Histoire de la Seine et Marne
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Pendant la période gauloise, le territoire
du département de Seine-et-Marne fut habité par plusieurs peuples
les Vadicasses, dans la partie la plus septentrionale les Meldi
et les Senones, qui y avaient une de leurs villes les plus importantes,
Melodunum (Melun). Peu hostiles à la domination romaine, qui
pesait moins lourdement sur eux que sur les peuplades des frontières
méridionale et orientale, ces peuples se soulevèrent cependant
en l’an 52 et prirent part à l'insurrection générale des Gaules
sous Vercingétorix. Labiénus, avant de combattre dans les marais
de la Bièvre, au midi de l'île de Lutèce, les Senones unis aux
Parisii et aux Aulerques, s'empara de Melodunum, située dans
une petite île de la Seine, malgré la précaution que les habitants
avaient prise de couper les ponts.
Les Romains, en s'établissant
dans ce pays, alors compris dans la quatrième Lyonnaise, y portèrent
leur civilisation. Ainsi que Melun, les villes de Meaux (latinuna)
et de Lagny (Latiniacum) prirent une certaine importance ; de
nombreuses constructions, dont il reste encore des vestiges,
s'y élevèrent. Les plaines furent mises en culture, les forêts
s'éclaircirent, de longues voies sillonnèrent le pays ; la principale
était celle qui, venant de Cæsaromagus (Beauvais), allait à
Agendicum (Sens), en passant par Iatinum (Meaux) ; la race conquérante
et les anciens habitants se mêlèrent, et le mélange fut si complet
qu'on les appela les Gallo-Romains.
Le christianisme pénétra
dans cette région vers le milieu du IIIème siècle.
Le martyr de Lutèce, saint Denis, prêcha l'Évangile aux Meldi;
saint Saintin, que l'on regarde comme le fondateur de l'évêché
de Meaux le remplaça, et saint Savinien et saint Aspais portèrent
la parole sainte aux habitants de Melun et de Provins.
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Quand la période de persécution eut cessé
et que la foi chrétienne se fut solidement établie dans le pays,
l'Église institua ses divisions diocésaines, et, sous cette
forme nouvelle, le département dont nous racontons l'histoire
se trouva encore divisé. Meaux devint le chef-lieu d'un diocèse,
et Melun, avec Château-Landon, Provins et tout l'arrondissement
de Fontainebleau, fit partie de celui de Sens.
Lagny, Tournan,
Brie-Comte-Robert et Mormant furent attachés au diocèse de Paris.
Les évêchés de Paris et de Meaux étaient suffragants de l'archevêché
de Sens. L'état de la contrée et de ses principales villes était
assez prospère quand les grandes invasions survinrent. Ægidius
et Syagrius furent, on le sait, les derniers gouverneurs romains
de la Gaule; Syagrius fut vaincu par Clovis à Soissons, en 486,
et cette victoire livra au chef des Francs la partie de la Gaule
compris entre le Rhin et la Seine.
Conquis par Clovis, les
Senones et les Meldi, à la mort du conquérant en 511, entrèrent
dans le partage de Childebert, roi de Paris, et, plus tard,
en 558, furent réunis par Clotaire Ier au reste de
la monarchie franque; mais leur pays fut souvent ensanglanté
par les guerres des fils de Clovis et de Clotaire. En 557, Clotaire,
attaqué par son fils Chramm révolté et par son frère Childebert,
se jeta sur le territoire de ce dernier et ravagea toute la
contrée située entre Seine et Marne. En 577, Gontran et Chilpéric
se livrèrent une bataille à Melun et détruisirent dans cette
ville l'abbaye Saint-Pierre. A la mort de Frédégonde, en 597,
les Austrasiens et les Bourguignons réunis envahissent les États
de Clotaire II et ravagent la Neustrie. Vainqueurs à Dormeille
(599), ils mettent le Gâtinais à feu et à sang.
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Chilpéric avait été assassiné à Chelles,
par un serviteur de la reine Frédégonde, en 584. Sous le successeur
de Dagobert, Clovis II, la reine Bathilde illustra ce lieu par
sa piété et sa bienfaisance pendant son séjour dans l'abbaye
qu'elle y avait fondée. Les forêts dont le pays était couvert
attirèrent souvent les princes mérovingiens, passionnés pour
la chasse comme pour la guerre en temps de paix, ils avaient
des résidences à Chelles, Jouarre, Lagny, La Grande-Paroisse,
Faremoutiers, ville qu'a aussi rendue fameuse son monastère.
A cette époque commencent à apparaître les dénominations
qui ont remplacé les noms gaulois ou latins on trouve cités
dans des actes des derniers temps mérovingiens la Brie (Brigensis
saltus) et le Gatinais, dont le nom semble venir du vieux mot
gastine qui désigne un abatis de bois et d'arbres, et dérive
lui-même du latin vastare.
La Brie contenait les pagi de
Meaux, Provins et Melun. Les victoires des Francs Austrasiens
sur les Neustriens et l'avènement de Pépin le Bref firent passer
la Brie, le Gâtinais et tout ce qui dépendait de l'empire des
Francs sous la domination de la famille d'Héristal. Charlemagne,
dans sa grande organisation administrative, donna aux pays de
Meaux, de Melun, de Provins et du Gâtinais des comtes particuliers,
amovibles, chargés de rendre la justice sous la surveillance
des legati et des missi dominici; sous les faibles successeurs
de cet empereur, ces chefs tendirent comme le reste des seigneurs
à s'approprier les bénéfices à temps ou à vie qui leur avaient
été confiés, et à les rendre héréditaires dans leurs familles.
Leurs efforts ne furent pas également heureux, grâce à la proximité
de Paris et des rois carlovingiens mais si le pays échappa d'abord
aux exigences des tyrannies locales, il eut grandement à souffrir
des incursions des Normands.
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Meaux, Melun, Tournan, Lagny furent ravagés
par ces pirates qui remontaient la Seine, la Marne et tous les
fleuves de l'empire carlovingien, et pillaient les villes et
les églises jusqu'au cœur de la Gaule.
Pendant le grand siège
soutenu à Paris par Eudes, qui devint roi après la déposition
de Charles le Gros, Meaux et Melun furent saccagées, en 886.
La grande- famille des ducs de France étendit son autorité sur
les bords de la Seine et de ses affluents dès les premiers temps
de la féodalité, tandis que les rois carlovingiens, toujours
en guerre avec les grands vassaux et presque toujours battus,
ne cessaient de reculer vers le nord-est. Ces pays furent compris
dans les domaines des ducs de France, à l'époque où les successeurs
de Charlemagne se trouvèrent réduits à la ville de Laon. Robert
le Fort, Eudes, Robert II, Hugues le Grand et Hugues Capet les
possédèrent successivement. Mais on sait que, lorsque ce dernier
prince eut échangé sa puissance féodale contre le titre de roi,
il aliéna à titre de bénéfices une grande partie de ses possessions
et fut obligé, pour consacrer son usurpation, de sacrifier beaucoup
de sa puissance réelle à sa puissance nominale. C'est ainsi
que se morcelèrent les pays annexés au duché de France. La famille
des comtes de Vermandois, qui fut la tige des comtes de Champagne,
possédait la Brie, et ses membres prenaient le titre de comtes
de Meaux et de Provins. Le Gâtinais eut des comtes particuliers
il en fut de même du pays de Goësle, dont les comtes prirent
plus tard le titre de sires de Dammartin, et du pays de Galvesse,
dont la capitale était La Ferte-sous-Jouarre. Seul, le comté
de Melun appartenait encore à la royauté au temps du roi Philippe
Ier.
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Dans la période carlovingienne, la contrée
s'était couverte de monastères. On sait l'influence de l'Église
au moyen âge; tandis que, dans la société turbulente et comme
en fermentation qui venait de s'établir sur le territoire gaulois,
tout était désordre et tyrannie ce qui restait des lumières
et des institutions romaines s'était concentré dans le clergé;
grâce à des donations nombreuses que multiplia l'approche de
l’an mille, année marquée d'avance par la superstition populaire
comme devant amener la fin du monde, le clergé étendit et consolida
sa domination spirituelle et temporelle et sut en user sagement
pour apporter quelques remèdes aux maux de la société. Deux
conciles furent tenus à Meaux en 841 et 847, dans lesquels on
s'occupa du moyen de repousser les Normands.
Outre le monastère
de Chèlles, d’autres s'étaient élevés comme ceux de Saint-Séverin,
de Château-Landon, fondé par Childebert, fils de Clovis, sous
la première race celui de Saint-Pierre de Melun, les abbayes
de Rebais, de Chaumes, de Lagny, de Faremoutiers et de Saint-Faron,
à Meaux, et celle de Jouarre. La crypte de cette dernière abbaye
subsiste encore ; c'est un des rares monuments de l'époque carlovingienne.
Avec Philippe Ier commencèrent les réunions à
la couronne qui, à la longue, augmentèrent le domaine royal
et l'autorité des rois au point de leur assurer la supériorité
dans la lutte avec la féodalité.
En 1062, Foulques le Réchin,
comte d'Anjou, céda à Philippe le Gâtinais, en échange de quelques
secours contre son frère, Geoffroy le Barbu, « et le roi
jura bonnement qu'il tiendroit la terre aux us et coutumes que
elle avoit esté tenue; car aultrement ne vouldrent lé homes
du pays faire homaige. »
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En 1116 fut convoquée une assemblée à
Melun, par Louis le Gros, dans laquelle fut résolue la guerre
contre Hugues du Puiset dont la tyrannie et les brigandages
désolaient tout le pays Chartrain. Pris après la destruction,
de son château, le seigneur du Puiset fut détenu à Château-Landon.
Quelques années après, Louis VI échoua dans une plus vaste entreprise,
il eut des démêlés avec Thibaut IV, comte de Champagne et de
Brie, et vint assiéger Meaux et Lagny qui faisaient partie des
domaines de son ennemi ; mais ces villes résistèrent à la petite
armée du roi de France. Son fils Louis VII continua ces guerres
avec ses voisins et il fit détruire, en 1138, la forteresse
de Montceaux, près de Meaux, dont un Montmorency, qui en était
possesseur, se servait pour se livrer à toutes sortes d'exactions
contre les habitants du voisinage. Deux ans après, le même prince
prit la forteresse de Montjay, près de Villevaudé, qui appartenait
à Hugues de Gournay, et la détruisit, à l'exception d'une tour
dont les ruines ont subsisté jusque dans ces derniers temps.
Sous l'administration habile des puissants comtes de Champagne,
tout ce pays avait vu se développer son activité et son industrie.
Thibaut le Grand, qui gouverna cinquante ans, de 1102 à 1152,
et son fils Henri Ier le Libéral, qui, avant de devenir
comte de Champagne, avait porté le titre particulier de comte
de Meaux, avaient fondé dans leur capitale, Troyes, de nombreuses
manufactures et des marchés célèbres dans toute l'Europe; ce
fut une source de prospérité pour le pays de Champagne et de
Brie, dont les productions se répandaient au loin. Meaux, Coulommiers,
Provins, Lagny eurent leurs foires particulières, et celles
de Provins ne tardèrent pas à rivaliser avec celles de Troyes.
On était alors au plus fort de ce mouvement communal qui agitait
le nord de la France et séparait violemment les villes de leurs
seigneurs ; les comtes de Champagne, pour prévenir cette émancipation
qui eût porté atteinte à leur puissance, accordèrent à la bourgeoisie
quelques concessions et privilèges ; Henri octroya, en 1179,
à Meaux, une charte d'affranchissement communal confirmée par
ses successeurs, et notamment en 1198 et 1222 par Thibaut III
et Thibaut IV le Posthume et le Grand. Plus tard, après la réunion
à la couronne de la Champagne et de la Brie, les privilèges
de cette concession furent confirmés par le roi Louis le Hutin.
En 1230, Provins obtint le droit de choisir un maire et douze
échevins. Coulommiers reçut le même privilège l'année suivante
seulement le comte se réserva le droit de choisir les électeurs
chargés de nommer le maire. Quant à Melun, ville du domaine
royal, elle n'eut jamais de charte d'affranchissement; ses habitants
eurent, néanmoins, peu à souffrir de la tyrannie féodale, grâce
surtout au séjour fréquent qu'y firent les rois de France Louis
le Jeune et Philippe-Auguste avaient une résidence au Jard et
habitèrent souvent aussi Melun, dont le château vit s'assembler
plusieurs parlements royaux sous Philippe-Auguste et Louis VIII,
et où saint Louis rendit plusieurs ordonnances, il y arma chevalier
son frère, le duc d'Anjou (1243), y maria sa fille Isabelle
à Thibaut VIII, dit le Jeune, comte de Champagne, et roi de
Navarre en 1255.
En 1236, il s'était rendu maître des villes
de Bray-sur-Seine et de Montereau. C'est à cette époque que
Fontainebleau commence à devenir un rendez-vous de chasse très
fréquenté, Philippe le Bel y naquit. Le château du Vivier, près
de Fontenay, dont on voit encore les ruines remarquables, fut
l'un des lieux de plaisance de Charles V, et son successeur
y fut relégué lorsqu'il fut tombé en démence. Mais ce pays,
favorisé par le séjour des rois de France et par la munificence
de ses comtes, les riches seigneurs de Champagne, dont la cour
brillante rivalisait avec celle des rois, fut, au temps des
guerres albigeoises, ensanglanté par les supplices. Bien qu'éloigné
des provinces méridionales, principal foyer de cette hérésie,
il lui donna un assez grand nombre de partisans, surtout à Provins.
Ces malheureux furent pris et condamnés aux flammes ; on en
brûla 83 le 22 mai 1239, sur le mont Aimé, près de Vertus. Leur
chef, qui prenait le titre d'archevêque de Aloran, donnant à
tous l'absolution avant le supplice, s'écria « Vous serez sauvés
par l'absolution que je vous donne; je serai seul damné parce
que je n'ai personne au dessus de moi pour m'absoudre. » Toute
la partie du département de Seine-et-Marne, en dehors du domaine
royal, qui avait appartenu aux comtes de Champagne et de Brie,
fut réunie à la couronne par le mariage de Philippe le Bel avec
Jeanne de Navarre, héritière de ces deux provinces, en 1285.
Distraites pendant quelques années en faveur de Jeanne, fille
de Louis le Hutin, elles furent de nouveau réunies pour n'être
plus séparées, en 1155 et 1156, par l'abandon qu'en fit cette
princesse. Dès 1297, les villes de Meaux et de Provins avaient
reçu chacune un bailli royal. Jusqu'ici nous avons vu paisiblement
s'accroître la prospérité des pays qui formèrent dans la suite
le département de Seine-et-Marne; mais, après les paisibles
années du XIIème et du XIIIème siècle,
survinrent avec les Valois la terrible guerre de Cent ans et
tous les maux qui l'accompagnèrent, la misère, la peste, la
jacquerie et les ravages des Bourguignons.
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Après les batailles désastreuses de Crécy
et de Poitiers, pendant la captivité du roi Jean et les agitations
produites par la réunion des états généraux de 1358 et les intrigues
du roi de Navarre, le peuple des campagnes, ruiné par les impôts
et pillé par les seigneurs, se souleva à des gens malheureux
et justement irrités par les maux toujours renaissants de leur
condition se joignirent des brigands et des troupes de soldats
habitués au pillage, et ils commencèrent ce grand désordre et
cette insurrection des vilains qu'on a appelée la jacquerie.
Les campagnes, naguère si fertiles, maintenant désolées de la
Brie, furent le centre du mouvement. Un cri de mort fut poussé
par tous les manants et vilains contre les nobles et seigneurs.
Guillaume Callet, élu chef des Jacques, s'en alla avec une grande
troupe, armée de piques et de couteaux, forcer et détruire les
châteaux. Après avoir saccagé et brûlé plus de soixante forteresses
et bonnes maisons, ils vinrent devant Meaux, où s'étaient réfugiées
les duchesses d'Orléans et de Normandie avec plus de trois cents
nobles dames et demoiselles. Elles ne devaient pas espérer de
merci, car aucun soulèvement populaire n'avait jusqu'alors eu
le caractère terrible de celui de la jacquerie; sur leur passage
les Jacques avaient tout renversé, tout tué, jusqu'aux petits
enfants, qui n'avaient pas fait encore le mal. Les habitants
des villes les accueillirent en beaucoup d'endroits avec faveur,
soit par crainte, soit qu'ils vissent en eux des vengeurs destinés
à châtier l'orgueil des barons, ceux de Meaux leur ouvrirent
leurs portes et le maire, Jean Soulas, dirigea les insurgés
qui cherchaient à s'emparer d'une île formée par la Marne et
par le canal du Cornillon, dans laquelle quelques chevaliers
et les nobles dames s'étaient retirés. Les chevaliers, en trop-
petit nombre pour oser combattre en plaine, fortifièrent de
leur mieux leur retraite et ils s'apprêtaient à vendre chèrement
leur vie. Les femmes et les filles voyaient les deux rives couver
tes des bandes de ces forcenés elles entendaient leurs outrages
et leurs menaces, et elles demandaient à périr de la main de
leurs défenseurs, plutôt que d'être exposées à la brutalité
de ces hideux ennemis, quand un renfort inattendu délivra les
captifs ; Gaston-Phoebus, comte de Foix, l'un des plus brillants
chevaliers de la chrétienté, et le captal de Buch, seigneur
anglo-gascon, revenant d'une croisade contre les idolâtres de
Prusse, avaient appris à Chalons le péril des belles dames enfermées
dans l'île de Meaux, et ils étaient accourus suivis d' une troupe
de chevaliers. Les vilains qui estoient noirs et petits et très
mal armés, dit Froissart, ne purent supporter le choc d'hommes
robustes et couverts de fortes armures; un grand nombre fut
massacré, beaucoup se noyèrent en voulant fuir, et la ville,
en punition du secours qu'elle leur avait donné, fut incendiée
par les seigneurs; elle brûla pendant quinze jours; le maire
Jean Soulas, pris dans le combat, fut pendu le 9 juin 1358).
La même année, Charles le Mauvais s'empara de Nemours, Montereau,
Lagny ; Melun lui fut livré par sa sœur, veuve de Philippe de
Valois ; le régent Charles V essaya inutilement, à plusieurs
reprises, de prendre la place ; ce ne fut qu'en 1364 qu'elle
se rendit à Du Guesclin, qui commençait alors à s'illustrer.
Charles VI, pendant l'insurrection des maillotins, chercha successivement
un refuge à Meaux et à Melun en 1381.
Cette dernière ville
servit souvent de résidence à ce malheureux roi. Il en donna
la seigneurie à sa femme Isabeau de Bavière qui s'y retirait
avec le duc d'Orléans toutes les fois que les Bourguignons avaient
l'avantage. En 1407, elle s'y réfugia après l'assassinat du
duc d'Orléans; on sait qu'en représailles de ce meurtre Jean
sans Peur fut assassiné sur le pont de Montereau le 10 septembre
1419. Cet événement jeta la France dans les plus grands malheurs;
les Bourguignons s'allièrent aux Anglais et firent déshériter
le dauphin par son père Charles VI au traité de Troyes (1420),
puis ils s'emparèrent successivement des dernières villes qui
tenaient pour les Armagnacs Montereau, Moret, Nemours, Dammartin
tombèrent en leur pouvoir. Melun fut investi et fut réduit par
la famine après une courageuse résistance du sire de Barbazan.
Meaux, la dernière ville de celle partie du royaume qui fût
restée fidèle au dauphin, tomba l'année suivante en leur pouvoir
en. Pendant dix années la Brie et le Gâtinais furent ravagés
par les armées ennemies, et cinquante ans après on disait que
« de tout le peuple qui soloit estre n'en est pas demoré ung
au pais pour montrer ne dire au peuple qui y est nouvellement
venu et aux seigneurs aussi les limites et séparations de leurs
terres. » Ce ne fut qu'après l'heureuse délivrance d'Orléans
par Jeanne d’Arc, que Provins, Moret, Bray, Dammartin, Lagny,
Coulommiers, Melun rentrèrent successivement sous la domination
du roi de France.
Le territoire du département fut le théâtre
d'un grand nombre d'engagements entre les Anglais et l'armée
royale. Provins, Melun, Château- Landon retombèrent momentanément
au pouvoir du duc de Bedford, général des forces anglaises,
Lagny résista à tous les efforts. Enfin les étrangers furent
chassés de toutes ces places Meaux fut reprise la dernière par
le comte de Richemont.
La guerre de la Praguerie, dans laquelle
Brie-Comte-Robert fut prise par une bande d'écorcheurs, et la
ligue du Bien public sous Louis XI en1465 agitèrent seules encore
le pays dans le courant de ce siècle.
Pendant les guerres
de religion, la Réforme en France prit naissance à Meaux ; dès
1523, un cardeur de laine, Jean Leclerc, y prêcha le luthéranisme.
Des exécutions sanglantes eurent lieu dans cette ville en 1546.
Sous Henri II, les conférences du parti se tinrent à La Ferté-sous-Jouarre,
chez le prince de Condé (1559). Après le massacre de Vassy et
l'édit de 1562, qui autorisa l'exercice du culte protestant,
des prêches s'ouvrirent à Meaux et dans les environs, et un
synode provincial se tint à La Ferté-sous-Jouarre (1563). Au
renouvellement des hostilités entre les deux partis, Bray et
Montereau furent pris par Coligny, et Lagny, Lizy, Claye, La
Ferté-sous-Jouarre fournirent leurs contingents à son armée.
Charles IX faillit être pris à Montceaux par les réformés. La
Saint-Barthélemy le24 aout 1572 amena des représailles de la
part des catholiques, le lieutenant général du bailliage, Roland
Cosset, livra pendant plusieurs jours les villes protestantes
au massacre. La Ligue raviva la guerre civile, qui ne finit
dans le pays qu'en 1593, quand Meaux eut ouvert ses portes à
Henri IV.
La belle Gabrielle d'Estrées demeura à Montceaux.
Henri IV séjourna souvent à Fontainebleau, qui lui dut de grands
embellissements, il commença les canaux de Briare et du Loing,
achevés sous Louis XIII. Pendant la minorité de Louis XIV et
les troubles de la Fronde, Condé s'empara de Lagny (1649), et
l'armée du duc de Lorraine, qui venait au secours des révoltés,
ravagea la Brie et les bords de la Marne; Crouy, Cerfroy, le
prieuré de Grandchamp, Meaux, Coulommiers, l'abbaye de Jouy
furent pillés par les Lorrains. Le règne de Louis XIV avait
rendu quelque calme à la contrée, quand la révocation de l'édit
de Nantes vint jeter le trouble parmi les nombreux protestants
du diocèse de Meaux en 1685 ; plus de 1 200 familles furent
forcées d'émigrer. A cette époque, le pays dépendait de la généralité
de Paris pour l'administration financière et la perception des
impôts. Il y avait sept chefs-lieux d'élection Meaux, Coulommiers,
Provins, Rozoy, Melun, Montereau et Nemours. Meaux avait un
bailliage présidial ressortissant au parlement de Paris. Pendant
la révolution de 1789, le département de Seine-et-Marne, à l'exception
de Meaux qui eut ses septembriseurs, sut échapper aux excès
révolutionnaires. A la fin de l'Empire, il fut le théâtre de
plusieurs combats livrés par Napoléon Ier contre
les armées coalisées. « Il est beau de le voir dans ce moment,
dit Mignet, non plus oppresseur, non plus conquérant, défendre
pied à pied, par de nouvelles victoires, le sol de la patrie
en même temps que son empire et sa renommée. » Attaqué de tous
côtés par des forces supérieures, ajoutent deux autres historiens
de la Révolution, il était envahi partout où il n'était pas,
partout où il n'était plus. C'est ainsi que, pendant qu'il battait
Blücher sur la Marne, Schwartzenberg avait forcé le passage
de la Seine à Nogent, à Bray, à Montereau et 's'avançait sur
Paris. Alors Napoléon quitte la poursuite de Blücher pour courir
sur les Autrichiens. Secondé par le patriotisme de la population,
il les bat à Mormant, à Nangis, à Dammarie et les chasse devant
lui. Schwartzenberg se retire, laissant tous les chemins couverts
de ses morts et de ses blessés. Cependant, les Wurtembergeois
veulent défendre Montereau : Napoléon accourt, il enlève les
hauteurs qui dominent le confluent de la Seine et de l'Yonne,
y fait établir des batteries, pointe lui-même les canons et
commande le feu. Il voit tomber à ses côtés, sans s'émouvoir,
les boulet s'ennemis. Ses soldats murmurent de le voir s'exposer
ainsi ; ils insistent même pour qu'il se retire « Allez,
mes amis, leur répond-il, le boulet qui doit me tuer n'est pas
encore fondu.» Alors, il lance Gérard sur le faubourg le
plus rapproché, et Pajol, avec sa cavalerie, sur les ponts.
Un plein succès couronne ces deux mouvements ; l'ennemi est
refoulé dans la ville et y est écrasé ; il repasse bientôt la
Seine, après avoir perdu 6 000 hommes.
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C'est encore le département de Seine-et-Marne
qui fut témoin de l'abdication de l'empereur, qui eut lieu à
Fontainebleau le 4 avril 1814, et qui fut suivie, le 20 du même
mois, de la fameuse scène des adieux dans la cour du Cheval-Blanc.
A son retour de l'île d'Elbe, Napoléon revit Fontainebleau,
mais pour la dernière fois.
Si le département eut beaucoup
à souffrir de l'invasion de 1815, il ne fut pas épargné non
plus par celle de 1870. Dès le 12 septembre, les Prussiens étaient
à Provins, et le 13, malgré les efforts des francs-tireurs,
ils investissaient Melun. Le département de Seine-et-Marne fut,
après ceux de la Seine et de Seine-et-Oise, le plus éprouvé
sous le rapport des réquisitions et des dommages. Depuis la
dernière guerre, il a pu voir sa richesse territoriale et ses
produits prendre un nouvel accroissement, grâce à la paix dont
il n'a cessé de jouir.
Melun
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César indique clairement la position
de cette ville du pays des Senones, placée, dit-il, dans une
île de là Seine, un peu avant Lutetia. On ne peut désigner plus
clairement Melun, que quelques auteurs ont eu le tort de confondre
avec Metiosedum, qui, d'après les détails sur le siège de Paris
par Labénius, a dû être situé au confluent de la Marne et de
la Seine.
L'ancien Melun était situé, comme l'ancien Paris
, dans une île sur là Seine ; une tradition locale le considérait
comme antérieure à la capitale , et faisait même dériver son
nom Mil et Un.
Quoi qu'il en soit, son existence est constatée
dès la conquête des Gaules ; Melun faisait alors partie de la
nation sénonaise, et Labienus, lieutenant de César, s'en empara
l'an 52 avant J.-C. Les Romains le conservèrent jusqu'à Clovis,
qui s'en rendit maître en 497. La position de cette ville sur
la Seine, l'importance de sa possession, l'exposèrent à de fréquents
ravages lors des démembrements de la monarchie sous la première
race. Les Normands la dévastèrent aussi à diverses époques,
et notamment en 845, 848, 861,883 et 888.
Sous la troisième
race, après avoir été quelque temps possédé par Eudes, comte
de Chartres, qui s'en était emparé par trahison en 999. Melun
devint la résidence de plusieurs rois de France; Robert 1er,
sa femme Constance, et Philippe1er y moururent en
1031; 1032 et 1108. En 1110,Louis le Gros y assembla un parlement
où fut résolue la guerre contre Hugues , seigneur du Puiset,
dont les violences avaient excité tant de plaintes. Louis le
jeune, comme ses prédécesseurs, résida à Melun, et sous son
règne cette ville fut illustrée à deux reprises différentes
par la présence du fameux Abelard , qui, forcé de quitter Paris,
vint à Melun ouvrir son école, en 1138, et y resta jusqu'à ce
que, poursuivi par le crédit de saint Bernard, il alla se réfugier
à l'abbaye de Cluny.
A l'exemple de son père, Philippe Auguste
et son fils Louis VIII habitèrent le château de Melun, et y
tinrent plusieurs parlements. Philippe Auguste résidait à Melun
lorsqu'il fut excommunié par le pape, en 1184, pour avoir voulu
répudier Ingelburge qu'il n'aimait plus, afin d'épouser Agnès
de Méranie; dont il était devenu tout à coup amoureux. Cette
excommunication s'étendit; ensuite non seulement sur toute sa
famille et sur les seigneurs qui composaient sa cour, mais encore
sur les bourgeois de Paris et de Melun; qui ne songeaient ni
à divorcer d'avec leurs femmes, ni aux différends qui existaient
entré le pape et leur souverain. « Pendant plus de neuf mois
que dura cette excommunication, dit l'auteur des Essais sur
Paris, les églises furent fermées, on ne disait plus ni messes
ni vêpres. On ne se mariait point, les œuvres de mariage étaient
même expressément défendues connue illicites. » En un mot, il
n'était plus permis de coucher avec sa femme, parce que le roi
ne se souciait plus de coucher avec la sienne.
En 1246,
saint Louis armait chevalier à Melun son frère Charles d'Anjou,
et en 1255 il y mariait sa fille Isabelle à Thibault, roi Navarre.
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Melun resta dans le domaine royal jusqu'en 1348; à celle époque Philippe de Valois, avant épousé à Brie- Comte-Robert Blanche de Navarre, lui assigna en douaire le château et la seigneurie de cette ville. Cette princesse les garda jusqu'en 1358 , et les livra alors à son frère Charles le Mauvais , roi de Navarre; mais le régent depuis Charles V , ne tarda pas à les reprendre aidé par du Guesclin. qui fut blessé devant la place en 1360. Ce prince frappa de droits excessifs les marchandises qui passaient sur le pont de Melun ; un tonneau de vin était imposé à 6 écus d'or, etc., etc. Après sa mort et pendant la longue démence de Charles VI, le château de Melun servit plusieurs fois de refuge, en 1406, à la reine Isabeau de Bavière et à son beau frère le duc d'Orléans, chassés de Paris par les Bourguignons. Après l'assassina de ce prince en 1408 , elle s'y retira également et lorsque Paris fut livré au duc Jean sans Peur, en 1418, ce fut encore à Melun que Tannegny du Chatel , après avoir enlevé le Dauphin, vint l’y mettre en sûreté. — Melun lut assiégé en 1240 par les armées anglaises et bourguignons. Le sire de Barbazan , qui faisait partie de la suite du Dauphin , lors de l'entrevue de Montereau, où le duc de Bourgogne fut assassiné, en était gouverneur. Après une vigoureuse résistance , après avoir épuisé toutes les munitions, mangé les chevaux , les chiens, etc. , etc., fait des mines, des contre-mines, où assiégeants el assiégés venaient combattre à la lueur des torches et comme en champs clos, la garnison mit bas les armes. Barbazan fut conduit à la Bastille, les bourgeois furent contraints de donner des otages , et on envoya à l'échafaud dom Simon, moine de l'abbaye du Jard, dont l'arbalète avait, dit-on, tué pendant le siège plus de 60 assiégeants.
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Neuf ans après les habitants, aidés par
le commandeur de Giresmes, chassèrent les Anglais ; mais ils
parvinrent à rentrer et gardèrent la ville jusqu'en 1435, où
elle leur fut enlevée de nouveau et pour toujours.— Depuis celte
époque, le château de Melun servit de prison à plusieurs personnages
importantes : le duc d'Alençon y fut enfermé eu 1551 , Dandelot
en 1558 ; mais il ne fut plus que rarement habité par les rois.
La coutume de Melun fut rédigée eu 1506 et revue en 1558 par
Christophe de Thou.
La réforme protestante compta peu de
partisans dans cette ville ; quelques ministres v prêchèrent
en 1561, mais le temple fut aussitôt fermé, et ne devait plus
se rouvrir.
Possédé par quelques ligueurs, Melun fut assiégé
par Henri IV en 1590 . et se rendit à ce prince le 11 avril,
après cinq jours de siège, pendant lesquels les troupes royales
incendièrent et pillèrent plusieurs couvents des alentours.
A partir de ce moment l'histoire de Melun n'offre plus rien
d'intéressant. Dans le cours de la révolution de 1789 , Melun
n'eut pas à gémir de ses excès ; cependant on ne peut se rappeler
sans douleur que c'est dans ses murs que Bailly fut arrêté.
En 1814 et en 1815, pendant le deux invasions étrangères , la
ville fut occupée par les troupes russes , autrichiennes et
bavaroises.
Melun est situé sur les deux rives de la Seine,
qui y forme une île et la divise en trois parties unies entre
elles par deux ponts ; la plus considérable s'élève en amphithéâtre
sur la rive droite du fleuve. — La ville est assez bien percée
et assez bien bâtie; des travaux importants ont depuis peu contribué
à l'embellir ; des quais , des promenades nouvelles en font
actuellement une jolie ville.
Le fleuve, les grandes routes
qui la traversent l'ont rendu de bonne heure importante; elle
possédait autrefois plusieurs paroisses, qui n'en forment plus
que deux aujourd'hui, St-Aspais sur la rive droite de la Seine,
el Notre-Dame dans l'île , dont on l'ait remonter la fondation
jusqu'au temps de Clovis. L’ancien couvent de St-Père est dans
une admirable position, sur une éminence du coté de Paris ;
les jardins descendaient jusqu'à la Seine ; il est aujourd'hui
occupé par la préfecture. L'église de Notre-Dame de Melun est
une ancienne collégiale, bâtie, à ce que l'on présume, par le
roi Robert. Elle est de transition entre le style à plein cintre
elle style ogival. Les chapiteaux sont sculptés de feuillages
entremêlés d'oiseaux, de masques humains , d'animaux fantastiques
à tète d'homme ou de monstres. Des mascarons bizarres, difformes,
ouvrent la gueule et tirent la langue sur plusieurs consoles.
Provins
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Provins est une ville fort ancienne,
dont quelques auteurs attribuent la fondation à Jules César;
mais, comme le fait observer judicieusement le plus consciencieux
et le plus instruit des historiens modernes, M. Dulaure, J.
César détruisit et pilla beaucoup dans les Gaules, ne construisit
rien, et par conséquent ne fut point le fondateur de Provins.
Plusieurs écrivains ont cru reconnaître dans cette ville l’Agendicum
des Commentaires de César. Ce qu'il y a de certain, c'est que
celle ville n'est mentionnée dans aucun monument historique
appartenant aux Romains, pas même dans les Itinéraires. Le premier
titre qui en fasse mention est un capitulaire de Charlemagne,
daté de l’an 802. Sous les premiers rois de là seconde race,
c'était déjà une ville importante munie d'un château fort. En
1048, Thibaut III, comte de Troyes, y fit bâtir uu monastère
sous le nom de St-Ayoul, et dans le commencement du XIème
siècle, saint Quiriace y fonda une collégiale sur les ruines
d'un ancien temple d'Isis. Plusieurs autres-établissements religieux
y furent fondés dans le XIIème et le XIIIème
siècle, ce qui, joint aux longs séjours que faisaient au château
de Provins les comtes de Champagne et de Brie, dont la cour
rivalisait avec celle du roi, accrut promptement la population
de cette ville.
Mais ce qui contribua le plus à sa prospérité,
ce fut l'établissement de nombreuses manufactures, et de foires
importantes où se rendaient des marchands de toutes les parties
de là France et des pays étrangers. Ces foires se tenaient dans
la ville basse, et pour protéger les commerçants qui les fréquentaient,
Thibaut IV fit entourer cette partie de Provins de murailles
et de tours, qui existent encore en partie.
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Provins, sous les règnes de Charles VI
et de Charles VII, partagea les maux effroyables qui désolèrent
l'a France. En 1361, Charles le Mauvais s'empara de cette ville,
qu'il fut obligé d'abandonner par l'effet du traité de Brétigny.
En 1432, les Anglais la prirent par escalade, mais elle fut
reprise au commencement de 1433, et la garnison anglaise passée
au fil de l'épée. En 1592, Henri IV vint en personne assiéger
Provins, dont les habitants avaient embrassé le parti de la
Ligue : la ville se rendit, après trois jours d'une résistance
opiniâtre.
Cette ville est située sur le sommet et au pied
d'un coteau élevé, dans un vallon agréable, arrosé par les petites
rivières du Durtein et de là Vouzie, qui y font tourner un grand
nombre de moulins. Elle est généralement bien bâtie, et se divise
en haute et basse ville. La plupart des rues de la ville basse
sont larges, propres, bien percées et ornées de fontaines publiques.
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La ville haute est ancienne, formée de
rues escarpées et d'un accès difficile. Ces deux parties de
la ville sont ceintes de murailles flanquées de tours de distance
en distance, assez bien conservées; des promenades en forme
de boulevard, entourent une partie de la ville basse et forment
un couvert agréable.
A l'extrémité sud-ouest de la ville
haute s'élève un ancien édifice, vulgairement nommé la Tour
de César, qui domine sur les campagnes environnantes. Cette
tour présente un carré à pans coupés, flanqué à chaque angle
d'une tourelle circulaire qui, engagée d'abord dans la maçonnerie;
s'en détache vers le milieu de sa, hauteur, à l'endroit où cette
grosse tour prend la forme d'un octogone parfait, et laisse
entre elle et les tourelles un espace où sont placés des arcs-boutants.
Des chambres, des prisons occupent l'intérieur des quatre tourelles,
surmontées, ainsi que la tour principale, de toitures pyramidales.
L'intérieur offre deux vastes salles placées l'une au-dessus
de l'autre dont les voûtes à arêtes sont courbées en ogives.
Meaux
L'origine de Meaux est inconnue. Sous
les Romains, c'était déjà une ville importante, dont le premier
nom fut Jatinum, selon Ptolomée, et Fixituinum, selon la table
théodosienne. Elle fif partie du royaume d'Austrasie jusqu'au
règne de Clotaire II, qui réunit la monarchie tout entière sous
sa puissance. Les Normands s'en emparèrent en 862 ; mais par
les soins de Charles le Chauve elle fut préservée du pillage.
Meaux se signale en 1239 en générant un groupe d'hérétiques
cathares, bien loin de sa zone d'origine. Le 22 mai 1239, 83
hérétiques sont brûlés.
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La guerre de Cent Ans est particulièrement
pesante avec son cortège de pillages, de peste et de famines.
Cette instabilité conduit les paysans au soulèvement en 1358
sous la conduite de Guillaume Callet. Les Jacques brûlent une
soixantaine de belles demeures massacrant tous leurs occupants.
Quand la troupe se présente devant les portes de Meaux, les
nobles se cachent. Les habitants de Meaux ouvrent alors les
portes de la ville aux émeutiers et le maire, Jean Soulas, les
guida lui même à la cachette des nobles.
Gaston Phoebus,
comte de Foix, arrive à la rescousse avec une troupe de chevaliers,
taillant en pièces les révoltés. En punition, la ville de Meaux
fut livrée aux flammes pendant quinze jours tandis que son maire
fut pendu.
Cette même année 1358, Charles le Mauvais s'empare
de Lagny, Montereau et Melun que Duguesclin reprend six ans
plus tard. En 1419, Jean sans Peur est assassiné sur le pont
de Montereau.
En 1420, Melun soutient un siège mémorable
devant les Anglais et les Bourguignons. La famine cause la chute
de la ville. Meaux tient le siège pendant cinq mois, mais préfère
se rendre. Les Anglais sont sans pitié : les défenseurs de la
ville sont pendus ou ont la tête tranchée.. Les Anglais s'en
emparèrent en 1421 ; le connétable de Richemont la reprit en
1436, mais en 1439, elle retomba de nouveau sous la domination
anglaise. En 1595, Meaux était au pouvoir des ligueurs. L'Hôpital
de Vitry, qui les commandait, là rendit à Henri IV, moyennant
20,000 écus, et à condition qu'il en serait nommé bailli et
gouverneur.
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Cette ville est très agréablement située,
près du canal de l'Ourcq, sur la Marne qui la divise en deux
parties inégales et y fait mouvoir un grand nombre de moulins,
servant particulièrement à la mouture des grains destinés à
l'approvisionnement de Paris. Elle est assez bien bâtie; la
place publique est vaste, mais irrégulière; les promenades sont
belles, mais peu fréquentées.
La cathédrale de Meaux, dédiée
à saint Etienne, est un chef-d’œuvre d'architecture gothique.
Elle a été commencée dans le XIème siècle par Gautier
1er, évêque de Meaux, sur l'emplacement de l'ancienne
cathédrale détruite par les Normands, et n'a jamais été achevée
; une de ses tours reste à construire. Les dernières constructions
datent du XVIe siècle. Le chœur et le sanctuaire sont admirables;
les ornements en sont riches et d'une extrême délicatesse. Cet
édifice est redevable de sa perfection à Jeanne, reine de Navarre,
dont on voit le buste à la clef de la voûte.
Fontainebleau
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Fontainebleau est attesté sous les formes latinisées Fons Bleaudi, Fons Bliaudi, Fons Blaadi du XIIe et XIIIe siècles, Fontem blahaud en 1137, puis sous la latinisation fantaisiste Fons Bellaqueus au XVIIe siècle, à l'origine du gentilé Bellifontain. Il s'agit d'un composé médiéval en Fontaine- « source, ruisseau », terme issu du gallo-roman FONTANA, suivi du nom de personne germanique Blitwald. Ce hameau est doté d'un rendez-vous de chasse et d'une chapelle par Louis VII. Saint Louis, qui apprécie beaucoup Fontainebleau et l'appelle ses « déserts », y fait construire un pavillon et un hôpital. Philippe le Bel y naît en 1268 et y meurt en 1314. Toutefois, Fontainebleau ne fut guère qu'un hameau jusqu'en 1528, date à laquelle François Ier, de retour en France après avoir passé une année en captivité en Espagne après sa défaite à Pavie en 1525, décide d'y construire un château inspiré des palais italiens.
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Cette construction importante pour laquelle François 1er fait recours à des artistes italiens de renoms, est animée par la volonté de François 1er de renforcer son pouvoir après son année passée loin du trône. La ville tira bien vite parti des visites répétées du roi et de la Cour. Elle s'affranchit progressivement de la tutelle d'Avon. La ville accueille rapidement auberges et restaurants. Les chambres sont louées à prix d'or. Lorsque la Cour n'est pas à Fontainebleau, la ville continue à vivre grâce aux travaux constants d'embellissement du château : ouvriers, artistes y vivent toute l'année. Grâce à cette prospérité, la ville compte près de 7 000 habitants. Au XVIIème siècle, elle abrite non seulement le château, mais aussi une trentaine d'hôtels particuliers bâtis par les princes et des grands seigneurs (exemple : le Palais de Ferrare dont il ne reste aujourd'hui que le portail d'entrée). Fontainebleau fait les délices de « Madame, belle-sœur du roi » (la Princesse Palatine)
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
Le 18 octobre 1685, Louis XIV y signe l'Édit de Fontainebleau, plus connu sous la désignation de Révocation de l'Édit de Nantes, qui a poussé à l'exil de nombreux protestants. En 1725, Louis XV s'y marie. La Révolution n'a pas eu d'incidences notables. Ses habitants, en effet, ont toujours bénéficié de la Royauté qui lui a permis de s'enrichir. L'Empire va réveiller cette ville assoupie. Napoléon Ier s'installe au château et le fait rénover. En même temps, les vieux hôtels particuliers sont restaurés et certains sont même transformés en hôtels de tourisme, comme l'Aigle Noir. Des casernes sont construites pour abriter les régiments de hussards. Le 29 octobre 1807, Manuel Godoy, alors chancelier du roi espagnol Charles IV, et Napoléon signent le Traité de Fontainebleau, qui autorise le passage des troupes françaises par le territoire espagnol afin d'envahir le Portugal. Le 20 juin 1812, le pape Pie VII arrive au château de Fontainebleau (lors de son transfert secret de Savone à Fontainebleau) accompagné de son médecin chirurgien, le docteur Balthazard Claraz. Il y reste enfermé pendant les dix-neuf mois que dure sa captivité.
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Du 20 juin 1812 au 23 janvier 1814, le pape n'est jamais sorti de son appartement. Le 18 avril 1814, Napoléon, peu après sa première abdication, fait ses adieux à sa garde, aux célèbres grognards, dans la cour du Cheval Blanc (devenue depuis Cour des Adieux) ; le moment fut selon la légende très émouvant. Le château de Fontainebleau était d'ailleurs une résidence appréciée de l'empereur. Avec la chute de l'Empire, Fontainebleau s'endort doucement. Au total, 34 souverains, de Louis VI le Gros à Napoléon III, ont séjourné à Fontainebleau au cours de sept siècles. Du XVIe au XVIIIe siècle, tous les rois, de François Ier à Louis XV, y ont effectué des travaux importants (démolition – reconstruction – agrandissement – embellissement) d'où le caractère un peu « hétérogène », mais néanmoins harmonieux, de l'architecture du château. Du 29 juin au 1er juillet 1895 fut organisé à Fontainebleau un grand concours national de manœuvres de pompes à incendie avec manœuvres d'ambulances et de secours aux blessés. Ce concours a attiré 140 compagnies. À cette occasion avait lieu l'assemblée générale de l'Union départementale des Sapeurs-Pompiers de Seine-et-Marne3. En juillet et août 1946, la ville accueille la conférence franco-vietnamienne de Fontainebleau pour trouver une solution au conflit et à l'indépendance vietnamienne ; mais cette conférence sera un échec.
Marne la Vallée
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Note : Le territoire de Marne-la-Vallée ne correspond pas à une collectivité mais au périmètre du projet d'aménagement, celui-ci étant mené par les Établissements publics d'aménagement de Marne-la-Vallée. Le périmètre initial regroupe les territoires de 26 communes, sur trois départements franciliens. Villeneuve-le-Comte ayant été ajoutée au périmètre d'aménagement d'Epafrance en 2011, elle est considérée par l'aménageur comme faisant partie de la ville nouvelle
Dans les années 1960, pour faire face au développement rapide de l'agglomération parisienne, on décida d'en maitriser l'aménagement en créant plusieurs villes nouvelles autour de Paris. La mise au point du premier Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) a été confiée à Paul Delouvrier, délégué général au District de la région de Paris de 1961 à 1969, qui a été à ce titre considéré comme le père des villes nouvelles en France. À l'est de Paris, le choix du développement se porta sur la vallée de la rive sud de la Marne composée de petits villages et hameaux, très peu urbanisés à l'époque, et qui disposaient, donc, de vastes réserves foncières facilement mobilisables. Contrairement aux autres villes nouvelles, telles Cergy-Pontoise ou Saint-Quentin-en-Yvelines, Marne-la-Vallée ne sera pas organisée autour d'un seul centre d'agglomération créé de toutes pièces, mais plutôt autour de nombreux centres urbains, reliés entre eux par le RER et l'autoroute A4, les deux axes majeurs de la ville nouvelle. Ce modèle d'agencement s'inspire des villes nouvelles suédoises, construites en banlieue de Stockholm, et offre de réels avantages en matière de densité urbaine et de transports[réf. nécessaire]. Pour des raisons pratiques et logiques, l'urbanisation s'est décidée d'ouest en est, sur la base de quatre secteurs d'aménagement : Porte de Paris, Val Maubuée, Val de Bussy, Val d'Europe. Les quartiers les plus anciens de la ville nouvelle sont donc situés dans les secteurs 1 et 2 (Porte de Paris et Val Maubuée) autour des centres-villes existants. Leur développement est aujourd'hui quasiment achevé. Les secteurs 3 et 4 sont quant à eux, actuellement en plein essor et en pleine urbanisation. Depuis l'extension du périmètre d'intervention d'Epamarne, certains secteurs de la ville nouvelle ont vu leur nom modifié : le secteur 1 Porte de Paris est devenu Métropole du Grand Paris, Val Maubuée est Paris-Vallée de la Marne, Val de Bussy est Marne-et-Gondoire3
Torcy
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En l'an 868, la première mention d'un
bourg gallo-romain, du nom de Torciacum, pour Tauriciacum, est
trouvé probablement basé sur le nom d'une personne nommé Tauricius
avec le suffixe de localisation -acum.
Au Xème
siècle, l'abbaye de Saint-Maur-des-Fossés abritait à Torciacum,
32 ménages d'ouvriers à charrues, trois manœuvriers et six hospices
où il y avait 71 hommes qui payaient une redevance en denrées
et en journée de travail. En 1078, le père de Guillaume Ier
de Garlande (1055-1095), Adam de Garlande, seigneur de Gournay
et de Noisiel donne à l’abbaye de Cluny des biens hérités de
son père, Aubert de Garlande qui sont situés à Torcy, Noisiel
et Roissy-en-Brie. L'historien Orderic Vital dans son Historia
ecclesiastica, nous raconte comment Thibaut IV de Blois qui
combattait pour Gui de Rochefort fut vaincu sur les bords du
ruisseau de Torcy contre les troupes de Louis VI le Gros lors
de la prise du château de Gournay en 1107. En 1107, Anseau de
Garlande (1069-1118), fils de Guillaume Ier de Garlande, Sénéchal
de France sous Louis VI le Gros, reçoit du roi Louis VI, la
châtellenie de Gournay-sur-Marne ainsi que les terres de Torcy.
En 1115, la légende veut que Anseau de Garlande et sa nièce
Yolande (ou sa belle-sœur Helisande) traversaient à cheval la
forêt de Roissy-en-Brie, quand un sanglier attaqua la monture
de la Dame.
Alertés par des cris, un manant de Torcy et un
paysan de Roissy-en-Brie se précipitèrent pour aider la demoiselle
en détresse et maîtrisèrent la monture affolée. Pour récompenser
cet acte de bravoure, Anseau de Garlande a donc offert cette
forêt, environ 400 hectares, aux villages de Torcy et de Roissy-en-Brie,
la forêt étant à l'époque une richesse, car elle est une réserve
de gibiers, de pâturage et de bois pour la construction et le
chauffage.
En 1139, la fille de Anseau de Garlande, Agnès
de Garlande (1112-1143), épouse le frère du Roi Louis VII :
Robert Ier de Dreux (1125-1188), qui se voit honorer
du titre de comte de Torcy. Leur fils Simon de Dreux, hérite
des titres de seigneur de Torcy, de Brie-Comte-Robert et de
Chilly, mais il meurt précocément. Son frère cadet, Robert II
de Dreux (1153-1218), fils de Robert Ier et de Agnès de Baudément,
reprend ce fief.
Vers 1183, le poème Le Tournoi des Dames
rédigé par Hugues III d'Oisy, fait mention de Torcy et de son
château, en vieux français Torchi et nous renseigne que Marguerite
d’Oisy, Marie de France comtesse de Champagne, Alix de Breteuil
comtesse de Clermont, Éléonore comtesse de Crespi, la Senéchale
Yolent, Alix II de Dreux dame de Coucy, Adélaïde de Nanteuil,
Alix d’Aiguillon, Mariseu de Juilly, Alix de Montfort, Isabeau
de Marly se sont réunies devant le Château de Torcy, sur les
bords fleuris de la Marne, pour un tournoi où elles désiraient
juger par elle-même, en combattant entre elles, quels étaient
les dangers véritables que couraient leurs maris toutes les
fois qu’il rompaient ainsi des lances en leur honneur.
La
fille de Robert II de Dreux et de Yolande de Coucy, Philippa
(1192-1242), dame de Torcy, épousa en 1219, Henri II, comte
de Bar-le-Duc.
En 1222, le Roi Louis VI confirme le
don de la forêt offert par Anseau de Garlande et de son usage
par les villageois de Torcy et de Roissy. Mais au fil des siècles,
la surface de la forêt va s'amenuiser.
Un château fort aurait
été construit sous le comte Thiébaut II de Bar et détruit par
les Armagnacs. La seigneurie de Torcy a appartenu aux comtes
de Bar-le-Duc, jusqu'en 1297, où Philippe le Bel confisque les
terres à Henri III de Bar pour les donner à Jean de Chevry,
seigneur de Chevry, en raison de son alliance avec le roi Edouard
Ier d'Angleterre par son mariage avec Aliénor. Vers
la fin du XIIIème siècle, Torcy possédait sa chapelle,
placée sous l'invocation de Saint-Louis. En 1343, Philippe de
Valois offre a son fils Jean duc de Normandie la châtellenie
de Torcy.
Étant devenu roi sous le nom de Jean II de France,
il offre cette terre a son chambellan Robert de Lorris en 1350.
En 1352, Jean II de France consacre douze arpents et demi d’herbages
situés près de Torcy pour la nourriture des animaux que le roi
a fait amener au bois de Vincennes.
En 1364, Pierre Blanchet,
premier secrétaire du Roi, reçoit de Charles V la seigneurie
de la Queue-en-Brie et toutes les terres attenantes: Pontault,
Pontillault, Berchères, Noiseau, Sucy, Amboile (Ormesson), Créteil,
Valenton, les Bordes, Bonneuil et en partie, Roissy, Ferrières,
Champigny et Torcy.
Au cours de la guerre de Cent Ans, le
roi d’Angleterre ôte, en 1423, à Jacques Lempereur le domaine
de Torcy car il est un fidèle de Charles VII.
Après avoir
donné allégeance en 1431 au roi d'Angleterre, Hugues Rapiout
fut nommé de 1432 à 1434 Prévôt des marchands de Paris et seigneur
de Torcy, Livry-en-Aulnoye et de Chemin-en-Brie jusqu'à sa mort
en 1436.
Le 13 juin 1466, un chevalier écossais du nom de
Thomas de Huston de la région de Girvan vint combattre les anglais
en France dans le cadre de l’Auld Alliance. Il reçoit par don
du roi, en récompense le domaine de Torcy, pour avoir été le
premier à entrer dans la ville de Meaux lors du siège contre
les Anglais du 20 juillet au 10 août 1439 avec Arthur de Richemont.
Thomas de Huston y demeura jusqu'à sa mort en 1472.
Un autre
chevalier, Pierre Cleret Ecuyer fut le seigneur du domaine de
1472 à 1482. Avec les ravages de la guerre de Cent Ans, les
paroisses de Torcy et de Lognes se sont jointes en une seule
de 1374 à 1503
Ferrières-en-Brie
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Ferrières est un lieu fort ancien, qui était connu sous ce nom dès le Xème siècle. C'était le siège d'une seigneurie que Raoul ou Radulfe possédait en 1150- Sous les règnes de Charles IX et de Henri IV, la terre de Ferrières appartenait à Charles de Marillac, qui obtint du roi la permission de faire fermer de murs le village, et, pour aider aux frais, d'imposer les habitants. Cette seigneurie passa vers 1646 à Léonard Goufas. En 1692, elle appartenait à Arnaud de la Briffe, en faveur duquel elle fut érigée en marquisat. Racine de Jonquoi, trésorier général des ponts et chaussées, en fit l'acquisition en 1720. Le château, remarquable par sa construction, et auquel est joint un parc d'une grande étendue renfermant de belles eaux, a été possédé par le duc dOtrante ancien ministre de la police générale; C'est aujourd'hui la propriété dé M. le baron de Rothschild.
Assassinat de Jean sans Peur
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