands débats s'étant élevés
à cette occasion, et ceux de la langue d'oil persistant à méconnaître
le miracle, Pierre Barthélemy s'offrit pour subir l'épreuve
du feu, il en mourut, disent les historiens français de la croisade,
et la sainte lance demeura fort discréditée. Les Provençaux
soutiennent, au contraire, qu'il triompha de cette terrible
épreuve, et que les spectateurs enthousiasmés, le regardant
comme un saint, se précipitèrent à l'envi sur lui pour toucher
ses vêtements; si bien qu'il fut renversé à terre, foulé aux
pieds, et qu'il eût péri sans l'assistance d'un chevalier.
Après les croisades vinrent les guerres féodales. Chaque
montagne du Velay avait son château crénelé, redoutable retraite
d'où le châtelain envoyait ses hommes d'armes piller et ravager
le pays. Au commencement du XIIème siècle, Armand
de Polignac et ses deux fils, Héracle et Pons, avaient fait
bâtir aux abords des principales routes des tours d'observation,
où des archers veillaient nuit et jour, prélevant sur tout ce
qui passait un droit de péage. Voyageurs, pèlerins, marchands,
nul ne pouvait s'y soustraire. À l'exemple des sires de Polignac,
les autres seigneurs du Velay se retranchèrent sur plusieurs
points, et prirent à leur solde des compagnies armées. La terreur
fut grande dans le pays le citadin n'osait sortir de ses murailles,
le paysan de sa chaumière ; l'étranger ne s'aventurait qu'en
tremblant à travers les montagnes. Un coupe gorge, voilà ce
que les seigneurs avaient fait du Velay au moyen âge Pierre
III, évêque du Puy, fit un appel à ses vassaux et réprima les
brigandages des châtelains. Héracle et Pons de Polignac s'engagèrent
à livrer trente chevaliers comme otages mais, loin de tenir
leurs promesses, ils recommencèrent leurs spoliations. Cette
fois, l'évêque en appela au roi Louis VII qui vint en personne
châtier les tyrans du Velay. A la mort de Pierre III, nouveaux
troubles. Plus accommodant que son prédécesseur, Pierre IV,
après avoir anathématisé le sire de Polignac, se réconcilia
tout à coup avec lui. Cette paix n'était qu'un piège. Adalbert,
évêque de Mende, s'en plaignit au roi « Paix a été faite entre
l'église du Puy et le vicomte de Polignac, lui écrivait-il;
mais cette paix, qui n'en est pas une, est un dangereux exemple,
qui met en péril l'Église de Dieu.
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L'évêque du Puy, comme la dignité et la justice l'exigeaient, avait d'abord excommunié le vicomte, à cause de ses exactions sur les voies publiques cependant, à cette heure, l'église ancienne et le vicomte de Polignac se sont réunis et ont conclu entre eux une ombre de paix, en vertu de laquelle ils partagent les produits des péages et des rapines, de telle sorte que l'église participe aux spoliations pour lesquelles elle avait excommunié le vicomte, et qu'un secret amour du gain lui a fait approuver à son profit ce qu'elle avait condamné quand elle n'y avait pas d'intérêt. Ils veulent changer l'ordre des choses, ajoutait le digne prélat, et faire du temple de la mère de Dieu, qui doit être l'asile des affligés, une caverne de voleurs. Ceux qui ont été établis pour pleurer sur les souffrances du peuple, ceux qui lui remettent ses fautes, se sont préparés à se réjouir de ses larmes et à remplir leur bourse des produits du vol mais la justice de notre seigneur le roi s'étend sur tous ces hommes; plaise au ciel qu'ils reconnaissent la vanité de leurs projets » Alors le roi se trouvait à Souvigny il y manda le vicomte et l'évêque. Tous deux protestèrent qu'ils n'avaient eu en vue, dans cette paix, que le bien de l'Église. Mais comme il avait trompé l'évêque, Héracle trompa le roi. À peine de retour dans ses montagnes, en effet, il reprend les armes. Non moins violent que son frère, Pons se joint à lui. « Saisis d'un instinct diabolique, dit un chroniqueur contemporain, ils faisaient du pillage à main armée l'emploi ordinaire de leur misérable vie. » Ils allaient, en effet, détroussant les voyageurs, ravageant les villes et les campagnes, dévastant les églises et les abbayes. Selon eux, « c'estoit un abus insupportable que des gens si inutiles à l'État que l'estoient les moines égalassent les princes en richesses » et, pour y remédier, ils les volaient. Alexandre III en écrivit au roi Louis l'invitant à mettre un terme à tant d'excès. « Le très pieux roi, ému de compassion et de colère, ajoute le chroniqueur, rassembla aussitôt son armée et comme il estoit prompt à saisir la verge du châtiment, il se hâta d'aller combattre ces grands coupables.
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Il les atteignit sur le théâtre de leurs méfaits, les attaqua avec vigueur, en véritable prince qu'il estoit, et leur fit sentir la pointe de son épée. Les ayant vaincus, il les prit, les emmena avec lui, et les garda prisonniers jusqu'à ce qu'ils eussent juré et promis sous les plus fortes garanties de renoncer désormais et à toujours à inquiéter les églises, les pauvres et les voyageurs (1163-1165). » Comme toujours, les sires de Polignac jurèrent et promirent mais se parjurer n'était pas ce qui leur coutait le plus, et le Velay souffrit encore de leurs exactions. Après avoir ravagé les terres de l'abbaye de la Chaise-Dieu, ils se disposaient à en faire le siège, quand le retour de Louis VII dans le Velay les força de se retirer. Vainement ils se retranchèrent dans le château de Nonnette; ne pouvant résister, ils se rendirent, « jurant, sur le salut de leur âme, qu'ils se soumettoient par avance à tout ce que le roi ordonneroit.» Le roi les ramena prisonniers à Paris. Après trois ans de captivité, Héracle et Pons redevinrent libres; mais Armand, leur père, qui les avait poussés à la révolte, fut condamné, par sentence arbitrale, à réparer tous les dommages qu'il avait causés à l'église du Puy, à restituer toutes les sommes que lui ou les siens, ses gens ou ses chevaliers avaient imposées sur les routes aux voyageurs, aux pèlerins et aux marchands. Ses fiefs furent confisqués ait profit de la couronne, et sa personne déclarée prisonnière jusqu'à l'entière exécution de la sentence. Ces conditions étaient dures ; néanmoins le vieux châtelain s'y soumit et fut rendu à la liberté.
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Après sa mort, ses fils, ne pouvant se
résoudre à les exécuter, demandèrent et obtinrent qu'elles fussent
modifiées. Pons, par un traité signé en 1173, eut la moitié
de la laude et des autres produits de la ville du Puy et deux
des quatre châteaux Ceyssac, Aynac, Saint-Quentin et Seneulh.
On lui rendit les deux autres. Après avoir fait amende honorable
à la ville et à l'église de Brioude et légué son château de
Casse à l'abbaye, Héracle partit pour la terre sainte et y mourut.
De son côté Pons fit hommage de sa vicomté à l'évêque du Puy,
et se retira dans une abbaye de l'ordre de Citeaux. Ainsi finirent
ces terribles chefs de routiers.
Plus tard, en 1380, le
Velay eut à souffrir du passage des grandes compagnies elles
s'emparèrent de plusieurs châteaux. Bertrand du Guesclin, l'intrépide
guerrier, vint leur faire la chasse. Les consuls du Puy lui
envoyèrent « beaucoup de vaillantes gens tant à cheval qu'à
pied, artilleurs, archiers, arbalestriers, et en oultre force
artillerie, traits, canons, pouldre, arcs, arbalestes, engins
et telles autres munitions belliqueuses force pain, vin, victuailles,
desquelles choses ledit connétable se tint très content.. »
On sait comment il mourut. On lui fit les funérailles d'un roi
il fut enseveli à Saint-Denis. Son cœur fut donné à la Bretagne,
sa patrie, et ses entrailles furent religieusement transportées
au Puy, qui lui éleva un tombeau.
Au XVème siècle,
dans la guerre des Bourguignons et des Armagnacs, le Velay resta
fidèle au roi. Bien qu'elle eût fort à souffrir, la ville du
Puy envoya « vers monseigneur le Dauphin dix notables pour lui
offrir toute obéissance de corps et de biens jusqu'à la mort.
» Cependant, les Bourguignons, ayant à leur tête le sire de
Rochebaron voulurent se rendre maitres du Velay. Ils s'emparèrent
de plusieurs points importants et s'avancèrent jusque sous les
murs du Puy ; mais les seigneurs du Velay l'avaient mis à l'abri
de toute surprise. Après un long siège, « voyant que guière
ne pouvoient profiter, vu que la ville estoit moult bien garnie
de gens de défense pour leur résister, ils (les Bourguignons)
s'en retournèrent à honte et à confusion, et allèrent parmi
le pays faisant maux indicibles. »
Sous la domination des
Wisigoths ariens, le Velay était resté catholique il persévéra
dans sa foi pendant les longues et sanglantes guerres du XVIème
siècle ; Vainement Blacons, lieutenant du baron des Adrets,
vint mettre le siège devant Le Puy ; il y trouva l'élite de
la noblesse du Velay prête à défendre la ville. Ne pouvant pénétrer
dans la place, les assiégeants vont s'emparer du château d'Espaly,
dans le voisinage ; puis, se rapprochant de la ville, ils essayent
de la prendre de vive force ; mais, repoussés vigoureusement,
ils sont contraints de lever le siège. Plus tard, en 1621, Blacons
revint dans le Velay et y surprit Yssingeaux ; mais le curé,
vieillard septuagénaire, se mit à la tête de ses paroissiens
et chassa de la ville Blacons et ses bandes. Ces résistances
vigoureuses arrêtèrent le progrès des idées nouvelles dans le
Velay.
Depuis plus d'un siècle, ce pays jouissait du plus
grand calme, lorsque Mandrin y parut en 1754. Après avoir rançonné
les campagnes, il entre au Puy, pille la maison du capitaine
général des fermes, force les prisons, enlève plusieurs détenus,
et se retire chargé de butin. Bientôt il tente une seconde expédition
dans le Velay. Attaqué, cette fois, par cent hommes de cavalerie,
il parvient à leur échapper à la faveur de la nuit, et se réfugie
en Savoie. Depuis ce temps, aucun fait remarquable ne s'est
passé dans le Velay. Pendant la guerre de 1870-1871, ce pays
a envoyé son contingent de mobiles à l'armée de la Loire
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Ce territoire était occupé jadis par
5 peuples : les Vellavi, qui ont donné son nom au Velay, les
Gabales (Gévaudan), les Helviens (Vivarais), les Ségusiaves
(Forez) et les Arvernes (Auvergne). Les Vellavi, bergers et
chasseurs quand ils n'étaient pas en guerre avec leurs voisins,
habitaient des cabanes ou des habitats troglodytes.
Après
la conquête de la Gaule par Jules César, Auguste donna l'indépendance
aux Vellavi par rapport aux Arvernes. Leur pays fut compris
dans la première Aquitaine. Avec la civilisation latine, Ruessio,
(Saint-Paulien), Icidmago, (Yssingeaux ou Usson -en-Forez),
Condate, (Saint-Privat), virent la construction de nombreux
temples, palais, cirques, aqueducs, les villes devinrent prospères
et luxueuses.
Le Velay fut ravagé par les invasions barbares
dans les dernières années de l'Empire Romain. Les Burgondes
pillèrent Brioude, (Brivas), et les Wisigoths qui succédèrent
aux Burgondes envahirent tout le Velay ainsi que le pays des
Arvernes, le Gévaudan et le Vivarais. Le Velay fut alors gouverné
par un comte qui représentait le gouverneur de l'Aquitaine.
Alaric Ier, roi des Wisigoths périt à la bataille
de Vouillé en 507, bataille remportée par Clovis. Le Velay passa
alors sous la domination franque. En 511, il se trouva englobé
dans les états du roi d'Austrasie puis dans la monarchie française
quand Clotaire II eut réuni toutes les possessions de sa dynastie
vers 613. Par la suite, les comtes de Velay seront les évêques
du Puy dont le plus remarquable fut Adhémar de Monteil qui conduisit
la première croisade (1095). Des familles nobles importantes
géraient en grande partie le pays de Velay. On citera pour mémoire
les familles de Chalencon, Rochebaron, Chapteuil et bien sûr
de Polignac. Toutes ces lignées ont laissé derrière elles de
somptueux vestiges, dont le village de Chalencon et son étonnant
château (commune de Saint-André-de-Chalencon), le donjon de
Roche-en-Régnier, le château de Rochebaron à Bas-en-Basset,
et celui plus ancien de Polignac à Polignac près du Puy.
Le Puy-en-Velay
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À l’époque des persécutions contre les
chrétiens ont été tués en haine de la foi saint Julien de Brioude,
saint Ferréol, saint Ilpize, saint Marcel. Après la conversion
de l'Empire romain au christianisme, fut mis à mort au viie
siècle saint Théofrède, le fondateur de l’abbaye du Monastier-sur-Gazeille.
Lors des invasions barbares du ive siècle, Ruessium (Saint-Paulien)
ne fut pas épargné et la ville fut saccagée, ses habitants massacrés
et ses maisons détruites.
Certains considèrent que, vers
365, l’évêque Vosy renonça à reconstruire et décida de se fixer
au Puy, dont la position était plus facile à défendre et la
situation plus favorable. La fin du Vème siècle constitue
pour l'Auvergne une période troublée. Malgré l'opposition de
Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont, et des Gallo-Romains
fidèles à Rome, l'empereur Julius Nepos laisse les Wisigoths
prendre en 475 le contrôle de la province, dont le Velay fait
partie. C'est le comte Victorius, un Gallo-Romain, qui est nommé
duc des Arvennes par le roi Euric. Après la bataille de Vouillé
au printemps 507, Clovis conquiert toute l'Aquitaine.
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L'origine de celle ville est peu connue. On prétend qu'elle avait le titre de cité dès le VIIIème siècle : le premier titre authentique qui en fasse -mention date du 8 avril 924, et ne lui donne que le titre de bourg. Il est probable que ce bourg acquît une grande importance après la ruine de Ruessium, dont le siège épiscopal fut transféré, vers la fin du IXème siècle, sur la montagne appelée Anis ou Anicum, où fut bâtie la ville du Puy. Dans l'origine, celle cité fut circonscrite au rocher de Corneille, où étaient la cathédrale, le cloître, les maisons des chanoines et un château fort. Bientôt celle enceinte devint insuffisante ; les habitations se multiplièrent, et la ville acquit un tel accroissement, que dès le XVème siècle elle était classée parmi les principales villes du Languedoc.
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Le Puy passa, en 975, ainsi que le Velay dont il était la capitale, sous la domination des comtes d'Auvergne. En 1029. l'église Notre- Dame du Puy, qui jouissait déjà d'une grande célébrité, fut visitée par le roi Robert. Les Bourguignons tentèrent de surprendre cette ville en 1419, mais les seigneurs du Velay s'enfermèrent dans ses murs et résistèrent aux assaillants, que commandait le prince d'Orange. En 1562, Blacons, lieutenant du fameux baron des Adrets, tenta sans succès de s'emparer de cette ville, qui fut défendue avec un grand courage par les habitants. En 1572, Antoine de Senectère, évêque du Puy, sauva les religionnaires de l'horrible massacre de la St-Barthélemy, en les réunissant dans son palais et en leur faisant faire sur-le-champ abjuration; En 1585, François de Coligny, comte de Châtillon, tenta infructueusement de surprendre le Puy. En 1589, saint Vidal, qui en était gouverneur, força les habitants à embrasser le parti de la Ligue; l'autorité de Henri IV n'y fut reconnue qu'en 1596.
Brioude
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Brioude est une ancienne ville, mentionnée
dans une pièce de vers par Sidoine Apollinaire, sous le nom
de Brivas. Théodoric la prit et la livra au pillage en 532.
Les Bourguignons 's’en rendirent maîtres et en massacrèrent
les habitants. Les Sarrasins la prirent et la pillèrent en 732.
Le vicomte de Polignac la brûla et en massacra les habitants
en1179. Un seigneur de Castelnau qui prenait le titre de roi
des compagnies, assiégea Brioude en1361à la tête de 3 000 hommes,
s'empara de cette ville, la fortifia, en fit sa place d'armes,
et ne consentit à s'en dessaisir qu'au prix de 100,000florins.
Dans la suite, les habitants de Brioude furent longtemps en
opposition avec les chanoines qui s'obstinaient à leur refuser
une charte de commune une guerre et des procès continuels s'établirent
entre eux aussi, lorsque les principes de la réformation de
Luther eurent pénétré dans ce pays, les habitants les adoptèrent
avec empressement ; ils s'assemblaient en armes et menaçaient
le chapitre, qui fut obligé de se réfugier dans la forteresse.
Les réformés de la ville s'emparèrent de Brioude le 19 octobre1583;
mais la place fut bientôt reprise par les catholiques. Peu à
peu cependant les chanoines firent des ligueurs de tous les
citoyens.- Brioude posséda pendant l'époque mérovingienne un,
atelier monétaire assez important.
Yssingeaux
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Quelques auteurs regardent cette ville comme l'ancien Icidmago de la table-de Peutinger. Elle est situe sur une colline rocailleuse fort élevée que dominent d'autres collines encore plus âpres et plus dénudées. C'est une ville irrégulièrement bâtie et assez triste, où l'on remarque cependant une jolie église paroissiale et quelques maisons spacieuses.