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Les Départements de la France

  • Données géographiques

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La Corse est située à 177 km environ au sud-est de la Côte d'Azur, à 85 km à l'ouest de la Toscane et à 12 km du nord de la Sardaigne. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises.
La distance la plus courte entre la France continentale et l'ile, de Cap Martin à la pointe de la Revellata, est de 170 km ; l'île est située à 85 km de l'Italie continentale et à 28 km des îles de l'archipel toscan. La Corse ne compte pas moins de 1 000 Km de côte.




Note

Commentaires sur les Corses


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Les habitants de la Corse

La Corse, considérée en bloc, est à peu près telle qu'elle sortit des mains du créateur. La physionomie générale de l'île a quelque chose de si sauvage qu'on dirait, à la vérité, que les Corses ont toujours à peu près vécu seuls. A part quelques modifications, en effet, introduites dans les villes, et par-ci par-là dans les campagnes, vous trouverez chez les habitants la même manière de penser, de voir et d'agir qui caractérise les peuples au berceau. Cela est si vrai que non seulement les villages, mais les villes conservent l'usage des pleureuses, comme il est facile d'en trouver dans l'Hécube d'Euripide.
Les superstitions les plus incroyables ont un empire prodigieux sur les esprits. Les pères de famille se font encore, à l'heure qu'il est, les échos de mille histoires absurdes que leurs enfants, au coin du feu, écoutent avec une attention édifiante.
Georges Sand racontait, dans un de ses ouvrages, les prodigieuses conceptions de l'imagination berrichonne ; elle regrettait que partout, en France, on n'eût pas recueilli pieusement tous les contes de revenants possibles, qu'on n'eût pas pris note des stryges, de leurs actes et de leur forme; que notre indifférence, en un mot, nous eût fait oublier les traditions poétiques et originales dont le Berry et la Bretagne paraissent être les dépositaires. A vingt-quatre heures de Marseille, et à huit heures de Livourne, il y a un département français qui pourrait fournir une ample moisson de légendes. Et puis quelle poésie dans leurs voceri, chants funèbres récités sur le- cadavre ! Quelle douce naïveté dans leurs chansons ! Quels transports dans certaines poésies guerrières On dirait que l'imagination méridionale des Corses se plaît à poétiser les choses les plus vulgaires. Le berger nomade du Niolo appelle son pelone (manteau à capuchon), la casa del pastore. En effet, c'est son unique abri pendant six mois de l'année, alors qu'il conduit paître les chèvres au travers de la Corse. Sait-on comment il appelle les châtaignes et la polenta, l'eau du torrent ? Le pain du bois et le vin du rocher.
Cela nous amène à dire un mot de la sobriété du Corse. Les trois quarts de l'année, l'habitant des montagnes se nourrit de fromage et de quelques légumes ramassés dans son petit jardin. La viande n'apparaît sur sa table qu'aux grandes solennités, le jour de la fête du village, ou bien lorsqu'il reçoit quelque hôte inconnu. En dehors de ces occasions, il s'en soucie fort peu. Son mépris pour la bonne chère est tel, que s'il lui arrive, chemin faisant, de tuer du gibier ou de prendre des poissons à la rivière, il ne les garde jamais pour lui. Le curé, l'avocat ou quelque personnage de la ville en profite. Ces habitudes lui rendent l'existence très facile, comme on peut le penser. Aussi, l'état général du pays, sous le rapport de la richesse, s'en ressent. Dès que le paysan a quelques pouces de terrain pour y planter des haricots et des pommes de terre, quelques chèvres pour le lait, le reste lui est indifférent. Si par moment il s'applique à quelque chose, s'il semble exercer une industrie, ne vous y trompez point ce n'est pas le besoin qui le fait agir, mais le plaisir qu'il a à se distraire et à rompre, par moment, la monotonie de la vie. Contents de peu et facilement satisfaits eu égard à la nourriture et à l'aisance, ils n'ont que dédain pour tout ce qui se rattache au confortable. Si vous entrez dans la chambre d'un campagnard, vous apercevrez dans un coin un mauvais bois de lit qui sert aux parents et aux petits enfants ; tout à côté, une grande caisse où se trouvent entassés pêle-mêle les effets de ménage. Cette caisse, la nuit, tient lieu de lit aux fils aînés. Au milieu de la chambre est le foyer, au-dessus duquel est attaché un jambon, deux quelquefois. La marmite y cuit, assise sur deux pierres de moyenne grosseur. Ne cherchez pas de chaises, il n'y en a point ordinairement et, si vous désirez vous asseoir, profitez de l'escabeau que vous heurtez du pied. Sans doute, encore quelques années, et la Corse telle que nous la peignons ici aura disparu. Aussitôt que les communications entre les villes et la campagne seront devenues plus fréquentes, l'asile du paysan prendra quelque chose des formes élégantes de la ville. Mais, en attendant mieux, le Corse se plaît au milieu de cette simplicité dont nous venons de faire le tableau. Il sait bien, par ouï-dire, qu'il est loin d'avoir atteint la perfection des hommes du continent ; il le sent même de temps à autre, lorsque son fils, revenant de servir la patrie, lui fait le récit des mille merveilles qu'il a vues et admirées. Tout cela attire son attention et excite sa curiosité. Mais à quoi bon, pense-t-il, désirer un bien qu'on n'a pas ? Le bonheur présent la satisfait ; pourquoi donc en chercherait-il un nouveau, au milieu des dangers et des angoisses qu'il ne connaît pas ? Et c'est après que toutes ces idées contraires ont un instant agité son cerveau, qu'il retombe dans son oisiveté pour y vivre le reste de ses jours.
Il ne faut pas l'oublier cependant; malgré ces mœurs simples cette imagination poétique, les Corses sont en général d'une nature très positive. C'est peut-être même beaucoup à cause de cet instinct très enraciné chez eux, qu'ils ont si peu à cœur les améliorations dont leur pays est susceptible. Pauvres, ils ont peur de compromettre leur modeste avoir dans des entreprises de quelque nature qu'elles soient. Ils pratiquent merveilleusement la maxime dans le doute abstiens-toi. La prudence chez eux va jusqu'à la circonspection et celle-ci devient méfiante dans bien des cas. Si un inconnu se présente à eux, qu'il les interroge ou leur parle de quoi que ce soit, leur première idée, c'est de deviner les intentions de celui-ci, étranger ou indigène, n'importe. Ce besoin de s'éclairer les domine tant et si bien que, souvent, il leur arrive d'être indiscrets. Ils vous feront mille questions pour une, et cela, jusqu'à ce qu'ils vous aient suffisamment connu. A ces défauts s'en joignent d'autres d'une nature plus grave. L'oisiveté a rendu le Corse joueur, et non seulement il aime à jouer aux cartes surtout, mais il est vindicatif à l'excès. Une fois en colère, ses grands yeux noirs s'enflamment, son teint hâlé s'anime, et de son ami ou de son parent, il fait facilement une victime. De là toutes ces vengeances, ces vendetta horribles qui déciment les familles, jettent partout le deuil et l'effroi, et font souvent d'un hameau un véritable cimetière. C'est que le Corse, en effet, ne s'arrête plus, dès qu'il a plongé sa main dans le sang. Alors ce n'est plus un homme, c'est une véritable bête sauvage. Il tue, il massacre avec la même rage qu'un animal féroce. La vie de ses semblables n'est rien à ses yeux. Si un tort a été commis envers lui ou les siens, c'en est fait du coupable il lui plonge son poignard dans le cœur ou lui lâche un coup de fusil avec la même assurance que s'il s'agissait de réparer simplement un affront. Aussi, il y a eu tel bandit célèbre qui ne comptait plus ses victimes tel autre qui en avait tué quinze ou vingt lorsque la justice l'a surpris au milieu de ses exploits. Si le jeu est une des causes malheureuses qui ont produit la vendetta et l'alimentent encore, nous devons faire remarquer que toutes les horreurs dont la Corse est le théâtre ont des origines bien diverses. Un Corse ne voit jamais tomber un de ses parents, sans concevoir les plus sinistres projets. Il croit, de la meilleure bonne foi du monde ; que l'honneur lui fait une nécessité de laver dans le sang de l'assassin le crime commis. Attendre des lois la réparation du mal fait à la famille lui paraît la plus insigne lâcheté. S'il est jeune, il croît dans ces idées ; homme fait, il les met en pratique avec un sang-froid épouvantable. Le fusil sur le dos, le voilà qui erre jour et nuit, jusqu'à ce qu'il ait rencontré son ennemi. En signe de deuil il laissé croître sa barbé et ne prend haleine que le jour où il a tiré sa vengeance. C'est ainsi qu'un crime, souvent commis dans l'ivresse ou la colère d'un moment, est la source d'une foule d'autres assassinats.
Le faux témoignage est aussi un foyer ardent de vengeance. Soit parce que les liens de famille sont très étendus en Corse, soit à cause du clan qui entretient parmi ses membres l'esprit d'une parfaite solidarité dans le mal comme dans le bien, soit crainte, soit intimidation ou abus d'influence, il n'en est pas moins vrai que de très nombreuses vendettas doivent le jour à un faux témoin qui a sacrifié les droits de la justice et de la société à des intérêts de parti. Il n'est pas rare, non plus, de voir le saint foyer de la famille souillé de sang, à propos des plus misérables intérêts. Après la mort de leur père, les enfants et même les parents éloignés se font une sorte de point d'honneur de conserver, chacun pour sa part, la parcelle d'héritage qui lui sera échue. Ils restent dans l'indivision quand même. Cet état de la propriété immobilière amène des querelles, des rixes et de cruelles divisions intestines. Pour en finir avec le banditisme, nous dirons que le Corse, jaloux à l'excès de l'honneur de la femme, entend que les mœurs soient rigoureusement observées envers elle. Autrement, celle-ci est l'occasion des représailles les plus affreuses. Le Corse la protège au prix de son repos et de son sang. Malheur à l'imprudent qui voudrait profaner la sainteté du toit conjugal. Ces idées, le père les transmet à ses enfants robustes et vigoureux ; et qui, jeunes encore ont le sentiment de l’honneur de famille extraordinairement développé. Les sœurs, de leur côté, sont fières d'avoir de tels frères, et elles s'habituent dès leur enfance à les regarder comme leurs protecteurs naturels contre les libertins. Le Corse, naturellement ami de l'égalité, ne comprend pas qu'un homme, si riche ou si puissant qu'il soit, retire la parole donnée, surtout si l'amour des deux amants n'a su se contenir. Il n'y a point de milieu alors il faut épouser ou mourir. Et les frères, ou bien le père, si ceux-ci sont trop jeunes, ou les cousins germains se chargent de la vengeance. Quelque fois même on a vu la jeune fille offensée s'armer du fer homicide et venger seule la promesse violée.
Les Corses sont dévoués jusqu'à la mort quand ils aiment; ils sont généreux, francs et plus fidèles à leur promesse qu'on ne l'est ailleurs à la foi du serment. Ils pratiquent l'hospitalité avec une affabilité de manières qui jure avec leur physionomie farouche. Il n'y a point de peuple au monde où l'on soit plus doux et plus aimable pour son hôte. A voir le Corse agir dans ces circonstances, on dirait qu'il adopte celui-ci, tant il lui est dévoué. A table, il -pousse si loin son amitié envers les invités, qu'à la fin du repas il lui arrive assez souvent de renouveler la plaisanterie que raconte Horace dans une de ses épîtres

« Mangez de ces poires, je vous en prie.
- C'en est assez
- Eh bien emportez- les
- Vous êtes trop bon.
- Vous les donnerez à vos petits-enfants, qui n'en seront point fâchés.
- Vous êtes bien bon.
Comme il vous plaira vous les laissez, les porcs en profiteront: »


Les Corses touchent encore aux mœurs des peuples non civilisés par un point remarquable si quelque objet leur fait envie, ils donneront pour l'obtenir tout ce qu'ils ont de plus précieux, et au prix le plus modique. On peut tout espérer d'un Corse ; pourvu qu'on lui offre en échange un beau fusil ou une paire de pistolets. Les Corses sont en général de taille moyenne. Maigres et musculeux, ils n'offrent presque point d'exemple de cette obésité si connue chez les Anglais. Leurs yeux grands et noirs sont recouverts d'épais sourcils ; leur regard est fier et assuré, ce qui, ajouté à une certaine contraction des traits du visage ; leur donne habituellement un air sombre et courroucé. Les vêtements des paysans de l'intérieur sont tout à fait en harmonie avec le sauvage aspect de leurs bois et l'âpreté de leurs montagnes. Des peaux de chèvres mal préparées en font presque tous les frais. Ils ajoutent en hiver le pelone, espèce de manteau à long poil, surmonté d'un énorme capuchon. L'habillement des femmes est très varié, suivant leur condition. Celles de la classe pauvre sont coiffées d'un mouchoir, quelquefois en tulle et arrangé avec une élégance très coquette. Elles portent un grand manteau d'étoffe légère, dominé comme le pelone par un vaste capuchon. Pour celles qui appartiennent à une classe plus aisée, un grand voile blanc se détache de leurs cheveux et tombe ondoyant sur le côté. Les dames de la haute bourgeoisie ont adopté les modes françaises. Mais si les voyageurs veulent retrouver les vieilles mœurs de la Corse, ils doivent aller dans le Niolo car c'est là que s'est conservé l'antique costume des femmes, composé d'une toque de velours noir, d'une chemise boutonnée jusqu'au menton et d'une robe de drap bleu chamarrée de velours, ouverte à la gorge et se rapprochant de l'amazone

Ce département, l'un des plus étendus de la France (il tient le cinquième rang), a dans sa plus grande longueur, de Bonifacio au Cap-Corse, 202 kilomètres, et dans sa plus grande largeur, 97 kilomètres sa superficie est évaluée à 874,710 hectares. De forme oblongue, il possède avec un sol des plus accidentés, un climat doux et varié. Une chaîne de montagnes, s'élevant du nord au midi, le divise en deux régions, orientale et occidentale, autrement dites bande du dedans et bande du dehors. Une division aussi naturelle et plus connue partage la Corse en partie méridionale, dont la principale ville est Ajaccio, et en partie septentrionale ou cismontaine, dont Bastia est la capitale.
L'aspect du sol présente une surface abrupte, hérissée de rochers granitiques que d'étroites vallées séparent. Plusieurs pics couverts de neiges éternelles se font remarquer par leur élévation : le Monte Cinto, le point culminant de la Corse, s'élève à 2 710 mètres au-dessus du niveau de lamer; le Monte Rotondo, à 2 625 mètres; le Monte Traunato, à 2 180 mètres; le Monte Cardo, à 2 454 mètres; le Monte Renoso, à 2 357 mètres; et Monte d'Oro ou Grandaccio, à 2 391 mètres.



Note

Les habitants de la Corse


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Les habitants de la Corse

Les Corses sont, en général, de taille moyenne, bienfaits, alertes et vigoureux ; ils ont peu d'embonpoint, le teint pâle et brun, les traits réguliers, la physionomie expressive Les femmes aussi sont généralement bien faites; elles ont presque toutes de beaux yeux et de belles dents.
Le Corse est essentiellement fier, spirituel et brave chacun de ses actes porte l'empreinte de l'une au moins de ces qualités. Doué d'une grande pénétration, du talent de l'analyse et d'une ténacité originelle, il conçoit rapidement, combine avec adresse et marche à son but avec une constance imperturbable. Prodigieusement ardent dans toutes ses affections n,'oubliant ni l'injure ni le bienfait, il sert l'amitié au péril de ses jours, et ne suspend la vengeance que pour mieux en assurer l'effet. Nul peuple n'est plus avide de gloire et moins avide de richesses l'honneur, bien ou mal entendu, est chez lui ce que l'intérêt est ailleurs la cause du mouvement ou de l'inaction.
Les Corses dédaignent les travaux sans noblesse et rangent dans cette classe presque tous les travaux pénibles. Les conditions serviles répugnent surtout à leur orgueil, la mendicité si rare en Corse parce que les familles font les plus grands efforts pour la prévenir, la mendicité elle-même a son point d'honneur; car les infortunés qui s'y livrent s'abstiennent toujours de demander publiquement et dans le lieu qu'ils habitent. Les Corses ont généralement d'eux-mêmes la meilleure opinion ; la confiance en leur mérite ne les abandonne jamais ; le rang, l'appareil de la puissance ne leur en impose nullement ; si l'on éveillait un Corse pour lui annoncer qu'il vient d'être appelé à régir un empire, il ne s'étonnerait certainement pas plus de sa fortune qu'il ne se méfierait de ses moyens. La passion de la vengeance est un des traits les plus prononcés des mœurs des paysans corses. Toutefois cet esprit de vengeance ne dérive pas d'une âme féroce, mais bien de la haute idée qu'ils ont d'eux-mêmes et de leur indépendance. Rarement cependant la vengeance s'exerce par surprise ; un Corse est-il en vendetta, il prévient son ennemi qu'à compter de tel jour il cherchera l'occasion de le tuer. De ce moment, les deux champions armés jusqu'aux dents, ne marchent plus qu'avec précaution, car ils doivent s'attendre à tout; les embuscades sont de bonne guerre; le choix des armes reste à chacun sa force dépend de ses calculs ou de son influence il est libre de tenir seul la campagne ou de se faire suivre d'amis qui le secondent activement. Il est juste toutefois de faire observer que les exemples de cette terrible passion de la vengeance deviennent heureusement chaque jour plus rare, et tout porte à croire qu'ils finiront par disparaître tout à fait.
Une partie plus ou moins considérable de la population des communes rurales se compose de bergers, dont plusieurs sont en même temps agriculteurs. Les uns sont propriétaires de leurs troupeaux, les autres n'en sont que dépositaires, à la charge de tenir compte au maître de la moitié du profit ; condition qui n'a d'autre garantie que la conscience du pâtre. Ils errent l'été sur les montagnes l'hiver dans les plaines et les vallons; tantôt seuls, tantôt plusieurs ensemble, mais toujours suivis de leur famille Quelque fois ils se construisent des cabanes, les abandonnent pour en construire d'autres, sèment un peu de blé ou orge a endroit où ils se trouvent, mangent des châtaignes et du gibier, boivent du lait et fabriquent des fromages qu'ils envoient vendre a la ville quand l'occasion s'en présente: assez souvent ils passent la nuit en plein air, enveloppés dans leur pelone.
Presque tous les montagnards sont propriétaires. Les paysans agriculteurs aisés sont logés chez eux; ils ont ordinairement un cheval, une chèvre ou deux, autant de cochons, un petit enclos à quelque distance du village ,et près de la maison un petit jardin potager ;ils ont de plus leur part de biens communaux dont les terres labourables se divisent chaque année entre toutes les familles.
Dans les villages, le paysan corse est généralement mieux logé que ceux du continent français ; toutes les maisons sont en pierre; la plupart ont un étage au dessus du rez-de-chaussée; souvent, une des chambres, au milieu de laquelle est placé le foyer, présente à une certaine hauteur un plancher à claire-voie où l’on place les châtaignes pour les faire sécher.
Dans les établissements temporaires de la plaine, les agriculteurs habitent le plus souvent des cabanes de trois ou quatre pieds de haut, ayant pour toute ouverture une seule porte qui sert en même temps de fenêtre et de cheminée et semblables à celles des bergers.
En Corse, l'hospitalité est une sorte de culte, et l'exercice de cette touchante vertu se retrouve dans toutes les classes; il existe à cet égard une émulation générale, poussée quelque fois si loin, qu'un Corse regarde comme une insulte le refus que l'on fait d'entrer chez lui. Quelles que soient les apparences qui accompagnent dans cette île un étranger, il est toujours bien reçu; et, lorsqu'il veut quitter le toit hospitalier, il est difficile qu'il échappe aux politesses, qui souvent1e suivent à plusieurs milles.
Les Corses sont généralement plus instruits que la plupart des habitants des campagnes du continent français; il en est peu qui ne sachent lire et écrire.
M. Limperani(1), ancien député de Bastia, dont les persévérantes réclamations ont puissamment contribué à doter la Corse de l'établissement du jury, de l'institution de la garde nationale et de la création d'un système de douanes en harmonie avec les besoins du pays , a prouvé à la tribune nationale que la Corse est un des départements français les mieux partagés sous le rapport de l'instruction primaire et que, bien qu'il n'y ait en Franceque quatre départements d'une population inférieure à la Corse, il y en a cependant vingt- huit où le nombre des élèves fréquentant les écoles primaires est moins considérable.

(1) Joseph Antoine Limperani est un homme politique français né le 22 juillet 1798 à La Porta (Haute-Corse) et décédé le 2 décembre 1884 à Bastia (Haute-Corse). Magistrat, conseiller à la cour d'appel de Bastia, il est un protégé de la famille Sébastiani. Il est député de la Corse de 1831 à 1837 et de 1838 à 1842, siégeant dans la majorité conservatrice soutenant la Monarchie de Juillet. Il est ensuite consul de France à Cadix.

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Carte de la Corse

Sur les côtes, où la nature a creusé de magnifiques rades, on distingue, sur la côte occidentale les golfes de Saint-Florent, de Calvi, de Porto, de Liscia, de Sagone, d'Ajaccio et de Valinco; sur la côte orientale, ceux de Pinarello, de Porto-Vecchio, de Santa-Giulia et de Santa-Manza. Cependant, si sauvage que soit la physionomie générale de l'île, la richesse naturelle de ce département est une de celles qui présenteraient le plus de ressources à l'industrie moderne. Il est incontestable maintenant que la Corse, malgré les landes, les bruyères, ses nombreuses collines au front chauve et rocailleux malgré l'absence de tout système d'irrigation, les prodigieux amas de rochers, où le crime a trop souvent trouvé un gîte à côté de la bête fauve, il y a des produits précieux à retirer de cette terre fantastique et pittoresque.


Les Iles Sanguinaires

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Les Iles Sanguinaires

N’ayez crainte, l’archipel des îles Sanguinaires Assoiffées de Corse ne sont effrayantes que par leur nom. Le reste est simplement de toute beauté. Alphonse Daudet disait d’ailleurs : « Imaginez une île sauvage et rouge sang avec un phare à une extrémité et une vieille tour génoise à l’autre… Un autre bel endroit que j’ai trouvé pour rêver et être seul. ». Situé au large du golfe d’Ajaccio, à quelques nœuds de la Pointe de la Parata, l’archipel se compose de quatre îles : Mezu Mare (Grande Sanguinaire), des Cormorans (solotto), Cala d’Alga et Porri, auxquelles s’ajoute le rocher nu U Sbiru, situé entre l’île de Porri et l’île des Cormorans. Le nom de l’archipel viendrait de la teinte de laquelle la roche se farde au coucher du soleil et dont les rayons rendent encore plus écarlate le porphyre rouge constitutif de la roche. La faune et la flore sont très riches sur l’archipel ; les oiseaux de mer et les dauphins s’y sentent particulièrement bien et sont les stars des excursions en bateau. Le patrimoine architectural et historique n’est pas en reste ; différents vestiges des siècles passés trônent sur chacune des îles. Sur Mezzu Mare, la plus grande, on trouve la tour Carrée, construite en 1550 et que l’on peut voir sur l’image d’aujourd’hui. Sur les autres îles vous pourrez voir un sémaphore désarmé, les vestiges d’un Lazaret, le célèbre phare des « Contes du Lundi » d’Alphonse Daudet, et, à l’extrémité de la pointe de la Parata, une Tour Génoise. Entre nature et histoire ce petit coin de Corse promet de parfaits souvenirs de vacances.


Histoire de la Corse


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Carte de la Corse
Note

Carte d'identité


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Une Sculpture à Bastia

Corse du Sud (2A)
Haute Corse (2B)
Collectivité territoriale de Corse

Note : À la suite de la réforme des territoires de 2015, les 2 conseils départementaux de la Corse (Haute-Corse et Corse-du-Sud) ont fusionné le 1er janvier 2018 avec la Collectivité territoriale de Corse, qui exerce déjà les compétences d'une région à statut particulier, pour former la Collectivité de Corse..

Préfecture :
Corse du Sud : Ajaccio

Sous préfecture :Sartène

Préfecture :
Haute Corse : Bastia
Sous préfectures
Calvi
Corte

Conseil Général de la Corse du Sud

Archives départementales de la Haute Corse
Archives départementales de la Corse du Sud
Liste des communes de la Corse du Sud
Liste des communes de la Haute Corse
Adresse des offices du Tourisme
Le patrimoine des communes (2A)
Le patrimoine des communes (2B)

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Donnée pour toute la Corse :

Démographie :
Gentilé : Corse(s)
Population : 347 597 hab. (2021)
Densité 40 hab./km2
LGéographie :
Altitude Max. 2 706 m Superficie : 872 200 ha = 8 722 km2

Note importante : La Corse est une ile, et si pour des raisons purement administratives, elle a été divisé en deux département : Haute Corse et Corse du Sud; elle n'en demeure pas moins une entité et les Corses seront, je le pense, d'accord avec moi, pour ne pas la scinder dans ces pages.


L'histoire de la Corse remonte à la plus haute antiquité. On ne sait pas au juste quels furent ses premiers peuples les uns ont prétendu que ce furent les Phéniciens; d'autres, et avec raison selon nous, ont pensé que les premières colonies vinrent des côtes de la Toscane. Quoi qu'il en soit, l'arrivée des Phéniciens en Corse parait être mise hors de doute. On pense même que la ville d'Aléria, ville très ancienne et dont Hérodote parle, dut être fondée ou agrandie par eux. Plus tard, les Phocéens, accueillis par Harpagus, un des lieutenants de Cyrus, allèrent établir leur domination dans l'ile. Mais, au bout de quelques années, ils en furent chassés par les Étrusques qui bâtirent en Corse une ville appelée Nicéa et qui existait encore du temps de Diodore de Sicile. En 494 de la fondation de Rome, après la conquête de la Sicile, les Romains essayèrent une descente en Corse, ayant à leur tête Cornélius Scipion. Ils s'emparèrent de la ville d'Aléria, mais ils en furent expulsés quelque temps après. Depuis cette époque, les insulaires purent jouir pendant une vingtaine d'années de leur indépendance.

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Photo satellite de la Corse (NASA)

Vers la fin de la seconde décade du VIème siècle de Rome, sous le consulat de C. Licinius Varus et P. Cornélius Lentulus Claudinus, une guerre nouvelle fut résolue contre la Corse. Marius Claudius, lieutenant de Licinius, partit et ne tarda pas à prendre terre dans l'ile. Là, se voyant à la tête d'une armée respectable, il se croit en état de soumettre les insulaires avec lesquels il ne tarda pas à engager le combat. La victoire ne demeura pas longtemps incertaine, et les troupes de Claudinus, assaillies de toutes parts, étaient au moment d'être taillées en pièces, lorsque la présence de Licinius vint mettre la victoire du côté des Romains. Plus tard, Rome se vit obligée d'entreprendre de nouvelles expéditions contre cette ile. Prévoyant que les Corses parviendraient tôt ou tard à secouer le joug de l'étranger et lui feraient toujours subir des pertes considérables, le sénat ordonna, en 590, l'envoi d'une armée consulaire pour les réduire à jamais. Le consul, M. Tarentius Talno, fut placé à la tête de l'expédition. La victoire resta aux Romains, et Talno mérita les honneurs du triomphe. A la suite de cette longue et pénible lutte, la paix fut enfin conclue, et la Corse cessa d'être indépendante. Marius et Sylla y fondèrent des colonies, et le premier fit bâtir, à l'embouchure du Golo, une ville qui fut appelée Mariana du nom de son fondateur.

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La Corse )

La période comprise entre 660 et 673 apparait comme une des plus brillantes de l'histoire de la Corse. La Corse, bien que soumise, jouit d'une certaine liberté tant que Rome fut libre mais, depuis la dictature de Jules César, elle perdit, comme le reste du monde, le droit de s'administrer elle-même. Elle reçut aussi un préteur ou préside qui représentait le despote de la métropole. Sous l'empire, elle partagea le sort commun. Pendant la domination de Claude, Sénèque le philosophe, exilé en Corse, fut confiné sur la pointe du Cap-Corse, où il parait avoir habité une tour qui a conservé son nom.
Lors de l'affaiblissement de l'empire et de la résolution de Dioclétien de le partager avec Maximien, l'île de Corse resta sous le gouvernement du premier (202). Elle servit ensuite d'asile, avec la Sicile etla Sardaigne, aux Romains qui fuyaient devant les Goths conduits par Radagaise, et tomba en 457sous la puissance redoutable de Genséric. Les Vandales exercèrent dans cette ile toutes sortes d'atrocités. Ils en furent chassés après une domination de soixante-dix-sept ans. Les Grecs leur succédèrent, mais ceux-ci furent contraints d'abandonner à leur tour le pays à Totila.
Les exploits de Narsès, qui détruisit la puissance des Goths, firent rentrer la Corse sous la domination impériale. Les habitants furent très malheureux à cette époque. Il y eut un moment où la tyrannie des agents impériaux n'eut plus de bornes. Les insulaires ne pouvaient et ne savaient plus se soustraire aux vexations auxquelles ils étaient en butte qu'en fuyant sur une terre étrangère. Saint Grégoire nous apprend que les Corses, abandonnant en foule leur pays natal, cherchaient un asile sur le continent et demandaient aide et appui aux ducs lombards. Les charges que leur imposaient les Grecs étaient si énormes qu'ils étaient obligés de vendre leurs enfants pour y satisfaire. Les Sarrasins eurent leur tour en Corse; mais leur empire ne fut que de courte durée, et c'est ainsi que l'île se trouva comprise dans les stipulations que Pépin fit à l'autorité papale en 754. Dans la suite, les successeurs de Charlemagne firent donation de l'île à la famille de Boniface, baron de Toscane.

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La Corse

A la mort de l'empereur, Hugues, devenu marquis de Toscane par la mort de Lambert, dernier rejeton de la famille illustre de Boniface (928), tous les petits barons ou seigneurs des provinces de l'ile devinrent autant de souverains en Corse. Chaque seigneur féodal eut son gouvernement. Le peuple applaudit d'abord à cette mutation dans le pouvoir. Ses illusions et ses espérances le rendirent complice d'une foule d'usurpations qui allaient se commettre en son nom. En effet, les comtes du pays ne tardèrent pas à s'attaquer réciproquement, chacun nourrissant l'espoir de joindre à son État les possessions de son voisin. Le pays entier fut bientôt en combustion. Tous les liens sociaux se trouvèrent brisés la loi n'était plus qu'un vain mot. En cet état de choses, le comte de Cinarca, le plus puissant des seigneurs insulaires, entra en campagne à la tète d'une armée considérable. Il avait conçu le projet d'assujettir tous les barons et de se rendre unique souverain du pays. Au milieu de ces circonstances désastreuses, le peuple fatigué de souffrir prit les armes pour son compte. II mit à sa tête un homme de génie, Sambacuccio, qui le réunit dans la vallée de Morosaglia, où il fut investi d'une espèce de dictature (en 1005). Le résultat de cette grande et solennelle assemblée du peuple fut immense. Le chef de la nation corse fit rentrer tout le monde dans l'ordre, proclama l'indépendance des communes et anéantit la féodalité. Sous l'influence de cette révolution, une organisation remarquable se développa dans l'ile. Chaque commune ou paroisse nommait un certain nombre de conseillers qui, sous le nom de Pères de commune, étaient chargés de l'administration de la justice sous la direction d'un podestat qui en était comme le président. Les podestats des communes de chacun des États ou districts affranchis élisaient un membre du suprême conseil chargé de faire les lois et règlements. Ce fut le conseil appelé des Douze, du nombre des districts qui concouraient à sa nomination. Enfin, dans chaque État ou district, les pères de commune élisaient un magistrat qui, sous le nom de Caporale, avait mission de défendre les intérêts des pauvres et des faibles et de leur faire rendre justice contre les puissants et les riches. Cependant cette organisation puissante et libérale ne put préserver les insulaires du joug de l'étranger. Sambacuccio étant mort vers l'année 1012, la discorde divisa de nouveau le pays et répandit partout la perturbation.
Le comte de Cinarca profita de ces circonstances pour recommencer ses armements contre les États voisins. Le peuple, en présence d'éventualités aussi terribles, se mit sous la protection d'un prince ou seigneur étranger capable de le défendre contre les ennemis. Son choix se porta sur Guillaume, marquis de Massa et de Lunigiana. Guillaume accueillit avec faveur l'offre du peuple Corse et, sans perdre de temps, il s'embarqua pour l'ile, où il réduisit le comte de Cinarca.

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La Corse

Au marquis Guillaume succéda le marquis Hugues, son fils, vers l'année1020. Rome qui, depuis Pépin et Charlemagne, avait obtenu la cession de l'ile, ne l'avait cependant jamais possédée. A la fin, le Saint-Siège songea à faire valoir ses droits. On envoya en conséquence un évêque de Pise, nommé Landolphe. C'était sous le pontificat de Grégoire III. Du temps d'Urbain II, l’Église céda à la métropole de Pise, moyennant une redevance annuelle, la souveraineté de la Corse. De cette manière les Pisans devinrent les maitres. Cette nouvelle domination ne dura pas longtemps, grâce à la haine des Génois pour le gouvernement de Pise. Après bien des embarras et des tracas suscités par Gênes à la république toscane, l'établissement des Génois en Corse eut lieu d'une manière définitive. Cette défaite éveilla chez les Pisans la plus grande animosité contre les Liguriens. Ils parvinrent à mettre dans leurs intérêts Giudice de Cinarca, qui rétablit leur puissance pour de longues années, mais qui ne put la maintenir contre la trahison. Gênes ayant gagné un des lieutenants de Giudice, devenu aveugle, le malheureux vieillard fut impitoyablement livré à ses ennemis, et Pise perdit en lui le plus grand défenseur de son autorité en Corse. La souveraineté de l'île revint donc à Gênes en 1347. La possession de la république ligurienne fut inquiétée par deux enfants naturels du comte de Cinarca, André, celui que nous venons de voir mourir aveugle. Guillaume de La Rocca, esprit entreprenant et audacieux, ne manqua pas d'obtenir quelques succès. Cependant, malgré mille vicissitudes diverses, les Génois ne perdirent pas un instant de vue la Corse. Lorsque le gouvernement de la république fut impuissant à contenir les insulaires, des compagnies songèrent à conquérir l'ile pour leur propre compte. C'est ainsi que se succédèrent les deux sociétés de la Maona et de Saint-Georges. Mais les empiètements despotiques des gouverneurs envoyés par ces sociétés, et principalement par celle de Saint-Georges, épuisèrent le pays sous tous les rapports. La cruauté des agents de cette société alla si loin, que les particuliers ne pouvaient plus obtenir réparation d'aucune espèce. La justice se vendait au poids de l'or. De là, l'exercice de cette justice privée qu'on doit souvent excuser, sinon justifier par l'absence de toute justice générale. La terrible vendetta (vengeance) se naturalisa dans l'ile et fut considérée par les familles comme l'unique moyen de leur conservation. Une révolution se fit alors dans les mœurs. Toutes ces iniquités excitèrent dans l'âme noble et élevée de Sampiero, au service de la France sous Henri II, une haine implacable contre Gênes. Aussi Sampiero profita des faveurs dont il fut l'objet à la cour de ce roi, à la suite de ses glorieux exploits, pour pousser la France à entreprendre la conquête de l’ile. Henri II y consentit; et, en 1547, après les efforts du général de Thermes et de l'héroïque Sampiero, la Corse était reconnue comme possession française.

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La Corse

Mais le 7 novembre 1559, François II retira de l'île les forces de la France, malgré les preuves d'attachement qu'avaient données les Corses à leurs nouveaux maitres. Sampiero ne perdit pas de vue la cause de sa malheureuse patrie. Ayant foi en sa valeur et en celle de ses compatriotes, il reprit la lutte contre la société de Saint-Georges. Gênes ne tarda pas à ressentir les effets de la présence de Sampiero dans l'île. Étienne Doria fut défait, et les troupes espagnoles venues au secours de la république ne ralentirent en aucune manière les exploits du héros. Et déjà le grand citoyen touchait au terme de sa glorieuse entreprise, lorsque la balle d'un traitre vint enlever à la Corse un défenseur illustre et un père bienaimé La peste et la famine suivirent de près ce désastre, et les soldats de Sampiero, privés de leur général, se virent contraints d'aller demander l'hospitalité à la cour de France, à la cour de Rome et à la cour d'Espagne. Partout ils trouvèrent bon accueil.
Henri IV, principalement, ayant été bien servi par quelques-uns d'entre eux, leur accorda le titre et les droits de citoyen ainsi qu'à tous les Corses qui seraient forcés de chercher un refuge en France. Pendant ce temps, Gênes n'arrêtait pas ses rigueurs. Au contraire, les défaites qu'elle avait éprouvées en combattant contre les Corses, au lieu de ramener le sénat à des sentiments plus doux, à une politique conciliante, avaient si bien exaspéré la république, que les insulaires se voyaient tyrannisés de plus en plus. Dans cette terrible situation, réduite à l'impuissance par l'épuisement de toutes leurs forces, les habitants de l'île cherchèrent leur salut. dans un aventurier Théodore-Antoine, baron de Newkoff, du comtat de La Marck en Westphalie, ayant promis des secours, les Corses consentirent à l'avoir pour roi, sous le nom de Théodore Ier. Ce personnage, un peu romanesque, ne doit pourtant pas être calomnié. Il avait de l'instruction et appartenait à une famille distinguée dont les membres ont tenu rang dans diverses cours, il était en outre courageux, entreprenant, ambitieux, et par là capable de se rendre utile dans la lutte qui se poursuivait entre les Corses et les Génois. Théodore établit le siège de son modeste gouvernement à Corte. Il fut aimé de son peuple et secondé par lui. Mais il eut bientôt à combattre la jalousie des nobles et à lutter contre Gênes, toujours acharnée contre sa proie. Théodore avait fait des promesses il en put tenir quelques-unes, et les autres exigeaient du temps, entrainaient des lenteurs. Cependant le temps pressait Gênes tourmentait de plus en plus les populations avides de sécurité et de repos. Cette situation provoqua, de la part de Théodore, un voyage sur le continent. Afin de mieux garantir les libertés et l’indépendance de son peuple, il alla demander à toutes les puissances et entre autres à la Hollande, les munitions de guerre nécessaires pour délivrer la Corse de la souveraineté de Gênes. Cette absence un peu trop prolongée éveilla bien des craintes dans l'ile et les plus chauds partisans de Théodore finirent par porter les vœux de leurs compatriotes un peu partout. Sur ces entrefaites, Gênes venait d'obtenir du cabinet de Versailles une espèce de médiation armée confiée aux soins du comte de Boissieux. La présence de l'envoyé de France fut agréable aux insulaires, persuadés, en général, que le roi leur serait conservé, ou du moins, que les armes françaises n'avaient point pour but de les assujettir de nouveau à la république génoise. Mais les choses changèrent de face, le jour où le comte de Boissieux prit ouvertement parti pour Gênes. La lutte s'engagea presque aussitôt entre les Corses et les Français, et nous devons à la vérité de dire que ceux-ci furent mis par les braves montagnards dans une complète déroute.

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Vue de Saint-Florent

La nouvelle de ce désastre inattendu irrita Louis XV. Le comte de Boissieux étant mort, le marquis de Maillebois y fut envoyé pour le remplacer, et on mit sous ses ordres une force armée assez considérable. Maillebois fut plus heureux que son prédécesseur secondé par un certain nombre de chefs corses et surtout par Hyacinthe Paoli, dont le courage ne fut pas toujours à la hauteur du talent, il soumit enfin l'île. Quoique cette nouvelle domination eût été imposée par la victoire à des patriotes malheureux et épuisés, le gouvernement français aurait été aimé par la très grande majorité des insulaires; mais la cour de Versailles ne jugea pas à propos de profiter et de jouir de son triomphe. Soit faiblesse, soit complication des affaires extérieures, à la suite de la mort de l'empereur Charles VI, l'ordre fut donné à Mlaillebois d'évacuer immédiatement l'île et de l'abandonner aux Génois en l741. Il en résulta une nouvelle prise de possession de la part de Gênes, représentée par Spinola, et une nouvelle insurrection de la part des Corses. Alors un grand homme venait d'arriver en Corse, c'était Pascal Paoli, fils d'Hyacinthe. Simple officier au service du roi de Naples, il résolut d'aller délivrer sa patrie de la tyrannie.

A Note

Le fortin de Pasciola

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Le fortin de Pasciola

Le fortin de Paciola, ou tour retranchée de Vivariu a été construit en 1771
En 1768, Gênes se défaisait de la Corse au profit de la France alors que depuis 40 ans la population se soulevait contre sa domination. Le comte de Vaux, commandant l’armée royale, débarqua avec 24 000 hommes. Après plusieurs victoires, les troupes Corse, menées par Pascal Paoli, furent défaites à Ponte Novu en 1769.
Malgré tout, des groupes nationalistes maintenaient une certaine pression sur les troupes et les convois français occasionnant de nombreuses pertes. Afin d’assurer la sécurité des déplacement et la communication entre les détachements, il fut préconisé 12 à 15 tours dans l’intérieur de l’ile qui devait à cinq conditions :
1ère condition :
Les tours doivent être placées sur des lieux éminents, en sorte qu’elles puissent voir et être vues de loin et surtout des postes collatéraux en dépendant
2 ème condition :
Il convient que les tours soit établies le plus à porté que faire se pourra des passages nécessaires et inévitables.
3ère condition :
Il faut que les tours puissent menacer le plus d’habitation qu’il est possible.
4ère condition :
Il faut que les tours soient tellement disposées et situées qu’on puissent les défendre avec le tiers, ou le quart du détachement qu’elles contiennent pour pouvoir en porter la plus grande partie où besoins searait, soit pour escorte ou pour secours.
5ère condition :
Il faut que les tours puissent contenir toutes les munitions de guerre et de bouche dont le détachement et les postes en dépendant peuvent avoir besoins, sans jeter dans des dépenses trop considérables.

Seules deux tours devaient finalement être érigées. La seconde, dont on peut également voir les ruines, est situé au col de Vizzavona. Les deux ouvrages pouvaient faire des signaux de correspondance en cas d’attaque.


De 1803 à 1811, le Général Joseph Morand, nommé par Napoléon pour administrer la Gorse, se voit conféré de pouvoirs de « Haute Police ». Brutal et tyrannique, il utilise le fortin de Pasciala comme prison où étaient enfermes et parfois torturés les insurgés, les royalistes et les bandits corse
une malédiction locale ::

Ché tu sia chjusu Pasciola !3 »

(que tu soit enfermé à Pasciola !) illustre les sévices qui ont été perpétrés au cours de cette sombre époque.

Arrivé en Corse, on le proclama général de toutes les forces de la nation. A ce titre, il réunit dans les premiers jours de juillet 1755 une consulte générale, il organisa le gouvernement de l'île et se prépara à la défense. Paoli se montra dès ses premiers actes à la hauteur des circonstances son génie politique pacifia l'île en quelques années, anéantit la vendetta, unit les chefs des anciens États et éloigna pour toujours du centre de la Corse la maudite domination génoise.
Chose remarquable! Le philosophe de Ferney, qui n'a pas toujours été juste pour les Corses, a parlé de Paoli avec admiration « L'Europe, a-t-il dit, le regardait comme le législateur et le vengeur de sa patrie. Les Corses, ajoute-t-il sur le même sujet, étaient saisis d'un violent enthousiasme pour la liberté, et leur, général avait redoublé cette passion si naturelle devenue en eux une espèce de fureur. » Nous manquerions à la mémoire de Paoli, si nous ne citions de lui les paroles suivantes « Il faut que notre administration ressemble à une maison de cristal où chacun puisse voir ce qui s'y passe. Toute obscurité mystérieuse favorise l'arbitraire du pouvoir et entretient la méfiance du peuple. Avec le système que nous suivons, il faudra bien que le mérite se fasse jour, car il est presque impossible que l'intrigue résiste à l'action épurative de nos sélections multiples, générales, fréquentes.»

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Vue du Golfe, de la Ville et de la Citadelle de St Florent

Ces belles paroles montrent bien quel était l'homme qui présidait aux destinées de la Corse vers l'année1767. Nous devons signaler à cette époque un fait sans importance par rapport à l'histoire générale de la Corse, mais qui mérite d'être remarqué, parce qu'il ne contribua pas peu à la fortune de la famille Bonaparte. En 1767, Charles Bonaparte était secrétaire de Paoli; il épousa Lætitia Ramolinoqui donna le jour deux années après à Napoléon, dont Paoli fut le parrain. Mais revenons à Paoli. A l'époque dont nous parlons, l'Europe entière admirait les prodiges de son génie. Le grand Frederik lui envoya une épée d'honneur dont la lame portait pour inscription Patria, Libertas!
J.-J. Rousseau écrivait sur l'avenir de cette île célèbre la plus noble prophétie que jamais peupleait vu réaliser son profit. Le monde entier avait les yeux sur ce berceau de héros et de grands hommes. Mais que faisait Gênes en ce temps-là ? Expulsée tout à fait de la Corse, menacée presque dans ses murs, grâce aux efforts prodigieux de Paoli, qui non seulement voulut améliorer le pays, mais qui songea à lui créer des forces maritimes, elle supplia la cour de Versailles de venir son secours; mais trompée dans son espoir de ce côté, puis humiliée des mille défaites qu'elle avait subies coup sur coup, elle céda enfin à la France ses droits sur une contrée qu'elle ne pouvait plus asservir. L'offre de Gênes fut acceptée en le 15 mai 1768, et le comte de Marbeuf parut avec une armée sur les côtes d'Ajaccio, pour soumettre tout le pays. La soumission eut lieu, mais non pas sans beaucoup de sang répandu de part et d'autre. Paoli, quoique réduit à des forces très peu considérables et à l'occupation de quelques petits forts sans importance, sut résister au marquis de Chauvelin, qui avait remplacé M. de Marbeuf.
M. de Vaux succéda au marquis de Chauvelin une action générale fut engagée près de Ponte-Nuovo, et Paoli, poursuivi de près, écrasé par le nombre, ne dut son salut qu'à la vitesse de son cheval. Il se réfugia en Angleterre, royaume auquel il avait voulu soumettre sa patrie. La Corse reconnut, dès lors, la souveraineté de la France. Paoli parvint, il est vrai, sous la Terreur, à délivrer l'île d'une domination qu'il jugeait nuisible aux intérêts de ses compatriotes, et à la soumettre aux Anglais. Mais ceux-ci furent chassés de l'île, lors de l'invasion de l'Italie par les armées de la République. Telle est, en résumé l'histoire de la Corse, peuplée encore aujourd'hui par une race d'hommes braves, courageux, intelligents et qui conservent à un très haut degré l'amour de la patrie.


Corse du Sud (2A)


Ajaccio


Il est établi qu'à partir du VIIIème siècle la ville, à l'instar de la plupart des autres communautés côtières corses, déclina fortement et disparut presque complètement. Néanmoins, on sait qu'un château et une cathédrale étaient toujours en place en 1492 et que cette dernière ne fut démolie qu'en 1748. À la fin du XVème siècle, les Génois désireux d'affirmer leur domination sur le sud de l'île décidèrent de rebâtir la ville d'Ajaccio. Plusieurs sites furent alors considérés : la Pointe de la Parata (non retenue car trop exposée aux vents), l'ancienne ville (considéré finalement comme insalubre à cause de la proximité de l'étang des Salines), enfin la Punta della Lechia sur laquelle le choix a été arrêté. Les travaux débutèrent le 21 avril 1492. La ville se développa rapidement et devint la capitale administrative de la province de l'Au Delà Des Monts (plus ou moins l'actuelle Corse-du-Sud)

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vue de Saint Florent
06

Bastia demeurant la capitale de l'ile entière. Tour génoise. D'abord une colonie peuplée exclusivement de Génois, la ville s'ouvre lentement aux Corses, même si pratiquement jusqu'à la conquête française, les Ajacciens légalement citoyens de Gênes, se distingueront très volontiers des paesani insulaires, ces derniers habitant principalement le Borgu, faubourg à l'extérieur des remparts de la cité (l'actuelle rue Fesch en était l'artère principale).
Ajaccio fut occupée par les Français de 1553 à 1559, puis passa définitivement à la France en 1769 : après avoir vaincu l'armée royale à Borgo en octobre 1768, les patriotes de Pascal Paoli sont écrasés en mai 1769 à Ponte-Novu. La ville fut faite par Napoléon Ier, qui en était originaire, la capitale de l'unique département de l'ile au détriment de Bastia. C'est au cours des XIXème et XXème siècles qu'Ajaccio rattrapa son retard sur cette dernière et devint la ville la plus peuplée de l'ile. Au XIXème siècle, Ajaccio est une station d'hivernage très prisée de la haute société de l'époque, particulièrement anglaise, à l'instar de Monaco, Cannes, Nice. Une église anglicane fut même bâtie.
Le premier bagne pour enfants de France fut construit à Ajaccio en 1855 : la colonie horticole de Saint Antoine. C'était une colonie correctionnelle pour jeunes délinquants, (de 8 à 20 ans) établie en vertu de l'article 10 de la loi du 5 aout 1850. Près de 1200 enfants venus de toute la France y séjournèrent jusqu'en 1866, date de sa fermeture. Cent soixante d'entre eux y périrent, victimes des conditions sanitaires déplorables, et de la malaria qui infestait les zones insalubres, qu'ils étaient chargés d'assainir

Le 9 septembre 1943, Ajaccio se soulève massivement contre l'occupant nazi et devient ainsi la première ville française libérée de la domination allemande. Le général de Gaulle se rend à Ajaccio le 8 octobre 1943, et déclare : "Nous devons sur le champ tirer la leçon de la page d'histoire que vient d'écrire la Corse française. La Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France; Ce qu'elle a fait éclater de ses sentiments et de sa volonté, à la lumière de sa libération, démontre que ce sont les sentiments et la volonté de la Nation tout entière".


Sartène


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La Corse du Sud (Photos DREAMGUIDES)

Malgré son aspect de vieille ville, Sartène n’est pas si âgée que ça. Sartène, d'abord pieve pisane, fut fondée par les Génois en 1507, après l'élimination de Rinuccio della Rocca. Son nom proviendrait d'un lieu-dit local et aurait la même origine lointaine (peut-être étrusque) que "Sardaigne". Les Génois l’édifièrent sur un promontoire rocheux difficile d’accès afin de garantir la sécurité des habitants : le premier noyau de peuplement fut le quartier d'u Pitraghju. Dans les années 1550-1552, Gênes fit construire des remparts. À cette époque, l'entrée de la ville se faisait sous la loggia, ce qui a donné son nom à la place Porta. Malgré la victoire de Lépante (1571), les raids barbaresques connaissent une recrudescence. Le réseau des tours littorales chargées d'alerter les populations de l'intérieur est loin d'être achevé. C’est le Turc Dragut qui, à la suite de ses assauts, « incita » les Génois à construire une cité fortifiée où pourraient se réunir tous les habitants des hameaux environnants. Malheureusement, les fortifications ne suffirent pas pour arrêter Hassan Vénéziano, roi d’Alger, qui en 1583 prit la ville et emmena 400 Sartenais en esclavage et en tua plus d’un. La ville fut repeuplée par les paysans des villages environnants. Sartène fut autrefois, de toutes les agglomérations corses, la plus rétrograde. À partir de 1630, un nouveau bourg ("u Borgu") fut construit hors des murailles pour loger les journaliers qui travaillaient dans les grandes propriétés foncières. Giafferi conquit la ville en 1732 après avoir battu le corps expéditionnaire autrichien. À l'époque de Pascal Paoli, les notables interdirent la région au généralissime (Consulte d'Istria - 1758), avant d'accepter finalement son autorité en 1763. L'histoire de Sartène fut toujours agitée : luttes des paysans de la montagne contre les gros propriétaires terriens, luttes au XIXème siècle entre les habitants des quartiers du Borgu (taravais d'origine) et ceux de Sant'Anna (Sartenais de souche), vendetta entre les Rocca-Serra et les familles Ortoli et Pietri


Haute Corse (2B)


Bastia


Les Génois ont vite senti le besoin de se mettre à l'abri des invasions qui venaient de la mer et ont commencé à construire, du temps du gouverneur Léonello Lomellini, une bastiglia (une bastille), c’est-à-dire une place forte, une citadelle. Avec le temps, la Bastiglia (Bastia) s'est développée, est devenue prospère et est devenue plus importante que Cardo. Toute son histoire est comprise dans sa « bastiglia », la citadelle des origines qui constitue la ville close. Ce sont ici la mer et la montagne qui décident de l’implantation des lieux habités, comme l’exige le relief de l’ile. Aussi, Bastia fut capitale au temps de la domination génoise. Elle s’est accrochée aux pentes pour s’étaler plus tard, en gagnant sur l’eau sa place Saint-Nicolas. De la modeste marine qu’elle était au port de commerce qu’elle est devenue, son histoire a été jalonnée des gloires et des vicissitudes que connaissait toute ville fortifiée. Élue par le patricien génois Léonello Lomellini, en 1353, pour assurer la liaison avec Gênes, elle naquit pour ainsi dire de son rocher sur lequel fut élevé un donjon (bastiglia, d’où son nom) et que, quelque cent ans plus tard, on ceintura de remparts.

Calvi


Au cours de la deuxième moitié du XIIIème siècle, une guerre entre seigneurs amena l'édification de la Haute ville. En 1278, Calvi se confédère avec Gênes. Sa fidélité sera constante. En 1284, par une victoire navale devant l'îlot de la Meloria, les Génois mettent fin à la puissance navale et politique des Pisans. Les uns après les autres, les seigneurs corses rendent foi et hommage à la République de Gênes mais, en 1297, Boniface VIII met un terme à cet assujettissement en accordant l'investiture de l'île au roi d'Aragon. Après un bref passage sous la domination du roi Alphonse V d'Aragon, Calvi passe en 1453 sous le contrôle de l'Office de Saint Georges qui l'entoure de solides murailles d'une citadelle, notamment pour se protéger d'éventuelles attaques de Pise.
Calvi, l’une des principales places de Corse au début du XVIème siècle, a été la résidence du gouverneur génois de 1544 à 1548.
Au XVIème siècle, après la mort de Rinuccio Della Rocca, dernier seigneur souverain de la Rocca, toute l'île passe sous le pouvoir direct de Gênes et son administration. La justice est rendue par le gouverneur et par d'autres fonctionnaires, au nombre variable suivant les époques, portant le titre de commissaire ou de lieutenant. Dans une certaine mesure, les Calvais pouvaient concourir à l'administration de la justice : « le commissaire que la République envoyait à Calvi était assisté, en matière civile, de trois « consuls » tirés au sort périodiquement (tous les six mois, puis tous les trois mois) dans une liste — un bussolo — de trente-six membres élus par les Calvais eux-mêmes. Le tribunal n'était composé de la sorte que pour les procès entre Calvais, et même les consuls jugeaient seuls et sans l'assistance du commissaire les procès champêtres ; pour les causes dans lesquelles intervenaient des gens étrangers à Calvi, le commissaire jugeait seul » - Colonna De Cesari-Rocca. 06 Jusqu'au XVIIIème siècle la ville reste fidèle aux Génois d'où la devise « Civitas Calvi Semper Fidelis ». Le 21 mai 1730, au début de la Grande Révolte des Corses contre Gênes qui dura de 1729 à 1769 et dont la cause majeure était l'augmentation constante des impositions au gré des officiers et fonctionnaires génois successifs, le gouverneur Felice Pinelli dans sa première année de son mandat, visite Calvi. En 1731, Mgr Giustiniani, évêque de Sagone se réfugie à Calvi. Début juin 1731, Calvi est assiégée par des forces corses conduites le piuvanu Paganelli. Janvier 1732, le colonel de Vins, à la tête de nouvelles troupes allemandes venues remplacer celles commandées par le baron de Wachtendonck, débarque à Calvi venant de Bastia avec 600 soldats d'élite. De Vins, qui tente d'occuper Calenzana, village voisin, y subit une lourde défaite le 14 janvier. Le 7 avril 1732, à la suite d'un accord entre Vienne et Gênes pour l'envoi de nouvelles troupes en Corse, le prince de Wurtemberg arrive à Calvi. Les forces allemandes dans l'île, en tout 11 000 hommes, seront placées sous son commandement, assisté du prince de Kulmbach, général de bataille, et du comte de Schmettau, général d'artillerie. Le 17 avril, il publiera un édit à Calvi, accordant cinq jours aux Corses pour rentrer dans l'obéissance de la République. En octobre 1737, Calvi, Lumio, Calenzana et Algajola sont aux mains des Génois, le reste de la Balagne aux Nationaux. Calvi servira de camp de base aux troupes françaises envoyées aider Gênes et rétablir une situation préoccupante, avec promesse de laisser six bataillons en Corse, à conditions qu'ils soient installés dans une place sûre comme Calvi ou Ajaccio. Gênes n'accepta pas de confier des places fortes aux Français.
Le 6 septembre 1741 les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes. En 1756 est construit le Fort Maillebois que Calvi rebaptisera Fort Mozzelo après le départ des Français. Laurent Giubega, parrain de Napoléon, se réfugia ainsi à Calvi, alors que la ville s'était faite fidèle aux Français, pendant deux mois de mai à juin 1793 car il avait été chassé d'Ajaccio par les Paolistes. Calvi résista à un siège de deux mois contre Pascal Paoli et ses alliés les Anglais en 1794. L'amiral anglais Nelson y perdit un œil lors de ce siège de la citadelle de Calvi par sa flotte. Après avoir résisté aux Anglais, Calvi passa quand même sous tutelle britannique pendant deux ans. Redevenue française, Calvi restera une forteresse militaire de 1938 à la libération


Corte


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Joseph Napoléon

Corte était l'ancienne capitale de la Corse, quand celle-ci était indépendante. Siège du Palazzu Naziunale sous Pascal Paoli, elle abritait également une université, encore en activité aujourd'hui. Durant la seconde guerre mondiale et l'occupation italienne, les premiers membres de la mission secrète Pearl Harbour (Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi et Roger de Saule) sont venus coordonner le 2ème réseau de résistance après avoir créé le 1er dans la région de Piana/Cargése. Ils étaient arrivés clandestinement par le sous-marin Casabianca dans la baie de Topiti le 14 décembre 1942.
Rouverte en 1981, l'Université de Corse accueillait en 2007 4 900 étudiants, ce qui en fait la plus petite ville de France siège d'une université. Des administrations régionales sont également implantées dans la ville, qui bénéficie outre son passé historique d'une position centrale au sein de l'ile.



La Corse

Cette ile recèle bien des trésors, tant pas ses paysages grandioses, par son histoire très tourmentée, par la richesse de son patrimoine et par la chaleur de son peuple. Ce n'est pas pour rien que cette région est appelé l'Ile de Beauté. Je n'ai pas encore eu la chance de la découvrir, mais un séjour est au programme.
D'ailleurs une légende corse raconte que lorsque Dieu créa le monde, lorsqu'il eut fini son œuvre il eut une idée: «puisque je maitrise la technique pour concevoir les arbres, les montagnes, que je détiens les éléments, il faudrait que je crée un chef d'œuvre pour parfaire le monde, un joyaux que je déposerais au milieu des flots comme un diamant dans son écrin» Et Dieu en une journée créa la Corse, mais la nuit suivante il ne pu trouver le sommeil: "cette ile est trop belle, elle va susciter jalousie et convoitise" Et toute la nuit Dieu chercha une solution. Au matin Dieu se réveilla le cœur empli de joie, il avait trouvé une solution, il créa un peuple capable de protéger cette petite ile: «je vais créer un peuple de farouches gardiens, des ardents défenseurs pour ce sanctuaire, des hommes et des femmes qui se battent sans cesse et sans jamais s'essouffler pour protéger mon œuvre courage, solidarité, amour de cette terre et capacité de résistance seront inscris dans leurs cœurs.»


L'œil de sainte Lucie

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L'œil de sainte Lucie

" L'œil de sainte Lucie"
C'est au IVème siècle que naquit la légende de sainte Lucie. Lucia, une jeune fille de la noblesse syracuse à force de prières répétées à la Vierge Marie, obtint la guerison miraculeuse de sa mere atteinte d une maladie incurable. Vouant un culte et une devotion sans limites à la vierge, Lucia s arracha les yeux et les jeta à la mer pour ne pas être detourner de sa foi et éloigner ses pretendants. Toute entiere tournée vers la prière, Lucia réalisa de nombreux miracles. En réponse à cette dévotion, la sainte vierge, lui rendit la vue et lui donna des yeux plus beaux et plus lumineux " occhji belli e lucentti ".
L opercule du coquillage nommé le " turbo rugueux "que l'on trouve sur les rivages de Corse symbolise les yeux de sainte Lucie. En porter éloigne le mauvais oeil et favorise la chance. en corse ". L'oeil de Sainte Lucie "est un porte bonheur, il s agit de l opercule d un coquillage que l'on peut ramasser sur certaines plages après une grosse tempête, la taille des opercules pouvant varier de 2 mm à 3 cm .




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