La Corse est située à 177 km environ au sud-est
de la Côte d'Azur, à 85 km à l'ouest de la Toscane et à 12 km du nord
de la Sardaigne. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale
est formée de hautes falaises.
La distance la plus courte entre la
France continentale et l'ile, de Cap Martin à la pointe de la Revellata,
est de 170 km ; l'île est située à 85 km de l'Italie continentale et
à 28 km des îles de l'archipel toscan. La Corse ne compte pas moins
de 1 000 Km de côte.
La Corse, considérée en bloc, est à peu près
telle qu'elle sortit des mains du créateur. La physionomie générale
de l'île a quelque chose de si sauvage qu'on dirait, à la vérité,
que les Corses ont toujours à peu près vécu seuls. A part quelques
modifications, en effet, introduites dans les villes, et par-ci
par-là dans les campagnes, vous trouverez chez les habitants la
même manière de penser, de voir et d'agir qui caractérise les peuples
au berceau. Cela est si vrai que non seulement les villages, mais
les villes conservent l'usage des pleureuses, comme il est facile
d'en trouver dans l'Hécube d'Euripide.
Les superstitions les
plus incroyables ont un empire prodigieux sur les esprits. Les pères
de famille se font encore, à l'heure qu'il est, les échos de mille
histoires absurdes que leurs enfants, au coin du feu, écoutent avec
une attention édifiante.
Georges Sand racontait, dans un de ses
ouvrages, les prodigieuses conceptions de l'imagination berrichonne
; elle regrettait que partout, en France, on n'eût pas recueilli
pieusement tous les contes de revenants possibles, qu'on n'eût pas
pris note des stryges, de leurs actes et de leur forme; que notre
indifférence, en un mot, nous eût fait oublier les traditions poétiques
et originales dont le Berry et la Bretagne paraissent être les dépositaires.
A vingt-quatre heures de Marseille, et à huit heures de Livourne,
il y a un département français qui pourrait fournir une ample moisson
de légendes. Et puis quelle poésie dans leurs voceri, chants funèbres
récités sur le- cadavre ! Quelle douce naïveté dans leurs chansons
! Quels transports dans certaines poésies guerrières On dirait que
l'imagination méridionale des Corses se plaît à poétiser les choses
les plus vulgaires. Le berger nomade du Niolo appelle son pelone
(manteau à capuchon), la casa del pastore. En effet, c'est son unique
abri pendant six mois de l'année, alors qu'il conduit paître les
chèvres au travers de la Corse. Sait-on comment il appelle les châtaignes
et la polenta, l'eau du torrent ? Le pain du bois et le vin du rocher.
Cela nous amène à dire un mot de la sobriété du Corse. Les trois
quarts de l'année, l'habitant des montagnes se nourrit de fromage
et de quelques légumes ramassés dans son petit jardin. La viande
n'apparaît sur sa table qu'aux grandes solennités, le jour de la
fête du village, ou bien lorsqu'il reçoit quelque hôte inconnu.
En dehors de ces occasions, il s'en soucie fort peu. Son mépris
pour la bonne chère est tel, que s'il lui arrive, chemin faisant,
de tuer du gibier ou de prendre des poissons à la rivière, il ne
les garde jamais pour lui. Le curé, l'avocat ou quelque personnage
de la ville en profite. Ces habitudes lui rendent l'existence très
facile, comme on peut le penser. Aussi, l'état général du pays,
sous le rapport de la richesse, s'en ressent. Dès que le paysan
a quelques pouces de terrain pour y planter des haricots et des
pommes de terre, quelques chèvres pour le lait, le reste lui est
indifférent. Si par moment il s'applique à quelque chose, s'il semble
exercer une industrie, ne vous y trompez point ce n'est pas le besoin
qui le fait agir, mais le plaisir qu'il a à se distraire et à rompre,
par moment, la monotonie de la vie. Contents de peu et facilement
satisfaits eu égard à la nourriture et à l'aisance, ils n'ont que
dédain pour tout ce qui se rattache au confortable. Si vous entrez
dans la chambre d'un campagnard, vous apercevrez dans un coin un
mauvais bois de lit qui sert aux parents et aux petits enfants ;
tout à côté, une grande caisse où se trouvent entassés pêle-mêle
les effets de ménage. Cette caisse, la nuit, tient lieu de lit aux
fils aînés. Au milieu de la chambre est le foyer, au-dessus duquel
est attaché un jambon, deux quelquefois. La marmite y cuit, assise
sur deux pierres de moyenne grosseur. Ne cherchez pas de chaises,
il n'y en a point ordinairement et, si vous désirez vous asseoir,
profitez de l'escabeau que vous heurtez du pied. Sans doute, encore
quelques années, et la Corse telle que nous la peignons ici aura
disparu. Aussitôt que les communications entre les villes et la
campagne seront devenues plus fréquentes, l'asile du paysan prendra
quelque chose des formes élégantes de la ville. Mais, en attendant
mieux, le Corse se plaît au milieu de cette simplicité dont nous
venons de faire le tableau. Il sait bien, par ouï-dire, qu'il est
loin d'avoir atteint la perfection des hommes du continent ; il
le sent même de temps à autre, lorsque son fils, revenant de servir
la patrie, lui fait le récit des mille merveilles qu'il a vues et
admirées. Tout cela attire son attention et excite sa curiosité.
Mais à quoi bon, pense-t-il, désirer un bien qu'on n'a pas ? Le
bonheur présent la satisfait ; pourquoi donc en chercherait-il un
nouveau, au milieu des dangers et des angoisses qu'il ne connaît
pas ? Et c'est après que toutes ces idées contraires ont un instant
agité son cerveau, qu'il retombe dans son oisiveté pour y vivre
le reste de ses jours.
Il ne faut pas l'oublier cependant; malgré
ces mœurs simples cette imagination poétique, les Corses sont en
général d'une nature très positive. C'est peut-être même beaucoup
à cause de cet instinct très enraciné chez eux, qu'ils ont si peu
à cœur les améliorations dont leur pays est susceptible. Pauvres,
ils ont peur de compromettre leur modeste avoir dans des entreprises
de quelque nature qu'elles soient. Ils pratiquent merveilleusement
la maxime dans le doute abstiens-toi. La prudence chez eux va jusqu'à
la circonspection et celle-ci devient méfiante dans bien des cas.
Si un inconnu se présente à eux, qu'il les interroge ou leur parle
de quoi que ce soit, leur première idée, c'est de deviner les intentions
de celui-ci, étranger ou indigène, n'importe. Ce besoin de s'éclairer
les domine tant et si bien que, souvent, il leur arrive d'être indiscrets.
Ils vous feront mille questions pour une, et cela, jusqu'à ce qu'ils
vous aient suffisamment connu. A ces défauts s'en joignent d'autres
d'une nature plus grave. L'oisiveté a rendu le Corse joueur, et
non seulement il aime à jouer aux cartes surtout, mais il est vindicatif
à l'excès. Une fois en colère, ses grands yeux noirs s'enflamment,
son teint hâlé s'anime, et de son ami ou de son parent, il fait
facilement une victime. De là toutes ces vengeances, ces vendetta
horribles qui déciment les familles, jettent partout le deuil et
l'effroi, et font souvent d'un hameau un véritable cimetière. C'est
que le Corse, en effet, ne s'arrête plus, dès qu'il a plongé sa
main dans le sang. Alors ce n'est plus un homme, c'est une véritable
bête sauvage. Il tue, il massacre avec la même rage qu'un animal
féroce. La vie de ses semblables n'est rien à ses yeux. Si un tort
a été commis envers lui ou les siens, c'en est fait du coupable
il lui plonge son poignard dans le cœur ou lui lâche un coup de
fusil avec la même assurance que s'il s'agissait de réparer simplement
un affront. Aussi, il y a eu tel bandit célèbre qui ne comptait
plus ses victimes tel autre qui en avait tué quinze ou vingt lorsque
la justice l'a surpris au milieu de ses exploits. Si le jeu est
une des causes malheureuses qui ont produit la vendetta et l'alimentent
encore, nous devons faire remarquer que toutes les horreurs dont
la Corse est le théâtre ont des origines bien diverses. Un Corse
ne voit jamais tomber un de ses parents, sans concevoir les plus
sinistres projets. Il croit, de la meilleure bonne foi du monde
; que l'honneur lui fait une nécessité de laver dans le sang de
l'assassin le crime commis. Attendre des lois la réparation du mal
fait à la famille lui paraît la plus insigne lâcheté. S'il est jeune,
il croît dans ces idées ; homme fait, il les met en pratique avec
un sang-froid épouvantable. Le fusil sur le dos, le voilà qui erre
jour et nuit, jusqu'à ce qu'il ait rencontré son ennemi. En signe
de deuil il laissé croître sa barbé et ne prend haleine que le jour
où il a tiré sa vengeance. C'est ainsi qu'un crime, souvent commis
dans l'ivresse ou la colère d'un moment, est la source d'une foule
d'autres assassinats.
Le faux témoignage est aussi un foyer ardent
de vengeance. Soit parce que les liens de famille sont très étendus
en Corse, soit à cause du clan qui entretient parmi ses membres
l'esprit d'une parfaite solidarité dans le mal comme dans le bien,
soit crainte, soit intimidation ou abus d'influence, il n'en est
pas moins vrai que de très nombreuses vendettas doivent le jour
à un faux témoin qui a sacrifié les droits de la justice et de la
société à des intérêts de parti. Il n'est pas rare, non plus, de
voir le saint foyer de la famille souillé de sang, à propos des
plus misérables intérêts. Après la mort de leur père, les enfants
et même les parents éloignés se font une sorte de point d'honneur
de conserver, chacun pour sa part, la parcelle d'héritage qui lui
sera échue. Ils restent dans l'indivision quand même. Cet état de
la propriété immobilière amène des querelles, des rixes et de cruelles
divisions intestines. Pour en finir avec le banditisme, nous dirons
que le Corse, jaloux à l'excès de l'honneur de la femme, entend
que les mœurs soient rigoureusement observées envers elle. Autrement,
celle-ci est l'occasion des représailles les plus affreuses. Le
Corse la protège au prix de son repos et de son sang. Malheur à
l'imprudent qui voudrait profaner la sainteté du toit conjugal.
Ces idées, le père les transmet à ses enfants robustes et vigoureux
; et qui, jeunes encore ont le sentiment de l’honneur de famille
extraordinairement développé. Les sœurs, de leur côté, sont fières
d'avoir de tels frères, et elles s'habituent dès leur enfance à
les regarder comme leurs protecteurs naturels contre les libertins.
Le Corse, naturellement ami de l'égalité, ne comprend pas qu'un
homme, si riche ou si puissant qu'il soit, retire la parole donnée,
surtout si l'amour des deux amants n'a su se contenir. Il n'y a
point de milieu alors il faut épouser ou mourir. Et les frères,
ou bien le père, si ceux-ci sont trop jeunes, ou les cousins germains
se chargent de la vengeance. Quelque fois même on a vu la jeune
fille offensée s'armer du fer homicide et venger seule la promesse
violée.
Les Corses sont dévoués jusqu'à la mort quand ils aiment;
ils sont généreux, francs et plus fidèles à leur promesse qu'on
ne l'est ailleurs à la foi du serment. Ils pratiquent l'hospitalité
avec une affabilité de manières qui jure avec leur physionomie farouche.
Il n'y a point de peuple au monde où l'on soit plus doux et plus
aimable pour son hôte. A voir le Corse agir dans ces circonstances,
on dirait qu'il adopte celui-ci, tant il lui est dévoué. A table,
il -pousse si loin son amitié envers les invités, qu'à la fin du
repas il lui arrive assez souvent de renouveler la plaisanterie
que raconte Horace dans une de ses épîtres
« Mangez de
ces poires, je vous en prie.
- C'en est assez
- Eh bien emportez-
les
- Vous êtes trop bon.
- Vous les donnerez à vos petits-enfants,
qui n'en seront point fâchés.
- Vous êtes bien bon.
Comme
il vous plaira vous les laissez, les porcs en profiteront: »
Les Corses touchent encore aux mœurs des peuples non civilisés
par un point remarquable si quelque objet leur fait envie, ils donneront
pour l'obtenir tout ce qu'ils ont de plus précieux, et au prix le
plus modique. On peut tout espérer d'un Corse ; pourvu qu'on lui
offre en échange un beau fusil ou une paire de pistolets. Les Corses
sont en général de taille moyenne. Maigres et musculeux, ils n'offrent
presque point d'exemple de cette obésité si connue chez les Anglais.
Leurs yeux grands et noirs sont recouverts d'épais sourcils ; leur
regard est fier et assuré, ce qui, ajouté à une certaine contraction
des traits du visage ; leur donne habituellement un air sombre et
courroucé. Les vêtements des paysans de l'intérieur sont tout à
fait en harmonie avec le sauvage aspect de leurs bois et l'âpreté
de leurs montagnes. Des peaux de chèvres mal préparées en font presque
tous les frais. Ils ajoutent en hiver le pelone, espèce de manteau
à long poil, surmonté d'un énorme capuchon. L'habillement des femmes
est très varié, suivant leur condition. Celles de la classe pauvre
sont coiffées d'un mouchoir, quelquefois en tulle et arrangé avec
une élégance très coquette. Elles portent un grand manteau d'étoffe
légère, dominé comme le pelone par un vaste capuchon. Pour celles
qui appartiennent à une classe plus aisée, un grand voile blanc
se détache de leurs cheveux et tombe ondoyant sur le côté. Les dames
de la haute bourgeoisie ont adopté les modes françaises. Mais si
les voyageurs veulent retrouver les vieilles mœurs de la Corse,
ils doivent aller dans le Niolo car c'est là que s'est conservé
l'antique costume des femmes, composé d'une toque de velours noir,
d'une chemise boutonnée jusqu'au menton et d'une robe de drap bleu
chamarrée de velours, ouverte à la gorge et se rapprochant de l'amazone
Ce département, l'un des plus étendus de la France
(il tient le cinquième rang), a dans sa plus grande longueur, de Bonifacio
au Cap-Corse, 202 kilomètres, et dans sa plus grande largeur, 97 kilomètres
sa superficie est évaluée à 874,710 hectares. De forme oblongue, il
possède avec un sol des plus accidentés, un climat doux et varié. Une
chaîne de montagnes, s'élevant du nord au midi, le divise en deux régions,
orientale et occidentale, autrement dites bande du dedans et bande du
dehors. Une division aussi naturelle et plus connue partage la Corse
en partie méridionale, dont la principale ville est Ajaccio, et en partie
septentrionale ou cismontaine, dont Bastia est la capitale.
L'aspect
du sol présente une surface abrupte, hérissée de rochers granitiques
que d'étroites vallées séparent. Plusieurs pics couverts de neiges éternelles
se font remarquer par leur élévation : le Monte Cinto, le point culminant
de la Corse, s'élève à 2 710 mètres au-dessus du niveau de lamer; le
Monte Rotondo, à 2 625 mètres; le Monte Traunato, à 2 180 mètres; le
Monte Cardo, à 2 454 mètres; le Monte Renoso, à 2 357 mètres; et Monte
d'Oro ou Grandaccio, à 2 391 mètres.
Les Corses sont, en général, de taille moyenne,
bienfaits, alertes et vigoureux ; ils ont peu d'embonpoint, le teint
pâle et brun, les traits réguliers, la physionomie expressive Les
femmes aussi sont généralement bien faites; elles ont presque toutes
de beaux yeux et de belles dents.
Le Corse est essentiellement
fier, spirituel et brave chacun de ses actes porte l'empreinte de
l'une au moins de ces qualités. Doué d'une grande pénétration, du
talent de l'analyse et d'une ténacité originelle, il conçoit rapidement,
combine avec adresse et marche à son but avec une constance imperturbable.
Prodigieusement ardent dans toutes ses affections n,'oubliant ni
l'injure ni le bienfait, il sert l'amitié au péril de ses jours,
et ne suspend la vengeance que pour mieux en assurer l'effet. Nul
peuple n'est plus avide de gloire et moins avide de richesses l'honneur,
bien ou mal entendu, est chez lui ce que l'intérêt est ailleurs
la cause du mouvement ou de l'inaction.
Les Corses dédaignent
les travaux sans noblesse et rangent dans cette classe presque tous
les travaux pénibles. Les conditions serviles répugnent surtout
à leur orgueil, la mendicité si rare en Corse parce que les familles
font les plus grands efforts pour la prévenir, la mendicité elle-même
a son point d'honneur; car les infortunés qui s'y livrent s'abstiennent
toujours de demander publiquement et dans le lieu qu'ils habitent.
Les Corses ont généralement d'eux-mêmes la meilleure opinion ; la
confiance en leur mérite ne les abandonne jamais ; le rang, l'appareil
de la puissance ne leur en impose nullement ; si l'on éveillait
un Corse pour lui annoncer qu'il vient d'être appelé à régir un
empire, il ne s'étonnerait certainement pas plus de sa fortune qu'il
ne se méfierait de ses moyens. La passion de la vengeance est un
des traits les plus prononcés des mœurs des paysans corses. Toutefois
cet esprit de vengeance ne dérive pas d'une âme féroce, mais bien
de la haute idée qu'ils ont d'eux-mêmes et de leur indépendance.
Rarement cependant la vengeance s'exerce par surprise ; un Corse
est-il en vendetta, il prévient son ennemi qu'à compter de tel jour
il cherchera l'occasion de le tuer. De ce moment, les deux champions
armés jusqu'aux dents, ne marchent plus qu'avec précaution, car
ils doivent s'attendre à tout; les embuscades sont de bonne guerre;
le choix des armes reste à chacun sa force dépend de ses calculs
ou de son influence il est libre de tenir seul la campagne ou de
se faire suivre d'amis qui le secondent activement. Il est juste
toutefois de faire observer que les exemples de cette terrible passion
de la vengeance deviennent heureusement chaque jour plus rare, et
tout porte à croire qu'ils finiront par disparaître tout à fait.
Une partie plus ou moins considérable de la population des communes
rurales se compose de bergers, dont plusieurs sont en même temps
agriculteurs. Les uns sont propriétaires de leurs troupeaux, les
autres n'en sont que dépositaires, à la charge de tenir compte au
maître de la moitié du profit ; condition qui n'a d'autre garantie
que la conscience du pâtre. Ils errent l'été sur les montagnes l'hiver
dans les plaines et les vallons; tantôt seuls, tantôt plusieurs
ensemble, mais toujours suivis de leur famille Quelque fois ils
se construisent des cabanes, les abandonnent pour en construire
d'autres, sèment un peu de blé ou orge a endroit où ils se trouvent,
mangent des châtaignes et du gibier, boivent du lait et fabriquent
des fromages qu'ils envoient vendre a la ville quand l'occasion
s'en présente: assez souvent ils passent la nuit en plein air, enveloppés
dans leur pelone.
Presque tous les montagnards sont propriétaires.
Les paysans agriculteurs aisés sont logés chez eux; ils ont ordinairement
un cheval, une chèvre ou deux, autant de cochons, un petit enclos
à quelque distance du village ,et près de la maison un petit jardin
potager ;ils ont de plus leur part de biens communaux dont les terres
labourables se divisent chaque année entre toutes les familles.
Dans les villages, le paysan corse est généralement mieux logé que
ceux du continent français ; toutes les maisons sont en pierre;
la plupart ont un étage au dessus du rez-de-chaussée; souvent, une
des chambres, au milieu de laquelle est placé le foyer, présente
à une certaine hauteur un plancher à claire-voie où l’on place les
châtaignes pour les faire sécher.
Dans les établissements temporaires
de la plaine, les agriculteurs habitent le plus souvent des cabanes
de trois ou quatre pieds de haut, ayant pour toute ouverture une
seule porte qui sert en même temps de fenêtre et de cheminée et
semblables à celles des bergers.
En Corse, l'hospitalité est
une sorte de culte, et l'exercice de cette touchante vertu se retrouve
dans toutes les classes; il existe à cet égard une émulation générale,
poussée quelque fois si loin, qu'un Corse regarde comme une insulte
le refus que l'on fait d'entrer chez lui. Quelles que soient les
apparences qui accompagnent dans cette île un étranger, il est toujours
bien reçu; et, lorsqu'il veut quitter le toit hospitalier, il est
difficile qu'il échappe aux politesses, qui souvent1e suivent à
plusieurs milles.
Les Corses sont généralement plus instruits
que la plupart des habitants des campagnes du continent français;
il en est peu qui ne sachent lire et écrire.
M. Limperani(1),
ancien député de Bastia, dont les persévérantes réclamations ont
puissamment contribué à doter la Corse de l'établissement du jury,
de l'institution de la garde nationale et de la création d'un système
de douanes en harmonie avec les besoins du pays , a prouvé à la
tribune nationale que la Corse est un des départements français
les mieux partagés sous le rapport de l'instruction primaire et
que, bien qu'il n'y ait en Franceque quatre départements d'une population
inférieure à la Corse, il y en a cependant vingt- huit où le nombre
des élèves fréquentant les écoles primaires est moins considérable.
(1) Joseph Antoine Limperani est un homme politique
français né le 22 juillet 1798 à La Porta (Haute-Corse) et décédé
le 2 décembre 1884 à Bastia (Haute-Corse). Magistrat, conseiller
à la cour d'appel de Bastia, il est un protégé de la famille Sébastiani.
Il est député de la Corse de 1831 à 1837 et de 1838 à 1842, siégeant
dans la majorité conservatrice soutenant la Monarchie de Juillet.
Il est ensuite consul de France à Cadix.
Sur les côtes, où la nature a creusé de magnifiques rades, on distingue, sur la côte occidentale les golfes de Saint-Florent, de Calvi, de Porto, de Liscia, de Sagone, d'Ajaccio et de Valinco; sur la côte orientale, ceux de Pinarello, de Porto-Vecchio, de Santa-Giulia et de Santa-Manza. Cependant, si sauvage que soit la physionomie générale de l'île, la richesse naturelle de ce département est une de celles qui présenteraient le plus de ressources à l'industrie moderne. Il est incontestable maintenant que la Corse, malgré les landes, les bruyères, ses nombreuses collines au front chauve et rocailleux malgré l'absence de tout système d'irrigation, les prodigieux amas de rochers, où le crime a trop souvent trouvé un gîte à côté de la bête fauve, il y a des produits précieux à retirer de cette terre fantastique et pittoresque.
N’ayez crainte, l’archipel des îles Sanguinaires Assoiffées de Corse ne sont effrayantes que par leur nom. Le reste est simplement de toute beauté. Alphonse Daudet disait d’ailleurs : « Imaginez une île sauvage et rouge sang avec un phare à une extrémité et une vieille tour génoise à l’autre… Un autre bel endroit que j’ai trouvé pour rêver et être seul. ». Situé au large du golfe d’Ajaccio, à quelques nœuds de la Pointe de la Parata, l’archipel se compose de quatre îles : Mezu Mare (Grande Sanguinaire), des Cormorans (solotto), Cala d’Alga et Porri, auxquelles s’ajoute le rocher nu U Sbiru, situé entre l’île de Porri et l’île des Cormorans. Le nom de l’archipel viendrait de la teinte de laquelle la roche se farde au coucher du soleil et dont les rayons rendent encore plus écarlate le porphyre rouge constitutif de la roche. La faune et la flore sont très riches sur l’archipel ; les oiseaux de mer et les dauphins s’y sentent particulièrement bien et sont les stars des excursions en bateau. Le patrimoine architectural et historique n’est pas en reste ; différents vestiges des siècles passés trônent sur chacune des îles. Sur Mezzu Mare, la plus grande, on trouve la tour Carrée, construite en 1550 et que l’on peut voir sur l’image d’aujourd’hui. Sur les autres îles vous pourrez voir un sémaphore désarmé, les vestiges d’un Lazaret, le célèbre phare des « Contes du Lundi » d’Alphonse Daudet, et, à l’extrémité de la pointe de la Parata, une Tour Génoise. Entre nature et histoire ce petit coin de Corse promet de parfaits souvenirs de vacances.
Note : À la suite de la réforme des territoires de 2015, les 2 conseils départementaux de la Corse (Haute-Corse et Corse-du-Sud) ont fusionné le 1er janvier 2018 avec la Collectivité territoriale de Corse, qui exerce déjà les compétences d'une région à statut particulier, pour former la Collectivité de Corse..
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes les
informations relatives à tous les lieux et objets
inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.
Donnée pour toute la Corse :
Superficie
:8 680 km²
Population: 320 280 (2016)
Densité
: 35 hab./km²
Nb de communes : 360
Note importante : La Corse est une ile, et si pour des raisons purement administratives, elle a été divisé en deux département : Haute Corse et Corse du Sud; elle n'en demeure pas moins une entité et les Corses seront , je le pense, d'accord avec moi, pour ne pas la scinder dans ces pages.
L'histoire de la Corse remonte à la plus haute antiquité. On ne sait pas au juste quels furent ses premiers peuples les uns ont prétendu que ce furent les Phéniciens; d'autres, et avec raison selon nous, ont pensé que les premières colonies vinrent des côtes de la Toscane. Quoi qu'il en soit, l'arrivée des Phéniciens en Corse parait être mise hors de doute. On pense même que la ville d'Aléria, ville très ancienne et dont Hérodote parle, dut être fondée ou agrandie par eux. Plus tard, les Phocéens, accueillis par Harpagus, un des lieutenants de Cyrus, allèrent établir leur domination dans l'ile. Mais, au bout de quelques années, ils en furent chassés par les Étrusques qui bâtirent en Corse une ville appelée Nicéa et qui existait encore du temps de Diodore de Sicile. En 494 de la fondation de Rome, après la conquête de la Sicile, les Romains essayèrent une descente en Corse, ayant à leur tête Cornélius Scipion. Ils s'emparèrent de la ville d'Aléria, mais ils en furent expulsés quelque temps après. Depuis cette époque, les insulaires purent jouir pendant une vingtaine d'années de leur indépendance.
Vers la fin de la seconde décade du VIème siècle de Rome, sous le consulat de C. Licinius Varus et P. Cornélius Lentulus Claudinus, une guerre nouvelle fut résolue contre la Corse. Marius Claudius, lieutenant de Licinius, partit et ne tarda pas à prendre terre dans l'ile. Là, se voyant à la tête d'une armée respectable, il se croit en état de soumettre les insulaires avec lesquels il ne tarda pas à engager le combat. La victoire ne demeura pas longtemps incertaine, et les troupes de Claudinus, assaillies de toutes parts, étaient au moment d'être taillées en pièces, lorsque la présence de Licinius vint mettre la victoire du côté des Romains. Plus tard, Rome se vit obligée d'entreprendre de nouvelles expéditions contre cette ile. Prévoyant que les Corses parviendraient tôt ou tard à secouer le joug de l'étranger et lui feraient toujours subir des pertes considérables, le sénat ordonna, en 590, l'envoi d'une armée consulaire pour les réduire à jamais. Le consul, M. Tarentius Talno, fut placé à la tête de l'expédition. La victoire resta aux Romains, et Talno mérita les honneurs du triomphe. A la suite de cette longue et pénible lutte, la paix fut enfin conclue, et la Corse cessa d'être indépendante. Marius et Sylla y fondèrent des colonies, et le premier fit bâtir, à l'embouchure du Golo, une ville qui fut appelée Mariana du nom de son fondateur.
La période comprise entre 660
et 673 apparait comme une des plus brillantes de l'histoire
de la Corse. La Corse, bien que soumise, jouit d'une
certaine liberté tant que Rome fut libre mais, depuis
la dictature de Jules César, elle perdit, comme le reste
du monde, le droit de s'administrer elle-même. Elle
reçut aussi un préteur ou préside qui représentait le
despote de la métropole. Sous l'empire, elle partagea
le sort commun. Pendant la domination de Claude, Sénèque
le philosophe, exilé en Corse, fut confiné sur la pointe
du Cap-Corse, où il parait avoir habité une tour qui
a conservé son nom.
Lors de l'affaiblissement de
l'empire et de la résolution de Dioclétien de le partager
avec Maximien, l'île de Corse resta sous le gouvernement
du premier (202). Elle servit ensuite d'asile, avec
la Sicile etla Sardaigne, aux Romains qui fuyaient devant
les Goths conduits par Radagaise, et tomba en 457sous
la puissance redoutable de Genséric. Les Vandales exercèrent
dans cette ile toutes sortes d'atrocités. Ils en furent
chassés après une domination de soixante-dix-sept ans.
Les Grecs leur succédèrent, mais ceux-ci furent contraints
d'abandonner à leur tour le pays à Totila.
Les exploits
de Narsès, qui détruisit la puissance des Goths, firent
rentrer la Corse sous la domination impériale. Les habitants
furent très malheureux à cette époque. Il y eut un moment
où la tyrannie des agents impériaux n'eut plus de bornes.
Les insulaires ne pouvaient et ne savaient plus se soustraire
aux vexations auxquelles ils étaient en butte qu'en
fuyant sur une terre étrangère. Saint Grégoire nous
apprend que les Corses, abandonnant en foule leur pays
natal, cherchaient un asile sur le continent et demandaient
aide et appui aux ducs lombards. Les charges que leur
imposaient les Grecs étaient si énormes qu'ils étaient
obligés de vendre leurs enfants pour y satisfaire. Les
Sarrasins eurent leur tour en Corse; mais leur empire
ne fut que de courte durée, et c'est ainsi que l'île
se trouva comprise dans les stipulations que Pépin fit
à l'autorité papale en 754. Dans la suite, les successeurs
de Charlemagne firent donation de l'île à la famille
de Boniface, baron de Toscane.
A la mort de l'empereur, Hugues,
devenu marquis de Toscane par la mort de Lambert, dernier
rejeton de la famille illustre de Boniface (928), tous
les petits barons ou seigneurs des provinces de l'ile
devinrent autant de souverains en Corse. Chaque seigneur
féodal eut son gouvernement. Le peuple applaudit d'abord
à cette mutation dans le pouvoir. Ses illusions et ses
espérances le rendirent complice d'une foule d'usurpations
qui allaient se commettre en son nom. En effet, les
comtes du pays ne tardèrent pas à s'attaquer réciproquement,
chacun nourrissant l'espoir de joindre à son État les
possessions de son voisin. Le pays entier fut bientôt
en combustion. Tous les liens sociaux se trouvèrent
brisés la loi n'était plus qu'un vain mot. En cet état
de choses, le comte de Cinarca, le plus puissant des
seigneurs insulaires, entra en campagne à la tète d'une
armée considérable. Il avait conçu le projet d'assujettir
tous les barons et de se rendre unique souverain du
pays. Au milieu de ces circonstances désastreuses, le
peuple fatigué de souffrir prit les armes pour son compte.
II mit à sa tête un homme de génie, Sambacuccio, qui
le réunit dans la vallée de Morosaglia, où il fut investi
d'une espèce de dictature (en 1005). Le résultat de
cette grande et solennelle assemblée du peuple fut immense.
Le chef de la nation corse fit rentrer tout le monde
dans l'ordre, proclama l'indépendance des communes et
anéantit la féodalité. Sous l'influence de cette révolution,
une organisation remarquable se développa dans l'ile.
Chaque commune ou paroisse nommait un certain nombre
de conseillers qui, sous le nom de Pères de commune,
étaient chargés de l'administration de la justice sous
la direction d'un podestat qui en était comme le président.
Les podestats des communes de chacun des États ou districts
affranchis élisaient un membre du suprême conseil chargé
de faire les lois et règlements. Ce fut le conseil appelé
des Douze, du nombre des districts qui concouraient
à sa nomination. Enfin, dans chaque État ou district,
les pères de commune élisaient un magistrat qui, sous
le nom de Caporale, avait mission de défendre les intérêts
des pauvres et des faibles et de leur faire rendre justice
contre les puissants et les riches. Cependant cette
organisation puissante et libérale ne put préserver
les insulaires du joug de l'étranger. Sambacuccio étant
mort vers l'année 1012, la discorde divisa de nouveau
le pays et répandit partout la perturbation.
Le
comte de Cinarca profita de ces circonstances pour recommencer
ses armements contre les États voisins. Le peuple, en
présence d'éventualités aussi terribles, se mit sous
la protection d'un prince ou seigneur étranger capable
de le défendre contre les ennemis. Son choix se porta
sur Guillaume, marquis de Massa et de Lunigiana. Guillaume
accueillit avec faveur l'offre du peuple Corse et, sans
perdre de temps, il s'embarqua pour l'ile, où il réduisit
le comte de Cinarca.
Au marquis Guillaume succéda le marquis Hugues, son fils, vers l'année1020. Rome qui, depuis Pépin et Charlemagne, avait obtenu la cession de l'ile, ne l'avait cependant jamais possédée. A la fin, le Saint-Siège songea à faire valoir ses droits. On envoya en conséquence un évêque de Pise, nommé Landolphe. C'était sous le pontificat de Grégoire III. Du temps d'Urbain II, l’Église céda à la métropole de Pise, moyennant une redevance annuelle, la souveraineté de la Corse. De cette manière les Pisans devinrent les maitres. Cette nouvelle domination ne dura pas longtemps, grâce à la haine des Génois pour le gouvernement de Pise. Après bien des embarras et des tracas suscités par Gênes à la république toscane, l'établissement des Génois en Corse eut lieu d'une manière définitive. Cette défaite éveilla chez les Pisans la plus grande animosité contre les Liguriens. Ils parvinrent à mettre dans leurs intérêts Giudice de Cinarca, qui rétablit leur puissance pour de longues années, mais qui ne put la maintenir contre la trahison. Gênes ayant gagné un des lieutenants de Giudice, devenu aveugle, le malheureux vieillard fut impitoyablement livré à ses ennemis, et Pise perdit en lui le plus grand défenseur de son autorité en Corse. La souveraineté de l'île revint donc à Gênes en1347. La possession de la république ligurienne fut inquiétée par deux enfants naturels du comte de Cinarca, André, celui que nous venons de voir mourir aveugle. Guillaume de La Rocca, esprit entreprenant et audacieux, ne manqua pas d'obtenir quelques succès. Cependant, malgré mille vicissitudes diverses, les Génois ne perdirent pas un instant de vue la Corse. Lorsque le gouvernement de la république fut impuissant à contenir les insulaires, des compagnies songèrent à conquérir l'ile pour leur propre compte. C'est ainsi que se succédèrent les deux sociétés de la Maona et de Saint-Georges. Mais les empiètements despotiques des gouverneurs envoyés par ces sociétés, et principalement par celle de Saint-Georges, épuisèrent le pays sous tous les rapports. La cruauté des agents de cette société alla si loin, que les particuliers ne pouvaient plus obtenir réparation d'aucune espèce. La justice se vendait au poids de l'or. De là, l'exercice de cette justice privée qu'on doit souvent excuser, sinon justifier par l'absence de toute justice générale. La terrible vendetta (vengeance) se naturalisa dans l'ile et fut considérée par les familles comme l'unique moyen de leur conservation. Une révolution se fit alors dans les mœurs. Toutes ces iniquités excitèrent dans l'âme noble et élevée de Sampiero, au service de la France sous Henri II, une haine implacable contre Gênes. Aussi Sampiero profita des faveurs dont il fut l'objet à la cour de ce roi, à la suite de ses glorieux exploits, pour pousser la France à entreprendre la conquête de l’ile. Henri II y consentit; et, en 1547, après les efforts du général de Thermes et de l'héroïque Sampiero, la Corse était reconnue comme possession française.
Mais le 7 novembre 1559, François
II retira de l'île les forces de la France, malgré les
preuves d'attachement qu'avaient données les Corses
à leurs nouveaux maitres. Sampiero ne perdit pas de
vue la cause de sa malheureuse patrie. Ayant foi en
sa valeur et en celle de ses compatriotes, il reprit
la lutte contre la société de Saint-Georges. Gênes ne
tarda pas à ressentir les effets de la présence de Sampiero
dans l'île. Étienne Doria fut défait, et les troupes
espagnoles venues au secours de la république ne ralentirent
en aucune manière les exploits du héros. Et déjà le
grand citoyen touchait au terme de sa glorieuse entreprise,
lorsque la balle d'un traitre vint enlever à la Corse
un défenseur illustre et un père bienaimé La peste et
la famine suivirent de près ce désastre, et les soldats
de Sampiero, privés de leur général, se virent contraints
d'aller demander l'hospitalité à la cour de France,
à la cour de Rome et à la cour d'Espagne. Partout ils
trouvèrent bon accueil.
Henri IV, principalement,
ayant été bien servi par quelques-uns d'entre eux, leur
accorda le titre et les droits de citoyen ainsi qu'à
tous les Corses qui seraient forcés de chercher un refuge
en France. Pendant ce temps, Gênes n'arrêtait pas ses
rigueurs. Au contraire, les défaites qu'elle avait éprouvées
en combattant contre les Corses, au lieu de ramener
le sénat à des sentiments plus doux, à une politique
conciliante, avaient si bien exaspéré la république,
que les insulaires se voyaient tyrannisés de plus en
plus. Dans cette terrible situation, réduite à l'impuissance
par l'épuisement de toutes leurs forces, les habitants
de l'île cherchèrent leur salut. dans un aventurier
Théodore-Antoine, baron de Newkoff, du comtat de La
Marck en Westphalie, ayant promis des secours, les Corses
consentirent à l'avoir pour roi, sous le nom de Théodore
Ier. Ce personnage, un peu romanesque, ne
doit pourtant pas être calomnié. Il avait de l'instruction
et appartenait à une famille distinguée dont les membres
ont tenu rang dans diverses cours, il était en outre
courageux, entreprenant, ambitieux, et par là capable
de se rendre utile dans la lutte qui se poursuivait
entre les Corses et les Génois. Théodore établit le
siège de son modeste gouvernement à Corte. Il fut aimé
de son peuple et secondé par lui. Mais il eut bientôt
à combattre la jalousie des nobles et à lutter contre
Gênes, toujours acharnée contre sa proie. Théodore avait
fait des promesses il en put tenir quelques-unes, et
les autres exigeaient du temps, entrainaient des lenteurs.
Cependant le temps pressait Gênes tourmentait de plus
en plus les populations avides de sécurité et de repos.
Cette situation provoqua, de la part de Théodore, un
voyage sur le continent. Afin de mieux garantir les
libertés et l’indépendance de son peuple, il alla demander
à toutes les puissances et entre autres à la Hollande,
les munitions de guerre nécessaires pour délivrer la
Corse de la souveraineté de Gênes. Cette absence un
peu trop prolongée éveilla bien des craintes dans l'ile
et les plus chauds partisans de Théodore finirent par
porter les vœux de leurs compatriotes un peu partout.
Sur ces entrefaites, Gênes venait d'obtenir du cabinet
de Versailles une espèce de médiation armée confiée
aux soins du comte de Boissieux. La présence de l'envoyé
de France fut agréable aux insulaires, persuadés, en
général, que le roi leur serait conservé, ou du moins,
que les armes françaises n'avaient point pour but de
les assujettir de nouveau à la république génoise. Mais
les choses changèrent de face, le jour où le comte de
Boissieux prit ouvertement parti pour Gênes. La lutte
s'engagea presque aussitôt entre les Corses et les Français,
et nous devons à la vérité de dire que ceux-ci furent
mis par les braves montagnards dans une complète déroute.
La nouvelle de ce désastre inattendu
irrita Louis XV. Le comte de Boissieux étant mort, le
marquis de Maillebois y fut envoyé pour le remplacer,
et on mit sous ses ordres une force armée assez considérable.
Maillebois fut plus heureux que son prédécesseur secondé
par un certain nombre de chefs corses et surtout par
Hyacinthe Paoli, dont le courage ne fut pas toujours
à la hauteur du talent, il soumit enfin l'île. Quoique
cette nouvelle domination eût été imposée par la victoire
à des patriotes malheureux et épuisés, le gouvernement
français aurait été aimé par la très grande majorité
des insulaires; mais la cour de Versailles ne jugea
pas à propos de profiter et de jouir de son triomphe.
Soit faiblesse, soit complication des affaires extérieures,
à la suite de la mort de l'empereur Charles VI, l'ordre
fut donné à Mlaillebois d'évacuer immédiatement l'île
et de l'abandonner aux Génois en l741. Il en résulta
une nouvelle prise de possession de la part de Gênes,
représentée par Spinola, et une nouvelle insurrection
de la part des Corses. Alors un grand homme venait d'arriver
en Corse, c'était Pascal Paoli, fils d'Hyacinthe. Simple
officier au service du roi de Naples, il résolut d'aller
délivrer sa patrie de la tyrannie. Arrivé en Corse,
on le proclama général de toutes les forces de la nation.
A ce titre, il réunit dans les premiers jours de juillet
1755 une consulte générale, il organisa le gouvernement
de l'île et se prépara à la défense. Paoli se montra
dès ses premiers actes à la hauteur des circonstances
son génie politique pacifia l'île en quelques années,
anéantit la vendetta, unit les chefs des anciens États
et éloigna pour toujours du centre de la Corse la maudite
domination génoise.
Chose remarquable! Le philosophe
de Ferney, qui n'a pas toujours été juste pour les Corses,
a parlé de Paoli avec admiration « L'Europe, a-t-il
dit, le regardait comme le législateur et le vengeur
de sa patrie. Les Corses, ajoute-t-il sur le même sujet,
étaient saisis d'un violent enthousiasme pour la liberté,
et leur, général avait redoublé cette passion si naturelle
devenue en eux une espèce de fureur. » Nous manquerions
à la mémoire de Paoli, si nous ne citions de lui les
paroles suivantes « Il faut que notre administration
ressemble à une maison de cristal où chacun puisse voir
ce qui s'y passe. Toute obscurité mystérieuse favorise
l'arbitraire du pouvoir et entretient la méfiance du
peuple. Avec le système que nous suivons, il faudra
bien que le mérite se fasse jour, car il est presque
impossible que l'intrigue résiste à l'action épurative
de nos sélections multiples, générales, fréquentes.»
Ces belles paroles montrent bien
quel était l'homme qui présidait aux destinées de la
Corse vers l'année1767. Nous devons signaler à cette
époque un fait sans importance par rapport à l'histoire
générale de la Corse, mais qui mérite d'être remarqué,
parce qu'il ne contribua pas peu à la fortune de la
famille Bonaparte. En 1767, Charles Bonaparte était
secrétaire de Paoli; il épousa Lætitia Ramolinoqui donna
le jour deux années après à Napoléon, dont Paoli fut
le parrain. Mais revenons à Paoli. A l'époque dont nous
parlons, l'Europe entière admirait les prodiges de son
génie. Le grand Frederik lui envoya une épée d'honneur
dont la lame portait pour inscription Patria, Libertas!
J.-J. Rousseau écrivait sur l'avenir de cette île
célèbre la plus noble prophétie que jamais peupleait
vu réaliser son profit. Le monde entier avait les yeux
sur ce berceau de héros et de grands hommes. Mais que
faisait Gênes en ce temps-là ? Expulsée tout à fait
de la Corse, menacée presque dans ses murs, grâce aux
efforts prodigieux de Paoli, qui non seulement voulut
améliorer le pays, mais qui songea à lui créer des forces
maritimes, elle supplia la cour de Versailles de venir
son secours; mais trompée dans son espoir de ce côté,
puis humiliée des mille défaites qu'elle avait subies
coup sur coup, elle céda enfin à la France ses droits
sur une contrée qu'elle ne pouvait plus asservir. L'offre
de Gênes fut acceptée en le 15 mai 1768, et le comte
de Marbeuf parut avec une armée sur les côtes d'Ajaccio,
pour soumettre tout le pays. La soumission eut lieu,
mais non pas sans beaucoup de sang répandu de part et
d'autre. Paoli, quoique réduit à des forces très peu
considérables et à l'occupation de quelques petits forts
sans importance, sut résister au marquis de Chauvelin,
qui avait remplacé M. de Marbeuf.
M. de Vaux succéda
au marquis de Chauvelin une action générale fut engagée
près de Ponte-Nuovo, et Paoli, poursuivi de près, écrasé
par le nombre, ne dut son salut qu'à la vitesse de son
cheval. Il se réfugia en Angleterre, royaume auquel
il avait voulu soumettre sa patrie. La Corse reconnut,
dès lors, la souveraineté de la France. Paoli parvint,
il est vrai, sous la Terreur, à délivrer l'île d'une
domination qu'il jugeait nuisible aux intérêts de ses
compatriotes, et à la soumettre aux Anglais. Mais ceux-ci
furent chassés de l'île, lors de l'invasion de l'Italie
par les armées de la République. Telle est, en résumé
l'histoire de la Corse, peuplée encore aujourd'hui par
une race d'hommes braves, courageux, intelligents et
qui conservent à un très haut degré l'amour de la patrie.
Il est établi qu'à partir du VIIIème siècle la ville, à l'instar de la plupart des autres communautés côtières corses, déclina fortement et disparut presque complètement. Néanmoins, on sait qu'un château et une cathédrale étaient toujours en place en 1492 et que cette dernière ne fut démolie qu'en 1748. À la fin du XVème siècle, les Génois désireux d'affirmer leur domination sur le sud de l'île décidèrent de rebâtir la ville d'Ajaccio. Plusieurs sites furent alors considérés : la Pointe de la Parata (non retenue car trop exposée aux vents), l'ancienne ville (considéré finalement comme insalubre à cause de la proximité de l'étang des Salines), enfin la Punta della Lechia sur laquelle le choix a été arrêté. Les travaux débutèrent le 21 avril 1492. La ville se développa rapidement et devint la capitale administrative de la province de l'Au Delà Des Monts (plus ou moins l'actuelle Corse-du-Sud)
Bastia demeurant la capitale
de l'ile entière. Tour génoise. D'abord une colonie
peuplée exclusivement de Génois, la ville s'ouvre lentement
aux Corses, même si pratiquement jusqu'à la conquête
française, les Ajacciens légalement citoyens de Gênes,
se distingueront très volontiers des paesani insulaires,
ces derniers habitant principalement le Borgu, faubourg
à l'extérieur des remparts de la cité (l'actuelle rue
Fesch en était l'artère principale).
Ajaccio fut
occupée par les Français de 1553 à 1559, puis passa
définitivement à la France en 1769 : après avoir vaincu
l'armée royale à Borgo en octobre 1768, les patriotes
de Pascal Paoli sont écrasés en mai 1769 à Ponte-Novu.
La ville fut faite par Napoléon Ier, qui
en était originaire, la capitale de l'unique département
de l'ile au détriment de Bastia. C'est au cours des
XIXème et XXème siècles qu'Ajaccio
rattrapa son retard sur cette dernière et devint la
ville la plus peuplée de l'ile. Au XIXème
siècle, Ajaccio est une station d'hivernage très prisée
de la haute société de l'époque, particulièrement anglaise,
à l'instar de Monaco, Cannes, Nice. Une église anglicane
fut même bâtie.
Le premier bagne pour enfants de
France fut construit à Ajaccio en 1855 : la colonie
horticole de Saint Antoine. C'était une colonie correctionnelle
pour jeunes délinquants, (de 8 à 20 ans) établie en
vertu de l'article 10 de la loi du 5 aout 1850. Près
de 1200 enfants venus de toute la France y séjournèrent
jusqu'en 1866, date de sa fermeture. Cent soixante d'entre
eux y périrent, victimes des conditions sanitaires déplorables,
et de la malaria qui infestait les zones insalubres,
qu'ils étaient chargés d'assainir
Le 9 septembre
1943, Ajaccio se soulève massivement contre l'occupant
nazi et devient ainsi la première ville française libérée
de la domination allemande. Le général de Gaulle se
rend à Ajaccio le 8 octobre 1943, et déclare : "Nous
devons sur le champ tirer la leçon de la page d'histoire
que vient d'écrire la Corse française. La Corse a la
fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré
de la France; Ce qu'elle a fait éclater de ses sentiments
et de sa volonté, à la lumière de sa libération, démontre
que ce sont les sentiments et la volonté de la Nation
tout entière".
Malgré son aspect de vieille ville, Sartène n’est pas si âgée que ça. Sartène, d'abord pieve pisane, fut fondée par les Génois en 1507, après l'élimination de Rinuccio della Rocca. Son nom proviendrait d'un lieu-dit local et aurait la même origine lointaine (peut-être étrusque) que "Sardaigne". Les Génois l’édifièrent sur un promontoire rocheux difficile d’accès afin de garantir la sécurité des habitants : le premier noyau de peuplement fut le quartier d'u Pitraghju. Dans les années 1550-1552, Gênes fit construire des remparts. À cette époque, l'entrée de la ville se faisait sous la loggia, ce qui a donné son nom à la place Porta. Malgré la victoire de Lépante (1571), les raids barbaresques connaissent une recrudescence. Le réseau des tours littorales chargées d'alerter les populations de l'intérieur est loin d'être achevé. C’est le Turc Dragut qui, à la suite de ses assauts, « incita » les Génois à construire une cité fortifiée où pourraient se réunir tous les habitants des hameaux environnants. Malheureusement, les fortifications ne suffirent pas pour arrêter Hassan Vénéziano, roi d’Alger, qui en 1583 prit la ville et emmena 400 Sartenais en esclavage et en tua plus d’un. La ville fut repeuplée par les paysans des villages environnants. Sartène fut autrefois, de toutes les agglomérations corses, la plus rétrograde. À partir de 1630, un nouveau bourg ("u Borgu") fut construit hors des murailles pour loger les journaliers qui travaillaient dans les grandes propriétés foncières. Giafferi conquit la ville en 1732 après avoir battu le corps expéditionnaire autrichien. À l'époque de Pascal Paoli, les notables interdirent la région au généralissime (Consulte d'Istria - 1758), avant d'accepter finalement son autorité en 1763. L'histoire de Sartène fut toujours agitée : luttes des paysans de la montagne contre les gros propriétaires terriens, luttes au XIXème siècle entre les habitants des quartiers du Borgu (taravais d'origine) et ceux de Sant'Anna (Sartenais de souche), vendetta entre les Rocca-Serra et les familles Ortoli et Pietri
Les Génois ont vite senti le besoin de se mettre à l'abri des invasions qui venaient de la mer et ont commencé à construire, du temps du gouverneur Léonello Lomellini, une bastiglia (une bastille), c’est-à-dire une place forte, une citadelle. Avec le temps, la Bastiglia (Bastia) s'est développée, est devenue prospère et est devenue plus importante que Cardo. Toute son histoire est comprise dans sa « bastiglia », la citadelle des origines qui constitue la ville close. Ce sont ici la mer et la montagne qui décident de l’implantation des lieux habités, comme l’exige le relief de l’ile. Aussi, Bastia fut capitale au temps de la domination génoise. Elle s’est accrochée aux pentes pour s’étaler plus tard, en gagnant sur l’eau sa place Saint-Nicolas. De la modeste marine qu’elle était au port de commerce qu’elle est devenue, son histoire a été jalonnée des gloires et des vicissitudes que connaissait toute ville fortifiée. Élue par le patricien génois Léonello Lomellini, en 1353, pour assurer la liaison avec Gênes, elle naquit pour ainsi dire de son rocher sur lequel fut élevé un donjon (bastiglia, d’où son nom) et que, quelque cent ans plus tard, on ceintura de remparts.
Au cours de la deuxième moitié
du XIIIème siècle, une guerre entre seigneurs
amena l'édification de la Haute ville. En 1278, Calvi
se confédère avec Gênes. Sa fidélité sera constante.
En 1284, par une victoire navale devant l'îlot de la
Meloria, les Génois mettent fin à la puissance navale
et politique des Pisans. Les uns après les autres, les
seigneurs corses rendent foi et hommage à la République
de Gênes mais, en 1297, Boniface VIII met un terme à
cet assujettissement en accordant l'investiture de l'île
au roi d'Aragon. Après un bref passage sous la domination
du roi Alphonse V d'Aragon, Calvi passe en 1453 sous
le contrôle de l'Office de Saint Georges qui l'entoure
de solides murailles d'une citadelle, notamment pour
se protéger d'éventuelles attaques de Pise.
Calvi,
l’une des principales places de Corse au début du XVIème
siècle, a été la résidence du gouverneur génois de 1544
à 1548.
Au XVIème siècle, après la mort
de Rinuccio Della Rocca, dernier seigneur souverain
de la Rocca, toute l'île passe sous le pouvoir direct
de Gênes et son administration. La justice est rendue
par le gouverneur et par d'autres fonctionnaires, au
nombre variable suivant les époques, portant le titre
de commissaire ou de lieutenant. Dans une certaine mesure,
les Calvais pouvaient concourir à l'administration de
la justice : « le commissaire que la République envoyait
à Calvi était assisté, en matière civile, de trois «
consuls » tirés au sort périodiquement (tous les six
mois, puis tous les trois mois) dans une liste — un
bussolo — de trente-six membres élus par les Calvais
eux-mêmes. Le tribunal n'était composé de la sorte que
pour les procès entre Calvais, et même les consuls jugeaient
seuls et sans l'assistance du commissaire les procès
champêtres ; pour les causes dans lesquelles intervenaient
des gens étrangers à Calvi, le commissaire jugeait seul
» - Colonna De Cesari-Rocca. Jusqu'au XVIIIème
siècle la ville reste fidèle aux Génois d'où la devise
« Civitas Calvi Semper Fidelis ». Le 21 mai 1730, au
début de la Grande Révolte des Corses contre Gênes qui
dura de 1729 à 1769 et dont la cause majeure était l'augmentation
constante des impositions au gré des officiers et fonctionnaires
génois successifs, le gouverneur Felice Pinelli dans
sa première année de son mandat, visite Calvi. En 1731,
Mgr Giustiniani, évêque de Sagone se réfugie à Calvi.
Début juin 1731, Calvi est assiégée par des forces corses
conduites le piuvanu Paganelli. Janvier 1732, le colonel
de Vins, à la tête de nouvelles troupes allemandes venues
remplacer celles commandées par le baron de Wachtendonck,
débarque à Calvi venant de Bastia avec 600 soldats d'élite.
De Vins, qui tente d'occuper Calenzana, village voisin,
y subit une lourde défaite le 14 janvier. Le 7 avril
1732, à la suite d'un accord entre Vienne et Gênes pour
l'envoi de nouvelles troupes en Corse, le prince de
Wurtemberg arrive à Calvi. Les forces allemandes dans
l'île, en tout 11 000 hommes, seront placées sous son
commandement, assisté du prince de Kulmbach, général
de bataille, et du comte de Schmettau, général d'artillerie.
Le 17 avril, il publiera un édit à Calvi, accordant
cinq jours aux Corses pour rentrer dans l'obéissance
de la République. En octobre 1737, Calvi, Lumio, Calenzana
et Algajola sont aux mains des Génois, le reste de la
Balagne aux Nationaux. Calvi servira de camp de base
aux troupes françaises envoyées aider Gênes et rétablir
une situation préoccupante, avec promesse de laisser
six bataillons en Corse, à conditions qu'ils soient
installés dans une place sûre comme Calvi ou Ajaccio.
Gênes n'accepta pas de confier des places fortes aux
Français.
Le 6 septembre 1741 les dernières troupes
françaises quittent Calvi pour Antibes. En 1756 est
construit le Fort Maillebois que Calvi rebaptisera Fort
Mozzelo après le départ des Français. Laurent Giubega,
parrain de Napoléon, se réfugia ainsi à Calvi, alors
que la ville s'était faite fidèle aux Français, pendant
deux mois de mai à juin 1793 car il avait été chassé
d'Ajaccio par les Paolistes. Calvi résista à un siège
de deux mois contre Pascal Paoli et ses alliés les Anglais
en 1794. L'amiral anglais Nelson y perdit un œil lors
de ce siège de la citadelle de Calvi par sa flotte.
Après avoir résisté aux Anglais, Calvi passa quand même
sous tutelle britannique pendant deux ans. Redevenue
française, Calvi restera une forteresse militaire de
1938 à la libération
Corte était l'ancienne capitale
de la Corse, quand celle-ci était indépendante. Siège
du Palazzu Naziunale sous Pascal Paoli, elle abritait
également une université, encore en activité aujourd'hui.
Durant la seconde guerre mondiale et l'occupation italienne,
les premiers membres de la mission secrète Pearl Harbour
(Toussaint et Pierre Griffi, Laurent Preziosi et Roger
de Saule) sont venus coordonner le 2ème réseau de résistance
après avoir créé le 1er dans la région de Piana/Cargése.
Ils étaient arrivés clandestinement par le sous-marin
Casabianca dans la baie de Topiti le 14 décembre 1942.
Rouverte en 1981, l'Université de Corse accueillait
en 2007 4 900 étudiants, ce qui en fait la plus petite
ville de France siège d'une université. Des administrations
régionales sont également implantées dans la ville,
qui bénéficie outre son passé historique d'une position
centrale au sein de l'ile.
Cette ile recèle bien des trésors,
tant pas ses paysages grandioses, par son histoire très
tourmentée, par la richesse de son patrimoine et par
la chaleur de son peuple. Ce n'est pas pour rien que
cette région est appelé l'Ile de Beauté. Je n'ai pas
encore eu la chance de la découvrir, mais un séjour
est au programme.
D'ailleurs une légende corse raconte
que lorsque Dieu créa le monde, lorsqu'il eut fini son
œuvre il eut une idée: «puisque je maitrise la technique
pour concevoir les arbres, les montagnes, que je détiens
les éléments, il faudrait que je crée un chef d'œuvre
pour parfaire le monde, un joyaux que je déposerais
au milieu des flots comme un diamant dans son écrin»
Et Dieu en une journée créa la Corse, mais la nuit suivante
il ne pu trouver le sommeil: "cette ile est trop belle,
elle va susciter jalousie et convoitise" Et toute la
nuit Dieu chercha une solution. Au matin Dieu se réveilla
le cœur empli de joie, il avait trouvé une solution,
il créa un peuple capable de protéger cette petite ile:
«je vais créer un peuple de farouches gardiens, des
ardents défenseurs pour ce sanctuaire, des hommes et
des femmes qui se battent sans cesse et sans jamais
s'essouffler pour protéger mon œuvre courage, solidarité,
amour de cette terre et capacité de résistance seront
inscris dans leurs cœurs.»
" L'œil de
sainte Lucie"
C'est au IVème
siècle que naquit la légende de sainte Lucie.
Lucia, une jeune fille de la noblesse syracuse
à force de prières répétées à la Vierge
Marie, obtint la guerison miraculeuse de
sa mere atteinte d une maladie incurable.
Vouant un culte et une devotion sans limites
à la vierge, Lucia s arracha les yeux et
les jeta à la mer pour ne pas être detourner
de sa foi et éloigner ses pretendants. Toute
entiere tournée vers la prière, Lucia réalisa
de nombreux miracles. En réponse à cette
dévotion, la sainte vierge, lui rendit la
vue et lui donna des yeux plus beaux et
plus lumineux " occhji belli e lucentti
".
L opercule du coquillage nommé le
" turbo rugueux "que l'on trouve sur les
rivages de Corse symbolise les yeux de sainte
Lucie. En porter éloigne le mauvais oeil
et favorise la chance. en corse ". L'oeil
de Sainte Lucie "est un porte bonheur, il
s agit de l opercule d un coquillage que
l'on peut ramasser sur certaines plages
après une grosse tempête, la taille des
opercules pouvant varier de 2 mm à 3 cm
.
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