Histoire de l'Allier
Le département de l'Allier est formé de la presque totalité de l'ancien Bourbonnais. Le territoire de cette province était primitivement occupé par les Éduens, les Averne et les Bituriges. Sur la demande des Éduens, alliés de César, celui-ci y établit, sous leur protection, une partie des Boïens, qui, sortis de la Germanie, avaient, en envahissant la Gaule avec les Helvètes, fourni au conquérant un prétexte pour se mêler des affaires du pays, et qui, domptés par lui, avaient mérité par leur courage l'estime du vainqueur.
Cette colonie s'établit entre la Loire
et l'Allier, entre le pays des Éduens et celui des Arvernes,
et fonda une ville appelée Gergovia Boïorum. La cité nouvelle
devint en quelques années assez importante. Lors de la grande
insurrection gauloise contre César, elle assista à une lutte
acharnée et sanglante entre Vercingétorix et les Romains. Sous
la domination impériale, le pays appartint moitié à la première
Aquitaine, moitié à la première Lyonnaise. Dernier témoin des
efforts de la nationalité gauloise contre César, il garda longtemps
un esprit d'indépendance qui se manifesta par de fréquentes
insurrections.
La révolte du Boïen Maricus sous Vitellius,
celle des Bagaudes au III" siècle de notre ère appelèrent sur
cette malheureuse contrée de nouveaux désastres. A l'époque
des invasions barbares, elle fit partie de l'empire des Wisigoths
et ne fut soumise aux Francs qu'en 759, sous Pépin le Bref.
Le Bourbonnais étant le berceau de la
maison royale de Bourbon, la flatterie n'a pas manqué d'assigner
une antique origine à la famille qui y dominait, celle des sires
de Bourbon. Les uns la font remonter jusqu'à Clovis, d'autres
seulement jusqu'à Charlemagne; mais l'histoire ne trouve rien
d'authentique sur cette maison avant le règne de Charles le
Simple. En 913, ce prince donne à Aymar ou Adhémar quelques
fiefs sur les bords de l'Allier les successeurs prennent presque
tous le nom d'Archambault, qui resta attaché à la ville de Bourbon
l'Archambault.
Leur histoire est celle de presque tous les
seigneurs contemporains. En guerre avec leurs voisins, ils s'abandonnent
à toutes les violences du temps, se faisant absoudre par les
moines qu'ils comblent de présents; mais comme ceux-ci étaient
plus avides encore que les sires de Bourbon n'étaient généreux,
ces barons tentent parfois de leur reprendre les donations arrachées
à leurs prédécesseurs ou usurpées sans aucun titre de là des
querelles perpétuelles entre le clergé et les seigneurs. L'une
de ces querelles fut terminée par le pape Urbain II en faveur
de la maison de Bourbon. En 1'115, sous le règne de Louis le
Gros, Aymon II envahit le domaine de son neveu, orphelin et
encore enfant, et usurpe le titre de baron de Bourbon. La mère
de l'enfant porte plainte auprès du roi de France, qui se trouvait
alors à Bourges. Celui-ci somme Aymon de comparaitre devant
lui; Aymon refuse et s'enferme dans le château de Germigny.
Louis le Gros vient l'assiéger, donne plusieurs assauts inutiles
et convertit le siège en blocus. Forcé par la famine, Aymon
est contraint de se rendre et condamné par une cour de justice
à restituer à son neveu les domaines dont il s'était emparé;
mais l'enfant étant mort dans l'intervalle, l'arrêt ne fut point
exécuté, et Aymon devint le légitime possesseur de la baronnie
de Bourbon. Son fils, Archambault VI, part avec Louis le Jeune
pour la Palestine. Pour avoir de l'argent, il s'adresse aux
moines de Souvigny, comblés de biens par ses prédécesseurs,
et qui semblaient ne pouvoir refuser de contribuer à une si
sainte entreprise ils refusent pourtant et ne lui accordent
la somme demandée qu'après avoir reçu des garanties, non seulement
du sire de Bourbon, mais de sa femme, Agnès de Savoie, et d'une
trentaine de gentilshommes du pays.
Vers la fin du XIIème
siècle, la ligne masculine de la famille de Bourbon s'éteignit;
la fille d'Archambault VII, Mahault, épouse Guy de Dampierre,
seigneur de Saint-Dizier, en Champagne, et lui apporte en dot
l'héritage de ses pères. Leur fils, Archambault VIII, fut un
des favoris du roi Louis VIII. Il le suivit à la croisade contre
les Albigeois et s'y distingua par sa bravoure et son habileté.
C'est par lui que fut racontée au chroniqueur, qui nous l'a transmise une anecdote souvent citée, et qui témoigne tout à la fois et de la chasteté du roi de France et de la familiarité dont Archambault jouissait auprès du roi. Louis VIII était tombé malade à Montpensier les médecins lui déclarent que son tempérament robuste et sanguin ne peut s'accommoder de la fidélité absolue qu'il garde à la reine absente. Pendant son sommeil, on introduit dans sa chambre une belle jeune fille, le roi en se réveillant la voit, lui parle avec douceur, et après avoir fait appeler Archambault, auquel il attribuait ce piège tendu à sa chasteté, il lui ordonne de reconduire la jeune fille chez ses parents, ajoutant que mieux valait mourir que de se sauver par un péché mortel. En mourant, Louis recommanda son fils au connétable Matthieu de Montmorency et au sire de Bourbon. Ce fils devait être saint Louis. Archambault lui fut fidèle; il combattit bravement à côté de lui à la bataille de Taillebourg et y fut blessé, il mourut quelques mois après des suites de ses blessures. Son règne avait été marqué par un agrandissement considérable de ses domaines, par des fondations pieuses et de grandes libéralités envers le clergé, et par la concession de chartes, de franchises aux communes, qui s'établissaient alors par toute la France. Son fils, Archambault IX, suivit saint Louis à sa première croisade et augmenta encore la puissance de sa famille, qui allait pourtant s'éteindre dans sa personne. Il mourut pendant la croisade dans l'île de Chypre. Il laissait deux filles, dont l'une, Agnès, héritière du Bourbonnais, épousa en secondes noces Robert d'Artois, neveu de saint Louis. Elle avait une fille de son premier mariage cette fille, son unique héritière, épousa un des fils de saint Louis, Robert, comte de Clermont. De ce mariage sortit la maison royale de Bourbon. Le Bourbonnais appartint depuis cette époque à la maison royale de France.
Le premier prince de cette race, Robert,
à l'âge de vingt ans, reçut dans un tournoi un coup à la tête;
on craignit longtemps pour ses jours. Il guérit, mais il resta
imbécile toute sa vie; il languit dans une perpétuelle enfance
jusqu'à l'âge de cinquante neuf ans. Il mourut à Paris en 1317.
Louis 1er, son fils, gouvernait déjà depuis longtemps
les domaines de son père. Il se signala dans les guerres de
Flandre, et notamment à la bataille désastreuse de Courtrai,
où il sauva les restes de l'armée française. Sous Charles le
Bel, le Bourbonnais fut érigé en duché-pairie en faveur de Louis
1er. Ce prince, qui avait si brillamment contribué
à la splendeur de sa maison et en avait augmenté les domaines
du comté de la Marche et d'une partie de la Limagne d'Auvergne,
mourut en 1341. Pierre 1er, son fils, lui succéda.
Blessé à la bataille de Crécy, il fut tué à celle de Poitiers
en combattant bravement auprès du roi Jean II. Il avait besoin
de cette mort glorieuse pour effacer le souvenir des intrigues
auxquelles il s'était livré avec Charles le Mauvais, roi de
Navarre, le mauvais génie de la France à cette époque. Son frère,
Jacques, qui avait obtenu l'épée de connétable, fut blessé et
pris à la bataille de Poitiers. Pierre Ier,, fastueux
et magnifique, avait contracté beaucoup de dettes, et l'embarras
de ses affaires n'avait pas peu contribué à l'engager dans sa
triste complicité avec Charles le Mauvais. Louis II, son fils,
probe et loyal, se hâta d'engager ses biens pour couvrir les
dettes qui avaient failli être si fatales à l'honneur de son
père et de sa maison. Les créanciers du feu duc avaient eu recours
à la puissance ecclésiastique et avaient fait excommunier Pierre
1er,; son cadavre même était resté en gage dans l'église
de Poitiers Son fils alla l'y chercher lui-même, après avoir
obtenu de la cour de Rome révocation de l'excommunication lancée
contre lui.
La France était alors bien malheureuse; livrée
par la trahison, déchirée par les factions, désolée par la guerre
étrangère, elle fut encore en proie aux horreurs de la Jacquerie,
aux fureurs des paysans soulevés contre les nobles par la misère
et l'oppression. Dans ce siècle de crimes et de misères, Louis
s'efforça de rester toujours loyal et de guérir les maux de
son pays. Il se dévoua au service du dauphin (depuis Charles
V), alla en Angleterre négocier la mise en liberté du roi Jean
et fut un des otages qui le remplacèrent à Londres. Les retards
que l'on mit à exécuter toutes les clauses du traité de Brétigny
firent durer huit ans sa captivité, qui, du reste, n'eut rien
de rude. Il vécut à la cour d'Angleterre, libre sur parole,
au milieu des fêtes et des plaisirs; on l'y appelait « le
roi d’honneur de liesse ». Il obtint de parcourir l'Angleterre;
mais le roi Édouard ne voulait point le laisser retourner en
France.
En vain les vassaux du duc s'étaient cotisés pour réunir 100,000 florins, dont Louis s'était rendu pleige, c'est-à-dire dont il s'était porté garant, pour la liberté du roi de France. La somme avait été remise au roi d'Angleterre; mais celui-ci alléguait toujours de nouveaux prétextes pour le retenir. « Enfin, la neuvième année de sa captivité allait commencer, lorsqu'une intrigue de cour vint lui rendre cette liberté qu'il n'avait pu obtenir par le payement de son cautionnement. Édouard avait pour ministre et pour favori Guillaume Wicam, qu'il avait élevé à la dignité de grand chancelier, il lui destinait l'évêché de Winchester, qui vaquait par la mort du cardinal de Winchester mais il ne pouvait obtenir les bulles du pape Urbain V pour mettre Wicam en possession du riche bénéfice; il eut recours au duc de Bourbon, dont le crédit auprès du pontife était connu; il lui promit la liberté pour prix du service qu'il en attendait il l'assura qu'il lui serait bien courtois à la prison. Le duc écrivit à la cour de Rome, et il en reçut un bref par lequel elle le Laissa maitre de disposer de l'évêché. Bourbon ne le remit au roi d'Angleterre qu'après lui avoir fait signer l'acte de sa délivrance, pour lequel Édouard trouva encore moyen de lui faire payer 20,000 livres. Il fut à peine libre, qu'il se hâta de se rendre dans le Bourbonnais, dont les habitants venaient de fournir encore une somme de 140,000 livres, montant des obligations qu'il avait contractées pendant son séjour à Londres. Louis trouva la province dévastée, épuisée l'anarchie morale y répondait, comme dans toute la France, au déplorable état de l'agriculture et du commerce. Cette vaillante chevalerie française, si glorieuse au temps des croisades, s'était peu à peu corrompue, affaiblie; la noblesse, après avoir fui honteusement à Poitiers, était l'objet des railleries du peuple et des bourgeois, qui commençaient à sentir leur force et à perdre le respect que leurs maitres ne savaient plus leur imposer; la vieille organisation féodale avait perdu son prestige, qu'elle ne devait guère le reconquérir, et le temps n'était pas loin où une pauvre fille du peuple, Jehanne, la bonne Lorraine, allait donner l'exemple du patriotisme et du courage à ces barons et chevaliers, oublieux des antiques traditions.
Louis de Bourbon tenta de ressusciter
dans le cœur de ses barons les sentiments d'autrefois et voulut
fonder un ordre de chevalerie. Après avoir réuni ses anciens
compagnons d'armes, il les traita magnifiquement pendant trois
jours, puis leur donna rendez-vous à Moulins pour le premier
jour de 1année 1369. Au jour dit, il leur déclara son projet,
leur distribua les insignes du nouvel ordre, dont la devise
était ce joyeux mot « ESPÉRANCE, » entendit la messe avec eux
et les exhorta à défendre Dieu, la patrie et les dames.
« Je prie à tous ceux de l'ordre, s'écria-t-il, qu'ils veuillent
honorer dames et demoiselles et ne souffrir en ouïr dire du
mal; car ceux qui mal en disent sont petits de leur honneur
et disent d'une dame qui ne se peut revancher ce qu'ils n'oseroient
pas dire d'un homme; dont plus en auroit leur honte et des femmes,
après Dieu, vient en partie de l'honneur en ce monde; il faut
aussi que ceux qui portent cet ordre ne soient jongleurs et
médisants l'un de l'autre, qui est une laide chose à tout gentilhomme,
mais portent foi l'un à l'autre comme il appartient à tout honneur
et chevalerie. Mes amis, à travers mon écu d'or est une bande
où il y a écrit allen, c'est-à dire allons tous ensemble au
service de Dieu, et soyons tous un en la défense de nos pays
et là où nous pourrons trouver et quêter honneur par fait de
chevalerie. Et pour ce, mes frères, je vous ai dit ce que signifie
l'ordre de l'écu d'or lequel un chacun à qui je l'ai baillé
le doit jurer et promettre de le tenir, et moi le premier. »
Il jura et reçut le serment de ses compagnons.
Alors le seigneur de Vichy, prenant la
parole au nom de tous les chevaliers « Notre très redouté
seigneur, lui dit-il, voyez ici votre chevalerie qui vous remercie
très humblement du bel ordre et grands dons que leur avez donnés;
lesquels ne vous savent que donner en ce jour, fors qu'ils vous
offrent leurs corps et leurs biens qu'il vous plaise les recevoir
à cettuy premier jour de l'an, nonobstant qu'ils y sont obligés
mais leur cœur est ferme et leur volonté est pareille. »
« Je reçois, s'écria le duc ému, je reçois aujourd'hui les
plus belles étrennes que seigneur puisse recevoir, quand je
reçois le cœur de si nobles chevaliers. » Mais, comme une
apparition anticipée de l'esprit positif des temps modernes
au milieu de cette scène chevaleresque, entrait dans la salle
maitre Huguenin Chauveau, justicier sévère, procureur général
du duc, lequel apportait à Louis un registre où étaient relatés
les forfaits et désobéissances de plusieurs seigneurs pendant
l'absence du duc; il réclamait justice; et pour quelques-uns
il y allait de la vie. « ~Maitre Huguenin, dit le duc, avez-vous
tenu aussi registre des services qu'ils m’ont rendus » Et, prenant
le rapport, il le jeta dans la grande cheminée, où flamboyait
un feu de janvier.
Le passé et l'avenir s'étaient rencontrés
dans cette scène singulière, l'un avec ses élans faciles vers
le bien comme vers le mal, l'autre avec cet esprit de froide
justice, auquel un moment d'enthousiasme ne fait pas oublier
si aisément les maux soufferts et les crimes commis.
Louis,
surnommé le Grand ou le Bon, et qui a mérité au moins le second
de ces titres, ne se borna pas à conférer ces insignes de chevalerie
à ses barons il voulut qu'ils les honorassent par leur valeur
et les mena contre les Anglais. Cette guerre endetta encore
son duché; mais le devoir le retint auprès de Bertrand Du Guesclin,
son frère d'armes et son ami. Une trêve étant survenue, il en
profita pour courir à de nouvelles aventures et avec cent chevaliers
passa en Espagne, où Henri de Trastamare l'appelait à une croisade
contre les Sarrasins. Mais celui-ci ayant voulu lui faire combattre
les Portugais au lieu des infidèles, le duc refusa et, repassant
les Pyrénées sans avoir tiré l'épée, revint guerroyer contre
les Anglais. Tuteur du jeune roi Charles VI, de moitié avec
le duc de Bourgogne, il s'acquitta de son devoir avec loyauté,
fit deux croisades en Afrique seul avec quelques centaines de
chevaliers.
Cet homme, qui, par sa valeur chevaleresque
et son esprit d'aventure, appartenait aux temps anciens, n'en
sut pas moins par des alliances et d'heureuses acquisitions
augmenter considérablement les domaines de sa maison. Il réunit
au Bourbonnais le Forez, une partie de l'Auvergne, le Beaujolais
et la principauté de Dombes. Mêlé aux querelles sanglantes qui
désolèrent le règne de l'insensé Charles VI, il prit parti pour
le duc d'Orléans contre le duc de Bourgogne, Jean sans Peur.
Celui-ci envahit le Bourbonnais et se rendit maitre de quelques
villes mais Louis, alors âgé de plus de soixante-dix ans, lève
une armée et chasse les Bourguignons. Il mourut peu de temps
après à Montluçon.
Nous avons passé rapidement sur la partie
de la vie de ce prince qui appartient à l'histoire générale
de notre pays nous ferons de même pour ses successeurs, de plus
en plus mêlés aux affaires du royaume. Le fils du duc Louis,
Jean débauché et prodigue, n'avait hérité que de son courage.
Fait prisonnier à la bataille d'Azincourt, il mourut à Londres
après dix-huit ans de captivité. Il avait, pour se racheter,
souscrit à un traité honteux, qui donnait aux Anglais les meilleures
places de l'Auvergne et du Bourbonnais. Son fils, Charles 1er,
qui gouvernait ses États, et ses vassaux refusèrent d'exécuter
un pareil traité; mais ils lui envoyèrent une rançon de cent
mille écus, que les Anglais acceptèrent, sans se dessaisir de
leur prisonnier. Sous le gouvernement de Jean Ier,
qui tenait pour le duc d'Orléans, le Bourbonnais avait été exposé
aux plus affreuses dévastations, commises par le parti contraire.
Le nouveau duc Charles Ier rendit de grands services
au jeune roi Charles VII, alors fugitif, l'accueillit et combattit
pour lui reconquérir son royaume, auprès de Xaintrailles et
de Dunois. Mais, plus tard, le duc de Bourbon excita contre
Charles VII son propre fils (depuis Louis XI) et l'entraina
dans une ligue armée contre son père. Charles VII vint lui-même
en Bourbonnais à la tête d'une armée pour y chercher le dauphin,
qui y avait trouvé un refuge. Toutes les villes qui lui résistèrent
furent impitoyablement pillées. Cependant le roi pardonna aux
chefs de la rébellion et donna même sa fille Jeanne en mariage
au fils du duc de Bourbon, lequel succéda à son père en 1456
sous le nom de Jean II. Ce prince imita son père dans son esprit
de révolte contre l'autorité royale mais Louis XI le gagna par
d'habiles concessions, et, sous la minorité de Charles VIII,
Jean II reçut l'épée de connétable. Il n'en prit pas moins part
à la ridicule levée de boucliers du duc d'Orléans (depuis Louis
XII) contre la régente. Il mourut en 1487.
Son frère, Pierre II, était le mari de la régente même, Anne de Beaujeu. Sous son gouvernement, ou plutôt sous celui de sa femme, le Bourbonnais jouit d'un calme et d'une prospérité ininterrompus. Le pays s'enrichit et répara ses anciens désastres. Pierre II mourut en 1503. En lui s'éteignit la branche ainée de la maison de Bourbon, qui possédait le duché depuis Robert, fils de saint Louis. Le riche héritage échut à l'arrière-petit-fils du duc Jean 1er de Bourbon, Charles de Montpensier, qui épousa la fille du dernier duc, sa cousine, laide et contrefaite, mais qui lui apportait en dot la puissance et la richesse. Ce jeune homme est celui qui devint depuis si tristement célèbre sous le nom du connétable de Bourbon. Magnifique, intrépide, il éblouit par son faste et étonna par son courage. La part qu'il prit aux guerres d'Italie lui donna la renommée d'un grand homme de guerre. Il reçut l'épée de connétable et commanda l'avant-garde à Marignan. Mais, par son orgueil, il avait excité la colère du roi François 1er, et celui-ci, étant venu à Moulins pour tenir le fils du duc sur les fonts du baptême, fut blessé de la splendeur des fêtes que lui offrit son vassal. « Un roi de France n'en sauroit faire autant, » dit-il avec amertume et, refusant de l'indemniser des dépenses qu'il avait faites à son service, il lui retira ses traitements et ses pensions. Le connétable n'en suivit pas moins le roi à la défense de la Champagne, qu'avait envahie l'armée de Charles-Quint. Mais le roi ayant donné au duc d'Alençon le commandement de l'avant-garde, qui appartenait de droit au connétable, celui-ci se retira à Moulins, une fois la campagne finie. Son fils venait de mourir sa femme mourut peu de temps après en lui faisant donation de ses biens, précaution qui semblait inutile, puisque, le connétable n'eût-il pas été le gendre du dernier duc de Bourbon, l’héritage de cette famille lui devait encore revenir comme chef de la maison de Montpensier.
Mais Charles s'était fait une ennemie implacable, Louise de Savoie, mère du roi, dont il avait repoussé, dit-on, les amoureuses avances. Cette femme excita contre lui le roi son fils, et, au mépris de toute justice, on suscita contre le droit évident du duc les subtilités de la chicane et les arguties des avocats. Le séquestre fut mis sur l'héritage. Dès lors le connétable ne garda plus de mesure. Il prêta l'oreille aux propositions que Charles- Quint lui faisait faire, le sachant tenter de trahir son pays par haine contre le roi. L'empereur lui offrait la main d'une de ses sœurs, deux cent mille écus de dot et un royaume créé dans le midi de la France démembrée. A ce prix, Bourbon vendit son honneur et son pays. François Ier, averti de ce marché au moment de partir pour l'Italie, l'invita à le suivre. Bourbon feignit d'être malade pour se dispenser d'obéir. Le roi lui-même vint à Moulins; il s'approcha du lit du connétable et eut avec lui une entrevue secrète. François Ier lui parla avec douceur, ne lui dissimulant pas qu'il avait été prévenu des tentatives de corruption dont le connétable avait été l'objet. Celui-ci prétendit qu'il les avait repoussées, et que la maladie seule l'empêchait de suivre le roi immédiatement qu'au reste, il le rejoindrait aussitôt que ses forces le lui permettraient. François Ier le quitta en laissant auprès de lui un de ses gentilshommes, Warty, chargé d'espionner le connétable. Bourbon partit en effet quelques jours après, se faisant porter en litière; mais, arrivé à Lapalisse, il apprend que le roi est instruit de tout; dès lors il ne songe plus qu'à fuir. Il feint de se sentir plus malade le mal fait des progrès rapides; Bourbon réunit autour de lui ses gentilshommes, leur commande de se lamenter sur son sort et fait appeler Warty. Celui-ci arrivé, le connétable lui dit d'une voix mourante d'aller trouver le roi, de lui faire savoir sa position désespérée et de lui exprimer ses amers regrets de ne pouvoir lui rendre de nouveaux services. Warty part; Bourbon monte à cheval, arrive à Chantelle, place forte, où il réunit aussitôt tous les éléments d'une vigoureuse résistance. Le roi, prévenu, envoie contre le duc, le maréchal de Chabannes avec des troupes. Alors, désespérant de tenir dans Chantelle contre un siège en règle, Bourbon, accompagné d'un seul gentilhomme, Pompérant, se décide à fuir et à quitter la France. Après des dangers et des aventures de toutes sortes, les deux fugitifs atteignirent la frontière de Savoie, d'où le duc se rendit en Italie, où il se mit à la tête des troupes de Charles-Quint.
Le reste de son histoire est trop connu
pour être rapporté ici. On sait ses déceptions à la cour de
Charles-Quint, les mépris à peine dissimulés que trouva partout
ce traitre, le mal qu'il fit à son pays et les sévères paroles
que lui adressa Bayard mourant « Monsieur, dit le loyal chevalier
au duc qui s'apitoyait sur son sort, il n’y a point de pitié
en moi, car je me meurs en homme de bien mais j’ai pitié de
vous voir servir contre votre prince et votre patrie et votre
serment »
Bourbon fut tué en escaladant les murs de
Rome à la tête des soldats allemands. Ses biens avaient été
confisqués et réunis à la couronne en 1531. Depuis ils en furent
détachés, pour former divers d’apanages, jusqu'en 1622. A cette
époque, ils entrèrent dans la maison de Condé, qui les conserva
jusqu'à la Révolution. Ils y apportèrent encore la trahison.
Le grand Condé imita le connétable en combattant contre la France
mais il sut réparer sa faute et par son repentir et par des
victoires sur les ennemis de son pays. Le Bourbonnais, depuis
le grand connétable, n'a plus d'histoire qui lui soit propre,
et, si le titre de duc de Bourbon reparaît encore dans l'histoire
sous Louis XV et depuis, les annales de la province se confondent
avec celles de la France.
Le département de l'Allier n'a
pas eu à souffrir de la dernière invasion allemande pendant
la guerre de 1870- 1871.
Allier prend sa source dans la Margeride
sur le Moure de la Gardille (1 423 m), en Lozère, et se jette
dans la Loire au bec d’Allier, près de Nevers à la limite entre
le Cher et la Nièvre. Elle reste l’une des dernières rivières
encore sauvages d'Europe et recèle une faune unique (notamment
les oiseaux).
Pays de vert pâturage où l'on élève dans la
région de Charolles la célèbre race Charolaise élevée pour sa
viande de grande qualité et pour les gourmets, c'est à partir
du lait de cette vache que l'on fabrique le savoureux fromage
le Brillât Savarin.
Les Bituriges Cubi et les Éduens furent
les premiers occupants de ce département qui est le centre du
Bourbonnais d’où les très nombreuses demeures féodales et somptueux
châteaux, Bourbon-Busset, Montaiguet, Cindré, Lapalisse, Doyet,
Passât. On ne dénombre pas moins de cinq cents châteaux, donjons,
belles demeures, et autres vestiges, dont quatre-vingt sont
ouverts à la visite.
Le bourbonnais est le berceau de la
famille des Bourbon qui donna à la France de nombreux rois;
le fondateur de la famille des Bourbon étant Adhémar qui fut
au XIème siècle le premier seigneur connu et qui
serait un descendant direct de Charles Martel. A Pau; patrie
de Jeanne d'Albret; naquit le 13 décembre 1553, Henry IV qui
sera ainsi le premier Bourbon à ceindre la couronne de France
et qui sera sacré le 27 février 1594. Seront également roi de
France Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Louis XVIII
et Charles X tous issus de la famille des Bourbons. Le dernier
descendant est aujourd'hui le Prince Henri d'Orléans, Comte
de Paris, Duc de France, né en 1933 au manoir d'Anjou, près
de Bruxelles. Le Roi Juan Carlos est également un descendant
direct de la famille des Bourbon.
Moulin
L’histoire de la ville de Moulins est
étroitement liée à celle des Ducs de Bourbon, puisqu’elle devient
la capitale du duché et de ses importantes dépendances en 1327.
Cet état de fait perdurera jusqu’en 1523, avec la défection
du connétable de Bourbon.
La tradition populaire raconte
qu’un sire de Bourbon, perdu après une journée de chasse, aurait
trouvé refuge dans un moulin sur les bords de l’Allier. Tombé
amoureux de la meunière qui l’avait recueilli, pour justifier
ses fréquentes venues, il fit bâtir à l’emplacement actuel du
palais ducal un relais de chasse. Une ville se développera autour
: ce sera Moulins.
C’est en 990 qu’apparait la première mention
de Moulins dans un document : à l’occasion de la donation d’une
chapelle dédiée à Saint-Pierre à l’abbaye de Cluny par quatre
religieux, les frères Vion, Lambert, Bérard et Guillaume, on
apprend que celle-ci se trouve «in villa Molinis». Cependant,
le peuplement des rives de l’Allier en cet endroit est bien
antérieur au Xème siècle, mais jusqu’alors, il n’était
question que d’Yzeure, tant dans les archives que sur le terrain.
En 1097, toujours dans des actes de donation, on parle d’une
«capellam de Molinis», puis en 1103, d’une «ecclesiam de Molinis».
L’évolution des structures religieuses
tend à indiquer que la ville prend rapidement de l’importance.
En 1232, comme précédemment pour d’autres ville du Bourbonnais,
Archambaud VI, seigneur de Bourbon, accorde aux bourgeois de
Moulins une charte de franchise, contre une rente annuelle de
200 livres. Cette charte n’est que la confirmation des droits
déjà accordés par Archambaud V, beau-fils de Louis VI Le Gros,
roi qui fut particulièrement libéral envers les diverses communes
de son royaume. Les habitants de Moulins pourront à l’avenir
administrer eux-mêmes leur cité : quatre consuls, présidés par
un fonctionnaire ducal, seront élus tous les ans.
Devenue
ville franche, Moulins attire nombres d’étrangers, l’activité
économique nait et prend un essor important. Dans le courant
du XIIIème siècle, la cité compte quelque mille habitants.
En 1244, la contribution annuelle de 200 livres est supprimée,
remplacée par une «taxe de bourgeoisie» : tous les habitants
sont dans l’obligation de s’acquitter d’un montant variant de
2 à 6 sols, selon leurs revenus.
En 1327, la seigneurie du
Bourbonnais est érigée en duché par le roi de France Charles
IV Le Bel. Louis Ier Le Grand, premier duc de Bourbon,
réside peu à Moulins, de même que son fils et successeur, Pierre
Ier 7. Le duché n'avait pas alors de capitale fixe
: la famille, originaire de Bourbon-l'Archambault, résidait
aléatoirement dans cette même ville, à Moulins, Souvigny ou
Chantelle. Les travaux qu’ils entreprennent sont minimes : édification
des soubassements de la Malcoiffée, le donjon du palais ducal,
pour le premier; autorisation de l’installation du couvent des
Carmes, plus vieil établissement religieux de la ville, pour
le second.
Montluçon
Le sol était disputé par plusieurs peuples
: les Arvernes, les Bituriges Cubes, les Éduens, les Lémovices
et les Ségusiaves. Après la défaite de Vercingétorix et la conquête
de la Gaule, Montluçon devient un important point stratégique.
Une tradition locale relate que les Romains s'installent sur
le site et édifient un castrum pour surveiller le comportement
des Lémovices et des Arvernes.
Montluçon est une ville carrefour,
un lieu de passage en direction, notamment, d'Évaux-les-Bains
(Ivaonum) et de Néris-les-Bains (Aquae Neriae). Sur cet axe
routier, le site des Hauts de Buffon est occupé du Ierr
au IVème siècle par un sanctuaire, fanum gallo-romain
et perdure jusqu'à la période carolingienne du VIIIe-Xème
siècles. À la suite du déclin de Rome, plusieurs peuples venant
de l'est ruinent et pillent la haute vallée du Cher. Les Wisigoths
s'installent en 378 ; en 507 leur roi Alaric II est tué par
Clovis qui conquiert alors le Berry et l'Auvergne. Au Xème
siècle, Montluçon détrône Neris, qui était alors la cité la
plus puissante de la région. Elle connait un grand rayonnement,
mais la ville est située à la frontière du royaume des Francs
et du duché d'Aquitaine. Après l'invasion des Normands au Xème
siècle, la ville doit pouvoir se défendre, c'est ainsi qu'apparait
la seigneurie de Montluçon qui devient bientôt la rivale de
celle de Bourbon. À la fin du IXème siècle et au
début du Xème siècle, les Hongrois envahissent la
région. Ils pillent Néris qui est une ville riche mais ne réussissent
pas à détruire Montluçon qui est alors bien protégée. Les survivants
de Néris vont ensuite émigrer, pour la plupart, vers Montluçon
après la destruction de leur cité. Le Bourbonnais a acquis Montluçon
au XIème siècle Le seigneur de Montluçon le plus
célèbre a été Odon qui fit construire des remparts et un donjon
pour défendre les habitants. Après sa mort en 998, les religieux
venus d'Évaux-les-Bains construisent l'église Saint-Pierre dont
les travaux s'achèvent au milieu du XIème siècle.
Montluçon est ensuite divisée en deux paroisses. Odon n'ayant
aucun descendant, c'est donc son frère Hugon qui lui succède.
À la mort de ce dernier, n'ayant pas d'enfant non plus, c'est
son neveu Archambaud II qui devient seigneur, réunissant ainsi
les seigneuries de Montluçon et de Bourbon. Au XIIème
siècle, les Anglais font le siège de la ville car elle a une
bonne situation mais les Montluçonnais gagnent. Les Anglais
font un nouveau siège en 1170 mais cette fois-ci, ils parviennent
à entrer dans la ville en 1171. Ils l'ont occupée pendant dix-sept
ans jusqu'à l'arrivée de Philippe Auguste. En 1202, le roi donne
la seigneurie de Montluçon au sire de Bourbon, la réduisant
à une simple châtellenie. Au XIIIème siècle, le seigneur
Archambaud VIII, ayant besoin d'argent, fait une charte aux
bourgeois de la ville. Le 27 décembre 1327, le fief des seigneurs
de Bourbon devient duché. En 1356, les Anglais, dirigés par
le Prince Noir, prennent et reprennent les châteaux du Bourbonnais.
Ils repartent en laissant derrière eux la peste noire, qui décime
une partie de la population. Au XIVème siècle, Louis
II, duc de Bourbon, fortifie la ville compte tenu de l'importance
stratégique qu'elle a prise. Il relève les murailles, creuse
des fossés par les eaux de l'Amaron et construit quatre portes
pour entrer dans la ville. Il restaure le château et l'église
Notre-Dame. Louis II de Bourbon meurt le 10 aout 1410 dans le
château. Au XVème siècle, Montluçon est entourée
de vignes produisant de bons vins dont les voisins du Limousin,
de la Marche et des Combrailles viennent s'en procurer. Montluçon
était une importante seigneurie dans la mouvance de l'Aquitaine
angevine. Philippe-Auguste la donna en 1202 à Gui de Dampierre,
sire de Bourbon, pour le récompenser de l'avoir aidé dans sa
lutte contre les Plantagenêt. Le fils de Gui, Archambaud VIII,
épousa Béatrix, héritière des anciens seigneurs de Montluçon,
ce qui légitimait la donation royale. Montluçon, qui faisait
partie des domaines de la maison de Bourbon, fut rattaché au
domaine royal en 1527 après la trahison de Charles neuvième
duc de Bourbon passé au service de l'empereur Charles Quint
en 1523. En 1531, la ville est rattachée à la couronne de France
en même temps que le duché à la suite de la confiscation des
terres du duc Charles III. Montluçon connait une mauvaise période
à cause d'une nouvelle épidémie de peste en 1581 et des Guerres
de Religion. En 1592, Henri IV de France fait renforcer les
remparts qui tombent en ruines. Les habitants ont des problèmes
avec les impôts et les taxes au milieu du XVIIème
siècle. Durant cette période, la femme et la mère de Nicolas
Fouquet se retirent dans la ville sur ordre du jeune roi Louis
XIV et résident dans le château de la Gaité. À la fin du XVIIème
siècle, on dénombre environ 3 800 habitants intramuros. Montluçon
possède une église collégiale, deux couvents, un hôpital et
une châtellenie. Durant l'hiver 1709, le jour des rois, une
vague de froid bloque l'accès à la ville et détruit toutes les
récoltes. Après ce gel, Montluçon subit une famine qui fait
de nombreuses victimes. En 1782, la fonte des neiges provoque
une inondation détruisant quatre cents maisons.
Vichy
La présence d’un gué sur le Flumen Elaver
(Allier) et des sources ont incité les Gallo-Romains à implanter
une bourgade à la sortie du pont que Jules César a dû emprunter
en 52 av. J.-C., à son retour de Gergovie. Ils ont été les premiers
à connaitre les vertus thérapeutiques des sources et à les exploiter.
Durant les deux premiers siècles de l’ère chrétienne, Vichy
connait ainsi une prospérité économique grâce aux thermes. À
la fin du IIIème siècle, Dioclétien entreprend une
vaste réorganisation administrative et cadastrale. À cette époque
apparait le toponyme Vipiacus (domaine agricole d’un certain
Vipius). Ce qui donnera plus tard le nom de Vichy.
Au Moyen
Âge, par acte du 2 septembre 1344, Jean II cède au duc Pierre
Ier de Bourbon la châtellenie de Vichy. Après l’acquisition
du 6 décembre 1374 de la dernière part du château de Vichy par
Louis II, Vichy est rattachée au Bourbonnais. En 1410, le couvent
des Célestins est fondé avec douze religieux.
En 1527, le
Bourbonnais est rattaché à la Couronne de France. Dès la fin
du XVIème siècle, les curistes viennent se soigner
à Vichy où les eaux acquièrent rapidement une réputation quasi
miraculeuse. Certains intendants, tel Fouet, Chomel, inaugurent
une codification des cures et donnent un grand lustre à la station
en y attirant des personnalités importantes. C’est pourtant
la marquise de Sévigné, curiste en 1676 et 1677, qui populariserait
la description des prises d’eaux et bains dans ses lettres.
Les eaux de Vichy, la guérissant d’une
fâcheuse paralysie des mains, lui permettent en effet de retrouver
l’usage de sa brillante et précieuse plume.
En 1761 et 1762,
Adélaïde et Victoire de France, filles de Louis XV viennent
une première fois à Vichy, puis reviennent en 1785. L’établissement
de bains leur parait fort incommode avec ses abords boueux et
insuffisant pour le grand nombre de curistes. À leur retour
à Versailles, elles demandent à leur neveu Louis XVI de faire
édifier des thermes plus spacieux et plus agréables (construits
en 1787).
Sous l’Empire, le parc des sources est aménagé
sur l’ordre de l’empereur (décret de Gumbinnen de 1812). Sous
Charles X, l’afflux des curistes incite à augmenter la capacité
d’accueil de l’établissement thermal. La dauphine Marie Thérèse
de France fait agrandir les bâtiments de Janson, dans le même
style grâce au plan de Rose-Beauvais les travaux seront achevés
en 1830.
De 1844 à 1853, se développent des représentations
théâtrales et lyriques dans les salons de l’établissement sous
la baguette du chef d’orchestre Isaac Strauss. Au XIXème
siècle, Vichy est une station à la mode, fréquentée par les
célébrités de l’époque.
Mais ce sont les séjours de Napoléon
III, entre 1861 et 1866, qui vont entrainer une profonde transformation
de la ville : la rivière Allier est endiguée. Des parcs à l’anglaise
de 13 hectares remplacent les anciens marécages. Le long des
axes urbains nouvellement tracés, sont édifiés des chalets et
des pavillons pour loger l’empereur et la suite impériale
Saint-Pourçain-sur-Sioule produit un vin de terroir
qui sous le règne d'Henri IV était exclusivement réservé à la
table du roi.
Bassigny est le centre géographique de
la France, Corse comprise. C'est à Jean-Georges Affholder, géographe
à l'IGN, que l'on doit cette précision grâce à ses calculs entrepris
en 1987.
Lapalisse est aussi le pays des vérités
puisque y est né un certain Jacques II de Chabannes, seigneur
de La Palisse (1470-1525), Maréchal de France de François Ier
et mort glorieusement à la bataille de Pavie. Ce qui le rendit
célèbre est surtout une chanson burlesque qui commence ainsi
:
Hélas ! La Palisse est mort,
Il est mort devant
Pavie.
Hélas, s'il n'était pas mort
Il serait encore
en vie.