Logo Claude
titre

Les Départements de la France

  • Données géographiques

Alpes de Haute Provence

dep04

Ce département s’appelait Basse Alpe avant de devenir Les Alpes de Hautes Provence. Ce département frontalier avec l'Italie au Nord; où on y accède par le col de Larche; fait partie de la grande chaine montagneuse des Alpes avec pour point culminant l’Aiguille de Chambeyron qui s’élance à 3411 mètres d’altitude. Cette région montagneuse qui offre de très nombreuses stations de sports d'hivers comme Prat Loup, le Sauze Super Sauze, Sainte-Anne la Contamine, Saint Paul sur Ubaye, Le Val d'Halos, Saint-Jean Montclar, Selonnet - Chabanon et tant d'autres qui vous donnent les plaisirs de la glisse pour les fanatiques de ce sport. Traversé du Nord au Sud par la Durance, un affluent du Rhône, ce pays est très touristique, avec de très nombreux endroits à découvrir comme par exemple la cascade de la Pisse sur la rive droite du Lac de Serre Ponçons. Le barrage Serre Ponçons a été le premier barrage en terre construit en France. Autre phénomène naturel remarquable :le Chemin des Fées ou les Demoiselles Coiffées à découvrir sur le territoire de la commune de Rousset. Autre endroit à visiter et qui fait partie des grands sites de France, les Gorges du Verdon au sud de département et limitrophe avec le déparment du Var.

#
Carte des Basses Alpes
Note

Les habitants des Basses Alpes

Le caractère des habitants de ce département à beaucoup der apport avec celui des Provençaux. Les montagnards seuls offrent quelque différence ; ils sont fins, adroits, et n'ont de grossier que l'habit il en est peu, même dans les lieux les plus reculés, qui ne sache ni lire, écrire, compter et quelque chose de plus. L'instruction est pour eux un goût naturel et même une nécessité pendant une moitié de l'année les habitations sont presque ensevelies sous les neiges les travaux agricoles interrompus et, comme il n'existe aucun établissement industriel, les bras se trouvent sans emploi. Les familles se retirent alors dans les étables, seul lieu où le froid excessif ne se fasse pas sentir, là pendant que les femmes filent ou tricotent, le chef de la famille fait la lecture, s'instruit, se civilise, enseigne ses enfants, ses serviteurs et tient école pour eux. Professeur le plus élevé et le plus inaccessible qu'il y ait sur le globe, il ne craint pas que l'université le précipite du haut de sa chaire, qu'elle prescrive un mode exclusif d'enseignement qu'elle mesure à son aune les intelligences, et qu'elle lui dise : Tu t'arrêteras là.
Le paysan des Basses-Alpes est courageux, propre à supporter la fatigue, capable de dévouement et de reconnaissance et, malgré sa disposition à l'économie, il montre dans ses relations avec les étrangers une sorte de générosité noble; il rougirait de faire payer au voyageur égaré les services qu'il peut lui rendre, le lait et les fruits qu'il peut lui offrir. Si durant la mauvaise saison un enfant souffrant et morfondu se présente à la porte de sa chaumière, il ne le renvoie pas en lui disant : « Le ciel vous bénisse », il le reçoit, l'accueille et lui dit : « Mets toi à l'abri, mange, étudie, travaille », et ne le renvoie à ses parents que lorsque la mauvaise saison est passée.
Chaque année a lieu une émigration de plusieurs milliers d'hommes et d'enfants appartenant principalement à la vallée de Barcelonnette et particulièrement du village de Fours, dont la population mâle s'expatrie presque en entier. La plus grande partie des émigrants va dans la basse Provence, et se cantonne sur toute la côte depuis Nice jusqu'à Arles. Les hommes se placent comme valets ou journaliers pour les divers travaux de l'agriculture; les femmes, et les enfants assez grands pour être employés utilement, cueillent des olives, filent le chanvre et la laine. Plusieurs s'établissent en qualité de commissionnaires dans nos grandes cités; quelques-uns montrent la lanterne magique dans toutes les parties de la France, les enfants montrent la marmotte, d'autres se forment une petite pacotille d'almanachs, d'aiguilles, de lacets et autres menus objets de mercerie, qu'ils vont colporter au loin. Dans le cours de ces longs voyages, tous se montrent intelligents, patients, laborieux, vivant avec frugalité, économes, et surtout d'une fidélité à toute épreuve.

Le département des Basses-Alpes est formé d'une partie de la haute Provence et de la vallée de Barcelonnette. Il tire son nom de la position physique des montagnes des Alpes, qui, à l'est, le séparent du Piémont, et dont les derniers contreforts méridionaux viennent en partie s'abaisser et expirer sur son territoire. Ses bornes sont: au nord, le département des Hautes-Alpes, à l'est, le Piémont au sud, le département du Var, à l'ouest, les départements du Vaucluse, de la Drôme et des Hautes-Alpes. Le territoire de ce département est divisé par une ramification des montagnes des Alpes en deux parties, l'une méridionale et l'autre septentrionale. Dans la première sont compris les arrondissements de Barcelonnette et de Castellane; dans la seconde, ceux de Sisteron et de Forcalquier.
Les montagnes sont séparées entre elles par des vallées agrestes et profondes, sillonnées par des torrents fougueux ou, arrosées par des eaux limpides; à des sites d’une nature agreste succèdent les plus riants paysages. Là s'étendent des plaines ornées de toute la richesse des cultures méridionales ; plus haut verdoient des pelouses pastorales émaillées de fleurs parfumées, au-dessus desquelles sont de vastes forêts de mélèzes et de sapins. Des grottes spacieuses et profondes soutenues par des colonnades étincelantes de stalactites s,'ouvrent dans le flanc des montagnes que dominent des pics sourcilleux couronnés de neiges éternelles.


Histoire des Basses Alpes- Alpes-de-Haute-Provence


#
Carte de Basses Alpes
Note

Carte d'identité


#
Les gorges du Verdon

Alpes de Haute Provence
Région : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Préfecture : Digne-les bains
Sous préfectures :
Barcelonnette
Castellane
Forcalquier


Conseil général de l'Alpes de Haute Provence
Archives départementales
Adresse des offices du Tourisme

Communes du départements

Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrit au patrimoine de chaque commune d'un département

Démographie
Gentilé Bas-Alpins,
Alpins de Haute-Provence
Population 166 077 hab. (2021)
Densité 24 hab./km2
Géographie Coordonnées 44° 00′ nord, 6° 10′ est
Superficie 6 925 km2
Subdivisions Arrondissements 4
Circonscriptions législatives 2
Cantons 15 Intercommunalités 8
Communes 198

Le 13 avril 1970, son nom est changé en « Alpes-de-Haute-Provence ». Voici un extrait peu flatteur de l'article "Basse Alpes" de l'Atlas Larousse publié au début du siècle dernier : "Semées de rochers blanchâtres sortant, comme des ossements, d’un mince sol végétal où languissent des buissons, quelques fleurs de montagne et des arbres rabougris…, ces montagnes forment presque partout un effrayant désert qui n’aura bientôt plus d’habitants : c’est le Sahara sans le soleil de l’Afrique, avec les neiges de la Sibérie." (P. Joanne). Sur ce sol élevé que le déboisement et les inondations qui en sont la conséquence ont frustré de sa terre nourricière, l’agriculture est des plus misérables. On n’y récolte qu’un peu de blé, du vin en petite quantité, mais bon, et des truffes en assez grand nombre.
Parmi les treize peuplades qui habitaient jadis le territoire des Basses-Alpes, on cite celle des Albici, du nom d'Albèce, leur cité, aujourd'hui Albiosc, petit village près de Hiez. Alliés des Celto-Ligures, ils formaient, avec les Reii (Riez), les Bodiontici ou Brodiontii (Digne), les Esubiani (vallée de l'Ubaye),les Salinienses (Castellane)et quelques autres peuples, une confédération ayant ses chefs, son sénat et ses magistrats. Ainsi que dans tout le reste de la Gaule, on y pratiquait la religion druidique, les prêtres tenaient le premier rang dans l'État, puis venaient les nobles ; le reste était esclave. Peuples remuants et belliqueux, ils étaient souvent en guerre avec leurs voisins. Vers l'an de Rome 568, les Ésubiens, joints aux Ligures, s'opposèrent au passage du préteur Lælius Babius conduisant ses légions en Espagne. Percé de flèches, Lælius tomba, et sa mort, dit Tite-Live, devint le signal d'un épouvantable massacre. Les vainqueurs ne firent aucun quartier. Pas un soldat romain n'échappa au carnage. Plus tard, Marius les surprit dans leurs montagnes et vengea la mort de Lælius et de ses légions.

#
Vüe Des quatre colonnes antiques, de granit gris qui setrouvent a une promenade de la ville de Riez qu'on apercoit Sur le second plan du dessein

Déjà les Phocéens avaient fondé Massilia. D'abord ennemis de la colonie, les Albici s'en rapprochèrent dans la suite et recherchèrent son alliance. Dès lors tout changea lois, mœurs, religion, usages. Peu à peu, les sciences, les lettres et arts civilisèrent ces peuples à demi sauvages ; les champs mieux cultivés se couvrirent de moissons. Avec l'agriculture naquit le gout du commerce et de l'industrie, et l'art de la guerre fut perfectionné.
Aussi, quand, jaloux de sa puissance, les Romains attaquèrent Massilia, vit-on les-Albici la défendre, en reconnaissance des bienfaits qu'ils en avaient reçus. César vante leur bravoure et ne craint pas de les comparer aux Romains ; il les appelle des hommes forts, endurcis au travail, exercés dans les armes, infatigables à la guerre et ne reculant jamais à l'aspect du danger. C'était peu de les avoir vaincus, Rome voulut les soumettre ; elle n'y parvint qu'en établissant chez eux des colonies, et comme si elle ne voulait rien laisser à regretter de la civilisation grecque qu'ils perdaient, elle accorda au Albici le droit italique et couvrit la Provincia, dont ils faisaient partie, de temples, de palais, d'aqueducs, de cirques et de voies romaines, qui étonnent encore par l'aspect imposant de leurs vestiges.
06 Cependant le christianisme avait pénétré dans ces montagnes Digne, Riez, Sisteron, Senez et Glandèves avaient leurs églises. Ce pays prospérait, quand la grande tempête du nord se leva et l'enveloppa dans la ruine commune. Bourguignons, Wisigoths, Ostrogoths, Francs, Lombards et Saxons vinrent tour à tour s'y combattre, et les Basses-Alpes, après avoir fait partie du royaume des Wisigoths, furent conquises par les Francs en 507 et comprises dans la province d'Arles.
Au milieu des ravages de la guerre, l'esprit chrétien étendait ses conquêtes pacifiques, fondant des églises, prêchant la paix et la fraternité. Bientôt paraissent les Sarrasins. Sortis par milliers des flots de la Méditerranée, ils se répandent dans la Provence, le fer et la flamme à la main. Riez et l'antique cité des Saliniens tombent en leur pouvoir et sont réduites en cendres ; Digne, Sisteron, Manosque sont pillées et saccagées; les abbayes de Val-Benoit et de Lure détruites. Dans les champs comme dans les villes règnent la solitude et la mort. Chassés par Charles- Martel, ils reparaissent et ne se retirent que pour revenir une troisième fois vers 973 ; mais la main qui les avait si rudement frappés n'était plus là pour les combattre. Un roi fainéant dormait sur le trône de Charlemagne. Alors un homme sort de la foule. Son nom est Valentinus. Descendant, suivant les uns, des princes de Castille ; selon d'autres, d'une famille de patriciens établis dans les Gaules, hardi, courageux, expérimenté dans l'art de la guerre, Valentinus rassemble les Saliniens, et, l'épée d'une main, la croix de l'autre, il les excite à marcher avec lui contre les Maures. À sa voix, ce qui reste de la cité prend les armes. Sisteron, Riez suivent cet exemple. Bientôt il n'y eut plus un seul Sarrasin sur le territoire des Basses-Alpes.

champ de lavande
Barrage sur la Durance à La Saulce

Alors, délivrée de la longue et dure oppression qu'avaient fait peser sur lui ces barbares, ce pays sembla renaitre ; les églises et les abbayes sortirent de leurs ruines, les prêtres que la guerre avait dispersés reparurent, les cités longtemps désertes se repeuplèrent, et le paysan ne craignit plus de semer pour l'étranger.
Rien ne favorise l'ambition comme l'anarchie ou la guerre. Boson, profitant de ces désordres, s'était fait roi d'Arles ou de Provence, pour veiller à la défense de leurs églises que menaçaient à la fois l'ennemi invisible et les ennemis visibles. Après sa mort, la Provence fut érigée en comté. Boson II ayant divisé ses États entre ses deux fils Rotbaud et Pons, Rotbaud reçut en partage des terres considérables, dont Forcalquier faisait partie. Ces terres s'étendaient dans les montagnes de la haute Provence et du Dauphiné, par-delà la Durance et le Rhône. On les appela le marquisat de Provence. Plus tard, ce marquisat passa, par alliance, à Guillaume Taillefer, comte de Toulouse. Celui-ci laissa deux fils, dont l'un, Bertrand, hérita du comté de Forcalquier mais la dynastie des Bertrand s'éteignit dans la personne de Bertrand IV, mort en 1208, ne laissant qu'une fille mariée à Régnier de Castellar. De ce mariage naquirent deux filles, dont l'ainée épousa Alphonse, comte de Provence. Raymond Bérenger, leur fils, réunit les deux comtés. Sous le règne de Raymond Bérenger, un sang nouveau, le sang catalan, vint féconder cette vieille terre gréco-latine ; l'esprit national se réveille, et avec lui le gout des sciences, des lettres et des arts. Alors se forma la langue romane ; l'ère de la chevalerie commença, et ce pays devint le centre et le foyer de la civilisation. C'était le temps du gaie saber (gaie science) et des cours d'amour les troubadours, avec leurs sirventes et leurs fabliaux charmaient les loisirs des manoirs. Heureux poètes, qui ne chantaient pas en vain les belles châtelaines ni les gentes bachelettes. Précurseurs de la Renaissance, ils faisaient succéder à l'idiome grossier, dont on se servait alors, ce doux langage, cette fleur de poésie dont les plus belles langues de l'Europe, celles de l'Italie, de l'Espagne et de la France, devaient plus tard s'enrichir.
Alors ils comptaient dans leurs rangs de nobles chevaliers et même des souverains mais, hélas le plus beau ciel a ses orages, et la croisade contre les Albigeois vint tout à coup attrister cette terre d'amour et de poésie. Adieu les chants et les tournois Les seigneurs effrayés n'ouvrirent plus leurs portes aux ménestrels ; les cours d'amour se fermèrent. A la gaie science succéda la politique les communes s'affranchirent et résistèrent vaillamment aux armes de Charles d'Anjou, frère de saint Louis et comte de Provence, par suite de son mariage avec Béatrix, unique héritière des Raymond Bérenger. Après des luttes sanglantes, Castellane et les autres communes des Basses-Alpes se soumirent ; mais, à la mort de Charles III, en 1389, elles passèrent à la seconde maison d'Anjou, d'où sortit le roi René, l'une des figures les plus originales de ces temps religieux et chevaleresques.
Ce prince, dont la Provence « a gardé la mémoire, » rendit à ce pays son ancien éclat. Vaine lueur que son héritier laissa tristement s'éteindre.
Alors le territoire des Basses-Alpes passa avec la Provence à la couronne (1481). Depuis le châtiment terrible que leur avait infligé Marius, les Ésubiens n'étaient plus sortis de leur repos. On dit qu'ils ne voulurent pas survivre à leur défaite. Quoi qu'il en soit, la vallée qu'ils habitèrent n'était encore en l'an mille, comme de leur temps, qu'une forêt de mélèzes et d'épines. À cette époque, défrichée et peuplée par des colons venus d'au-delà des Alpes, séparée par sa position naturelle du reste du pays, elle en suivit la fortune sans prendre part aux révolutions qui l'agitèrent. On ne la connaissait encore que sous le nom de vallée Noire. Soumise aux comtes de Provence, elle devait à leurs libéralités de grands privilèges. C'était une des quatre vigueries du comté de Nice, divisée en plusieurs communes. Il y avait un juge royal à Barcelonnette, et des consuls ou des bayles dans les autres communes, tous magistrats électifs investis de la haute, moyenne et basse justice criminelle et civile. Enfin, les habitants étaient affranchis de toute vassalité, de toute charge de guerre et des gabelles.
Cependant, à l'extrémité des Alpes Cottiennes, au milieu de ces âpres montagnes, s'élevait, à la fin du Xème siècle, une vaste tour carrée à plusieurs étages. Dans cette tour vivait un petit prince allemand qui, de simple officier de Rodolphe III, roi de Bourgogne, était devenu marquis (margrave), c'est à- dire gardien de la Marche, de la frontière de Maurienne. Il s'appelait Bérold ou Berthold. Boire et guerroyer était sa vie. Il épousa une pauvre jeune fille qui s'était trouvée un jour par hasard comprise dans le butin qu'il avait fait chez le comte de Suse. Berthold en eut un fils, Humbert aux blanches mains. Il vécut désormais en honnête et paisible seigneur et mourut, dit-on, dans un couvent. Humbert, investi par Conrad le Salique du titre de comte, ajouta la Maurienne et d'autres possessions à ses domaines. Dans la suite, ses successeurs conquirent les Marches et finirent par prendre rang parmi les plus illustres maisons princières.
Alors la Provence était en proie à l'anarchie, grâce aux inimitiés qui divisaient les familles souveraines. Amédée VII, dit le comte Rouge, en profita pour s'emparer de la vallée de Barcelonnette, et c'est ainsi que l'humble héritage de Berthold le margrave devint un État puissant. Cependant, Amédée promit de respecter les privilèges et exemptions dont les habitants de la vallée avaient joui jusque-là ; mais, s'ils conservèrent leurs franchises, ils perdirent pour longtemps la paix, à l'ombre de laquelle ils avaient vécu et prospéré .Dès ce moment, la pauvre vallée ne fut plus qu'un champ de bataille, dont la France et la Savoie se disputèrent la possession. Recouvrée par Louis XI en 1398, reconquise par Amédée VIII en 1419, reprise de vive force, en 1464, par le roi René, comme l'âne de la fable, elle était toujours en litige., Quand Charles-Quint, à la tête d'une armée de cent mille hommes, s'avança vers la Provence, François 1er, voulant mettre un désert entre ses ennemis et lui, commanda que l'on dévastât la vallée (1535); cet ordre fut exécuté avec une rigueur telle que les églises mêmes ne furent point épargnées. Deux ans après, en 1537, ce prince rendit un édit qui réunissait la vallée au Dauphiné ; mais, envahie en 1558 par le duc Emmanuel-Philibert, à qui le comte de Tende, gouverneur de Provence pour Henri II, ne tarda pas de la reprendre, elle ne fut rendue à la Savoie que l'an d'après, par le traité de Cateau-Cambrésis. Aux guerres civiles et étrangères vinrent se joindre les guerres religieuses. Déjà le contrecoup de la sanglante croisade contre les Albigeois s'était fait sentir dans ce pays. Hérétiques et juifs y furent également persécutés. A Digne, à Cadenet, à Moustiers, à Mezel, à Courbez, au Perthuis et dans plusieurs autres communes, les habitants se soulevèrent contre les juifs, qu'ils pillèrent et saccagèrent « avec une grande fureur, meurtre et occision, » suivant le récit de Nostradamus. « Pour réparation, ajoute-il, de cette populaire mutinerie, les séditieux habitants et meurtriers furent condamnés à de grosses amendes et à la restitution des choses enlevées. » Alors les juifs s'étaient tellement enrichis par leurs usures que, des dix-huit parts du terroir, ils en possédaient dix, exemptes de la juridiction royale. Avant 1300, ils avaient leurs juges comme autrefois à Babylone, et cent ans après ils furent déclarés libres de tout péage ; mais, en 1501, un édit royal leur enjoignit de recevoir le baptême ou de quitter, sans délai sous de grosses peines, le territoire de la Provence.
Jusqu'en 1545, le calvinisme avait fait peu de prosélytes dans ce pays, encore sous la terreur de la persécution contre les Vaudois et les juifs ; mais, après la Saint-Barthélemy de Mérindol, il fallut compter avec les religionnaires provençaux.
Rien ne fait germer les idées comme le sang c'est la rosée féconde du progrès. De toutes parts, il vint au nouvel Évangile des apôtres et des soldats. Digne, Riez, Barcelonnette et plusieurs autres bourgs et villages tombèrent au pouvoir des protestants. A Barcelonnette, ils se livrèrent à des excès condamnables. Battus, en 1575, par le maréchal de Retz, ils expièrent cruellement leurs premiers succès les gentilshommes qui déposaient leurs armes, reçus à merci et à rançon, avaient la vie sauve. Quant aux prisonniers, point de grâce ! Brulés ou pendus. Par ce coup de rigueur, les catholiques rétablirent leur autorité dans le pays jusqu'en 1585, qu'un édit royal ayant enlevé aux protestants leur place de sureté, ceux-ci reprirent les armes. Appelé par les ligueurs, le duc de Savoie entra en Provence en 1590 ; mais il en fut chassé par Lesdiguières. Cette seconde campagne ne finit qu'à la paix de Vervins (1598).
Cependant le duc de Savoie n'avait pas renoncé à ce qu'il appelait ses droits sur la vallée de Barcelonnette. En 1627, voyant Louis XIII occupé par le siège de La Rochelle et par la révolte des protestants du Midi, il en profita pour envahir la vallée, ouverte à tout venant et toujours la première à souffrir des guerres et des prétentions royales. Il parvint à s'en rendre maitre ; mais, l'année suivante, Richelieu- s'empara de la Savoie et du Piémont et déclara la vallée de Barcelonnette réunie à la France. Cependant, en 1630, il consentit à la rendre à la Savoie. Plus tard, sur la fin du XVIIe siècle, Victor-Amédée II ayant osé se heurter contre la puissance de Louis XIV, les Français reparurent dans la vallée ; mais, avant de se retirer, les Piémontais y mirent tout à feu et à sang. « Dieu sait, dit un contemporain, comme le pauvre pays fut traité Au quartier des Sanières, où, par malheur, les grenadiers de Savoie furent logés, ils se firent traiter à ventre déboutonné, rançonnant leurs hôtes à grands coups de bâton et épée à la gorge, sans pouvoir obtenir aucune justice de M. de Corbeau, leur capitaine ; ils y tuèrent, battirent et volèrent impunément. » Pendant toutes ces guerres, les paysans effrayés s'enfuyaient dans les montagnes, laissant les terres incultes. Bientôt la disette et la famine réduisirent la plupart des habitants à se nourrir d'herbes sauvages. Tel fut le sort de la vallée jusqu'à la paix d'Utrecht, en 1713. Alors, épuisée, ravagée et dépeuplée, elle commença à respirer ; mais les bras manquaient dans les campagnes pour les cultiver. On n'y voyait que chaumières en ruine ou désertes. Les habitants demandèrent à être réunis à la Provence. C'était, disaient-ils dans leur supplique au roi, « le seul moyen de rendre à la vallée son ancien bienêtre, à cause du commerce des bestiaux qui paissent pendant l'hiver dans les plaines de la Provence, et pendant l'été sur les Alpes de la vallée. » Cette réunion fut prononcée par arrêt du conseil, en 1714.
De 1743 à 1747, la vallée de Barcelonnette eut encore à souffrir des ravages de la guerre ; l'armée austro-sarde envahit la Provence ; mais le maréchal de Bellisle l'en ayant chassé, la tranquillité régna dans la vallée jusqu'à la Révolution. Alors, comme l'ancien comté de Forcalquier et la baronnie de Castellane, elle fut enclavée dans le département des Basses-Alpes. Il y eut dans le département, notamment à Manosque, quelques troubles à la suite des évènements de 1789.
A son retour de l'ile d'Elbe en 1815, Napoléon, en se dirigeant sur Grenoble, traversa le département des Basses-Alpes et passa par Castellane, Digne et Sisteron. Le département des Basses-Alpes est celui de la France où la population est le plus clairsemée, puisqu'elle n'atteint pas encore vingt habitants par kilomètre carré ; cependant, il est un de ceux qui pourraient s'enrichir et se peupler le plus rapidement si les pentes de ses montagnes étaient consolidées par les gazons et les bois.


La vallée de Barcelonnette offre tout à la fois les aspects les plus gracieux, les plus magnifiques et les plus majestueux.
Dans toute sa longueur, elle forme le bassin de la petite rivière d'Ubaye, bordée de chaque côté par des montagnes superbes dont les plus hautes sommets ne se dépouillent jamais entièrement de la neige qui les couvre, leur élévation est de 2 à 3,000 mètres; elle augmente à mesure que les deux chaines se rapprochent du mont Viso, où elles se réunissent.
Cette vallée se divise en deux parties, désignées sous les noms de Châteaux-Bas et de Châteaux-Hauts ou de Val-des-Monts la première s'étend d'Ubaye au-dessus de Barcelonnette, la seconde où, se trouvent les sites les plus pittoresques renferme les jolis villages de Faucon, de Josiers, du Châtelard dont le territoire est agréable et bien cultivé. Au haut du bassin est le village de Tournoux, emplacement d'un ancien camp, position militaire successivement occupée par les soldats romains et par les volontaires de la république française. Un peu avant cet endroit la, vallée se bifurque et se transforme en deux défilés, dont l'un est arrosé par l'Ubaye et l'autre par l'Ubayette. A mesure que l'on s'élève, les villages font place à de riches pâturages, à des plateaux peuplés de troupeaux pendant l'été; bientôt l'élévation du sol en bannit la végétation les sapins et les mélèzes disparaissent, et la vallée se termine par un affreux défilé bouleversé par les torrents, battu par les tempêtes, séjour d'un hiver éternel, qui n'offre plus en perspective que les pics inaccessibles du mont Viso. Les montagnes pastorales sont une des principales richesses de la partie septentrionale des Basse-Alpes.
Des pelouses fleuries s'y étendent jusqu'à deux ou trois mille mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer. La bonté de l'herbe qui les compose est si grande, que les brebis, qui chaque printemps y arrivent d'Arles, exténuées par la fatigue et la rigueur de l'hiver, y reprennent en peu de jours un embonpoint remarquable.
Il n'est rien de plus beau que l'aspect de ces montagnes au commencement de l'été. Du milieu d'un fourrage épais, et qui arrive jusqu'au poitrail des chevaux, on voit s'élever des fleurs de toutes les espèces imaginables, dont les couleurs variées ressortent de la manière la plus brillante sur cette riche pelouse, et dont les divers parfums réunis embaument l'air, et se font sentir à une distance considérable. Des sources d'une eau fraiche, limpide et pure, jaillissent des pointes de rochers qui sortent de loin en loin du centre de ces prairies, et vont former les torrents qui sillonnent la vallée. D'un côté de ces immenses prairies où tout respire le bonheur et en présente l'image, on voit des milliers de brebis savourer ces gras pâturages, tandis qu'à l'autre extrémité on aperçoit des troupes de chamois qui viennent en bondissant y prendre aussi leur pâture et qui prompts comme l'éclair, disparaissent aussitôt qu'on fait mine de les approcher. Parmi les plus considérables des montagnes pastorales, on distingue à Allos, celle de Loux, qui a, à son sommet, un lac très poissonneux de 4 kilomètres de tour; dans cette montagne vivent, avec trois mille brebis étrangères, des chamois nombreux des marmottes, des perdrix bartavelles des perdrix blanches, des lièvres blancs, etc.

champ de lavande
Arrosage de la vigne

Peuplée par les Ésubiens dans la vallée de l'Ubaye, la région de Digne est occupé par les Bodiontici et les Suetrii occupent les territoires autours de Castellane. Ces tribus d'origine cette qui en avaient les croyances et coutumes formaient une confédération.
Bien que resté à l'écart des grandes invasions barbares qui détruisirent l'empire Romain d'Orient, il n'empêche que les Burgonde prennent possession des territoires du Nord et de l'Est de la Durance servant de frontière naturel avec le royaume Wisigoth qui eux, occupent le sud de la Provence.
Au VIIIème les Sarrasins écumèrent la région, détruisant Riez, Salinae (Castellane), pillant les autres villes importantes comme Sisteron ou Dinia. Des monastères furent détruits ce qui provoqua le dépeuplement de la régions. Les raids sarrasins continuèrent par intermittence jusqu'au Xème siècle au départ de Port Grimaud dans le Var.
Après la fin des raids musulmans, la prospérité revint dans les Alpes-de-Haute-Provence, la population augmenta et le commerce reprit. Boson Ier, de la maison de Bourgogne et d'origine franque, se proclama roi de Provence et Roi d'Arles. Sous son successeur Boson II naquit le comté de Provence.
En 1245, après la mort de Raymond Bérenger IV, le mariage de sa fille Béatrice avec le roi de Sicile, Charles d’Anjou, frère de saint Louis fit passer le comté de Provence sous la coupe de la maison angevine. En janvier 1277, Charles d’Anjou ayant racheté, moyennant une rente annuelle de quatre mille livres tournois, à Marie d’Antioche ses droits au trône, devint roi de Jérusalem, titre qui resta plus ou moins dans la famille jusqu'au roi René d'Anjou.

Digne-les-Bains :


champ de lavande
Digne les Bains
Note

Digne les Bains


#

Dignia, l’ancienne capitale d’une peuplade celto-lygienne, les Badiontici, a été ruinée pendant les guerres de religion et dépeuplé en 1629 par la peste. Il a peu d’exemples dans notre histoire, dont une cité dont les neuf dixièmes des habitants aient victimes d’une épidémie. Tel fut pourtant le cas de Digne dont la population actuelle est à peine plus nombreuse qu’au commencement du XVIème. En quelques semaines la population passa de 10 000 à 1 000 habitants.
Ptolémée et Pline font mention des eaux de Digne, renommées dans toute antiquité, pour la guérison des blessures et des plaies. On y voyait autrefois des étuves taillées dans le roc et on y donnait des douches ascendantes et descendantes.
Les sources thermales de Digne sont recommandées pour y soigner certaines affections cutanées. Ces ont des sources d’eau chaude fortement riches en produits sulfurés. Le forage Ophélia, d’une profondeur de 870 mètres, alimente en continu l’établissement thermal de Digne-les-Bains. Chlorurées, sulfatées, sulfurées, sodiques et calciques, ces eaux disposent naturellement d’une minéralisation importante.

Dinia fut la capitale des Bodiontici, peuplade soumise par Auguste en 14 avant JC, dont le nom figure sur le trophée de la Turbie. Les Romains en firent une cité et exploitèrent ses eaux thermales. Les invasions barbares du IVème siècle amenèrent la ville à se fortifier sur les hauteurs. La cité était copropriété des comtes de Provence et des évêques de Digne. Louis XIV était roi de France, comte de Provence et de Forcalquier. Consulat en 1385, sénéchaussée en 1535.
Digne est prise dans les guerres de religion. En 1562, les huguenots pénètrent dans la cathédrale, lacèrent les tableaux et brisent les statues, retirent les reliques et les font brûler avec les ornements du chœur sur le parvis. La ville est attaquée par les protestants en 1574.
Dans les années suivantes, la ville reste sous pression : en 1579, le capitaine d'Archal qui occupe les campagnes alentours.
En 1589, à l’avènement d’Henri IV, les ultras-catholiques de la Ligue catholique prennent le pouvoir dans la ville, jusqu’en 1591. Cette année, la ville tombe devant les armées royales de Lesdiguières. La cathédrale, fortifiée par les défenseurs, est attaquée : elle est bombardée avec des catapultes, puis prise d’assaut. C’est aussi pendant cette période que les habitants s’emparent du château des évêques, sur le Rochas, et le détruisent, pour éviter qu’il ne tombe aux mains d’un parti ou de l’autre.
La nouvelle de la prise de la Bastille est accueillie favorablement, cet évènement annonçant la fin de l’arbitraire royal et, peut-être, des changements plus profonds dans l’organisation de la France.
Immédiatement après l’arrivée de la nouvelle, un grand phénomène de peur collective s’empare de la France, par peur du complot des aristocrates désirant recouvrer leurs privilèges. Des rumeurs de troupes en armes dévastant tout sur son passage se propagent à grande vitesse, provoquant des prises d’armes, l’organisation de milices et des violences anti-nobiliaires. Cette Grande Peur, arrivée à Seyne le 31 juillet et appartenant au courant de la « peur du Mâconnais », atteint Digne et sa région le 31 juillet 1789 dans la journée avant de se propager vers Riez où elle arrive dans la journée à Moustiers et Castellane


Forcalquier :


Note

Le Jardin de Valsainte


Le Jardin de Valsainte

L’Abbaye de Valsainte, fondée en en 1144 par un moine Irlandais du nom de Malachie d'Armagh, est située sur la commune de Simiane-La-Rotonde. Cette ancienne abbaye de l’ordre des cisterciens occupés par des moines de Silvacane. Décimé par la grande peste du XIVème et par les intrusions des Tard Venus, en 1425, les moine désertent l’abbaye pour se réfugier à Silvacane.
De retour dans l’abbaye en 1668 les moines en seront chassés par la Révolution et en 1790, l’abbaye est vendu comme bien national et est transformé en ferme, écurie, en bergerie, puis est complètement abandonnée. Une association rachète les ruines et décide de sa restauration et de la mise en valeur du site par la création d’un jardin remarquable.

La ville se constitua autour d'une butte calcaire, Forum Calcarium, d'où Forcalquier, qui portait dès le IXème siècle un important château-fort. Au début du XIIIème siècle le comté de Forcalquier fut réuni à la Provence par le mariage d'Alphonse II, comte de Provence de la maison de Barcelone, avec Garsende de Sabran, comtesse de Forcalquier, héritière de Guillaume IV le Jeune. La Haute et la Basse Provence furent ainsi réunies. Forcalquier devint le séjour favori du comte Raymond-Bérenger V aux alliances illustres. En effet ses quatre filles devinrent toutes reines, en épousant Saint Louis, Charles d'Anjou, Henri III d'Angleterre et le roi des Romains, Richard, qui furent ainsi tous ses gendres. Les rois de France de Charles VIII à Louis XVI eurent dans leur titulature le titre de comte de Provence et de Forcalquier. Traversé par la Route Napoléon, elle fut empruntée par l'Empereur entre le 1er mars date de son débarquement à Golfe-Juan et le 10 mars 1815, date de son arrivée à Lyon à son retour de l'Ile d'Elbe pour rejoindre la capitale et remplacer pour cent jours le roi Louis XVIII.
Depuis peu on assiste également au retour de grands prédateurs dans le Parc National du Mercantour, en effet le loup, après avoir totalement disparu du paysage français revient s'installer dans le massif alpin Ce retour provoque une grande joie chez les défenseurs de l'environnement et des amoureux de la nature mais aussi le courroux de éleveurs de moutons qui comme au haut Moyen-âge ont une peur viscérale de cet animal de légende.


Castellane :


champ de lavande
Castellane

Deux siècles avant notre ère, des colons, chassés de leur territoire par les Phocéens, se réfugièrent dans la plaine et y bâtirent une ville qu'ils appelèrent civitas Saliniensizcna, cité des Saliniens, du nom d'une grande source d'eau salée dans le voisinage. Ainsi qu'à Massilia, de qui les Saliniens avaient reçu la civilisation, les arts y étaient cultivés, et avec eux l'éloquence et la poésie. Conquise par les Romains, la ville celtique devint une colonie florissante elle jouissait du droit de cité. Des Romains elle passa successivement aux Francs et aux Wisigoths. Puis vinrent les Sarrasins, qui la pillèrent et la livrèrent aux flammes. Un débordement du Verdon acheva l'œuvre des barbares.
Ainsi finit l'ancienne ville des Saliniens. Cependant Valentinus, ayant rallié les habitants, chassa les Sarrasins; mais les vainqueurs n'avaient plus de patrie Nouveau Moïse, Valentinus conduit les Saliniens à la recherche d'une terre nouvelle. Arrivé sur la hauteur, il s'arrête comme frappé de la situation favorable du lieu. A sa voix, hommes, femmes, vieillards, enfants se mettent à l'œuvre, mais l'eau manque; on creuse dans le roc une profonde citerne. « Bientôt des retranchements, des murailles, une citadelle, une maison, une rue, une ville, une patrie s'élèvent ils la nomment Castellana, du mot latin castellum, dont le roc avait la forme. » (Annales des Basses-Alpes.) Castellane ouvrit ses portes à une foule d'autres montagnards échappés à la fureur des barbares. Sa prospérité s'accrut, son enceinte s'agrandit. Cinquante ans après, cette ville, avec sa forte citadelle, ses remparts flanqués de tours et sa population active et intelligente, était l'une des plus importantes de la contrée ; elle avait un cirque, un évêque et commandait à quarante villes, bourgs ou villages. Valentinus fut le premier seigneur de Castellane. Qui mieux que lui avait mérité cet honneur? Mais si le libérateur du pays laissa une mémoire chère aux Castellanais, il n'en fut pas de même de son fils. Celui-ci, prétendant que la terre de Castellane était la conquête de son père sur les Sarrasins, la traita comme son patrimoine, prit le titre de baron, battit monnaie et régna sous le nom de Boniface 1er. Telle est l'origine d'une foule de principautés au moyen âge. Dès lors, les Castellanais connurent les servitudes féodales, la taille, la corvée, etc. Cependant Boniface IV dota ses vassaux d'une charte d'affranchissement. C'était, dit l'histoire, un vaillant et gentil troubadour. Il aimait la belle Josserande, fille du seigneur d'Hyères de Pierrefonds. Il joignait à la physionomie la plus heureuse une taille élégante, que faisaient encore valoir son regard doux et fier et son adresse à tous les exercices du corps quoique familiarisé dès sa plus tendre enfance avec le métier des armes, il n'avait pas négligé l'étude des lettres, et, non moins distingué par son esprit que par son courage, il se faisait encore remarquer par une aimable franchise, peut-être poussée à l'excès, puisqu'elle lui faisait souvent répéter « Ma bouche, qu'as-tu dit? (Boucha, qu'as dich?) »
Charles d'Anjou, comte de Provence, étant parti pour la croisade, Arles, Avignon et plusieurs autres communes se révoltèrent. Boniface, prince libéral autant que brave, prit parti pour elles mais, trahi par les autres barons provençaux, il se trouva seul en face de Charles, qui vint assiéger le baron dans sa ville. Boniface monta sur les remparts et y appela en vain ses vassaux. Ceux-ci, ne voyant entre leur seigneur et Charles qu'une querelle particulière, gardèrent la neutralité. On dit que, la ville prise et son dernier baron vaincu, Charles se vengea de leur révolte par le sac de Castellane et par la mort de Boniface. D'autres, au contraire, affirment qu'il agit en vainqueur généreux. Ce prince, disent-ils, aimait la gaie science il pardonna à Boniface et l'attira à sa cour. Ainsi la poésie réconcilia ceux que l'ambition avait divisés. Sous les comtes de Provence, Castellane ne déchut point. C'était une de leurs bonnes villes. Aux franchises que Boniface IV lui avait octroyées, Charles en ajouta d'autres. Onze magistrats y rendaient la justice ; des syndics veillaient à la sureté de la ville son bailliage était plus étendu que son arrondissement actuel ; il avait un chef qui représentait les comtes. Dans la suite, dépeuplée par la peste, ravagée par le Verdon, cette malheureuse ville se soutenait à peine, quand le roi René en fit présent à un seigneur napolitain, qui envoya un de ses officiers pour la gouverner. Politesse de gentilhomme, et dont les habitants se plaignirent au roi. René s'efforça de réparer la faute qu'il avait commise et rendit aux Castellanais leur ville et leurs privilèges.
À peine échappée aux guerres féodales, Castellane eut à souffrir des guerres religieuses. Assiégée par Lesdiguières, affaiblie par la famine, elle était sur le point de se rendre, quand une pauvre vieille femme se dévoua pour la sauver. Sous le prétexte d'aller voir un de ses neveux qui servait sous Lesdiguières, Judith Andrau (c'est le nom de l'héroïne) parvint à pénétrer dans les rangs de l'armée protestante là, se mêlant aux soldats, elle apprend que les principaux efforts des assiégeants doivent se diriger contre la porte de l'Annonciade, qu'ils croient la plus faible. Soudain, malgré son âge, Judith s'empresse de venir, pendant la nuit, avertir ses concitoyens du danger qui les menace. On court aux armes ; la porte est murée; une tour crénelée la protège Judith demande et obtient d'y être placée, voulant, disait-elle, offrir la bienvenue à l'ennemi. Bientôt celui-ci se présente il essaye de faire jouer les pétards contre la porte, mais chaque fois que les pétardiers s'approchaient, on les voyait bientôt reculer en hurlant et en faisant des contorsions comme des damnés. C'était Judith qui leur avait souhaité la bienvenue, en leur versant sur la tête de la poix bouillante à plein bassin. Le capitaine des pétardiers, ne pouvant se rendre compte de ce qui se passait, voulut s'approcher. Alors Judith lui jeta la chaudière à la poix et l'étendit mort à ses pieds. » (Annales des Basses-Alpes.) La troupe, saisie d'une soudaine terreur, mit bas les armes, et Lesdiguières leva le siège. Tel est le fait mémorable qui a donné lieu à la chanson du Pétard.
Depuis longtemps le texte provençal en est perdu. Cette chanson se chantait dans une procession, qui se faisait autrefois avec une grande pompe. Plus tard, en 1729, les consuls voulurent la supprimer, mais elle fut maintenue dans tout son lustre par les évêques de Senez elle avait encore lieu sous la Restauration, mais ce n'était plus qu'une cérémonie grotesque. Un tambour ouvrait la marche les confréries, les congrégations de jeunes filles, les corps de métiers le suivaient avec leurs bannières et les images de leurs patrons. Venaient ensuite l'échevin et ses conseillers revêtus de leurs insignes et portant à la boutonnière de leurs habits un grand bouquet de bois vert auquel on attachait des grains de maïs épanouis sous la cendre chaude (usage établi pour rappeler l'explosion des pétards, les grains de maïs faisant entendre un bruit assez fort en se dilatant au feu). Après l'échevin, marchant d'un pas magistral, s'avançait le prêtre en chantant. Dans toutes les rues, et surtout à la porte triomphale, deux chantres, à mine réjouie et rubiconde, en bas de soie, perruque poudrée, tricorne en tête et bésicles sur le nez, chantaient d'une voix nasillarde la chanson du Pétard, dont une trompette répétait le refrain. Des danses et des repas de famille terminaient la fête. Castellane s'élève dans un site charmant, au milieu d'une plaine fertile arrosée par le Verdon, que l'on traverse sur un pont d'une seule arche, remarquable par la hardiesse de sa construction. Castellane possède quelques restes du moyen âge. Ses rues sont mal percées, mais larges et propres, le collège occupe les bâtiments de l'ancien couvent des Augustins ; elle a une très belle place publique ombragée de platanes, et au sommet de son rocher s'élève, à près de 100 mètres, la chapelle de Notre- Dame à laquelle on parvient par un sentier escarpé et d'où l'on jouit d'une vue magnifique sur un amphithéâtre de montagnes. À droite et à gauche de la ville s'élèvent des coteaux couverts de vignes, de figuiers et de vergers.


Note

Allemagne-en-Provence


Scène de guerre de réligions

Vers l’An mil, il y avait deux châteaux sur le terroir de la commune, au Castellet et à la Moutte. Les deux autres Notre-Dame et Saint-Marc sont postérieurs. La motte castrale de la Moutte est fortifiée une première fois dans la deuxième moitié du IXème siècle : sur une plate-forme de 450 à 500 m2, deux bâtiments d’habitation sont construits, dont un utilisant l’antique technique du murus gallicus. Ce bâtiment de 30 m2 est entouré d’une galerie sur deux côtés, l’autre fait environ 50 m2. L’ensemble est incendié volontairement peu avant l’an 1000, afin de remblayer à nouveau la motte pour la surélever de 2 m environ.
La seconde construction consiste en un seul bâtiment de 54 m2, incendié vers 1010, lors d’une attaque.
La seigneurie d’Allemagne appartient aux Castellane du XIIIème au XVème siècles, puis aux Oraison.
La seigneurie d'Allemagne est entrée dans les biens des Castellane en 1218 à l'occasion du mariage d'Agnès Sarda (ou Spata) avec Boniface IV de Castellane. La même année Agnès Spata accorde des franchises aux villageois.
La seigneurie d’Allemagne est érigée en baronnie vers 1280. Le 15 janvier 1331, Boniface de Castellane, fils de Boniface, seigneur d'Allemagne et de Constance, fille d'Albert Blacacii, seigneur de Beaudinard, se maria. Un petit château était construit sur un coteau au sud du village, Castelletum de Alamania.
Au XIVème siècle, il tombe entre les mains de bandits, les Chamisard, qui en font leur base d’opérations pour rançonner le voisinage. Pour y mettre un terme, les habitants de Riez se réunirent et chassèrent les Chamisard du châtelet, qu’ils démolirent par la suite.
Un pacte de désistement du 17 juin 1417 signé par Boniface de Castellane, seigneur d'Allemagne, précise que le seigneur du lieu abandonne ses poursuites contre la communauté de Riez pour la démolition du Castellet. Au XVème siècle, l’ancienne communauté du Castellet, distincte d’Allemagne avant la crise du XIVème (Peste noire, guerre de Cent Ans) est réunie à celle d’Allemagne, car trop dépeuplée. Ce fut en 1440 que, en vertu du testament de Boniface IX de Castellane, la baronnie d'Allemagne fut séparée des terres appartenant aux Castellane et attribuée au fils aîné du testateur, Antoine. Le fils de ce dernier, Boniface X, lui succéda et épousa en 1472 Marguerite de Forbin. Son fils, François de Castellane-Allemagne, baron d'Allemagne, agrandit le château d’Allemagne et mourut le 28 janvier 1523. Leur fils Melchior de Castellane-Allemagne, baron d'Allemagne, ne se maria pas et légua ses biens à Nicolas Mas, son neveu, à condition qu’il porte son nom et ses armes. Chef du parti protestant, il fut tué en 1560 pendant les guerres de religion, lors d’un combat sur sa terre. Il agrandit et embellit le château d’Allemagne.
En août 1586, le capitaine ligueur Hubert de Vins assiège le château d'Allemagne, où la baronne se trouvait seule avec sa garnison commandée par le seigneur d'Espinouse. Elle résista 16 jours et donna ainsi à son mari Nicolas Mas-Castellane le temps d'accourir avec l'armée protestante. Celui-ci arrive début septembre avec l’appui de Lesdiguières, entouré des hommes des seigneurs d’Oraison, de Jerante-Senas, de Vintimilles-Tourves, de Forbin-Janson, et autres, tous ennemis de De Vins.
Arrivé aux environs d'Allemagne, Lesdiguières s'empara des hauteurs et de tous les passages y aboutissant et manque de peu l’encerclement des troupes ligueuses. De Vins abandonne alors la tranchée qui durait depuis 16 jours, et se range en bataille sur le coteau de Saint-Marc. Le combat s'engagea, le 5 septembre 1586. Le baron d'Allemagne engage l’action à la tête des volontaires. Les Ligueurs réussissent à s’ouvrir un passage vers Riez où ils s’abritent, poursuivis par les huguenots. le 5 septembre 1586, un des derniers coups d’arquebuse frappa le baron d’Allemagne à la tête et le tua sur le pont de son château. Sa veuve, Jeanne de Grasse, présida à ses funérailles et fit exécuter sur sa tombe onze prisonniers catholiques. C’est néanmoins une importante victoire protestante : les Ligueurs perdent 900 à 1200 hommes (tués, blessés et prisonniers) et 18 drapeaux, et 18 drapeaux sur 22 qu'ils avaient. La plus grande partie des prisonniers sont égorgés à la nouvelle de la mort du baron d'Allemagne. Douze autres furent encore exécutés le lendemain sur sa tombe.

La Peste noire atteint Castellane en 1348, et est suivie d’une crue dévastatrice du Verdon. En 1390, Raymond de Turenne ravage le terroir environnant et le village de Taulanne, sans réussir à prendre la ville. Au milieu du XVème siècle, le bourg en hauteur est complètement abandonné au profit de celui du site de plaine.


Sisteron


champ de lavande
Sistéron

Possession des Voconces, puis des Romains, « Segustero » était, dès le IVème siècle une ville importante de la seconde Narbonnaise. Des fouilles ont exhumé des substructions d’un mausolée et des restes de la cité gallo-romaine s’étendant au long de la Via Sinistra qui reliait entre elles la voie Domitienne et la voie Aurélienne.
A la fin du Vème siècle, Sisteron reçoit un siège épiscopal, et subit les incursions de tous les peuples qui, pendant quatre cents ans, ont ravagé la Provence. Après Charlemagne, Sisteron fait partie du Royaume d’Arles, puis pendant un siècle et demi la capitale politique ou du moins la place forte du minuscule état qui retourne au comté de Provence en 1209 après la mort de Guillaume II.
Puis de 1209 à 1481, la ville vit l’existence tantôt brillante tantôt difficile de l’état Provençal que Charles III lèguera à Louis XI. En 1481, Sisteron devient ville du Royaume de France. Elle n’en perd pas pour autant sa valeur stratégique, et cet écrit du XVIème siècle le laisse bien entendre qui dit que Sisteron est : « Forto villo de gran passage per passa los mons ».
De 1560 à 1600 la ville est le théâtre de luttes sans merci. Sisteron passe des mains des Protestants à celles des Catholiques. Les sièges y durent des mois, la ville est abandonnée, reprise, et quand la France retrouve la paix sous Henri IV, la cité n’est plus qu’un amas de ruines. Quarante années de luttes lui ont coûté sa prospérité, les trésors de ses églises, et ses plus beaux monuments.
Les XVIIème et XVIIIème siècles y seront sans histoire, à peine en 1617 une révolte pour un impôt nouveau brutalement réprimée. C’est le dernier sursaut d’une ville qui rentre dans le rang sous la poigne terrible de la monarchie retrouvée. Le 5 mars 1815, Napoléon, de retour de l’île d’Elbe, s’arrête à Sisteron et déjeune à l’auberge du Bras d’Or.


Prieuré de Carluc


La chapelle est entourée d’une nécropole, qui a pu constituer un lieu de pèlerinage où les premiers chrétiens cherchaient le repos près de saints martyrs locaux6. Une partie de la nécropole est placée dans une galerie creusée dans la roche, reliée à la chapelle ; quelques sarcophages ont été mis au jour en 1960-19616.
Le premier texte attestant de la présence d'un prieuré à Carluc est une charte de donation rédigée en 1011. Elle fait état d'un legs à Estoublon fait « à l'abbé Archinric, à ses successeurs et à ses moines, à Saint-Pierre de Carluc, ainsi qu'aux moines qui résideront dans le monastère à construire ».
L'abbé Archinric fut contemporain de la fondation de Saint-Pierre de Montmajour, qu'il dirigea avec quelques difficultés, et se retira à Carluc où il mourut en 1021. Il y fit construire le prieuré Saint-Pierre, première des trois églises que va compter ce lieu monastique. Il est d'ailleurs à souligner que si son nom ne figure pas au nécrologue de Montmajour, mais que son culte se développa à Carluc puisqu'au XIVème siècle il y était fêté le 16 février.
En l'état actuel des recherches et de la documentation, s'il est impossible d'affirmer que l'abbé de Monmajour fut le fondateur du monastère de Carluc au début du XIème siècle, il en est très certainement le rénovateur. Contemporain d'Étienne d'Agde, évêque d'Apt, qui lui aussi fit reconstruire sa cathédrale ruinée par les Sarrasins, il dut à sa demande entreprendre la même chose à Carluc.
Le prieuré dépend de l’abbaye de Montmajour à partir du XIIème siècle, et avait également une douzaine de prieurés sous sa dépendance
En tant que grand prieuré de Saint-Pierre de Montmajour, Carluc avait sous sa dépendance nombre de prieurés ruraux en Haute Provence. Il y en avait quatre à Reillanne, Sainte-Marie, Saint-Pierre, Saint-Denis et Saint-Siffrein, s'y ajoutait pour le diocèse d'Aix, celui de Saint-Trophime à Villemus. Dans le diocèse d'Apt, on relevait les deux prieurés de Viens, Notre-Dame de Meyrigues et Saint-Pierre de Tosse, ainsi que celui de Sainte-Croix-Alauze. Le diocèse de Sisteron en comptait six, Sainte-Marie de Redortiers, Saint-Vincent de Limans, Saint-Paul à Saint-Michel-l'Observatoire, Sainte-Marie et Saint-Véran à Aubenas et Saint-Martin-de-Renacas à Saint-Martin-les-Eaux. S'y ajoutaient cinq autres prieurés du diocèse de Riez, Saint-Donat, Saint-Pierre de Gréoux, Saint-Sauveur et Notre-Dame à Vinon et celui de Saint-Pierre de Rousset.

Le nombre de lieux à découvrir dans ce département est impressionnant et pour cette raison ce département à une grande vocation touristique. parmi les lieux à visiter citons :
- Abbaye de Silvacane fondée au XIIème siècle
- Autre lieu de découverte et faisant partie des grands cite de France : les Gorges du Verdon où les amoureux de paysages grandioses et les amateurs de photographies pourront s'en donner à cœur joie


Les Bories ou Capitelles

  • Move
  • Close

une Borie
Vue d'une Borie

Les Bories

06

L'architecture de ces constructions en pierres sêches est anonyme et on en rencontre en Italie, en Irlande, en Afrique du Nord, et ailleurs. A L'origine les paysans doivent retirer une grande partie de ces pierres calcaires car elles gènent l'exploitation des terre, on procède alors à l'épierrage. Ces pierres sont soigneusement empilées pour servir ensuite à la construction d'abris pour les bergers, de lieu de rangement pour les outils ou pour stocker les récoltes.
Suivant leur région de construction, elles portes différent noms, en Provence, elles portent le nom de Borie, En Languedoc, ce sont les Capitelles, dans le Quercy on les nomme Gariotte, en Lozère se sont des Cazelles. Ailleurs ont les appelles Cabanes.
A proximité du bourg de Gordes dans le Vaucluse, un musée leur a été entièrement consacré au lieu dit Les Savournins Bas. On en trouve également dans le Gard, une associations de bénévoles procède actuellement à la restaurationn et à la reconstruction de certaines d'entre elles.




Plan du site | Moteur de recherche | Page Aide | Contact © C. LOUP 2025