Ajaccio - Préfecture de la Corse du Sud
Retour au DépartementAjaccio (Adjacium), ville maritime, chef-lieu
du département de la Corse, bâtie sur une langue de terre, au nord
du golfe de son nom et sur la côte occidentale de l'Île. C'est une
ville ouverte, aux rues larges, bien pavées et bordées de belles
maisons. Son port offre un excellent mouillage ; il est défendu
par une citadelle et éclairé par deux feux fixes. Le climat d'Ajaccio
est très doux et le thermomètre y descend rarement à 0 degré ; l'oranger
et le citronnier y prospèrent en pleine terre ; aussi est-elle une
des plus jolies villes de la Méditerranée et une agréable station
d'hiver.
On prétend, d'après une tradition justement contestée,
que la ville actuelle doit son origine à la population échappée
à l'incendie d'un Ajaccio appelé alors Urcinium, que le crédule
Della Grossa, vieux chroniqueur corse, assure avoir été fondé par
Ajax et avoir reçu son nom de ce héros d'Homère. Selon cette tradition,
l'antique Ajaccio aurait été bâti au fond de la baie, sur un monticule
couvert aujourd'hui de restes de constructions, et surmonté d'une
ruine appelée le Vieux Château. Tant que la Corse fut sous la domination
de Gênes et de Pise, Ajaccio le céda en importance à Bastia et même
à Corte mais, après la réunion de la Corse à la France cette ville
a pris un accroissement considérable. Vers l'an 1739, sous la domination
des Génois, elle avait à peine 3,000 habitants. Assise au pied d'un
riche coteau, cette ville forme un bel amphithéâtre. Elle possède
un port très vaste. Son golfe, large et profond, aux contours coupés
et remplis de pointes, de criques et d'anses, a plus de 50 kilomètres
de tour, depuis l'extrémité des îles Sanguinaires jusqu'au cap de
Muro.
Ses eaux abondent en poissons de toute sorte.
A l'entrée
de la ville s'élève une citadelle régulière, bâtie vers 1554, par
ordre du général de Thermes, qui commandait, à cette époque, en
Corse, les armées de Henri II. Cette citadelle défend parfaitement
le port et rend d'autant plus, difficile un abord ennemi dans la
cité, que son feu croise avec celui des tours de Capitello et du
Maure, situées vis-à-vis sur la rive opposée.
Outre la citadelle, Ajaccio compte encore
d'autres édifices remarquables. La cathédrale, en forme de croix
grecque, surmontée d'une coupole très élégante, est un édifice qui
rappelle l'architecture italienne du XVIème siècle. Elle
fut construite par les soins du pape Grégoire XlII, en 1584. Nous
mentionnerons encore le grand séminaire, le petit séminaire, la
préfecture, grande et belle construction moderne l'hôtel de ville,
élégant édifice, dans lequel est la bibliothèque, riche de 27,000
volumes, le théâtre, vaste salle, bien décorée le collège Fesch
superbe bâtiment situé au fond du port ; la caserne Saint-François.
Il existe à Ajaccio cinq places de grandeur différente la place
du Marché, sur laquelle s'élève l'hôtel de ville ornée d'une belle
fontaine et d'une statue en marbre de Napoléon premier consul, la
place du Diamant, que les habitants de l'endroit appellent leur
salon de réception ; la place Spinola et la place Lætitia. C'est
sur cette place, ombragée de deux ou trois acacias, qu'est située
la maison où naquit Napoléon 1er.
La ville possède une pépinière départementale, et le mouvement
de son port, qui peut abriter une flotte et recevoir des navires
de fort tonnage, est considérable. Les environs d'Ajaccio sont d'une
beauté remarquable. Nous parlerons d'abord du Casone, jardin situé.au-dessus
de la place Miot, sur le coteau qui sert d'appui à la ville. Ce
jardin appartenait autrefois à la famille Bonaparte on y voit une
belle grotte entourée à l'intérieur d'un banc de gazon et dont un
vieux figuier ombrage l'entrée.
Cette grotte est formée par deux énormes
blocs de granit éboulés du sommet de la montagne. La colline où
elle se trouve est pleine d'aspérités et de blocs de pierre. Elle
est tournée vers le midi, et la végétation en est presque africaine.
Les plantes les plus communes sont des cactus, aux feuilles grasses
et épineuses, s'élevant à plus de 3 mètres de hauteur, des buissons
de myrte et des oliviers sauvages, des arbousiers et des bruyères.
Le silence n'y est troublé que par le mugissement de la vague. Un
autre jardin, connu sous le nom de Barberet, et se développant au-dessus
de la propriété Sébastiani laisse voir au voyageur de nombreux citronniers.
A 800 ou 900 mètres à l'est d'Ajaccio se trouvent, sur une éminence,
les ruines d'une ancienne forteresse appelée Castel- Vecchio. Au
bas de cet antique fort s'étendait jadis Ajaccio, sous le nom d'Urcinium,
dont nous avons parlé. L'insalubrité de l'air fit déserter cette
plaine marécageuse et ses habitants vinrent s'établir plus à l'ouest,
sur les bords que leurs descendants occupent aujourd'hui. Tout près
de là, dans les Vignes de Saint- Jean, presque aux barrières de
la ville, on a trouvé souvent des monnaies romaines et d'anciennes
sépultures. Il est même arrivé, en creusant des tranchées dans les
vignes voisines qu'on a découvert de grandes jarres en terre cuite,
d'un rouge vif et de forme ovale, dont chacune contenait un squelette
et une clef. Tout cela malheureusement a été comme non avenu pour
les indigènes leur incurie a laissé perdre ces objets précieux.
C'est ce qui est arrivé lorsqu'un riche propriétaire découvrit une
petite voûte en briques, sous laquelle se trouvaient deux jarres
renfermant chacune la tête d'un enfant, des cendres et des franges
en or et en argent ; rien n'a été conservé. Aux environs d'Ajaccio,
on rencontre encore deux beaux établissements la pépinière et le
jardin botanique. Quelques productions des colonies y réussissent
parfaitement ; la cochenille du Mexique naît et se propage à merveille
sur les figuiers de l'Inde qui, dans ce jardin, poussent grands
et vigoureux comme sous le ciel des tropiques. Il y a cinquante
ans à peine, le vaste terrain où se trouve le Jardin des plantes
était enseveli sous des eaux marécageuses qui empestaient la ville.
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