Pays de vert pâturage où l'on élève dans la région
de Charolles la célèbre race Charolaise élevée pour sa viande de grande
qualité et pour les gourmets, c'est à partir du lait de cette vache
que l'on fabrique le savoureux fromage le Brillât Savarin.
Ce département
comporte l'une des plus belles forêts de France qui couvre 10 600 ha
qui à la particularité d'être la plus belle futaie de Chênes Rouvres
d'Europe. Le département de l'Allier est un département appartenant
en partie au Massif Central. Son point le plus haut étant le Puy de
Montcel qui domine le département du haut de ses 1287m.
Ce département
peut s'enorgueillir de possédé des stations thermales comme Vichy; Bourbon
l'Archambault ou encore Néris-les-Bains.
Et voici ce qu'on en disait
au XIXème siècle :
Ce département est formé de la presque totalité
du ci devant Bourbonnaise, tire son nom de la rivière de l'Allier qui
le traverse du sud au nord, et le divise en deux parties principales.
Ses limites sont au nord, le département de la Nièvre et une partie
de celui du Cher; à l'est, la Loire, le département de Saône-et-Loire
(dont il est séparé par la Loire), et le département de la Loire; au
sud, le département du Puy-de-Dôme et à l'ouest, celui de la Creuse
et partie de celui du Cher.
Le territoire de ce département est généralement
plat et uni : les bords de l'Allier offrent une large vallée qui est
souvent assez étendue pour former une plaine; quelques autres cantons
sont Aussi assez unis. Deux chaînes de collines assez élevées, surtout
entre l'Allier et le Cher, et encore plus vers les frontières du Forez,
le traversent du nord au sud. Le sol est productif dans toute son étendue,
mais très inégalement les vallées, les terres basses les parties qui
jouissent d'abris, sont beaucoup plus chaudes, plus précoces et plus
fertiles; les neiges, rares en hiver, ne couvrent la terre que peu de
temps.
Les habitants des petites villes du département,
a dit un écrivain de l'Allier, sont légers, spirituels, enclins
à la plaisanterie, humains, hospitaliers, poussant a l'excès leur
empressement envers les étrangers, généreux par caractère, jamais
par calcul. Il y a dans leur entretien plus de raison ou de gaieté
que de culture d'esprit. Les femmes ont une amabilité et une gaieté
remarquable.
Les habitants des campagnes, moins civilisés que
ceux des villes, passent pour être tracassiers et pour aimer les
procès ; ils cèdent toute fois assez facilement aux moyens de conciliation.
Accablés de travaux sur un sol qui ne leur offre que de faibles
moyens de subsistance, ils sont cependant très attachés au lieu
qui les a vus naître; les grains qu'ils récoltent, le charbon qu'ils
fabriquent, le beurre et le fromage qu'ils préparent, sont les principales
ressources du plus grand nombre. Jusqu'à présent, il a presque été
impossible de vaincre leur obstination dans certaines pratiques
routinières en vain leur indique-t on de nouveaux procédés agricoles,
ils cultivent comme faisaient leurs pères. En général, les paysans
sont doux, honnêtes, économes, hospitaliers. Malgré leur tranquillité
apparente, ils sont gais, vifs et adonnés aux plaisirs. Les fêtes
de villages réunissent toujours de nombreuses assemblées où l'on
danse la bourrée d'Auvergne au son de la vielle ou de la cornemuse.
L'habillement des hommes n'a rien d'original. Celui des femmes est
élégant et assez gracieux; leurs robes, à taille courte et à gros
plis, sont de couleurs vives, rehaussées par un tablier blanc. Elles
sont coiffées d'un vaste chapeau relevé en arrière et par devant,
dont la forme ressemble à celle d'un bateau : coiffure qui encadre
à merveille un joli visage, mais plus originale que seyante.
Dans les parties hautes, le climat est plus froid,
les neiges plus abondantes et plus soutenues, les récoltes plus tardives
et plus incertaines. La partie basse, où coulent les grandes rivières,
est en terre argileuse, la plus fertile du pays une autre partie, sur
la Bouble, la Sioule, la Bèbre, en terre forte ; sur les hauteurs sont
de vastes étendues d'argile, plus ou moins décomposée à sa surface ;
ces trois sortes de terre forment à peu près la moitié de l'étendue
du département ; leurs principales productions sont le froment, l'avoine,
l'orge, le foin, les légumes, des bons pâturages, des vins rouges propres
au transport, etc., et, dans la partie argileuse, des avoines, des seigles
de bonne qualité, des foins, des vins blancs, et quantité de bois.
L'autre moitié des terres, de nature sablonneuse mêlée de gravier repose
sur un fond granitique; ses principales productions sont de beaux seigles
des vins blancs, des fruits, des pommes de terre, des graines oléagineuses,
etc. ; c'est aussi dans cette portion que se trouve la plus grande partie
des veines métalliques connues dans ce département.
En général,
le produit du meilleur sol, sur les bords des grandes rivières, est
beaucoup au-dessous de ce qu'on devrait en attendre. La nature, riche
et riante, est partout en opposition avec la misère des cultivateurs,
dont le sort est plus heureux dans les parties hautes, composées de
terres fortes, d'un fond plus rembruni les chênes les sorbiers, les
noyers, les coudriers, qui y sont multipliés, en font une scène plus
riante. Les travaux y paraissent mieux entendus l'aisance des habitants
plus générale.
Leurs habitations mieux soignées, les prairies vastes
et bien entretenues, les champs clos de haies vives, tandis que, dans
la majorité des terres du département, presque toutes les haies en bois
mort ont le désavantage de donner au pays un coup d'œil triste: les
bestiaux y sont aussi plus beaux et bien supérieurs à ce qu'ils sont
dans les autres parties; néanmoins, le froment n'y rend que six à sept
pour un. Dans toutes ces terres fortes, les parties calcaires produisent
beaucoup d'orge qui fournit la majeure partie du pain qui s'y consomme;
dans les parties argileuses on mange généralement du seigle, et souvent
un mélange de seigle et de froment : l'espèce d'hommes mieux nourris,
est en général, plus belle et plus forte que dans les autres parties.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrit au patrimoine de chaque commune
d'un département
Superficie : 7 340 km2
Population: 339 384 hab.(2016)
Densité : 46 hab./km²
Nb de communes : 317
Le département de l'Allier est
formé de la presque totalité de l'ancien Bourbonnais.
Le territoire de cette province était primitivement
occupé par les Éduens, les Averne et les Bituriges.
Sur la demande des Éduens, alliés de César, celui-ci
y établit, sous leur protection, une partie des Boïens,
qui, sortis de la Germanie, avaient, en envahissant
la Gaule avec les Helvètes, fourni au conquérant un
prétexte pour se mêler des affaires du pays, et qui,
domptés par lui, avaient mérité par leur courage l'estime
du vainqueur.
Cette colonie s'établit entre la Loire
et l'Allier, entre le pays des Éduens et celui des Arvernes,
et fonda une ville appelée Gergovia Boïorum. La cité
nouvelle devint en quelques années assez importante.
Lors de la grande insurrection gauloise contre César,
elle assista à une lutte acharnée et sanglante entre
Vercingétorix et les Romains. Sous la domination impériale,
le pays appartint moitié à la première Aquitaine, moitié
à la première Lyonnaise. Dernier témoin des efforts
de la nationalité gauloise contre César, il garda longtemps
un esprit d'indépendance qui se manifesta par de fréquentes
insurrections.
La révolte du Boïen Maricus sous Vitellius,
celle des Bagaudes au III" siècle de notre ère appelèrent
sur cette malheureuse contrée de nouveaux désastres.
A l'époque des invasions barbares, elle fit partie de
l'empire des Wisigoths et ne fut soumise aux Francs
qu'en 759, sous Pépin le Bref.
Le Bourbonnais étant
le berceau de la maison royale de Bourbon, la flatterie
n'a pas manqué d'assigner une antique origine à la famille
qui y dominait, celle des sires de Bourbon. Les uns
la font remonter jusqu'à Clovis, d'autres seulement
jusqu'à Charlemagne; mais l'histoire ne trouve rien
d'authentique sur cette maison avant le règne de Charles
le Simple. En 913, ce prince donne à Aymar ou Adhémar
quelques fiefs sur les bords de l'Allier les successeurs
prennent presque tous le nom d'Archambault, qui resta
attaché à la ville de Bourbon l'Archambault.
Leur
histoire est celle de presque tous les seigneurs contemporains.
En guerre avec leurs voisins, ils s'abandonnent à toutes
les violences du temps, se faisant absoudre par les
moines qu'ils comblent de présents; mais comme ceux-ci
étaient plus avides encore que les sires de Bourbon
n'étaient généreux, ces barons tentent parfois de leur
reprendre les donations arrachées à leurs prédécesseurs
ou usurpées sans aucun titre de là des querelles perpétuelles
entre le clergé et les seigneurs. L'une de ces querelles
fut terminée par le pape Urbain II en faveur de la maison
de Bourbon. En 1'115, sous le règne de Louis le Gros,
Aymon II envahit le domaine de son neveu, orphelin et
encore enfant, et usurpe le titre de baron de Bourbon.
La mère de l'enfant porte plainte auprès du roi de France,
qui se trouvait alors à Bourges. Celui-ci somme Aymon
de comparaitre devant lui; Aymon refuse et s'enferme
dans le château de Germigny. Louis le Gros vient l'assiéger,
donne plusieurs assauts inutiles et convertit le siège
en blocus. Forcé par la famine, Aymon est contraint
de se rendre et condamné par une cour de justice à restituer
à son neveu les domaines dont il s'était emparé; mais
l'enfant étant mort dans l'intervalle, l'arrêt ne fut
point exécuté, et Aymon devint le légitime possesseur
de la baronnie de Bourbon. Son fils, Archambault VI,
part avec Louis le Jeune pour la Palestine. Pour avoir
de l'argent, il s'adresse aux moines de Souvigny, comblés
de biens par ses prédécesseurs, et qui semblaient ne
pouvoir refuser de contribuer à une si sainte entreprise
ils refusent pourtant et ne lui accordent la somme demandée
qu'après avoir reçu des garanties, non seulement du
sire de Bourbon, mais de sa femme, Agnès de Savoie,
et d'une trentaine de gentilshommes du pays.
Vers
la fin du XIIème siècle, la ligne masculine
de la famille de Bourbon s'éteignit; la fille d'Archambault
VII, Mahault, épouse Guy de Dampierre, seigneur de Saint-Dizier,
en Champagne, et lui apporte en dot l'héritage de ses
pères. Leur fils, Archambault VIII, fut un des favoris
du roi Louis VIII. Il le suivit à la croisade contre
les Albigeois et s'y distingua par sa bravoure et son
habileté.
C'est par lui que fut racontée au chroniqueur, qui nous l'a transmise une anecdote souvent citée, et qui témoigne tout à la fois et de la chasteté du roi de France et de la familiarité dont Archambault jouissait auprès du roi. Louis VIII était tombé malade à Montpensier les médecins lui déclarent que son tempérament robuste et sanguin ne peut s'accommoder de la fidélité absolue qu'il garde à la reine absente. Pendant son sommeil, on introduit dans sa chambre une belle jeune fille, le roi en se réveillant la voit, lui parle avec douceur, et après avoir fait appeler Archambault, auquel il attribuait ce piège tendu à sa chasteté, il lui ordonne de reconduire la jeune fille chez ses parents, ajoutant que mieux valait mourir que de se sauver par un péché mortel. En mourant, Louis recommanda son fils au connétable Matthieu de Montmorency et au sire de Bourbon. Ce fils devait être saint Louis. Archambault lui fut fidèle; il combattit bravement à côté de lui à la bataille de Taillebourg et y fut blessé, il mourut quelques mois après des suites de ses blessures. Son règne avait été marqué par un agrandissement considérable de ses domaines, par des fondations pieuses et de grandes libéralités envers le clergé, et par la concession de chartes, de franchises aux communes, qui s'établissaient alors par toute la France. Son fils, Archambault IX, suivit saint Louis à sa première croisade et augmenta encore la puissance de sa famille, qui allait pourtant s'éteindre dans sa personne. Il mourut pendant la croisade dans l'île de Chypre. Il laissait deux filles, dont l'une, Agnès, héritière du Bourbonnais, épousa en secondes noces Robert d'Artois, neveu de saint Louis. Elle avait une fille de son premier mariage cette fille, son unique héritière, épousa un des fils de saint Louis, Robert, comte de Clermont. De ce mariage sortit la maison royale de Bourbon. Le Bourbonnais appartint depuis cette époque à la maison royale de France.
Le premier prince de cette race,
Robert, à l'âge de vingt ans, reçut dans un tournoi
un coup à la tête; on craignit longtemps pour ses jours.
Il guérit, mais il resta imbécile toute sa vie; il languit
dans une perpétuelle enfance jusqu'à l'âge de cinquante
neuf ans. Il mourut à Paris en 1317. Louis 1er,
son fils, gouvernait déjà depuis longtemps les domaines
de son père. Il se signala dans les guerres de Flandre,
et notamment à la bataille désastreuse de Courtrai,
où il sauva les restes de l'armée française. Sous Charles
le Bel, le Bourbonnais fut érigé en duché-pairie en
faveur de Louis 1er. Ce prince, qui avait si brillamment
contribué à la splendeur de sa maison et en avait augmenté
les domaines du comté de la Marche et d'une partie de
la Limagne d'Auvergne, mourut en 1341. Pierre 1er,
son fils, lui succéda. Blessé à la bataille de Crécy,
il fut tué à celle de Poitiers en combattant bravement
auprès du roi Jean II. Il avait besoin de cette mort
glorieuse pour effacer le souvenir des intrigues auxquelles
il s'était livré avec Charles le Mauvais, roi de Navarre,
le mauvais génie de la France à cette époque. Son frère,
Jacques, qui avait obtenu l'épée de connétable, fut
blessé et pris à la bataille de Poitiers. Pierre Ier,,
fastueux et magnifique, avait contracté beaucoup de dettes,
et l'embarras de ses affaires n'avait pas peu contribué
à l'engager dans sa triste complicité avec Charles le
Mauvais. Louis II, son fils, probe et loyal, se hâta
d'engager ses biens pour couvrir les dettes qui avaient
failli être si fatales à l'honneur de son père et de
sa maison. Les créanciers du feu duc avaient eu recours
à la puissance ecclésiastique et avaient fait excommunier
Pierre 1er,; son cadavre même était resté
en gage dans l'église de Poitiers Son fils alla l'y
chercher lui-même, après avoir obtenu de la cour de
Rome révocation de l'excommunication lancée contre lui.
La France était alors bien malheureuse; livrée par
la trahison, déchirée par les factions, désolée par
la guerre étrangère, elle fut encore en proie aux horreurs
de la Jacquerie, aux fureurs des paysans soulevés contre
les nobles par la misère et l'oppression. Dans ce siècle
de crimes et de misères, Louis s'efforça de rester toujours
loyal et de guérir les maux de son pays. Il se dévoua
au service du dauphin (depuis Charles V), alla en Angleterre
négocier la mise en liberté du roi Jean et fut un des
otages qui le remplacèrent à Londres. Les retards que
l'on mit à exécuter toutes les clauses du traité de
Brétigny firent durer huit ans sa captivité, qui, du
reste, n'eut rien de rude. Il vécut à la cour d'Angleterre,
libre sur parole, au milieu des fêtes et des plaisirs;
on l'y appelait « le roi d’honneur de liesse ».
Il obtint de parcourir l'Angleterre; mais le roi Édouard
ne voulait point le laisser retourner en France.
En vain les vassaux du duc s'étaient cotisés pour réunir 100,000 florins, dont Louis s'était rendu pleige, c'est-à-dire dont il s'était porté garant, pour la liberté du roi de France. La somme avait été remise au roi d'Angleterre; mais celui-ci alléguait toujours de nouveaux prétextes pour le retenir. « Enfin, la neuvième année de sa captivité allait commencer, lorsqu'une intrigue de cour vint lui rendre cette liberté qu'il n'avait pu obtenir par le payement de son cautionnement. Édouard avait pour ministre et pour favori Guillaume Wicam, qu'il avait élevé à la dignité de grand chancelier, il lui destinait l'évêché de Winchester, qui vaquait par la mort du cardinal de Winchester mais il ne pouvait obtenir les bulles du pape Urbain V pour mettre Wicam en possession du riche bénéfice; il eut recours au duc de Bourbon, dont le crédit auprès du pontife était connu; il lui promit la liberté pour prix du service qu'il en attendait il l'assura qu'il lui serait bien courtois à la prison. Le duc écrivit à la cour de Rome, et il en reçut un bref par lequel elle le Laissa maitre de disposer de l'évêché. Bourbon ne le remit au roi d'Angleterre qu'après lui avoir fait signer l'acte de sa délivrance, pour lequel Édouard trouva encore moyen de lui faire payer 20,000 livres. Il fut à peine libre, qu'il se hâta de se rendre dans le Bourbonnais, dont les habitants venaient de fournir encore une somme de 140,000 livres, montant des obligations qu'il avait contractées pendant son séjour à Londres. Louis trouva la province dévastée, épuisée l'anarchie morale y répondait, comme dans toute la France, au déplorable état de l'agriculture et du commerce. Cette vaillante chevalerie française, si glorieuse au temps des croisades, s'était peu à peu corrompue, affaiblie; la noblesse, après avoir fui honteusement à Poitiers, était l'objet des railleries du peuple et des bourgeois, qui commençaient à sentir leur force et à perdre le respect que leurs maitres ne savaient plus leur imposer; la vieille organisation féodale avait perdu son prestige, qu'elle ne devait guère le reconquérir, et le temps n'était pas loin où une pauvre fille du peuple, Jehanne, la bonne Lorraine, allait donner l'exemple du patriotisme et du courage à ces barons et chevaliers, oublieux des antiques traditions.
Louis de Bourbon tenta
de ressusciter dans le cœur de ses barons les sentiments
d'autrefois et voulut fonder un ordre de chevalerie.
Après avoir réuni ses anciens compagnons d'armes, il
les traita magnifiquement pendant trois jours, puis
leur donna rendez-vous à Moulins pour le premier jour
de 1année 1369. Au jour dit, il leur déclara son projet,
leur distribua les insignes du nouvel ordre, dont la
devise était ce joyeux mot « ESPÉRANCE, » entendit la
messe avec eux et les exhorta à défendre Dieu, la patrie
et les dames.
« Je prie à tous ceux de l'ordre,
s'écria-t-il, qu'ils veuillent honorer dames et demoiselles
et ne souffrir en ouïr dire du mal; car ceux qui mal
en disent sont petits de leur honneur et disent d'une
dame qui ne se peut revancher ce qu'ils n'oseroient
pas dire d'un homme; dont plus en auroit leur honte
et des femmes, après Dieu, vient en partie de l'honneur
en ce monde; il faut aussi que ceux qui portent cet
ordre ne soient jongleurs et médisants l'un de l'autre,
qui est une laide chose à tout gentilhomme, mais portent
foi l'un à l'autre comme il appartient à tout honneur
et chevalerie. Mes amis, à travers mon écu d'or est
une bande où il y a écrit allen, c'est-à dire allons
tous ensemble au service de Dieu, et soyons tous un
en la défense de nos pays et là où nous pourrons trouver
et quêter honneur par fait de chevalerie. Et pour ce,
mes frères, je vous ai dit ce que signifie l'ordre de
l'écu d'or lequel un chacun à qui je l'ai baillé le
doit jurer et promettre de le tenir, et moi le premier.
» Il jura et reçut le serment de ses compagnons.
Alors le seigneur de Vichy, prenant la parole au nom
de tous les chevaliers « Notre très redouté seigneur,
lui dit-il, voyez ici votre chevalerie qui vous remercie
très humblement du bel ordre et grands dons que leur
avez donnés; lesquels ne vous savent que donner en ce
jour, fors qu'ils vous offrent leurs corps et leurs
biens qu'il vous plaise les recevoir à cettuy premier
jour de l'an, nonobstant qu'ils y sont obligés mais
leur cœur est ferme et leur volonté est pareille. »
« Je reçois, s'écria le duc ému, je reçois aujourd'hui
les plus belles étrennes que seigneur puisse recevoir,
quand je reçois le cœur de si nobles chevaliers. » Mais,
comme une apparition anticipée de l'esprit positif des
temps modernes au milieu de cette scène chevaleresque,
entrait dans la salle maitre Huguenin Chauveau, justicier
sévère, procureur général du duc, lequel apportait à
Louis un registre où étaient relatés les forfaits et
désobéissances de plusieurs seigneurs pendant l'absence
du duc; il réclamait justice; et pour quelques-uns il
y allait de la vie. « ~Maitre Huguenin, dit le duc,
avez-vous tenu aussi registre des services qu'ils m’ont
rendus » Et, prenant le rapport, il le jeta dans la
grande cheminée, où flamboyait un feu de janvier.
Le passé et l'avenir s'étaient rencontrés dans cette
scène singulière, l'un avec ses élans faciles vers le
bien comme vers le mal, l'autre avec cet esprit de froide
justice, auquel un moment d'enthousiasme ne fait pas
oublier si aisément les maux soufferts et les crimes
commis.
Louis, surnommé le Grand ou le Bon, et qui
a mérité au moins le second de ces titres, ne se borna
pas à conférer ces insignes de chevalerie à ses barons
il voulut qu'ils les honorassent par leur valeur et
les mena contre les Anglais. Cette guerre endetta encore
son duché; mais le devoir le retint auprès de Bertrand
Du Guesclin, son frère d'armes et son ami. Une trêve
étant survenue, il en profita pour courir à de nouvelles
aventures et avec cent chevaliers passa en Espagne,
où Henri de Trastamare l'appelait à une croisade contre
les Sarrasins. Mais celui-ci ayant voulu lui faire combattre
les Portugais au lieu des infidèles, le duc refusa et,
repassant les Pyrénées sans avoir tiré l'épée, revint
guerroyer contre les Anglais. Tuteur du jeune roi Charles
VI, de moitié avec le duc de Bourgogne, il s'acquitta
de son devoir avec loyauté, fit deux croisades en Afrique
seul avec quelques centaines de chevaliers.
Cet homme,
qui, par sa valeur chevaleresque et son esprit d'aventure,
appartenait aux temps anciens, n'en sut pas moins par
des alliances et d'heureuses acquisitions augmenter
considérablement les domaines de sa maison. Il réunit
au Bourbonnais le Forez, une partie de l'Auvergne, le
Beaujolais et la principauté de Dombes. Mêlé aux querelles
sanglantes qui désolèrent le règne de l'insensé Charles
VI, il prit parti pour le duc d'Orléans contre le duc
de Bourgogne, Jean sans Peur. Celui-ci envahit le Bourbonnais
et se rendit maitre de quelques villes mais Louis, alors
âgé de plus de soixante-dix ans, lève une armée et chasse
les Bourguignons. Il mourut peu de temps après à Montluçon.
Nous avons passé rapidement sur la partie de la
vie de ce prince qui appartient à l'histoire générale
de notre pays nous ferons de même pour ses successeurs,
de plus en plus mêlés aux affaires du royaume. Le fils
du duc Louis, Jean débauché et prodigue, n'avait hérité
que de son courage. Fait prisonnier à la bataille d'Azincourt,
il mourut à Londres après dix-huit ans de captivité.
Il avait, pour se racheter, souscrit à un traité honteux,
qui donnait aux Anglais les meilleures places de l'Auvergne
et du Bourbonnais. Son fils, Charles 1er, qui gouvernait
ses États, et ses vassaux refusèrent d'exécuter un pareil
traité; mais ils lui envoyèrent une rançon de cent mille
écus, que les Anglais acceptèrent, sans se dessaisir
de leur prisonnier. Sous le gouvernement de Jean Ier,
qui tenait pour le duc d'Orléans, le Bourbonnais avait
été exposé aux plus affreuses dévastations, commises
par le parti contraire. Le nouveau duc Charles Ier rendit
de grands services au jeune roi Charles VII, alors fugitif,
l'accueillit et combattit pour lui reconquérir son royaume,
auprès de Xaintrailles et de Dunois. Mais, plus tard,
le duc de Bourbon excita contre Charles VII son propre
fils (depuis Louis XI) et l'entraina dans une ligue
armée contre son père. Charles VII vint lui-même en
Bourbonnais à la tête d'une armée pour y chercher le
dauphin, qui y avait trouvé un refuge. Toutes les villes
qui lui résistèrent furent impitoyablement pillées.
Cependant le roi pardonna aux chefs de la rébellion
et donna même sa fille Jeanne en mariage au fils du
duc de Bourbon, lequel succéda à son père en 1456 sous
le nom de Jean II. Ce prince imita son père dans son
esprit de révolte contre l'autorité royale mais Louis
XI le gagna par d'habiles concessions, et, sous la minorité
de Charles VIII, Jean II reçut l'épée de connétable.
Il n'en prit pas moins part à la ridicule levée de boucliers
du duc d'Orléans (depuis Louis XII) contre la régente.
Il mourut en 1487.
Son frère, Pierre II, était le mari de la régente même, Anne de Beaujeu. Sous son gouvernement, ou plutôt sous celui de sa femme, le Bourbonnais jouit d'un calme et d'une prospérité ininterrompus. Le pays s'enrichit et répara ses anciens désastres. Pierre II mourut en 1503. En lui s'éteignit la branche ainée de la maison de Bourbon, qui possédait le duché depuis Robert, fils de saint Louis. Le riche héritage échut à l'arrière-petit-fils du duc Jean 1er de Bourbon, Charles de Montpensier, qui épousa la fille du dernier duc, sa cousine, laide et contrefaite, mais qui lui apportait en dot la puissance et la richesse. Ce jeune homme est celui qui devint depuis si tristement célèbre sous le nom du connétable de Bourbon. Magnifique, intrépide, il éblouit par son faste et étonna par son courage. La part qu'il prit aux guerres d'Italie lui donna la renommée d'un grand homme de guerre. Il reçut l'épée de connétable et commanda l'avant-garde à Marignan. Mais, par son orgueil, il avait excité la colère du roi François 1er, et celui-ci, étant venu à Moulins pour tenir le fils du duc sur les fonts du baptême, fut blessé de la splendeur des fêtes que lui offrit son vassal. « Un roi de France n'en sauroit faire autant, » dit-il avec amertume et, refusant de l'indemniser des dépenses qu'il avait faites à son service, il lui retira ses traitements et ses pensions. Le connétable n'en suivit pas moins le roi à la défense de la Champagne, qu'avait envahie l'armée de Charles-Quint. Mais le roi ayant donné au duc d'Alençon le commandement de l'avant-garde, qui appartenait de droit au connétable, celui-ci se retira à Moulins, une fois la campagne finie. Son fils venait de mourir sa femme mourut peu de temps après en lui faisant donation de ses biens, précaution qui semblait inutile, puisque, le connétable n'eût-il pas été le gendre du dernier duc de Bourbon, l’héritage de cette famille lui devait encore revenir comme chef de la maison de Montpensier.
Mais Charles s'était fait une ennemie implacable, Louise de Savoie, mère du roi, dont il avait repoussé, dit-on, les amoureuses avances. Cette femme excita contre lui le roi son fils, et, au mépris de toute justice, on suscita contre le droit évident du duc les subtilités de la chicane et les arguties des avocats. Le séquestre fut mis sur l'héritage. Dès lors le connétable ne garda plus de mesure. Il prêta l'oreille aux propositions que Charles- Quint lui faisait faire, le sachant tenter de trahir son pays par haine contre le roi. L'empereur lui offrait la main d'une de ses sœurs, deux cent mille écus de dot et un royaume créé dans le midi de la France démembrée. A ce prix, Bourbon vendit son honneur et son pays. François Ier, averti de ce marché au moment de partir pour l'Italie, l'invita à le suivre. Bourbon feignit d'être malade pour se dispenser d'obéir. Le roi lui-même vint à Moulins; il s'approcha du lit du connétable et eut avec lui une entrevue secrète. François Ier lui parla avec douceur, ne lui dissimulant pas qu'il avait été prévenu des tentatives de corruption dont le connétable avait été l'objet. Celui-ci prétendit qu'il les avait repoussées, et que la maladie seule l'empêchait de suivre le roi immédiatement qu'au reste, il le rejoindrait aussitôt que ses forces le lui permettraient. François Ier le quitta en laissant auprès de lui un de ses gentilshommes, Warty, chargé d'espionner le connétable. Bourbon partit en effet quelques jours après, se faisant porter en litière; mais, arrivé à Lapalisse, il apprend que le roi est instruit de tout; dès lors il ne songe plus qu'à fuir. Il feint de se sentir plus malade le mal fait des progrès rapides; Bourbon réunit autour de lui ses gentilshommes, leur commande de se lamenter sur son sort et fait appeler Warty. Celui-ci arrivé, le connétable lui dit d'une voix mourante d'aller trouver le roi, de lui faire savoir sa position désespérée et de lui exprimer ses amers regrets de ne pouvoir lui rendre de nouveaux services. Warty part; Bourbon monte à cheval, arrive à Chantelle, place forte, où il réunit aussitôt tous les éléments d'une vigoureuse résistance. Le roi, prévenu, envoie contre le duc, le maréchal de Chabannes avec des troupes. Alors, désespérant de tenir dans Chantelle contre un siège en règle, Bourbon, accompagné d'un seul gentilhomme, Pompérant, se décide à fuir et à quitter la France. Après des dangers et des aventures de toutes sortes, les deux fugitifs atteignirent la frontière de Savoie, d'où le duc se rendit en Italie, où il se mit à la tête des troupes de Charles-Quint.
Le reste de son histoire est trop connu pour être
rapporté ici. On sait ses déceptions à la cour de Charles-Quint,
les mépris à peine dissimulés que trouva partout ce
traitre, le mal qu'il fit à son pays et les sévères
paroles que lui adressa Bayard mourant « Monsieur,
dit le loyal chevalier au duc qui s'apitoyait sur son
sort, il n’y a point de pitié en moi, car je me meurs
en homme de bien mais j’ai pitié de vous voir servir
contre votre prince et votre patrie et votre serment
»
Bourbon fut tué en escaladant les murs de
Rome à la tête des soldats allemands. Ses biens avaient
été confisqués et réunis à la couronne en 1531. Depuis
ils en furent détachés, pour former divers d’apanages,
jusqu'en 1622. A cette époque, ils entrèrent dans la
maison de Condé, qui les conserva jusqu'à la Révolution.
Ils y apportèrent encore la trahison. Le grand Condé
imita le connétable en combattant contre la France mais
il sut réparer sa faute et par son repentir et par des
victoires sur les ennemis de son pays. Le Bourbonnais,
depuis le grand connétable, n'a plus d'histoire qui
lui soit propre, et, si le titre de duc de Bourbon reparaît
encore dans l'histoire sous Louis XV et depuis, les
annales de la province se confondent avec celles de
la France.
Le département de l'Allier n'a pas eu
à souffrir de la dernière invasion allemande pendant
la guerre de 1870- 1871.
Allier prend sa source dans la
Margeride sur le Moure de la Gardille (1 423 m), en
Lozère, et se jette dans la Loire au bec d’Allier, près
de Nevers à la limite entre le Cher et la Nièvre. Elle
reste l’une des dernières rivières encore sauvages d'Europe
et recèle une faune unique (notamment les oiseaux).
Pays de vert pâturage où l'on élève dans la région
de Charolles la célèbre race Charolaise élevée pour
sa viande de grande qualité et pour les gourmets, c'est
à partir du lait de cette vache que l'on fabrique le
savoureux fromage le Brillât Savarin.
Les Bituriges Cubi et les Éduens
furent les premiers occupants de ce département qui
est le centre du Bourbonnais d’où les très nombreuses
demeures féodales et somptueux châteaux, Bourbon-Busset,
Montaiguet, Cindré, Lapalisse, Doyet, Passât. On ne
dénombre pas moins de cinq cents châteaux, donjons,
belles demeures, et autres vestiges, dont quatre-vingt
sont ouverts à la visite.
Le bourbonnais est le
berceau de la famille des Bourbon qui donna à la France
de nombreux rois; le fondateur de la famille des Bourbon
étant Adhémar qui fut au XIème siècle le
premier seigneur connu et qui serait un descendant direct
de Charles Martel. A Pau; patrie de Jeanne d'Albret;
naquit le 13 décembre 1553, Henry IV qui sera ainsi
le premier Bourbon à ceindre la couronne de France et
qui sera sacré le 27 février 1594. Seront également
roi de France Louis XIII, Louis XIV, Louis XV, Louis
XVI, Louis XVIII et Charles X tous issus de la famille
des Bourbons. Le dernier descendant est aujourd'hui
le Prince Henri d'Orléans, Comte de Paris, Duc de France,
né en 1933 au manoir d'Anjou, près de Bruxelles. Le
Roi Juan Carlos est également un descendant direct de
la famille des Bourbon.
L’histoire de la ville de Moulins
est étroitement liée à celle des Ducs de Bourbon, puisqu’elle
devient la capitale du duché et de ses importantes dépendances
en 1327. Cet état de fait perdurera jusqu’en 1523, avec
la défection du connétable de Bourbon.
La tradition
populaire raconte qu’un sire de Bourbon, perdu après
une journée de chasse, aurait trouvé refuge dans un
moulin sur les bords de l’Allier. Tombé amoureux de
la meunière qui l’avait recueilli, pour justifier ses
fréquentes venues, il fit bâtir à l’emplacement actuel
du palais ducal un relais de chasse. Une ville se développera
autour : ce sera Moulins.
C’est en 990 qu’apparait
la première mention de Moulins dans un document : à
l’occasion de la donation d’une chapelle dédiée à Saint-Pierre
à l’abbaye de Cluny par quatre religieux, les frères
Vion, Lambert, Bérard et Guillaume, on apprend que celle-ci
se trouve «in villa Molinis». Cependant, le peuplement
des rives de l’Allier en cet endroit est bien antérieur
au Xème siècle, mais jusqu’alors, il n’était
question que d’Yzeure, tant dans les archives que sur
le terrain. En 1097, toujours dans des actes de donation,
on parle d’une «capellam de Molinis», puis en 1103,
d’une «ecclesiam de Molinis».
L’évolution des structures religieuses
tend à indiquer que la ville prend rapidement de l’importance.
En 1232, comme précédemment pour d’autres ville du Bourbonnais,
Archambaud VI, seigneur de Bourbon, accorde aux bourgeois
de Moulins une charte de franchise, contre une rente
annuelle de 200 livres. Cette charte n’est que la confirmation
des droits déjà accordés par Archambaud V, beau-fils
de Louis VI Le Gros, roi qui fut particulièrement libéral
envers les diverses communes de son royaume. Les habitants
de Moulins pourront à l’avenir administrer eux-mêmes
leur cité : quatre consuls, présidés par un fonctionnaire
ducal, seront élus tous les ans.
Devenue ville franche,
Moulins attire nombres d’étrangers, l’activité économique
nait et prend un essor important. Dans le courant du
XIIIème siècle, la cité compte quelque mille
habitants. En 1244, la contribution annuelle de 200
livres est supprimée, remplacée par une «taxe de bourgeoisie»
: tous les habitants sont dans l’obligation de s’acquitter
d’un montant variant de 2 à 6 sols, selon leurs revenus.
En 1327, la seigneurie du Bourbonnais est érigée en
duché par le roi de France Charles IV Le Bel. Louis
Ier Le Grand, premier duc de Bourbon, réside
peu à Moulins, de même que son fils et successeur, Pierre
Ier 7. Le duché n'avait pas alors de capitale
fixe : la famille, originaire de Bourbon-l'Archambault,
résidait aléatoirement dans cette même ville, à Moulins,
Souvigny ou Chantelle. Les travaux qu’ils entreprennent
sont minimes : édification des soubassements de la Malcoiffée,
le donjon du palais ducal, pour le premier; autorisation
de l’installation du couvent des Carmes, plus vieil
établissement religieux de la ville, pour le second.
Le sol était disputé par plusieurs
peuples : les Arvernes, les Bituriges Cubes, les Éduens,
les Lémovices et les Ségusiaves. Après la défaite de
Vercingétorix et la conquête de la Gaule, Montluçon
devient un important point stratégique. Une tradition
locale relate que les Romains s'installent sur le site
et édifient un castrum pour surveiller le comportement
des Lémovices et des Arvernes.
Montluçon est une
ville carrefour, un lieu de passage en direction, notamment,
d'Évaux-les-Bains (Ivaonum) et de Néris-les-Bains (Aquae
Neriae). Sur cet axe routier, le site des Hauts de Buffon
est occupé du Ierr au IVème siècle
par un sanctuaire, fanum gallo-romain et perdure jusqu'à
la période carolingienne du VIIIe-Xème siècles.
À la suite du déclin de Rome, plusieurs peuples venant
de l'est ruinent et pillent la haute vallée du Cher.
Les Wisigoths s'installent en 378 ; en 507 leur roi
Alaric II est tué par Clovis qui conquiert alors le
Berry et l'Auvergne. Au Xème siècle, Montluçon
détrône Neris, qui était alors la cité la plus puissante
de la région. Elle connait un grand rayonnement, mais
la ville est située à la frontière du royaume des Francs
et du duché d'Aquitaine. Après l'invasion des Normands
au Xème siècle, la ville doit pouvoir se
défendre, c'est ainsi qu'apparait la seigneurie de Montluçon
qui devient bientôt la rivale de celle de Bourbon. À
la fin du IXème siècle et au début du Xème
siècle, les Hongrois envahissent la région. Ils pillent
Néris qui est une ville riche mais ne réussissent pas
à détruire Montluçon qui est alors bien protégée. Les
survivants de Néris vont ensuite émigrer, pour la plupart,
vers Montluçon après la destruction de leur cité. Le
Bourbonnais a acquis Montluçon au XIème siècle
Le seigneur de Montluçon le plus célèbre a été Odon
qui fit construire des remparts et un donjon pour défendre
les habitants. Après sa mort en 998, les religieux venus
d'Évaux-les-Bains construisent l'église Saint-Pierre
dont les travaux s'achèvent au milieu du XIème
siècle. Montluçon est ensuite divisée en deux paroisses.
Odon n'ayant aucun descendant, c'est donc son frère
Hugon qui lui succède. À la mort de ce dernier, n'ayant
pas d'enfant non plus, c'est son neveu Archambaud II
qui devient seigneur, réunissant ainsi les seigneuries
de Montluçon et de Bourbon. Au XIIème siècle,
les Anglais font le siège de la ville car elle a une
bonne situation mais les Montluçonnais gagnent. Les
Anglais font un nouveau siège en 1170 mais cette fois-ci,
ils parviennent à entrer dans la ville en 1171. Ils
l'ont occupée pendant dix-sept ans jusqu'à l'arrivée
de Philippe Auguste. En 1202, le roi donne la seigneurie
de Montluçon au sire de Bourbon, la réduisant à une
simple châtellenie. Au XIIIème siècle, le
seigneur Archambaud VIII, ayant besoin d'argent, fait
une charte aux bourgeois de la ville. Le 27 décembre
1327, le fief des seigneurs de Bourbon devient duché.
En 1356, les Anglais, dirigés par le Prince Noir, prennent
et reprennent les châteaux du Bourbonnais. Ils repartent
en laissant derrière eux la peste noire, qui décime
une partie de la population. Au XIVème siècle,
Louis II, duc de Bourbon, fortifie la ville compte tenu
de l'importance stratégique qu'elle a prise. Il relève
les murailles, creuse des fossés par les eaux de l'Amaron
et construit quatre portes pour entrer dans la ville.
Il restaure le château et l'église Notre-Dame. Louis
II de Bourbon meurt le 10 aout 1410 dans le château.
Au XVème siècle, Montluçon est entourée de
vignes produisant de bons vins dont les voisins du Limousin,
de la Marche et des Combrailles viennent s'en procurer.
Montluçon était une importante seigneurie dans la mouvance
de l'Aquitaine angevine. Philippe-Auguste la donna en
1202 à Gui de Dampierre, sire de Bourbon, pour le récompenser
de l'avoir aidé dans sa lutte contre les Plantagenêt.
Le fils de Gui, Archambaud VIII, épousa Béatrix, héritière
des anciens seigneurs de Montluçon, ce qui légitimait
la donation royale. Montluçon, qui faisait partie des
domaines de la maison de Bourbon, fut rattaché au domaine
royal en 1527 après la trahison de Charles neuvième
duc de Bourbon passé au service de l'empereur Charles
Quint en 1523. En 1531, la ville est rattachée à la
couronne de France en même temps que le duché à la suite
de la confiscation des terres du duc Charles III. Montluçon
connait une mauvaise période à cause d'une nouvelle
épidémie de peste en 1581 et des Guerres de Religion.
En 1592, Henri IV de France fait renforcer les remparts
qui tombent en ruines. Les habitants ont des problèmes
avec les impôts et les taxes au milieu du XVIIème
siècle. Durant cette période, la femme et la mère de
Nicolas Fouquet se retirent dans la ville sur ordre
du jeune roi Louis XIV et résident dans le château de
la Gaité. À la fin du XVIIème siècle, on
dénombre environ 3 800 habitants intramuros. Montluçon
possède une église collégiale, deux couvents, un hôpital
et une châtellenie. Durant l'hiver 1709, le jour des
rois, une vague de froid bloque l'accès à la ville et
détruit toutes les récoltes. Après ce gel, Montluçon
subit une famine qui fait de nombreuses victimes. En
1782, la fonte des neiges provoque une inondation détruisant
quatre cents maisons.
La présence d’un gué sur le Flumen
Elaver (Allier) et des sources ont incité les Gallo-Romains
à implanter une bourgade à la sortie du pont que Jules
César a dû emprunter en 52 av. J.-C., à son retour de
Gergovie. Ils ont été les premiers à connaitre les vertus
thérapeutiques des sources et à les exploiter. Durant
les deux premiers siècles de l’ère chrétienne, Vichy
connait ainsi une prospérité économique grâce aux thermes.
À la fin du IIIème siècle, Dioclétien entreprend
une vaste réorganisation administrative et cadastrale.
À cette époque apparait le toponyme Vipiacus (domaine
agricole d’un certain Vipius). Ce qui donnera plus tard
le nom de Vichy.
Au Moyen Âge, par acte du 2 septembre
1344, Jean II cède au duc Pierre Ier de Bourbon
la châtellenie de Vichy. Après l’acquisition du 6 décembre
1374 de la dernière part du château de Vichy par Louis
II, Vichy est rattachée au Bourbonnais. En 1410, le
couvent des Célestins est fondé avec douze religieux.
En 1527, le Bourbonnais est rattaché à la Couronne
de France. Dès la fin du XVIème siècle, les
curistes viennent se soigner à Vichy où les eaux acquièrent
rapidement une réputation quasi miraculeuse. Certains
intendants, tel Fouet, Chomel, inaugurent une codification
des cures et donnent un grand lustre à la station en
y attirant des personnalités importantes. C’est pourtant
la marquise de Sévigné, curiste en 1676 et 1677, qui
populariserait la description des prises d’eaux et bains
dans ses lettres.
Les eaux de Vichy, la guérissant d’une
fâcheuse paralysie des mains, lui permettent en effet
de retrouver l’usage de sa brillante et précieuse plume.
En 1761 et 1762, Adélaïde et Victoire de France,
filles de Louis XV viennent une première fois à Vichy,
puis reviennent en 1785. L’établissement de bains leur
parait fort incommode avec ses abords boueux et insuffisant
pour le grand nombre de curistes. À leur retour à Versailles,
elles demandent à leur neveu Louis XVI de faire édifier
des thermes plus spacieux et plus agréables (construits
en 1787).
Sous l’Empire, le parc des sources est
aménagé sur l’ordre de l’empereur (décret de Gumbinnen
de 1812). Sous Charles X, l’afflux des curistes incite
à augmenter la capacité d’accueil de l’établissement
thermal. La dauphine Marie Thérèse de France fait agrandir
les bâtiments de Janson, dans le même style grâce au
plan de Rose-Beauvais les travaux seront achevés en
1830.
De 1844 à 1853, se développent des représentations
théâtrales et lyriques dans les salons de l’établissement
sous la baguette du chef d’orchestre Isaac Strauss.
Au XIXème siècle, Vichy est une station à
la mode, fréquentée par les célébrités de l’époque.
Mais ce sont les séjours de Napoléon III, entre
1861 et 1866, qui vont entrainer une profonde transformation
de la ville : la rivière Allier est endiguée. Des parcs
à l’anglaise de 13 hectares remplacent les anciens marécages.
Le long des axes urbains nouvellement tracés, sont édifiés
des chalets et des pavillons pour loger l’empereur et
la suite impériale
Saint-Pourçain-sur-Sioule produit
un vin de terroir qui sous le règne d'Henri IV était
exclusivement réservé à la table du roi.
Bassigny
est le centre géographique de la France, Corse comprise.
C'est à Jean-Georges Affholder, géographe à l'IGN, que
l'on doit cette précision grâce à ses calculs entrepris
en 1987.
Lapalisse est aussi le pays des vérités
puisque y est né un certain Jacques II de Chabannes,
seigneur de La Palisse (1470-1525), Maréchal de France
de François Ier et mort glorieusement à la
bataille de Pavie. Ce qui le rendit célèbre est surtout
une chanson burlesque qui commence ainsi :
Hélas ! La Palisse est mort,
Il est mort devant
Pavie.
Hélas, s'il n'était pas mort
Il serait
encore en vie.
La première mention
connue du nom Tronçais remonte au XIIIème
siècle, dans un document relatif au prieuré
de la Bouteille. Ce nom dériverait de «
tronce », ancien nom du chêne rouvre. Initialement
propriété des quatorze paroisses environnantes,
puis cédée en 1327 aux ducs de Bourbon,
la forêt de Tronçais appartient au pouvoir
central depuis 1527, date à laquelle elle
fut confisquée par le pouvoir royal au Connétable
de Bourbon, avec l'ensemble de ses terres.
La création de la futaie de chêne de Tronçais
remonte à Colbert qui en organisa la délimitation
et le réaménagement en 1670. Colbert, désireux
de doter le royaume de France d'une marine
puissante avait décidé de planter plus d'un
million d'hectares d'arbres dont les troncs
et les branches, spécialement sélectionnés,
devaient fournir à l'industrie navale une
matière première de grande qualité. Il avait
ainsi fait rédiger un catalogue reproduisant
les pièces spéciales "les bois tors", dont
le but était de présenter les pièces de
bois particulières destinées à la charpenterie
de marine. La forêt fut fortement dégradée
par la suite, notamment pendant la Révolution
et aussi par la création en 1788 des forges
de Tronçais alimentées au charbon de bois.
Elle dut donc être régénérée au XIXème
siècle. La forge, créé par Nicolas Rambourg,
fut en activité de 1791 à 1932.
Les peuplements
les plus vieux de la forêt se situent dans
la « futaie Colbert ». Il s'agit d'une parcelle
de 13 ha, en deux morceaux, dont le peuplement
principal est issu d'une régénération datant
de la fin du XVIème siècle (plus
de 300 ans en 2000). Ces peuplements sont
classés en réserve biologique dirigée, c'est-à-dire
qu'il n'y est plus pratiqué de sylviculture,
dans le but de favoriser la biodiversité
liée aux vieux peuplements. La futaie Colbert
couvrait 73 ha en 1976, dont 60 ont été
régénérés dans la période 1976-2001
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