Appelé de 1793 à 1795 département du Bec d'Ambes C'est à la hauteur du Bec d'Ambes, que la Garonne et la Dordogne se joingent pour former l'estuaire de la Gironde qui est le plus grand estuaire d'Europe. Il est navigagble par les bateaux de haute mers jusqu'au port de Bordeaux.
ANTROS, petite île du dép. de la Gironde,
située à l'embouchure de la Garonne ; c'est sur cette île qu'est
élevée la tour de Cordouan, qui sert de phare aux vaisseaux qui
entrent dans le fleuve.
L'opinion commune veut qu'il soit ici
question du récif qui porte la tour de Cordouan ; mais on peut douter
que l'emplacement de cette tour, qui n'occupe qu'environ 20 toises
sur une roche à fleur d'eau, ait attiré l'attention d'un auteur
aussi succinct que Méla dans sa géographie ; et il faut même convenir
que, s'il en est quelque mention actuellement, ce n'est que par
rapport au phare qu'on voit élevé en cet endroit. En examinant avec
attention la disposition du local à l'entrée de la Garonne, que
l'usage est d'appeler la Gironde, il y a tout lieu de soupçonner
que la pointe en grande saillie, qui resserre considérablement l'entrée
vis-à-vis de Royan, jusqu'à réduire à environ 2,400 toises un canal
qui auparavant s'étend à près de 6,000, a été autrefois isolée.
Cette pointe, qui depuis un lieu nommé Soulac s'allonge d'environ
4,000 toises, ne tient au continent de Médoc que par une langue
de terre, laquelle, en haute marée, De conserve qu'un demi-quart
de lieue de largeur, et qui doit avoir été coupée par la continuation
d'une ouverture dont l'entrée, du côté de la Gironde, est appelée
le chenal de Soulac ; car le terme de chenal ne pouvait être appliqué
qu'à une passe d'entrée ou de sortie particulière. Je suis instruit
de ces circonstances par une carte manuscrite levée fort en détail
sur les lieux, et dont l'objet spécial est de marquer les endroits
couverts en haute marée, à la distinction des plages que la mer
basse laisse à découvert. Il est constant que le temps a apporté
quelques changements sur ce côté de la Gironde précisément. Un autre
terrain, situé au-dessus de celui dont je viens de parler, et qui
est une île portant le nom de Jau dans les cartes faites il y a
150 ans, n'est actuellement séparé du continent de Médoc que par
quelques fossés pour l'écoulement des eaux. Or, puisqu'on découvre
une île à l'entrée de la Garonne, on peut être fondé à y reconnaître
l'île d'Antros dont parle Mêla. M. de Valois croit que Mêla donne
à la Garonne une île qui appartient à la Loire. On ne saurait disconvenir
que l'auteur de la vie de saint Ansbert de Rouen ne fasse mention
d'une île de la Loire, sous le nom d'Antrum, où saint Hermeland
ou Herblain, comme on dit aujourd'hui, fonda un monastère. Cette
île, qui ne paraît plus séparée du continent, de même que la paroisse
de St-Herblain ne l'est point, conserve sa dénomination dans ce
qu'on appelle la basse Aindre, sur le rivage droit de la Loire ,
entre Nantes et Couéron, que l'on croit être l'ancien Corbilo. Mais,
outre qu'il paraît très- violent de supposer une telle méprise dans
Méla, on doit remarquer que ce qu'il dit de l'effet des marées par
rapport à l'ile d'Antros, est plus vraisemblable à l'égard de l'entrée
de la Garonne que du canal de la Loire, dans un endroit qui remonte
à environ 10 lieues au- dessus de son embouchure, et là où ce canal
n'a qu'environ 300 toises de largeur.
Pomponius Mela (né
à Tingentera, près d'Algésiras), qui écrivait aux alentours de 43,
est le plus ancien géographe romain connu. Il donna une description
qui couvre le monde connu des Gréco-Romains.
Aujourd'hui le port de la Lune, accueille des
navire de fort tonnage, principalement des paquebots de croisère qui
viennent faire escale à Bordeaux. Ce département A cheval sur l'estuaire
du fleuve Gironde, qui lui a donnée son nom, et qu'elle partagne avec
la Charente Maritime, la Gironde est délimité au Nord par les départements
de La Charente Maritime, à l'est par les département de la Dordogne
et du Lot et Garonne, et au sud par le département des Landes. La Gironde
présente deux aspects totalement différents en amont de Bordeaux.
Sur la rive droite du fleuve se dresse une succession de colinnes
et de coteaux calcaires, d'où sont extrait les pierres qui ont servit
à construire les villes. C'est la région de l'Entre deux mer, qui sépare
la vallée de la Garonne de la vallée de la Dordogne. Les deux cours
d'eau ne formant plus qu'un à la hauteur de Blaye.
Cette grisette-là n’est pas un oiseau ! Elle
désigne au départ une étoffe légère, grossière, grisâtre, ordinairement
faite d’un mélange de soie, de laine, de coton, employé autrefois
pour les vêtements de femmes.
Dès le 17ème siècle,
la grisette désigne par métonymie une jeune fille vêtue de grisette.
Jean de La Fontaine en parle ainsi dans
« Joconde ou l’infidélité
des femmes » :
« Sous le cotillon des grisettes,
Peut loger autant de beauté
Que sous les jupes des coquettes.
»
Sur la rive gauche du fleuve une plaine qui se
termine sur les plages de l'océan. Cette immense régions planté de pins
maritimes tout au long du littoral atlantique qui font de l'aquitaine
une region de sylviculture et qui protège du vent les plantation de
maïs et le vignoble.
Le vignoble bordelais occupe une large bande
de terre située de part et d’autre de l’estuaire de la Gironde. Terre
de grave sur la rive gauche et plateau calcaire sur la rive droite.
La façade Atlantique étant constituée d’une immense forêt commençant
à la pointe des Graves pour finir devant les premières maisons d’Anglet
en Pyrénées Atlantiques. Le maïs est cultivé en abondance entre le vignoble
et la forêt.Ce département est le plus vaste de la France métropolitaine.
Le littoral Aquitain est la plus grande plage d’Europe, celle-ci
commençant à la Pointe de Grave, pour finir à Biarritz. Et tout au long
de cette plage, vous trouverez d'agréables stations balnéaires comme
Soulac-sur-Mer, Hourtin Plage, Montalivet, très connue des naturistes,
Le Cap Ferret, Le Porge, Lacanau.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie
: 1 072 500 ha
Population:1 434 661 (2009)
Densité : 134 hab./km²
Nb de communes : 542
La Gironde, département crée
par la loi du 22 décembre 1789 fait partie intégrande
de la Guyenne et de l'Aquitaine.
Deux siècles avant
l'ère chrétienne , l'histoire des Gaules, qui commence
à prendre quelque certitude, nous fournit des documents
incomplets, mais authentiques sur la partie du territoire
dont le département de la Gironde est formé. Il était
habité par deux peuplades principales les vasates et
les Bituriges Vivisci. Ces derniers se subdivisaient
en plusieurs tribus les Boïates, dans le district de
Buch ; les Belendi, gens du canton de Belin, et les
Medulli, qui occupaient le Médoc.
Burgdikal, aujourd'hui
Bordeaux, était la capitale de la contrée; les villes
les plus importantes après celle-là étaient Boïes et
Noviomagus, disparues toutes deux sous les empiètements
de la mer qui baigne nos côtes de l'ouest.
Les Phéniciens
d'abord., puis la colonie grecque de Marseille, initièrent
les Bituriges au commerce et aux arts de l’antiquité.
L'invasion romaine trouva déjà sensiblement modifiées
dans ce pays la langue celtique et les croyances religieuses
des druides. Les Vasates opposèrent quelque résistance
aux légions commandées par un lieutenant de César ;
mais les Bituriges acceptèrent sans protestation la
loi du vainqueur. Les remaniements territoriaux, l'établissement
de nouvelles divisions administratives soulevèrent des
mécontentements qui n'allèrent cependant point jusqu'à
une lutte sérieuse. En 211, sous Caracalla, l'œuvre
de la conquête était achevée ; les lois, la religion,
les usages, le costume même des Romains étaient adoptés
par les vaincus. Bordeaux était devenue la capitale
de la seconde Aquitaine. Mais cette paix dans la servitude
de ne devait pas avoir une longue durée ; dès le milieu
du IIIème siècle apparaissent, avec le christianisme,
les premiers germes de dissolution du vieil empire.
Saint Martial, saint Front et d'autres apôtres dévoués
viennent dans le Bordelais braver les outrages, les
haines et les supplices pour prêcher la doctrine de
l'Évangile. Ils sont persécutés, mis à mort, mais leurs
vengeurs approchent.
Sous Honorius, la Gaule est envahie par les barbares. Pendant que la frontière est menacée, la sédition éclate à l'intérieur ; les rigueurs des collecteurs d'impôts poussent au désespoir les serfs et les colons. Les Vandales sont les premiers barbares qui pénètrent dans l'Aquitaine ; ils n'y séjournent que deux années ; mais les Wisigoths leur succèdent, et Bordeaux leur ouvre ses portes. Le patrice Constance les repousse une première fois, mais il est bientôt contraint de céder par un traité ce que ses armes ne peuvent plus défendre les Wisigoths reprennent possession de leur conquête la seconde Aquitaine est érigée en royaume dont Toulouse est la capitale, et sept rois de cette race occupent successivement le trône.
Sous cette domination, du IV
au Vème siècle, on voit se développer concurremment
le commerce, les arts, les littératures grecque et latine,
ce qui devait survivre à le conquête romaine, et le
christianisme, qui devait ouvrir le pays à de nouveaux
maîtres. Le poète Ausone a laissé de curieux renseignements
sur l'éloquence et la poésie à cette époque.
En 507,
Clovis, roi des Francs, appelé par les évêques, s'avance
vers l'Aquitaine, bat les Wisigoths dans les plaines
de Vouglé, et fait une entrée triomphale dans l'ancienne
capitale des Bituriges.
Partagée une première fois
entre les fils de Clovis, plus tard entre les héritiers
de Clotaire, épuisée par les guerres longues et acharnées
que suscita la rivalité de Frédégonde et de Brunehaut,
l'Aquitaine s'était livrée au prétendant Gondovald,
fils adultérin dé Clotaire, que ses derniers partisans
assassinèrent pour rentrer en grâce. Vers la fin du
siècle, Dagobert défendit le pays contre une invasion
de Vascons ; mais, quoique vainqueur, il abandonna,
moyennant un léger tribut, l'Aquitaine à ces nouveaux
envahisseurs. Il plaça son frère Caribert à la tête
du royaume d'Aquitaine retrempé dans l'élément vascon.
Ce prince régna un an à peine et mourut à Blaye en 631.
Son fils Boggès ou Boggis reçut l'Aquitaine des mains
du roi Dagobert à titre de duché héréditaire et sous
la condition de foi et hommage. C'est le premier exemple
d'un apanage donné aux princes de la famille royale.
Les descendants de Boggès conservèrent leur duché pendant
cent cinquante ans. Ils soutinrent glorieusement le
nom de fils de Clovis, pendant que l'autorité monarchique
s'éteignait aux mains des rois fainéants et passait
aux maires du palais.
Sous Dagobert déjà, les Aquitains
mécontents avaient réclamé par une révolte l'indépendance
de leur province et le titre de royaume ; vaincus, ils
avaient dû accepter la position qui leur était faite
; la lutte devint plus ardente quand elle eut pour aliment
la rivalité des ducs contre les maires devenus tout-puissants.
Les ducs avaient à se défendre contre d'autres ennemis
; n'étaient-ils pas les sentinelles avancées de la monarchie
contre les Sarrasins qui menaçaient les provinces méridionales
?
Eudes, dans un moment de péril suprême, fit alliance
avec Charles-Martel; mais les secours qu'il en attendait
n'arrivèrent point assez tôt pour préserver ses domaines
des calamités qu'une invasion traîne après elle.
La Garonne fut franchie, Bordeaux pris, d'assaut ; la
ville, déjà riche, fut livrée au pillage, et son gouverneur
mis à mort. La victoire qui succéda à ces jours d'épreuves,
victoire dont Charles-Martel sut garder toute la gloire
et tout le profit, eut pour le duché des conséquences
presque aussi déplorables ; les fils de Charles-Martel,
jaloux de l'importance que prenait cette province, voulurent
la reconquérir à la couronne. Pépin et Carloman entrèrent
en Aquitaine et mirent la frontière à feu et à sang.
Hunold, héritier du duc Eudes, consentit à ce qu'on
exigeait de lui il se reconnut comme vassal des ennemis
qui venaient si injustement le dépouiller; puis, sentant
son insuffisance pour une lutte qui menaçait de se prolonger,
il se fit moine et laissa à son frère Waïfre le soin
de le venger et de défendre l'héritage paternel. Ce
jeune prince, doué d'une grande force de corps et d'âme,
aurait réparé les désastres de sa famille, s'ils avaient
pu l'être par l'intelligente et le courage.
Sous de frivoles prétextes, Pépin
lui déclara la guerre, guerre d'extermination, poursuivie
pendant plusieurs années avec un acharnement qu'égala
seule l'opiniâtreté de la défense. Tout ce que pouvaient
la valeur et la ruse, Waïfre le tenta. Presque toujours
vaincu, souvent trahi, jamais abattu, poussé de revers
en revers jusqu'au fond des forêts de la Double (Edobola),
son dernier refuge, il serait mort en combattant, si,
parmi ce peu d'hommes qui suivaient encore sa bannière,
l'or de Pépin n'avait pas suscité des traitres. Ils
l'assassinèrent la nuit, sous sa tente, le 2 juin 768.
Pépin ne survécut que peu de jours à Waïfre, et laissa
le trône à Charlemagne, qui, devenu maître de l'Aquitaine,
en fit un royaume auquel il donna Toulouse pour capitale.
Le fils de Waïfre, Loup, que Charles le Chauve appelle
Lupus re et nomine, poursuivit l'œuvre de son
père qu'il put voir vengé à Roncevaux; malgré quelques
succès passagers, il fut bientôt fait prisonnier et
pendu ; ses fils tombèrent à ses côtés dans les combats
ou se retirèrent en Espagne en eux finit la dynastie
mérovingienne des ducs d'Aquitaine.
Lorsque l’on parcourt notre
pays, en évitant les autoroutes, et surtout lorsque
l’on emprunte les petites routes départementales,
bien loin des grands axes routiers, on découvre
toute la richesse de notre pays. A cours d’une de
mes promenades, j’ai découvert l’abbaye Saint Nicolas
de Blasimon. Il n’est reste encore quelles que belles
ruines, mais c’est surtout la chapelle qui attire
le regard. Le porche sculpté est magnifique, même
si l’on déplore la décollation de toutes les statues.
Là encore la Révolution est passée et les personnages
gravés dans la pierre ont subi la vindicte populaire.
Je ne vous ferais pas l’historique de ce lieu,
d’autres l’on fait avec bonheur, et en cliquant
sur les post-it vous pourrez obtenir tous les renseignements
nécessaires.
En 778, à son retour d'Espagne,
Charlemagne donna à son fils, Louis le Débonnaire, l'Aquitaine
érigée de nouveau en royaume, avec Toulouse pour capitale.
La nomination de Séguin au comté de Bordeaux, la construction
du château de Fronsac, la fondation douteuse de quelques
églises, l'érection plus douteuse encore du tombeau
du preux Roland à Bordeaux, d'autres disent à Blaye,
et le nom de Charlemagne resté en quelques endroits
voilà les seules traditions locales que le département
de la Gironde ait conservées du règne de ce grand monarque.
Devenu empereur, Louis le Débonnaire transféra le
royaume d'Aquitaine à son fils Pépin. Celui-ci en mourant
laissa un fils, Pépin II, qui fut déshérité par Louis
le Débonnaire. Charles le Chauve fut désigné comme roi
d'Aquitaine ; mais Pépin II fit la guerre à son oncle
et l'obligea à traiter avec lui. Les Normands, qui ravageaient
alors l'Aquitaine, ayant surpris et saccagé Bordeaux,
les populations s'en prirent à Pépin, et le livrèrent
à son oncle. Celui-ci lui ayant laissé ou rendu la liberté,
Pépin finit par se jeter dans les bras des Normands,
et fut pris combattant sous leurs enseignes.
En 877, l'Aquitaine redevint
un simple duché à charge d'hommage au roi, obligation
que méconnurent les titulaires autant de fois qu'ils
crurent pouvoir le faire sans danger.
Après une longue
série de luttes sanglantes, tantôt contre les Normands,
tantôt contre les comtes d'Anjou, le dernier des ducs
d'Aquitaine étant mort en pèlerinage, sa fille Éléonore
épousa Louis le Jeune, qui devint roi de France.
Le divorce qui rompit quinze ans plus tard ce mariage
remit Éléonore en possession de l'héritage paternel
elle l'apporta en dot à Henri II d'Angleterre, avec
lequel elle contracta une seconde union. C'est à cette
époque que remonte la transformation du mot Aquitaine,
dont l'étymologie latine était tirée des nombreux cours
d'eau qui arrosent le pays la suppression de l'a et
la corruption du langage usuel firent d'Aquitaine Guyenne,
nom qui, dans la suite, s'applique plus spécialement
aux rives de la Gironde et au comté de Bordeaux.
L'établissement des princes anglais en France origine
de guerres si longues et si cruelles, source de tant
de maux, valut aux habitants des villes les premières
franchises communales dont l'histoire fasse mention,
concessions accordées par la politique étrangère pour
s'assurer les sympathies des populations que tant de
liens devaient rattacher à la couronne de France; Bordeaux
et d'autres villes de la Gironde obtinrent, sous Henri
II, le droit de se gouverner, d'élire leurs magistrats
de se défendre elles-mêmes et de n'être assujetties
à aucun subside, s'il n'était librement consenti par
le peuple. Ces améliorations n'étant guère profitables
qu'aux villes, de sérieuses manifestations contre la
domination anglaise signalèrent les règnes de Henri
II et de Richard Cœur de Lion mais les barons aquitains
furent toujours obligés de se soumettre.
Sous Jean
sans Terre, les dévastations commises par les routiers,
les exactions des baillis et sénéchaux anglais excitèrent
de nouveaux troubles; la situation ne fit qu'empirer
sous Henri III, dont les mandataires ne respectaient
même plus les immunités de l'Église.
Tant d'excès et d'outrages lassèrent
enfin la patience des opprimés.
Toutes les paroisses
de l'Entre-deux-Mers, en partie ruinées et dépeuplées,
jetèrent ensemble un cri de détresse, et leurs plaintes
furent transmises à Henri III, par l'archevêque et le
clergé de Bordeaux, en 1235.
L'année suivante, Henri
chargea deux commissaires de s'informer sur les griefs
articulés et de vérifier soigneusement la légalité des
privilèges à invoquer; l'enquête eut lieu en présence
de l'archevêque de Bordeaux, de l'évêque de Bazas, des
abbés des deux diocèses, du maire et des jurats de Bordeaux,
des barons et des principaux chevaliers de la Guyenne.
Il était facile d'établir que les atteintes portées
aux privilèges de la province, les excès commis par
les routiers, les ravages momentanés d'une autre espèce
de brigands qui, sous le nom de pastoureaux inondèrent
une partie de la Guyenne en 1259, et tous les désordres
dont on se plaignait avaient pour cause première et
principale l'absence de toute autorité centrale capable
de se faire respecter et obéir mais quel était, à cette
époque, le gouvernement qui pouvait donner une pareille
sécurité à ses sujets ?
Le traité de 1259 reconnaissait
Henri III comme souverain des comtés de Périgord, Limousin,
Saintonge, Quercy et Agenais, outre le Bordelais et
la Gascogne dont il avait la possession sous la suzeraineté
des rois de France. De ce partage du territoire, de
cet équilibre de forces, de cet antagonisme, pouvait-il
sortir autre chose que cette lutte acharnée dont le
pays fut le théâtre et la victime jusqu'au triomphe
définitif de Charles VII ? En 1292 les Anglais capturent
en pleine paix des vaisseaux naviguant sous le pavillon
de France. Philippe le Bel somme Édouard de comparaître
devant les pairs pour y rendre raison de cette violation
du droit des gens. Sur le refus du roi d'Angleterre,
l'Aquitaine est confisquée par un arrêt, et les Français
en occupent plusieurs villes à main armée. Édouard fait
passer de nombreuses troupes dans la province menacée,
sous les ordres des ducs de Richemond et de Lancastre,
qui reprennent Blaye, Bourg, La Réole et Rions; après
une guerre de plusieurs années où les succès de part
et d'autre se balancent une double alliance entre la
famille des Plantagenets et celle de France remet Édouard
en possession de son duché, en 1303.
Les hostilités recommencent en
1324, à l'occasion d'un fort que Hugues de Montpezat
s'était permis d'élever dans l'Agenais sur les limites
françaises ; la prise de La Réole fait craindre au monarque
anglais l’envahissement de ses domaines. Il se hâte
de proposer un traité qui est accepté.
En 1337, les
prétentions qu'Édouard III élève à la couronne de France
rallument la guerre. Le comte de Derby, son neveu, arrive
en Guyenne en 1345 ; Langon, Libourne, Monségur, La
Réole lui ouvrent leurs portes. Au comte de Derby succède
le prince de Galles ; la bataille de Poitiers a été
perdue par les Français, le roi Jean est prisonnier
en1356 au cour de cette bataille.
Édouard érige la
Guyenne en principauté et en investit son fils, à la
charge de relever de la couronne d'Angleterre, avec
redevance d'une once d'or.
Bordeaux devient alors
siège d'une cour brillante et chevaleresque ouverte
à tout prince ambitieux, à tout baron mécontent qui
croit avoir quelque grief à faire valoir contre le roi
de France. L'éclat de cette puissance éblouit le successeur
de Henri II, de ce prince qui consolidait sa puissance
par la concession des franchises communales, le fils
d'Édouard, pour réparer ses finances épuisées par la
guerre et subvenir aux prodigalités de sa cour, impose
une taxe de dix sous sur chaque feu de sa principauté.
Les paysans murmurent les seigneurs, jaloux de la prédominance
anglaise, se font les interprètes de leurs justes plaintes
auprès du roi de France. Le connétable Bertrand Du Guesclin,
à la tête d'une vaillante armée, arrive pour les appuyer
de victoire en victoire, il poursuit les Anglais jusqu'aux
portes de Bordeaux, et n'est arrêté que par la trêve
de Bruges, signée en 1375. De tous les événements particuliers
à la Guyenne survenus du temps de Richard II, le plus
remarquable fut la ligue défensive que les villes du
Bordelais formèrent entre elles en 1379.
A l'expiration
de la trêve, les hostilités avaient recommencé ; la
ville de Saint-Macaire venait d'être prise par le duc
d'Alençon toutes les autres places étaient menacées.
Se voyant abandonnées par le roi d'Angleterre, les villes
de Blaye, Bourg-sur-Gironde, Libourne, Saint-Émilion,
Castillon, Saint-Macaire, Cadillac et Rions résolurent
de pourvoir à leur sûreté commune en se confédérant
sous le patronage de Bordeaux, avec promesse d'un mutuel
secours.
Mais il n'était pas au pouvoir
des communes de conjurer l'orage prêt à fondre sur elles.
La Guyenne ayant été envahie par le comte d'Armagnac,
plusieurs places furent prises la ville de Bourg-sur-Gironde
fut assiégée ; cependant les troupes confédérées de
Bordeaux et le secours d'une flotte anglaise obligèrent
le comte d'Armagnac à lever le siège et à quitter la
province.
Depuis cette époque jusqu'en 1451 pendant
trente-six ans, la Guyenne ne vit point d'armée française
dans son sein; ses destinées et celles de la France
se jouaient sur d'autres champs de bataille. Les Anglais
n'y eurent même que de faibles garnisons ; ils comptaient
sur les communes pour la défense du pays. Les seules
hostilités dont la province fut passagèrement le théâtre
se bornèrent à des rencontres de partisans sans importance,
à des attaques de châteaux faites par les troupes communales.
Lorsqu’enfin l'armée française en 1451 prenant une sérieuse
offensive commença la campagne de Guyenne, les châteaux
forts ouvrirent leurs portes sans combattre les villes
résistèrent davantage en stipulant toujours dans leurs
capitulations la conservation.de leurs franchises. Les
Anglais retirant à la hâte leurs garnisons, se concentrèrent
dans les murs de Bordeaux ou aux environs. Castillon,
Saint-Émilion, Libourne, Rions furent emportés et le
sire d'Orval s'avança avec une troupe de cavalerie à
peu de distance de Bordeaux.
A son approche, les
Anglais et les bourgeois, au nombre de dix à douze mille,
sortirent des murailles, le maire à leur tête; mais
le sire d'Orval les ayant chargés rudement sur plusieurs
points, les mit en déroute, couvrit la campagne de leurs
morts et de leurs blessés, et conduisit à Bazas un grand
nombre de prisonniers.
L'été suivant, les comtes
de Dunois, de Penthièvre, de Foix et d'Armagnac pénétrèrent
en Guyenne par quatre côtés différents. Blaye se rendit.
Les Anglais, à qui il ne restait plus dans toute la
province que les places de Fronsac, Bayonne et Bordeaux,
obtinrent un peu de répit en s'engageant à remettre
ces trois villes aux Français si, à l'époque de la Saint-Jean,
il n'était pas arrivé des troupes suffisantes pour tenir
la campagne. Les renforts attendus ayant manqué, les
garnisons de Fronsac et de Bordeaux mirent bas les armes.
La capitulation passée entre les bourgeois de Bordeaux
et le comte de Dunois portait :
Que la ville serait
à jamais exempte de tailles, subsides et d'emprunts
forcés;
Que le parlement y serait établi pour toute
la Guyenne;
Que le roi y ferait battre monnaie.
Blauquefort sa célébrité au rôle important que jouèrent, dans les guerres de l'Angleterre et de la France, les possesseurs de son redoutable château, vaste polygone de vingt-deux côtés, flanqué de neuf tours, entouré de remparts baignés par un fossé de dix-huit à soixante pieds de largeur, et n'ayant d'accès que par un pont-levis que deux autres tours défendaient. Les titres les plus anciennement connus, relatifs à ce domaine, remontent à 1098 et 1108, et mentionnent un Arnaud comme seigneur de Blanquefort. Cette famille eut de fréquents démêlés avec celle de Fronsac, vers 1242. Elle s'alliait, vers la même époque, avec les Goth, ancêtres du pape Clément V. Une héritière collatérale, Thélésie, dame de Lamarque, qui, pour soutenir ses droits, invoqua le secours d'Édouard, duc d'Aquitaine, inaugura l'étroite alliance dans laquelle restèrent depuis les seigneurs de Blanquefort avec le parti anglais. Bertrand de Goth, neveu du pape, avait reçu du roi Édouard, en don, le 16 juin 1308, la seigneurie de Blanquefort ; sa fille, mariée à Jean d'Armagnac, étant morte sans enfants, eut pour héritier le comte de Durfort-Duras. Ce seigneur et sa descendance, demeurés fidèles aux princes anglais, même après leur expulsion de France, virent grandir pendant deux siècles la puissance de leur maison. La juridiction de la seigneurie de Blanquefort, pendant cette période, s'étendait sur une grande partie du Médoc et se prolongeait jusqu'au bassin d'Arcachon; les seigneurs d'Arez, de Margaux, d'Audenge, de Macau, de Saint-Aon, etc., se reconnaissaient vassaux des sires de Blanquefort, qui avaient droit de haute justice sur les paroisses de Soussans, Avensan, Alaurian, Ludon, Le Pian, Cantenac, Arsac, Labarde, Parampuyre, LeTaillan, Saint-Aubin, Saint-Médard en-Jalle, Le Temple et Sautuges. Au XIVème siècle, les réclamations d'un jeune marié, Guillaume de Beccaron le Jeune, de la paroisse de Cantenac, nous révèlent jusqu'où s'étendaient les droits seigneuriaux des sires de Blanquefort, et la sentence conservée et authentique qui condamne le paysan à faire amende honorable envers le seigneur libertin et « à lui demander grâce, un genou en terre, la tête nue et les mains en croix, étendues sur la poitrine, en présence de tous ceux qui assistoient à la noce, » nous laisse incertains de ce qu'on doit le plus maudire, du droit lui-même ou de la justice qui le consacrait. Après être demeurés en Angleterre de 1453 à 1469 dans une position très besogneuse et très précaire, les Durfort furent réintégrés dans leurs biens par Louis XI, et les derniers de leurs descendants dont il soit fait mention sont Jacques-Henri de Durfort, maréchal de France, et Félicité de Durfort, duc de Duras, qui tous deux vivaient dans le XVIIIème siècle.
Mais, en 1452, à la première
nouvelle d'un débarquement en Médoc de quelques troupes
commandées par Talbot, Bordeaux, sans calculer les chances
de succès, arbora les couleurs anglaises, et la garnison
française, prise au dépourvu, abandonna la ville; les
autres places suivirent l'exemple de la capitale.
Charles VII obligé de conquérir une seconde fois sa
province, envoya ses généraux assiéger le fort de Castillon.
Talbot et son fils volèrent au secours de la place ;
l'action s'engagea sous ses murs ; tous deux y périrent
avec un grand nombre de chevaliers de Guyenne et d'Angleterre.
Après cette victoire, Charles ne rencontra presque plus
de résistance. La garnison de Bordeaux demanda à capituler,
et, malgré l'opposition des bourgeois, elle ouvrit ses
portes au roi de France. La ville perdit ses privilèges
elle fut imposée à cent mille écus d'or, et vingt seigneurs
de la province furent condamnés à l'exil. Quant aux
Anglais, il leur fut permis de se rembarquer et d'emmener
avec eux tous les citoyens à qui il plairait d'émigrer.
Charles VII plaça de fortes garnisons dans toutes les
villes de la Guyenne, et, pour tenir Bordeaux en respect,
il fit bâtir deux citadelles appelées l'une le Château-Trompette,
et l'autre le fort du Hâ. De graves modifications furent
apportées alors dans la constitution des municipalités
cependant, conformément au texte du traité, le parlement
fut installé à Bordeaux la seconde année du règne de
Louis XI, en 1462, et son ressort s'étendit sur les
sénéchaussées de Bordeaux, Bazas, Agen, Condom, les
Landes Armagnac, Cahors, Limoges, Périgueux, Angoulême,
Saintes et La Rochelle. Cette vaste circonscription
judiciaire détermina les limites d'un nouveau duché
d'Aquitaine donné par Louis XI en apanage à son frère
Charles de Berry, en 1469.
La noblesse de la contrée
crut voir dans cette mesure une occasion de reconstituer
l'ancien royaume; le duc Charles était connu personnellement
de la plupart d'entre eux; ils avaient été ses compagnons
d'armes dans la ligue du Bien public; un nouveau complot
fut formé; mais, avant qu'il éclatât, Charles mourait
empoisonné, et les plus influents parmi ses complices
étaient arrêtés et traduits devant le parlement de Bordeaux.
Soit complicité de la magistrature, soit absence
de preuves suffisantes, les juges refusèrent de conclure
à la peine capitale. Louis XI, irrité, épura le parlement,
et la mort fut prononcée.
Cette terrible leçon étouffa
le fédéralisme aquitain, qui ne se réveilla plus qu'avec
les girondins de la Convention, deux siècles et demi
plus tard. Toutefois, dans l'intervalle de ces deux
époques, l'esprit de révolte trouva de trop nombreuses
occasions de se manifester.
L'établissement de l'impôt
sur le sel, dit de la gabelle, si impopulaire dans toutes
les provinces de l'Ouest, souleva dans la Guyenne un
mécontentement qu'accompagnèrent des actes de la plus
déplorable barbarie et que suivit une répression plus
barbare encore. Après avoir tué les gabeleurs ; les
paysans attaquèrent les seigneurs comme gabeleurs eux-mêmes,
ou, du moins, comme partisans de la gabelle. Les châteaux
furent brûlés, et quelques gentilshommes massacrés.
Le couronnal ou chef suprême de l'insurrection avait
adressé au maire et aux jurats de Bordeaux des dépêches
par lesquelles il leur enjoignait de se trouver sans
délai à Libourne avec des munitions de guerre et de
bouche, sous peine de la vie.
Pendant que les conseillers municipaux délibéraient, la multitude força les portes de l'hôtel de ville, y enleva les armes qui s'y trouvaient en dépôt assiégea la garnison dans le Château-Trompette s'empara du gouverneur Tristan de Moneins au moment où il s'approchait pour parlementer, et le tua. Le corps de ce malheureux officier fut dépecé et enterré tout saupoudré de sel. Le parlement essaya de calmer l'effervescence publique mais la populace contraignit les conseillers à monter la garde dans ses rangs, habillés en matelots et la pique à la main. Montmorency fut chargé par Henri II de punir cette émeute. Tous les habitants, sans distinction de conduite et de rang, furent désarmés; le parlement interdit fut remplacé par une commission extraordinaire de maîtres des requêtes de Paris, et de quelques conseillers d'Aix et de Toulouse; la place de l'hôtel de ville resta couverte d'échafauds et de gibets permanents pendant sept semaines cent cinquante bourgeois furent exécutés ; plusieurs chefs de mécontents expirèrent sur la roue, une couronne de fer rouge sur la tête; d'autres furent condamnés à la flétrissure et au bannissement. La ville, atteinte et convaincue de félonie, perdit ses franchises et son gouvernement municipal ; on remplaça ses jurats par vingt-quatre prud'hommes à la nomination du roi, les cloches descendues du haut des églises et fondues pour la marine royale, les tours de l'hôtel de ville découvertes, ses titres et registres, artillerie et munitions de guerre enlevés, ne furent point, aux yeux de la cour prévôtale, des mesures assez exemplaires ; elle ordonna de plus que l'hôtel serait rasé, et que de ses débris on bâtirait une chapelle où serait célébré chaque jour l'office des morts pour le repos de l'âme de Tristan Moneins. En exécution d'un autre article de l'arrêt, les jurats et cent vingt notables allèrent, en habits de deuil déterrer, avec leurs ongles, le corps de Moneins, l'emportèrent sur leurs épaules d'abord devant l'hôtel du connétable, où ils se mirent à genoux, et demandèrent pardon à Dieu, au roi et à la justice, et se rendirent ensuite à la cathédrale, où Moneins fut inhumé dans l'endroit le plus apparent du chœur.
Les capitaines de la ville, du
château du Hâ et du Château-Trompette, quoique innocents
des désordres de la populace, furent punis de mort pour
n'avoir pas devancé les ordres sanguinaires du connétable.
La ville fut taxée à 200 000 livres pour payer les frais
de l’armement.
L'année suivante, en 1549, Henri
II rendit à la plupart des villes les privilèges abolis;
mais quelques-unes, et Bordeaux entre autres, furent
privées de ce que leur constitution renfermait encore
de libéral. La gabelle fut réduite au droit dit du quart
et demi.
La réforme religieuse répondait trop bien
au sentiment d'examen, de critique et d'indépendance
si développé chez les habitants de la Guyenne pour ne
pas trouver dans cette contrée des adhérents fervents
et nombreux ; Marguerite de Navarre aida de tout son
pouvoir à la propagation des écrits de Luther, Calvin
et Théodore de Bèze mais la question, d'abord purement
religieuse, prit bientôt une couleur politique. La bourgeoisie
riche et éclairée, ainsi qu'une partie de la noblesse,
se montraient particulièrement favorables aux nouvelles
doctrines, le maréchal de Montluc fut chargé d'en arrêter
les progrès. La sévérité cruelle dont il usa et dont
il se vante si naïvement dans ses curieux Mémoires lui
valut les titres de lieutenant général et conservateur
de la Guyenne. Les rigueurs de sa répression ne furent
cependant pas jugées encore suffisantes, et un massacre
général des protestants eut lieu le 5 octobre 1572.
Le fanatisme, surexcité par toutes ces atrocités, entretint
dans la Guyenne la lutte la plus acharnée jusqu'en 1593.
L'influence du parlement avait entraîné une partie du
pays dans la Ligue, le maréchal de Matignon sut maintenir
à Bordeaux l'autorité royale, mais les ligueurs, retranchés
dans la citadelle de Blaye, désolèrent les rives de
la Gironde pendant cinq ans après l'avènement de Henri
IV au trône de France, et c'est seulement par composition
que la place fut rendue au roi.
Enfin, après de si
rudes épreuves le repos succéda à ces longs orages dès
que les plaies furent cicatrisées, l'activité des esprits
se dirigea vers les spéculations du commerce et les
conquêtes de l'industrie ; sauf quelques tentatives
isolées des mécontents pendant le règne de Louis XIII,
tentatives qui tombèrent d'elles-mêmes ou furent étouffées
sans beaucoup de peine, la Guyenne, jusqu'en1789, fut
tout entière aux progrès de son commerce et à l'extension
de sa marine. L'abandon des ports de la Méditerranée,
l'activité des relations avec l'Espagne, la prospérité
de nos colonies firent du port de Bordeaux une des places
les plus florissantes du continent.
Les travaux philosophiques du
XVIIIème siècle et les discussions qu'ils
engagèrent avaient opéré dans les esprits une diversion
aux préoccupations exclusivement mercantiles.
la
Révolution de 1789 vint souffler sur ces ardeurs mal
éteintes, et l'enthousiasme présent, réchauffé de toutes
les traditions du passé, salua les premières victoires
de l'Assemblée nationale sur la royauté. Par leurs talents,
leur zèle leur éloquence, les députés de la Gironde
méritèrent de donner le nom du département qui les avait
élus au parti le plus hostile à la monarchie, le plus
influent dans l'établissement du gouvernement républicain,
L'histoire conservera le nom de ces orateurs éloquents,
Vergniaud, Guadet, Gensonné, Grangeneuve Ducos, Fonfrède,
qui jouèrent un rôle si important dans la période la
plus décisive de nos annales modernes, et qui expièrent
leurs fautes politiques par une fin si tragique.
L'avenir prononcera entre eux et leurs inflexibles adversaires
de la Montagne; mais ce qu'il ne saurait absoudre, c'est
d'avoir compromis, par une guerre de diversion, le salut
de la France alors attaquée sur tous les points par
l'étranger. La Convention fut obligée de distraire une
partie de ses forces pour étouffer le fédéralisme girondin.
Tallien, chargé de cette mission, fut, toutefois, moins
impitoyable que Montmorency et Montluc. Le royalisme,
que le dépit des girondins vaincus avait réveillé, exploita,
pendant l'Empire, la gêne commerciale occasionnée par
le blocus continental ; cette direction des idées, opposée
au courant de l'opinion publique en France, conduisit
les Bordelais, en 1815, à des manifestations contraires
aux sentiments du reste du pays. C'était le triomphe
des passions égoïstes et des intérêts matériels sur
le dévouement dû à la cause commune; c'était aussi une
satisfaction maladroite donnée à de vieilles rancunes,
et la dernière manifestation de préjugés d'un autre
temps; souvenirs affligeants pour l'expiation desquels
semblent être morts ces deux frères César et Constantin
Faucher; les jumeaux de La Réole, victimes de la terreur
royaliste en 1815, qui ont scellé de leur sang l'union
définitive de la Gironde avec la mère patrie.
Ces frères Faucher, dont
l'histoire gardera le souvenir, dit une biographie
des contemporains, eurent une naissance, une vie,
une gloire, une mort et une destinée communes. Jamais
peut- être le monde ne reverra le phénomène d'une
âme partagée en quelque sorte entre deux corps parfaitement
semblables ; de deux êtres humains, à qui il fut
donné d'avoir les mêmes traits, les mêmes goûts,
les mêmes succès, les mêmes malheurs, en un mot,
la même existence physique et morale.
César
et Constantin étaient nés à la même heure, de la
même mère , à la Réole , le 12 Septembre 1760. Ils
étaient fils d'Etienne Faucher, ancien officier,
chevalier de Saint-Louis et de Saint Michel, successivement
secrétaire d'ambassade à Turin, chargé d'affaires
près la république de Gênes, secrétaire général
du gouvernement de Guyenne, etc.. ; leur mère, mademoiselle
Faugeroux appartenait aux premières familles du
pays.
Ils entrèrent aux chevau-légers de la
garde du roi, le 1er Janvier 1775, et
passèrent officiers , le mois d'Août 1780 , dans
le régiment de Bouflers dragons.
Aux avantages
d'une physionomie heureuse, ils joignirent les qualités
du cœur et les agréments d'un esprit cultivé. Bons,
braves, gais, généreux, bienfaisants, ils étaient
aimables, sur tout César. La douceur de leurs manières,
les grâces de leurs conversations, leurs prévenances
les faisaient aimer d'abord, et augmentaient chaque
jour le charme de leur intimité. Ils eurent des
ennemis, sans doute, et de bien cruels, mais ils
ne les comptèrent que parmi les jaloux, les envieux
ou les sots. César et Constantin malgré leur esprit
ardent et facile à s'égarer, ne ternirent jamais
par l'excès de leur zèle, leur dévouement à l'amitié
et à la patrie.
Aucun vice n'eut accès dans leur
cœur : ils ne furent cependant pas exempts de défauts.
Ceux qui exercèrent le plus d'influence sur leur
vie entière, furent une certaine légèreté dans les
jugements qu'ils portaient, et une confiance excessive
qui les exposa souvent à se laisser surprendre par
les dehors de l'amitié. Peut-être furent-ils aussi
un peu enclins à l'ironie et à la satire, penchant
toujours funeste, quoique trop souvent justifié
par le vice et la sottise.
En 1791, César fut
nommé président de l'administration du district
de la Réole, et commandant des gardes nationales
de l'arrondissement. Constantin, chef de la municipalité
de la Réole, signala son administration par plusieurs
actes de bienfaisance et de désintéressement.
Après le 21 Janvier 1790, ils partirent pour
l'armée en qualité de volontaires. Leurs talents,
leur conduite brillante et courageuse les firent
bientôt distinguer. Ils furent faits généraux de
brigade en même temps, après avoir parcouru rapidement,
et ensemble, tous les autres grades. Chaque promotion
fut la récompense de quelque action d'éclat et eut
toujours lieu sur le champ de bataille. A l'attaque
de la forêt de Vouvans, le 15 Mai 1795, César est
enveloppé ; son cheval tombe sous lui percé de coups,
lui-même reste sur la place frappé de dix coups
de sabre sur la tête et d'une balle dans la poitrine.
Ce fut à ses cris de vive la République, que des
cavaliers, conduits par son frère Constantin, revinrent
à la charge, le reconnurent et l'arrachèrent à une
mort devenue inévitable. Arrêtés sous prétexte de
fédéralisme, par suite d'une dénonciation de Paris,
ils furent traduits au tribunal révolutionnaire
de Rochefort, qui les condamna à mort. Le jugement
allait être exécuté, déjà le bourreau les aidait
à monter sur l'échafaud, lorsque le représentant
Lequinio qui était sur les lieux, ordonna de surseoir
à l'exécution. Le jugement fut révisé et cassé,
et ces deux frères rendus à la liberté. Ils vinrent
en litière à la Réole pour y achever la guérison
de leurs blessures. César et Constantin furent ensuite
attachés en qualité de généraux de brigade, à l'armée
du Rhin et Moselle. Mais l'état de leurs blessures
ne leur permit pas de continuer longtemps le service
actif.
Le premier Consul nomma Constantin sous-préfet
de la Réole, le 5 Avril 1800, et César membre du
conseil-général du département de la Gironde, le
15 Mai 1800. Ils exercèrent ces fonctions publiques
jusqu'en 1803. En 1815, César fut nommé député par
le collège de la Réole, et Constantin élu maire
de la Réole. Le 14 Juin, ils furent nommés maréchaux
de camp à l'armée des Pyrénées-Occidentales.
Les arrondissements de la Réole et de Bazas furent
mis sous le commandement de Constantin, lorsque
le département de la Gironde fut déclaré en état
de siège.
Nous avons peine à nous expliquer
ce long acharnement de la fureur des partis contre
des infortunés qui ne sont plus.
Que les hommes
de 1815 se résignent cependant, car nous les prévenons
que ce signe glorieux de notre indépendance, dont
la vue est pour eux ce que la vue de l'eau est pour
les hydrophobes, sera bientôt remplacé par un modeste
cénotaphe en pierre, où seront inscrits les noms
des victimes, sans que leurs mânes puissent s'affliger
d'y lire celui de leurs bourreaux. Nous espérions
à cette époque faire réviser leur jugement. Mais
le seul ministère un peu constitutionnel de la restauration
cessa bien vite d'exister ; nos espérances d'une
justice tardive s'évanouirent avec lui. Aujourd'hui
que la vérité peut se dire sans crainte, nous publions
ce triste récit du plus affreux, du plus irréparable
malheur ; Puisse-t-il désarmer les ennemis de la
mémoire de César et de Constantin ! Puisse le souvenir
de la mort cruelle des deux jumeaux, faire bénir
l'heureuse révolution de Juillet, qui ne veut ni
persécutions, ni réactions, ni assassinats juridiques,
et qui a inscrit sur sa glorieuse bannière : Ordre,
liberté, tolérance, justice pour tous.
CASIMIR
FAUCHER
Le récit abrégé que nous en publions
aujourd'hui fut composé à Paris. Nous nous sommes
décidés à faire imprimer cet écrit, et cette courte
notice sur nos oncles, pour imposer silence à la
calomnie qui s'est irritée du pieux et patriotique
hommage que les amis de la liberté viennent de rendre
à leur mémoire, en plantant sur leur tombe un drapeau
tricolore.
Ce document est extrait du « Procès
des frères Faucher de La Réole, morts en 1815, victimes
de la fureur des parties » est publié par Casimir
Faucher, les neveux des frères Faucher.
Dans l'histoire générale des provinces dont a été formé le département de la Gironde, le caractère bordelais nous est parfois apparu sous un aspect peu favorable, mais il doit être apprécié tout différemment dans son individualité. Si dans ce pays, malgré l'exception qu'offre Montesquieu, les esprits à haute et vaste portée ont été plus rares qu'ailleurs; si, dans la vie politique comme dans la vie privée, les prétentions provinciales ou les ambitions personnelles ont nui au développement des grandes et généreuses aspirations qui ne naissent que de l'abnégation et des sacrifices, en revanche l'esprit moyen, l'intelligence des choses pratiques n'est nulle part une faculté plus générale, un don plus universel que dans la Gironde. Toutes les qualités aimables et superficielles que développe la civilisation les grâces du langage, l'élégance des manières, l'affabilité, la bienveillance sont poussées à un degré de raffinement inconnu ailleurs.
La science pratique des affaires,
la fertilité des expédients, le génie plus inventif
quel persévérant, ont fait du Girondin, dans l'époque
actuelle, le négociant le plus fin l'avocat le plus
habile le ministre d'État le plus utile qu'on puisse
trouver dans le reste de la France. Au service de ces
talents si propres à l'exploitation la Providence a
mis pour l'habitant de la Gironde les ressources inépuisables
du sol le plus fertile, les richesses de vignobles uniques
au monde, le voisinage de l'Océan, des ports admirables,
de magnifiques fleuves dans l'intérieur des terres en
un mot, tous les éléments de la plus merveilleuse prospérité.
Si donc, en devenant une annexe de la France, la Guyenne
a dû entrer en lice avec nos autres provinces dans les
luttes pacifiques du progrès, elle doit reconnaître
qu'aucune n'arrivait au combat si bien munie qu'elle,
et que sa part doit être large dans les profits de la
victoire. Aussi sommes-nous heureux de voir chaque jour
s'effacer de plus en plus les germes d'anciennes divisions,
et le département de la Gironde se placer parmi les
plus nationaux comme parmi les plus riches et les plus
importants de la France.
Bordeaux et notamment Mérignac est un centre industriel important où est regroupé un grand nombre d’entreprises travaillant pour l’aéronautique et l’armement. Le chiffre d’affaire généré par les industries aéronautiques de la Gironde est supérieur à celui réalisé par l’ensemble des activités de même type du bassin toulousain. Bordeaux n'a conservé que très peu de vestiges de l'époque romaine, seule les ruines du Palais Galien présente un quelconque intérêt. Quelques demeures du Moyen-Âge sont à également découvrir dans le quartier Saint-Pierre. mais le siècle des Lumières est omniprésent dans le Bordeaux actuel. La façade des quais, la place de la Bourse, le Cours de l'intendance les Allée Tourny sont le grand miroir de ce XVIIème. C'est sous l'essor du Gouverneur de Guyenne, l'Intendant Tourny que Bordeaux doit en grande partie sa physionomie actuelle et qui font la richesse architecturale de le cité.
Arcachon fut d'abord un village
de pêcheurs appartenant au célèbre seigneur gascon du
XIVème siècle, le captal de Buch. Dans la
forêt avoisinante des essaims d'abeilles fournissaient
un miel délicieux. Vers 1520 le moine Thomas Illyricus
trouva sur le rivage une statue de la Vierge rejetée
par les flots. Il fit établir sur la dune un oratoire
qui devint un but de pèlerinage.
La station balnéaire
fondée au début du XIXème siècle connut un
très grand essor et Arcachon fut érigée en commune en
1857. Une l'inscription gravée sur la cloche de l'église
Saint Ferdinand : "nox hieri hodie aurora cras lux",
inspira la devise d'Arcachon. Arcachon, de simple village
de pécheur est devenue, au début du siècle, un lieu
de résidence privilégié pour la grande bourgeoisie.
La ville d'hiver construite sur les hauteurs d'Arcachon
se distingue par ses élégantes demeures datant de la
fin du XIXème siècle. Un belvédère aménagé
vous permet également une vue incomparable sur tout
le Bassin d’Arcachon.
Entre 1789 et 1850, la partie
occidentale du département était couverte de landes
mal drainées (sur environ 60 % à 70 % de l'espace).
Cette lande était entretenue par écobuage afin de pourvoir
en nourriture les grands troupeaux de moutons, surveillés
par des bergers montés sur des échasses ; l'usage de
ces dernières permettait d'accomplir plus facilement
de grandes distances (15 à 20 kilomètres par jour),
tout en surveillant le troupeau. De plus ces échasses
permettaient également de protéger les troupeaux des
attaques de loup qui infestaient la région.
Avant
1857, date de la Loi d'assainissement et de mise en
culture des Landes de Gascogne, le régime agropastoral
est généralisé : il puise sa force dans le libre usage
des communaux majoritaires. Puis la systématisation
des plantations de pins exploités pour leur résine (gemmage)
et leur bois, accompagnée de la vente des communaux
durant la deuxième moitié du XIXème siècle,
a complètement modifié le paysage et l'économie de la
moitié du département Au 18e siècle les frères Desbiey
entreprirent la fixation et la mise en valeur des dunes
par semis de pins maritimes.
Particularité géographique, la Dune du Pilat est le cauchemar des cartographes, car du fait de vents pouvant être très violents en provenance du large son sommet se déplace et lors de la grande tempête qui dévasta la France en décembre 1999, son sommet s'est déplacé de plus de 6 mètres à l'intérieur des terres. Quelques bâtiments se trouvent même enfouis sous cette montagne de sable.
C'est également en Gironde
que se construit actuellement sur le site du C.E.A.
de Cestas le plus puissant laser du monde, dénommé Mégajoule.
Le Lac de Biscarosse est une ancienne base aérienne
d'hydravions et vous y retrouverez un musée consacré
à l'histoire de ces appareils, ainsi que l'historique
des pionniers de l'Aéropostale.
Lorsque l’on arrive de Coutras et avant d’arriver à Libourne, on ne peut pas manquer de voir, au n° 183 de l’Avenue Georges Pompidou, ses très curieuses statues élaborées à partir de morceaux de ferraille de toutes sortes allant du bidon de 200 litres aux vieux pots d’échappement qui sous la férule du maitre de lieux se transforme en Eléphants, Crocodile, Aliens et flamants rose où en une très grande main.
Libourne À la place du village romain de Fozera, le tracé de la ville est réalisé en 1270 par Roger de Leybourne. Au cours des années, son nom fut légèrement déformé. Il se transforma en Libourne. À l'époque, sa vocation était celle d'un port maritime pour le commerce du vin et fluvial pour le commerce du bois, ultime destination des gabares descendant la Dordogne chargées, entre autres, de bois de noisetier destiné aux vignobles. Pour la petite histoire, il se dit que le pavage du port est en pierre anglaise transportée dans les bateaux qui venaient chercher du vin. En effet, ceux-ci ne pouvant venir d'Angleterre à vide, il fallait les lester pour qu'ils puissent naviguer sur l'Atlantique.
Lorsqu’en 769 Charlemagne
fit édifier une forteresse en haut du tertre de
Fronsac, il reçut le soutien franc et massif des
habitants de Libourne. Pour les remercier, il leur
confia une des épines de la couronne du Christ qu'il
avait reçu des mains du Sultan Haroun Al-Rachid,
Patriarche de Jérusalem. Trois cents ans plus tard,
la Reine Aliénor d'Aquitaine, qui affectionnait
particulièrement Libourne, fit construire la Chapelle
de l'Epinette pour offrir un écrin digne de ce nom
à cette précieuse relique, jusque-là conservée dans
l'église Saint-Thomas (emplacement actuel du marché
couvert). On ne compte plus les personnages illustres
qui firent un détour par Libourne pour se recueillir
devant la Sainte Epine et demander son intercession
divine : le Prince noir et la Princesse de Galles,
Bertrand Duguesclin et même le Roi Louis XI. Il
en profita pour ordonner la construction de la Chapelle
de Condat, réplique de la Sainte Chapelle de Paris,
afin de protéger la relique sacrée.
Au cours
des Guerres de Religions, la Sainte relique disparut
pendant 40 ans. Un bienfaiteur l'avait emmurée pour
la protéger d'éventuels pillages.
Le Cardinal
bordelais, François de Sourdis, la fit ensuite transporter
dans un lieu plus sûr, l'Eglise Saint-Jean-Baptiste.
Les pèlerinages continuèrent et l'on vit même en
1650, le jeune Roi Louis XIV accompagné de son frère,
de sa mère Anne d'Autriche et du Cardinal Mazarin,
assister à de nombreux offices au cours desquels
leur fut présentée la célèbre épine.
La tourmente
révolutionnaire n'épargna pas la Sainte Relique
de Libourne car son reliquaire fut brisée et l’épine
cassée en deux.
Quand le culte fut rétabli, elle
fut restaurée et dotée d’un nouveau reliquaire et
l’on peut admirer aujourd’hui encore dans l’église
Saint Jean Baptiste.
Libourne fait partie du type
de villes construites autour d'une place entourée d'arcades
pour créer un marché, les bastides. Libourne est touchée
par la révolte des Pitauds en 1548 : en 1541, la gabelle
est imposée à la Saintonge et à l’Angoumois, provinces
qui ne payaient pas cet impôt sur le sel. La révolte
éclate près d’Angoulême, et Libourne est prise par les
révoltés pendant l’été. Lors de la Fronde, la ville
est à nouveau assiégée par les troupes françaises en
1652.
Saint-Emilion village du Moyen-âge avec son
église troglodyte entièrement creusée dans le calcaire.
C'est sur un coteau de Saint Emilion que le poète Ausone
de son vrai nom Decimus Magnus Ausonius, qui fut précepteur
et plus tard conseillé de l'Empereur Gratien plantât
son vignoble. Château Ausone fait partie des cent meilleurs
vins de l'Aquitaine.
Coutras (Cutracum, Corlerate)
était, sous la domination romaine, une station militaire
appelée Corterate ; la voie romaine de Bordeaux à Périgueux,
connue vulgairement aujourd'hui sous le nom de Chemin
de Charlemagne, passait au pied de ce poste. Pendant
près de quinze siècles, l'histoire de Coutras ne nous
offre aucun événement digne d'être relaté.
En,1290,
la nomination d'un notaire par Édouard 1er
est une preuve de l'importance de la commune nous trouvons,
en 1475, la ville de Coutras possédée par cette famille
de Lautrec qui fournit des amiraux et des gouverneurs
à la province de Guyenne, et dont un membre fut placé
par François 1er à la tête de ses armées
d'Italie, et chargé par ce prince du gouvernement du
Milanais.
La construction du château de Coutras,
célèbre par les hôtes illustres qui s'y réunirent pendant
les troubles de la Fronde, date de cette époque ; mais
c'est surtout à la victoire de Henri de Navarre sur
Joyeuse que Coutras doit la renommée de son nom. Les
deux armées de Matignon et de Mayenne étaient venues
se joindre à celle du présomptueux favori, qui, craignant
d'avoir à partager avec les deux vieux généraux la gloire
du triomphe, attaqua les huguenots avant leur arrivée.
D'un côté, des casques surmontés d'aigrettes flottantes,
l'éclat de l'or et des pierreries sur les armures, des
vêtements, des écharpes de velours et de satin, d'élégants
coursiers aussi richement parés que leurs maîtres; de
l'autre, la laine, la bure, le fer; tout est austère
et silencieux dans les rangs des huguenots; à la vue
des troupes de Joyeuse qui se disposent bruyamment à
l'attaque, ils fléchissent le genou et entonnent le
cantique de Marot:
La voici l'heureuse journée
Où Dieu couronne ses élus,
« Ils ont peur, dit
Joyeuse à Lavardin. Ne vous y trompez pas, répond cet
officier ; jamais ils ne sont plus terribles qu'au sortir
de la prière. » Le combat avait commencé à huit heures,
le matin du 28 octobre 1587 ; le soir, Henri, victorieux,
soupait au château de Coutras, les cadavres nus des
deux Joyeuse gisaient dans une salle et étaient insultés
par quelques officiers. Ce moment, leur dit le Béarnais
avec sévérité, « est celui des larmes, même pour les
vainqueurs. » Belle parole, mais, hélas ! moins authentique
que l'envoi à une de ses maîtresses, la belle Corisandre
d'Andouin, de vingt-deux chapeaux enlevés pendant la
bataille.
Louis XIII traversa Coutras le 15 juillet
1621 : il se montra au peuple, se promenant à pied dans
une grande allée de lauriers, qui existait alors devant
le château. L'intervention du pape ayant obtenu le pardon
du duc d'Épernon, le cardinal Henri de Sourdis fut envoyé
à Coutras pour l'absoudre, la cérémonie eut lieu sur
la place de l'église paroissiale. C'est enfin au château
de Coutras que la belle duchesse de Longueville essaya
ses séductions sur les personnages influents qu'elle
y avait réunis, pour les entraîner dans le parti de
la Fronde. Coutras n'a rien conservé de cette époque
on n'y voit aujourd'hui qu'un monument élevé à la mémoire
du brave Albert, qui enleva aux ennemis le corps du
général Marceau, blessé mortellement à la journée d'Altenkirchen
Située sur un éperon rocheux dominant la Gironde, la citadelle de Blaye fait partie des lieux incontournable lorsque que l’on veut découvrir la richesse du patrimoine de l’Aquitaine et de la Gironde, en particulier. Cet ensemble de fortifications imaginées par Vauban est un exemple typique de l’architecture militaire du règne de Louis XIV, qui a demander à ses ingénieurs de constituer autour du royaume de France, ce que l’on désigne aujourd’hui sous le nom de la Ceinture de Fer. La défense du port de Bordeaux est constituée de trois ensembles de fortification empêchant toute intrusion de navires de guerre dans l’estuaire de la Gironde visant à envahir la ville de Bordeaux.
Grace à sa position stratégique
sur l'estuaire de la Gironde, César, dans ses Commentaires
sur la Guerre des Gaules, cite un oppidum gaulois appartenant
à la cité des Santons, qu'il nomme Blavia Santorum.
Il semble très probable qu'il s'agisse là de la ville
actuelle de Blaye, située sur un promontoire rocheux
qui domine la Gironde. Dès le premier siècle de notre
ère, les Romains s'installent sur ce site et en font
une place fortifiée. Plus tard ce lieu devient la demeure
de Jaufré Rudel, célèbre troubadour de Langue d'Oc,
qui y fait construire son château. Blaye et sa citadelle
Vauban. C’est dans cette cité qu’a été enterré Roland
de Roncevaux, neveu de Charlemagne.
Après la révolution
de 1789, la citadelle de Blaye devient prison d'État,
surtout destinée aux prisonniers politiques de haut
rang. En 1815, les ultras royalises s'opposent aux royalistes
libéraux. A la mort de Louis XVIII succède Charles X
qui est lui même un ultra royaliste, cela l'obligera
à démissionner. En 1820, le duc de Berry est assassiné
par Louis Louvel, un anarchiste qui voulait «détruire
la souche des Bourbons». Son épouse, Marie Caroline
de Bourbon Sicile, donne naissance à un fils posthume,
héritier directe de la couronne de France. Après l'abdication
de Charles X, elle parcourt le France dans le but de
provoquer un soulèvement afin de mettre sur le trône
son fils, à le place de Louis-Philippe, qu'elle qualifie
d'usurpateur. Trahis par un informateur, elle est arrêtée,
et conduite à la citadelle de Blaye, dont le général
Bugeaud en est le gouverneur. En 1833 après avoir accouché
d'une fille, le gouvernement de Louis-Philippe exploite
la situation et jette le discrédit sur la prisonnière
qui sera conduite en Italie par le Général Bugeaud.
C'est également dans cette citadelle construite par
Vauban que débutera la carrière du futur Préfet de Paris,
Georges Eugène Haussmann qui à l'instigation de Napoléon
III modifiera complètement le visage de Paris.
L'histoire de la ville est indissociable de celle de Bazas, à une quinzaine de kilomètres au sud, important centre militaire et religieux de l'Antiquité jusqu'au XVIIIème siècle, dont Langon est le port sur la Garonne, rivalisant un temps avec celui de Bordeaux. Profitant de sa situation privilégiée autour d'un coude du fleuve, au confluent avec le Brion, Langon devient une ville de marchés, sur la route entre Bordeaux et Agen. Elle compte deux paroisses dès le XIIème siècle, Notre-Dame et Saint-Gervais, formant deux bourgs dont la ville est la réunion. Langon a été marquée par la vigne, qui fit sa richesse en tant que port, au carrefour des Graves et du Sauternais. Bazas est une très vieille cité et est le siège d'un évêché dont l'évêque est l'archevêque de Bordeaux La Cathédrale. Surtout ne manquez pas d’aller déguster une entrecôte bordelaise de son bœuf qui est délicieux.
Mais le bordelais est surtout
connu pour son vignoble et ses somptueux châteaux. A
voir également certaines forteresses du Moyen-âge telles
que Langoiran, sur la rive droite de la Garonne, château
insulté par Louis XIV car son propriétaire s’était relié
à la Cause du Prince de Condé, le grand meneur de La
Fronde. Les ruines du Château du Prince Noir à Blanquefort,
le Château d’Henri IV à Vayres. les ruines du Château
de Clément V à Villandraut, premier Pape Français, son
tombeau se trouvant à Uzeste. Le Château de Roquetaillade,
le Château de la Brède appartenant toujours aux descendants
de la famille de Montesquieu. Et puis les très nombreuses
bastides, Saint Macaire, Sauveterre de Guyenne, La Réole,
Cadillac, qui donna son nom à une célèbre marque automobile
de Détroit (U.S.A.), son nom rend hommage au fondateur
français de la ville de Détroit (USA), le gascon Antoine
de Lamothe-Cadillac,etc. Cadillac est aussi le centre
d’internement de tous les plus grands malades mentaux
réputés très dangereux de notre pays. Son château fut
une ancienne prison pour femme.
A découvrir pour
les amoureux de l’époque préhistorique la curieuse grotte
de Pair Non Pair à quelques kilomètres de Bourg sur
Gironde.
La vallée de la Dordogne offre des paysages
tout à fait remarquables et ne manquez pas le détour
vers les ruines de l’Abbaye de la Sauve Majeure qui
offrent encore quelques belles pierres et qui fait même
l’objet de vaste programme de restauration.
La jacquerie des
Pitauds est une révolte paysanne du XVIème
siècle. Par l’édit de Châtellerault de 1541,
la gabelle est étendue à l’Angoumois et
à la Saintonge (par volonté de centralisation
royale). L’achat dans les greniers de sel
est obligatoire car le sel est taxé. Des
officiers de la gabelle sont chargés de
réprimer les échanges illicites de sel.
Or ces provinces sont des régions de marais
salants où le sel s'échangeait librement.
La contrebande (faux-saunage) s’installe
rapidement, surtout depuis les révoltes
de Marennes et de La Rochelle, de 1542,
la répression effectuée par les chevaucheurs
du sel est mal supportée par la population.
En 1548, des émeutes éclatent en Angoumois
et en Saintonge pour faire libérer des contrebandiers
(faux-sauniers). L’insurrection dite « des
Pitauds » se répand, et compte jusqu'à 20
000 hommes, conduits par un seigneur et
rejoints par des prêtres.
Des châteaux
sont pillés et des gabelleurs sont tués.
Bordeaux est contaminé par la révolte où
20 officiers gabelleurs sont tués, ainsi
que le lieutenant du gouverneur, le 21 août
1548. Le roi Henri II bloque Bordeaux et
commence la répression.
Bordeaux perd
ses privilèges. Elle est désarmée, verse
une amende, voit son parlement suspendu,
1 401 personnes sont condamnées à mort.
La répression s’effectue ensuite dans la
campagne où l’on pend les meneurs : ni les
prêtres, ni les gentilhommes ne sont épargnés.
La gabelle est finalement supprimée dans
ces provinces en juin 1549, les provinces
deviennent des pays rédimés et le roi fait
une amnistie générale.
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