Bordeaux - Préfecture de la Gironde
Retour
au Département)Bordeaux, son nom est une déformation du bourg d'eau que les colporteurs du Moyen-âge utilisaient lorsqu'ils voulaient se rendre au grand marché qui se tenait dans cette ville qui se situe au bord de la Garonne. Bordeaux se trouve en Gironde, mais c'est la Garonne qui le traverse ! Cette ville vénérable, puisque cette vieille dame fut créée sans doute par les Bituriges Vivisque, non pas à Bordeaux même, mais sur une colline qui surplombe la Garonne à Lormont. Bordeaux c'est construit sur rive gauche, à l'endroit où la terre est la plus ferme, contrairement à la rive droite qui n'était que boue et marécage. Cette cité dont le nom nous apparait pour la première fois sous le règne de l'Empereur Tibère est un carrefour entre le Nord et le Sud, entre Méditerranée et Atlantique. Les premiers échanges commerciaux se faisant avec les comptoirs phéniciens installés sur le littoral Méditerranée.
Replongeons-nous dans une passé très lointain
à l’époque où nos grands ancêtres se déplaçaient par tribus entières
pour chercher le lieu où s’installer Imaginez-les lorsque qu’ils
arrivent à la fin du plateau de Lormont et découvre ce qui sera
le lieu le futur cité car ce qui se dévoile à leurs yeux est un
enchantement. Une immense plaine, avec à vos pieds la courbure du
fleuve en forme de croissant, Une immense forêt sillonnée de petits
cours d’eau et de grands étangs. De quoi nourrir la tribu pendant
des décennies entières.
Si leurs toutes premières constructions
se situent sur le plateau de Lormont, comment ont-ils fait pour
traverser ce qui sera la Garonne ? Est-ce eux, ou bien d’autres
arrivants en suivant le cours du fleuve. Car ce qui sera Bordeaux,
est un l’aboutissement d’un long cheminement depuis les berges de
la Méditerranée, jusqu’aux plages sableuse de l’Océan.
Ce chemin
est tout tracé, il suffit de remonter le cours de l’Aude et de suivre
la plaine du Lauragais pour retrouver le cours de la Garonne et
de la suivre jusqu’à son embouchure.
C’est sans aucun doute, ce qui permis les
échanges entre les peuples de la Méditerrané et les peuples de l’Ouest
de ce qui deviendra la France. Lorsque les Bituriges Vibisci prennent
possession des lieux, ils commencent à instaurer un péage sur toutes
les embarcations qui descendent ou remontent la rivière. Les premiers
plans de vignes arrivent, et comme les terres sont très pauvres,
la vigne y prospère rapidement. La cité de Burdigala devient florissante.
Comment les romains prennent possession de l’Aquitaine, personne
est en mesure de le dire mais la position de la ville ancienne de
Burdigala à Bordeaux est prouvée par les mesures des routes de la
Table de Peutinger et de l'Itinéraire d'Antonin, qui partent de
Mediolanum (Saintes), Vésuna, (Périgueux), Aginnum, (Agen), Elusa,
(Eause), Aquoe Tarbellicoe (Dax) (Aqs) et les monuments qu'on y
a trouvés, ainsi que l'édifice antique dit palais Gallien, confirment
l'exactitude de ces mesures.
L'époque de la fondation de Bordeaux se perd
dans la nuit des siècles. Strabon est le premier qui en fasse mention
sous ce nom, que lui donne aussi Ptolémée. Elle fut d'abord, comme
toutes les villes, un village, un bourg, dont les maisons étaient
de bois et de terre: c'est l'idée qu'en donne César ; mais, agrandie
par la succession du temps, et surtout grâce à son heureuse situation,
elle devint, sous les Romains, la capitale de la seconde Aquitaine;
ils la firent entièrement démolir pour la reconstruire (an 260 de
notre ère) d'après les dessins et l'architecture des cités d'Italie,
et l'embellirent de plusieurs beaux édifices.
C'est dans cet
état qu'Ausone en a laissé une description dont on reconnait encore
de nos jours l'exactitude. La splendeur antique de Bordeaux disparut
avec la présence et par l'invasion des barbares. D'abord, les Visigoths,
qui la trouvèrent sur leur chemin en se rendant en Espagne, la saccagèrent
et l'occupèrent pendant près d'un siècle; ils en furent chassés
par Clovis, en 509, après la bataille de Vouillé.
Les Sarrasins, appelés par Eudes, duc de Guyenne, prirent et pillèrent
la ville de Bordeaux en 729.
Les Alain et les Normands, pirates
du Nord, non moins insatiables que ceux du Midi, pillèrent cette
ville, détruisirent ce qu'ils ne purent enlever, et abattirent la
plupart des édifices.
Vers 911, les ducs de Gascogne étant devenus
paisibles possesseurs d'un des plus beaux pays que leur enviaient
leurs rivaux, les autres grands vassaux de la couronne, la firent
rebâtir, mais dans le gout barbare de leur temps, et y appelèrent
de nouveaux habitants.
En le 25 juillet 1137, le jeune roi Louis
VII, second fils de Louis VI et d’Adélaïde de Savoie épouse avec
faste, Aliénor, la fille de Guillaume X d’Aquitaine, Le mariage
est célébré dans la cathédrale Saint André de Bordeaux. Par ce mariage
l’Aquitaine, la plus riche province de France tout en restant le
domaine d’Aliénor rentre dans le giron de la couronne, mais au retour
de la seconde croisade, Aliénor conteste ouvertement la validité
de son mariage et le 21 mars 1152, le concile de Beaugency reconnait
la nullité de l’union pour cause de consanguinité.
Après un très court séjour à l’abbaye de
Fontevrault l'Abbaye, Aliénor court se réfugier dans ses terres
d’Aquitaine, avant d’épouser le 18 mai 1152, Henri Plantagenet,
qui sera sacré roi d’Angleterre le 19 décembre 1154. Par ce mariage
l’Aquitaine passe à la couronne d’Angleterre et le restera jusqu’en
1451.
L’aquitaine devient alors la plus grande et la plus riche
province de France et sera l’enjeu de plusieurs guerre dont la Guerre
de 100 ans. Cette guerre prendra effectivement fin le 29 aout 1475,
avec la signature du Traité de Picquigny entre Édouard IV d’Angleterre
et le roi de France Louis XI.
Charles VII, après avoir chassé
les Anglais de la Normandie, voulut aussi leur enlever la Guyenne.
Fronsac, Blaye, Dax et la Roche-Guyon furent les premières villes
qui tombèrent en son pouvoir. Le comte de Dunois vint ensuite mètre
le siège devant Bordeaux. Cette ville n'était pas en état de soutenir
un long siège; elle se soumit et ouvrit ses portes. Dunois en prit
possession au nom du roi, l'an 1451.
Bordeaux se révolta l'année suivante le reste de la Guyenne suivit son exemple, et Talbot, l'un des meilleurs généraux que l'Angleterre eût alors y fut envoyé avec des troupes ; mais il fut vaincu devant Castillon. Toute la Guyenne rentra alors dans l'obéissance, et Charles VII arriva bientôt en personne devant Bordeaux; il l'investit par terre, tandis que des vaisseaux, stationnés à l'entrée de la Gironde interceptaient tous les convois, et arrêtaient tous les secours. Cent députés furent alors envoyés au roi; ils offrirent de rentrer sous son obéissance, à condition de conserver intacts leurs biens et leur vie.
Mais Charles leur signifia qu'ils pouvaient
se retirer, que son intention était de se rendre maitre de la ville,
et d'en avoir tous les habitants à discrétion, afin que leur punition
servît d'exemple aux siècles à venir.
Les Bordelais se rendirent
alors à discrétion. Ils payèrent une amende de cent mille marcs
d'argent, perdirent leurs privilèges, prêtèrent un nouveau serment,
et firent sortir la garnison anglaise.
Au milieu de l'été de
l548, les paysans de plusieurs villages se refusaient absolument
d'aller prendre le sel aux greniers qui leur étaient assignés. Les
habitants de Bordeaux, ardemment attachés à leurs privilèges, auxquels
l'impôt de la gabelle portait atteinte, prirent les armes, s'emparèrent
de l'hôtel de ville, mirent en fuite plusieurs magistrats, et massacrèrent
le lieutenant du gouverneur Tristan de Monein, ainsi que quelques
commis de la gabelle mais bientôt les séditieux furent battus ou
pris, et les plus coupables punis du dernier supplice.
Tout était calmé, lorsque Henri II, qui commençait à régner, crut devoir punir d'une manière tout exemplaire tous les habitants de Bordeaux. Il envoya dans cette ville, à la tête d'une forte armée le connétable Anne de Montmorency qui, bien que la ville n'opposât aucune résistance, fit pointer le canon sur les murs et y entra par la brèche, comme dans une ville prise d'assaut. Une contribution de 200,000 livres fut imposée aux habitants, qui furent en outre obligés de livrer leurs armes. « Le peuple, dit de Thou, fut privé de tous ses privilèges, du droit d'élire un maire et des jurats, de faire des assemblées de ville, de tenir des sceaux, d'exercer aucune juridiction, d'avoir un trésor commun et des possessions publiques. La maison de ville devait être rasée, et toutes les cloches des églises transportées dans les châteaux, qui seraient fortifiés aux dépens du peuple. Il fut condamné encore à équiper à ses frais deux galères pour servir à la défense des gouverneurs contre les entreprises des citoyens mêmes. Enfin, pour expier l'horrible attentat qu'ils avaient commis contre la personne de Monneins, la sentence portait qu'ils le déterreraient eux-mêmes, non avec le secours de quelque instrument, mais avec leurs propres ongles, et que le corps de ce seigneur serait conduit de nouveau à la sépulture par les jurats, et vingt-six bourgeois en habits de deuil, et le flambeau à la main ».
Toutefois, cette punition ne parut pas encore
suffisante au duc de Montmorency ; il avait amené avec lui des juges
qui, après avoir fait le procès à la ville, condamnèrent, de dix
en dix maisons, un Bordelais à être pendu et la plupart des officiers
municipaux à être suppliciés sur la place publique. Il y en eut
de brulés, de rompus vifs, de pendus aux battants des cloches qu'ils
avaient sonnées. Après avoir exercé ces actes de barbarie sur les
malheureux habitants de Bordeaux, le connétable de Montmorency se
déshonora par un trait de férocité qui a couvert à jamais son nom
d'ignominie.
Un des jurats de Bordeaux, nommé Lestonat, ayant
été condamné à perdre la vie en vertu des jugements précités, la
femme de ce magistrat vint se aux jeter pieds du connétable pour
lui demander la grâce de son mari. Elle était d'une beauté rare.
Montmorency en fut frappé, et lui fit entendre que la grâce qu'elle
sollicitait dépendait du sacrifice de son honneur ; condition à
laquelle cette femme eut l'héroïsme ou la faiblesse de consentir.
Après avoir passé la nuit avec elle, le connétable ouvrit une des
fenêtres de son appartement et le premier objet qui frappa les yeux
de cette malheureuse femme fut une potence à laquelle était suspendu
le corps de son mari.
Une telle situation eut cependant un terme.
Les Bordelais, poussés à bout, firent entendre au roi leurs réclamations
et, leur voix fut enfin écoutée. Le parlement fut réintégré; on
remit à la ville une partie de l'amende exigée, et la plupart de
ses privilèges lui furent restitués par un édit en date du mois
d’aout
Le célèbre auteur des essais, Michel Eyquem,
sieur de Montaigne fut maire de Bordeaux. Bordeaux reconnut Henri
IV, mais après délibération publique ; on députa vers lui pour le
supplier de rentrer dans le giron de l'Église romaine.
Le 25
novembre 1615, Louis XIII épousa dans la cathédrale de Saint-André
de Bordeaux l'infante d'Espagne ; quelques jours auparavant, on
avait célébré dans la même église les fiançailles de la sœur de
ce roi avec le prince de Castille, le fils Philippe III.
En 1635,une
insurrection éclata à Bordeaux au sujet d'un édit du roi qui établissait
un nouvel impôt d'un écu par tonneau de vin sur les cabaretiers.
En 1675, une nouvelle révolte éclata dans cette ville à l'occasion
de l'établissement de l'impôt du papier timbré et de la marque d'étain.
La sédition fut réprimée par la fermeté du maréchal d'Albret, qui,
pour punir les habitants, les contraignit de loger à discrétion
pendant plus de six mois 18 régiments d'infanterie et 4 régiments
de cavalerie.
En 1787, le parlement de Bordeaux ayant refusé
d'enregistrer les édits bursaux, fut transféré à Libourne, où il
resta pendant quatre mois.
En 1793, Bordeaux subit le joug de la Montagne
; Tallien et Isabeau vinrent lui notifier ses ordres, et pendant
dix mois firent exécuter dans cette ville les ordres du gouvernement
révolutionnaire.
En 1814, le maire de Bordeaux, Linch, livra
aux Anglais, réunis aux Espagnoles et aux Portugais, l'entrée de
cette ville où il fit proclamer les Bourbons
Lors du retour de
Napoléon, la duchesse d'Angoulême après avoir vainement pressé les
troupes en garnison à Bordeaux de prendre les armes pour les Bourbons
fut obligée de quitter cette ville, où s'avançait le général Clausel,
pour aller s'embarquer à Pauillac.
Si pendant la durée du règne
de Napoléon Ier avait été particulièrement néfaste pour
le commerce bordelais, notamment en raison des perpétuels conflits
entre la France et les autres nations européennes, il est tout autre
avec l’avènement de second empire.
D’ailleurs c’est à Bordeaux
que le futur Napoléon III dans un discours prononcé le 7 octobre
1852, annonce la modernité de la France. La création de nouvelles
voies de communication tant ferroviaires que maritimes va donner
un essor considérable au commerce bordelais.
De nouveaux débouchés
s’ouvrent à l’exportation des vins de Bordeaux, en Chine, aux États-Unis
et en Amérique Latine. La Chambre de Commerce de bordeaux devient
la troisième puissance de la ville de Bordeaux, après les services
de la ville et les services de l’État. Et ce qui n’est pas négligeable,
elle ne coute rien aux contribuables contrairement aux deux autres.
Bordeaux nœud de communication incontournable et dont la vocation
première est le commerce et c'est à lui que Bordeaux doit sa prospérité
et sa renommé.
Son
principal produit d'exportation étant le vin et c'est par lui qu'elle
est connue du monde entier. Bordeaux est connu pour son vin et la
ville lui doit les riches demeures qui bordent ses grandes artères.
Cours de l'Intendance, la façade des quais sont le miroir de son
très riche passé commerciale, même si certaines marchandises; proposées
à la grande noblesse de France recherchant pour son service des
gens de couleur; procurent aujourd'hui une certaine honte de la
part des bordelais. Certain veulent ignorer délibérément cette période
peu glorieuse où l'on vendait les plus beaux spécimens d'esclaves
avant de faire partir le reste vers les colonies américaines.
Si un jour, vous allez à Bordeaux ne manquez pas la visite du
Musée d'Aquitaine. Vous y découvrirez une maquette de ce qu'était
un navire négrier de l'époque où la traite était à son apogée.
Lorsqu'on se promène aujourd'hui dans cette
ville on est avant tout étonné du nombre de portraits qui ornent
les façades. Mascarons grimaçants, souriants, vieux, jeunes, imberbes,
barbus, femmes au beau visage, vieux laiderons, avec des cornes,
avec des dents etc. etc.. Toute une galerie de portraits défile
devant nos yeux étonnés. Beaucoup sont les portraits des futurs
propriétaires des lieux qui voulaient que le passant sache qui habitait
ces riches demeures. D'autre pour chasser les mauvais esprits qui
pouvaient nuire à la tranquillité de l'habitant du lieu. Plus de
3000 mascarons ont été dénombré dans la bonne ville de Bordeaux.
Aujourd'hui, Bordeaux peut s'enorgueillir de faire partie des
plus belles villes de France et d'avoir vue la façade de ses quais
inscrit au patrimoine de l'humanité par l'UNESECO.
La Lettre du Promeneur
Plan du site - Moteur de recherche | | Page Aide | Contact © 2017.
>