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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Le Loiret

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Le département du Loiret appartient, avec le Loir-et-Cher et l'Eure-et-Loir, à l'ancienne province historique de l'Orléanais. Il est aujourd'hui un des départements de la région Centre. Il comprend quatre aires urbaines : Gien, Montargis, Orléans et Pithiviers.
Ce département tire son nom de la rivière Le département du Loiret est formé du ci-devant Orléanais propre; du Gâtinais, du Dunois Orléanais et d'une petite partie du Berry. Il tire son nom de la petite rivière le Loiret qui prend sa source dans le quartier orléanais d'Orléans-la-Source dans l'enceinte du parc floral de La Source au lieu-dit « le Bouillon » et qui, après un cours de 12 kilomètres seulement, se jette dans la Loire au-dessous d'Orléans. Ses bornes sont : au nord, les départements de Seine-et-Oise et de Seine-et- Marne ; à l'est, ceux de l'Yonne et de la Nièvre ; au sud, ceux de Loir-et-Cher et du Cher ; à l'ouest, celui d'Eure-et-Loir.

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Carte du Loiret

Le territoire de ce département est divisé en deux parties bien distinctes par la Loire. La partie située au sud de ce fleuve faisait autrefois partie de la Sologne, et n'offre qu'un sol ingrat et sablonneux, où l'on trouve cependant quelques coteaux plantés de vignes qui donnent des vins rouges et blancs d'assez. bonne qualité. La partie au nord de la Loire se compose de plaines fertiles et bien cultivées, de vastes forêts; de belles prairies et de nombreux pâturages. Une chaîne de collines peu élevées traverse le département du sud-est au nord ouest. L'arrondissement d'Orléans produit toutes sortes de grains, d'excellents vins, des légumes, du chanvre, du safran, des fruits de toute espèce. Au nord, le pays est entrecoupé de coteaux boisés et de vallons fertiles ; à l'est, il est traversé par le canal d'Orléans et par une partie de la forêt de ce nom. La partie qui s'étend sur la rive gauche du fleuve n'offre qu'un pays sablonneux et peu productif.
La Loire traverse l'arrondissement de Gien dans toute sa longueur. Au nord-ouest on trouve de vastes forêts, des plaines et des coteaux fertiles qui produisent des grains, du vin, du safran et des fruits. Au sud, le pays offre une assez grande quantité de landes et de bruyères.
Le territoire de l'arrondissement de Montargis est traversé par les canaux de Briare et d'Orléans, par le Loing, et par une multitude de ruisseaux qui prennent leurs sources dans des étangs, et sur les bords desquels s'étendent de riches prairies qui nourrissent un grand nombre de bestiaux. Au nord et à l'est, le pays est couvert de forêts, dont la plus considérable est celle de Montargis.
L'arrondissement de Pithiviers, traversé du sud-ouest.au nord-est par le ruisseau de l'Œuf, est en général uni, fertile et bien cultivé ; on y récolte quantité de grains, et du safran qui passe pour le meilleur de la France.


Histoire du Loiret


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Carte de Loiret
Note

Carte d'identité


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Musée de la Chasse à Gien

Loiret (45)
Région :
Centre

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales

Préfecture : Orléans
Sous préfectures :
Montargis
Pithiviers
Le patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Loirétains
Population : 684 561 hab. (2021)
Densité : 101 hab./km²
Superficie 6 775 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 6
Cantons : 21
Intercommunalités : 16
Communes : 325


Plusieurs peuples gaulois ont primitivement habité le territoire qui forme le département du Loiret ; les Carnutes occupèrent la partie septentrionale, et les Senones s'étendaient vers l'est, dans le pays appelé depuis Gâtinais. Ces deux confédérations ne se montrèrent pas hostiles à César dans les premières années de la guerre qu'il fit en Gaule.
Mais, en l'année 52, lorsque toutes les populations se furent soulevées à la voix de Vercingétorix, un Senonais et un Carnute s'efforcèrent d'arracher leurs compatriotes à la servitude romaine. Le premier, Accon, échoua dans sa tentative et fut mis à mort ; le second Cotuatus, fut plus heureux. César s'était emparé de la ville principale de la contrée, Genabum, aujourd’hui Orléans, et y avait réuni une partie de son armée et de ses munitions ; Cotuatus surprit cette place, fit périr le commandant romain Fusius et tous les Italiens qu'il avait autour de lui. A cette nouvelle, César accourt, amenant avec lui les légions qu'il tenait en réserve à Agendicum (Sens), soumet les Senones révoltés et surprend Orléans. Les habitants jettent un pont sur la Loire et s'efforcent de fuir ; César fait mettre le feu à leur ville, et presque tous périssent dans les flammes en expiation du meurtre des Romains. Le conquérant s'empara ensuite de la capitale des Bituriges, puis d'Alise ; le héros de l'Arvernie fit sa soumission, et la Gaule fut domptée. Les Carnutes se résignèrent désormais à la domination romaine.
Sous les empereurs, la capitale du pays, restaurée par Aurélien, prit de son bienfaiteur le nom d'Aurelianum, et Dioclétien rangea la partie du territoire des Carnutes et des Senones qui nous occupe dans la IVème Lyonnaise en 292 Ce fut à peu près à cette époque que le christianisme fut apporté dans la contrée par saint Albin et qu'Orléans eut son premier évêque.

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Le château de Gien

A l'époque des invasions, la position centrale des Carnutes et des Senones les exposait aux ravages de ces troupes immenses qui traversaient la Gaule du nord au sud. Orléans vit d'abord les Vandales, les Alains, puis les Huns et leur terrible chef Attila. Cette dernière invasion était plus désastreuse que toutes les précédentes ; l'évêque de la ville, saint Aignan, se rendit sous la tente du barbare pour le fléchir ; Attila imposa de si dures conditions, que les habitants et le prélat lui-même préférèrent courir les risques d'un siège plutôt que de se soumettre. Leur ville, pressée de tous les côtés par des hordes innombrables, allait être emportée ses habitants s'abandonnaient à un affreux désespoir ; le pieux évêque était à l'autel environné des prêtres, n'espérant plus que dans la miséricorde céleste, quand du haut des murailles on signala les premiers cavaliers de l'armée romaine que le patrice Aétius amenait contre les barbares ; les Huns abandonnèrent leur proie ; poussés par ce nouvel ennemi, ils remontèrent vers le nord.

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Carte du Loiret
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Le château de Gien

On sait le résultat de la rencontre qui eut lieu à Châlons-sur-Marne en 451. Orléans était sauvé, mais tout le pays et les villes moins fortes avaient été si horriblement saccagés, que plusieurs d'entre elles ne se relevèrent pas de ce désastre.
Ceux des barbares qui s'établirent les premiers d'une manière définitive dans ce pays furent les Francs ; la victoire de Soissons livra à Clovis la Gaule jusqu'aux bords de la Seine en 486. Son alliance avec la nièce du roi Gondebaud, Clotilde, étendit sa domination jusqu'à la Loire. Les évêques de toute la Gaule centrale accueillirent avec empressement un roi qui, bien que païen encore, favorisait le catholicisme. Orléans fut l'une des premières villes qui reconnurent son autorité, et le chef franc en fit sa principale place d'armes, lorsqu'il porta ses armes au midi de la Loire contre les Wisigoths.
A la mort de Clovis, un de ses quatre fils entra en possession de cette importante cité et prit le titre de roi d'Orléans en 511. Ce jeune prince, Clodomir, périt en 524 dans une guerre contre les Bourguignons ; il laissait trois jeunes enfants deux furent égorgés par leurs oncles Childebert et Clotaire ; le troisième, Clodoald, n'échappa à un sort pareil qu'en taisant couper sa longue chevelure, insigne de la dignité royale chez les Francs, et en se consacrant à Dieu ; il fonda auprès de Paris un monastère qui a été l'origine du village de Saint-Cloud.
Les États de Clodomir furent partagés entre Childebert et Clotaire. Ce dernier en fut seul possesseur et hérita de toute la monarchie franque à la mort de son frère, en 558. Trois années plus tard (561), Clotaire mourut ; il n'y eut plus de roi d'Orléans ; cette ville échut à Gontran, roi de Bourgogne, dans le partage que les quatre fils de Clotaire firent à leur tour des États de leur père.
Cette période est pour toute la Gaule une époque d'anarchie. Les pays des Carnutes et des Senones eurent leur part des calamités générales ; Orléans et son territoire fureut plus d'une fois dévastés dans les guerres que se tirent les rois francs, et dans la lutte de Frédegonde et de Brunehaut ; cette cité vit aussi quelques bandes de l'armée arabe d'Abd-el-Rhaman ; mais la victoire de Charles-Martel, à Poitiers en l’an 732, lui épargna de nouveaux désastres.

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La Loire

Vingt ans après cette victoire qui sauvait la Gaule, la famille d'Héristal recueillait les fruits des services qu'elle avait rendus aux Francs, en remplaçant sur le trône la dynastie des Mérovingiens.
A cette époque, les ducs d'Aquitaine s'efforcèrent de conquérir leur indépendance au midi de la Loire ; les soumettre fut en partie l'œuvre du règne de Pépin ; Orléans et son territoire virent plus d'une fois les opiniâtres ennemis du roi franc. Ilunald et Waïfer reportèrent au nord de la Loire les ravages que le fils de Charles-Martel n'épargnait pas au midi. Le règne glorieux de Charlemagne fut une trêve entre deux époques calamiteuses ; grâce à une administration bienfaisante et à une répression sévère des excès et des actes injustes, Orléans et les pays qui l'environnent jouirent d'un bien-être inaccoutumé. A cette époque existaient déjà les noms de Sologne et de Gâtinais, qui, sans jamais indiquer des divisions administratives et provinciales, se sont perpétués jusqu'à nous.
Quand les Francs eurent envahi la Gaule, les anciennes divisions établies par les Romains s'effacèrent et furent remplacées par des divisions nouvelles tout à fait arbitraires, qui prirent, selon leur étendue, le nom de pagi majores ou pagi minores. Les pagi majores reproduisaient à peu près les cités dans toute leur étendue ; les pagi minores en étaient des subdivisions ; quant aux noms particuliers de ces pagi, ils eurent tous une origine diverse et souvent obscure. Dans le territoire qui aujourd'hui forme le Loiret, se trouva le vaste pagus d'Orléans, et en partie les pagi minores de Magdunum (Meung) de Sigalonia (Sologne) peut-être ainsi nommé de secale ou segale, seigle, ou de siligo, sorte de froment qu'on recueille aussi dans les terres de Sologne, peut-être encore de Sabulonia, nom qui devrait son origine à la nature du sol ; de Belsia; de Gastuna (Gâtinais), le mot gastini, venant de vastare, abatis d'arbres, mais qui, peut-être bien, a tout simplement son origine dans le mot vastum, à cause de son étendue.
Charlemagne régularisa ces divisions qui s'étaient établies d'elles-mêmes ; dans la plupart des pagi, il plaça des comtes pour les administrer ; ces bénéficiaires, tous amovibles et viagers, parvinrent à se rendre héréditaires sous les faibles successeurs de l'empereur carlovingien, quand ils ne furent plus surveillés par les legati et par les Missi dominici, officiers impériaux qui rattachaient au centre les extrémités de l'empire et donnaient l'unité à la vaste administration de leur roi. En 861, Charles le Chauve accorda à Robert le Fort, tige des rois capétiens, le gouvernement du duché de France ; le comté d'Orléans et tout le Gâtinais étaient compris dans cette vaste donation ; ce fut un bienfait pour ces provinces ; elles avaient été ravagées à plusieurs reprises par les bandes de pirates normands qui, remontant les grands fleuves sur leurs bateaux, prenaient les villes riveraines et mettaient tout à feu et à sang sur leur passage.
Orléans avait été pris et dévasté en 856, Robert et ses successeurs surent faire en partie respecter par ces pirates la province qu'ils gouvernaient. Sous ces puissants seigneurs, les principales villes eurent leurs comtes particuliers la capitale du Gâtinais ; Château-Landon, avait été donnée par Louis II, le Bègue, à son sénéchal Ingelger, avec la main de l'héritière du comté, Adèle, fille de Geoffroy Ier,. Les sires de Beaugency, Courtenay, Gien, Pithiviers, Sully furent autour d'Orléans les membres principaux de la hiérarchie féodale. Les évêques d'Orléans étaient à la même époque devenus grands vassaux ; ils possédaient en fiefs les terres de leurs églises, à charge seulement de service militaire.
Lorsque Hugues Capet remplaça sur le trône les Carlovingiens, ses vastes possessions se trouvèrent, par le fait de son usurpation, réunies à la couronne, et ce fut dans la tour d'Orléans que le nouveau roi fit enfermer son compétiteur, l'héritier légitime, Charles de Lorraine, qui avait essayé de faire valoir son droit par les armes. Quelques-uns des vassaux secondaires s'étaient affranchis autour d'Orléans de la suprématie des ducs de France ; il en avait été ainsi des comtes du Gâtinais ; Philippe 1er, quatrième capétien, recouvra ce comté en 1062. Philippe mourut en 1108 et fut inhumé dans le monastère de Saint-Benoit-sur-Loire, qu'il avait particulièrement aimé et comblé de largesses de son vivant. Louis VI, son successeur, se fit sacrer à Orléans par l'archevêque de Sens ; la vie de ce roi se passa, on le sait, à lutter dans un cercle restreint autour de ses domaines contre des seigneurs féodaux, le seigneur de la terre de Meung, vassal de l'évêque d'Orléans, s'empara du petit château de Meung, dont l'évêque s'était réservé la souveraineté immédiate ; Louis, invoqué par l'évêque, marcha contre le comte rebelle, fut vainqueur et le lit périr. Ce fut ensuite contre le seigneur du Puiset, en Beauce, qui tyrannisait toute la contrée entre Chartres et Orléans, que l'actif roi de France tourna ses armes. Hugues du Puiset fut battu et perdit sa ville. Mais un fait qui se passa dans cette guerre donne une idée de la turbulence des vassaux : le sire de Beaugency avait accompagné le roi Louis le Gros ; un engagement eut lieu près du château du Puiset ; le comte abandonna tout à coup l'armée royale et se joignit à ses ennemis ; Louis, vainqueur de Hugues, tira vengeance du sire de Beaugency et le força à payer une forte amende. A l'autre extrémité du département du Loiret, vers l'est, les sires de Courtenay, seigneurs de Montargis, exigeaient un droit de péage de Sens à Orléans et n'en pillaient pas moins les marchands, quand même ils avaient acquitté ce droit.

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Musée de la Chasse du château de Gien

Le mouvement religieux qui entraîna vers l'Orient un grand nombre de seigneurs délivra la royauté de beaucoup de ses ennemis ; dans les pays qui nous occupent, plusieurs barons se joignirent à Godefroy de Bouillon et prirent part à la première croisade, et presque tous accompagnèrent le roi Louis VII à la seconde, qui eut lieu en 1147. C'est dans cette expédition que quatre des seigneurs de l'Orléanais furent, à ce que raconte une légende, délivrés du plus grand péril par un miracle. Les sires de Sully, d'Yèvre-le-Châtel, d'Achères et de Rougemont, emportés par leur courage, avaient été entourés par un corps d'armée turque, faits prisonniers et, le lendemain, au lever du soleil, ils devaient être pendus aux longues gargouilles ou gouttières du château où leurs vainqueurs les avaient enfermés. Dans un si grand péril, ils ne s'abandonnèrent pas au désespoir ; l'un d'entre eux avait déjà eu occasion de recourir à la toute-puissante intervention de Notre-Dame-de- Sainte-Croix il engagea ses compagnons à lui adresser comme lui leurs prières, et les quatre chevaliers firent vœu de se consacrer à leur bienfaitrice si elle les délivrait des gouttières du château. Ils s'endormirent ensuite pleins de confiance ; à leur réveil, ils étaient transportés dans l'église d'Orléans. Ce fut l'origine d'une redevance en cire appelée gouttières, qui fut longtemps payée à l'église par les successeurs des quatre barons. La même époque qui vit les croisades fut aussi témoin de l'affranchissement des communes.
L'Orléanais participa peu, dans le principe, aux avantages accordés à un grand nombre de villes situées hors du domaine royal. Les rois intervenaient volontiers chez leurs vassaux, accordaient des chartes aux bourgeois et évitaient soigneusement de faire aucune concession dans leurs propres domaines. En 1137, les bourgeois d'Orléans voulurent s'ériger en commune malgré les officiers du roi, il s'ensuivit une répression terrible, et la commune fut supprimée par Louis VII, le Jeune, qui se contenta d'abolir la servitude dans la ville et dans la banlieue la dernière année de son règne (1180).
Lorris reçut à cette époque une charte, faveur qui fut sollicitée par beaucoup d'autres villes. Philippe-Auguste acquit au domaine royal les terres de Montargis en 1184 et de Gien en 1200.
Ce fut à cette époque que tous les pays de l'Orléanais et de la Champagne furent livrés aux déprédations des pastoureaux, qui parcouraient en grandes troupes les campagnes, y prêchant des doctrines d'égalité entre les pauvres et les riches et de destruction des puissants. Ces bandes dévastatrices furent dispersées.
Les dernières années de Philippe-Auguste n'eurent de remarquable en Orléanais que la querelle de ce roi contre l'évêque Manassé, au sujet du service féodal dû par les prélats comme vassaux. Manassès obtint de ne pas conduire en personne ses milices à la guerre.
Sous le règne de saint Louis, la contrée jouit d'un calme qui ne fut troublé que par des mouvements isolés. En 1236, une émeute sanglante éclata entre les bourgeois d'Orléans et le clergé ; plusieurs jeunes nobles qui suivaient les cours de l'Université périrent dans un combat qui eut lieu sur la grande place. A la nouvelle de la mort de leurs proches, les seigneurs entrèrent dans la ville, tuèrent un grand nombre de bourgeois et mirent le feu à leurs maisons ; ces désordres ne cessèrent que par l'intervention du roi.
Pendant la croisade que fit saint Louis en 1248, les pastoureaux se montrèrent de nouveau dans l'Orléanais ils avaient pris la croix et annonçaient l'intention d'aller en Égypte au secours du roi prisonnier des musulmans. La régente Blanche, mère de saint Louis, les toléra d'abord dans cet espoir ; mais, au lieu de tenir leur promesse, ils se mirent à ravager tous les pays par lesquels ils passaient ; Orléans fut pillé et un grand nombre de prêtres y périrent égorgés.
Les successeurs de saint Louis continuèrent à agrandir le domaine royal. Philippe le Bel acheta, en 1292, le comté de Beaugency. Les Capétiens avaient plusieurs résidences dans le département du Loiret ils affectionnèrent particulièrement les séjours de Gien, Montargis, Châteauneuf-sur-Loire, et la vaste forêt d'Orléans retentit souvent du bruit des fanfares des chasses royales. Philippe-Auguste avait établi à Orléans un bailli, officier chargé de l'administration de la justice, dont la juridiction s'étendait sur Beaugency, Montargis, Gien et le Gâtinais appartenaient au bailliage de Sens. Philippe IV de Valois érigea, en 1345, l'Orléanais en duché en faveur de son second fils Philippe, auquel Humbert, dauphin de Viennois, avait cédé le Dauphiné.
Le roi de France, pour rattacher plus directement à la couronne cette province éloignée, fit porter le titre de dauphin à son fils aîné Jean. Au duché d'Orléans, qui de la sorte était accordé à Philippe en échange du Dauphiné, il joignit les châtellenies de Beaugency, de Châteauneuf, d'Yèvre-le-Châtel, de Vitry, de Neuville-aux-Loges, d'Hyenville, de Château-Renard, de Lorris et de Bois-Commun toutes ces seigneuries furent momentanément distraites du domaine royal. La guerre de Cent ans ramena dans l'Orléanais des désastres que depuis longtemps cette province ne connaissait plus. Plusieurs de ses comtes périrent ou furent pris dans les batailles de Crécy (1346) et de Poitiers (1356). Après cette dernière défaite, des bandes d'aventuriers anglais et navarrais se répandirent autour d'Orléans et mirent toute la contrée à feu et à sang. Les villes de Châteauneu fet Châtillon-sur-Loire tombèrent en leur pouvoir et furent détruites. Après le traité de Brétigny (1360), ce fut le tour des grandes compagnies de désoler le pays ; la paix leur avait enlevé leurs moyens d'existence elles exercèrent autant de ravages qu'en pleine guerre. A la reprise des hostilités (1367), le prince de Galles ravagea le Gâtinais, et, trois ans plus tard, Robert Knolles dévasta l'Orléanais. Beaugency fut emporté d'assaut par une troupe de Gascons. Le prudent Charles V eut soin d'éviter tout engagement sérieux contre les Anglais et se garda bien de compromettre le sort de la France dans une grande bataille comme à Crécy et à Poitiers il reprit une à une les villes dont les ennemis s'étaient emparés, mais il abandonna le plat pays, et le territoire dont nous nous occupons fut horriblement dévasté.
Au commencement du règne de Charles VI, l'Orléanais fut réuni à la couronne par la mort de Philippe, duc d'Orléans, qui ne laissait pas d'héritiers. Malgré les sollicitations des bourgeois des villes qui demandaient à ne plus être séparés de la France royale, Charles VI donna l'Orléanais en apanage à son frère Louis. Avec ce prince commence une nouvelle période de désastres, la lutte des Armagnacs et des Bourguignons. La démence de Charles VI livre le gouvernement à Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et oncle du roi, et à Louis, duc d'Orléans, son frère ; après la mort de Philippe, Jean sans Peur, son fils, hérita de son influence dans la direction des affaires. Le duc d'Orléans ne cessa d'être en opposition avec les deux ducs de Bourgogne ; deux partis se formèrent dans l'État autour d'eux, mais la lutte ne devint directe qu'après que Jean, sur le soupçon d'une intrigue entre sa femme et le duc d'Orléans, eut fait assassiner celui-ci à Paris, rue Vieille-du-Temple en 1407. Cet événement fut le signal des hostilités. Valentine de Milan, épouse de Louis d'Orléans, vint à Paris demander justice du meurtrier ; mais le peuple de Paris s'était prononcé pour Jean sans Peur le comte Bernard d'Armagnac, beau-père du jeune Charles d'Orléans, accourut du Midi au secours des jeunes princes d'Orléans ; il eut à Gien une entrevue avec eux pour aviser au moyen de détruire l'influence des Bourguignons et cinq années se passèrent en combats et en guerres intestines. L'invasion de la France par les Anglais, qui furent victorieux à Azincourt en 1415, n'établit qu'une trêve momentanée entre les partis. Le duc d'Orléans ayant été fait prisonnier dans cette journée désastreuse, le dauphin se chargea de sa querelle.
Les Bourguignons se jetèrent dans le parti des Anglais, y entraînèrent avec eux l'infortuné Charles VI, lui firent déshériter son fils Charles VII au profit du roi d'Angleterre, Henri V (traité de Troyes, 1420), et s'emparèrent si bien de toute la France que deux ans après, à la mort de Charles VI et de Henri V, le dauphin ne put être sacré à Reims, et que, dépouillé de la plupart des villes de son royaume, il était appelé en dérision le roi de Bourges.
La monarchie était à deux doigts de sa ruine quand une jeune fille sauva la France. En 1423, Charles VII avait perdu la bataille de Cravant en 1428, Jargeau, Pithiviers, Courtenay lui furent enlevés, et cette même année le siège fut mis devant Orléans. Une chanson populaire, dont on accompagnait le son des cloches sonnant au loin dans les campagnes, ne disait-elle pas :

A notre Dauphin si gentil,
Hélas! que lui reste-t-il,
Orléans, Beaugency, Notre-Dame de Cléry, Vendosme, Vendosme !


Orléans était donc le dernier boulevard de France ; Jeanne d’Arc le délivra.
Après avoir sauvé la capitale, Jeanne reprit une à une les villes de l'Orléanais, Jargeau, Beaugency, remporta une victoire complète à Patay et mena sacrer Charles VII à Reims. Après la mort de l'héroïque jeune fille, les Anglais s'emparèrent de nouveau de Montargis ; mais, en 1438, cette place rentra sous la domination française.
L'année suivante eurent lieu, à Orléans, les fameux états généraux où la création d'une armée permanente et l'établissement d'une taille pour son entretien furent décidés. En 1440, Orléans fournit au duc Charles 9,000 écus d'or pour l'aider à payer sa rançon au roi d'Angleterre.
Le successeur de Charles VII, Louis XI, affectionna l'Orléanais ; il se fit admettre chanoine de Saint-Aignan, offrit de riches présents à la cathédrale d'Orléans et reconstruisit l'église de Notre- Dame de Cléry. Mais cette église ayant été en partie détruite par les flammes en 1472, il la fit de nouveau réédifier telle qu'elle existe aujourd'hui.
Pendant la régence d'Anne de Beaujeu, le duc d'Orléans, qui plus tard fut Louis XII, se souleva (La guerre folle). Il passa quelques années à Orléans, qu'il fit agrandir de près de moitié ; ce fut de cette ville qu'il partit pour se mettre à la tête de l'armée de Bretagne qui fut dispersée à Saint-Aubin-du-Cormier. Son avènement au trône en 1498, réunit pour la seconde fois l'Orléanais à la couronne. Les rois Louis XII, François 1er et Henri II régularisèrent l’administration de la justice dans notre département. La coutume du bailliage d'Orléans, dressée en 1227, en même temps que celle de Paris, fut publiée en 1510 ; celle de Montargis date de 1531 en 1558, Henri II créa une généralité à Orléans, qui auparavant dépendait de la généralité de Bourges. Sous Charles IX, elle fut divisée en douze élections, au nombre desquelles se trouvaient Orléans, Beaugency, Pithiviers, Montargis et Gien. Dans la dernière année du règne de Henri II, un siège présidial fut établi à Orléans, avec ressort sur Montargis, Gien, Beaugency, etc. Cette même époque vit les guerres de la Réforme ensanglanter les bords de la Loire. Calvin avait étudié à l'université d'Orléans, alors célèbre. Ses doctrines pénétrèrent dans l'Orléanais vers 1540. Gien les accueillit en 1542, et un des prêtres de cette petite ville fut brûlé à Auxerre en 1545. Les habitants de Chatillon-sur-Loire se distinguèrent parmi les plus fervents calvinistes. A Montargis, la duchesse d'Este se fit la protectrice des réformés. En 1560, Orléans comptait autant de protestants que de catholiques ; les premiers troubles éclatèrent dans cette ville et à Gien en 1561. Le prince de Condé s'empare d'Orléans après le massacre de Vassy qui fit éclater la guerre civile : Beaugency est pris et pillé en 1502 les tombeaux de l'abbaye de Cléry, où avait été enseveli Louis XI, sont profanés ; l'abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire est saccagée, celle de Fontaine-Jean est incendiée. Le capitaine Noisy, qui commandait dans la ville calviniste de Gien, s'empara de Saint-Brisson mais le prince de Condé ayant été battu et pris à Dreux, le duc de Guise s'avança dans l'Orléanais, prit Jargeau et vint assiéger Orléans, il fut assassiné sous les murs de cette ville par Poltrot de Méré. Orléans ouvrit ses portes à Charles IX après la pacification d'Amboise en 1563 ; la faveur que ce roi accorda aux catholiques souleva de nouveau les protestants en 1567. Le capitaine calviniste La Noue s'empara d'Orléans par surprise, Condé prit Beaugency ; en 1569, le duc de Deux-Ponts amena une armée à l'amiral de Coligny jusqu'à Gien. Les succès des protestants ne furent arrêtés que par le terrible massacre de la Saint- Barthélemy ; pendant deux journées entières, les protestants furent égorgés dans tous les quartiers de la ville, et l'on dit qu'il péril plus de 700 personnes. Jargeau et Beaugency furent également le théâtre de scènes sanglantes. La supériorité des catholiques fut de la sorte établie à Orléans, et cette ville entra dans le parti de la Ligue. Une rencontre eut lieu près de Montargis, à Vimory, entre une troupe de reîtres au service du roi de Navarre et les soldats du duc de Guise, qui furent vainqueurs. Dans ces circonstances, le roi de France, Henri III, menacé d'un côté par les Guises qui ne prétendaient à rien moins qu'à le remplacer sur le trône, et de l'autre par les protestants, fit la paix avec ces derniers, s'unit à Henri de Navarre et s'empara d'une partie de l'Orléanais ; Jargeau, Gien, Pithiviers tombèrent en son pouvoir. Il fut assassiné à Saint-Cloud (1589) ; Orléans continua à tenir pour la Ligue et à résister à Henri IV jusqu'à ce que Paris lui eût ouvert ses portes. La soumission de la capitale en 1591 entraîna celle de toutes les villes environnantes.
Un fils de Henri IV, Gaston, reçut en apanage l'Orléanais. Louis XIV donna à son frère le duché au même titre, et ce dernier a été la tige de la maison d'Orléans qui arriva au trône en 1830.
Le frère de Louis XIII se mêla à toutes los intrigues et à tous les soulèvements de la noblesse contre le cardinal de Richelieu, puis, sous Mazarin, prit avec sa fille, Mademoiselle e de Montpensier, la fameuse Mademoiselle, une part active aux troubles de la Fronde. Son duché, l'Orléanais, fut le centre de la plupart des agitations politiques qu'il suscita ; en 1643, Orléans voulut rester neutre entre la Fronde et Mazarin mais Mademoiselle pénétra dans la ville et la détermina à prendre le parti des frondeurs. Turenne s'avança à cette nouvelle sur Gien mais Condé, il la tête de 12,000 Allemands que lui avait amenés le duc de Nemours, prit l'offensive, s'empara de Montargis et battit à Bléneau une partie de l'armée royale. Les guerres de religion, de la Ligue, puis de la Fronde avaient tellement appauvri le pays, que les habitants se trouvèrent dans l'impossibilité de payer aucune sorte d'impôt ; en 1655, ceux qui résidaient dans les paroisses de Sully-sur-Loire et de Saint- Benoît se coalisèrent contre les percepteurs des tailles et ne purent être réduits que par un corps de troupes réglées.
En 1789, l'Orléanais adopta avec enthousiasme les principes de la Révolution le chef-lieu du Loiret eut cependant sous la Convention à subir la sanglante oppression de ses proconsuls ; Collot d'Herbois et Laplanche s'y signalèrent par leurs fureurs. Pendant les années suivantes, jusqu'en 1800, des bandes de brigands, connues sous le nom de Chauffeurs, ravagèrent les deux départements du Loiret et d'Eure-et-Loir.
Ces désordres cessèrent sous le Consulat ; mais en 1815 et plus tard en 1870, l'Orléanais eut à souffrir de l'invasion étrangère. A la suite du combat d'Artenay le général Von der Tann à la tête de 50,000 Bavarois, s'empara, le 11 octobre 1870, d'Orléans, d'où l'armée de la Loire, sous les ordres du général d'Aurelle de Paladines, le délogea, le 10 novembre, par la victoire mémorable de Coulmiers mais la 5 décembre, après trois jours de combats, elle dut se retirer devant les forces supérieures de l'ennemi, qui prit de nouveau possession d'Orléans. Cependant, les 7, 8 et 10 décembre, les 15ème, 18ème et 20ème corps, placés sous les ordres du général Chanzy, soutinrent vaillamment, sur les bords de la Loire, l'attaque des Prussiens ; mais composés pour la plupart de mobiles, c'est-à-dire de soldats improvisés, pleins de bravoure mais inexpérimentés et mal armés, ils ne pouvaient opposer une longue résistance aux troupes aguerries du prince Frédéric-Charles, et Chanzy dut battre en retraite sur Vendôme, et de là sur Le Mans.

Orléans


Le Loiret

Cenabum a été fondée pendant l'Antiquité. Elle fut une place forte gauloise, l'une des villes principales de la tribu des Carnutes dont l'assemblée annuelle des druides est restée célèbre. La métropole des Carnutes était alors Chartres. Port de commerce majeur pour la corporation des nautes de la Loire, elle fut le lieu d'un célèbre massacre des marchands internationaux par un parti autochtone. Cet évènement donna un prétexte à César, alors en campagne pour la conquête de la Gaule. Elle fut conquise et détruite par César en 52 av. J.-C., puis reconstruite à la romaine.
La ville a toujours été un point de passage stratégique de la Loire car elle se situe sur le point du fleuve le plus au nord, donc au plus près de Paris. Or les ponts étaient rares et la Loire dangereuse. La ville connut un tel essor économique, que l’empereur romain Aurélien l'a refondée comme capitale d'une nouvelle cité détachée des Carnutes. Elle fut nommée Aurelianum puis simplement Orléans par simplification et évolution phonétique.
Accompagnés des Vandales, les Alains franchissent la Loire en 408. Un de leurs groupes, dirigé par Goar accepte de se joindre aux forces armées romaines. Aetius l'installe sur la Loire et à Orléans. Mais ces Alains, turbulents, sont très mal perçus par les autochtones. Un jour, estimant ne pas être payés assez vite ou suffisamment, ils n'hésitent pas à tuer des sénateurs d'Orléans. À Orléans toujours, sous le roi Sangiban, les Alains se joignent aux forces d'Aetius qui s'opposent à Attila qui avait envahi la Gaule vers 450. Attila assiège Orléans en 451, et y est défait par la coalition d'Aetius, de Mérovée et de Théodoric. Ils prennent part à la bataille des Champs Catalauniques.La Bataille d'Orléans qui se déroula en 463 entre les forces de l'empire romain du magister militum Ægidius et les troupes du royaume wisigoth menées par Frédéric, le frère du roi Théodoric.

Charles d'Albert d'Ailly
Vue générale d'Orléans
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la Place de l'Hôtel de Ville d'Orléan

Au Moyen Âge, Orléans est l'une des trois villes les plus riches de France avec Rouen et Paris, toujours grâce à sa proximité avec Paris et son lieu de passage sur la Loire. À l'époque mérovingienne, Orléans fut la capitale du royaume d'Orléans à la suite du partage en quatre du royaume de Clovis Ier. Clovis y tient, en 511, un concile important tant religieusement que politiquement. Deux siècles plus tard, Orléans joue un grand rôle lors de la « renaissance carolingienne ».
À l'époque capétienne, Orléans est la capitale d'un comté puis d'un duché tenu en apanage par la maison de Valois-Orléans. C'est dans la cathédrale d'Orléans, fief de la famille capétienne, qu'a lieu, en 987, le double sacre d'Hugues Capet et de son fils Robert le Pieux né et baptisé à Orléans, pierre angulaire d'un pouvoir de huit siècles. Pour cette raison, le comté, puis duché à partir du XIVème siècle d'Orléans était traditionnellement donné comme apanage au fils cadet du roi. En 1108, Louis VI le Gros est sacré dans la cathédrale d’Orléans par l'archevêque de Sens. Il s'agit d'un des rares sacres capétiens n'ayant pas eu lieu à Reims. Il empêche la création d’institutions communales en 11389. En 1306, l'université d'Orléans, la quatrième de France après Paris, Toulouse et Montpellier, est fondée par le pape Clément V. Attirant des intellectuels de toute l'Europe, elle se spécialise dans le droit. L'université a aussi contribué au prestige de la ville. Le duché d'Orléans était le plus vaste de tous. Il débutait à Arpajon, continuait à Chartres, Vendôme, Blois, Vierzon, Montargis. Le fils du duc portait le titre de duc de Chartres. Les héritages de grandes familles et les mariages ont permis aux ducs d'accumuler une richesse colossale.
Orléans est aussi la ville de Jeanne d'Arc. Pendant la Guerre de Cent Ans, cette jeune femme a joué un rôle très important à Orléans. En 1428, les Anglais assiègent la ville. Sur la rive sud, un châtelet dit « des Tourelles » protégeait l'accès au pont. La levée du siège de la ville, en 1429 par Jeanne d'Arc marque le début de la reconquête des territoires occupés par les Anglais.

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La statue équestre de Jeanne d'Arc à Orléans

C'est là qu'eut lieu la bataille qui permit à Jeanne d'Arc d'entrer dans la ville occupée. La ville fut libérée le 8 mai 1429, avec l'aide des grands généraux du royaume, Dunois et Florent d'Illiers. Les habitants lui vouèrent dès lors une admiration et une fidélité qui durent encore aujourd'hui. Ils la nommèrent « la pucelle d'Orléans » et lui offrirent une maison bourgeoise dans la ville. Ils contribuèrent également à la rançon pour la délivrer lorsque celle-ci fut faite prisonnière, en vain, car Charles VII, le dauphin devenu roi grâce à elle, garda l'argent pour lui. Une fois la Guerre de Cent Ans terminée, la ville retrouva sa prospérité. La situation stratégique avec le pont lui a permis de collecter les droits de passage. Le roi Louis XI a largement contribué à la prospérité de la ville. Il dynamisa l'agriculture de l'Orléanais. Les terres exceptionnelles de la Beauce favorisent les cultures. Il relança la culture du safran à Pithiviers. Aux XVème et XVIème siècles, la ville est l'une des plus belles de France. Églises et hôtels particuliers s'y multiplient. La famille de Valois-Orléans accédera au trône de France par Louis XII puis François Ier. Plus tard à la Renaissance la ville bénéficia des passages des riches châtelains allant dans le val-de-Loire devenu très à la mode, à commencer par le roi lui-même, Chambord, Amboise, Blois, Chenonceau étant des domaines royaux.
Les guerres de religion troublent fortement cette prospérité. Jean Calvin est reçu et hébergé à l'université d'Orléans.

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La Loire à Orléans

Il y écrit une partie de ses thèses réformistes. En remerciement de cette protection, le roi d'Angleterre Henry VIII, inspiré des pensées du réformateur pour la religion anglicane, offre une bourse à l'université. La ville abrite de nombreux protestants. Condé fait d'Orléans la capitale de l'insurrection. La ville subit un siège dévastateur, ses remparts sont démantelés. Du 13 décembre 1560 au 31 janvier 1561, les États généraux y furent réunis. Ce fut à cette époque que mourut le roi François II, le fils ainé de Catherine de Médicis et d'Henri II, le 5 décembre 1560 dans l'Hôtel Groslot d'Orléans, avec à ses côtés sa femme Marie Stuart. En 1563, Le Orléans fut de nouveau assiégée pendant les guerres de religion. La cathédrale fut plusieurs fois reconstruite. La dernière version a vu sa première pierre posée par Henri IV, et les travaux s'étalèrent sur un siècle, offrant ainsi un mélange de style fin Renaissance et époque Louis XIV. Elle est l'une des dernières cathédrales construites en France et non des moins spectaculaires.
Avec la révocation de l'Édit de Nantes (1685), Orléans perd ses derniers protestants. L'ordre monarchique engendre une nouvelle prospérité reposant sur le commerce fluvial qui atteint son apogée au XVIIIème siècle. C'est alors que la ville prend la forme qu'on lui connaît encore. La fortune locale repose à cette époque avant tout sur le commerce des vins et alcools produits localement, également la fabrication du vinaigre, le traitement et le commerce des sucres coloniaux, ainsi que le travail des étoffes.
Jean-Baptiste Poquelin, plus connu sous le pseudonyme de Molière, vint lui aussi y étudier le droit à Orléans, mais il participa au carnaval pourtant interdit par les règles non laïques de l'université et fut pour cela renvoyé de l'établissement.


Montargis


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La Grande plaine de la Beauce

Il est certain qu'au temps du roi franc Clovis il existait sur l'emplacement de la ville, une tour destinée à protéger le pays contre les invasions étrangères. Le premier seigneur de Montargis connu est une dame : Hildegarde Hérou, châtelaine de Montargis, fille de Geoffroy II Ferréol comte du Gâtinais et de Ermengarde d'Anjou encore appelée Ermengarde Blanche, et sœur de Foulque III d'Anjou dit Foulques Nerra. Elle est aussi citée comme comtesse du Gâtinais, bien que son frère Geoffroy III d'Anjou le soit également par ailleurs. Elle est issue par sa mère du lignage Ingelgerien de la maison d'Anjou . Mariée à Josselin (1034-?) de la famille des comtes de Sens, il semble que le couple n'a pas d'enfants. Quoi qu'il en soit, le titre reste à son mari lorsqu'elle décède en 1069. Jocelin de Courtenay se remarie à Elisabeth de Monthléry. De leur fils Miles (ou Milon) et de Rainaud fils de Miles (le lignage Courtenay - Sens), est issue Elisabeth de Courtenay. Celle-ci épouse Pierre Ier de France (1126-1183), quatrième fils de Louis le Gros et lui apporte le comté en dot. Ce couple est à l'origine de la maison capétienne de Courtenay. Pierre augmente et fortifie le château, et, pour attirer des habitants à Montargis, en 1170 il accorde à tous ceux qui résideraient dans cette ville une charte de franchise par laquelle il les exempt de toutes tailles et corvées, hormis le carroi du vin du seigneur et la dîme d'un minot de seigle pour chaque laboureur cultivant avec une charrue ; de plus il garantit aux habitants la possession de leurs propriétés, quelque crime qu'ils pussent commettre, et établit de grandes sûretés pour les marchands qui fréquentaient les foires de Montargis. En 1188 Pierre céda cette ville à Philippe Auguste. Le roi Philippe le Bel confirma à cette ville ses privilèges, et, vers ce temps, celle-ci prit un grand accroissement.


Note

Le Château de Montargie


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Montargis est une ville assez bien bâtie, près de la forêt de son nom, à la jonction des canaux de Briare, d'Orléans et du Loing, dans une plaine que domine un coteau élevé, sur le sommet duquel on voyait naguère les restes d'un vaste et beau château construit par Charles V sur l'emplacement d'une tour élevée, dit-on, par Clovis pour protéger le pays contre les incursions des barbares. Ce château était considérable, bien fortifié, et pouvait contenir 6,000 hommes dé garnison. Il était de forme elliptique, environné de profonds fossés et de fortes murailles flanquées d'énormes tours couronnées de créneaux. Trois vastes cours précédaient le logement du roi attenant au donjon, bâtiment où l'on remarquait une vaste salle, dont tous les historiens parlent comme d'une chose extraordinaire. La longueur intérieure de cette salle était de 56 m., et sa largeur de17 mètres; elle était décorée de peintures, de devises, d'armoiries, et percée de 17 croisées de 8 mètres. de haut sur 2,50 mètres de large, ornées de beaux vitraux. Six cheminées, de 3,33 mètres d'ouverture chacune, servaient à la chauffer; sur celle du midi était représentée l'histoire du célèbre chien d'Aubry de Montdidier, qui combattit, dit-on, en présence de Charles VIII, le chevalier Macaire, meurtrier de son maître. Il est reconnu depuis longtemps que ce combat est une fable. Le château de Montargis a fait longtemps partie du domaine de la couronne, et les rois de France y tinrent souvent leur cour. Il était très important par sa position et d'une défense facile.

Les habitants de Montargis se distinguèrent particulièrement en 1427 contre les Anglais durant la guerre de Cent Ans. Les comtes de Warwick et Suffolk, commandant un corps d'armée, vinrent assiéger cette place. Les habitants opposèrent une résistance courageuse ; ils rompirent les digues de plusieurs vastes étangs qui se trouvaient dans les environs et dominaient le camp anglais. Grand nombre d'ennemis furent noyés. La Hire et Dunois survinrent au milieu du désordre que l'irruption soudaine des eaux avait jeté parmi les Anglais, et en massacrèrent un grand nombre. Charles VII récompensa généreusement la ville où, selon sa propre expression, s'était trouvé le premier terme de son bonheur ; il lui accorda, en 1430, de grandes exemptions et des privilèges avec le titre de Montargis-le-Franc. La ville s'agrandit à cette époque de l'île d'Amadoux, qui s'élevait au milieu du Loing. En 1431, un capitaine anglais nommé l'Aragonais s'empara de Montargis, mais il en fut chassé par La Trémouille l'année suivante. En 1490, Charles VIII exempta les habitants du franc fief, du ban et de l'arrière-ban. C'est à cette époque qu'on place l'aventure du fameux chien de Montargis : un chevalier, Macaire, qui avait fait périr un jeune gentilhomme, Aubry de Montdidier, fut terrassé en combat singulier par le chien de sa victime. Louis XII, en parvenant au trône, réunit de nouveau à la couronne la ville de Montargis, qui avait été comprise dans le duché d'Orléans. François Ier engagea Montargis, en 1528, à sa belle-sœur Renée de France, fille de Louis XII. Cette princesse s'y retira après la mort de son mari, le duc de Ferrare, embrassa la religion réformée et y protégea ses coreligionnaires. En 1570, malgré les instances des habitants pour que leur ville demeurât attachée à la couronne, Charles IX confirma à perpétuité en faveur d'Anne d'Este, fille de Renée de France, l'engagement consenti par François Ier. En 1585, le château fut surpris par le cardinal de Bourbon, qui s'était révolté contre Henri III. En 1594, la ville et le château se soumirent à Henri IV. Marie de Médicis, femme de ce roi, racheta en 1612 Montargis des ducs de Guise et de Mayenne, petits-fils d'Anne d'Este, duchesse de Nemours. Comprise dans l'apanage de Gaston, frère de Louis XIII, la ville passa, sous Louis XIV, dans celui de Philippe d'Orléans.


Pithiviers


Charles d'Albert d'Ailly
Sylly devant son château de Sully sur Loire

Pithiviers fut un village gaulois (d'où il tire son nom), puis gallo-romain. Durant la huitième guerre de religion, la ville est prise par les deux Henri (le roi de France Henri III et Henri de Navarre) en 15893. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Pithiviers abrita un camp de prisonniers. Le camp a été construit au début de la Seconde Guerre mondiale avec l'objectif d'y héberger des prisonniers de guerre allemands. Après la capitulation française en 1940, il est utilisé d'abord pour des prisonniers de guerre français, puis comme camp de transit par le gouvernement de Vichy. Six convois partirent de Pithiviers les 25 juin, 17 juillet (6e convoi), 31 juillet, 3 août et 21 septembre 1942, transportant 6 079 Juifs vers Auschwitz pour y être exterminés. Il n'y eut que 115 survivants à la Libération, soit 1,8 % des déportés. Le camp de Pithiviers fut évacué en octobre 1943 pour être transformé en camp de concentration pour détenus politiques

Ferrières-en-Gâtinais


Cette ville doit son origine à une chapelle érigée à une époque fort reculée sous le nom de Bethléem, qui a donné naissance à une des plus anciennes abbayes du royaume. Ses premiers habitants furent les entrepreneurs des forges, et leurs forgerons qui firent bâtir quelques maisons pour la réception des pèlerins qui accouraient de toutes parts visiter l'église de Notre-Dame-de-Bethléem, en l'abbaye de Ferrières. Le nombre des maisons s'étant accru, les propriétaires se firent fermer, de murailles et fossés : ainsi se forma une ville qui, avec le temps, fut fortifiée de remparts et de bastions. Mais presque dès sa naissance elle fut ruinée par Théodoric, roi d'Orléans, lequel, à la persuasion de Brunehaut, fit la guerre au roi Clotaire, son cousin. Théodoric assiégea et prit Ferrières, qu'il démolit après en avoir massacré lés habitants: Il conduisit ensuite ses troupes vers Sens, où l'armée de Clotaire s'était arrêtée sur les bords de l'Yonne, et lui livra bataille. La quantité des morts fut si grande que le cours de cette rivière fut obstrué par la multitude des corps qui y furent jetés ; cet événement se passa en 599, suivant quelques-uns de nos historiens ; d'autres le placent en 607.
Dagobert II fit rétablir Ferrières, qui fut encore dévasté en 1426, par les Anglais qui assiégeaient Montargis ; ils prirent Ferrières, et y tinrent garnison quelque temps ; mais ils en furent chassés par le comte de la Marche ; en se retirant, ils mirent le feu à la ville, et sortirent par le champ St-Mace, où ils furent mis à mort au nombre de deux mille; le reste se rendit à rançon.
Ferrières, à moitié démolie et dont les murs avaient été détruits resta ainsi sans clôture jusqu'aux dernières années du règne de François Ier temps au quelles bourgeois de Ferrières, les abbés et religieux, obtinrent permission de ce prince de relever leurs murailles et de se fortifier de fossés.
Le prince de Condé prit celte ville d'assaut le 13 février 1568, et l'abandonna au pillage de ses troupes. L'année suivante, le 15 août, elle fut prise de nouveau par escalade, par une troupe de religionnaires qui achevèrent la ruine de ses malheureux, habitants ; elle ne s'est jamais complètement relevée depuis cette époque. Son enceinte, qui était fort étendue, comprenait trois faubourgs ; son marché était un des plus considérables pour les grains. L'abbaye de Ferrières possédait une école quia été longtemps célèbre ; elle florissait particulièrement sur la fin du VIII et dans le IX siècle. Elle a fourni à l'Eglise des prélats et des savants illustres. Ou y venait de toutes les Gaules, de l'Angleterre' et de l'Allemagnes, pour s'y former à la vie cénobitique, et s'instruire des sciences divines et humaines.


La journée des Harengs

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Charles d'Albert d'Ailly
La Journée des Harengs - Bibliothèque Nationale

La journée des Harengs

La journée des Harengs, également bataille des harengs et bataille de Rouvray est en réalité une bataille qui se déroula sur la commune de Rouvray Saint Denis (non loin d'Orléans) le 12 février 1429. Elle fut appelée « journée des Harengs » car le convoi anglais attaqué par les Français transportait du poisson et autres victuailles destinés à être consommés pendant le carême. Les Français postaient des espions auprès des armées anglaises pour tenter de connaître leurs intentions. Un de ces hommes informa les Français de la sortie de 300 chariots de la ville de Chartres, convoi escorté par 1 500 Anglais sous le commandement de Jean Fastolf et du prévôt de Paris, Simon Morhier. Apprenant la nouvelle, plusieurs milliers de Français sortirent d'Orléans avec à leur tête Jean de Dunois, comte de Longueville. De son côté, Charles de Bourbon, comte de Clermont et futur Charles Ier, duc de Bourbon, prit du retard pour effectuer sa jonction avec le comte de Longueville. Les Anglais en profitèrent pour disposer leurs chariots en cercle et attendirent les Français de pied ferme. Les Français manquèrent leur effet de surprise. Une dispute éclata entre Jean Stuart de Derneley, comte d'Évreux, (fils d'Alexandre Stuart, à ne pas confondre avec un homonyme, Jean Stuart, comte de Buchan, dit Boucan, lequel fut fait connétable de France en 1424), commandant les troupes écossaises alliées aux Français, et Jean de Dunois. Chacun avait son avis sur l'opportunité de livrer bataille aux Anglais. Le comte d'Évreux voulait combattre à cheval, le comte de Longueville préfèrait se battre à pied. Pour finir, chacun engagea le combat selon sa propre idée. Charles de Bourbon, comte de Clermont, arriva au moment où la dispute éclatait, mais ne broncha pas. Les Anglais sortirent de leur retranchement et mirent en déroute les Français. Il y eut bien une légère riposte de La Hire et de Jean Poton de Xaintrailles, mais bien qu'ils eussent fait plusieurs tués, ils abandonnèrent eux aussi la lutte. Beaucoup de capitaines, dont Jean Stuart de Derneley et Guillaume d'Albret, périrent lors de cette Journée des Harengs.




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