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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Loire Atlantique

dep44


Ce département tire son nom de sa situation sur le cours tout à fait inférieur de la Loire, qui le longe, puis le traverse de l'est à l'ouest pour aller se jeter dans l'Atlantique par un estuaire. Il a été formé de l'ancien diocèse de Nantes, pays de Haute-Bretagne dont la partie au sud de la Loire portait le nom spécial de Retz et avait pour chef-lieu. Machecoul. Sa superficie est de 6 980 kilomètres carrés, ce qui en fait le 24ème département pour l'étendue.
La Loire-Inférieure est l'une des régions les plus basses, de notre pays, sa plus haute altitude n'étant que de 115 mètres dans la forêt de Javardon, au nord de Châteaubriant, sur la frontière d'Ille-et-Vilaine. Parmi ses chaines de collines, la plus caractérisée est le Sillon de Bretagne, qui, élevé de 91 mètres près du Temple, s'allonge au nord de l'estuaire de la Loire, où il commande les Brières, marais souvent inondés, prairies tourbeuses, dont la plus vaste est la Grande-Brière. Longue de 15 kilomètres, large de 10, elle a bien 8000 hectares à l'altitude moyenne de 3 mètres. Ancienne forêt mouillée, pleine encore de troncs noircis par un long séjour dans la tourbe, on la voit tour à tour, et suivant la saison, nappe sans profondeur où l'on chasse les oiseaux d'eau, prairie où paît le mouton et d'où les Briérons tirent, par milliers de tonnes, la tourbe que des bateaux à fond plat, nommés blains, mènent à l'étier du Méan, dernier affluent droit de la Loire.

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Carte de la Loire Inférieure
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Carte de la Loire Inférieure

Elle est la propriété de 48 communes dont les villages, bâtis sur les terres hautes, apparaissent l'hiver comme autant d'iles. Du reste, bien d'autres parties du territoire sont marécageuses, notamment les rives du lac de Grand-Lieu, situé a 2 mètres d'altitude. Nantes est à 19 mètres, Châteaubriant à 56 mètres; l'altitude moyenne est de 60 mètres environ. Le littoral du département, tantôt escarpé et rocheux, tantôt bas et sablonneux, est partagé en deux par l'estuaire de la Loire, que limitent les pointes de Chemoulin et de Saint-Gildas. La côte septentrionale, très découpée, offre la rade et la pointe du Croisic, bordées de marais salants. Des dunes, qui s'avançaient jadis vers l'intérieur des terres, sont aujourd'hui fixées par des plantations de pins maritimes. Au sud de la Loire, la côte est plus régulière et limite au nord-est la baie peu profonde de Bourgneuf, qui finira par s'élever au niveau du continent et y rattacher l'Ile de Noirmoutier; il y a là des marais salants.
C'est le 9 Mars 1957 que le département de la Loire-Inférieure prend officiellement le nom de Loire-Atlantique


Histoire de la Loire-Inférieure (Loire Atlantique)


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Carte de l'Ain
Note

Carte d'identité


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Paysage de Loire Atlantique

Loire Atlantique (44)
Région : Pays de la Loire
Préfecture :
Nantes
Sous préfectures :
Ancenis
Saint-Nazaire


Conseil général
Office département du Tourisme Archives départementales
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : pas de nom officiel :
Les termes Ligérien, Nantais ou Mariligérien sont parfois utilisés
Population : 1 457 806 hab. (2021)
Densité : 212 hab./km2
Superficie : 6 874 km2
Subdivisions :
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 10
Cantons : 31
Intercommunalités : 16
Communes : 207 + 33 sous-communes

Le département de la Loire-Inférieure était occupé dès la plus haute antiquité par un peuple appelé les Namnètes. Comme il y a eu des historiens qui ont fait descendre les Francs d'un Troyen appelé Francus, on en trouve aussi qui ont fait descendre les Namnètes d'un fils de Noé, appelé Namnès, personnage fort peu historique, comme on s'en doute bien, et qui aurait fondé Nantes. D'autres, avec aussi peu de certitude, marquent l'année 1620 avant Jésus-Christ pour la date de l'origine de cette ville. Ce sont des fables. Tout ce qu'on peut dire de certain sur ces époques reculées, c'est que le célèbre navigateur marseillais Pythéas, qui vivait vers 280 avant Jésus-Christ, cite Corbilo, un des ports des Namnètes, comme une ville comparable à Marseille ou à Narbonne, d'où l'on peut induire que ce pays prospérait déjà depuis longtemps. Que les Nantais n'aillent pas chercher plus loin ; ce sont là déjà d'assez beaux titres. La capitale des Namnètes était Contigwic, qui s'élevait au confluent de l'Erdre et de la Loire, à la place qu'occupe aujourd'hui Nantes ; les Romains donnèrent à ce nom une tournure latine, Condivicnum. Les Namnètes formaient une république, comme les autres parties de l'Armorique. Ils furent les alliés des Vénètes (Vannes) dans le combat naval livré à César. Soumis aux Romains, et compris d'abord dans la Gaule chevelue, puis dans la Ière, enfin dans la. IIIème Lyonnaise, ils virent Nantes devenir un des chefs-lieux les plus importants de l'administration romaine.

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Le château de Nantes

Vers 275, saint Clair vint prêcher l'Évangile dans cette contrée et en fut le premier évêque. Deux jeunes patriciens, Donatien et Rogatien, qui se convertirent des premiers, subirent le martyre en 290 à Nantes, où ils sont appelés les enfants nantais.
A la chute de l'empire, Clovis conquit ce pays. Le système de partage qui divisa ses États entre ses fils ayant atteint aussi la Bretagne, elle fut divisée en quatre comtés, dont l'un était celui de Nantes, tributaire des rois francs. Depuis lors, l'histoire du comté de Nantes présente la lutte continuelle des comtes de cette cité et des ducs de Bretagne, ceux-ci s'efforçant de ramener le comté dans leur dépendance, ceux-là de l'en affranchir ; les ducs de Bretagne finirent par l'emporter et résidèrent à Nantes mais ce ne fut pas pour une bien longue durée, car les rois de France survinrent avec une puissance irrésistible et englobèrent le tout dans le royaume de France. Le comté de Nantes faisait partie de la haute Bretagne, ainsi que la sirerie de Clisson, la baronnie de Retz, etc.


Nantes


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Plan de Nantes

La ville de Nantes est dans une situation très avantageuse pour le commerce sur la ligne du chemin de fer de Paris à l'Océan, et sur le canal de Nantes à Brest. Elle est bâtie à l'extrémité d'immenses prairies bordées de coteaux, couverts de vignes, sur la rive droite de la Loire, qui s'y divise en plusieurs bras, au. confluent de l'Erdre et de la Sèvre Nantaise. Cette ville est, en général, très bien bâtie, bien percée , et remarquable par la régularité de ses places publiques; l'île Feydeau, le quartier Graslin, la place Royale, peuvent être comparés aux plus beaux quartiers de la capitale. Les quais surtout sont superbes. Le coup d'oeil frappant de la Loire, couverte de navires el de bateaux de toute espèce ; les îles et les prairies qui s'étendent le long du fleuve; les ponts au bout desquels on aperçoit, pour ainsi dire, une seconde ville ; le port de la Fosse, feront toujours l'admiration des étrangers. Les plus beaux quartiers de Nantes ont été bâtis, sur la fin du siècle dernier, par M. Graslin, riche financier, dont le souvenir toujours cher à ses compatriotes, se sont empressés d'éterniser son nom en le donnant à la plus belle de leurs places publiques.

L'église cathédrale
L'église cathédrale, dédiée à saint Pierre, bel édifice construit en 1434. Cette cathédrale, quoique très-élevée, fait peu d'effet extérieurement, parce qu'on ne l'a pas finie, non plus que les deux tours du portail, dont la hauteur, qui est de 52 mètres, excède à peine celle du comble. Le portail, composé de trois eutrées, est décoré d'une multitude de ravissantes figurines en pierre, d'un effet admirable., distribuées en petits groupes et sculptées en hauts-reliefs; elles sont d'une pureté de dessin qui étonne pour le siècle où elles ont été exécutées. Plusieurs sont mutilées ou détruites par le double effet du temps et de la révolution.


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Plan de la ville de Nantes


L'origine de Nantes se perd dans la nuit des temps. Avant la conquête des Gaules par les Romains, cette ville était la capitale des Namnetes, et elle formait déjà une cité assez puissante pour secourir les peuples qui osaient résister à ces conquérants. César, Strabon, Pline et Ptolémée ont parlé des Namnetes, mais le dernier seul (nous a donné le nom de leur capitale, Condivincum, qui prit ensuite le nom du peuple Namnetes : c'est le Portas Namneium de la Table de Peutinger, laquelle fournit une route ancienne entre Juliomagus el Gesocrîbate, Brest, dont les mesures portent à Nantes pour Portus Namnetum.

En 445, Nantes soutint avec courage pendant soixante jours un siège terrible contre les Huns. Le 24 juin 843, celle ville fut prise d'assaut par les Normands; l'évêque, tout le clergé et une grande partie des citoyens furent passés au fil de l'épée; la cathédrale fut pillée et presque entièrement détruite. Les Normands s'en emparèrent une seconde fois en 853. Quarante quatre ans après, ces mêmes Normands la prirent de nouveau et la ruinèrent de fond en comble; mais ayant été vaincus par Alain Barbetorte, ils furent enfin forcés de l'abandonner; Alain fit rebâtir la ville, qui dut à son heureuse situation de se repeupler bientôt.
Durant la période franque, le 1er mai 1118, Nantes fut réduit presque entièrement en cendres par accident. Son enceinte, qui était alors très resserrée, s'agrandit considérablement. Les plus anciens bâtiments, tant publics que particuliers, ne datent que depuis cette époque.

Le Château de Chambord
Le Château de Duc de Bretagne construit par Alain Barbetorte, en 938. C'est une énorme masse de bâtiments irréguliers, flanquée de tours rondes, et dominée aujourd'hui de toutes parts.

En 1213, Jean sans Terre, après s'être emparé d'Oudon et d'Ancenis, vint mettre le siège devant Nantes. Pierre de Dreux, qui avait mis cette ville en état de défense, arriva à son secours et força Jean sans Terre à la retraite. Pierre de Dreux agrandit Nantes et en fit sa résidence habituelle, il fit creuser deux ports sur la Loire et rétrécir le lit de l'Erdre à son embouchure. En 1236, le pape Grégoire IX fait publier une croisade contre les juifs. Tous ceux qui habitaient Nantes, l'un de leurs chefs-lieux, où ils avaient une synagogue considérable, furent chassés, et on en massacra un grand nombre.
En 1342, le duc de Normandie, fils aîné du roi de France, s'empare de la ville de Nantes. Il y fait prisonnier Jean de Montfort, qui est conduit à Paris et enfermé dans la tour du Louvre.
En 1345, Edouard III, roi d'Angleterre, assiège Nantes. Charles de Blois, qui défendait cette ville, opposa la plus vigoureuse résistance. Edouard fut forcé de se retirer après avoir fait démolir les faubourgs et incendier les environs. En 1343, les Anglais s'emparent par surprise du château de Nantes. Gui de Rochefort, aidé des habitants de la ville, reprit cette forteresse et en fit passer les habitants au fil de l'épée.

Le Château de Chambord
La prise de Nantes du 20 octobre 1799

En 1373, Duguesclin, après s'être emparé de la Bretagne au nom du roi de France, vient mettre le siège devant Nantes. Après plusieurs jours de siège, la ville se rend par capitulation. En 1379 et 1380, la ville de Nantes est assiégée sans succès pendant soixante-quatre jours par les Anglais commandés par Buckingham. Olivier de Clisson, qui la défendait, les força d'en lever le siège.
Le 25 octobre 1440, exécution à Nantes du fameux Gilles de Retz,-maréchal de France, que ses crimes et ses cruautés avaient rendu un objet d'horreur et d'effroi dans toute la contrée. Jean V, duc de Bretagne, lui fit faire son procès dans le château de Nantes; il lui donna pour juges l'évêque, son chancelier, le président de Bretagne et le vicaire du grand inquisiteur de France. Son procès dévoila des crimes affreux. On compta jusqu'à cent enfants qui avaient été égorgés dans ses châteaux de Machecoul, Chantocé, etc., après avoir servi à ses infâmes voluptés ; d'autres disent afin d'avoir du sang innocent pour servir à ses opérations alchimiques. Après un mois de procédures, il fut condamné à être brûlé vif. Conduit sur la prairie de la Madeleine, près de Nantes, le duc, qui assista lui-même au supplice, commua sa peine. Il fut étranglé avant d'être mis sur le bûcher d'où son corps fut retiré avant d'être consumé, et inhumé dans l'église des Carmes.

Le Château de Chambord
Le pont transbordeur de Nantes en 1914

En 1477, le 25 janvier, naissance d'Anne de Bretagne au château de Nantes.
En 1485, Landais, favori du duc François II, est condamné à mort et exécuté sur la prairie de Biesse. Pierre Landais, homme de basse extraction, mais politique adroit, avait été élevé par degrés jusqu'à la charge de trésorier, dignité qui, en Bretagne, était la première de l'Etat. A l'abri de la puissance ducale, il commit des injustices et des crimes, et la fin tragique du vertueux chancelier Chauvin, qu'il fit mourir de faim, de soif et de désespoir, dans le château de l'Hermine, à Vannes, souleva contre lui le peuple, dirigé par la noblesse, qui se servit du prétexte du bien public pour se venger des humiliations que lui avaient fait éprouver cet orgueilleux favori. D'un commun accord les seigneurs et le peuple se portèrent sur le château de Nantes, qu'habitait le duc et son trésorier. Celui-ci se réfugia dans la chambre de son maître ; mais le peuple demanda à grands cris qu'on lui livra le ministre. Pour éviter les excès qu'il se disposait à commettre, il fallut livrer Landais, qui fut jugé, convaincu de plusieurs crimes, et pendu à l'insu de François II, dont le courroux fut promptement apaisé.

Note

La Chouannerie à Nantes


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L’épisode immortalisé par Alexandre Bloch fait référence au passage de la Loire par les Vendéens en octobre 1793, avant d’atteindre Granville. Le 25 octobre, la ville de Château-Gontier, en Mayenne, est prise par l’armée vendéenne. Cette journée voit périr le général républicain Beaupuy qui aurait déclaré en tombant : « Je n’ai pu vaincre pour la République, je meurs pour elle.» Le général, qui s’est barricadé avec ses hommes dans une maison, s’écroule sous le feu d’un des assaillants qui viennent de forcer la porte. Au général de la République en uniforme, qui tombe théâtralement au milieu de ses hommes, s’oppose le meneur des assaillants-paysans à droite qui brandit déjà son sabre en signe de victoire.

Le 29 juin 1793, les troupes vendéennes, fortes de 50,000 hommes, sous les ordres de Calhelineau qu'elles venaient de choisir pour chef, attaquèrent Nantes, où commandaient les généraux Beysser et Canclaux. Deux parlementaires se présentèrent devant la place pour exiger sa reddition : Mourir ou assurer le triomphe de la liberté, fut la réponse énergique que, leur fit le maire Baco. L'armée de Cathelineau, commandée par Bonchamp, Spéçaux, d'Antichamp et Fleuriot, fit ses dispositions pour assaillir la ville sur la rive droite de la Loire, tandis que Charette l'inquiétait sur la rive gauche. Le combat commença sur neuf points à la fois. Il fut long et sanglant; on fit de part et d'autre des prodiges de valeur. Enfin, l'artillerie républicaine, mieux dirigée que celle des"Vendéens, fit jm ravage horrible dans les rangs de ces derniers. Repousses de toutes parts, ils opérèrent leur retraite, emportant avec eux Cathelineau, qui mourut quelques jours après de ses blessures. Les efforts remarquables de la garde nationale nantaise contribuèrent particulièrement au succès de cette journée. Après des triomphes suivis de défaites sanglantes, l'armée royale résolut de passer la Loire et déporter en Bretagne le théâtre de la guerre. Les villes d'Ancenis, de Laval, d'Ernée, de Fougères et de Dol tombèrent bientôt en son pouvoir. La guerre civile était alors dans toute sa fureur, lorsque la convention envoya à Nantes l'un de ses membres, en lui recommandant de prendre les mesures les plus fortes et les plus rapides contre les royalistes. Cet homme était l'exécrable Carrier, procureur à Aurillac, dépourvu d'instruction et de moralité, dominé par le fanatisme politique, par un tempérament fougueux, et muni de pouvoirs illimités. Avant son arrivée à Nantes, on venait d'y établir une commission militaire, qui condamnait à mort cent cinquante et jusqu'à deux cents individus par jour. Le premier acte de Carrier fut la confirmation de cette commission qui, dans l'espace de vingt jours, avait fait périr plus de quatre mille victimes. Bientôt, pour détruire avec plus de rapidité, Carrier ordonna des exécutions en masse et sans jugement; le 15 frimaire, cent trente-deux victimes vouées à la mort furent fusillées d'après un ordre, signé Goullin, Grandmaison et Maiguet... Des prisonniers furent déposés dans une galiole où on les oublia pendant quarante-huit heures ; on avait eu la précaution de fermer le pont. Lorsqu'il fut ouvert, ou trouva soixante de ces malheureux étouffés

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Les Noyades de Nantes en 1793 - huile sur toile de Joseph Aubert, 1882

La nuit du 24 au 25 frimaire, cent vingt-neuf prisonniers, pris au hasard, furent arrachés des cachots, liés, garrottés, tramés sur le port, embarqués dans une gabare à soupape et engloutis sous les eaux... Quoiqu'on n'ait des preuves matérielles que d'une expédition de ce genre, on a eu l'aveu de plusieurs, accusés qu'il y eu avait eu de quatre à huit ; Philippe Tronjoly, président des tribunaux civil et criminel de Nantes, a déclaré, lors de sa déposition dans le procès des accusés, qu'il y avait eu vingt-trois noyades, dont deux de prêtres. Un autre témoin assure que l'on a noyé à Nantes pendant deux mois. D'abord les noyades se faisaient de nuit ; mais le comité révolutionnaire ne tarda pas à se familiariser avec le crime, et les noyades se firent en plein jour, à trois heures après dîner. D'abord les individus étaient noyés avec leurs vêtements ; mais ensuite, par cupidité et par un raffinement de cruauté, on dépouillait les victimes que l'on voulait immoler... Le nommé Lamberty, l'ami et l'instigateur de Carrier, présidait aux fusillades et aux noyades. C'est lui qui imagina le supplice appelé les mariages républicains, qui consistait à attacher tout nus, sous les aisselles, un jeune homme et une jeune femme, à les garder ainsi accolés une heure, et à les précipiter dans la Loire dans cette situation.

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François de Charette

Lorsqu'on effectuait une noyade, on faisait descendre de la galiole dans un chaland (espèce de bateau) ceux qu'on voulait expédier. Ces chalands avaient des trous pratiqués exprès, par lesquels l'eau s'introduisait et faisait couler le bateau. Les malheureux qui cherchaient à se sauver à la nage, étaient assommés à coups de rames par des satellites montés exprès sur des batelets, ou massacrés impitoyablement par des bourreaux subalternes qui garnissaient les rivages... Lors des noyades en plein jour, hommes, femmes enceintes, filles, enfants, tout indifféremment était noyé, fusillé ou massacré à l'arme blanche; massacres qui amenèrent dans Nantes une espèce d'épidémie pestilentielle. D'après la déposition du témoin Moutier, présenta toutes les noyades, on peut évaluer le nombre des victimes à plus de neuf mille !
Les souvenirs affreux de la mission de Carrier ne s'effaceront jamais de la mémoire des habitants de Nantes ; mais cette malheureuse cité commença enfin à respirer à la première pacification de la Vendée ; ce fut alors que Charette traita avec la convention. Cette paix si ardemment désirée ne fut pas de longue durée ; aucun des deux partis ne tint ses engagements, et l'on courut de nouveau aux armes. Charette, entraîné dans une nouvelle guerre, fut pris par les républicains et fusillé à Nantes le 9 germinal an IV (29 mars 1795). Depuis cette époque, Nantes a joui d'une assez grande tranquillité.
Le 30 juillet 1830, les patriotes y prirent l'initiative de l'insurrection contre les fatales ordonnances, sans attendre les nouvelles de la capitale. L'autorité résista, et il y eut de nombreuses victimes, auxquelles un monument funéraire a été élevé dans le cimetière de la Miséricorde ; il est surmonté d'une masse polygonale à dix côtés, sur chacun desquels on lit le nom de ceux qui succombèrent pour la défense de la liberté.

En 1487, Nantes fut investi par les troupes de Charles VIII, roi de France. Après un blocus de sept semaines, les Français furent forcés de se retirer.
En 1487; les Français, au nombre de 10 000 hommes, forment le siège de Nantes. Un renfort de dix mille hommes, conduits par Dunois, joint à 500 habitants de Guérande qui avaient pénétré dans la place malgré les efforts des assiégeants, força ceux-ci à la retraite.
En 1488, mort de François II, dernier duc de Bretagne. Anne; sa fille aînée, est proclamée duchesse, sous la tutelle du maréchal de Bieux. En 1491, le sire d'Albrel s'empare, par trahison de la ville de Nantes et la livre à Charles VIII, moyennant 1 100 écus d'or. Charles s'y rendit lui-même accompagné, d'un corps de troupes pour en prendre possession, et y fit son entrée le 26 mars. Pour assurer et légitimer les droits qu'il venait d'acquérir par la trahison sur l'héritage de la duchesse Anne, Charles VIII résolut de l'épouser. La proposition en fut faite aux états le 8 octobre, et acceptée avec empressement. Mais on eut beaucoup de peine à vaincre l'éloignement d'Anne pour cette alliance. Il n'y eut que le désir d'en terminer avec les calamités d'une guerre longue et sanglante qui la décida enfin à accepter les offres de Charles VIIÏ. Le mariage fut célébré au château de Langeais, le 6 décembre 1491, et la Bretagne fut ainsi unie à la France. Dans le contrat, la reine Anne céda au roi tous ses droits sur la Bretagne à titre de donation ; mais elle se réserva celui d'y exercer seule l'autorité durant sa vie. Charles VIII garantit aux Bretons la conservation des privilèges dont ils avaient toujours joui sous leurs ducs, et que les princes, à leur avènement à la couronne, avaient coutume de reconnaître et de confirmer. Charles VIII mourut subitement au château d'Amboise, en 1498. Louis XII, qui lui succéda, sentit que le moyen d'unir irrévocablement la Bretagne à la France, était d'épouser la jeune reine douairière. Anne y consentit, et le mariage fut célébré le 8 janvier 1499, dans la chapelle du château de Nantes, où cette princesse avait reçu le jour. La reine Anne joignait à une physionomie séduisante un cœur sensible et généreux , un esprit vif et délicat, orné, de mille connaissances. Digne; par ses vertus, d'être deux fois associée à l'un des premiers trônes de l'Europe, Anne de Bretagne s'est acquis une réputation et une gloire qui lui appartiennent en propre. Plusieurs historiens lui ont donné un caractère fier et vindicatif ; mais le courage avec lequel elle supporta à la mort de son père les plus grands revers ; son habileté dans la direction des affaires de son duché; la sagesse admirable avec laquelle elle gouverna le royaume pendant les guerres d'Italie, et la protection qu'elle accorda aux arts, aux sciences, à toutes les entreprises utiles, l'ont placée au rang des femmes illustres, et ont fait passer son nom à la postérité.

Le Confluent de l'Erdre et de la Loire
Le Confluent de l'Erdre et de la Loire

La mémoire de cette grande reine est chère à la Bretagne, et en particulier à la ville de Nantes, où son nom, qui rappelle de si nobles souvenirs, ne se prononce qu'avec respect. Dans le temps où elle était au plus haut degré de splendeur, elle mourut de la gravelle, au château de Blois, le 9 janvier 1514, à l'âge de trente-sept ans. Née à Nantes, elle témoigna toujours pour cette ville beaucoup d'attachement, et exprima, en mourant, le vœu que son cœur y fût envoyé pour être placé dans le tombeau qu'elle avait fait élever à son père dans l'église des Carmes.
En 1532, Henri IV fit son entrée solennelle à Nantes, accompagné de la reine Eléonore, sa deuxième femme.
La ville de Nantes fut exempte des abominables massacres de la St-Barthélemy, par la noble résistance du maire, Michel Leloup-Dubreil. L'ordre du duc de Montpensier, daté de Paris le 26 août 1572, portait d'imiter à Nantes la sanguinaire épuration, comme le seul moyeu « de voir, par après, quelque assuré repos en notre pauvre Eglise catholique, ce que nous ne pouvons négliger- de moyenner autant que nous pourrons. »Le vertueux Dubreil reçut avec indignation cette invitation de se parjurer; et, avec un louable courage (Nantes marquait dans le parti exaspéré contre les huguenots), il répondit au gouvernement dans le sens du brave d'Orthès, commandant à Bayonne,- qui, dans la même occasion, écrivit en cour : « J'ai communiqué vos ordres à la garnison et aux bourgeois, j'ai trouvé parmi eux de braves soldats, de bons citoyens, et pas un seul bourreau.» Gloire soit à jamais rendue au digne magistrat qui, dans les circonstances difficiles, sait sacrifier sa fortune et sa sûreté personnelle à l'honneur et à la défense de ses administrés !

En 1598, le 13 avril, Henri IV fit son entrée à Nantes et descendit au château. II y séjourna jusqu'au 6 mai. C'est dans cette ville qu'il rendit (le 30 avril) ce fameux édit connu sous le nom d'édit de Nantes, par lequel les calvinistes obtinrent le libre exercice de leur religion, et le droit de posséder des charges et emplois civils et militaires. Louis XIV, en révoquant cet édit, ternit son règne éclatant et commit une grande faute, dont le contrecoup s'est fait sentir jusqu'après la restauration. On remarque que l'on commença à armer à Nantes pour la traite des nègres, l'année même de la révocation de cet édit.
En 1622, Louis XIII, en guerre avec les calvinistes, fait son entrée à Nantes le 9 avril. En 1661, Louis XIV arrive à Nantes le ler septembre, en repart le 6 du même mois pour Paris, après avoir fait arrêter le surintendant des finances Fouquet, qui fut transféré à Paris et enfermé à la Bastille.

Note

La Duchesse de Berry


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Marie Caroline de Bourbon-Sicile (1798–1870), duchesse de Berry. Sir Thomas Lawrence (13 avril 1769 – 7 Janvier 1830)

En 1832 , pendant qu'éclatait à Marseille la conspiration du Garlo-Alberto, la duchesse de Berry débarqua aux environs de cette ville, dans la nuit du 28 au 29 avril. De là elle se dirigea, en traversant la France, vers les départements de l'Ouest, où les carlistes l'attendaient pour se révolter. Le 3 juin 1832 l'insurrection avait pris un caractère assez sérieux pour que le gouvernement mît eu état de siège les départements de Maine-et-Loire, de la Vendée, de la Loire Inférieure et dès Deux-Sèvres. Henri V fut proclamé roi, et Marie-Caroline prit le titre de régente de France. Mais, si l'on excepte le concours de quelques familles nobles, la population resta indifférente , et il fut impossible de rétablir la Vendée. Toutes les tentatives échouèrent devant l'attitude ferme des troupes et des gardes nationales. La défaite des chouans au château de la Pénissière, le 7 juin 1832, jeta la consternation dans le parti, et l'arrestation de la duchesse de Berry à Nantes mit fin à la guerre civile. — Depuis longtemps le gouvernement savait que la prétendue régente résidait à Nantes; mais on ignorait le lieu qui lui servait de refuge , lorsqu'elle fut vendue par un de ses affidés, nommé Deutz. Le 6 novembre au soir, cet homme avertit l'autorité que la duchesse venait d'arriver à Nantes, et qu'elle était dans la maison de Mademoiselle Duguigny, rue Haute-du-Château. Le quartier fut aussitôt cerné par douze cents soldats et par la garde nationale ; mais toutes les perquisitions- furent infructueuses , et l'on désespérait de rien découvrir, lorsque, vers dix heures du matin, la duchesse sortit d'une cachette placée derrière une cheminée, dont la plaque servait d'entrée. On avait fait du feu toule la nuit dans cette cheminée, et la chaleur, qui était devenue insupportable dans le lieu où la duchesse se tenait cachée, l'avait forcée d'en sortir. Elle avait avec elle Mademoiselle de Kersabiec, M. de Blénars et M. Guibourg, avocat de Nantes. Les prisonniers furent conduits au château, el de là emmenés, sur un bâtiment de l'Etat, à Blaye, où on les enferma dans la citadelle, depuis longtemps préparée pour les recevoir.

Depuis ce temps il ne s'est passé à Nantes aucun événement d'une grande importance jusqu'à l'époque de la révolution.
Le 30 juillet 1830, les patriotes y prirent l'initiative de l'insurrection contre les fatales ordonnances, sans attendre les nouvelles de la capitale. L'autorité résista, et il y eut de nombreuses victimes, auxquelles un monument funéraire a été élevé dans le cimetière de la Miséricorde ; il est surmonté d'une masse polygonale à dix côtés, sur chacun desquels on Lit le nom de ceux qui succombèrent pour la défense de la liberté.


Ancenis

Note

l'accident ferroviaire d'Ancenis


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l'accident ferroviaire d'Ancenis

Le 21 novembre 1930 - Sur la ligne Angers-Nantes, après Ancenis, à Oudon, vers 22 heures, une colline minée par les pluies s'effondre au passage du rapide Paris Nantes, dont la locomotive et deux voitures plongent dans la Loire. Le mécanicien sera noyé, une quinzaine de personnes seront blessées. Reconnue à risque, la portion de voie où a eu lieu l'accident était gardée, mais son surveillant avait été enseveli sous l'éboulement

La position de cette ville, défendue par un château qui commandait le fleuve et dont les flots venaient baigner les murs, l'avait fait appeler autre fois la clef de la Bretagne, du côté de l'Anjou. C'est une ville très ancienne que Denis le Périégète et d'autres géographes font capitale d'une colonie d'Alunites ancien peuple d'Italie, dont le pays s'appelait Samnium. Le rôle historique d'Ancenis ne commence que vers la fin du Xèmesiècle.
Tandis que Guerech Comte de Nantes, était allé, en 982, à la cour du roi Lothaire, Aremburge son épouse fit bâtir le château d'Ancenis, pour préserver Nantes de l'attaque des comtes d'Anjou, alors rivaux de ceux de Nantes et de Rennes.
Geoffroi Grise Gonelle, en effet, prit ombrage de cette forteresse, et vint en former le siège en l'an 987, mais il fut tué devant cette place. Henri II Plantagenet s'empara d'Ancenis qu'il fortifia, et le conserva jusqu'à la fin de la domination anglaise.
En 1230, Pierre de Dreux, en guerre avec Louis IX, vit tomber successivement au pouvoir de ce prince Oudon, Ancenis et Châteaubriant.
En 1468, Louis XI, en guerre avec François II, duc de Bretagne, s'empara d'Ancenis et de Chantocé, à la tète d'une armée de 40,000 hommes. Ce fut dans cette ville qu'il signa avec le duc, le 27septembre, l'un de ces traités de paix que la perfidie forçait si souvent les ennemis de rompre. En effet, ce monarque ayant fait empoisonne son frère le duc de Guyenne, l'an 1472, se hâta de tomber, à l'improviste sur le duc de Bretagne affaibli par la mort de l'un de ses alliés. Ancenis, Machecoul et la Guerche furent pris par trahison, et rendus l'année suivante. Les dernières années du règne de François II furent marquées par une guerre cruelle que ce prince soutint contre la France. La Trimouille assiéga Ancenis en 1488, et en détruisit les fortifications et les remparts. Les habitants, chassés de leur ville ruinée et réduite en cendres, se retirèrent à Nantes. Lorsque le duc de Mercœur, saisissant le prétexte de la religion, se ligua avec les Guise pour faire la guerre au roi, le prince de Dombes, qui commandait en Bretagne pour Henri IV, fit le siège d'Ancenis, alors sans clôture, et qui appartenait au duc d'Elbeuf, prince lorrain. Le château en avait été fortifié et soutint les assauts des Français, qui s'en rendirent maîtres. D'autres disent que le siège fut levé par convention Les états de la province en payèrent eux-mêmes la garnison, et dans tout le cours de la guerre il n'en est plus fait mention que comme d'une place tenue en neutralité par le duc d'Elbeuf. Ce fut cette circonstance qui fit choisir Ancenis pour le lieu des conférences entre les députés du roi et ceux du duc de Mercœur. La reine Louise, veuve de Henri III et sœur du duc de Mercœur, se rendit elle-même dans cette place, dans l'année 1594, afin de ménager la paix entre le roi et son frère. Les députés des deux partis s'y rassemblèrent Les hostilités ayant recommencé, le duc de Mercœur gagna celui qui la commandait et cette place, neutre auparavant, tint pour lui le reste de la guerre. Quand la paix fut conclue entre Henri IV et le duc de Mercœur, conformément au traité passé entre les deux princes, les fortifications d’Ancenis furent démolies en 1599. En 1700, le château, tombant en ruines, fut reconstruit mais sans fortifications.
Ancenis avait droit d'envoyer un député aux états de Bretagne qui se sont tenus trois fois dans ses murs, en 1620, 1630 et 1720.-
Durant les guerres de la Vendée, cette ville fut le théâtre de plusieurs combats entre les républicains et les royalistes. Le15décembre1793, Westermann y dispersa les restes d'une armée formidable de Vendéens qui tentèrent inutilement de traverser la Loire sur des radeaux improvisés.

Saint-Nazaire


Ce bourg est situé sur l'Océan, dans un territoire fertile et bien cultivé, à l'embouchure de la Loire. Il est précédé de rades excellentes, abritées contre tous les vents. On y construit en ce moment un bassin à flot, d'une étendue de 12 hectares, entouré de quais de 1,730 m. de développement et d'une profondeur d'eau de 4 m. 67 c. à 7 m. 50 c. Ainsi tous les navires pourront y être à flot, depuis les bâtiments du petit cabotage jusqu'aux bâtiments de guerre de la force des frégates de premier rang. Une communication sera établie, entre le bassin à flot et la mer, par une écluse-à sas et à double porte, d'une largeur de 100 m. et de 21 m. d'ouverture.
L'église est très-bien située et forme un très-beau point de vue.
Toute la population de St-Nazaire se compose de marins, de douaniers et d'un petit nombre de familles bourgeoises. Le peuple y est bon ; la charité s'y exerce d'une manière admirable : celui qui possède partage avec celui qui n'a pas, et il existe dans ce pays une sorte de communauté de biens qui en éloigne l'indigence.
C'est à St-Nazaire que résident presque tous les pilotes lamaneurs qui dirigent l'entrée des navires dans la Loire ; comme ils connaissent parfaitement les écueils el les bancs de sable disséminés à l'entrée de la rivière, ils savent les éviter, et conduisent les vaisseaux à Paimboeuf. Les pilotes lamaneurs jouissent d'une véritable considération dans le pays ; ils se distinguent par une petite ancre en argent, attachée à la boutonnière de l'habit. Le nombre en est fixé ; on ne peut être admis à celle place que par la mort d'un de ceux qui la remplissent.
Sitôt qu'un bâtiment paraît à l'entrée, de la rivière, les intrépides pilotes se jettent à l'envi dans de petites nacelles appelées yoles, et atteignent ainsi le navire au milieu des vagues qui dérobent souvent leur frêle esquif à la vue. Quand ils peuvent tenir la mer, ils ont. toujours des chaloupes dehors pour aller à la rencontre des navires qui veulent entrer dans la Loire. Ils vont ainsi jusqu'à la hauteur de Belle-Ile.
A 2 k. au Nord Ouest de St-Nazaire, on trouve un monument druidique, le plus entier, le plus considérable el le plus curieux du département. Il se. Compose d'une pierre, longue d'un peu plus de 3 mètres large de 1,66 mètres. et épaisse de 40 c., supportée par deux autres pierres enfoncées en terre et élevées de 2 m. au-dessus du sol. En creusant la terre sous ce dolmen, on a trouvé des urnes, dès pièces d'or, d'argent et de cuivre. « Avant de quitter ce monument, dit M. Ed. Richer, on doit jeter un regard sur la Loire. Le point qu'on occupe est assez élevé pour en distinguer les deux rives et l'embouchure, et ce dolmen, qui a vu jadis ces mêmes flots couler sous tant de lois différentes, qui a vu ces mêmes rivages s'agrandir insensiblement par les alluvions du fleuve, est un siège digne du philosophe et du naturaliste. De là, la rivière semble former une baie depuis St-Nazaire jusqu'à Paimboeuf. Cette ville et le bourg de Donges se distinguent comme deux points blanchâtres, au niveau des prairies. Une multitude de navires traverse cette baie aussi variée, aussi imposante que celle que forment les rivages de Parthenope, mais qui n'a pas, comme celle-ci, les souvenirs dé l'histoire pour les associer aux charmes, de la nature.
A l'ouest est un calvaire, renommé jadis, et tombé aujourd'hui dans un oubli complet. Sur ce calvaire, il existait, de temps immémorial, une croix que les marins saluaient autrefois de toute leur artillerie en entrant en rivière.
Sur la droite est la masse du bourg de St-Nazaire, dont toutes les maisons rapprochées- groupent ensemble, et que les flots et le sable cernent de tous côtés. A gauche, au contraire, sont les villages dispersés de la Brière, sur les façades blanches desquelles s'arrêtent les rayons du soleil qu'absorbe le vert uniforme des prairies. Le bruit sourd de la vague vous accompagne dans ce lieu solitaire, qui a vu peut être autrefois se rassembler les vierges mystérieuses de Saine, les druides, qui venaient couper le gui sacré dans les forêts armoricaines, et les bardes, qui accompagnaient leurs voix des doux sons de la harpe. Quelquefois des troupes d'alouettes marines s'abattent à vos pieds, et, en poussant un cri mélancolique, qui s'unit au murmure des flots, elles vont faire leurs évolutions rapides sur le rivage désert. Tantôt elles descendent sur la plage, avec laquelle se confond la couleur de leur plumage : elles sont "trop éloignées pour que le mouvement les fasse distinguer, et les habitants ailés semblent avoir disparu tout à coup ; tantôt elles s'élèvent, et le rayon qui se réfléchit sous leurs ailes blanches vous fait distinguer un nuage éclatant dont les formes varient comme les facettes agitées du prisme.


Héloïse et Abélard

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Héloïse et Abélard


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Héloïse
Gouvernement Vienne

Abélard Pierre est un philosophe et théologien scolastique, né en 1079 au bourg du Pallet à 20 kilomètres au sud de Nantes, sur la route de Nantes à Poitiers, mort à l'abbaye de St-Marcel près Chalon, le 21 avril 1142. Son père, Bérenger, un seigneur fort noble et fort instruit, et sa mère Lucie saluèrent avec enthousiasme la naissance de ce premier né; puis, d'autres enfants vinrent successivement s'ajouter au cercle de famille : trois fils, Raoul, Porcaire et Dagobert; une fille, Denyse. Ce fut Bérenger lui-même qui s'adonna à l'instruction de ses enfants. Pierre avait vingt ans quand il arriva à Paris. Il est aujourd'hui prouvé qu'Abélard avait été disciple d'abord du nominaliste Roscelin, puis du réaliste Anselme de Laon, et qu'il commença par professer la dialectique. Il établit son école sur la montagne Sainte-Geneviève et attira autour de lui une foule d'auditeurs. Le peuple le vénérait, et l'évêque de Paris lui-même s'inclinait devant son passage. Abélard vivait alors chez le chanoine Fulbert. Ce chanoine avait pour nièce une très jeune fille nommée Héloïse. Gouvernement Vienne Elle était née à Paris en 1101, de famille noble, et sa mère, Hersende, était alliée aux Montmorency. Son éducation avait été faite au couvent d'Argenteuil. Fulbert pria Abélard de terminer et de parfaire l'éducation de sa nièce. « Que dirai-je de plus, écrit Abélard à ce sujet; nous n'eûmes qu'une maison, et bientôt nous n'eûmes qu'un cœur. » (Abailardi opera, lettre I, page 11.) C'est à cette époque, et en l'honneur d'Héloïse, que le jeune docteur commença à écrire des vers en langue vulgaire, ou barbare, comme on disait alors. Son enseignement s'en ressentit. Peu de temps après, Héloïse s'aperçut qu'elle était grosse. Elle fit part de cet événement à Abélard qui vint la chercher une nuit, et l'emmena en Bretagne, chez sa sœur Denyse. C'est là qu'elle mit au monde un fils qui fut nommé Pierre Astrolabe. Abélard voulut alors épouser Héloïse, mais celle-ci refusa de consentir à ce mariage.

Le Château de Chambord
Cette statue de bronze de 2,25 m de hauteur et de plus de 300kgs de bronze est l'œuvre de deux jeunes sculpteurs habitant La Chapelle-Heulin, en Loire-Atlantique, Bilal et Sylviane HASSAN-COURGEAU. Ils ont été eux-mêmes leurs propres fondeurs. ils ont ainsi réalisé l'exploit de produire leur œuvre du début à la fin dans leur propre atelier, depuis la première maquette en plâtre de 60 cm proposée au jury jusqu'à la patine finale.

Elle prétendait que cette union deviendrait fatalement, par la suite, funeste à celui qu'elle aimait. Il est très intéressant de consulter à ce sujet la correspondance des deux amants. Héloïse représente à son amant que les hommes de génie n'ont que faire de s'embarrasser d'une famille, et elle fortifie son argumentation de preuves et de textes tirés des théologiens latins ou grecs. Mais on croit cependant que, devant la ténacité d'Abélard, elle finit par céder et que le mariage fut célébré. C'est alors que Fulbert mit à exécution les desseins qu'il méditait depuis longtemps. Après avoir gagné un serviteur d'Abélard qui lui ouvrit la porte de la maison, il se précipita, accompagné de ses amis et de ses proches, dans la chambre où dormait le jeune docteur; puis, après l'avoir lié de cordes, il lui fit, aidé de ses complices, subir l'effroyable supplice de la castration. Abélard était désormais mort pour le monde. Sur ses instances, Héloïse se décida à prononcer ses voeux définitifs, au monastère d'Argenteuil, et il ne tarda pas, à l'imiter (1119). Puis, recommençant son enseignement, il rouvrit son école au prieuré de Maisoncelle, sur les terres du comte de Champagne. La renommée l'y avait précédé, et plus de trois mille étudiants se pressaient à ses leçons. Ses doctrines furent déclarées hérétiques au concile de Soissons (1121). Toutefois, sur les instances de saint Bernard, Abélard se soumit à tout ce qu'on voulut de lui. Sur ces entrefaites, Hervé, abbé de Saint-Gildas de Rhuys, en Bretagne, vint à trépasser, et, grâce à l'influence du duc Conan IV, les moines élurent Abélard. Mais ce dernier, avant de se rendre à Saint-Gildas, s'était décidé à fonder un vaste monastère, le Paraclet, à l'instigation de son ami Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, qui voulait achever de le détacher des gloires terrestres. Bientôt, le Paraclet s'éleva sur les rives de l'Ardusson. Or, les religieuses d'Argenteuil avaient à ce moment maille à partir avec Suger, qui prétendait les expulser de leur monastère. Quand cette expulsion fut un fait accompli et que l'ordre fut dispersé, Abélard invita à venir s'établir au Paraclet, Héloïse et celles de ses compagnes qui lui étaient demeurées fidèles (1129). Cette donation fut confirmée presque immédiatement par Atton, évêque de Troyes, et plus tard par le pape lui-même, qui la déclara inviolable sous peine d'excommunication. Pendant ce temps, Abélard, définitivement retiré à Saint-Gildas, faisait pourtant au Paraclet de fréquentes visites, s'occupait de la règle et de l'administration intérieure du couvent et fixait toute cette ordonnance dans ses lettres à Héloïse, car il continuait à voir fort rarement la nouvelle prieure. - Cependant les moines de Saint-Gildas se révoltèrent, essayèrent d'égorger leur abbé, qui dut fuir par un souterrain. Abélard se réfugia alors au Paraclet. Il y écrivit sa célèbre Historia calamitatum. Ce fut certainement le temps le plus tranquille et le plus heureux de sa vie. Mais bientôt, en 1136, il recommença son enseignement public sur la montagne Sainte-Geneviève, et fut de nouveau accusé d'hérésie ; saint Bernard rédigea une liste de propositions dont il se faisait fort de démontrer l'hérésie. Cette fois, Abélard lui tint tête. Il assigna son adversaire devant le concile qui s'ouvrit à Sens, le 2 juin 1140. Mais quand il vit que tous les juges étaient de l'avis de saint Bernard, il prit peur et s'enfuit de l'église en déclarant qu'il ne reconnaissait point l'autorité du concile, et qu'il en appelait au pape. Ce dernier répondit par une bulle qui condamnait toutes les propositions d'Abélard, et ordonnait que l'abbé de Saint-Gildas finirait ses jours dans un couvent. Pierre le Vénérable demanda au pape et obtint de lui qu'Abélard fût admis au nombre des moines de Cluny, de l'abbaye de Saint-Marcel. C'est là que mourut Pierre Abélard, à l'âge de soixante-trois ans.




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