Le département de Seine-et-Marne fait partie de la région Île-de-France, dont il constitue la moitié orientale. Sa superficie représente à elle seule 49 % de celle de la région. Il s'agit du département français comptant le plus de départements limitrophes soit dix devant le Maine-et-Loire qui n'en compte que huit. Le département de Seine-et-Marne est formé d'une partie de la Brie et du Gâtinais, qui dépendaient autrefois des ci-devant provinces de Champagne et de l’Ile-de-France.; il tire son nom de la Seine, qui le traverse dans sa partie méridionale, et de la Marne, qui en arrose la partie-septentrionale. Ce département est borné, au nord, par les départements de l'Oise et de l'Aisne, à l'est, par ceux de la Marne et de l'Aube; au sud, par ceux de l'Yonne et du Loiret; à l'ouest, par ceux du Loiret et du Val-d'Oise, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et l'Essonne à l'ouest,
Le territoire de ce département se compose de
plaines très-étendues et d'une grande fertilité, sillonnées çà et là
de collines peu élevées, qui marquent les bassins on coulent plusieurs
rivières et ruisseaux. Les plus grandes inégalités du sol se font remarquer
dans l'arrondissement de Fontainebleau : les formes du terrain y sont
plus tourmentées et offrent une apparence minéralogique toute particulière.
On trouve dans ce département de vastes et belles forêts, dont la plus
considérable est celle de Fontainebleau ; quelques coteaux plantés de
vignes, qui donnent des vins de médiocre qualité ; de belles prairies
et de bons pâturages où l'on élève une grande quantité de bestiaux et
de superbes troupeaux de moutons, pour la plupart de pure race mérinos;
et beaucoup d'étangs qui abondent en excellents poissons, notamment
dans l'arrondissement de Coulommiers.
Dans la partie du département
qui avoisine Paris, les vallées de la Seine, de l'Yerres el de la Marne
offrent une suite non interrompue de villages, de châteaux et de maisons
de campagne bâtis dans les plus heureuses situations.
L'arrondissement
de Fontainebleau offre des terrains plus tourmentés, des montagnes de
grès, des rochers, et de sombres forêts qui donnent au pays une physionomie
pittoresque et parfois sauvage. L'arrondissement de Provins offre, sur
la .plus grande partie de son étendue, d'immenses plaines cultivées
en céréales. Le département s'étend sur plusieurs régions naturelles,
notamment la Brie et le Gâtinais. Le point culminant du département
est la butte Saint-Georges qui domine le département du haut de ses
215 m. Ce département de la grande couronne parisiènne comporte un bon
nombre de cités dortoirs.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :591
500 ha
Population: 1 324 865 hab hab.(2009)
Dénsité :224 hab./km²
Nb de communes : 514
Pendant la période gauloise,
le territoire du département de Seine-et-Marne fut habité
par plusieurs peuples les Vadicasses, dans la partie
la plus septentrionale les Meldi et les Senones, qui
y avaient une de leurs villes les plus importantes,
Melodunum (Melun). Peu hostiles à la domination romaine,
qui pesait moins lourdement sur eux que sur les peuplades
des frontières méridionale et orientale, ces peuples
se soulevèrent cependant en l’an 52 et prirent part
à l'insurrection générale des Gaules sous Vercingétorix.
Labiénus, avant de combattre dans les marais de la Bièvre,
au midi de l'île de Lutèce, les Senones unis aux Parisii
et aux Aulerques, s'empara de Melodunum, située dans
une petite île de la Seine, malgré la précaution que
les habitants avaient prise de couper les ponts.
Les Romains, en s'établissant dans ce pays, alors compris
dans la quatrième Lyonnaise, y portèrent leur civilisation.
Ainsi que Melun, les villes de Meaux (latinuna) et de
Lagny (Latiniacum) prirent une certaine importance ;
de nombreuses constructions, dont il reste encore des
vestiges, s'y élevèrent. Les plaines furent mises en
culture, les forêts s'éclaircirent, de longues voies
sillonnèrent le pays ; la principale était celle qui,
venant de Cæsaromagus (Beauvais), allait à Agendicum
(Sens), en passant par Iatinum (Meaux) ; la race conquérante
et les anciens habitants se mêlèrent, et le mélange
fut si complet qu'on les appela les Gallo-Romains.
Le christianisme pénétra dans cette région vers le milieu
du IIIème siècle. Le martyr de Lutèce, saint
Denis, prêcha l'Évangile aux Meldi; saint Saintin, que
l'on regarde comme le fondateur de l'évêché de Meaux
le remplaça, et saint Savinien et saint Aspais portèrent
la parole sainte aux habitants de Melun et de Provins.
Quand la période de persécution
eut cessé et que la foi chrétienne se fut solidement
établie dans le pays, l'Église institua ses divisions
diocésaines, et, sous cette forme nouvelle, le département
dont nous racontons l'histoire se trouva encore divisé.
Meaux devint le chef-lieu d'un diocèse, et Melun, avec
Château-Landon, Provins et tout l'arrondissement de
Fontainebleau, fit partie de celui de Sens.
Lagny,
Tournan, Brie-Comte-Robert et Mormant furent attachés
au diocèse de Paris. Les évêchés de Paris et de Meaux
étaient suffragants de l'archevêché de Sens. L'état
de la contrée et de ses principales villes était assez
prospère quand les grandes invasions survinrent. Ægidius
et Syagrius furent, on le sait, les derniers gouverneurs
romains de la Gaule; Syagrius fut vaincu par Clovis
à Soissons, en 486, et cette victoire livra au chef
des Francs la partie de la Gaule compris entre le Rhin
et la Seine.
Conquis par Clovis, les Senones et
les Meldi, à la mort du conquérant en 511, entrèrent
dans le partage de Childebert, roi de Paris, et, plus
tard, en 558, furent réunis par Clotaire Ier
au reste de la monarchie franque; mais leur pays fut
souvent ensanglanté par les guerres des fils de Clovis
et de Clotaire. En 557, Clotaire, attaqué par son fils
Chramm révolté et par son frère Childebert, se jeta
sur le territoire de ce dernier et ravagea toute la
contrée située entre Seine et Marne. En 577, Gontran
et Chilpéric se livrèrent une bataille à Melun et détruisirent
dans cette ville l'abbaye Saint-Pierre. A la mort de
Frédégonde, en 597, les Austrasiens et les Bourguignons
réunis envahissent les États de Clotaire II et ravagent
la Neustrie. Vainqueurs à Dormeille (599), ils mettent
le Gâtinais à feu et à sang.
Chilpéric avait été assassiné
à Chelles, par un serviteur de la reine Frédégonde,
en 584. Sous le successeur de Dagobert, Clovis II, la
reine Bathilde illustra ce lieu par sa piété et sa bienfaisance
pendant son séjour dans l'abbaye qu'elle y avait fondée.
Les forêts dont le pays était couvert attirèrent souvent
les princes mérovingiens, passionnés pour la chasse
comme pour la guerre en temps de paix, ils avaient des
résidences à Chelles, Jouarre, Lagny, La Grande-Paroisse,
Faremoutiers, ville qu'a aussi rendue fameuse son monastère.
A cette époque commencent à apparaître les dénominations
qui ont remplacé les noms gaulois ou latins on trouve
cités dans des actes des derniers temps mérovingiens
la Brie (Brigensis saltus) et le Gatinais, dont le nom
semble venir du vieux mot gastine qui désigne un abatis
de bois et d'arbres, et dérive lui-même du latin vastare.
La Brie contenait les pagi de Meaux, Provins et Melun.
Les victoires des Francs Austrasiens sur les Neustriens
et l'avènement de Pépin le Bref firent passer la Brie,
le Gâtinais et tout ce qui dépendait de l'empire des
Francs sous la domination de la famille d'Héristal.
Charlemagne, dans sa grande organisation administrative,
donna aux pays de Meaux, de Melun, de Provins et du
Gâtinais des comtes particuliers, amovibles, chargés
de rendre la justice sous la surveillance des legati
et des missi dominici; sous les faibles successeurs
de cet empereur, ces chefs tendirent comme le reste
des seigneurs à s'approprier les bénéfices à temps ou
à vie qui leur avaient été confiés, et à les rendre
héréditaires dans leurs familles. Leurs efforts ne furent
pas également heureux, grâce à la proximité de Paris
et des rois carlovingiens mais si le pays échappa d'abord
aux exigences des tyrannies locales, il eut grandement
à souffrir des incursions des Normands.
Meaux, Melun, Tournan, Lagny
furent ravagés par ces pirates qui remontaient la Seine,
la Marne et tous les fleuves de l'empire carlovingien,
et pillaient les villes et les églises jusqu'au cœur
de la Gaule.
Pendant le grand siège soutenu à Paris
par Eudes, qui devint roi après la déposition de Charles
le Gros, Meaux et Melun furent saccagées, en 886. La
grande- famille des ducs de France étendit son autorité
sur les bords de la Seine et de ses affluents dès les
premiers temps de la féodalité, tandis que les rois
carlovingiens, toujours en guerre avec les grands vassaux
et presque toujours battus, ne cessaient de reculer
vers le nord-est. Ces pays furent compris dans les domaines
des ducs de France, à l'époque où les successeurs de
Charlemagne se trouvèrent réduits à la ville de Laon.
Robert le Fort, Eudes, Robert II, Hugues le Grand et
Hugues Capet les possédèrent successivement. Mais on
sait que, lorsque ce dernier prince eut échangé sa puissance
féodale contre le titre de roi, il aliéna à titre de
bénéfices une grande partie de ses possessions et fut
obligé, pour consacrer son usurpation, de sacrifier
beaucoup de sa puissance réelle à sa puissance nominale.
C'est ainsi que se morcelèrent les pays annexés au duché
de France. La famille des comtes de Vermandois, qui
fut la tige des comtes de Champagne, possédait la Brie,
et ses membres prenaient le titre de comtes de Meaux
et de Provins. Le Gâtinais eut des comtes particuliers
il en fut de même du pays de Goësle, dont les comtes
prirent plus tard le titre de sires de Dammartin, et
du pays de Galvesse, dont la capitale était La Ferte-sous-Jouarre.
Seul, le comté de Melun appartenait encore à la royauté
au temps du roi Philippe Ier.
Dans la période carlovingienne,
la contrée s'était couverte de monastères. On sait l'influence
de l'Église au moyen âge; tandis que, dans la société
turbulente et comme en fermentation qui venait de s'établir
sur le territoire gaulois, tout était désordre et tyrannie
ce qui restait des lumières et des institutions romaines
s'était concentré dans le clergé; grâce à des donations
nombreuses que multiplia l'approche de l’an mille, année
marquée d'avance par la superstition populaire comme
devant amener la fin du monde, le clergé étendit et
consolida sa domination spirituelle et temporelle et
sut en user sagement pour apporter quelques remèdes
aux maux de la société. Deux conciles furent tenus à
Meaux en 841 et 847, dans lesquels on s'occupa du moyen
de repousser les Normands.
Outre le monastère de
Chèlles, d’autres s'étaient élevés comme ceux de Saint-Séverin,
de Château-Landon, fondé par Childebert, fils de Clovis,
sous la première race celui de Saint-Pierre de Melun,
les abbayes de Rebais, de Chaumes, de Lagny, de Faremoutiers
et de Saint-Faron, à Meaux, et celle de Jouarre. La
crypte de cette dernière abbaye subsiste encore ; c'est
un des rares monuments de l'époque carlovingienne.
Avec Philippe Ier commencèrent les réunions
à la couronne qui, à la longue, augmentèrent le domaine
royal et l'autorité des rois au point de leur assurer
la supériorité dans la lutte avec la féodalité.
En 1062, Foulques le Réchin, comte d'Anjou, céda à Philippe
le Gâtinais, en échange de quelques secours contre son
frère, Geoffroy le Barbu, « et le roi jura bonnement
qu'il tiendroit la terre aux us et coutumes que elle
avoit esté tenue; car aultrement ne vouldrent lé homes
du pays faire homaige. »
En 1116 fut convoquée
une assemblée à Melun, par Louis le Gros, dans laquelle
fut résolue la guerre contre Hugues du Puiset dont la
tyrannie et les brigandages désolaient tout le pays
Chartrain. Pris après la destruction, de son château,
le seigneur du Puiset fut détenu à Château-Landon. Quelques
années après, Louis VI échoua dans une plus vaste entreprise,
il eut des démêlés avec Thibaut IV, comte de Champagne
et de Brie, et vint assiéger Meaux et Lagny qui faisaient
partie des domaines de son ennemi ; mais ces villes
résistèrent à la petite armée du roi de France. Son
fils Louis VII continua ces guerres avec ses voisins
et il fit détruire, en 1138, la forteresse de Montceaux,
près de Meaux, dont un Montmorency, qui en était possesseur,
se servait pour se livrer à toutes sortes d'exactions
contre les habitants du voisinage. Deux ans après, le
même prince prit la forteresse de Montjay, près de Villevaudé,
qui appartenait à Hugues de Gournay, et la détruisit,
à l'exception d'une tour dont les ruines ont subsisté
jusque dans ces derniers temps.
Sous l'administration
habile des puissants comtes de Champagne, tout ce pays
avait vu se développer son activité et son industrie.
Thibaut le Grand, qui gouverna cinquante ans, de 1102
à 1152, et son fils Henri Ier le Libéral,
qui, avant de devenir comte de Champagne, avait porté
le titre particulier de comte de Meaux, avaient fondé
dans leur capitale, Troyes, de nombreuses manufactures
et des marchés célèbres dans toute l'Europe; ce fut
une source de prospérité pour le pays de Champagne et
de Brie, dont les productions se répandaient au loin.
Meaux, Coulommiers, Provins, Lagny eurent leurs foires
particulières, et celles de Provins ne tardèrent pas
à rivaliser avec celles de Troyes. On était alors au
plus fort de ce mouvement communal qui agitait le nord
de la France et séparait violemment les villes de leurs
seigneurs ; les comtes de Champagne, pour prévenir cette
émancipation qui eût porté atteinte à leur puissance,
accordèrent à la bourgeoisie quelques concessions et
privilèges ; Henri octroya, en 1179, à Meaux, une charte
d'affranchissement communal confirmée par ses successeurs,
et notamment en 1198 et 1222 par Thibaut III et Thibaut
IV le Posthume et le Grand. Plus tard, après la réunion
à la couronne de la Champagne et de la Brie, les privilèges
de cette concession furent confirmés par le roi Louis
le Hutin.
En 1230, Provins obtint le droit de choisir
un maire et douze échevins. Coulommiers reçut le même
privilège l'année suivante seulement le comte se réserva
le droit de choisir les électeurs chargés de nommer
le maire. Quant à Melun, ville du domaine royal, elle
n'eut jamais de charte d'affranchissement; ses habitants
eurent, néanmoins, peu à souffrir de la tyrannie féodale,
grâce surtout au séjour fréquent qu'y firent les rois
de France Louis le Jeune et Philippe-Auguste avaient
une résidence au Jard et habitèrent souvent aussi Melun,
dont le château vit s'assembler plusieurs parlements
royaux sous Philippe-Auguste et Louis VIII, et où saint
Louis rendit plusieurs ordonnances, il y arma chevalier
son frère, le duc d'Anjou (1243), y maria sa fille Isabelle
à Thibaut VIII, dit le Jeune, comte de Champagne, et
roi de Navarre en 1255.
En 1236, il s'était rendu
maître des villes de Bray-sur-Seine et de Montereau.
C'est à cette époque que Fontainebleau commence à devenir
un rendez-vous de chasse très fréquenté, Philippe le
Bel y naquit. Le château du Vivier, près de Fontenay,
dont on voit encore les ruines remarquables, fut l'un
des lieux de plaisance de Charles V, et son successeur
y fut relégué lorsqu'il fut tombé en démence. Mais ce
pays, favorisé par le séjour des rois de France et par
la munificence de ses comtes, les riches seigneurs de
Champagne, dont la cour brillante rivalisait avec celle
des rois, fut, au temps des guerres albigeoises, ensanglanté
par les supplices. Bien qu'éloigné des provinces méridionales,
principal foyer de cette hérésie, il lui donna un assez
grand nombre de partisans, surtout à Provins. Ces malheureux
furent pris et condamnés aux flammes ; on en brûla 83
le 22 mai 1239, sur le mont Aimé, près de Vertus. Leur
chef, qui prenait le titre d'archevêque de Aloran, donnant
à tous l'absolution avant le supplice, s'écria « Vous
serez sauvés par l'absolution que je vous donne; je
serai seul damné parce que je n'ai personne au dessus
de moi pour m'absoudre. » Toute la partie du département
de Seine-et-Marne, en dehors du domaine royal, qui avait
appartenu aux comtes de Champagne et de Brie, fut réunie
à la couronne par le mariage de Philippe le Bel avec
Jeanne de Navarre, héritière de ces deux provinces,
en 1285. Distraites pendant quelques années en faveur
de Jeanne, fille de Louis le Hutin, elles furent de
nouveau réunies pour n'être plus séparées, en 1155 et
1156, par l'abandon qu'en fit cette princesse. Dès 1297,
les villes de Meaux et de Provins avaient reçu chacune
un bailli royal. Jusqu'ici nous avons vu paisiblement
s'accroître la prospérité des pays qui formèrent dans
la suite le département de Seine-et-Marne; mais, après
les paisibles années du XIIème et du XIIIème
siècle, survinrent avec les Valois la terrible guerre
de Cent ans et tous les maux qui l'accompagnèrent, la
misère, la peste, la jacquerie et les ravages des Bourguignons.
Après les batailles désastreuses
de Crécy et de Poitiers, pendant la captivité du roi
Jean et les agitations produites par la réunion des
états généraux de 1358 et les intrigues du roi de Navarre,
le peuple des campagnes, ruiné par les impôts et pillé
par les seigneurs, se souleva à des gens malheureux
et justement irrités par les maux toujours renaissants
de leur condition se joignirent des brigands et des
troupes de soldats habitués au pillage, et ils commencèrent
ce grand désordre et cette insurrection des vilains
qu'on a appelée la jacquerie. Les campagnes, naguère
si fertiles, maintenant désolées de la Brie, furent
le centre du mouvement. Un cri de mort fut poussé par
tous les manants et vilains contre les nobles et seigneurs.
Guillaume Callet, élu chef des Jacques, s'en alla avec
une grande troupe, armée de piques et de couteaux, forcer
et détruire les châteaux. Après avoir saccagé et brûlé
plus de soixante forteresses et bonnes maisons, ils
vinrent devant Meaux, où s'étaient réfugiées les duchesses
d'Orléans et de Normandie avec plus de trois cents nobles
dames et demoiselles. Elles ne devaient pas espérer
de merci, car aucun soulèvement populaire n'avait jusqu'alors
eu le caractère terrible de celui de la jacquerie; sur
leur passage les Jacques avaient tout renversé, tout
tué, jusqu'aux petits enfants, qui n'avaient pas fait
encore le mal. Les habitants des villes les accueillirent
en beaucoup d'endroits avec faveur, soit par crainte,
soit qu'ils vissent en eux des vengeurs destinés à châtier
l'orgueil des barons, ceux de Meaux leur ouvrirent leurs
portes et le maire, Jean Soulas, dirigea les insurgés
qui cherchaient à s'emparer d'une île formée par la
Marne et par le canal du Cornillon, dans laquelle quelques
chevaliers et les nobles dames s'étaient retirés. Les
chevaliers, en trop- petit nombre pour oser combattre
en plaine, fortifièrent de leur mieux leur retraite
et ils s'apprêtaient à vendre chèrement leur vie. Les
femmes et les filles voyaient les deux rives couver
tes des bandes de ces forcenés elles entendaient leurs
outrages et leurs menaces, et elles demandaient à périr
de la main de leurs défenseurs, plutôt que d'être exposées
à la brutalité de ces hideux ennemis, quand un renfort
inattendu délivra les captifs ; Gaston-Phoebus, comte
de Foix, l'un des plus brillants chevaliers de la chrétienté,
et le captal de Buch, seigneur anglo-gascon, revenant
d'une croisade contre les idolâtres de Prusse, avaient
appris à Chalons le péril des belles dames enfermées
dans l'île de Meaux, et ils étaient accourus suivis
d' une troupe de chevaliers. Les vilains qui estoient
noirs et petits et très mal armés, dit Froissart, ne
purent supporter le choc d'hommes robustes et couverts
de fortes armures; un grand nombre fut massacré, beaucoup
se noyèrent en voulant fuir, et la ville, en punition
du secours qu'elle leur avait donné, fut incendiée par
les seigneurs; elle brûla pendant quinze jours; le maire
Jean Soulas, pris dans le combat, fut pendu le 9 juin
1358). La même année, Charles le Mauvais s'empara de
Nemours, Montereau, Lagny ; Melun lui fut livré par
sa sœur, veuve de Philippe de Valois ; le régent Charles
V essaya inutilement, à plusieurs reprises, de prendre
la place ; ce ne fut qu'en 1364 qu'elle se rendit à
Du Guesclin, qui commençait alors à s'illustrer. Charles
VI, pendant l'insurrection des maillotins, chercha successivement
un refuge à Meaux et à Melun en 1381.
Cette dernière
ville servit souvent de résidence à ce malheureux roi.
Il en donna la seigneurie à sa femme Isabeau de Bavière
qui s'y retirait avec le duc d'Orléans toutes les fois
que les Bourguignons avaient l'avantage. En 1407, elle
s'y réfugia après l'assassinat du duc d'Orléans; on
sait qu'en représailles de ce meurtre Jean sans Peur
fut assassiné sur le pont de Montereau le 10 septembre
1419. Cet événement jeta la France dans les plus grands
malheurs; les Bourguignons s'allièrent aux Anglais et
firent déshériter le dauphin par son père Charles VI
au traité de Troyes (1420), puis ils s'emparèrent successivement
des dernières villes qui tenaient pour les Armagnacs
Montereau, Moret, Nemours, Dammartin tombèrent en leur
pouvoir. Melun fut investi et fut réduit par la famine
après une courageuse résistance du sire de Barbazan.
Meaux, la dernière ville de celle partie du royaume
qui fût restée fidèle au dauphin, tomba l'année suivante
en leur pouvoir en. Pendant dix années la Brie et le
Gâtinais furent ravagés par les armées ennemies, et
cinquante ans après on disait que « de tout le peuple
qui soloit estre n'en est pas demoré ung au pais pour
montrer ne dire au peuple qui y est nouvellement venu
et aux seigneurs aussi les limites et séparations de
leurs terres. » Ce ne fut qu'après l'heureuse délivrance
d'Orléans par Jeanne d’Arc, que Provins, Moret, Bray,
Dammartin, Lagny, Coulommiers, Melun rentrèrent successivement
sous la domination du roi de France.
Le territoire
du département fut le théâtre d'un grand nombre d'engagements
entre les Anglais et l'armée royale. Provins, Melun,
Château- Landon retombèrent momentanément au pouvoir
du duc de Bedford, général des forces anglaises, Lagny
résista à tous les efforts. Enfin les étrangers furent
chassés de toutes ces places Meaux fut reprise la dernière
par le comte de Richemont.
La guerre de la Praguerie,
dans laquelle Brie-Comte-Robert fut prise par une bande
d'écorcheurs, et la ligue du Bien public sous Louis
XI en1465 agitèrent seules encore le pays dans le courant
de ce siècle.
Pendant les guerres de religion, la
Réforme en France prit naissance à Meaux ; dès 1523,
un cardeur de laine, Jean Leclerc, y prêcha le luthéranisme.
Des exécutions sanglantes eurent lieu dans cette ville
en 1546. Sous Henri II, les conférences du parti se
tinrent à La Ferté-sous-Jouarre, chez le prince de Condé
(1559). Après le massacre de Vassy et l'édit de 1562,
qui autorisa l'exercice du culte protestant, des prêches
s'ouvrirent à Meaux et dans les environs, et un synode
provincial se tint à La Ferté-sous-Jouarre (1563). Au
renouvellement des hostilités entre les deux partis,
Bray et Montereau furent pris par Coligny, et Lagny,
Lizy, Claye, La Ferté-sous-Jouarre fournirent leurs
contingents à son armée. Charles IX faillit être pris
à Montceaux par les réformés. La Saint-Barthélemy le24
aout 1572 amena des représailles de la part des catholiques,
le lieutenant général du bailliage, Roland Cosset, livra
pendant plusieurs jours les villes protestantes au massacre.
La Ligue raviva la guerre civile, qui ne finit dans
le pays qu'en 1593, quand Meaux eut ouvert ses portes
à Henri IV.
La belle Gabrielle d'Estrées demeura
à Montceaux.
Henri IV séjourna souvent à Fontainebleau,
qui lui dut de grands embellissements, il commença les
canaux de Briare et du Loing, achevés sous Louis XIII.
Pendant la minorité de Louis XIV et les troubles de
la Fronde, Condé s'empara de Lagny (1649), et l'armée
du duc de Lorraine, qui venait au secours des révoltés,
ravagea la Brie et les bords de la Marne; Crouy, Cerfroy,
le prieuré de Grandchamp, Meaux, Coulommiers, l'abbaye
de Jouy furent pillés par les Lorrains. Le règne de
Louis XIV avait rendu quelque calme à la contrée, quand
la révocation de l'édit de Nantes vint jeter le trouble
parmi les nombreux protestants du diocèse de Meaux en
1685 ; plus de 1 200 familles furent forcées d'émigrer.
A cette époque, le pays dépendait de la généralité de
Paris pour l'administration financière et la perception
des impôts. Il y avait sept chefs-lieux d'élection Meaux,
Coulommiers, Provins, Rozoy, Melun, Montereau et Nemours.
Meaux avait un bailliage présidial ressortissant au
parlement de Paris. Pendant la révolution de 1789, le
département de Seine-et-Marne, à l'exception de Meaux
qui eut ses septembriseurs, sut échapper aux excès révolutionnaires.
A la fin de l'Empire, il fut le théâtre de plusieurs
combats livrés par Napoléon Ier contre les
armées coalisées. « Il est beau de le voir dans ce moment,
dit Mignet, non plus oppresseur, non plus conquérant,
défendre pied à pied, par de nouvelles victoires, le
sol de la patrie en même temps que son empire et sa
renommée. » Attaqué de tous côtés par des forces supérieures,
ajoutent deux autres historiens de la Révolution, il
était envahi partout où il n'était pas, partout où il
n'était plus. C'est ainsi que, pendant qu'il battait
Blücher sur la Marne, Schwartzenberg avait forcé le
passage de la Seine à Nogent, à Bray, à Montereau et
's'avançait sur Paris. Alors Napoléon quitte la poursuite
de Blücher pour courir sur les Autrichiens. Secondé
par le patriotisme de la population, il les bat à Mormant,
à Nangis, à Dammarie et les chasse devant lui. Schwartzenberg
se retire, laissant tous les chemins couverts de ses
morts et de ses blessés. Cependant, les Wurtembergeois
veulent défendre Montereau : Napoléon accourt, il enlève
les hauteurs qui dominent le confluent de la Seine et
de l'Yonne, y fait établir des batteries, pointe lui-même
les canons et commande le feu. Il voit tomber à ses
côtés, sans s'émouvoir, les boulet s'ennemis. Ses soldats
murmurent de le voir s'exposer ainsi ; ils insistent
même pour qu'il se retire « Allez, mes amis, leur
répond-il, le boulet qui doit me tuer n'est pas encore
fondu.» Alors, il lance Gérard sur le faubourg le
plus rapproché, et Pajol, avec sa cavalerie, sur les
ponts. Un plein succès couronne ces deux mouvements
; l'ennemi est refoulé dans la ville et y est écrasé
; il repasse bientôt la Seine, après avoir perdu 6 000
hommes.
C'est encore le département de
Seine-et-Marne qui fut témoin de l'abdication de l'empereur,
qui eut lieu à Fontainebleau le 4 avril 1814, et qui
fut suivie, le 20 du même mois, de la fameuse scène
des adieux dans la cour du Cheval-Blanc. A son retour
de l'île d'Elbe, Napoléon revit Fontainebleau, mais
pour la dernière fois.
Si le département eut beaucoup
à souffrir de l'invasion de 1815, il ne fut pas épargné
non plus par celle de 1870. Dès le 12 septembre, les
Prussiens étaient à Provins, et le 13, malgré les efforts
des francs-tireurs, ils investissaient Melun. Le département
de Seine-et-Marne fut, après ceux de la Seine et de
Seine-et-Oise, le plus éprouvé sous le rapport des réquisitions
et des dommages. Depuis la dernière guerre, il a pu
voir sa richesse territoriale et ses produits prendre
un nouvel accroissement, grâce à la paix dont il n'a
cessé de jouir.
César indique clairement la position
de cette ville du pays des Senones, placée, dit-il,
dans une île de là Seine, un peu avant Lutetia. On ne
peut désigner plus clairement Melun, que quelques auteurs
ont eu le tort de confondre avec Metiosedum, qui, d'après
les détails sur le siège de Paris par Labénius, a dû
être situé au confluent de la Marne et de la Seine.
L'ancien Melun était situé, comme l'ancien Paris , dans
une île sur là Seine ; une tradition locale le considérait
comme antérieure à la capitale , et faisait même dériver
son nom Mil et Un.
Quoi qu'il en soit, son existence
est constatée dès la conquête des Gaules ; Melun faisait
alors partie de la nation sénonaise, et Labienus, lieutenant
de César, s'en empara l'an 52 avant J.-C. Les Romains
le conservèrent jusqu'à Clovis, qui s'en rendit maître
en 497. La position de cette ville sur la Seine, l'importance
de sa possession, l'exposèrent à de fréquents ravages
lors des démembrements de la monarchie sous la première
race. Les Normands la dévastèrent aussi à diverses époques,
et notamment en 845, 848, 861,883 et 888.
Sous la
troisième race, après avoir été quelque temps possédé
par Eudes, comte de Chartres, qui s'en était emparé
par trahison en 999. Melun devint la résidence de plusieurs
rois de France; Robert 1er, sa femme Constance,
et Philippe1er y moururent en 1031; 1032
et 1108. En 1110,Louis le Gros y assembla un parlement
où fut résolue la guerre contre Hugues , seigneur du
Puiset, dont les violences avaient excité tant de plaintes.
Louis le jeune, comme ses prédécesseurs, résida à Melun,
et sous son règne cette ville fut illustrée à deux reprises
différentes par la présence du fameux Abelard , qui,
forcé de quitter Paris, vint à Melun ouvrir son école,
en 1138, et y resta jusqu'à ce que, poursuivi par le
crédit de saint Bernard, il alla se réfugier à l'abbaye
de Cluny.
A l'exemple de son père, Philippe Auguste
et son fils Louis VIII habitèrent le château de Melun,
et y tinrent plusieurs parlements. Philippe Auguste
résidait à Melun lorsqu'il fut excommunié par le pape,
en 1184, pour avoir voulu répudier Ingelburge qu'il
n'aimait plus, afin d'épouser Agnès de Méranie; dont
il était devenu tout à coup amoureux. Cette excommunication
s'étendit; ensuite non seulement sur toute sa famille
et sur les seigneurs qui composaient sa cour, mais encore
sur les bourgeois de Paris et de Melun; qui ne songeaient
ni à divorcer d'avec leurs femmes, ni aux différends
qui existaient entré le pape et leur souverain. « Pendant
plus de neuf mois que dura cette excommunication, dit
l'auteur des Essais sur Paris, les églises furent fermées,
on ne disait plus ni messes ni vêpres. On ne se mariait
point, les œuvres de mariage étaient même expressément
défendues connue illicites. » En un mot, il n'était
plus permis de coucher avec sa femme, parce que le roi
ne se souciait plus de coucher avec la sienne.
En
1246, saint Louis armait chevalier à Melun son frère
Charles d'Anjou, et en 1255 il y mariait sa fille Isabelle
à Thibault, roi Navarre.
Melun resta dans le domaine royal jusqu'en 1348; à celle époque Philippe de Valois, avant épousé à Brie- Comte-Robert Blanche de Navarre, lui assigna en douaire le château et la seigneurie de cette ville. Cette princesse les garda jusqu'en 1358 , et les livra alors à son frère Charles le Mauvais , roi de Navarre; mais le régent depuis Charles V , ne tarda pas à les reprendre aidé par du Guesclin. qui fut blessé devant la place en 1360. Ce prince frappa de droits excessifs les marchandises qui passaient sur le pont de Melun ; un tonneau de vin était imposé à 6 écus d'or, etc., etc. Après sa mort et pendant la longue démence de Charles VI, le château de Melun servit plusieurs fois de refuge, en 1406, à la reine Isabeau de Bavière et à son beau frère le duc d'Orléans, chassés de Paris par les Bourguignons. Après l'assassina de ce prince en 1408 , elle s'y retira également et lorsque Paris fut livré au duc Jean sans Peur, en 1418, ce fut encore à Melun que Tannegny du Chatel , après avoir enlevé le Dauphin, vint l’y mettre en sûreté. — Melun lut assiégé en 1240 par les armées anglaises et bourguignons. Le sire de Barbazan , qui faisait partie de la suite du Dauphin , lors de l'entrevue de Montereau, où le duc de Bourgogne fut assassiné, en était gouverneur. Après une vigoureuse résistance , après avoir épuisé toutes les munitions, mangé les chevaux , les chiens, etc. , etc., fait des mines, des contre-mines, où assiégeants el assiégés venaient combattre à la lueur des torches et comme en champs clos, la garnison mit bas les armes. Barbazan fut conduit à la Bastille, les bourgeois furent contraints de donner des otages , et on envoya à l'échafaud dom Simon, moine de l'abbaye du Jard, dont l'arbalète avait, dit-on, tué pendant le siège plus de 60 assiégeants.
Neuf ans après les habitants,
aidés par le commandeur de Giresmes, chassèrent les
Anglais ; mais ils parvinrent à rentrer et gardèrent
la ville jusqu'en 1435, où elle leur fut enlevée de
nouveau et pour toujours.— Depuis celte époque, le château
de Melun servit de prison à plusieurs personnages importantes
: le duc d'Alençon y fut enfermé eu 1551 , Dandelot
en 1558 ; mais il ne fut plus que rarement habité par
les rois. La coutume de Melun fut rédigée eu 1506 et
revue en 1558 par Christophe de Thou.
La réforme
protestante compta peu de partisans dans cette ville
; quelques ministres v prêchèrent en 1561, mais le temple
fut aussitôt fermé, et ne devait plus se rouvrir.
Possédé par quelques ligueurs, Melun fut assiégé
par Henri IV en 1590 . et se rendit à ce prince le 11
avril, après cinq jours de siège, pendant lesquels les
troupes royales incendièrent et pillèrent plusieurs
couvents des alentours.
A partir de ce moment l'histoire
de Melun n'offre plus rien d'intéressant. Dans le cours
de la révolution de 1789 , Melun n'eut pas à gémir de
ses excès ; cependant on ne peut se rappeler sans douleur
que c'est dans ses murs que Bailly fut arrêté.
En
1814 et en 1815, pendant le deux invasions étrangères
, la ville fut occupée par les troupes russes , autrichiennes
et bavaroises.
Melun est situé sur les deux rives
de la Seine, qui y forme une île et la divise en trois
parties unies entre elles par deux ponts ; la plus considérable
s'élève en amphithéâtre sur la rive droite du fleuve.
— La ville est assez bien percée et assez bien bâtie;
des travaux importants ont depuis peu contribué à l'embellir
; des quais , des promenades nouvelles en font actuellement
une jolie ville.
Le fleuve, les grandes routes qui
la traversent l'ont rendu de bonne heure importante;
elle possédait autrefois plusieurs paroisses, qui n'en
forment plus que deux aujourd'hui, St-Aspais sur la
rive droite de la Seine, el Notre-Dame dans l'île ,
dont on l'ait remonter la fondation jusqu'au temps de
Clovis. L’ancien couvent de St-Père est dans une admirable
position, sur une éminence du coté de Paris ; les jardins
descendaient jusqu'à la Seine ; il est aujourd'hui occupé
par la préfecture. L'église de Notre-Dame de Melun est
une ancienne collégiale, bâtie, à ce que l'on présume,
par le roi Robert. Elle est de transition entre le style
à plein cintre elle style ogival. Les chapiteaux sont
sculptés de feuillages entremêlés d'oiseaux, de masques
humains , d'animaux fantastiques à tète d'homme ou de
monstres. Des mascarons bizarres, difformes, ouvrent
la gueule et tirent la langue sur plusieurs consoles.
Provins est une ville fort ancienne,
dont quelques auteurs attribuent la fondation à Jules
César; mais, comme le fait observer judicieusement le
plus consciencieux et le plus instruit des historiens
modernes, M. Dulaure, J. César détruisit et pilla beaucoup
dans les Gaules, ne construisit rien, et par conséquent
ne fut point le fondateur de Provins.
Plusieurs écrivains
ont cru reconnaître dans cette ville l’Agendicum des
Commentaires de César. Ce qu'il y a de certain, c'est
que celle ville n'est mentionnée dans aucun monument
historique appartenant aux Romains, pas même dans les
Itinéraires. Le premier titre qui en fasse mention est
un capitulaire de Charlemagne, daté de l’an 802. Sous
les premiers rois de là seconde race, c'était déjà une
ville importante munie d'un château fort. En 1048, Thibaut
III, comte de Troyes, y fit bâtir uu monastère sous
le nom de St-Ayoul, et dans le commencement du XIème
siècle, saint Quiriace y fonda une collégiale sur les
ruines d'un ancien temple d'Isis. Plusieurs autres-établissements
religieux y furent fondés dans le XIIème
et le XIIIème siècle, ce qui, joint aux longs
séjours que faisaient au château de Provins les comtes
de Champagne et de Brie, dont la cour rivalisait avec
celle du roi, accrut promptement la population de cette
ville.
Mais ce qui contribua le plus à sa prospérité,
ce fut l'établissement de nombreuses manufactures, et
de foires importantes où se rendaient des marchands
de toutes les parties de là France et des pays étrangers.
Ces foires se tenaient dans la ville basse, et pour
protéger les commerçants qui les fréquentaient, Thibaut
IV fit entourer cette partie de Provins de murailles
et de tours, qui existent encore en partie.
Provins, sous les règnes de Charles
VI et de Charles VII, partagea les maux effroyables
qui désolèrent l'a France. En 1361, Charles le Mauvais
s'empara de cette ville, qu'il fut obligé d'abandonner
par l'effet du traité de Brétigny. En 1432, les Anglais
la prirent par escalade, mais elle fut reprise au commencement
de 1433, et la garnison anglaise passée au fil de l'épée.
En 1592, Henri IV vint en personne assiéger Provins,
dont les habitants avaient embrassé le parti de la Ligue
: la ville se rendit, après trois jours d'une résistance
opiniâtre.
Cette ville est située sur le sommet
et au pied d'un coteau élevé, dans un vallon agréable,
arrosé par les petites rivières du Durtein et de là
Vouzie, qui y font tourner un grand nombre de moulins.
Elle est généralement bien bâtie, et se divise en haute
et basse ville. La plupart des rues de la ville basse
sont larges, propres, bien percées et ornées de fontaines
publiques.
La ville haute est ancienne,
formée de rues escarpées et d'un accès difficile. Ces
deux parties de la ville sont ceintes de murailles flanquées
de tours de distance en distance, assez bien conservées;
des promenades en forme de boulevard, entourent une
partie de la ville basse et forment un couvert agréable.
A l'extrémité sud-ouest de la ville haute s'élève
un ancien édifice, vulgairement nommé la Tour de César,
qui domine sur les campagnes environnantes. Cette tour
présente un carré à pans coupés, flanqué à chaque angle
d'une tourelle circulaire qui, engagée d'abord dans
la maçonnerie; s'en détache vers le milieu de sa, hauteur,
à l'endroit où cette grosse tour prend la forme d'un
octogone parfait, et laisse entre elle et les tourelles
un espace où sont placés des arcs-boutants. Des chambres,
des prisons occupent l'intérieur des quatre tourelles,
surmontées, ainsi que la tour principale, de toitures
pyramidales. L'intérieur offre deux vastes salles placées
l'une au-dessus de l'autre dont les voûtes à arêtes
sont courbées en ogives.
L'origine de Meaux est inconnue.
Sous les Romains, c'était déjà une ville importante,
dont le premier nom fut Jatinum, selon Ptolomée, et
Fixituinum, selon la table théodosienne. Elle fif partie
du royaume d'Austrasie jusqu'au règne de Clotaire II,
qui réunit la monarchie tout entière sous sa puissance.
Les Normands s'en emparèrent en 862 ; mais par les soins
de Charles le Chauve elle fut préservée du pillage.
Meaux se signale en 1239 en générant un groupe d'hérétiques
cathares, bien loin de sa zone d'origine. Le 22 mai
1239, 83 hérétiques sont brûlés.
La guerre de Cent Ans est particulièrement
pesante avec son cortège de pillages, de peste et de
famines. Cette instabilité conduit les paysans au soulèvement
en 1358 sous la conduite de Guillaume Callet. Les Jacques
brûlent une soixantaine de belles demeures massacrant
tous leurs occupants. Quand la troupe se présente devant
les portes de Meaux, les nobles se cachent. Les habitants
de Meaux ouvrent alors les portes de la ville aux émeutiers
et le maire, Jean Soulas, les guida lui même à la cachette
des nobles.
Gaston Phoebus, comte de Foix, arrive
à la rescousse avec une troupe de chevaliers, taillant
en pièces les révoltés. En punition, la ville de Meaux
fut livrée aux flammes pendant quinze jours tandis que
son maire fut pendu.
Cette même année 1358, Charles
le Mauvais s'empare de Lagny, Montereau et Melun que
Duguesclin reprend six ans plus tard. En 1419, Jean
sans Peur est assassiné sur le pont de Montereau.
En 1420, Melun soutient un siège mémorable devant les
Anglais et les Bourguignons. La famine cause la chute
de la ville. Meaux tient le siège pendant cinq mois,
mais préfère se rendre. Les Anglais sont sans pitié
: les défenseurs de la ville sont pendus ou ont la tête
tranchée.. Les Anglais s'en emparèrent en 1421 ; le
connétable de Richemont la reprit en 1436, mais en 1439,
elle retomba de nouveau sous la domination anglaise.
En 1595, Meaux était au pouvoir des ligueurs. L'Hôpital
de Vitry, qui les commandait, là rendit à Henri IV,
moyennant 20,000 écus, et à condition qu'il en serait
nommé bailli et gouverneur.
Cette ville est très agréablement
située, près du canal de l'Ourcq, sur la Marne qui la
divise en deux parties inégales et y fait mouvoir un
grand nombre de moulins, servant particulièrement à
la mouture des grains destinés à l'approvisionnement
de Paris. Elle est assez bien bâtie; la place publique
est vaste, mais irrégulière; les promenades sont belles,
mais peu fréquentées.
La cathédrale de Meaux, dédiée
à saint Etienne, est un chef-d’œuvre d'architecture
gothique. Elle a été commencée dans le XIème
siècle par Gautier 1er, évêque de Meaux,
sur l'emplacement de l'ancienne cathédrale détruite
par les Normands, et n'a jamais été achevée ; une de
ses tours reste à construire. Les dernières constructions
datent du XVIe siècle. Le chœur et le sanctuaire sont
admirables; les ornements en sont riches et d'une extrême
délicatesse. Cet édifice est redevable de sa perfection
à Jeanne, reine de Navarre, dont on voit le buste à
la clef de la voûte.
Fontainebleau est attesté sous les formes latinisées Fons Bleaudi, Fons Bliaudi, Fons Blaadi du XIIe et XIIIe siècles, Fontem blahaud en 1137, puis sous la latinisation fantaisiste Fons Bellaqueus au XVIIe siècle, à l'origine du gentilé Bellifontain. Il s'agit d'un composé médiéval en Fontaine- « source, ruisseau », terme issu du gallo-roman FONTANA, suivi du nom de personne germanique Blitwald. Ce hameau est doté d'un rendez-vous de chasse et d'une chapelle par Louis VII. Saint Louis, qui apprécie beaucoup Fontainebleau et l'appelle ses « déserts », y fait construire un pavillon et un hôpital. Philippe le Bel y naît en 1268 et y meurt en 1314. Toutefois, Fontainebleau ne fut guère qu'un hameau jusqu'en 1528, date à laquelle François Ier, de retour en France après avoir passé une année en captivité en Espagne après sa défaite à Pavie en 1525, décide d'y construire un château inspiré des palais italiens.
Cette construction importante pour laquelle François 1er fait recours à des artistes italiens de renoms, est animée par la volonté de François 1er de renforcer son pouvoir après son année passée loin du trône. La ville tira bien vite parti des visites répétées du roi et de la Cour. Elle s'affranchit progressivement de la tutelle d'Avon. La ville accueille rapidement auberges et restaurants. Les chambres sont louées à prix d'or. Lorsque la Cour n'est pas à Fontainebleau, la ville continue à vivre grâce aux travaux constants d'embellissement du château : ouvriers, artistes y vivent toute l'année. Grâce à cette prospérité, la ville compte près de 7 000 habitants. Au XVIIème siècle, elle abrite non seulement le château, mais aussi une trentaine d'hôtels particuliers bâtis par les princes et des grands seigneurs (exemple : le Palais de Ferrare dont il ne reste aujourd'hui que le portail d'entrée). Fontainebleau fait les délices de « Madame, belle-sœur du roi » (la Princesse Palatine)
.Après un parcours professionnel et artistique difficile, Roger Chomeaux, dit Chromo, s’installe, durant près de 40 ans en forêt de Fontainebleau, à Achères en Forêt, dans les année 60. Il sculpte, récupère des rebuts, ferrailles, verres, plastique… Transforme l’ensemble ce qui devient « Le Village d’Art Prélubien ». L’artiste ermite, le poète illettrée comme il aimait se qualifier a créé un monde chargé de poésie, de spiritualité, ponctué de révolte contre la société de consommation. Il disait d’ailleurs que « l’Art n’est pas fait pour être vendu. .
Le 18 octobre 1685, Louis XIV y signe l'Édit de Fontainebleau, plus connu sous la désignation de Révocation de l'Édit de Nantes, qui a poussé à l'exil de nombreux protestants. En 1725, Louis XV s'y marie. La Révolution n'a pas eu d'incidences notables. Ses habitants, en effet, ont toujours bénéficié de la Royauté qui lui a permis de s'enrichir. L'Empire va réveiller cette ville assoupie. Napoléon Ier s'installe au château et le fait rénover. En même temps, les vieux hôtels particuliers sont restaurés et certains sont même transformés en hôtels de tourisme, comme l'Aigle Noir. Des casernes sont construites pour abriter les régiments de hussards. Le 29 octobre 1807, Manuel Godoy, alors chancelier du roi espagnol Charles IV, et Napoléon signent le Traité de Fontainebleau, qui autorise le passage des troupes françaises par le territoire espagnol afin d'envahir le Portugal. Le 20 juin 1812, le pape Pie VII arrive au château de Fontainebleau (lors de son transfert secret de Savone à Fontainebleau) accompagné de son médecin chirurgien, le docteur Balthazard Claraz. Il y reste enfermé pendant les dix-neuf mois que dure sa captivité.
Du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814, le pape n'est jamais sorti de son appartement. Le 18 avril 1814, Napoléon, peu après sa première abdication, fait ses adieux à sa garde, aux célèbres grognards, dans la cour du Cheval Blanc (devenue depuis Cour des Adieux) ; le moment fut selon la légende très émouvant. Le château de Fontainebleau était d'ailleurs une résidence appréciée de l'empereur. Avec la chute de l'Empire, Fontainebleau s'endort doucement. Au total, 34 souverains, de Louis VI le Gros à Napoléon III, ont séjourné à Fontainebleau au cours de sept siècles. Du XVIe au XVIIIe siècle, tous les rois, de François Ier à Louis XV, y ont effectué des travaux importants (démolition – reconstruction – agrandissement – embellissement) d'où le caractère un peu « hétérogène », mais néanmoins harmonieux, de l'architecture du château. Du 29 juin au 1er juillet 1895 fut organisé à Fontainebleau un grand concours national de manœuvres de pompes à incendie avec manœuvres d'ambulances et de secours aux blessés. Ce concours a attiré 140 compagnies. À cette occasion avait lieu l'assemblée générale de l'Union départementale des Sapeurs-Pompiers de Seine-et-Marne3. En juillet et août 1946, la ville accueille la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau pour trouver une solution au conflit et à l'indépendance vietnamienne ; mais cette conférence sera un échec.
Note : Le territoire de Marne-la-Vallée ne correspond pas à une collectivité mais au périmètre du projet d'aménagement, celui-ci étant mené par les Établissements publics d'aménagement de Marne-la-Vallée. Le périmètre initial regroupe les territoires de 26 communes, sur trois départements franciliens. Villeneuve-le-Comte ayant été ajoutée au périmètre d'aménagement d'Epafrance en 2011, elle est considérée par l'aménageur comme faisant partie de la ville nouvelle
Dans les années 1960, pour faire face au développement rapide de l'agglomération parisienne, on décida d'en maitriser l'aménagement en créant plusieurs villes nouvelles autour de Paris. La mise au point du premier Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) a été confiée à Paul Delouvrier, délégué général au District de la région de Paris de 1961 à 1969, qui a été à ce titre considéré comme le père des villes nouvelles en France. À l'est de Paris, le choix du développement se porta sur la vallée de la rive sud de la Marne composée de petits villages et hameaux, très peu urbanisés à l'époque, et qui disposaient, donc, de vastes réserves foncières facilement mobilisables. Contrairement aux autres villes nouvelles, telles Cergy-Pontoise ou Saint-Quentin-en-Yvelines, Marne-la-Vallée ne sera pas organisée autour d'un seul centre d'agglomération créé de toutes pièces, mais plutôt autour de nombreux centres urbains, reliés entre eux par le RER et l'autoroute A4, les deux axes majeurs de la ville nouvelle. Ce modèle d'agencement s'inspire des villes nouvelles suédoises, construites en banlieue de Stockholm, et offre de réels avantages en matière de densité urbaine et de transports[réf. nécessaire]. Pour des raisons pratiques et logiques, l'urbanisation s'est décidée d'ouest en est, sur la base de quatre secteurs d'aménagement : Porte de Paris, Val Maubuée, Val de Bussy, Val d'Europe. Les quartiers les plus anciens de la ville nouvelle sont donc situés dans les secteurs 1 et 2 (Porte de Paris et Val Maubuée) autour des centres-villes existants. Leur développement est aujourd'hui quasiment achevé. Les secteurs 3 et 4 sont quant à eux, actuellement en plein essor et en pleine urbanisation. Depuis l'extension du périmètre d'intervention d'Epamarne, certains secteurs de la ville nouvelle ont vu leur nom modifié : le secteur 1 Porte de Paris est devenu Métropole du Grand Paris, Val Maubuée est Paris-Vallée de la Marne, Val de Bussy est Marne-et-Gondoire3
En l'an 868, la première mention
d'un bourg gallo-romain, du nom de Torciacum, pour Tauriciacum,
est trouvé probablement basé sur le nom d'une personne
nommé Tauricius avec le suffixe de localisation -acum.
Au Xème siècle, l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés
abritait à Torciacum, 32 ménages d'ouvriers à charrues,
trois manœuvriers et six hospices où il y avait 71 hommes
qui payaient une redevance en denrées et en journée
de travail. En 1078, le père de Guillaume Ier
de Garlande (1055-1095), Adam de Garlande, seigneur
de Gournay et de Noisiel donne à l’abbaye de Cluny des
biens hérités de son père, Aubert de Garlande qui sont
situés à Torcy, Noisiel et Roissy-en-Brie. L'historien
Orderic Vital dans son Historia ecclesiastica, nous
raconte comment Thibaut IV de Blois qui combattait pour
Gui de Rochefort fut vaincu sur les bords du ruisseau
de Torcy contre les troupes de Louis VI le Gros lors
de la prise du château de Gournay en 1107. En 1107,
Anseau de Garlande (1069-1118), fils de Guillaume Ier
de Garlande, Sénéchal de France sous Louis VI le Gros,
reçoit du roi Louis VI, la châtellenie de Gournay-sur-Marne
ainsi que les terres de Torcy.
En 1115, la légende
veut que Anseau de Garlande et sa nièce Yolande (ou
sa belle-sœur Helisande) traversaient à cheval la forêt
de Roissy-en-Brie, quand un sanglier attaqua la monture
de la Dame.
Alertés par des cris, un manant de Torcy
et un paysan de Roissy-en-Brie se précipitèrent pour
aider la demoiselle en détresse et maîtrisèrent la monture
affolée. Pour récompenser cet acte de bravoure, Anseau
de Garlande a donc offert cette forêt, environ 400 hectares,
aux villages de Torcy et de Roissy-en-Brie, la forêt
étant à l'époque une richesse, car elle est une réserve
de gibiers, de pâturage et de bois pour la construction
et le chauffage.
En 1139, la fille de Anseau de Garlande,
Agnès de Garlande (1112-1143), épouse le frère du Roi
Louis VII : Robert Ier de Dreux (1125-1188),
qui se voit honorer du titre de comte de Torcy. Leur
fils Simon de Dreux, hérite des titres de seigneur de
Torcy, de Brie-Comte-Robert et de Chilly, mais il meurt
précocément. Son frère cadet, Robert II de Dreux (1153-1218),
fils de Robert Ier et de Agnès de Baudément, reprend
ce fief.
Vers 1183, le poème Le Tournoi des Dames
rédigé par Hugues III d'Oisy, fait mention de Torcy
et de son château, en vieux français Torchi et nous
renseigne que Marguerite d’Oisy, Marie de France comtesse
de Champagne, Alix de Breteuil comtesse de Clermont,
Éléonore comtesse de Crespi, la Senéchale Yolent, Alix
II de Dreux dame de Coucy, Adélaïde de Nanteuil, Alix
d’Aiguillon, Mariseu de Juilly, Alix de Montfort, Isabeau
de Marly se sont réunies devant le Château de Torcy,
sur les bords fleuris de la Marne, pour un tournoi où
elles désiraient juger par elle-même, en combattant
entre elles, quels étaient les dangers véritables que
couraient leurs maris toutes les fois qu’il rompaient
ainsi des lances en leur honneur.
La fille de Robert
II de Dreux et de Yolande de Coucy, Philippa (1192-1242),
dame de Torcy, épousa en 1219, Henri II, comte de Bar-le-Duc.
Il nous arrive parfois, lorsque l’on circule sur les routes de France, de découvrir un lieu pour le moins insolite et inattendu qui mérite un regard et quelques photos. C’est ce qui nous est arrivé en circulant sur la route de Noisiel à Torcy en découvrant un temple bouddhiste et les statues ornant ce lieu ont captivées l’objectif de mon appareil photo.
En 1222, le Roi Louis VI confirme
le don de la forêt offert par Anseau de Garlande et
de son usage par les villageois de Torcy et de Roissy.
Mais au fil des siècles, la surface de la forêt va s'amenuiser.
Un château fort aurait été construit sous le comte Thiébaut
II de Bar et détruit par les Armagnacs. La seigneurie
de Torcy a appartenu aux comtes de Bar-le-Duc, jusqu'en
1297, où Philippe le Bel confisque les terres à Henri
III de Bar pour les donner à Jean de Chevry, seigneur
de Chevry, en raison de son alliance avec le roi Edouard
Ier d'Angleterre par son mariage avec Aliénor.
Vers la fin du XIIIème siècle, Torcy possédait
sa chapelle, placée sous l'invocation de Saint-Louis.
En 1343, Philippe de Valois offre a son fils Jean duc
de Normandie la châtellenie de Torcy.
Étant devenu
roi sous le nom de Jean II de France, il offre cette
terre a son chambellan Robert de Lorris en 1350. En
1352, Jean II de France consacre douze arpents et demi
d’herbages situés près de Torcy pour la nourriture des
animaux que le roi a fait amener au bois de Vincennes.
En 1364, Pierre Blanchet, premier secrétaire du Roi,
reçoit de Charles V la seigneurie de la Queue-en-Brie
et toutes les terres attenantes: Pontault, Pontillault,
Berchères, Noiseau, Sucy, Amboile (Ormesson), Créteil,
Valenton, les Bordes, Bonneuil et en partie, Roissy,
Ferrières, Champigny et Torcy.
Au cours de la guerre
de Cent Ans, le roi d’Angleterre ôte, en 1423, à Jacques
Lempereur le domaine de Torcy car il est un fidèle de
Charles VII.
Après avoir donné allégeance en 1431
au roi d'Angleterre, Hugues Rapiout fut nommé de 1432
à 1434 Prévôt des marchands de Paris et seigneur de
Torcy, Livry-en-Aulnoye et de Chemin-en-Brie jusqu'à
sa mort en 1436.
Le 13 juin 1466, un chevalier écossais
du nom de Thomas de Huston de la région de Girvan vint
combattre les anglais en France dans le cadre de l’Auld
Alliance. Il reçoit par don du roi, en récompense le
domaine de Torcy, pour avoir été le premier à entrer
dans la ville de Meaux lors du siège contre les Anglais
du 20 juillet au 10 août 1439 avec Arthur de Richemont.
Thomas de Huston y demeura jusqu'à sa mort en 1472.
Un autre chevalier, Pierre Cleret Ecuyer fut le seigneur
du domaine de 1472 à 1482. Avec les ravages de la guerre
de Cent Ans, les paroisses de Torcy et de Lognes se
sont jointes en une seule de 1374 à 1503
Ferrières est un lieu fort ancien, qui était connu sous ce nom dès le Xème siècle. C'était le siège d'une seigneurie que Raoul ou Radulfe possédait en 1150- Sous les règnes de Charles IX et de Henri IV, la terre de Ferrières appartenait à Charles de Marillac, qui obtint du roi la permission de faire fermer de murs le village, et, pour aider aux frais, d'imposer les habitants. Cette seigneurie passa vers 1646 à Léonard Goufas. En 1692, elle appartenait à Arnaud de la Briffe, en faveur duquel elle fut érigée en marquisat. Racine de Jonquoi, trésorier général des ponts et chaussées, en fit l'acquisition en 1720. Le château, remarquable par sa construction, et auquel est joint un parc d'une grande étendue renfermant de belles eaux, a été possédé par le duc dOtrante ancien ministre de la police générale; C'est aujourd'hui la propriété dé M. le baron de Rothschild.
L'événement prend place pendant la Guerre de Cent Ans. Le roi Charles VI est fou et deux partis (les Armagnacs et les Bourguignons) se disputent le pouvoir au sein du conseil de régence présidé par la reine Isabeau de Bavière. Le duc d'Orléans, Louis Ier d'Orléans, chef de file des Armagnacs, serait devenu l'amant de la reine, il aurait ainsi pris l'avantage (Charles VII serait donc le fils illégitime du duc d'Orléans). Jean sans Peur, sentant le pouvoir lui échapper, fait assassiner Louis d'Orléans à Paris en 1407. Cet événement entraîne une véritable guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. Les Anglais ayant repris les hostilités, Jean sans Peur louvoie pour les ménager car les Flandres qui lui appartiennent sont dépendantes de l'approvisionnement en laine anglaise pour fournir les draperies. Il n'enverra donc que peu de troupes pour les combattre. Au contraire, il profite des désordres pour prendre le pouvoir à Paris, soutenu par les universitaires et les artisans. Cependant, les Anglais ayant écrasé la chevalerie française à Azincourt en 1415, il est urgent de mettre fin à cette guerre civile. Jean sans Peur et le dauphin Charles se rencontrent une première fois le 8 juillet 1419 à Pouilly-le-Fort, puis à nouveau le 11 juillet, pour signer le traité de Pouilly-le-Fort dit « La Paix du ponceau ». Le 19, un Te Deum célèbre à Paris leur prochaine réconciliation. Mais celle-ci est différée par une attaque des Anglais qui, progressant le long de la Seine, s'emparent de Poissy le 31 juillet et menacent Paris. Le duc de Bourgogne fait évacuer la famille royale sur Troyes, à l'Est. Enfin, Jean et Charles conviennent de sceller leur alliance sur le pont qui traverse la Seine à Montereau. Le 10 septembre 1419, les deux armées arrivent vers 15 h sur les deux berges de l'Yonne, de part et d'autre du pont de Montereau. Jean sans Peur est informé que l'on veut attenter à sa vie, son entourage accentue sa surveillance afin de protéger le duc. Il en est de même pour le régent. Au milieu du pont, des charpentiers ont élevé un enclos avec une porte de chaque côté. Il est convenu que les deux rivaux entreront dans l'enclos avec chacun une escorte de dix personnes et que les portes seront fermées pendant toute la durée de l'entrevue. Chacun des dix hommes prêta serment. Malgré les dispositions prises, le duc de Bourgogne réfléchit encore sur le bien-fondé de cette dangereuse rencontre. De chaque côté de l'Yonne, les deux princes s'épient. Enfin, à 17 h, le duc de Bourgogne se décide : il s'avance vers le pont de Montereau. Lorsque les conseillers du régent Charles, dont Jean de Maissy, dit Jean Cadard, son médecin, voient apparaître sur le pont le duc de Bourgogne, ils s'avancent vers le duc et lui disent : « Venez devers, Monseigneur, il vous attend ». Se méfiant des intentions des Bourguignons, d'un geste, Tanneguy du Châtel encourage le régent à sortir de la galerie. Jean sans Peur se rend sans protection armée au rendez-vous du pont pour mettre le Dauphin en confiance L'atmosphère est tendue. Le duc s'agenouille avec respect devant le dauphin, qui feint l'indifférence. Se relevant, Jean cherche un appui en posant la main sur le pommeau de son épée. « Mettez-vous la main à votre épée en présence de Monseigneur le Dauphin ? » questionne l'un des compagnons de celui-ci, messire Robert de Loire, comme dans la fable Le Loup et l'Agneau. Tanguy du Châtel n'attend que ce prétexte pour porter un coup de hache au visage du duc en criant «Tuez, tuez !». Par la porte du côté du dauphin, qui a été maintenue ouverte, des hommes en armes s'engouffrent dans l'enclos. Le duc est lardé de coups cependant que le dauphin, conduit à l'écart, reste impassible. Selon certains dires, le duc de Bourgogne eut la main droite sectionnée comme le fit Jean sans Peur quelques années auparavant à son cousin Louis Ier d'Orléans (23 novembre 1407). Le dauphin fut désigné comme le principal instigateur de l'assassinat du duc de Bourgogne. Malgré ses dénégations, malgré ses excuses, il ne put se justifier. Cet acte aura des conséquences catastrophiques pour la France, déjà très affaiblie par les luttes de pouvoir et la défaite française d'Azincourt. Le nouveau duc de Bourgogne, Philippe le Bon fait alliance avec les Anglais: ce que Jean sans Peur avait toujours évité, même s'il avait observé une neutralité bienveillante à leur égard et ponctuellement bénéficié de leur aide (pour prendre le pouvoir à Paris par exemple). Cela aboutit, un an plus tard, au traité de Troyes qui donne la couronne de France à Henri V d'Angleterre. Les Armagnacs contesteront ce traité, mais ne contrôleront plus que le sud-est du Pays.
Plan du site - Moteur
de recherche |
| Page
Aide |
Contact © C. LOUP 2016
.