Le département des Yvelines est un département
français, appartenant à la grande couronne de la région Île-de-France.
Créé en 1968, c'est le plus étendu des départements issus du démembrement
de l'ancienne Seine-et-Oise et le huitième département français par
la population. Le relief des Yvelines est celui d'une plaine découpée
par des vallées relativement marquées, d'une altitude moyenne de 150
mètres environ. Son point culminant, 201 mètres, se situe dans le bois
des Garennes à Lainville-en-Vexin, à l'extrême nord du département,
dans la bordure sud du Vexin français, toutefois une butte artificielle
située à Élancourt atteint 231 mètres. Son point le plus bas, 9 mètres,
est à Limetz-Villez, point le plus à l'ouest du cours de la Seine au
point où elle quitte les Yvelines pour entrer dans l'Eure.
Les Yvelines
sont traversées par la Seine qui traverse le nord du département sur
environ cent kilomètres entre Carrières-sur-Seine et Limetz-Villez.
Son cours à très faible pente est marqué par de profonds méandres qui
élargissent considérablement la vallée, notamment la boucle de Saint-Germain-en-Laye
qui enserre la forêt du même nom et celle de Moisson à l'ouest entre
Mantes-la-Jolie et Bonnières-sur-Seine. Dans son parcours yvelinois,
le cours du fleuve, navigable, est régulé par plusieurs barrages, situés
à Chatou, Bougival, Andrésy et Méricourt. Il reçoit à Conflans-Sainte-Honorine,
son principal affluent, l'Oise, rivière également navigable, qui parcourt
seulement 2,5 kilomètres dans le département.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :228
400 ha
Population: 1 408 765 hab.(2009)
Dénsité :617 hab./km²
Nb de communes : 362
Les départements de la grande couronne de l’Ile de France : - Yvelines (78) - Essonne (91) - Hauts-de-Seine (92) - Seine-Saint-Denis (93) – Val de Marne (94) – Val d’Oise (95) -, crées par la loi du 10 juillet 1964, non pas d’histoire propre. En effet, ils sont tous issus du démembrement du département de la Seine et Oise. .
Selon une légende, la fleur de lys, emblème des rois de France, aurait son origine dans la forêt de Cruye (forêt de Marly), près de Saint-Germain-en-Laye. Près du château de Montjoie où selon la tradition le roi Clovis venait séjourner, vivait près d'une fontaine un ermite que la très chrétienne reine Clotilde avait l'habitude de venir consulter. Un jour qu'elle était en prière avec le saint homme, un ange leur serait apparu et lui aurait demandé de remplacer l'écusson de son mari, portant trois croissants ou trois crapauds, par trois fleurs de lys qui brillaient d'une couleur d'or sur la plaine de l'actuel Joye-en-Val. De l'époque mérovingienne, on a retrouvé de nombreuses nécropoles, dont la plus importante se trouve à Vicq au centre du département. La présence de croix dans les sépultures atteste de la christianisation du territoire entre le IVème et le VIIIème siècle. Au cours du IXème siècle, les Vikings remontent la Seine pour attaquer Paris et ravagent les régions traversées, massacrant par exemple les pêcheurs de Croissy en 845 et établissant un camp d'hivernage dans une île à Jeufosse vers 855. Les raids ne prennent fin qu'avec le traité de Saint-Clair-sur-Epte conclu le 11 juillet 911. Il fixe sur le cours de l'Epte la frontière entre le royaume de France et le futur duché de Normandie. Cette limite hydrographique est encore celle du territoire des Yvelines à l'ouest, face à la Haute-Normandie. À l'époque des rois capétiens, le territoire des Yvelines entre progressivement dans le domaine royal. En 987, à l'avènement d'Hugues Capet, seule la châtellenie de Poissy, qui couvre le pays du Pincerais, en fait partie. De nombreux seigneurs locaux sont les vassaux du roi de France, mais certaines familles puissantes contestent sa suzeraineté : les comtes de Meulan, les comtes de Vexin au nord, les comtes de Montfort, les seigneurs de Rochefort au sud. Au XIIème siècle, des chartes communales sont accordées à trois villes riveraines de la Seine, Mantes, Poissy et Meulan, par le roi pour les deux premières, par le seigneur local, le comte Robert III pour la dernière. Ces communes sont des personnes morales qui se gèrent librement, mais Meulan renoncera à ce statut en 1320, la communauté communale ne pouvant assumer ses charges. En 1188, la ville de Chevreuse obtient aussi le droit d'élire un prévôt et des échevins. La guerre de Cent Ans éprouve durement le territoire. Après avoir pris la Normandie, les Anglais occupent les villes de la vallée de la Seine, Mantes, Meulan et Poissy, où le roi d'Angleterre Édouard III s'installe dès août 1346 et juste avant la bataille de Crécy. Du 13 au 16 août 1346, c'est la chevauchée du prince de Galles, Édouard de Woodstock, fils aîné d'Édouard III d'Angleterre, dit le Prince noir, âgé de seize ans, qui partant de Poissy incendie l'abbaye de Joyenval, le château de Saint-Germain, mène ses troupes au pillage de Trappes, déjà fortement ravagé par Bouchard IV de Montmorency et poursuit ses dévastations vers l'est jusqu'à Bourg-la-reine. Mantes-la-Jolie n'est définitivement libérée qu'en 1449.
En 1561, du 9 au 26 septembre,
se tient le colloque dit de Poissy, à l'initiative
de Catherine de Médicis qui réunit 46 prélats catholiques
avec à leur tête le Cardinal de Lorraine, 12 ministres
du culte protestant, menés par Théodore de Bèze
et une quarantaine de théologiens afin de maintenir
la paix religieuse en France. Le colloque se tint
au prieuré royal Saint-Louis à Poissy, entre le
9 septembre et le 14 octobre 1561,
Ce colloque
avait pour dessein de trouver un compromis doctrinal
et disciplinaire acceptable par tous. Cet objectif
initial trahissait à lui seul le changement de politique
adopté au sommet de l’État. Longtemps, sous François
Ier et surtout Henri II, les autorités civiles et
religieuses avaient usé de la répression pour faire
face au surgissement de la Réforme. Tout change
en 1560 avec la nomination de Michel de L’Hospital
comme chancelier et surtout la mort prématurée de
François II qui fait de Catherine de Médicis la
régente du royaume. Comme elle l’explique plus tard
dans une lettre adressée à Sébastien de L’Aubespine,
ambassadeur en Espagne, « il fallait aussi changer
de médicaments » car ayant « durant vingt ou trente
ans, essayé le cautère pour arracher la contagion
de ce mal d’entre nous, et nous avons vu par expérience
que cette violence n’a servi qu’à le croître et
le multiplier […] », ajoutant qu’il fallait donc
désormais « suivre la voie de la douceur ».
À une époque où se répondent mutuellement violences
catholiques et actes iconoclastes huguenots, Catherine
de Médicis et le chancelier peuvent compter sur
ceux que Calvin désigne de façon péjorative comme
des « moyenneurs ». Nourris d’irénisme érasmien,
ces « fidèles entre deux chaires » croient pouvoir
ouvrir une voie moyenne entre catholicisme et protestantisme,
assurant ainsi le retour à l’unité religieuse et
le maintien de la cohésion de l’État. Le contexte
européen semble favorable à l’heure où la troisième
session du concile de Trente – qui fixera pour longtemps
le dogme et le rituel catholique – ne s’est pas
encore tenue et où des exemples récents en Allemagne
(paix d’Augsbourg, 1555) et en Angleterre (compromis
élisabéthain, 1559-1563) ont montré la possibilité
d’un accommodement.
Très vite cependant les
discussions se heurtent à l’intransigeance des représentants
des deux Églises, en particulier sur le problème
de l’eucharistie. Dès le 9 septembre, Bèze déclare
qu’au cours de la cène le corps du Christ « est
éloigné du pain et du vin autant que le plus haut
ciel est éloigné de la terre », incitant les tenants
de l’orthodoxie catholique à protester de façon
véhémente. Les tentatives ultérieures du cardinal
de Lorraine, de théologiens catholiques modérés
comme Claude d’Espence, et de certains ministres
protestants pour proposer une confession acceptable
par tous sont rejetées. Le 14 octobre 1561, le colloque
se clôt sur un constat d’échec.
Le 17 janvier 1562, Catherine de Médicis fait signer au roi Charles IX, alors âgé de 12 ans, l’Édit de Janvier, ou édit de tolérance de Saint-Germain. Dans ce texte, le jeune roi permet aux protestants de célébrer le culte à l’extérieur des villes fortifiées ainsi que de tenir des assemblées dans les maisons privées à l’intérieur de ces mêmes villes. Les protestants doivent en échange renoncer aux lieux de culte dont ils s’étaient emparés. La création de consistoires et la réunion de synodes sont autorisées. Les pasteurs sont reconnus mais doivent prêter serment aux autorités civiles. Le Parlement de Paris, très catholique, refuse d’enregistrer l’Édit de Janvier. Les protestants refusent dans la plupart des cas, et principalement dans le midi, de rendre les lieux de cultes qu’ils occupaient. Ils préfèrent détruire les églises et les chapelles. Le 1er mars 1562, le duc François de Guise et ses hommes perpètrent le massacre de Wassy, en Champagne, surprenant 1 200 protestants en train d’écouter un prêche dans une grange, à l’intérieur de la ville close et dans des conditions donc illégales. Sur son ordre, la troupe massacre les protestants. On compte une soixantaine de morts et une centaine de blessés. C’est le début des guerres de religion. Elles dureront plus de trente ans. Pour les protestants, l’édit de janvier 1562 a toujours été considéré comme un modèle, une référence, lors des négociations qui ont eu lieu par la suite entre eux et le pouvoir royal quand il a fallu négocier de nouveaux édits
La concorde religieuse devenue
« rêve impossible », il restait au pouvoir royal
le choix de la guerre ou de la concorde civile perçue
comme l’acceptation provisoire de l’altérité confessionnelle
en attendant la réconciliation dogmatique espérée.
Alors que les événements précipitent le royaume
dans l’abîme des violences, la concorde civile survit
dans les édits de pacification qui scandent les
troubles. C’est cette politique qui triomphe finalement
avec l’édit de Nantes signé par Henri IV le 30 avril
1598.
Pourtant, par l’Édit de janvier 1562,
Catherine. de Médicis, conseillée par Michel de
l’Hospital, reconnaît officiellement aux protestants
le droit de s’assembler pour leur culte dans les
faubourgs des villes et à la campagne. La situation
devient explosive : les guerres de religion vont
éclater dès l’année suivante. Le colloque a deux
autres conséquences indirectes : le concile de Trente
est relancé dès janvier 1562, et les jésuites, introduits
en France à l’occasion de ce colloque, sont autorisés
à s’y installer
Les guerre de religion frappent la région, Poissy est prise et pillée par les Huguenots en 1567. En 1631, le roi Louis XIII fit construire le premier château de Versailles sur l'emplacement d'un pavillon de chasse acquis en 1624, et en 1632 acquiert les droits seigneuriaux de Versailles. En 1682, Louis XIV décide de transférer la Cour à Versailles. En 1760, Christophe-Philippe Oberkampf crée à Jouy-en-Josas la manufacture de toiles imprimées, plus connues sous le nom de toile de Jouy, qui deviendra « manufacture royale en 1783
Au temps des Gallo-Romains, le site se trouvait sur le tracé de la voie menant de Paris à la Normandie via Villepreux et Neauphle-le-Château. La première mention attestée de Versailles date de l'an 103713. Un certain Hugues de Versailles (Hugo de Versalliis) est cité dans une charte de l'abbaye Saint-Père de Chartres. Ce serait le premier seigneur connu de Versailles. Une deuxième allusion apparaît en 1065 dans un acte par lequel un certain Geoffroy de Gometz fonda à cette date le prieuré de Bazainville, non loin de Houdan, qu'il donna à l'abbaye de Marmoutier de Tours. Pour assurer des ressources régulières et suffisantes, il lui accorde plusieurs terres et privilèges, avec en particulier « trois prébendes à Versailles dont l'une se trouve in domino ». De ces trois prébendes canoniales, on peut émettre l'hypothèse que celle in domino relevait du seigneur de Versailles, les deux autres de l'abbaye tourangelle. Le village de Versailles serait donc né vers le milieu du XIème siècle d'une double initiative seigneuriale et religieuse. Dans le système féodal de la France médiévale, les seigneurs de Versailles étaient subordonnés directement au roi, sans suzerain intermédiaire entre eux et le roi. Ils n’étaient pas alors d’un rang très important. À la fin du XIème siècle, le premier village s’était établi auprès d’un manoir médiéval et autour de l’église Saint-Julien. La paroisse Saint-Julien de Versailles est citée dans une charte de 1084. Son activité agricole et sa position sur la route de Paris à Dreux et à la Normandie en firent un village prospère, surtout au cours du XIIIème siècle connu comme le « siècle de saint Louis », qui fut une période de prospérité dans le nord de la France, marquée par la construction des cathédrales gothiques. Le XIVème siècle apporta la peste noire et la guerre de Cent Ans, avec leurs cortèges de mort et de destruction.
À la fin de la guerre de Cent Ans, au XVème siècle, le village commença à se reconstruire avec une population de seulement 100 habitants. À cette époque deux autres villages existaient dans le territoire de la commune actuelle : Choisy-aux-Bœufs et Trianon. Ils disparurent par la suite englobés dans le parc du château. Le nom de Choisy-aux-Bœufs rappelle que ce village se trouvait sur le chemin par lequel les troupeaux de bœufs venant de Normandie étaient conduits à Paris. Au XVIème siècle, Gilles de Versailles exerce la charge de bailli du roi. En 1561, Martial de Loménie, secrétaire d’État aux finances du roi Charles IX, devint seul seigneur de Versailles. Il obtint l’autorisation d’établir quatre foires annuelles et un marché hebdomadaire le jeudi. La population de Versailles atteignait alors 500 habitants. Château et terre ne ressemblaient guère à ce qu'ils devinrent plus tard sous Louis XIV. Ils n'en excitèrent pas moins la jalousie et la convoitise de la famille de Retz. Le 6 avril 1571, Martial, poursuivi sous couleur de protestantisme, en réalité, à cause de son attachement au jeune Henri IV et à sa famille, fut privé de ses charges par arrêt et emprisonné. Le duc de Retz, Albert de Gondi, originaire de Florence, arrivé en France avec Catherine de Médicis, qui devint plus tard le maréchal de Retz, alla le trouver dans sa prison. Au cours d'une scène dramatique, « usant d'atroces menaces », il lui fit signer la vente à vil prix de la Seigneurie de Versailles à son profit. Martial n'en fut pas moins égorgé dans sa prison le jour de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). Dès lors, Versailles fut la propriété des Gondi, une famille de juristes riches et influents au Parlement de Paris. Le petit-fils d’Albert, Henri de Gondi, qui devint cardinal, reçut à plusieurs reprises le roi Henri IV dans son manoir de Versailles. Dans les années 1610, les Gondi invitèrent plusieurs fois le jeune roi Louis XIII à des parties de chasse dans les vastes forêts de Versailles.
A l’origine, Louis XIII, avait fait construire un petit château de gentilhomme, rendez-vous de chasse, sur des terres marécageuses de Versailles. Louis XIV le fait agrandir par Philibert Le Roy. Le jeune roi demande à l’architecte qui avait travaillé sur le château de Nicolas Fouquet à Vaux-Le-Vicomte, Louis Le Vau de l’embellir, mais ce petit château devint trop étroit pour la gloire du Roi-Soleil ! Le Vau conçut un nouveau château, très différent du premier : de grandioses façades de pierres blanches encerclant les vieux bâtiments. A la mort de Le Vau, les travaux continuèrent sous les directives de François d’Orbay, puis de Jules-Hardouin Mansart. Un immense parc paysagé par Le Nôtre entoure bientôt le château et Versailles devient, avec toutes ses dépendances une véritable ville, une seconde capitale. Les travaux durèrent quarante ans ! Le 6 mai 1682, Versailles devient la résidence officielle du roi et de sa cour. Tout y est pensé pour évoquer la puissance royale.
Les grands artistes qui avaient décoré Vaux-Le-Vicomte se retrouvent à Versailles : Charles Le Brun, le grand peintre-décorateur, Le Vau l’architecte, Le Nôtre le paysagiste. Il faut y ajouter Antoine Coysevox le sculpteur, les frères Coustou, Pierre Mignard et Hyacinthe Rigaud. La chapelle fut le dernier chantier du règne de Louis XIV. Dessinée par Robert de Cotte, elle sera achevée en 1710. La galerie des glaces décorée par Le Brun, mesure 73 m de long, 10,50 m de large, 12,30 m de haut.On peut y voir dix-sept fenêtres correspondant aux dix-sept arcades ornées de miroirs. Ces glaces, d’une taille exceptionnelle, furent réalisées par la manufacture de miroirs créée par Colbert. Elle est le symbole de la grandeur de Louis XIV. La cour vit là, dans un luxe inégalé : tourbillon de fêtes et de plaisirs, mais obéissant à une étiquette particulièrement rigide ponctuée par l’emploi du temps du roi. Tout comme le soleil, symbole choisi par Louis XIV, les courtisans assistent au lever, aux repas, au coucher du Roi-Soleil. L’approcher et être vu par le roi devient la préoccupation essentielle de la Cour.
Dans cette débauche de luxe et d’or, des écrivains présentent leurs oeuvres, le théâtre fait partie des réjouissances. Molière, qui avait créé spécialement « les Fâcheux » pour la fête somptueuse donnée par Nicolas Fouquet à Vaux-Le-Vicomte, présente ses pièces au Roi, Corneille et Racine leurs tragédies. Avec Boileau, Racine est nommé historiographe du roi en 1677. De grands écrivains enrichissent le siècle de Louis XIV : La Bruyère, Madame de Sévigné, Bossuet, Fénelon, La Fontaine, Saint Simon. La musique de Lully, directeur de l’Académie Royale de Musique en 1672 et de Charpentier illustrent les fêtes, des opéras sont créés, les ballets et spectacles de feux d’artifices accompagnent les carrousels et réceptions donnés aux souverains et ambassadeurs étrangers. Versailles, qui s'est développé autour de son château, fut la capitale du royaume de France sous l'ancien Régime, et joua encore ce rôle au début de la Troisième République de 1871 à 1879. Depuis, le château de Versailles continue d'accueillir le Parlement lorsqu'il se réunit en Congrès pour adopter une révision de la Constitution
Carrefour de voies fluviales et terrestres de première importance, aux frontières de l’Île-de-France et de la Normandie, Mantes apparut très tôt comme un lieu de commerce et d’échanges, mais également comme un place forte stratégique. L'histoire de Mantes commence réellement sous le règne de Robert le Pieux. Depuis le Xe siècle, la ville comporte un château situé sur la motte castrale. Un édifice fortifié massif, la « tour de Ganne », lui fut adjointe. Avec les fortifications, la ville possédait alors un excellent dispositif de défense contre les envahisseurs. Henri Ier, fils de Robert ouvre contre Guillaume le Conquérant une lutte acharnée dont Mantes fut souvent le théâtre. Afin de faire cesser les incursions françaises en Normandie, le roi d'Angleterre exigea que Philippe Ier lui remette Pontoise, Chaumont-en-Vexin et Mantes. Sur le refus du roi de France, Guillaume lança ses troupes sur Mantes et la région. En juillet 1087, les troupes anglaises commandées par Asselin Goet, lance une campagne de représailles dans le Vexin français. Arrivés à Mantes, ils détruisent les moissons et arrachent les vignes comme ils l'ont fait dans les autres contrées. Le lendemain, comme les bourgeois sortent pour constater les dégâts, Guillaume arrive à l'improviste à la tête de ses gens d'armes ; ils se précipitent dans la ville. Après l'avoir mise à sac, ils brulent impitoyablement le château, les églises, les maisons. Beaucoup de bourgeois périssent dans l'incendie. Guillaume sentant sa mort approcher fit donner de grosses sommes d'argent pour obtenir la rémission de ses brigandages et pour relever les églises et couvents détruits par ses ordres. Avec ses dons considérables, quelques années plus tard, entre 1095 et 1100, les habitants avaient reconstruit la ville, sauf le château qui n'avait pas été pris par les Normands.
La petite commune de Septeuil, située dans l’arrondissement de Mante-la Jolie, a la particularité de posséder son mont Rushmore*, avec une mystérieuse figure sculptée dans le rocher située sur la départementale D983. Cette figure énigmatique voit passer, chaque jour, des milliers d’automobiliste. Cette sculpture d’environ 1,50 mètre de haut est située à deux pas du site archéologique de Septeuil. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, elle ne date pas de la nuit des temps. Il y a néanmoins une concordance de date entre la découverte des vestiges Gallo-romain, en 1984, et la réalisation de cette œuvre, l’année suivante. Le site archéologique a été mis au jour au hasard des travaux d’aménagement de la D 983. Une découverte qui a engendré retard et surcoût pour ce chantier. Et à l’époque, un gros rocher se dressait sur le tracé de la future route. « La pierre se trouvait en surplomb du fossé, raconte Yves Gouëbault, maire honoraire de Septeuil, qui était aux affaires à l’époque. Pour gagner du temps et économiser de l’argent, le maître d’œuvre a décidé de faire appel à des jeunes artistes de la région pour réaliser cette tête. » Personne n’a été en mesure de communiquer le nom du ou des auteurs de l’œuvre.
Note : Le mont Rushmore (en anglais : Mount Rushmore) est un sommet américain transformé en mémorial sur le territoire de la ville de Keystone, près de Rapid City, dans l'État du Dakota du Sud. Consistant en une sculpture monumentale de granite réalisée entre 1927 et 1941, il retrace cent cinquante ans de l'histoire du pays. Les sculptures de John Gutzon de la Mothe Borglum, hautes de dix-huit mètres, représentent quatre des présidents les plus marquants de l'histoire américaine des années 1770 aux années 1900. Il s'agit de gauche à droite de George Washington (1732-1799), Thomas Jefferson (1743-1826), Theodore Roosevelt (1858-1919) et Abraham Lincoln (1809-1865)
Elle aurait été alors surnommée la Jolie en raison de ses embellissements. La tradition a gardé que ce fut dans la rue de la Chausseterre, près le parvis Notre-Dame que le vainqueur, souffrant d'obésité, trouva la mort dans son triomphe. En 1092, Philippe Ier pour récompenser Odon, évêque de Bayeux, d'avoir béni son mariage avec Bertrade de Montfort, qu'il avait enlevé traitreusement à Foulques comte d'Anjou, lui fait don de la principale église de la ville. Louis VI le Gros, fils de Philippe Ier eut à combattre Guillaume le Roux, fils de Guillaume le Conquérant, mais également un grand nombre de barons français aux services des Anglais comme Robert de Meulan et Guy de la Roche. La cité et la citadelle, située derrière l'église Notre-Dame, possession de Philippe de Mantes, frère du roi de France, sont assiégées par ce dernier qui tombent entre ses mains après plusieurs journées de siège « grâce à la vaillance et à la fidélité des bandes de paysans des domaines ecclésiastiques, organisées en milices et conduites, sous les bannières paroissiales par leurs propres curés. » En 1108, en remerciement de leur fidélité, Louis VI octroya aux bourgeois de Mantes une charte donnant à la ville le statut de commune. Sous le règne de Louis VII, la ville s'embellit. La construction de la collégiale Notre-Dame, entamée vers 1150, s’acheva vers 1510. Conscients de l’intérêt stratégique de Mantes, plusieurs rois capétiens résidèrent à Mantes, comme Louis VI et Philippe Auguste qui y mourut le 14 juillet 1223. Le 17 août 1188, Philippe Auguste et les milices communales mantaises engagent une bataille à Soindres contre les troupes menée par Henri II Plantagenêt qui ravagent le Mantois et cherchent à prendre le château-fort de Mantes. Les pillards battus, le roi de France reprend possession du Vexin Normand et Mantes lui sert alors de quartier général. C'est en partant de Mantes qu'il sera vainqueur à Château Gaillard et à Radepont. Alors qu'il se trouve à Pacy, Philippe décide d'assister à un concile organisé à Paris. Usé par la maladie, il est obligé de s'arrêter à Mantes ou il meurt le 14 juillet 1223. L'histoire de Mantes devient ensuite, tranquille durant une centaine d'années. Thibaud de Champagne réside souvent à Mantes. Jusqu'en 1346, le commerce prend une grande importance, à tel point que la ville rivalise avec Rouen et Paris. Après la mort de son époux, le roi Philippe III le Hardi le 5 octobre 1285, Marie de Brabant se retire dans son douaire aux Mureaux, où elle meurt trente-six ans plus tard, en 1321. Elle passe ses derniers jours à Mantes.
En raison de son emplacement stratégique sur la Seine et à la frontière de la Normandie, Mantes représenta un enjeu majeur de la guerre de Cent Ans et fut très convoitée par les Anglais, mais aussi par Charles II de Navarre et les rois de France. La ville changea de maitres à de nombreuses reprises. En effet, le 11 août 1346, lors de sa chevauchée Édouard III, Mantes est prise et pillée. Elle restera entre les mains anglaises, avant de revenir à Charles le Mauvais. Le 7 avril 1364 la ville, alors possession de Charles le Mauvais, roi de Navarre, fut prise par les troupes du maréchal de France Boucicault et de Bertrand du Guesclin. Charles V fait alors exécuter un grand nombre de travaux aux fortifications. En 1416, lors des conflits entre les Bourguignons et les Armagnacs, Henri V d'Angleterre, relance la guerre, et fait tomber en son pouvoir, Harfleur et toute la Basse Normandie jusqu'à Rouen, les positions fortifiées du Mantois changent plusieurs fois de mains. Le 5 février 1419, assiégée, Mantes se rend par faute de vivres et reste sous domination anglaise jusqu'en 1449. Sous le règne de Charles VII, les bourgeois de Mantes souffrent de plus en plus de vivre sous le joug anglais. Ils envoient alors, clandestinement, à Chinon une députation chargée de s'entendre afin de faire rentrer la ville dans le royaume de France. Jean de Lancastre, duc de Bedford, régent pour le roi d'Angleterre l'ayant appris, il fait pendre 22 des notables de la ville.
Exécution de François Debergue
à Bougival (26 septembre 1870) Le 19 septembre 1870,
le 46e régiment d'infanterie prussienne effectue
son entrée, tambours, fifres et musique en tête,
dans le village de Bougival. Le colonel qui le
commande, un grand brun, qui n'avait pas l'air commode,
à ce que nous raconte un témoin oculaire, arrête
son cheval sur la place où débouche la rue des Hautes-Eaux.
Là, il demande : « Où est le maire ? »
Il lui
est répondu que celui-ci avec la majeure partie
du conseil municipal s'est retiré à Paris.
«
— Ah ! ricana l'Allemand, vos autorités vous ont
abandonnés ? Et bien nous allons vous gouverner.
Mais tenez-vous tranquilles, ou sinon. »
Un geste
significatif complète cette menaçante recommandation.
Le premier soin des arrivants fut d'installer un
fil télégraphique entre leurs cantonnements et Versailles.
»
A peine installé, ce fil fut coupé par une
main inconnue.
On le rétablit. Il fut coupé de
nouveau. L'ennemi organisa alors une active surveillance
autour de cet appareil de transmission, et un paysan
fut surpris rôdant d'une façon suspecte aux environs
de ce dernier. Le paysan se nommait François Debergue.
Il avait soixante ans et était jardinier chez Paul
Avenel. On le conduisit devant une commission militaire.
« — C'est vous qui avez coupé le télégraphe ? questionna
le major qui présidait. »
« — Oui, c'est moi.
»
« — Avec quoi ? »
« — Avec ceci. »
Et
le jardinier tira son sécateur de sa poche.
«
— Pourquoi avez-vous fait cela ? »
« — Parce
que vous êtes l'ennemi. »
« — Promettez-vous
de ne plus recommencer ? »
Le vieillard secoua
la tête :
« — Je ne ferai pas cette promesse.
»
« — Pourquoi donc ? »
« — Parce que je suis
Français. »
Des voisins, des amis, des notables
essayèrent d'arracher le malheureux à la justice
terrible qui allait le frapper. Ils offrirent de
payer pour lui une rançon de 10 000 francs. Le major
se montrait disposé à accepter.
Mais le jardinier
intervint brusquement :
« — Je ne veux pas qu'il
soit rien dépensé pour moi, déclara-t-il. Ce serait
de l'argent perdu. Je récidiverais le lendemain.
»
Et il répéta avec la même résolution qu'auparavant
:
« — Je suis Français et je fais mon devoir.
»
Le 26 septembre, à 4 heures du soir, un peloton
de vingt-quatre fusiliers montait la principale
rue de Bougival. François Debergue condamné à mort,
était au milieu d'eux. Le vieux paysan, en habits
de travail, les mains liées contre le dos, marchait
d'un pas ferme, la physionomie impassible. Le funèbre
cortège, suivi de quelques habitants, prit la rue
de la Celle et en gravit lentement la pente rapide.
L'officier qui commandait le peloton paraissait
ému. Plusieurs fois on l'entendit murmurer en français
avec son accent tudesque : Patriotisme ! patriotisme
!
On chemina sur la route de Versailles jusqu'à
la ruelle des Bourbiers. Là, on tourna à gauche.
L'escorte s'arrêta dans le champ d'un sieur Laîné.
Le condamné fut attaché avec une corde au tronc
d'un pommier. Ensuite l'officier demanda aux assistants
:
« — Quelqu'un de vous a-t-il un mouchoir ?
»
« — J'en ai un dans ma poche ; prenez-le, dit
le vieillard tranquillement. »
On lui bande
les yeux.
L'officier reprend :
« — Avez-vous
quelque chose à réclamer ? »
« — Qu'on m'enterre
à côté de mon frère. L'Allemand lève son épée, le
peloton fait feu, et François Debergue tombe, le
corps troué par dix-neuf balles tirées à 4 mètres
de distance. Bougival comptait sa première victime
! On va élever un monument à ce modeste héros. La
statue de François Debergue est actuellement exposée
au Salon des Artistes français au Grand-Palais.
En 1449, profitant de l'espoir
de la présence des troupes françaises à proximité de
la ville, la population se soulève contre l'occupant,
s'empare de la tour Saint-Martin et de la porte aux
Saints, force les troupes à capituler et, le 26 août
1449, ouvre les portes aux troupes françaises commandées
par Jean de Dunois. À la fin de l’époque médiévale,
les fortifications primitives ont été renforcées et
doublées progressivement par une enceinte plus étendue.
Après la guerre de Cent Ans, en 1453, Mantes retrouve
une période de tranquillité et en profite pour s'embellir.
Le 1er mars 1539, la ville accueille Éléonore
d'Autriche seconde femme de François Ier.
La construction au XVIème siècle de quelques
ravelins (bastions fortifiés de forme triangulaire)
rappelle que les guerres de religion faisaient rage
à cette époque. À la mort d'Henri III et pendant les
guerres de religion, Mantes fut partisane de la Ligue
catholique, mais fut prise par Henri IV, qui y installa,
durant 3 années, son quartier général, qui était un
peu la capitale du royaume, en vue de la conquête de
Paris, qui eut lieu le 22 mars 1594. Son ministre Sully,
disait joyeusement « Le roi s'en retourna à Mantes qui
était alors son Paris ». L'année précédente, en 1593,
une conférence connue sous le nom de Dispute de Mantes,
eut lieu entre le roi Henri IV et les députés calvinistes
inquiets de sa conversion au catholicisme. Le 27 février
1594, de retour de la cérémonie de son sacre qui eut
lieu dans la cathédrale de Chartres, en passant par
Mantes, il y tint le premier chapitre de l'ordre du
Saint-Esprit où furent fait chevaliers Renaud de Beaune
et Charles de Gontaut-Biron16. Par sa prise de pouvoir
à Paris, il vint régulièrement à Mantes « jouer à la
paume » et passer d'agréables moments avec Gabrielle
d'Estrées. La ville s’étendait alors au cœur d’une région
de prieurés, de champs et de vignes, propriétés des
seigneurs locaux. XVIIème siècle.
En 1610,
le vieux pont fortifié, auquel étaient accolés moulins
et pêcheries, reliait encore Limay à la grande « porte
aux images » de la ville de Mantes. Plusieurs édifices,
aujourd’hui remaniés ou disparus, témoignent de l’importance
de la ville à cette époque, comme la citadelle ou «
porte de Rosny », la tour de l’horloge, l’église Saint
Maclou et le couvent des Cordeliers. En 1615, Marie
de Médicis fait détruire la citadelle dont les pierres
servent ensuite à la construction de l'église et du
couvent des Capucins qu'elle fonde à Limay. En 1617,
lors d'un voyage à Rouen, Louis XIII s'arrête dans la
ville. Le 9 juillet 1640, Jean de Rotrou, se marie dans
la ville avec Marguerite Camus, fille d'un bourgeois
mantois. En 1641, une assemblée générale du clergé se
déroule dans la ville. En 1645, Anne d'Autriche, Louis-Dieudonné
et Philippe duc d'Anjou, alors enfants, accompagnés
du cardinal de Mazarin passèrent quelques jours à Mantes.
Le cardinal logea au château et les enfants furent accueillit
dans une maison qui serait située actuellement au 1
rue Baudin. Durant la Fronde, le maire de Mantes, ouvre
les portes de la ville à l'armée des princes. Il sera
destitué par la suite. La ville de Mantes déclina au
XVIIIème siècle, en raison d'un dépeuplement
progressif dû à la proximité de Versailles, aux charges
toujours plus lourdes représentées par le logement des
troupes de passage, à la perte de la plupart des privilèges
qui avaient été donnés à la ville par la charte de 1110,
au désintérêt du roi pour une ville qui a perdu son
importance stratégique et à la baisse des ventes du
vin, première ressource de la ville. La plus grande
partie des fortifications est démolie en 1739 sur l’ordre
de Louis XV. Les maisons médiévales des bords de Seine
sont remplacées progressivement par de riches hôtels
particuliers, dont on peut trouver quelques vestiges
dans l’actuelle rue Baudin. Les premières fondations
du nouveau pont, conçu par Jean-Rodolphe Perronet, ingénieur
des Ponts et Chaussées, pour améliorer la circulation
vers Rouen font leur apparition en aval du vieux pont
qui reste praticable pendant les travaux. Le 26 juin
1786 Louis XVI s'y arrête lors d'un voyage à Cherbourg.
Durant la Révolution, il n'y eut pas de scènes sanglantes.
Toutefois la haine religieuse et les exécutions des
décrets de la Convention y furent appliquées.
La première mention de l'existence
de Rambouillet remonte à septembre 768. Elle figure
dans la donation de la forêt d'Yveline faite par Pépin
le Bref à l'abbaye de Saint-Denis. Dans cet acte Rumbelitto
est une des limites de la forêt d'Yveline : silva Aequalina.
Entre avril 1052 et juillet 1053 la casam ecclesie de
l'église de Raimboleto, c'est-à-dire le presbytère de
l'église de Rambouillet ainsi que les droits d'autel,
altare, sont donnés par Amaury de Montfort à l'abbaye
de Marmoutier. Le roi François Ier, meurt
d’une septicémie le 31 mars 1547 au château de Rambouillet3.
Le 29 décembre 1783, le roi Louis XVI achète le domaine
de Rambouillet et, en 1785, fait construire pour la
reine Marie-Antoinette une laiterie dans le parc. En
1786, construction du bâtiment destiné à servir de siège
au Bailliage de Rambouillet par l'architecte Jean-Jacques
Thévenin. C'est de nos jours l'hôtel de ville. Sous
Louis Napoléon Bonaparte, le chemin de fer relie Rambouillet
à la capitale en 1849 et permet un développement rapide
de la ville. Sa démographie évolue rapidement durant
tout le XIXème siècle. Le château de Rambouillet
fut le siège de nombreuses rencontres internationales,
dont un sommet économique et monétaire initiateur du
G6 (États-Unis, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Allemagne
fédérale et France) en 1975.
La Conférence de Rambouillet,
cycle de négociations entre les indépendantistes kosovars
de l'UÇK et la Serbie, sous l'égide de l'OTAN s'est
tenue entre janvier et mars 1999 au Château de Rambouillet.
L'ancien domaine de chasse présidentiel a accueilli
entre autres, le 14 décembre 2007, Mouammar Kadhafi
qui y a effectué une partie de chasse.
Le massif
forestier de Rambouillet est une relique d'une antique
forêt beaucoup plus étendue, la « forêt des Yvelines
», qui ceinturait Paris jusqu'à la Seine au nord, et
comprenait les forêts de Laye, de Fontainebleau, d'Orléans
et de Dreux. La forêt d’Yvelines reste pratiquement
intacte jusqu'au début du Moyen Âge : à cette époque
les défrichements se multiplient sous l'impulsion des
communautés religieuses. En 1202 la forêt devient la
propriété des comte de Montfort. Ceux-ci organisent
l'exploitation rationnelle de la forêt et de nombreux
métiers en relation avec la coupe des bois apparaissent
à cette époque dans la région comme les tonneliers et
les charbonniers. La guerre de Cent Ans permet à la
forêt de se reconstituer en partie. Le mariage d'Anne
de Bretagne, héritière des Montfort, avec Charles VIII
donne aux rois de France la propriété du massif forestier.
Ceux-ci l'utilisent pour la chasse. En 1384 la forêt
d'Yvelines devient la propriété de la famille d'Angennes.
Au XVIème siècle les défrichements font disparaitre
la forêt d'Yvelines dont il ne subsiste plus que des
massifs forestiers isolés les uns des autres. Une partie
du massif forestier, qui correspond aujourd'hui la forêt
de Rambouillet, est transformé pour les chasses royales
: un réseau de routes en étoile, facilitant la pratique
de la chasse à courre, se met en place à partir de Henri
IV et est achevé sous Louis XIV. Le Roi achète des parcelles
pour former un ensemble homogène qui préfigure la forêt
domaniale actuelle. L’ordonnance de Colbert de 1669
impose un plan de gestion de la forêt et la création
de futaies pour satisfaire les besoins de la Marine
Royale. Au XVIIe siècle des rigoles et une
suite d'étangs (dits « étangs de Hollande, ou étang
rompu ») sont creusés pour former une succession de
plans d'eau s'alimentant les uns les autres par écoulement
gravitaire, afin de remplir les bassins et les fontaines
du château de Versailles. Près de 15 000 hectares de
terrains marécageux assainis par ces travaux peuvent
être mis en culture. La disparition de l'autorité royale
sous la Révolution française entraine, comme partout
ailleurs dans le domaine royal, la multiplication des
coupes sauvages. Le code forestier de 1827 rétablit
un régime de coupes règlementées. Dans le cadre des
reboisements opérés à cette époque les plantations de
pin sylvestre se multiplient. La surexploitation de
la forêt, liée à la l'utilisation du bois pour le chauffage,
diminue progressivement. Le sol humide est drainé grâce
à la création de fossés. Des enclos sont mis en place
pour limiter les dégâts provoqués par la multiplication
des lapins ; ce fléau sera endigué bien plus tard, en
1957, par une épidémie de myxomatose qui, en décimant
les populations de lapin, favorisera la régénération
de la forêt. En 1892 un premier plan d'aménagement de
la forêt est rédigé. Il sera amendé plusieurs fois au
cours du siècle suivant, la dernière fois après la tempête
de 1999. La taillis sous futaie est abandonné après
la Seconde Guerre mondiale au profit de la futaie, entérinant
le fait que les sous-bois ne sont plus exploités pour
le chauffage domestique. Au XXème siècle
la forêt devient un espace de loisirs apprécié et fréquenté
; des équipements réservés aux promeneurs et aux cyclistes
sont aménagés à compter des années 1970 et les aménagements
créés au cours de son histoire sont mis en valeur ;
la chasse se maintient mais est pratiquée désormais
par des catégories de population plus larges
Le nom de la localité est attesté sous la forme Sancto Germano loco beati Germani en 1073, puis sous sa forme actuelle latinisée S. Germani in Laya dès 116313. Saint-Germain tient son origine de la construction, par le roi de France Robert II le Pieux (972-1031), d'un monastère dédié à saint Germain, probablement saint Germain de Paris, fondateur de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés qui vivait dans les parages au Ve siècle. L'origine du déterminant complémentaire en-Laye tient à sa situation dans l'ancienne forêt de Lida qui couvrait toute la région. Le terme français laie au sens de « forêt », puis « réserve dans une forêt » et enfin « route dans une forêt » est attesté depuis le Moyen Âge en français et passe pour un dérivé régressif du verbe layer « marquer les bois qui doivent être épargnés dans une coupe », d’origine vieux bas francique lākan « munir d'une marque indiquant une limite ». Au VIIème siècle, les Francs s'installent dans le vallon du ru de Buzot, où apparaît le domaine de Feuillancourt. Saint Érembert, futur évêque de Toulouse, né à Feuillancourt (Filiacum Curtis), participe à la christianisation de la région. Les premiers hameaux se forment à Saint-Léger et Feuillancourt. Selon la tradition hagiographique, saint Érembert mit fin, miraculeusement, à un incendie en dressant sa houlette devant les flammes. La Sainte-Chapelle de saint Louis. En 102514, le roi Robert le Pieux fonde un petit monastère, dédié à saint Vincent et à saint Germain, sur le rebord du plateau, avec une église abbatiale consacrée à saint Vincent. Ce monastère est rattaché à l'abbaye bénédictine Notre-Dame de Coulombs (près de Nogent-le-Roi). En 1040, Henri Ier de France en donna le gouvernement temporel au chapitre de la cathédrale. Vers 1124, le roi Louis VI le Gros (1081-1137), qui veut imposer son autorité aux seigneurs de l'Ile-de-France, fait construire le premier château fort sur l'emplacement du château actuel, face au prieuré Saint-Germain. Le village commence à se développer au XIIe siècle, sous la tutelle du seigneur local qui est le prieur du monastère. Le premier maire est nommé par le prieur vers 1130. En 1223, le roi Philippe-Auguste fait construire une première chapelle dédiée à Notre-Dame. Blanche de Castille, qui gouverne comme régente de 1226 à 1236, fait aménager la route entre Saint-Germain et Poissy à travers la forêt. Saint Louis agrandit le château et fait construire la Sainte Chapelle achevée en 1238. Cet édifice encore visible actuellement est parfois attribuée, sans preuve, à l'architecte Pierre de Montreuil, auteur de la Sainte-Chapelle de Paris. En 1286, sous Philippe IV Le Bel, le village devient une prévôté, premier degré de la justice royale. Par une Charte du mois de novembre 1305, Robert de Meudon se voit donner par le Roi un mas à Saint-Germain-en-Laye. Il y est dit panetier19 du Roi Philippe le Bel20. Dans une autre Charte de l'an 1307, outre la qualité de Panetier, Robert de Meudon est dit Concierge de Saint-Germain-en-Laye. Le 15 août 1346, lors de la chevauchée d’Édouard III, pendant la guerre de Cent Ans, le « Prince Noir », fils du roi d'Angleterre Édouard III qui occupe alors Poissy, prend la ville, la pille et la brule et incendie le château de Saint-Germain-en-Laye qui est détruit à l'exception de la Sainte Chapelle21. Vingt ans plus tard, sous Charles V, il sera reconstruit et transformé en forteresse par l'architecte Raymond du Temple. De 1417 à 1440, le château est occupé par les Anglais. De la Renaissance au XVIIIe siècle[modifier] Plan général de Saint-Germain-en-Laye au XVIIe siècle, par Georges Boissaye du Bocage (Gallica) Le Château Neuf en 1637, par Auguste Alexandre Guillaumot (Gallica) Le Château-Vieux vers 1682 Avec François Ier, qui épouse Claude de France dans la chapelle le 18 mai 1514, le château de Saint-Germain-en-Laye devient la résidence favorite du roi. En 1539, il confie à l'architecte Pierre Chambiges la transformation du château et sa reconstruction dans le style Renaissance tel qu'on le connait actuellement depuis sa restauration au XIXe siècle. Pierre Chambiges édifie également le château de la Muette dans la forêt. Le village, encore très rural, profitant du développement du commerce lié à la cour, s'agrandit et atteint environ 3500 habitants. Henri II, né à Saint-Germain-en-Laye, devient roi en 1547. C'est cette même année que se situe l'épisode du coup de Jarnac au cours d'un duel qui se déroule sur l’esplanade du château, le 10 juillet 1547. Le nouveau roi entreprend la construction du « château neuf », dont il charge l'architecte Philibert de l'Orme. les travaux sont commencés en 1559, mais la construction ne sera terminée que sous le règne d'Henri IV, vers 1600. Charles IX, en 1561, y établit une manufacture de glaces. En 1599, Henri IV exempta les habitants de toutes charges, privilège qui dura jusqu'en 1789. Le roi Louis XIII passe son enfance au Château-Vieux de Saint-Germain. Plus tard, c'est au cours d'une partie de chasse, le 23 septembre 1617, qu'il découvre le site de Versailles où il se fait construire rapidement un rendez-vous de chasse. Le dimanche 5 septembre 1638, c'est la naissance très attendue de Louis Dieudonné, futur Louis XIV. Louis XIII s'éteint au Château-Vieux le 14 mai 1643. Lors de la Fronde, dans la nuit du 5 au 6 janvier 1649, la reine-mère, Anne d'Autriche, régente et le jeune Louis XIV qui n'a qu'onze ans se réfugient précipitamment au Château-Vieux de Saint-Germain. Cet épisode a sans doute marqué Louis XIV et l'a probablement influencé dans sa décision de transférer la Cour à Versailles. Le roi Jacques II d'Angleterre. De 1661 à 1682, le roi Louis XIV passe une partie importante de son temps à Saint-Germain-en-Laye. Il fait aménager par Le Notre des jardins à la française et la Grande Terrasse entre 1663 et 1680. Il fit également remodeler ses appartements dans le Château-Vieux par Le Brun et Le Vau. En 1680 commencent les travaux d'agrandissement du château, menés par Jules Hardouin-Mansart, par la construction de cinq pavillons d'angle qui lui donnent, selon certains historiens, un « aspect bizarre et déplaisant ». Le bourg se développe à cette époque et sa population atteint 12 000 habitants en 168023. Madame de Montespan y fait construire l'« hôpital général royal » ainsi que le couvent des Ursulines. Les nobles font bâtir de nombreux hôtels particuliers dont beaucoup existent encore de nos jours. L'église, brulée en 1346, rebâtie depuis, réparée par Charles IX, en 1562, agrandie en 1677, s'écroula en 1681. Louis XIV ordonna d'en rebâtir une nouvelle, qui fut achevée en 1683. Le 20 avril 1682, avant même que les travaux d'agrandissement du château de Saint-Germain soient terminés, la Cour part définitivement pour Versailles. Saint-Germain-en-Laye connait alors une phase de déclin prolongé malgré le séjour du roi de Grande-Bretagne Jacques II, cousin germain de Louis XIV, qui vit en exil au château, de 1689 à sa mort en 1701. XVIIIe siècle[modifier] Au XVIIIe siècle, les ducs de Noailles tiennent le haut du pavé à Saint-Germain-en-Laye. Leur demeure, l'hôtel de Noailles, œuvre de Jules Hardouin-Mansart, avec son parc de 42 hectares, est somptueux. De 1701 à 1793, successivement, Annes-Jules, puis Adrien-Morice, son fils et Louis, duc d'Ayen son petit-fils, sont gouverneurs de Saint-Germain24. En 1777, le roi Louis XVI fait don du Château-Neuf, en mauvais état, à son frère Charles, comte d'Artois, le futur Charles X. Celui-ci le fait démolir avec l'intention de le reconstruire entièrement. En mars 1787, un édit de Louis XVI crée les municipalités, dirigées par un syndic. L'élection de Paris est scindée en deux départements ayant pour chefs-lieux Corbeil et Saint-Germain-en-Laye, qui est aussi le siège d'un arrondissement. En janvier 1790, c'est la création des 83 départements. Versailles, qui offre l'avantage de disposer de vastes bâtiments inoccupés, est choisie comme chef-lieu de la Seine-et-Oise nouvellement créée. Malgré les prétentions de la municipalité qui se prévaut de la longue tradition de ville royale de la ville, Saint-Germain n'est plus que le chef-lieu d'un « district » composé de sept cantons et 265 communes et le siège d'un tribunal de première instance (loi du 26 février 1791). Les districts sont supprimés en 1795 et lors de la création des arrondissements (loi du 28 pluviôse an VIII), Saint-Germain est ramenée au rôle d'un chef-lieu de canton, ce qu'elle restera jusqu'en 1962.
En février 1790, le premier maire, Georges Laurent Caillet, est élu avec 599 voix sur 891 votants. Le onze brumaire an II (1er novembre 1793), un décret de la Convention rebaptise la ville « Montagne du Bon Air » ; Le 18 nivôse an II (7 janvier 1794), la commune de Saint-Léger-en-Laye, qui s'étend dans la vallée du ru de Buzot, au sud de la ville, est supprimée et réunie à celle de Saint-Germain-en-Laye. 1795 : Ouverture par Madame Campan de l'Institut National de Saint-Germain, maison d'éducation pour jeunes filles. Sous la Révolution, la ville connait un net déclin démographique, perdant un tiers de sa population, tant du fait d'un solde naturel négatif que du départ de nombreux habitants28. Au recensement de 1800 la ville ne compte plus que 8954 habitants. XIXème siècle Sous l'Empire, le Château-Vieux est réparé pour y former une école de cavalerie. Il accueille l'« école spéciale militaire de cavalerie » qui est ouverte le 15 octobre 1809 et fusionnée en 1914 avec l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. En 1811, c'est la création de la Maison d'éducation de la Légion d'honneur des Loges voulue par Napoléon. La gare vers 1900 La ville est occupée en 1814 et 1815 par les troupes alliées (russes, prussiennes et britanniques) qui ont vaincu Napoléon. Elle est soumise à des réquisitions et des contributions de guerre et doit loger près de dix mille soldats. Le 24 aout 1837, première circulation sur la ligne de chemin de fer Paris - Saint-Germain, première ligne ouverte au service des voyageurs en France, qui est en fait limitée au débarcadère du Pecq près du pont sur la Seine. Son prolongement jusqu'à Saint-Germain-en-Laye n'est réalisé qu'en avril 1847 Pour vaincre la dénivellation entre Le Pecq et Saint-Germain, qui impose une rampe atteignant de 35 mm/m, on fait appel au chemin de fer atmosphérique. Le vide est fait dans un tube dans lequel se déplace un piston solidaire du wagon directeur, ce qui permet littéralement d'aspirer le train en haut de la côte. La descente se fait par gravité. L'implantation de la gare sur la place du château bouleverse le jardin créé par Le Notre. De 1836 à 1855, le château est transformé en pénitencier militaire.
On affirmait autrefois
que dans la nuit de Noël, alors que le prêtre
lisait l'évangile dans l'église de St Léger,
les portes de l'ancien monastère du Haut-Planet
laissaient apparaître d'immenses trésors
dont on pouvait s'emparer... mais malheur
à celui qui sortait des ruines après le
dernier mot de l'évangile...
Thibaut
était paysan à St Léger. Portant un lourd
sac de blé, il passait un soir près des
ruines du monastère lorsque, en travers
de sa route, apparut une jeune femme vêtue
de blanc et richement parée. Stupéfait,
Thibaut hésita à faire un pas de plus ;
alors la créature s'approcha de lui, sans
toucher terre, comme portée par le vent.
Elle lui ôta sa charge qu'elle vida sur
le sol, lui rendit le sac vide et lui intima
l'ordre de la suivre. Tous deux firent quelques
pas à travers bois avant de s'engager dans
les ruines lugubres du monastère abandonné.
Sur un signe de la dame blanche, des portes
s'ouvrirent, laissant apparaître au fond
d'un couloir un fabuleux trésor. La dame
prévint alors Thibaut qu'il sortirait de
là, son sac rempli d'or, à la seule condition
qu'il ne se retourne sous aucun prétexte...
Ravi de l'aubaine, le brave paysan ramassait
tout ce qu'il pouvait lorsqu'il entendit
derrière lui une porte grincer soudain puis
claquer violemment. Sa peur fut si forte
qu'il ne put s'empêcher de se retourner...
Thibaut se retrouva à l'instant, comme par
enchantement, au milieu des bois devant
son tas de blé. La dame réapparut alors,
ramassa le blé jusqu'au dernier grain, remit
le sac sur l'épaule de Thibaut et disparut
à jamais dans la nuit. Le pauvre paysan
s'en fut et ne se remit jamais de cette
aventure. On dit qu'il en mourut quelque
temps plus tard, en proie à d'affreux cauchemars...
En 1835, dans l'espoir de découvertes mirifiques,
on entreprit des fouilles dans les Caves
du Haut-Planet : elles permirent de mettre
à jour une grande salle avec des colonettes,
des tuiles anciennes, des pièces de monnaie
datant de Charles VI et des débris de poteries
gallo-romaines, ce qui laisse supposer une
origine très ancienne de ces ruines. On
sait peu de choses sur l'histoire de ces
caves mystérieuses, sinon qu'elles furent
un ermitage habité au XIIème
siècle par un moine nommé Guimont ou Guimard.
Le carrefour du gué Guimont, un peu plus
bas dans la vallée, rappelle l'agression
sauvage dont il fut l'objet par un seigneur
de passage qui voulait lui voler sa mule.
La légende ajoute que l'assaillant mourut
par punition céleste peu de temps après.
Fées et dames blanches paraissent avoir
hanté autrefois cette partie de la forêt.
Plusieurs noms de lieu-dits rappellent la
présence de ces êtres fantastiques comme
la "Butte aux fées" qui domine le village
d'Adainville, le "trou de la féerie" à Gambais
et un "Champtier des fées" à St Léger-en-Yvelines.
Une légende rapporte qu'une de ces créatures
aux pouvoirs fantastiques, qu'on dit avoir
été une druidesse, avait élu domicile sur
la butte de la Ferrière près du village
de Bourdonné. Du haut de son sommet, elle
contrôlait les intempéries, écartant les
orages ou excitant les vents à son gré.
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