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Chalon en Champagne - Préfecture de la Marne

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Plan de Chalon sur Marne
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Hôtel de Ville

Chalon en Champagne qui s’appelait avant Châlons-sur-Marne (Catalaunum, Durocatalaunum )C'était autrefois chef-lieu de généralité et d'élection, avec bailliage, présidial, justice consulaire, bureau de finances et grenier à sel ;son évêché était un des plus riches et des plus importants de France ses divers tribunaux ne relevaient que du parlement de Paris.
On manque de documents authentiques pour préciser d'une manière exacte la date de la fondation de Châlons. Châlons s'éleva au milieu du territoire des Catalauni, peuplade belliqueuse dont il est plusieurs fois question dans les Conmentaires du grand capitaine et comme jamais la capitale des Catalauni n'est citée par lui, on a été amené à conclure que, du temps de César, Châlons n'existait pas encore. Cependant, dès le milieu du IIIème siècle, les événements les plus graves se passent à Chalons ou sous ses murs la ville est désignée comme une des plus importantes cités de la seconde Belgique les preuves abondent, les témoignages concordent, aucune confusion n'est possible, aucun doute n'est permis les probabilités ne peuvent donc varier que du Ier siècle de l'ère chrétienne sur la date de l'origine de la ville.

Note

On a cherché aussi dans l'étymologie de son nom la solution du problème quelques auteurs ont cru la trouver dans l'émigration sur les bords de' la Marne des Cattes ou Cattuari, peuplade germaine qui y aurait construit le Catalaunum des anciens ; c'est simplement à titre de renseignement et sous toute réserve que nous enregistrons cette opinion. Quoi qu'il en soit, Châlons existait avant l'an 250 saint Memmie y apporta certainement avant celle date la parole évangélique, y convertit une grande partie de la population, dépouilla les païens de leur plus beau temple dédié à Apollon, consacra l'édifice à saint Pierre, et éleva en l'honneur de saint Jean-Baptiste une chapelle destinée au baptême des néophytes. En 273, une sanglante bataille est livrée sous les murs de Châlons, Aurélien y défait les légions révoltées à la tête desquelles s'était mis Tetricus. Les récits des historiens s'accordent pour nous représenter Châlons comme une ville florissante, quelques-uns la placent au-dessus de Reims, l'antique métropole de la province. Trois voies romaines y aboutissaient, conduisant à Troyes, à Langres et à Reims. Sous le règne de Constantin, la Champagne châlonnaise (Ager catalaunensis, Campia catalaunica) était gouvernée par un officier particulier que l'empereur revêtit du titre de comte vers l'an 324 ; ce titre devint héréditaire, et le gouverneur du pays établit sa résidence à ChaIons.
Lampade possédait cette dignité au temps de saint Memmie. La ville était alors divisée en cinq bans ou quartiers, dont chacun avait sa porte à l'orient s'élevait la porte des Monts, conduisant à l'église Saint-Pierre (porta Montium vel Lavinia) à l'occident, la porte des Vallées ou de Jupiter, ainsi nommée parce qu'elle menait à une colline, aujourd'hui le mont Saint-Michel, sur laquelle était un temple consacré au père des dieux au nord, la porte de Cérès, dont elle avoisinait le temple, et dont l'entablement supportait une statue de la déesse au midi, la porte de Mars, décorée aussi de la statue du dieu dont elle portait le nom. Les noms de ces portes furent changés postérieurement elles s’appelèrent porte Murée, porte de Marne, porte Saint-Jacques, porte Sainte-Croix. Chacune d'elles était défendue par une tour ; en deçà de la porte de Jupiter, dans l'espèce d'ile formée par deux ruisseaux, le Maud et le Naud, s'étendait un faubourg possédant un marché et un port, et protégé par trois tours une sur le bord de chaque cours d'eau et la troisième à la pointe de l'ile.
Les faits qui se rattachent à cette période sont un édit de l'empereur Probus, à la date de 284, enjoignant de replanter les vignes dans la campagne de Reims et de Châlons; puis, en 394, la victoire remportée non loin de la ville, sur un corps d'Allamans, par Jovin, général champenois au service de Valentinien.
L'avènement de la monarchie franque accrut considérablement l'influence politique des évêques, saint Élaphe, dix-septième pasteur de la ville, était un des principaux conseillers de Sigebert Ier, roi d'Austrasie, il mourut vers 580, en Espagne, où la reine Brunehaut l'avait envoyé comme ambassadeur. Dès Clovis, les prélats avaient sur la ville une autorité à peu près souveraine le titre de comte leur fut accordé ; ils eurent le droit de battre monnaie, et, quand la pairie fut instituée, ils figurèrent parmi les premiers dignitaires de ce corps illustre. Sous leur administration, qui fut généralement équitable et paternelle, la ville s'embellit et s'accrut rapidement.
Malgré les nombreux désastres qui signalèrent le VIIème e siècle deux disettes, une peste, une inondation, la prise et l'incendie de la ville par Herbert, comte de Vermandois, en 643, nous voyons toutes les plaies cicatrisées, toutes les ruines relevées pendant la durée de l'épiscopat de Félix Ier, qui trouva encore assez de ressources pour achever la cathédrale commencée par ses prédécesseurs et dédiée par lui à saint Étienne. Félix ne mourut qu'après avoir mené à fin sa tâche réparatrice son corps fut enseveli dans une crypte qu'il avait fait creuser sous sa cathédrale. La liste des prélats de cette époque est riche en illustrations de toute sorte Bladalde, au milieu du VIIIème siècle, étonne ses contemporains par les miracles de sa charité; après lui, Loup II et Erchenraus vivent dans l'intimité de Louis le Débonnaire et de Charles le Chauve. Willebert, après avoir été trésorier de ce dernier prince, occupe le siège épiscopal de 868 à 877, et conserve dans sa nouvelle dignité l'amitié du roi, qu'il accompagne en Italie, où il meurt, en 887, du chagrin, dit-on, qu'il ressentit en voyant périr son maître, empoisonné par le juif Sédécias.

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Ces liens traditionnels, qui rattachaient si étroitement le siège de Châlons à la cour de France, eurent l'inconvénient d'exposer parfois le pays au contre-coup des querelles dynastiques. C'est ainsi que, après la déposition de Charles le Gros, Bovon II s'unit à Hervé, son collègue de Reims, pour soutenir les droits de Charles le Simple encore enfant, ils arrachent le jeune prince au concile séditieux de Soissons, l'emmènent à Reims, et pendant sept mois, de 920 à 921, leur constante amitié déjoue toutes les entreprises des rebelles.
Quelques années après, ce même Bovon prend parti pour Héribert, comte de Vermandois, contre l'usurpateur Raoul ; les troupes de ce dernier, commandées par son allié Boson, roi d'Arles, viennent assiéger ChâIons, prennent la place, la livrent aux flammes, et chassent le belliqueux évêque, qui n'en reprit possession deux ans plus tard, en 933, que pour avoir à se défendre contre les Hongrois, qui ravageaient alors la Champagne. Son successeur, Guibuin, exposa Châlons de nouveaux désastres, en soutenant une cause tout aussi juste et qui le touchait de plus près. Robert de Vermandois avait obtenu l'investiture de l'archevêché de Reims pour son fils Hugues, âgé de cinq ans à peine. Guibuin, en protestant contre un pareil scandale, encourut la vengeance de son puissant voisin. Force resta à la bonne cause mais Châlons n'en fut pas moins saccagée une fois de plus, en 947.
Nous retrouvons, dans les siècles suivants, la participation des prélats de Châlons à tous les événements qui agitent la France. En 1304, Roger intervient en faveur de Henri Ier contre la ligue de Robert et de Constance ; un document qui se rattache à cet épisode peut donner une idée de la puissance des évêques. Eudes, comte de Champagne, s'engage par une charte authentique « à ne bâtir en aucun temps, lui ou ses successeurs, aucun château fort ou simple château à une distance moindre de ChâIons que huit lieues en circuit. » Roger II fut chargé d'aller demander au grand duc de Russie, Jaroslaw, la -main de sa fille, que Henri Ier épousa en 1044. Roger III fut grand aumônier de France et chancelier du roi Philippe Ier. Guillaume de Champeaux était un des hommes les plus remarquables de son époque : maître d'Abélard, ami de saint Bernard, il fut un des plus intimes conseillers de la couronne, et prit une part active à la querelle des investitures. C'est dans cette lutte entre l'empereur Henri V et Louis le Gros que les deux prélats de Reims et de Châlons levèrent dans leurs diocèses, selon Anquetil, une armée de 60 000 hommes, qu'ils envoyèrent au secours du roi de France. Une pareille puissance ne pouvait s'exercer sans que la direction des affaires spirituelles en souffrit ; aussi les empiétements successifs du chapitre de Saint-Étienne amenèrent-ils de fréquents déchirements et des querelles intestines, dont nous regrettons d'être obligé de supprimer la curieuse et intéressante histoire. Aussi voyous-nous l'évêque Philippe, en 1097, s'adresser à l'évêque d'Arras, et le prier de venir conférer les ordres dans sa ville épiscopale, se plaignant que les affaires dont il était accablé ne lui permissent pas de s'acquitter de ce devoir. Pour en finir avec la période pour ainsi dire héroïque de l'évêché de Châlons, mentionnons une visite du pape Pascal II, en 1107 les exploits de Barthélemy de Senlis, cinquante-troisième évêque, compagnon de Louis le Jeune dans sa croisade, et mort en Palestine en 1147; le belliqueux épiscopat de Gui de Joinville, faisant, en compagnie de l'évêque de Verdun, qui y fut tué, le siège de Sainte-Menehould, où s'était retranché le bâtard Albert Pichot après avoir pillé et ravagé les deux diocèses, puis prenant la croix en 1188, et allant mourir peu après au camp des croisés sous les murs de Jérusalem, enfin la réunion dans Châlons, en 1147, du pape Eugène III, de Louis VII et d'une foule innombrable de croisés rassemblés dans le Jard autour d'une chaire en pierre de taille, du haut de laquelle saint Bernard promettait à son auditoire, de la part du ciel, la réussite d'une entreprise qui devait être si malheureuse. Une série de prélats, théologiens pacifiques, administrateurs assidus, succède alors à cette longue liste d'évêques guerriers, ministres ou diplomates. Il faut reconnaître toutefois que, sous leur règne, la ville de Châlons atteignit un degré de prospérité qu'elle n'a pas connue depuis. Sa population dépassait 60 000 âmes son commerce était florissant, sa puissance était redoutable.
L'histoire de cette ville ne cesse pas pour cela d'être glorieuse, mais sa gloire a moins d'initiative ; c'est un reflet qu'elle tire des événements auxquels elle se trouve mêlée. L'état politique de la France se modifie toutes les excroissances féodales s'abaissent sous le niveau monarchique justice, finances, administration, tout se concentre, tout se régularise sous la pression d'un danger commun et devant la nécessité d'une force une et directrice ; la nationalité française s'est constituée, et c'est de l'indépendance nationale qu'il va s'agir. Le grand mérite des Châlonnais est d'avoir compris cette loi des temps modernes et d'y avoir scrupuleusement conformé leur conduite. Ils combattent au premier rang à Bouvines, en 1214, et, sous la conduite de Pierre de Reims, ils soutiennent le principal choc de la journée avec les communes champenoises et la cavalerie soissonnaise. A La Croisette, en 1331, ils battent un corps anglais de 8 000 hommes qui se dirigeait sur Châlons, croyant surprendre la place. Deux années auparavant, Charles VII, accompagné de Jeanne d’Arc, avait reçu dans ses murs les députés de Reims, qui lui apportaient les clefs de leur ville. L'évêque et tout le peuple étaient allés à la rencontre du roi et de la Pucelle « Jeanne, dit M. Henri Martin, retrouva à Châlons quelques uns de ses compatriotes, accourus de leur village pour la voir passer dans sa gloire. » Les Anglais tentèrent sans succès de s'emparer de la ville en 1430 et en 1434. Le dévouement et la fidélité des habitants ne se démentirent pas davantage au milieu des discordes civiles Châlons resta, sous la Ligue, également dévouée à Henri III et à Henri IV.
En 1589, ses habitants enlevèrent le fort de Pringy au commandant de Vitry-le-François, qui était ligueur. Henri IV transféra à Châlons le parlement de Paris la magistrature ne pouvait trouver dans la bourgeoisie châlonnaise que des exemples de dévouement et de loyauté.
En 1591, le 15 juin, le parlement provincial avait eu le courage de faire brûler publiquement, par la main du bourreau, la bulle de Grégoire XIV qui excommuniait Henri IV, et, en 1592, la bulle de Clément VIII qui convoquait les états généraux du royaume pour élire un autre roi. C'est ici que s'arrête l'histoire politique de Châlons sous l'ancien régime nous ne mentionnerons que pour mémoire le passage et le séjour de Louis XIV, qui, le 8 mars 1680, assista, dans la cathédrale de Saint Étienne, aux cérémonies du mariage de son fils unique, le grand Dauphin, avec la princesse Marie Anne-Victoire de Bavière. Le mariage de Philippe d'Orléans, second fils de Louis XIII, avec Charlotte Élisabeth de Bavière avait également été célébré dans cette ville, dans la chapelle inférieure de Saint-Nicolas, en 1671.
Nous avons parlé ailleurs de l'attitude de la population pendant la Révolution en,1792, c'est à Châlons que Kellermann avait réuni l'armée qui battit les Prussiens à Valmy. Attaquée plusieurs mois avant par le duc de Brunswick, la ville avait dû son salut au secours des habitants d'Epernay. En 1814, Châlons fut pendant quelque temps le lieu de réunion des troupes françaises et le pivot central des opérations de Napoléon Ier, la ville eut beaucoup à souffrir de l'occupation étrangère.
Cette ville est située entre deux belles prairies, entourée de fossés et traversée par deux bras de la Marne, le Maud et le Naud, qui la baignent à l'ouest, et que l'on franchit sur un beau pont de pierre formé de trois arches très hardies de 26 mètres d'ouverture. Les anciens remparts aujourd'hui presque entièrement détruits, sont remplacés par des murs peu élevés percés de six portes auxquelles aboutissent six grandes routes ; la porte de Sainte Croix, sur la route de Vitry, a la forme d'un arc de triomphe. Les édifices les plus remarquables sont la cathédrale, dédiée à saint Étienne, réparée en dernier lieu en 1672, après trois incendies qui l'avaient gravement endommagée en 1138, 1238 et 1668 ; l'église Notre-Dame, commencée en 1157, achevée en 1322, restaurée de 1850 à 1870, grâce à l'intelligente initiative du curé, M. Champenois, d'une belle architecture gothique et classée parmi les monuments historiques; les trois anciennes chapelles de Saint-Alpin, Saint-Jeanet Saint-Loup, remarquables par de riches vitraux, des boiseries curieusement sculptées, et surtout par les pieux souvenirs qui s'y rattachent; l'hôtel de ville, situé sur la place d'Armes, au centre de la cité, monument qui date de 1772 et qui a peu de caractère. L'hôtel de la préfecture, ancien hôtel de l'intendance, construction bien appropriée à son ancienne destination et d'une magnifique exécution. La caserne Saint-Pierre, ancienne abbaye de bénédictins, où l'on admire deux escaliers en pierre de taille garnis de rampes en fer d'un beau travail et enfin la magnifique promenade du Jard, qui, avant 1870, était plantée de 1 788 ormes de la plus belle venue, sillonnée par 36 allées, occupant un espace de près de 8 hectares Malheureusement coupée en 1870 ; elle a été replantée depuis sur un plan nouveau.



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