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Les Départements de la France

  • Données géographiques

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Carte de la Seine

Avant la création des départements de la couronne parisienne, ceux-ci étaient englobés dans le département de Seine et Oise, aujourd’hui disparu. Pour mémoire, voici un bref descriptif des départements disparus car découpés en petit morceaux pour faire place aux Yvelines (78), à L’Essonne (91), aux Hauts de Seine (92), à La Seine Saint-Denis (93), au Val de Marne (94), au val d’Oise (95) et pour finir à Paris intramuros (75), le département de la Seine ayant été réduit à la seule ville de Paris.

Le département de Seine-et-Oise, dans lequel se trouve enclavé celui de la Seine, est borné au nord par le département de l'Oise, à l'est par celui de Seine-et-Marne, au sud par celui du Loiret, et à l'ouest par ceux de l'Eure et d'Eure et- Loir. Il tire son nom de la Seine, qui le traverse, et de l'Oise, qui s'y jette dans la Seine au-dessous de Pontoise.

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Une fermière des environs de Paris

Le département de Seine-et-Oise est compris dans le bassin de la Seine, lequel est séparé sur un assez grand espace du bassin de la Loire par le vaste plateau de la Beauce.
Sa surface est assez montueuse et entrecoupée de collines et de coteaux ; cependant on n'y trouve pas de montagnes qui méritent véritablement ce nom: l'aspect du pays est en général très-varié. Sur tous les points le département offre des champs ; cultivés, des enclos, de belles forêts, des parcs charmants, de riants villages, de magnifiques châteaux, et une quantité innombrable de maisons de campagne et d'habitations délicieuses. Ce territoire renferme des plaines étendues et fertiles en grains de toute espèce, les-bords de l'Oise et de la Seine offrent de bonnes prairies et d'excellents pâturages. Le sol est, en général fertile eu toute sorte de grains et de fruits. L’agriculture n'y laisse presque rien à désirer ; mais sur plusieurs points une grande partie du terrain se trouve comprise dans de vastes parcs fermés de murs , dépendant des maisons de plaisance appartenant à d'opulents habitants de Paris. L'arrondissement de Versailles est traversé par la Seine, qui y forme plusieurs contours, dans l'un desquels est resserrée, la belle forêt de St-Germain. Il renferme plusieurs étangs où sont tenues en réserve les eaux qui alimentent les bassins de Versailles.

Ce bref descriptif daté des années 1835 nous fait revivre la région Ile de France avant que le béton et le verre viennent remplacer les ormeaux, les prairies, et autres cultures qui agrémentaient le paysage. Beaucoup de villes nouvelles ont vues le jours, et les petits bourg qui se nichaient au bord des cours d’eau sont devenus des cités dortoirs où s’entasse une foule cosmopolite venue chercher dans notre pays ce qu’elle ne trouvait pas dans le leur.


Histoire de la Seine et Oise


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Carte de la Seine et Oise
Note

Carte d'identité


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La Seine

cette liste est la composition des localité
du département de la Seine et Oise avant son découpage

Préfecture : Versaille
Sous préfectures :
Argenteuil
Étampes
Mantes
Montmorency
Palaiseau
Pontoise
Le Raincy
Rambouillet
Saint-Germain-en-Laye
Versailles
Liste des communes de Seine et Oise

Le département de Seine-et-Oise ; compris autrefois dans la province de l'Ile-de-France, n'a jamais eu plus d'unité que nous ne lui en voyons aujourd'hui bien avant les développements qu'a pris Paris comme capitale de la France, avant même que l'ancienne Lutèce eût acquis l'importance que lui donna la domination romaine, les habitants des contrées qui nous occupent étaient divisés en nations distinctes et souvent hostiles les unes aux autres. Les rives de la Seine étaient occupées par les Parisii, peuplade adonnée à la navigation; les vellocasses étaient possesseurs de la partie septentrionale du département, qui s'étend entre l'Oise et la Seine, et qui fit plus tard partie du Vexin; l'ouest appartenait aux Carnutes, dans un espace compris entre l'emplacement actuel de Mantes et le canton de Rambouillet ; enfin, toute la région méridionale, c'est-à-dire le territoire des arrondissements d'Étampes et de Corbeil, avait pour maîtres les Sénonais.
Les immenses forêts qui s'étendaient à l'ouest protégeaient les mystères religieux des druides aussi leurs principaux collèges étaient-ils dans le pays des Carnutes. César rend hommage au caractère belliqueux de ces habitants de la Gaule celtique ; contre eux, il eut plus souvent recours aux ruses de la politique qu'à la force des armes. Quand Vercingétorix fit appel au patriotisme gaulois, Carnutes, Sénonais et Parisii furent des plus ardents à se ranger sous ses ordres, et le département de Seine-et-Oise put compter, selon les récits de César lui-même, vingt mille de ses soldats parmi les premiers martyrs de l'indépendance nationale. La victoire définitive des Romains eut pour conséquence l'effacement des nationalités entre lesquelles se partageait le territoire de nouvelles délimitations furent tracées, de nouvelles dénominations furent imposées jusqu'au IVème siècle, Lutèce et tout le territoire actuel de Seine-et-Oise firent partie de la quatrième Lyonnaise ou Sénonie.
Sur ce sol si profondément remué depuis, l'établissement de la domination romaine a laissé peu de traces; nous savons cependant que des routes furent ouvertes pour le passage des légions Paris, que sa position fit adopter par les vainqueurs comme un des centres de leur gouvernement, a pu conserver quelques ruines des monuments de cette époque; mais, dans le pays environnant, couvert de forêts profondes, habité par des populations aguerries et menaçantes, il convenait peu à la politique romaine d'encourager le développement des anciens bourgs ou l'établissement de villes nouvelles dont l'importance aurait réveillé les souvenirs et les espérances des nationalités vaincues.
Sur un sol aussi remué et fouillé que l'a été celui de Seine-et-Oise, on ne peut guère compter sur la conservation des monuments mégalithiques, celtiques et gallo-romains. Cependant on rencontre encore quelques-uns de ces monuments. On connait, par exemple les dolmens de Meudon, les menhirs de Bruyères-le-Châtel, le nom du village de Pierrefitte rappelle le souvenir d'un de ces monuments, et, près de Chars-en-Vexin, le docteur Bonnejoy vient de sauver de la mise en moellons une autre pierre connue autrefois sous le nom de la Pierre qui tourne. A Gency, on montre une pierre levée que l'on appelle dans le pays le Palet de Gargantua, la Pierre du Fouet ou la Pierre qui pousse, et, comme à la plupart des monuments de ce genre, la légende ne manque pas. A Jouy-le Moutier, on en montre une autre. A Bougival et à La Celle-Saint-Cloud, à Marcoussis, sur la lisière du bois des Charmeaux, on a trouvé des débris de poteries et de tuiles de l'époque gallo-romaine. Aux Mureaux, dans le canton de Meulan, M. Guégan a retrouvé des traces du séjour des populations préhistoriques. Au Pecq, à Marly, au lieudit la Tour aux Païens, on a mis à jour des sépultures, des armes en silex, des poteries. Le draguage de la Seine, du Pecq à Conflans-Sainte- Honorine, a aussi fourni son contingent d'antiquités celtiques. À L'Étang-la-Ville, on a mis au jour, en 1878, un dolmen qui renfermait de nombreux ossements on peut évaluer à cent cinquante le nombre des individus qui y avaient été enterrés. A Mareil-Marly, dans la tranchée du chemin de fer de Grande-Ceinture, on a trouvé des vestiges romains qui font supposer que ce lieu était un poste de surveillance pour maintenir en respect les populations gauloises. Enfin, en pratiquant une tranchée pour le petit chemin de fer d'intérêt local de Beaumont (Seine et- Oise) à Neuilly-en-Thelle (Oise), M. P. Guégan a trouvé, sur le territoire de la commune de Baines, un cimetière celto-gaulois, gallo-romain et mérovingien.
C'est dans les annales du christianisme qu'il faut chercher les seuls faits importants à recueillir pour l'histoire des quatre premiers siècles de notre ère. Saint Denis fut le premier des apôtres qui pénétra dans le pays des Parisii ; mais la date de son arrivée est incertaine et les détails de son martyre sont plutôt une sainte légende qu'une réalité historique. On cite, après lui, saint Nicaise, mort comme lui victime de son zèle apostolique ; quoique ses prédications datent du commencement du me siècle, certains auteurs disent qu'il fut martyrisé à Vadiniacum, aujourd'hui Gasny-sur-Epte ; d'autres assignent, comme théâtre à cet événement, Meulan, qui a choisi ce saint pour patron.
La piété des nouveaux chrétiens nous aurait conservé sans doute de précieux documents sur cette époque de transformation sociale, si l'invasion des barbares eût bouleversé moins profondément cette contrée de Lutèce où les proconsuls romains et l'empereur Julien en personne firent leurs dernières tentatives de résistance.
C'est par la nuit et le silence qu'elles ont laissés derrière elles qu'on peut juger les ravages de ces invasions, qui passèrent sur la Gaule celtique comme un torrent. Quelques points oubliés du territoire étaient encore restés sous la domination des Romains.
Clovis, à la tête des Francs, s'avance du nord sur la Gaule ravagée; sa conversion à la foi nouvelle achève l'œuvre de la conquête le flot des premiers barbares s'est écoulé; rien ne subsiste plus de la puissance romaine. Un nouvel empire se fonde entre la Meuse et la Loire. Mais, à la mort du fondateur, déjà le nouvel empire se démembre, et notre département' échoit en partie, avec la royauté de Paris, à Childebert, un des quatre fils de Clovis.
C'est de cette époque que commence à dater la notoriété historique de la plupart des villes de l'ancienne Ile-de-France mais hélas ! cette gloire fut chèrement payée: les divisions arbitraires des territoires, les rivalités des souverains furent, pendant les temps mérovingiens, la cause de guerres incessantes ; l'Ile-de-France semblait condamnée à être le champ clos où Neustrie et Austrasie venaient vider leurs sanglantes querelles.
Cependant; à côté du spectacle affligeant qu'offraient les déchirements des jeunes monarchies, l'histoire nous montre une puissance nouvelle grandissant dans le silence et la paix, s'enrichissant des présents du vainqueur et des dépouilles du vaincu.
C'est la puissance des abbés ; dans leur ferveur de néophytes, les Mérovingiens avaient fondé et enrichi le monastère de Saint-Denis et celui de Saint-Germain-des-Prés ; l'exemple des maitres avait été suivi par les leudes ou seigneurs au VIIIème siècle, l'abbaye de Saint-Germain tenait en sa possession Palaiseau, Verrières, Jouy-en-Josas, La Celle-lès-Bordes, Gagny, Épinay-sur-Orge,La ,Celle-Saint-Cloud, Villeneuve-Saint-Georges, Morsang, Le Coudray-sur-Seine, Maule et autres domaines de moindre importance ; et l'abbaye de Saint-Denis, maitresse d'une grande partie du Vexin, était à la veille de voir inféodées ses pacifiques conquêtes, par un édit de Charlemagne, sous le titre de feudum sacrum sancti Dionysii.
Il faut reconnaitre que, dans cette barbarie, la domination ecclésiastique fut quelquefois moins dure pour le peuple que celle des leudes et des rois, prenant à leurs vassaux leur sang dans la guerre, et le fruit de leur travail lorsqu'ils étaient en paix. Ce fut donc un bonheur pour cette époque que le prodigieux accroissement de puissance des abbayes de Saint-Germain et de Saint-Denis ; leurs domaines furent un refuge pour l'artisan des villes ou le laboureur, qui ailleurs ne trouvait pas même le repos dans la servitude.
Aucun, document n'est parvenu jusqu'à nous concernant l'organisation administrative, sous les Romains, du pays dont nous retraçons brièvement l'histoire ; ce n'est que sous les Mérovingiens que nous retrouvons, à l'aide des chartes, les principales divisions administratives des pagis ou cantons. Le département de Seine-et-Oise était irrégulièrement composé :
1° du grand pagus de Paris, subdivisé plus tard ;
2° du pagus Castrensis (de Châtres ou Arpajon), qui fut depuis le Hurepoix ;
3° du pagus de Poissy, autrement le Pincerais (Pinciacensis) ;
4° de celui de Madrie (Madriacensis), dont le chef-lieu était probablement Méré, près de Montfort-l'Amaury ;ces deux derniers étaient du diocèse de Chartres; ajoutons-y le pagus Stampensis ou d'Étampes, au diocèse de Sens.
Plusieurs de ces pagis devinrent des comtés au IXème siècle, et leurs possesseurs convertirent leurs dignités en fiefs, comme on le verra plus tard. La grande époque de Charlemagne fut une ère de paix et de prospérité relative pour le pays de l'Ile-de-France, l'empereur avait transporté sa capitale sur le Rhin, à Aix-la-Chapelle; la haute direction des affaires publiques était confiée, dans l'intérieur du pays, à des inspecteurs impériaux, missi dontinici; sous leur surveillance, l'administration de l’Ile de France resta aux mains et sous l'influence des deux puissants abbés de Saint-Germain et de Saint- Denis.
La mort de Charlemagne jeta la France dans une période de guerre et d'anarchie que la faiblesse de Louis le Débonnaire et de ses successeurs ne put arrêter. Par suite du partage de l'empire, les pays de Seine-et-Oise furent dévolus à Charles le Chauve.
La trêve accordée à ces malheureuses contrées n'avait point été de longue durée ; aux guerres intestines succèdent les invasions des Normands. En 845, Épône est brulée ; en 865, Mantes est pillée ; onze ans plus tard, l'ennemi remonte la Seine jusqu'à Meulan. À chaque invasion nouvelle, il pénètre plus au cœur du pays ; Étampes ne doit son salut, en 885, qu'à la valeur du comte Eudes. Pontoise, moins heureux, est réduit par la famine les hostilités ne cessent, en 911, qu'après le traité de Saint-Clair-sur-Epte, par lequel Charles le Simple abandonne à Rollon, chef des barbares, la Normandie et le Vexin jusqu'à la rivière d'Epte.
Les malheureux successeurs de Charlemagne ne savaient pas mieux défendre leur autorité à l'intérieur que leurs frontières contre l'ennemi. Charles le Chauve, en consacrant en droit, par le capitulaire de Quierzy, en 877, la transmission des bénéfices des mains des possesseurs en celles de leurs héritiers, avait constitué définitivement la féodalité ; les comtes et les autres officiers royaux s'empressèrent de convertir leurs charges en fiefs et propriétés personnelles dans le pays de Seine-et-Oise, la transformation féodale fut instantanée et complète.
L'histoire du département offre l'exemple le plus frappant des conséquences qu'entraina cette grande mesure. Grâce à elle, en moins d'un siècle, l'hérédité des titres et la transmission des fiefs firent des comtes de Paris la souche d'une troisième dynastie. La capitulaire de Charles le Chauve inféodait à leur maison ; les comtes du Vexin, seigneurs de Pontoise, qui absorbèrent bientôt à leur tour les comtes de Madrie et les comtes de Meulan, les comtes de Corbeil, les barons de Montfort l'Amaury, de Montlhéry et de Montmorency. C'est encouragé et aidé par ses puissants vassaux, que Hugues le Grand, se fit proclamer roi de France mais le prix de leur concours, c'était le partage du pouvoir. Hugues Capet roi, c'était la féodalité couronnée.
Les Normands n'avaient rencontré sur leur chemin que des tours en bois construites pour protéger le cours de la Seine maintenant que les comtes et barons ont leurs domaines à défendre, nous verrons les pierres amoncelées s'élever en formidables remparts, les rochers taillés à pic devenir des murailles imprenables, les rivières détournées de leur cours inonder les fossés des châteaux forts. Nous verrons grandir au nord les colossales assises de Montmorency, et surgir au sud les massifs créneaux de la tour de Montlhéry ; il n'y aura plus de montagne qui n'ait son castel bâti sur sa crête comme un nid de vautour, plus de vallée qui n'ait à son embouchure son fort menaçant et sombre, prêt à disputer et à faire payer le passage.
La paix ne pouvait pas sortir de préparatifs aussi peu pacifiques ; la guerre fut donc la vie du XIème siècle. Dans leur indépendance, les grands vassaux refusent obéissance à leurs souverains et s'attachent à la fortune des princes dont ils espèrent meilleure récompense.
En 1015, le trône du roi Robert est menacé par une ligue dont font partie Galeran 1er, comte de Meulan, et Gauthier, comte du Vexin; ce n'est que par l'intervention de Fulbert, évêque de Chartres, que la guerre est suspendue. Vingt ans plus tard, ce même Galeran s'allie aux comtes de Brie et de Champagne, dans la guerre qu'ils soutiennent contre Henri 1er. En 1102, Bouchard IV de Montmorency refuse à Louis le Gros de faire réparation des dommages causés par lui à l'abbaye de Saint-Denis, et se laisse assiéger dans sa forteresse, dont les soldats du roi sont contraints d'abandonner le siège.
Pendant près d'un siècle, la malveillance impunie des sires de Montlhéry entrave les communications de la capitale avec Étampes, demeuré fief de la couronne.
En rattachant les souvenirs de ces faits recueillis parmi beaucoup d'autres aux impressions produites par la vue des ruines féodales qui couvrent encore le sol, on pourra se faire une idée des désordres et de l'anarchie de cette déplorable époque, pendant laquelle les Normands, toujours habiles à profiter de l'affaiblissement du pouvoir central, vinrent ajouter les ravages de leurs excursions aux misères de nos déchirements intérieurs en 1060, Meulan avait été encore une fois pris et saccagé par eux ; en 1087, Pontoise et Mantes furent livrés aux flammes.
Dans la lutte devenue inévitable entre les rois et les seigneurs féodaux, la royauté eût probablement succombé sans le mouvement religieux qui entraina vers les croisades cette noblesse ambitieuse et turbulente pendant que le roi Philippe ler se faisait représenter à la première expédition, en 1083, par Eudes d'Étampes, les plus indociles et les plus redoutables de ses sujets prenaient la croix et s'enrôlaient sous la sainte oriflamme.
Quelques-uns revenaient comme le fameux Simon de Montfort, qui continua si cruellement contre les Albigeois ses exploits de Constantinople et de Palestine ; mais beaucoup d'autres y mouraient ou trouvaient au retour leurs domaines aux mains de nouveaux maitres.
L'autorité royale n'avait pas seule gagné dans cet amoindrissement de la puissance féodale; plusieurs seigneurs, pour payer les préparatifs de l'expédition et les frais du voyage, avaient vendu, contre argent, certaines franchises aux bourgeois de leurs villes ; les rois avaient encouragé, de leur pouvoir moins contesté, ces premières tentatives d'émancipation des communes ; pour la royauté d'alors, grandir le peuple, c'était affaiblir d'autant le seigneur intraitable et si souvent menaçant; c'était créer un antagonisme dont elle se réservait l'arbitrage.
C'est donc de cette époque que sont datées les premières chartes octroyées par les rois de France aux communes. Mantes a les siennes en 1110, Étampes quelques années plus tard. Pontoise en 1188, Meulan en 1189 un maire et des échevins ou jurés nommés par les bourgeois étaient chargés de l'administration des deniers communaux, de la garde de la ville et de l'exercice plus ou moins étendu de la justice. L'essor que prirent dès lors les communes, l'importance toujours grandissante de la bourgeoisie assura désormais la soumission des seigneurs contre lesquels la royauté avait partout des alliés reconnaissants. Certes, le trône de France eut encore de rudes assauts à soutenir les maisons féodales qui résistèrent à cette première secousse n'en devinrent que plus puissantes et plus redoutables ; c'est à la politique de Louis XI, c'est au génie de Richelieu qu'il était réservé de leur porter les derniers coups ; mais, dans ce pays de Seine-et-Oise, dans l'histoire duquel notre récit doit se circonscrire, la féodalité rebelle, menaçante, rivale parfois de la royauté, cette féodalité ne survécut pas au règne de Philippe-Auguste.
Si l'habile modération qui fut la règle de conduite des puissants abbés de Saint-Germain et de Saint-Denis explique la paisible possession dans laquelle les laissèrent les guerres de la féodalité, la constance de leurs sympathies et de leur fidélité pour les rois de France explique plus naturellement encore la généreuse reconnaissance des monarques pour l'Église. Chaque succès de la royauté est signalé par la fondation de quelque établissement religieux Charlemagne et Hugues Capet avaient payé leur tribut après les deux grandes abbayes si souvent citées par nous, celle d'Argenteuil avait été fondée en 665, celle de Chelles en 656, celle de Néauphle-le-Vieux et de Saint-Mellon à Pontoise vers 899, et, quelques années plus tard, celles de Saint-Spire à Corbeil et de Saint-Nicaise à Meulan. La consolidation définitive de la dynastie capétienne eut pour l'Église de non moins précieux résultats. Elle lui doit, au XIème siècle, la collégiale d'Étampes, le prieuré de Saint Germain-en-Laye, l'abbaye de Morigny, près d'Étampes, le prieuré de Notre-Dame de Longpont, les abbayes de Saint Martin de Poissy et de Saint-Martin de Pontoise au XIIIème; l'abbaye de Juziers, de Saint-Corentin-sur-Septeuil, des Vaux de- Cernay, de Gif, de Port-Royal, et enfin l'abbaye de Maubuisson, près de Pontoise, en 1236 les dominicains de Poissy en 1304; les célestins de Limay en 1376, ceux de Marcoussis en 1409. Toutes ces fondations indiquent une longue période de prospérité et de paix qui nous conduit jusqu'aux premières guerres des Anglais.
Sous la conduite du roi Édouard, nous les voyons suivre la même route que les Normands, leurs ancêtres ils remontent le cours de la Seine, et jusqu'à Poissy tout est mis à feu et à sang sur leur passage. La triste histoire du roi Jean, celle de Charles V, la démence de Charles VI, la minorité de Charles VII rappellent les désastres de la patrie, encore présents à toutes les mémoires la France entière fut frappée, mais aucune de nos provinces ne le fut aussi cruellement que l'Ile-de-France les invasions anglaises étaient périodiques, et quand cette malheureuse contrée avait par hasard échappé aux dévastations de leur arrivée, elle avait à subir leurs exactions ou leur vengeance au retour ; l'histoire de chaque année est la même et peut se résumer dans les mêmes mots sac, pillage, incendie. « Après l'invasion de 1360, de Mantes à Paris, dit un chroniqueur contemporain, il n'y avait plus un seul habitant; » celle de 1370, commandée par le routier Robert Knolles, amena les Anglais jusqu'aux portes de Paris de son hôtel Saint-Paul, le roi pouvait voir les flammes allumées par l'ennemi.
Un libérateur inespéré, Du Guesclin, sauva cette fois Paris et la France la rude leçon que le brave connétable breton avait donnée aux bandes de Robert Knolles les eût peut-être empêchées de songer de longtemps à de nouvelles attaques, si n'eût bientôt retrouvé dans nos discordes un encouragement à de nouvelles tentatives.
Armagnacs et Bourguignons se disputaient l'héritage de Charles VI vivant encore; dans sa haine contre le dauphin, la reine Isabeau appela elle-même l'étranger ; le traité de Troyes livra la France à l'Angleterre. La miraculeuse délivrance de la patrie, les combats, les victoires de Jeanne d’Arc, la vierge inspirée, cette épopée nationale appartient à d'autres pages de notre ouvrage; nous sommes heureux cependant de pouvoir rattacher à ce grand évènement de notre histoire : la délivrance du pays de Seine-et-Oise. Charles VII avait été sacré à Reims en 1429, Paris avait été repris en 1436, les garnisons anglaises évacuèrent Pontoise en 1411 et Mantes en 1449.
Avant ces miraculeux succès, l'affaiblissement de la monarchie avait réveillé les prétentions des grands vassaux de la couronne, il ne s'agissait plus des sires de Montmorency ou des comtes de Meulan, mais, de ces grandes maisons enrichies par les alliances royales et à la tête desquelles marchaient les ducs de Bourgogne, de Berry et de Bretagne. Louis XI, malgré les ruses de sa politique, n'avait pu dissimuler son projet d'assoir le trône de France sur la ruine de tous ces grands fiefs, éléments éternels de discorde et d'anarchie ses ennemis menacés prirent l'offensive et formèrent une ligue qu'ils appelèrent Ligue du bien public.
Le drame se dénoua encore dans le pays de Seine-et-Oise: le comte de Charolais, à la tête de 15 000 Flamands, rejoignit l'armée des ducs près de Montlhéry ; l'issue de la bataille fut incertaine, chacun des partis s'attribua la victoire ; Louis XI, selon son habitude, parut céder pour attendre une occasion meilleure ; le traité signé à Conflans donna Étampes et Montfort au duc de Bretagne, et au duc de Nemours le gouvernement de Paris et de l'Ile-de-France.
Par mariages, alliances, extinctions de races, ou de haute lutte, et par confiscation sous Richelieu et Louis XIV, la monarchie devait bientôt rentrer en possession de ce qu'elle semblait alors abandonner. Les guerres religieuses du XVIème siècle, les troubles de la Fronde, les prétentions des Guises firent jaillir quelques étincelles des cendres de la féodalité mais désormais il n'y avait plus d'incendie sérieux à redouter pour la province de l'Ile-de-France, sur laquelle le roi de France régna sans interruption et sans conteste, même alors que Paris était au pouvoir des rebelles, grâce à quelques surprises qui n'eurent ni résultat ni durée. Ce n'est point dire que le pays fût désormais à l'abri des agitations dont la France fut troublée plus, au contraire, son administration se rattachait directement et étroitement à la couronne, plus il ressentait vivement les secousses dont la royauté était atteinte.
Nous constatons seulement son annexion définitive, à une époque où la possession de la plupart de nos provinces était encore incertaine et précaire. Au règne de Charles VIII se rattache le retour à la couronne du comté de Montfort l'Amaury, qui fut une conséquence du mariage du roi avec Anne de Bretagne.
Les règnes suivants devaient être agités par les guerres de la Réforme. Les idées nouvelles pénétrèrent de bonne heure dans l'Ile-de-France; elles avaient de nombreux adhérents dans le Vexin, où Calvin avait été accueilli par le seigneur d'Hargeville, dans son château situé près de Wy ou Joli-Village il y résida quelque temps, y composa une partie de ses ouvrages et prêcha lui-même sa doctrine dans les villages environnants, à Limay, Avernes, Arthies, Jambville et Gadancourt. Henri II, François Il et Charles IX, pendant les premières années de son règne, passèrent alternativement de la rigueur à la tolérance dans leur attitude vis à vis des protestants. C'est dans le pays de Seine et-Oise que se tinrent les premières réunions où les représentants des deux cultes travaillèrent la pacification des esprits et à la conciliation des consciences ; les états généraux furent d'abord convoqués dans ce but à Saint-Germain puis, quelques années plus tard, en 1561, s'ouvrit le colloque de Poissy, fameux par les discussions violentes de Théodore de Bèze ; de nouvelles conférences eurent lieu l'aimée suivante à Saint-Germain sans amener de meilleurs résultats, et la guerre éclata tout à coup par le massacre de Vassy.
Qui ne se rappelle les sanglants épisodes de ces déplorables guerres, les tristes exploits de Coligny, de Condé et de Montmorency ce malheureux département en fut trop souvent le théâtre ; les points stratégiques que les partis ennemis se disputèrent avec le plus d'acharnement furent Corbeil, qui commande le cours de la haute Seine, et Étampes qui domine la ligne de communication entre la capitale et les provinces de l'ouest et du sud. Cette dernière ville, prise par Condé, resta au pouvoir des protestants jusqu'au traité de paix de Longjumeau ; dans l'intervalle eut lieu la bataille de Dreux, gagnée par Montmorency, commandant l'armée catholique, et la bataille de Saint-Denis, qui amena la petite paix, trêve de six mois rompue par le massacre de la Saint-Barthélemy. Les fanatiques égorgeurs de Paris durent avoir des complices nombreux dans le département de Seine et-Oise mais le rang et le nom des victimes parisiennes ont trop fait oublier les martyrs plus obscurs des campagnes environnantes.
La soif de vengeance que la trahison du Louvre alluma au cœur des huguenots rendit la guerre plus ardente et plus implacable encore.
La tiédeur et l'hésitation que les zélés catholiques reprochaient à Henri III avaient grandi l'influence des Guises. L'ambition héréditaire de cette famille n'allait à rien moins qu'à s'emparer de la couronne, dont elle n'était plus séparée que par un prince maladif et peu populaire, et par Henri de Béarn, chef du parti huguenot. L'assassinat du roi de France, frappé à Saint-Cloud par un jacobin fanatique nommé Jacques Clément, simplifiait encore la question d'un côté, le droit et la légitimité avec Henri le huguenot ; de l'autre, l'usurpation avec les Guises, forts de leur valeur personnelle, de leur clientèle fanatisée et de la puissante organisation de la Ligue.
A l'exemple de Paris, l'Ile-de-France tenait en grande partie pour les Guises aussi fut-elle encore le théâtre des luttes qu'eut à soutenir Henri IV lorsqu'il vint jusque sous les murs de la capitale revendiquer ses droits à l'héritage de Henri III.
La conversion du roi acheva l'œuvre de pacification si glorieusement commencée par la victoire d'Ivry ; la sage administration de' Sully, l'esprit de tolérance et d'économie du gouvernement, eurent bientôt cicatrisé les plaies faites par les dernières guerres.
Ile-de-France, dont le sol offre tant de ressources, releva toutes ses ruines; la culture encouragée reprit un rapide essor ; Sully en donnait l'exemple, et, comme propriétaire du château de Rosny, il fit de nombreuses plantations de mûriers ; Mantes, dont il était le gouverneur, vit s'élever dans ses murs une fabrique de draps ; le château de Saint-Germain fut reconstruit, celui d'Étampes restauré et le duché fut concédé à la belle Gabrielle d'Estrées. Les bienfaits de ce règne furent répartis avec tant d'à-propos et d'intelligence, la pacification des esprits fut si complète, qu'à la mort du roi les désordres qui signalèrent la régence de Marie de Médicis n'affectèrent que d'une façon peu sensible les pays de Seine-et-Oise. L'administration de Richelieu consolida encore pour eux les bienfaits de celle de Sully. Nous n'avons à citer, sous le règne de Louis XIII, que la naissance à Saint-Germain de Louis XIV, en 1638, et, en 1641, l'assemblée générale que tint le clergé de France dans la ville de Mantes. La haute noblesse, qui avait été obligée de courber la tête sous la main de fer de Richelieu, voyait à la mort de Louis Xlll, dans la perspective d'une longue minorité, une occasion favorable pour revendiquer ses prétendus droits et reconquérir ses privilèges. La confiance de la reine régente, abandonnée à un autre cardinal dévoué aux idées de Richelieu, son continuateur présumé, à un étranger, à Mazarin, souleva l'indignation des grands et des princes ; l'opposition des parlements, suscitée par la noblesse, fut le prélude d'hostilités plus sérieuses ; les promesses des meneurs, les épigrammes des beaux diseurs, l'influence du clergé, parvinrent à entraîner les bourgeois de Paris dans cette nouvelle Ligue. Les frondeurs disputaient à la reine mère et au cardinal la personne du jeune roi ; la cour dut quitter Paris et se réfugier à Saint-Germain, sous la protection d'une armée de huit mille hommes ; de leur côté, les rebelles organisèrent leurs forces le prince de Conti fut nommé généralissime. Les villes de Seine-et-Oise furent, comme toujours, les points qu'on se disputa le plus vivement Étampes, Corbeil, Saint-Cloud, Dourdan, dont la Fronde était maîtresse, furent d'abord repris par Condé ; une paix de peu de durée fut la conséquence de ces premiers succès de l'armée royale; une rupture, qui éclata entre la cour et Condé, donna à la lutte un caractère plus sérieux. Turenne fut opposé par Mazarin à ce redoutable adversaire; personne n'a oublié les exploits plus affligeants encore que brillants des deux illustres capitaines, ni le fameux combat du faubourg Saint- Antoine, où ils faillirent eux-mêmes en venir aux mains ; cette guerre sans motifs sérieux, et à laquelle devait mettre fin la majorité de Louis XIV, n'en causa pas moins de grands malheurs dans nos pays Corbeil, Saint-Cloud, Palaiseau, Mantes, furent victimes de l'indiscipline des soldats des deux armées, qui, manquant de vêtements et de solde, pillaient et rançonnaient les villes et les campagnes. Enfin Paris, éclairé sur le but réel des princes et des organisateurs de la Fronde, se détacha de leur cause et ouvrit ses portes au roi, qui y fit son entrée en 1653.
Les pays de Seine-et-Oise, qui avaient eu une si large part dans tous les revers et toutes les épreuves de la royauté, participèrent plus que toute autre province aux splendeurs du triomphe le règne de Louis XIV est raconté par toutes les magnificences des châteaux dont il nous reste à faire l'histoire.
La guerre, portée au-delà de nos frontières, n'ensanglanta plus les campagnes de l'lle-de-France', et Versailles a gardé le glorieux souvenir des années de paix. Il en est de même pour le règne des princes qui se sont succédé jusqu'à nos jours sur le trône de France ; l'importance des châteaux royaux et des résidences princières rattache désormais à leurs lambris le souvenir des faits principaux qui seuls sont du domaine de cette notice.
C'est à Louveciennes et à Marly que nous étudierons Louis XV ; pour son malheureux successeur, Trianon complètera Versailles, Saint- Cloud nous dira le 18 brumaire, et les douloureux mystères de la Malmaison nous conduiront des gloires du premier Empire aux désastres de l'invasion. Ajoutons que, depuis 1789, l'immense développement de Paris a absorbé toute importance politique, toute originalité saillante dans Seine et- Oise qui l'entoure ; ce qui nous reste à dire du département n'est plus guère qu'une œuvre de statistique.
Jusqu'à la Révolution de 1789, il était compris dans le gouvernement de l'Ile-de-France; on y comptait, sous le rapport judiciaire, les prévôtés royales de Poissy, Montlhéry, Corbeil, Arpajon, Gonesse, qui toutes relevaient des prévôté et vicomté de Paris ; puis venaient le bailliage et présidial de Mantes ; les bailliages simples de Montfort-l'Amaury et d'Étampes, les bailliage et prévôté de Pontoise, etc. Le ressort de ces juridictions était plus ou moins étendu. La coutume de Paris les régissait presque toutes, à l'exception des paroisses du bailliage de Pontoise, qui suivaient les unes la coutume de Senlis et les autres celle du Vexin français. Sous le rapport financier, le département était de la généralité de Paris, et on y comptait les élections d'Étampes, Mantes, Montfort-l'Amaury et Pontoise. Corbeil, Versailles, Saint Germain et leurs dépendances étaient de l'élection de Paris. Des gouverneurs royaux commandaient dans les principales villes qui étaient du domaine de la couronne. Le département, formé en 1790 par l'Assemblée nationale dans un sentiment de défiance contre Paris qu'elle craignait de rendre trop redoutable au reste de la France, fut alors divisé en 9 districts administratifs et judiciaires Versailles, Montlhéry, Mantes, Pontoise, Dourdan, Montfort-l'Amaury, Étampes, Corbeil et Gonesse. L'organisation impériale de 1804, qui a prévalu jusqu'à nos jours, le partagea en 5 arrondissements Versailles, chef lieu Corbeil, Étampes, Mantes et Pontoise. En 1811, Rambouillet fut érigé en 6ème arrondissement, pour la formation duquel on prit sur ceux d'Étampes et de Versailles; ces 6 arrondissements se subdivisent en 36 cantons, comprenant chacun en moyenne 19 communes. Le Concordat de 1801 a établi à Versailles un évêché, qui étend sa juridiction sur tout le département. Il serait difficile de caractériser la population de Seine-Oise; la diversité de race de ses anciens habitants a été remplacée par la variété, des travaux, la différence des positions, l'inégalité des fortunes; de même que le sol se prête à tous les genres de culture, le génie des habitants s'est plié à toute espèce d'industrie ; l'usine y touche à la ferme, la chaumière du vigneron au château du banquier millionnaire.
La Seine-et-Oise est à la fois, et le jardin de Paris et la succursale de ses manufactures ; le campagnard ne travaille qu'en vue de Paris, qui consomme et qui achète il y a toujours au bout des rêves du Parisien un point des riants paysages de l'Ile-de-France, comme but de sa promenade des dimanches, comme retraite promise aux loisirs de sa vieillesse; ces rapports étroits, intimes, ce frottement continuel, ont donné au paysan de Seine-et-Oise un caractère qui n'est déjà plus celui du campagnard et qui cependant n'est pas encore celui du citadin ce type nouveau, que la rapidité des communications développe de jour en jour, mériterait une étude plus approfondie que ne le comporte le cadre de cet ouvrage; il nous appartenait seulement d'en signaler l'apparition, qui n'est nulle part plus sensible que dans cette contrée. Que nous reste-t-il à dire après tout ce qui a été écrit sur les sites délicieux de ce pays ? Quel est celui de ses bois, de ses coteaux ou de ses vallons qui n'ait eu ses peintres, ses historiens, ses poètes? A ces tableaux, qui sont encore devant tous les yeux, à ces descriptions qui sont dans toutes les mémoires, nous n'ajouterons qu'un mot, c'est que ni l'inspiration des uns ni l'enthousiaste des autres n'a exagéré les gracieuses merveilles de la réalité; c'est que, malgré tout ce qu'ont pu ajouter aux délices du paysage les fantaisies du luxe, les ressources de l'art, les magnificences des rois, on peut dire que pour lui la nature avait fait plus encore.

Versaille


Note

Note


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Alerte à la polution !

Sur cette page figure quelles que communes prisent ici et là soit en raison de l’évolution du lieu, soit pour le plaisir de la découvert, où soit pour la nature des évènements qui s’y sont déroulés.

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Versaille

Le premier document qui constate l'existence de ce lieu est une charte donnée en 1037 par Odon, comte de Chartres il en est question ensuite dans d'autres titres, à la date de 1065, 1066, 1095 ; ce n'était alors qu'un petit village appartenant à l'abbaye de Saint-Magloire de Paris ou de Marmoutiers. Il en fut ainsi jusqu'au XVIème siècle ; la seigneurie de Versailles était divisée à cette époque entre plusieurs possesseurs. Martial de Loménie, secrétaire de Charles IX, obtint de ce roi, pour le village, l'établissement de quatre foires annuelles, dont la plus célèbre se tenait le jour de la fête de Saint-Julien.
La terre de Versailles fut achetée en 1579 par Albert de Gondi, comte de Retz son petit-fils, le fameux archevêque de Paris, la vendit en 1632 au roi Louis XIII, qui racheta en même temps les autres parties de la seigneurie. On y construisit alors, pour servir de rendez-vous de chasse, une modeste résidence dont Bassompierre dit que c'est « un chétif château dont un simple gentilhomme ne sauroit prendre vanité. » La ville actuelle ne prit d'importance qu'après la construction du château et lorsque Louis XIV y eut fixé sa résidence. Dès 1661, à côté du palais s'éleva une ville digne de recevoir les nombreux courtisans de la monarchie absolue. En 1672, une déclaration royale confirmait les dons d'emplacements sur lesquels on avait commencé de bâtir dans les dernières années du règne précédent.
Un des premiers hôtels construits avait été celui du grand écuyer Cinq-Mars, dont la mort tragique est si connue ; le même édit ordonnait que les maisons bâties ne seraient sujettes à aucune hypothèque et ne pourraient être saisies que pour dettes privilégiées. Deux autres ordonnances de 1692 et 1696 étendirent ce privilège la première aux héritiers, et la seconde sur le loyer comme sur la propriété même des bâtiments. Tant d'avantages joints aux dons de terrains faits par le roi avec profusion, au profit et à l'attrait qu'il y avait pour tant de monde à se rapprocher de celui qui pouvait dire « L'État, c'est moi, » expliquent les rapides accroissements de Versailles. Aussi, en 1713, Louis XIV crut-il devoir révoquer les privilèges antérieurement accordés, parce que, dit-il dans son ordonnance, « les motifs en avoient cessé et que ses vues à cet égard avoient été remplies au delà de ses espérances. »
Les progrès n'en furent cependant point arrêtés le chiffre de la population, qui était de 40 000 en 1725, augmenta continuellement sous les règnes de Louis XV et de Louis XVI. Aux premiers jours de la Révolution de 1789, Versailles comptait 100 000 habitants. Cet accroissement successif de la population donna lieu de créer de nouveaux quartiers ; la ville fut rattachée au château par la rue des Réservoirs d'un côté, de l'autre par la rue de la Surintendance. Elle se composait de trois parties principales au nord, la ville neuve au sud, le vieux Versailles ; en face du château, le faubourg de Limoges, ainsi nommé du séjour d'une colonie de Limousins employés aux travaux du château.
Le quartier du Parc-aux-Cerfs, dans le vieux Versailles, date de la fin du règne de Louis XIV. Au commencement du règne de Louis XVI, les deux villages du Grand et du Petit-Montreuil, deux importants faubourgs de Versailles, furent réunis à la ville ; enfin, de nos jours, le quartier de Clagny s'est élevé sur l'emplacement de l'ancien parc de ce nom. Moins de deux siècles avaient suffi pour faire d'un humble hameau une des grandes villes de l'Europe et la plus magnifique résidence royale que les temps modernes puissent opposer aux splendeurs de l'antiquité. La rapidité des premières constructions écloses, comme une décoration d'opéra, de la volonté de ce monarque qui ne savait pas attendre, le rang et la puissance des familles auxquelles elles étaient destinées, l'unité des plans, permirent, dès le principe, de donner et à l'alignement des rues et à la disposition des édifices une régularité sur laquelle durent se régler les constructions postérieures. Aussi, toutes ces rues larges et droites, ces longs et vastes boulevards, rayonnant de la façade orientale du château comme les lames d'un éventail, ont-ils conservé à la ville un aspect grandiose et imposant, malgré la solitude et la tristesse de ses jours de décadence. La plupart des grands hôtels de Versailles et toutes les dépendances du château ont subi des transformations nécessitées par le changement des temps ; l'hôtel du grand maitre est devenu la mairie, celui du grand veneur, le tribunal de nouveaux bâtiments, mieux appropriés aux besoins actuels de l'administration municipale et à la dignité de la justice, ont été récemment construits dans l'ancien quartier de Limoges, entre les avenues de Paris et de Sceaux. La préfecture occupe, à l'angle de l'avenue de Paris et de la rue Saint-Pierre, l'emplacement de la vénerie et d'une ancienne caserne c'est une belle construction moderne, bien appropriée à sa destination le grand commun sert d'hôpital militaire ; l'ancien ministère de la marine est occupé par la bibliothèque de la ville, riche de plus de 60 000 ,volumes ; la surintendance par le petit séminaire ; les écuries du roi et de la reine abritent les chevaux de la garnison. Au reste, tous ces bâtiments n'avaient de remarquable que l'ampleur de leurs proportions et leur régularité symétrique.
Chacun des principaux quartiers a son église; dans la ville neuve, Notre-Dame a été bâtie par Hardouin-Mansart ; Louis XIV en posa la première pierre en 1684. La paroisse du quartier Saint-Louis ne s'éleva que plus tard, en 1743 ; c'est le dernier Mansart (Mansart de Sagonne) qui en avait tracé les dessins Louis XV les fit exécuter. C'est une œuvre assez médiocre, sans distinction et sans caractère. Du vieux Versailles, il ne reste plus que deux rues l'une, la rue du Vieux-Versailles, en rappelle le nom ; l'autre, la rue Saint-Julien, rappelle l'ancienne petite paroisse qui avait pour patron saint Julien. L'église de Montreuil, dédiée à saint Symphorien, n'offre non plus rien de bien remarquable. La Révolution avait utilisé le grand et vaste bâtiment des anciens communs pour y établir une manufacture d'armes, qui livra jusqu'à 50 000 fusils par an pendant les guerres de la première République, et qui, sous la direction d'un habile arquebusier nommé Boutet, resta célèbre jusqu'en 1815, pour la fabrication des armes de luxe. Plus tard, on a cherché à remplacer cette industrie par une fabrique modèle d'horlogerie ; mais cela n'a pas eu grand succès. Parmi les autres principaux édifices de Versailles nous citerons le Lycée, qui occupe les bâtiments de l'ancienne communauté des chanoinesses augustines, fondée en 1760 par Marie Leczinska le Grand-Théâtre, fondé en 1777, restauré en 1810, où l'on joue les meilleures pièces du répertoire français ; le théâtre des Variétés, consacré aux pièces d'un genre plus léger. La ville possède encore un hospice dont l'existence comme léproserie remonte à 1310, et qui, après avoir été détruit pendant les guerres de religion, fut successivement relevé par Louis XIII, agrandi par Louis XIV, doté par Louis XV et rebâti en partie dans les premières années du règne de Louis XVI. Mais, de tous les monuments historiques de Versailles, en dehors de son château, le plus remarquable est le fameux Jeu de paume, où se réunirent les représentants du tiers état après la fermeture de la salle de leur réunion, et où ils prêtèrent, le 20 juin 1789, leur mémorable serment. Cette vaste salle servit, sous le règne du roi Louis-Philippe, d'atelier au célèbre peintre Horace Vernet. On vient de la restaurer. On comprend combien doivent être nombreuses et variées les promenades d'une ville créée pour être le séjour de la cour la plus fastueuse et la plus amoureuse des plaisirs. Les rues sont coupées par de larges places en harmonie avec les bâtiments qui, les entourent. Le Potager du Roi, près de la pièce d'eau des Suisses, a été dessiné et planté autrefois par le célèbre La Quintinie ; il est accompagné d'une école d'agriculture pratique, fondée en 1874, destinée à former des élèves initiés aux meilleures pratiques de l'agriculture moderne. Une ceinture de bois, percés pour la promenade et pour la chasse de belles routes souvent pavées, environne Versailles de tous les côtés ; les forêts de Marly et de Satory viennent se rattacher à chacun des côtés du parc, presqu'à chacune des ailes du château, et se relient, dans leurs courbes gracieuses, aux ombrages de Chaville et de Meudon, aux parcs de Ville d.'Avray et de Saint-Cloud.
Rien n'a été épargné pour rendre facile aux promeneurs les plus paresseux l'accès de ces délicieux paysages; aussi, parmi les 50,000 habitants auxquels est réduite aujourd'hui la population de Versailles, faut- il compter pour près de moitié les étrangers et les rentiers.


Argenteuil

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Cernay La Ville

Bourg considérable, qui doit son origine à un monastère de filles, dont la sœur de Charlemagne était abbesse eu 824, et où Héloïse, femme si célèbre par sa beauté, son esprit et ses grâces, prononça des vœux éternels, après le malheur arrivé à Abélard. Argenteuil était jadis une place forte très importante, entourée d'épaisses murailles flanquées de tours, et dont l'enceinte avait trois quarts de lieue; on y entrait par seize portes. On distingue encore aujourd'hui les ruines de ces fortifications.
Ce bourg a beaucoup souffert dans les guerres de religion ; il fut pris d'assaut en 1565. Lors de la déplorable invasion étrangère, les Français y battirent les Anglais, le 2 juillet 1815, et leur prirent deux drapeaux.
Argenteuil est dans une agréable situation, sur une petite colline plantée de vignes, et variée par un grand nombre de jardins qui s'abaissent jusqu'à la rive droite de la Seine, que l'on passe en cet endroit sur un bac.
Le château de MARAIS dépend de la commune d'Argenteuil : les eaux, qui y sont distribuées en abondance, et les belles plantations de son port, le rendent un des plus pittoresques des environs de Paris. Il appartenait, avant la première révolution, au célèbre Mirabeau, et servit souvent de réunion à plusieurs de ses amis, qui plus lard furent membres de l'Assemblée Constituante.
Aujourd’hui, Argenteuil est une sous préfecture du département du Val d’Oise est sa population qui était en 1835 de 477 habitants en a maintenant 104 282. Le grands centre commercial « Coté Seine » et les tours des H.L.M. ont remplacé les vignobles et les jardins qui meublaient le paysage d’Argenteuil.


Bezons


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Monument du capitaine Cook dans le parc du Château de Méréville - Jean Joseph de la Borde à construit dans le parc de son château de Méréville quatre monuments en l'honneur de ses deux fils, tous deux officiers à bord de l'Astrolabe, et perdu en mer lors de l’expédition de Lapérouse.

Village fort ancien et très agréable, qui mérite d'être visité pour son site pittoresque et les belles promenades qui l'environnent. Il est dans une jolie situation, sur la Seine, que l'on passe sur un pont construit en remplacement de celui brûlé en I8I5. On y voit un château, dont le parc, qui aboutit au pont, est fermé par une superbe grille, et une belle habitation, avec un parc dessiné par Le Nôtre, et embelli de bassins et d'eaux jaillissantes, élevées au moyen d'un moulin à vent. Cet petit village de 500 habitants 1835 en a, à ce jour, plus de 28 0000


Pontoise


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Fontenay-en-Parisis

Petite ville, chef-lieu de sous-préfecture el de l'arrondissement de son nom. C'était autrefois une place très-forte, dont les Anglais s'emparèrent en 1437 ; Charles VII la prit en 1441, après un siège de trois mois. Henri III et Henri IV s'en rendirent maîtres tour à tour pendant les guerres de la Ligue.
Cette ville est située en amphithéâtre, dans une position agréable, au confluent de la Viosne et de l'Oise, que l'on passe sur un beau pont. Elle est assez bien bâtie, mais la plupart des rues sont étroites et très-escarpées ; les anciennes murailles qui l'entouraient autrefois existent encore en partie.

La Queue en Brie


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La poule de Houdan est une race française de poule originaire de la commune éponyme dans les Yvelines

C'était autrefois une ville forte entourée de murs, avec trois portes. On y voit encore une tour assez élevée tombant en ruines, restes d'une forteresse démolie par les Anglais au commencement du XVIème siècle.
Cette commune qui ne comptait moins de 500 habitants en 1836, en compte plus de 11000 maintenant.

Houdan


Elle est située au confluent de la Vesgre et de l'Opton. C'était jadis une ville forte entourée de murailles flanquées de tours, dont une, très solide et fort élevée, existe encore. L'église, fondée par Robert le Pieux, est un des plus beaux-monuments d'architecture gothique du département.
Près de Houdan, au lieu dit la Butte des Gargaus, se trouve un ancien cimetière, où sur un espace de 25 ares, on a trouvé plusieurs objets curieux. Les fosses sont rangées symétriquement, les corps y sont couchés sur le dos, la face tournée vers l'orient. Dans ces tombes ont été trouvés des armes, des agrafes, des vases , dés bijoux , des médailles d'Hadrien, de Gallien et de Gratien. Cette ville est également connu pour ses élevages de poules de race Houdan !

Marly-le-Roi


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Carte de la Seine et Oise

Marly, en latin Marliacum, est un village très ancien, dont il est fait mention dans les chartes du roi Thierry de l'année 676. Il y avait autrefois sur le même territoire deux paroisses différentes, l'une du nom de Marly-le-Châtel, et l'autre de celui de Marly-le-Bourg, qui est le Marly actuel. Ces deux paroisses furent réunies en une seule par Louis XIV, qui fit en même temps rebâtir l'église sur le modèle de la cathédrale de Versailles. La terre de Marly appartenait, en 1150, à la famille de Montmorency, qui la possédait depuis un temps immémorial. cette terre passa, en 1356, à la famille de Lévis. En 1693, elle appartenait au comte de Pontchartrain, qui l'échangea avec Louis XIV pour Neauphle-le-Châtel et ses dépendances. Louis XIV se plaisait si fort à Marly, qu'il résolut d'en faire une résidence royale ; on y construisit en effet un magnifique château, qui coûta des sommes considérables.
Au bas d'une superbe cascade, et au-dessus des plus somptueux jardins, s'élevait un gros pavillon isolé qui dominait sur une vaste esplanade enrichie de terrasses, de cascades, de parterres, de bosquets, de pièces d'eau, de plusieurs chefs d'œuvre de sculpture ; terminée par un lointain très varié et très riche, et bordée d'allées d'ifs, de portiques eu verdures et de douze pavillons qui faisaient allusion aux douze signes du zodiaque, comme le principal pavillon, au palais du soleil. Ces douze pavillons, dont l'architecture faisait un contraste si agréable avec les masses de verdure qui les séparaient et les couronnaient, servaient de logement aux ministres et aux princes.
Le château, ses jardins et ses bosquets ornés de statues ; les fontaines et les pièces d'eau qui formaient de cette résidence le séjour le plus délicieux et l'objet de l'admiration, ont été dévastés ou détruits. Abandonné sous Louis XIV, à la révolution il fut dépouillé de ses monuments, de tous les objets d'art, et vendu comme propriété nationale. De toute cette belle habitation il ne reste plus que l'abreuvoir et une seule dépendance qu'on appelait autrefois le Chenil, qui forme maintenant une jolie maison de campagne. Outre la jolie habitation du Chenil, Marly possède beaucoup d'autres maisons de plaisance, toutes remarquables par leur charmante position et par le délicieux paysage qui les environne.


Saint Cyr l’Ecole


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Une demoiselle de Saint Cyr

Saint Cyr l’Ecole était un village très peu connu de l'Ile-de-France, dépendant du diocèse de Chartres. Le château du seigneur, modeste habitation, s’élevait sur l'emplacement actuel de l'auberge A l’Ecu de Franceétablie en 685. A la sollicitation de Mme de Maintenon, Louis XIV résolut d'y transférer l'école royale des filles nobles établie d'abord à Rueil, puis à Noisy-le-Roi, dans le château qu'y possédait Mme de Maintenon.
Mansart fut chargé de dresser les plans pour la construction du nouvel établissement une partie considérable des bois environnants fut défrichée ; 2,500 ouvriers étaient employés tant à ces travaux qu'aux constructions. L'édifice, commencé le 1er mai 1685, était, le 1er mai de l'année suivante, en état de recevoir les jeunes pensionnaires.
Il se compose de trois grands corps de logis dont le principal est flanqué de deux ailes qui forment les deux autres. Ces deux ailes séparent trois cours, entourées elles-mêmes d'autres cours et de jardins.
L'École était instituée pour donner l'éducation gratuite à 250 demoiselles nobles, qu'on recevait de sept à douze ans, et qui pouvaient y demeurer jusqu'à vingt, nourries et entretenues de toutes choses pour y entrer, ces demoiselles devaient faire preuve de quatre degrés de noblesse du côté paternel. L'instruction était dirigée par quarante dames, et quarante sœurs converses ou servantes étaient chargées de tous les détails de la domesticité. Mme de Maintenon surveillait avec un zèle très assidu la discipline de la maison elle y avait ses appartements, même pendant l'existence du roi, qui y faisait de fréquentes visites et auquel était réservé un pavillon isolé à l'extrémité des jardins.
L'histoire a gardé le souvenir des représentations d'Esther et d'Athalie, dirigées par Racine lui-même. On sait que ces pièces avaient été composées spécialement pour les solennités de Saint-Cyr.

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Les religieuses de Saint-Cyr
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Un élève de Saint Cyr

C'est aussi pour les demoiselles de Saint-Cyr que Lulli avait composé l'air de de cet hymne de bienvenue destiné à Mme de Maintenon, que les Anglais s'approprièrent et dont ils firent le Good save the king, devenu leur chant national.
A la mort de Louis XIV, Mme de Maintenon se retira dans l'établissement qu'elle avait fondé; elle refusa constamment la dignité de supérieure, ne voulant pas compromettre l'avenir de l'école par la solidarité de la disgrâce où elle se croyait tombée ; c'est même contre ses vœux formellement exprimés qu'à sa mort, arrivée le 15 avril 1719, son corps fut inhumé dans la chapelle de la maison.
Cette institution fut supprimée sans aucune violence en 1793, et ses bâtiments reçurent d'abord des invalides et des troupes, et plus tard Napoléon Ier y établit une école militaire, dont les statuts régissent encore l'établissement actuel, sauf de légères modifications après un double examen, à l'admission et pour la sortie, les élèves, au bout de deux années d'études, pendant lesquelles ils sont exercés aux manœuvres de l'artillerie, à l'exercice du cheval, au tir des armes à feu, et initiés à toute la partie théorique de l'art militaire, sortent avec le grade de sous-lieutenant et sont, selon leurs capacités, répartis dans les différents régiments de l'armée.
Les plus illustres généraux de notre époque ont presque tous passé par cette glorieuse école. Pendant la guerre de 1870-1871, les bâtiments de l'École militaire furent convertis en hôpital militaire et placés sous la sauvegarde de la convention de Genève ; les Allemands lui conservèrent pendant l'occupation cette destination.


Jouy en Josas


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Toile de Jouy

Jouy en Josas était un village assez considérable dès le IXème siècle; sous Charles VI, la terre de Jouy fut possédée par le fameux connétable de Clisson ; elle fut érigée en comté, en 1654, pour Charles d'Escoubleau, marquis de Sourdis; des sculptures très délicates, retrouvées dans des fouilles, une statue de la Vierge en bois sculpté rapportée d'une ferme des environs dans l'église de Jouy, prouvent qu'avant François 1er ce pays avait une certaine importance; d'ailleurs, le petit pays de Josas avait donné son nom à l'un des trois archidiaconés du diocèse de Paris. Il doit sa célébrité contemporaine à la manufacture de toiles peintes qu'y avait fondée M berkampf et qui fut puissamment encouragée par Napoléon 1er; le bon goût des dessins, la vivacité des impressions et des teintures assurèrent longtemps une grande prospérité à cet établissement; pendant plusieurs années, le nom de toile de Jouy s'appliquait à toute cotonnade enluminée dont on voulait vanter la qualité. La fabrique a compté sous le premier Empire jusqu'à 1,200 ouvriers, dont les salaires relativement élevés répandaient l'aisance et le progrès dans le village et dans ses environs ; la paix lui suscita en Normandie et surtout en Alsace des concurrences sous les efforts desquelles elle a succombé. On admirait à Jouy un château moderne magnifique, dont l'orangerie en face d'un vaste étang avait un aspect princier, et dont le parc de plus de 150 hectares était entièrement clos de murs cette propriété était possédée par le riche multimillionnaire Séguin à sa mort, elle a été vendue et amoindrie.



La Bête blanche de Picardie


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La Bête blanche de Picardie

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La Bête blanche de Picardie

Les campagnes picardes auraient-elles été le terrain de jeu favori d'une mystérieuse créature, baptisée la bête blanche de Picardie ? Cette croyance, née à la fin du XIXème siècle a en tout cas traversé quelques décennies et les anciens racontent encore l'étrange aventure qui serait arrivée à un paysan picard il y a bien longtemps. C'est un certain Emilien Guilbert qui a consigné ce récit par écrit en 1880. Au fil des transmissions, certains détails peuvent changer mais la trame générale demeure la même. La scène se déroule un soir d'été, un homme revient de la ville par un beau clair de lune. En passant près d'un champ de luzerne, il entend un bruit semblable à celui qu'aurait fait un chien traversant le champ. Il appelle, mais ne reçoit aucune réponse donc il poursuit sa route. Quelques instants plus tard, le même bruit se fait entendre à nouveau, tantôt à droite, tantôt à gauche et le paysan ne sait plus que penser. C'est alors que surgit une grande bête blanche, qui passe entre ses jambes et se met à tourner très rapidement autour de lui, sans pour autant stopper sa marche. L'homme essaye de frapper l'animal avec son bâton, mais il ne parvient pas à le toucher et la créature continue son inquiétante sarabande autour de lui. Cet étrange ballet se poursuit ainsi jusqu'à l'entrée du village où la bête blanche se serait subitement transformée en homme. Le paysan ne serait pas parvenu à identifier l'homme ainsi apparu puisqu'en un clin d'œil , il avait disparu à l'autre bout du village. Si à l'époque le récit eut un certain retentissement et effraya dans les villages picards, il semble aujourd'hui tout droit sorti d'un recueil d'histoires fantastiques. On y reconnaît le fameux mythe du loup-garou ou lycanthropie, soit la transformation d'un homme en une sorte de loup, un thème que l'on retrouve dans plusieurs histoires du folklore français et européen. A noter que la lycanthropie clinique existe, il s'agit d'une maladie psychiatrique dans laquelle le patient se croit transformé en loup ou, par extension, en tout autre type d'animal. Pour le reste, personne n'a signalé de bête blanche de Picardie depuis de nombreuses années.




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