Ce département est formé du Soissonnais, du Laonnois
du Tardenois, du Vermandois et de la Thiérache, petits Pays compris
dans la Picardie méridionale d'une petite partie du Valois, appartenant
à l'Ile-de-France et de la Brie champenoise. Il tire son nom de l'Aisne
qui le traverse le d’est à l'ouest et le divise en deux parties inégales.
Ses bornes sont au nord, la Belgique et le département du Nord, à l'est,
les départements des Ardennes et de la Marne au sud, celui de la Marne;
et à l'ouest, ceux de l'Oise et de la Somme. La surface de ce département
offre une suite continuelle de plaines ondulées, entrecoupées çà et
là de collines et de vallons. La nature semble l'avoir divisé en deux
parties bien distinctes: l'une septentrionale offrant une plaine sans
bornes, et qui paraît horizontale l'autre méridionale couverte d'une
chaîne de collines ou montagnes qui affectent toutes sortes de sinuosités,
et s'étendent de l'est à l'ouest. Cette chaîne a partout 100 mètres
d'élévation au-dessus des plaines, et 200 mètres au-dessus du niveau
de la mer. Elle est très-sinueuse et très-anguleuse, surtout au sud-est
de Laon elle se divise encore en une infinité d'embranchements qui,
eux-mêmes très sinueux, prennent diverses directions.
La montagne
de Laon est une des plus remarquables du département, par son isolement
au milieu de la vaste plaine qui l'entoure, elle n'a que 100 mètres
d'élévation au-dessus de cette plaine.
Le département de l'Aisne offre peu de traits
particuliers distinctifs dans le caractère et les mœurs de ses habitants.
Les hommes y sont en général d'une taille au-dessous de la moyenne
mais bien proportionnés, ils sont vifs, intelligents laborieux,
généralement peu instruits et très enclins à la raillerie. La loyauté,
l'amour de l'ordre et l'aptitude au métier des armes sont les qualités
qui les distinguent.
La plus grande partie de la population partage
son temps entre les travaux agricoles et les occupations industrielles
telles que la filature et le tissage. L'exploitation des bois de
la forêt de Nouvion, où l'on rencontre des fontaines et de petits
ruisseaux d'une eau très pure,fournit aux habitants de cette localité
un genre d'occupation salutaire ; ceux qui s'y vouent ne rentrent
que les dimanches au village, où ils ont une petite propriété et
quelques bestiaux.
Leur vie est assez agréable et leur nourriture
saine mais les bûcherons de la forêt de Villers-Cotterêts sont loin
de jouir du même degré d'aisancen, ayant ni propriétés ni bestiaux
qui puissent les aider à faire subsister leur famille.
Dans les
villages les fêtes patronales particulières à chaque localité, sont
presque partout l'objet de nombreux rassemblements terminés par
des banquets animés par une joie bruyante. Ces fêtes durent un jour
ou deux dans les villes du Soissonnais et du Laonnois elles se prolongent
la plus grande partie de la semaine dans les communes de l'arrondissement
de Vervins, limitrophes du département du Nord.
Les parties montagneuses du département ne s'étendent
que sur les arrondissements de Château-Thierry de Soissons et sur une
partie de celui de Laon. Vers l'extrémité nord de l'arrondissement de
Vervins il n'existe pas de chaînes de montagnes mais le pays est montueux,
déchiré par des vallées profondes et bordées d'escarpements qui paraissent
être l'effet de bouleversements considérables.
Le territoire de l'arrondissement
de St Quentin présente un aspect très varié. Depuis la fin du siècle
dernier l'agriculture y a fait de grands progrès, quoiqu'elle soit encore
susceptible d'amélioration Il produit en abondante toutes sortes de
grains, des fruits, et des lins d'une qualité très estimée qui sont
le principalement de l'industrie de St-Quentin. Les prairies, quoique
peu nombreuses y, sont abondante est nourrissent une quantité de bestiaux.
Les terres de la partie septentrionale de l’arrondissement de Vervins
sont argileuses, aquatique est froides elles n'ont que peu de profondeur
est ne sont susceptibles que de légers labours. Celles de la partie
méridionale sont d'assez bonne qualité, mais des ravins considérables
enlèvent beaucoup de terrain à l'agriculture. Les productions dominantes
sont le froment, Le seigle, l'épeautre l'orge et l'avoine. Le long du
cours de l'Oise, qui traverse une vallée renommée par sa richesse agricole,
il y a des prairies où l'on élève des chevaux, des moutons et des bêtes
à cornes.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :734
011 ha
Population: 539 870 (2019)
Densité
: 73 hab./km²
Nb de communes : 800
Le territoire dont a été formé le département de l'Aisne était occupé, avant la conquête romaine, par diverses peuplades, qui ont laissé leur nom aux provinces, ultérieurement constituées dans le royaume de France. Le pays habité par les Suessiones est devenu le Soissonnais. Le Laonnois est l'ancienne patrie des Lauduni, de même que le Vermandois et le Noyonnais étaient originairement les contrées où vivaient les Véromandui et les Novioduni. Si nous ajoutons la Thiérache à ces divisions primitives, si nous rappelons que, dans la répartition territoriale des grandes provinces, la Noyonnais et le Laonnais furent incorporés à l’Ile de- France, pendant que le Vermandois, la Thiérache et le Soissonnais continuaient à faire partie de la Picardie, le lecteur comprendra qu'il n'y a pas d'unité à espérer dans l'histoire générale du département, et qu'après avoir mentionné succinctement les faits principaux qui affectèrent la contrée dans son ensemble, nous avons dû consacrer nos recherches à l'histoire spéciale des villes qui furent chacune, et pendant longtemps, le centre et la capitale d'une petite province.
Après avoir pris part à la grande
lutte nationale contre les Romains, les Suessiones s'allièrent
avec ces mêmes Romains contre les Belges et contribuèrent
à la victoire que Jules César remporta sur eux à Bibrax;
ce qui fit que cette partie de la Gaule fut traitée
par les Romains moins en pays conquis qu'en alliée.
Les villes furent embellies, des temples et des monuments
d'utilité publique furent élevés des routes dont il
reste encore des traces furent construites. Aussi, plus
qu'aucun autre de la Gaule, ce pays semble-t-il s'être
absorbé dans l'unité du monde romain il avait été compris,
sous le règne d'Honorius, dans la seconde Belgique.
Quand les hordes barbares se ruèrent sur la Gaule, les
Romains trouvèrent, sur les bords de l'Aisne, des alliés
dévoués et courageux, qui les assistèrent vaillamment
dans leurs efforts pour repousser l'ennemi commun les
Suessiones et les Lauduni se signalèrent dans la résistance
victorieuse qui fut opposée à l'invasion des Vandales
en 407 mais moins d'un siècle plus tard, en 486, la
fortune imposa de nouveaux maitres à la Gaule les plaines
de Soissons virent la défaite de Syagrius, le dernier
représentant de la domination romaine, et la victoire
des Francs commandés par Clovis.
A la mort de ce
prince, dans le partage de ses États, le Soissonnais
forma, de 511 à 558, un royaume indépendant qui se confondit
ensuite dans celui de Clotaire 1er.
Chilpéric, un de ses fils, eut
à son tour le Soissonnais en héritage et prit le titre
de roi de Soissons. Chez tous les princes de la première
race, jusqu'à Louis d'Outre-mer, qui, en 936 fixe sa
résidence à Laon, nous trouvons une prédilection marquée
pour cette contrée, soit que l'importance des villes
les désignât alors comme places stratégiques ou sièges
d'administration, soit que le caractère des habitants
se fût concilié la faveur des nouveaux maîtres, comme
il avait auparavant conquis les sympathies romaines
, le pays resta inféodé au domaine de la couronne et
fit constamment partie de ce qu'on appelait la France.
Le seul fait militaire qui se rattache à cette époque
est une victoire de Carloman sur les Normands, remportée
en 833, et dont les bords de l'Aisne furent le théâtre;
victoire qui fut suivie d'un traité de paix signé à
Vailly. C'est seulement après Charlemagne, et par suite
des prodigieux accroissements de l'empire franc, que
le gouvernement des villes et provinces fut confié à
des comtes ou barons, d'où descendirent la plupart des
dynasties féodales toutefois, les comtes du Vermaudois
étaient de la race du grand empereur.
En même temps
que se consolidait et s'étendait la monarchie franque,
le christianisme, qui l'avait précédée et qui lui avait
préparé les voies par la dissolution de l'empire romain,
en recevait, à son tour, la protection la plus puissante
et les faveurs les plus signalées. L'œuvre apostolique
avait duré trois siècles, du IV au VIIème
les plus glorieux soldats de l'Église militante furent,
pour cette période saint Firmin, saint Crépin et saint
Crépinien, saint Valère et saint Rufin, saint Quentin,
saint Vaast, saint Valery et saint Riquier, saint Lucien
et les apôtres de l'Église irlandaise. Avant l'extinction
de la première race, de riches et nombreuses abbayes
couvraient le pays; on en comptait quatorze pour les
diocèses de Noyon, Laon, Soissons, Amiens et Beauvais
les villes mettaient leur orgueil dans la richesse et
l'importance de leur cathédrale, et le pouvoir temporel,
en maint endroit, augmentait encore l'influence religieuse
des évêques. Affaiblissement du pouvoir royal, morcèlement
du territoire en fiefs féodaux, rivalités des évêques
et des barons, efforts des communes pour s'affranchir,
tels sont les éléments principaux qui constituent l'histoire
de France sous les rois de la seconde race nulle part
ces caractères ne se dessinent d'une manière plus saisissante,
ne se traduisent en épisodes plus significatifs que
dans les annales de ce département.
Notre-Dame-de-Liesse. Ce
bourg situé à 15 kilomètres au nord est de Laon,
doit son origine et sa célébrité à son église, fondée
en 1134, et à la dévotion toute spéciale qui en
a fait depuis cette époque un des pèlerinages les
plus renommés de France.
Voici la légende
« En 1131, trois chevaliers de la maison d'Eppes,
qui guerroyaient en Palestine, furent faits prisonniers
par le sultan d'Égypte; ce prince avait une fille
nommée Ismérie qui, en cherchant à convertir les
trois chevaliers à la foi musulmane et à la cause
de son père, se laissa gagner elle-même au christianisme
l'apparition miraculeuse d'une image de la Vierge
acheva sa conversion et détermina sa fuite. Les
croisés et la jeune néophyte traversèrent sans danger
le Nil, la Méditerranée et toute la France, emportant
dans leur voyage la miraculeuse image, dont le poids
insurmontable arrêta tout à coup leurs pas, quand
ils arrivèrent près du château de Marchais ; ils
comprirent que ce lieu leur était assigné par le
ciel comme le terme de leur course. La Vierge y
fut déposée sur l'autel d'une église que leur piété
fit construire en 1134. Le récit de la merveilleuse
histoire, les prodiges qui ne manquèrent pas de
venir la confirmer eurent bientôt rendu le lieu
célèbre un village s'y forma, insuffisant pour l'hospitalité
que d'innombrables pèlerins venaient y chercher,
surtout en mai, juin et juillet; l'église fut enrichie
par les offrandes du peuple, les riches présents
des seigneurs et les libéralités des rois, qui se
placèrent eux-mêmes sous la protection de la Vierge
de Liesse.
Louis XI vint y jurer, en 1469, le
traité que Charles le Téméraire l'avait contraint
de signer à Péronne; elle fut visitée en 1538 par
François ler et toute sa famille, lors
de la trêve conclue avec Charles-Quint ; enfin Louis
XIII et Anne d'Autriche y vinrent implorer l'assistance
divine pour avoir un fils. Un tableau, dont le sujet
est la Nativité, porte l'inscription suivante Donné
par Louis XIII, le 14 octobre 1618, lors de son
second pèlerinage à Liesse. »
Une déclaration
du 10 février 1638 mit le royaume de France sous
la protection de la Vierge, et c'est en commémoration
de ce vœu qu'avait lieu la procession solennelle
du 15 août.
Si le pouvoir royal garde encore quelques restes de son influence sur le pays, si dès 1185 le Vermandois est réuni à la couronne par Philippe-Auguste, nous voyons surgir l'autorité quasi souveraine des prélats de Noyon, Laon et Soissons nous voyons arriver jusqu'au mépris des ordres royaux l'indépendance des Enguerrand de Coucy, et nous assistons aux premières et aux plus ardentes luttes de la bourgeoisie, combattant pour son émancipation communale. Pendant que le pays est en proie à ces dissensions intestines, sa position géographique l'expose aux assauts des plus redoutables ennemis du dehors; la possession de l'Espagne, de la Flandre et des Pays-Bas par les ducs de Bourgogne et la maison d'Autriche le met en contact, pendant plusieurs siècles, avec ces implacables adversaires de la France. Au commencement du XVème siècle, les Bourguignons s'emparèrent du Soissonnais et du Laonnois, ils n'en sont chassés qu'en1414. En 1557, les Espagnols gagnent contre notre armée la fameuse bataille de Saint-Quentin. Puis, aux guerres étrangères succèdent les guerres civiles de la Réforme, dans lesquelles intervient encore l'Espagnol, et qui ne prennent fin qu'en 1584, après le triomphe définitif de Henri IV et son avènement au trône. Les derniers frémissements de la féodalité domptée agitèrent encore le pays pendant la minorité de Louis XIII.
Les Espagnols, prompts à saisir toute occasion d'affaiblir la France, firent encore à cette époque plusieurs irruptions mais Richelieu, dont la main ferme et habile allait prendre le gouvernail, sut forcer l'ennemi à respecter nos frontières et assurer la paix intérieure. Jusqu'aux guerres de Louis XIV, le pays fut tranquille pendant la première partie de ce règne, c'est le sol étranger que foulaient nos armées victorieuses mais l'heure des désastres arriva; l'ennemi envahit à son tour la France; les troupes impériales pénétrèrent, en 1712, jusqu'aux environs de Laon, et il fallut la victoire de Denain pour sauver la gloire de nos armes et l'intégrité de notre territoire. Le département de l'Aisne devait revoir l'ennemi en 1814 et en 1815; la conduite de ses habitants répondit alors à tout ce qu'on pouvait attendre de l'esprit patriotique et national qui avait toujours animé leurs pères mais la nature du sol, composé en grande partie de vastes plaines totalement découvertes, le peu de largeur des cours d'eau y permirent, moins qu'ailleurs, la guerre de partisans, dernière ressource ou dernière vengeance des pays envahis.
Pour les évènements intérieurs,
dans le cours de ce dernier siècle, la chronique intime
du département est moins riche encore en faits d'une
importance générale Soissons fut cependant, en 1728,
le siège d'un congrès européen qui promettait de terminer
tous les différends des grandes puissances, et qui,
après plusieurs mois de conférences, n'amena aucun résultat.
Il y eut, en 1787, un remaniement administratif et l'essai
d'une nouvelle organisation politique on décida l'établissement
d'une assemblée provinciale pour le Soissonnais, et
on créa des chefs-lieux d'élection dans chacune des
villes principales qui forment le département actuel,
à Soissons, Laon, Château-Thierry, Guise et Saint-Quentin;
cette réforme ne précéda que de quelques années la transformation
de la France en départements Soissons devait y perdre
sa supériorité, et Laon fut choisi pour chef-lieu de
l'Aisne, comme point plus central et mieux approprié
à la surveillance administrative. Mais le chef lieu
industriel se trouve aujourd'hui à Saint-Quentin, la
ville la plus importante du département.
En 1870,
le département de l'Aisne fut un des premiers envahis
par les armées allemandes; plusieurs combats s'y livrèrent,
notamment aux environs de Saint-Quentin il ne fut complètement
évacué qu'à la libération du territoire. Les pertes,
de toute nature éprouvées par les habitants; par suite
de cette occupation, ont été évaluées à 23 millions
742,839 francs 37 centimes.
Appartenant en partie à l'Artois
et au Vermandois, ce département fut le fief des comtes
de Champagne avec Herbert de Vermandois. La branche
de Vermandois s'étant éteinte en 1019, le comté passa
entre les mains d'Eudes II, fils d'Eudes Ier, comte
de Blois. Les comtes de Champagne de la maison de Blois
furent illustrés par Thibaut IV le Chansonnier (1201-1253),
ferme soutien de Blanche de Castille lors de la révolte
des barons. La Champagne fut réunie à la Couronne en
1284, suite au mariage de Philippe le Bel, futur roi
de France, avec Jeanne, fille d'Henri III le Gros, roi
de Navarre et comte de Champagne.
Cette région, fut saccagée lors
des guerres de Trente ans par les Lorrains, Les Espagnols
et les Wittenberg. L'Aisne est également un département
meurtri par la Grande Guerre de 1914 et très nombreux
lieux de souvenir sont là pour nous le rappeler; le
plus célèbre étant "Le Chemin des Dames".
Coucy le
Château-Auffrique porte le nom de la puissante maison
de Coucy fondée en 1078 par Enguerrand de Boves qui
épousa Ade de Coucy et éteinte en 1397 avec la mort
d'Enguerrand VII fait prisonnier par les Turcs lors
de la croisade de Nicopolis. Coucy le Château : "Roy
ne suis, - ne prince, ne duc, ne comte aussy, - je suis
sire de Coucy". La devise des seigneurs de Coucy est
assez explicite de l'arrogance dédaigneuse de ces seigneurs
qui s'étaient construit l'une des plus importante place
forte du XIIIème siècle. Elle avait pour
particularité d'avoir le plus grand donjon du monde
avec plus de 55 mètres de diamètre. Il fut démoli et
dynamité volontairement par les allemands en 1917 et
en 1918. Violet le Duc l'avait qualifié de plus belle
construction militaire du Moyen Age.(La photographie
ci-contre date d'avant la Première Guerre Mondiale).
L’Aisne est avant tout une région céréalière et
surtout le premier département pour la culture de la
betterave.
La Ville de Laon habitée dès la préhistoire en raison de son site hospitalier et facile à défendre, devint fort importante à l'époque carolingienne. La mère de Charlemagne, Berthe au Grand pied, ainsi surnommée parce qu'elle avait un pied considérablement plus grand que l'autre, était la fille du comte de Laon Caribert. Les derniers Carolingiens furent appelés rois de Laon et Hugues Capet s'empara de la ville par trahison. Depuis Roger de Rosoy (vers 1207), les évêques portèrent le titre de Pair de France, duc de Laon et comte d'Anizy. Après une lutte sanglante contre l'évêque, la ville obtint sa charte communale en 1190. Elle a gardé sa prééminence en devenant chef-lieu de l'Aisne en 1790. Les cordonniers Crépin et Crépinien évangélisèrent la ville en 287. Clovis y vainquit en 486 le Gallo-romain Syagrius. Un guerrier franc ayant refusé à Clovis un vase précieux et l'ayant cabossé d'un coup de francisque, l'année suivante le roi lui fracassa le crâne au cours d'une revue en lui disant : "Ainsi tu frappas l'an passé le vase à Soissons".
Soisson : C'est le peuple gaulois des Suessionnes qui donna son nom à la ville, Augusta Suessionum, construite à un carrefour important de la vallée de l'Aisne.
Soissons est une ville très-ancienne,
dont l'origine se perd dans la nuit des siècles. L'opinion
la plus générale est qu'elle fut fondée par les Gaulois,
qui en avaient fait une forteresse. Augusta Suessionum,
aujourd'hui Soisson, et tenait un rang distingué parmi
les premières villes de la Belgique. Ptolémée nomme
Augusta la capitale des, Suessiones, et indépendamment
des témoignages historiques, la position de cette ancienne
ville à Soissons est prouvée par les routes qui y aboutissent,
et qui sont décrites dans l'itinéraire d'Antonin et
dans la Table de Peutinger, dont les chiffres sont confirmés
par ceux de la borne milliaire trouvée dans les ruines
de l'ancienne Tongres. Les routes partent Augusta,
Veromanduorum, St-Quentin, Lutetia, Paris,
Genabum, Orléans, et Durocortorum, Reims.
Défendue par des fortifications considérables, cette
ville résista longtemps aux barbares, et fut la dernière
place forte que les Romains conservèrent dans les Gaules.
Carloman fut sacré à Soissons
en 786, mais cette prédilection des princes l'exposait
à devenir le théâtre d'événements mémorables à tout
autre titre.
Quand Louis le Débonnaire fut dépouillé
par ses fils, ligués pour se partager ses États, c'est
dans l'abbaye de Saint-Médard de Soissons qu'il fut
enfermé, à deux reprises, en 830 et en 833. Cette seconde
fois, placé debout et devant l'autel chargé des reliques
de saint Médard et de saint Sébastien, on l'obligea
de lire lui-même, à haute voix, l'acte qui le condamnait
puis, après cette lecture, de se reconnaître coupable,
de réclamer la pénitence canonique. Après la révolte
des fils vient celle des vassaux en 923, Charles le
Simple est attaqué sous les murs de Soissons par Robert,
comte de Paris.
Après la victoire de Clovis sur
Syagrius, en 486, Soissons devint la capitale des Francs,
et jouit de cet avantage jusqu'au moment où le roi transporta
le siège du gouvernement à Paris.
Pépin, fils de
Charles Martel, ayant été proclamé roi des Français
en 752, du consentement de la nation, fut élevé sur
un bouclier, suivant l'usage ancien, et porté par tous
les quartiers de l'armée rangée en bataille dans le
Champ de Mars. Ce nouveau roi, ne se contentant pas
de cette inauguration ordinaire, se fit sacrer à Soissons,
dans l'église cathédrale, par Boniface, légat du pape
et archevêque de Mayence.
Ce fut le premier roi de France
qui employa les cérémonies de l'Eglise pour son couronnement;
il est curieux de remarquer que cette première cérémonie
du sacre consacra une usurpation, Pépin s'étant emparé
du trône au préjudice de Childéric III, et du vivant
de ce prince. Des deux fils de Pépin, l'un, nommé Carloman,
fut sacré à Soissons en 786, et cette ville se trouva
pendant quelque temps être encore devenue la capitale
d'un royaume formé d'une moitié de l'empire des Francs.
Mais ce prince étant mort trois ans après, le nouveau
royaume se confondit dans la vaste monarchie de son
frère Charlemagne, dont Soissons devint une des cités
principales. Quand ce prince entreprit de rallumer le
flambeau des lettres dans son empire, Soissons ne fut
pas oublié. Dans la principale école, celle du monastère
de St-Médard, on instruisait les enfants des riches
; on cite comme ayant appartenu à cet établissement,
saint Ouen, né dans les environs de Soissons, qui fut
référendaire du chancelier de Dagobert Ier,
puis archevêque de Rouen. Une seconde école était destinée
à former des clercs. Charlemagne ajouta à ces établissements
une école pour enseigner le chant grégorien, qu'il substitua
à la psalmodie alors en usage.
La ville de Soissons s'affranchit et se constitua en commune en 1131, sans qu'elle eût besoin pour cela d'entrer en rébellion ouverte. L'évêque et le comte, intimidés par les exemples de violence et d'obstination que venaient de donner les villes de Laon et d'Amiens, consentirent, pour le maintien de la paix, à l'établissement d'un gouvernement municipal, sauf à disputer ensuite sur l'étendue des privilèges que s'attribuerait ce gouvernement.
Les Soissonnais ignorent
que des années troublées par les guerres date la
légende du haricot de Soissons, qui sauva leurs
ancêtres, certaine année où ceux-ci n’avaient pu
faire de semailles. L’événement s’est produit rues
de la Buerie et des Cordeliers. Voici comment Berlette
et Bertin, deux chroniqueurs du VXIème
siècle, ont conté l’épisode.
« Et d’avoir esté
icelle rue appelée rue des Febves, parce qu’après
une grande mortalité, les habitants de Soifsons
furent contraincts s’absenter fort longtemps, perdant
ou jettant leurs grains, comme pois et febves. Retournés
à leurs maisons, y ont trouvé ès dittes rues, grandes
habondance d’herbes et grains, et estoit la dicte
rue de la Burrie pleine de febves qu avoient cru
; pourquoy elle a tousjours depuis, a esté nommée
la rue des febves. »
L’on ne doit pas confondre
le « soissons » avec les gros farineux des genres
« à bouquets », sa finesse est tout autre, et les
anciens manuels apprennent que de tous les haricots,
il était le plus estimé, en sec, sur les marchés
de Paris, et que, transplantés hors de son terrain
d’élection il dégénérait rapidement. Deux catégories
étaient cultivées : à rames et nain ou « gros pied
». A Soissons où il est renommé, il n’est représenté
qu’en spécialité de confiserie.
A la fin du siècle dernier,un
guetteur nommé Le Paon ne quittait pas le haut de
la tour, il surveillait la ville et les incendies
tout en exerçant son artisanat de cordonnier. Ce
fonctionnaire municipal savait beaucoup de choses
mais se fatigua de l’aridité de sa plate-forme de
pierre. Il l’égaya en semant des haricots (de Soissons)
dans des caisses, placées le long des garde-fous.
Ses plantations volubiles s’accrochèrent à la rampe
et couronnèrent la tour d’une verdure étonnante,
qu’on prenait plaisir à aller voir.
« C’est
du vrai Soissons » disait-il à ses visiteurs.
Et moins plaisantin que poète naïf il ne manquait
jamais d’ajouter :
« Dieu créa la fleur et
lui dit Sois Rose ! Il créa le haricot et lui dit
Sois Son ! … Et va en Paix ! … »
Le guetteur
distribuait aussi des grains récoltés aux touristes
généreux dans des petits sachets en jute confectionnés
pendant ses heures de loisirs … les ancêtres des
fameux bonbons, l’une des spécialités de la ville
!
Louis le Gros tint à Soissons,
en 1132, une assemblée des grands du royaume ; deux
semblables assemblées y furent tenues par Louis le Jeune
en 1141 et en 1149. Une assemblée solennelle des barons
et des évêques de France fut réunie dans cette ville
en 1212; Philippe Auguste y proposa la conquête de l'Angleterre,
dont le pape lui offrait la couronne, après avoir prononcé
la déchéance de Jean sans Terre.
En 1413, les troupes
du roi Charles VI et du dauphin s'emparèrent de Soissons,
qui tenait pour les Bourguignons, et y commirent d'horribles
excès ; presque tous les habitants furent massacrés
: reprise par les Bourguignons puis par les Armagnacs,
elle éprouva de nouveaux désastres. Eu 1567, les huguenots
la saccagèrent, puis s'y établirent; le duc de Mayenne
la leur reprit et la fit entourer de fortifications.
En 1814, Soissons fut de nouveau en proie à tous les
maux de la guerre, et fut prise et reprise quatre fois
par les étrangers et par les Français. Le dernier siège
dura un mois : les troupes alliées bombardèrent la ville
et la forcèrent à capituler.
Note : Comme bon nombre de villes du Nord-Est de la France furent des villes durement touchées par le conflit de la Grande Guerre et Soissons fut pratiquement détruite par les bombardements allemands. La photographie ci-contre présente la cathédrale saint Gervais et saint Protais dans l’état qu’elle se trouvait en 1919.
St-Quentin est une ville fort
ancienne, connue dès le temps des Romains. Ptolémée
fut le premier qui ait mentionné la capitale des Veromandui
; de son temps elle s'appelait Augusta Veromanduorum;
ainsi le nom gaulois de cette ville est ignoré. En consultant
les itinéraires romains, on verra que les routes romaines
qui se joignent à Augusta Veromanduorum partentd'Augusta
Suessionum, Soissons, Samarobriva, Amiens,
et Bagacum, Bavai, et aboutissent à St- Quentin.
Au VIème siècle, saint Médard transféra le
siège du diocèse des Veromahdui d'Augusta à Noviomagus,
Noyon, ville dont le nom paraît pour la première fois
dans l'Itinéraire d'Antonin, la Notice de l'empire et
la Table de Peutinger.
Cette ville: doit le nom qu'elle
porte aujourd'hui à saint Quentin, qui y souffrit le
martyre vers l'an 303, sous le règne de Dioclétien et
de Maximien.
Lors de la dissolution de l'empire romain,
elle fut prise et brûlée par les Vandales en 407, et
à peine se relevait-elle de ses ruines, qu'en 451, elle
fut saccagée par les Huns; sous la conduite d'Attila.
Détruite par les Normands dans le VIème siècle,
le comte abbé Thierry la fit rebâtir et l'environna
de murs qui la garantirent pendant quelque temps de
nouveaux désastres, mais qui ne l'empêchèrent pas d'être
une seconde fois en partie brûlée par ces mêmes Normands,
en 883.
Sous Charlemagne, Auguste de Vermandois était
une cité importante que cet empereur affectionnait beaucoup,
à cause de la réputation de sainteté de son église qu'il
se plut à combler de richesses.
Hugues de France
s'empara de St-Quentin en 932, après un siège de deux
mois. Herbert II y rentra par surprise en 933 ; mais
peu de temps après cette ville retomba au pouvoir de
Hugues. En 935, St- Quentin fut assiégé et pris par
les Lorrains, venus au secours d'Herbert II, et ses
fortifications furent détruites.
Vers 1102, le comte de Vermandois,
Raoul, octroya une charte de commune aux habitants de
St-Quentin. Eu 1317, cette charte de St-Quentin fût
abolie par Philippe le Long, sans qu'on en connaisse
les motifs. Philippe le Bel la rétablit en 1322, en
considération des offres faites par les habitants de
se charger des fortifications de la ville
Sur la
fin du règne de Louis le Jeune, la ville de St-Quentin
fut prise en l179 par le comte de Flandre. Philippe
Auguste la reprit en 1183. Le traité d'Arras de 1435
la-céda au duc de Bourgogne.
Rendue à Louis XI en
1463, elle retourna de nouveau au duc de Bourgogne par
les traités de Paris et de Conflans. Mais le 10 décembre
1470, les habitants, seuls et sans aucune assistance,
brisèrent le joug de l'étranger, et cette ville redevint
française.
Le 2 août 1557, sous, le règne de Henri
II, St-Quentin fut investi par soixante mille Espagnols,
Flamands, Allemands, Anglais, Ecossais, sous les ordres
de Philippe de Savoie, qui les commandait au nom du
roi d'Espagne. La ville était dénuée de munitions, de
vivres et presque de troupes. Le connétable de Montmorency
réussit à y introduire quelques hommes, et se retirait
en toute hâte, lorsque atteint, le 10 août, parles Impériaux
et les Anglais, qui s'étaient joints à eux, il fut forcé
de livrer, sur le territoire de Montescours, Lizerolles
et Essigny le- Grand, la bataille dite de St-Quentin,
où il perdit la liberté, et la France une florissante
armée. Après la perte de cette bataille désastreuse,
là ville de St-Quentin, investie de toute part par une
armée de cent mille combattants, fut forcée, de succomber
après vingt et un jours de tranchée ouverte. La fuite
et l’épée vidèrent tellement la ville, qu'il n'y resta
pas un seul habitant ; ceux qui survécurent à ce désastre
se retirèrent dans l'intérieur de là France et gardèrent
leur exil tant que la ville appartint à l'Espagne. Rendue
à la France par le traité du Cateau-Cambresis, et évacuée
le 16 décembre 1559, la ville se repeupla peu à peu
et ses ruines disparurent
Au début du XIIIème
siècle, Saint-Quentin entre dans le domaine royal.
À cette époque, c'est une ville florissante, en raison
de son activité textile (ville drapante). C'est aussi
une place commerciale dynamisée par sa position à la
frontière du royaume de France, entre les foires de
Champagne et les villes de Flandre (commerce du vin,
notamment) : il s'y tient une importante foire annuelle.
Elle bénéficie aussi de sa situation au cœur d'une riche
région agricole (commerce des grains et de la guède).
À partir du XIVème siècle, Saint-Quentin
souffre de cette position stratégique : elle subit les
guerres franco-anglaises (guerre de Cent Ans). Au XVème
siècle, elle est disputée au roi de France par les ducs
de Bourgogne : c'est l'une des « villes de la Somme
». Ravagée par la peste à plusieurs reprises, sa population
diminue tandis que son économie est mise en difficulté
: sa foire perd de l'importance, la production agricole
est amoindrie, son industrie textile en déclin se tourne
vers la production de toiles de lin. Parallèlement,
elle doit faire face à d'importantes dépenses pour entretenir
ses fortifications et fournir des contingents armés.
En 1477, à la suite de la mort de Charles le Téméraire,
Saint-Quentin retourne à la couronne. Sans bataille,
"bonne ville" Saint-Quentin devient désormais l'une
des villes les plus fidèles de Louis XI, du royaume
de France. Le roi viendra lui rendre visite le 18 juin
1477.
Les premières traces de civilisation
datent de l'Âge du Fer avec des traces de sépultures.
À l'époque romaine, une agglomération secondaire est
venue s'y implanter profitant de son emplacement sur
le croisement de la Marne et de la route Soissons-Troyes.
Vers le VIIIème siècle, Charles Martel,
celui qui allait vaincre les Berbères à la bataille
de Poitiers (732), vint s'installer sur la montagne
des Chesneaux qui domine la vallée. Il s'y fit construire
un palais et une métairie. En 721, il imagina de faire
bâtir un château fort dans la dépendance immédiate du
sien, sur une importante position qui dominait une chaussée
romaine réparée par la reine Brunehilde. Il alla chercher
dans l'abbaye de Chelles un jeune prince, fils de Dagobert
III, qui portait le nom de Thierry. Couronné, ce fut
Thierry IV. Voulant que ce jeune prince reste étranger
au gouvernement du royaume, il le confina dans la forteresse.
Ce fut l'origine de la ville qui s'étendit sur l'emplacement
actuel des Vaucrises. Thierry IV mourut en 737, à l'âge
de 23 ans. Ayant succédé à son père Charles Martel,
mort en 741 à Quierzy-sur-Oise, Pépin le Bref fut oint
en 754 par le pape Étienne II, dans la basilique de
Saint-Denis. Le pape, qui avait besoin d'un appui militaire
contre ses voisins, accepta de légitimer alors un changement
de dynastie : aux Mérovingiens succédèrent alors les
Carolingiens. En 877, le comté de Château-Thierry, créé
sous Charlemagne, est donné par Louis le Bègue à Herbert
de Vermandois. Entre 923 et 927, Herbert II de Vermandois
y retient captif le roi Charles le simple. Après la
mort de ce dernier à Péronne la ville est prise et reprise
successivement par Raoul et Herbert II qui en obtient
la possession définitive en 938.
Au milieu du XVIIIème
siècle le comte de Troyes attribue le fief de Château-Thierry
à un certain Thierry qui s'applique, avec ses descendants
qui gardent ce fief jusqu'à la fin du XVIIIème
siècle, à restaurer la forteresse.
Au XVIIIème siècle
celui-ci passe dans le domaine des comtes de Champagne.
Thibault le Grand y fait reculer le cours de la Marne,
entoure la ville de murailles et assure sa défense par
la construction du fort Saint-Jacques. Il serait aussi
le fondateur de l'église paroissiale de saint Martin.
La guerre qui l'oppose au roi Louis VII cause la dévastation
des campagnes autour de la ville par les troupes royales.
En 1210, Blanche de Navarre, veuve de Thibault III de
Champagne y fonde l'hôpital de la Barre qui devient
très vite une abbaye cistercienne féminine. Thibault
VI fixe dans la ville sa résidence habituelle mais surtout
lui octroie en 1231 sa première charte de commune. En
1544, la ville est prise et pillée par Charles Quint.
Elle devient chef-lieu de district en 1790. En 1800,
elle devient chef-lieu d'arrondissement qui est supprimé
en 1926 et restauré en 19423. Château-Thierry a été
le site d'une importante bataille en 1814. Le 12 février,
les armées russes et prussiennes qui ont été repoussées
par Napoléon à Montmirail, effectuent leur retraite
vers le nord, tentent d'empêcher les troupes françaises
de franchir le pont sur la Marne. Les combats se déroulent
dans les rues de la ville, les Russes et les Prussiens
sont repoussés vers Soissons. Au matin du 13 février,
Napoléon établit son logement à l'auberge de la poste
qu'il quitte dans la nuit. Château-Thierry a été l'un
des points clés durant les batailles de la Première
Guerre mondiale en 1918, entre les troupes américaines
et les troupes allemandes. La ville était située sur
le front de 1918, matérialisé par les bornes Vauthier.
La ville a aussi été le théâtre de combats lors
de la campagne de France (1940) durant la Seconde Guerre
mondiale. Le pont principal de Château-Thierry a été
défendu par les hommes de l'Aspirant de Rougé. Le nouveau
pont construit à la place porte son nom.
Le grand
fabuliste Jean de la Fontaine* est natif de Château-Thierry
où il vit le jour le 8 septembre 1621.
Cette ancienne voie
romaine appelé le Chemin des Dames fut empruntée
entre 1776 et 1789 par Adélaïde et Victoire,
filles du roi Louis XV, également appelées
Dames de France qui, venant de Paris, se
rendaient fréquemment au château de La Bove,
près de Bouconville-Vauclair dans l'Aisne.
Le château appartenait à Françoise de Châlus
(1734-1821), duchesse de Narbonne-Lara,
ancienne maitresse de Louis XV et ancienne
dame d'honneur d'Adélaïde.
Plusieurs
batailles eurent ce lieu comme cadre, César
en 57 avant J.C. y battit les Belges. En
1814, Napoléon Ier, à la bataille
de Craonne, y battit les Prussiens et les
Russes, au prix de 5 400 morts parmi les
jeunes recrues que l'on appelait les Marie-Louise.
Un monument commémore encore cette bataille
sur le plateau de Heurtebize, à proximité
de la Caverne du Dragon. Plus près de nous,
de furieux combats opposèrent Français et
Allemands lors de la Grande Guerre. Le nombre
important de tués lors de ces combats sont
à l'origine de la mutinerie des soldats
français contre les officiers de l'État
Major du général Nivelle. Ce lieu fut aussi
le théâtre de violents combats lors de la
contre offensive allemande de 1944
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