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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Alpes Maritimes

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De l’altitude zéro en bord de mer cette région s’élève jusqu’à 3 031 mètres. Délimité au Nord-Ouest par le département des Alpes de Haute Provence et Sud-Ouest par celui du Var, ce département de la Côte d'Azur est bordé au Sud par la Méditerrannée Cette partie de la cote présente soit de vaste baies, comme la baie de Nice, la baie de Canne, des presque'iles comme Saint-Jean Cap Ferrat, ou Juan les Pins et mais ausssi des criques et des falaises.

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Les habitants du Comté de Nice se rendant au scrutin de l'annexion
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Habitants de Nice

Note importante Le territoire de Nice est officiellement cédé à la France le 14 juin 1860. Le département des Alpes-Maritimes, deuxième du nom, est créé par l'addition du comté de Nice et de l'arrondissement de Grasse.
l'origine de l'annexion, se trouve avant tout la volonté de Napoléon III, qui veut aider l'Italie à faire son unité, dans le but de contenir l'Autriche. Pour éviter, cependant, de créer un État unifié potentiellement dangereux juste à côté de la France, l'empereur réclame en échange de son aide, le duché de Savoie et le comté de Nice, qui constituent deux régions stratégiques importantes sur le plan militaire. .

Note

Le ratachement du compté de Nice à La France

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Les Etats Sardes

En 1860, par un plébiscite qui remporte un « oui » massif, les habitants de comté de Nice et de la Savoie souhaitent que leurs pays soient rattachés à l’empire français de Napoléon III. Cette adhésion va bouleverser les frontières de notre pays. A l’est en repoussant la frontière entre la France et l’Italie, vers le Mont Blanc et certains grands cols des Alpes, tel que le Mont Cenis et le Petit saint Bernard. De même la frontière entre la France et l’Italie passe de la limite du fleuve Var à la limite entre Menton et Vintimille.

Le principe de cet échange est établi en 1858, lors des accords de Plombières, entre Napoléon III et Cavour, même si ce dernier a tenté ensuite de « sauver Nice ». Le Traité de Turin, le 24 mars 1860, entérine le changement de souveraineté de la ville. La population niçoise semble tout d'abord assez réticente. Lors des élections législatives de mars 1860, les deux députés élus par Nice au parlement de Turin, Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti Robaudi, sont farouchement opposés à l'annexion. La presse locale se divise : les journaux la Gazette de Nice et Il Nizzardo sont contre le changement de souveraineté tandis que L'Avenir de Nice lui est favorable.

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Carte des Alpes Maritimes
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Costumes Niçois

La population finit cependant par accepter le changement de souveraineté lorsque le roi Victor-Emmanuel II de Savoie, le 1er avril 1860, lui demande solennellement de le faire, au nom de l'unité italienne. L'Avenir de Nice devient Le Messager de Nice le 3 avril 1860. Un plébiscite est voté le 15 et le 16 avril 1860. Les adversaires de l'annexion appellent à s'abstenir, d'où le faible nombre de votes non. Le oui emporte 83 % des inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % à Nice, en partie grâce à la pression des autorités (curés, syndics, fonctionnaires)


Histoire des Alpes Maritimes


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Carte des Alpes Maritimes - Editée avant 1860
Note

Carte d'identité


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Gorbio

Alpes Maritimes (06)
Région : Provence - Alpes - Côte d'Azur
Préfecture : Nice
Sous préfectures :
Grace


Conseil général
Archives départementales
Adresse des offices du Tourisme
Communes du départements
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune du département.

Création du département 14 juin 1860 (163 ans)
Gentilé : Maralpin, Maralpine
Densité : 257 hab./km²
Superficie : 4 299 km²
Arrondissements: 2
Circonscriptions législatives : 9
Cantons : 27
Intercommunalités : 7
Communes : 163


Note Importante : à l'époque où ces lignes ont été écrite, le comté de Nice, faisait partie intégrante de l'Etat Sarde, province du duché de Savoie et de ce fait, Nice ne figure sur aucune carte de France antérieur à 1860, date du rattachement du Duché de Savoie et de comté de Nice à la France

Ce département du sud de la France frontalier avec l'Italie fut le territoire Les Oxybii, peuplades ligures, qui ont été les premiers habitants de la contrée bien avant que les grecs viennent fonder un comptoir à Antipolis et à Nikaia. à la cime du Tinibras.


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Une villa à Saint-Jean Cap Ferrat

Le territoire compris dans la circonscription actuelle du département des Alpes-Maritimes fut d'abord habité par les Liguriens, chassant, devant la civilisation qu'ils apportaient d'Orient, les sauvages aborigènes, sur l'histoire et les mœurs desquels on ne possède aucune notion. Le premier héros qui ait laissé sa trace sur ce sol, foulé depuis par les pas de tant de vainqueurs, fut Hercule. On lui attribue la fondation de Villefranche. Trois siècles plus tard, dit-on, les Phocéens de Marseille, jaloux de la prospérité de ce port, en creusent un autre à l'embouchure du Paillon; émerveillés de la fertilité des campagnes, de la beauté du climat, ils y envoient de nombreux colons; on défriche le sol, on y apporte la vigne et l'olivier de la Grèce. Les Romains convoitent à leur tour ce qui a séduit les Phocéens sur ces rivages fortunés, ils plantent leurs aigles dominatrices. Le Forum Julii (Fréjus), le monument de la Turbie sont comme deux empreintes de la puissance romaine.
La voie de mer, les vaisseaux de Marseille et du port d'Hercule ne suffisent plus aux besoins de communications nouvelles; des routes sont ouvertes à travers les rochers la voie Aurélienne, faite pour les légions, livrera bientôt le passage des Alpes aux barbares. Ils sont précédés par les apôtres de la foi évangélique saint Barnabé descend des Gaules, saint Nazaire débarque d'Afrique. Pendant trois siècles, le pays fut incessamment traversé et ravagé par les barbares. Ces colonies isolées, qu'aucun lien ne rattachait entre elles, ne pouvaient offrir aux envahisseurs aucune résistance elles imploraient le secours de leurs voisins.
La Ligurie eut pour première protectrice la république de Gênes, au VIIème siècle. Elle s'abrita, en 741, sous le bouclier de Charles-Martel. L'impuissance des descendants de Charlemagne livra la malheureuse province à de nouveaux et plus redoutables ennemis, aux Sarrasins, aux pirates d'Afrique. Pas un point de la côte n'était à l'abri de leurs invasions ; ils s'étaient construit de distance en distance, sur des rochers, dans des endroits inaccessibles, des espèces de repaires du haut desquels ils s'abattaient sur les campagnes et sur les villes.

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Un Jardin à Gorbio

Cet état de choses devint si intolérable, ces horreurs furent poussées à un tel point que la chrétienté s'en émut, et le pape Martin Il organisa une espèce de croisade contre les Maures, qui possédaient tous les passages des Alpes maritimes et qui en opprimaient si cruellement les habitants. C'est à Othon, le grand empereur d'Allemagne, que revient l'honneur d'avoir porté le coup décisif à la domination des Sarrasins ; c'est lui qui prit d'assaut La Garde-Fraxinet, la plus redoutable de leurs forteresses. L'époque de cette délivrance, le XIème siècle, coïncide malheureusement avec les développements les plus caractéristiques de la féodalité. Aussi les guerres intérieures, les discordes civiles permirent elles à peine de relever les ruines que les Sarrasins laissaient derrière eux.
D'une part, les Grimaldi travaillent à affranchir et à étendre leur souveraineté de Monaco ; ici, le spectacle des prospérités de Gênes et de Pise suscite des conspirations républicaines; ailleurs, les héritiers de Boson, les comtes de Provence, revendiquent leurs droits sur ce qu'ils prétendent être une dépendance du royaume d'Arles. Il n'y a de trêve à ces déchirements que pendant le règne de Raymond-Bérenger IV, comte de Barcelone et de Provence, dans la première moitié du XIIIème siècle.
En 1246, recommence, avec l'avènement de Charles d'Anjou, une longue période de calamités. Entrainée par ce prince dans sa désastreuse croisade et dans sa fatale expédition contre Naples, la Ligurie y perdit quatre galères et l'élite de ses enfants. Le comté de Nice fut ruiné et vit disparaitre les trois quarts de sa population, qui était alors de 80,000 âmes, en comprenant les bailliages de Barcelonnette et de Puget-Théniers.

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Le village de Gorbio

Le commerce était presque anéanti, la désolation régnait dans les familles décimées par la guerre. Les terres, faute de bras, restaient incultes. L'autorité était exercée au nom du souverain absent par un grand sénéchal qui faisait peser sur les petits une tyrannie d'autant plus impitoyable qu'elle était plus impunément bravée par les grands. Les possesseurs de hauts fiefs, l'évêque de Nice et l'abbé de Saint-Pons, les Caïs et les Badat, les Marquesans et les Riquieri, les Grimaldi de Vintimille échappaient à sa juridiction et agitaient de leurs querelles incessantes l'intérieur de la cité ; à l'extérieur, c'étaient de grands vassaux plus indépendants encore les Lascaris, comtes de Tende, qui descendaient par les femmes des empereurs de Constantinople, et les Doria de Dolceaqua, qui dominaient dans la vallée de la Roya; par eux le Piémont et la république de Gènes pesaient sur le comté de Nice. Il y eut pourtant une compensation à tant de malheurs. Le pays de Nice doit aux règnes des deux Charles les orangers de Sicile, qui, arrosés à leur naissance de bien des larmes, font aujourd'hui la fortune de la contrée. Après l'extinction de la branche ainée d'Anjou, et la renonciation de la branche cadette, le 5 octobre 1419, le comté de Nice vint s'ajouter aux États déjà si considérablement agrandis d'Amédée VIII, duc de Savoie. Pendant plus d'un demi-siècle, la Ligurie put s'applaudir d'avoir changé de maîtres. Mais l'Europe tremblait sur ses bases, bientôt allait commencer le grand duel entre la France et l'Espagne ; Charles-Quint et François Ier, allaient se disputer, les Alpes-Maritimes étaient le passage indiqué des deux armées elles étaient destinées à la fois à devenir théâtre et victimes de ces luttes acharnées. Peste, guerre et famine, tels furent les fléaux qui inaugurèrent le XVIème siècle.
L'entrevue de Villefranche, ménagée par le pape Paul III entre François Ier et Charles-Quint, devait procurer une trêve de dix années; au commencement de la cinquième, les hostilités recommencèrent, le monarque français amenant cette fois avec lui le forban apostat, devenu bey de Tunis, Hariadan Barberousse.


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Aéroport de Nice Côte d'Azur

Après la paix de Cateau-Cambrésis, sous l'administration réparatrice de Philibert-Emmanuel, la Ligurie respirait à peine, heureuse de pouvoir effacer de si longs et de si cruels désastres, quand survint le fameux tremblement de terre du 20 juillet 1564. Les secousses se prolongèrent jusque dans les premiers jours d'aout et bouleversèrent tout le pays. Le fond du port de Villefranche s'affaissa, le cours de la Vésubie fut un moment interrompu les villages de Bollène, Lantosque, Belvedère, Saint-Martin, Roccabigliera et Venanson, furent écrasés par la chute des rochers environnants, et beaucoup de sources non thermales jusque-là devinrent chaudes et sulfureuses. Les règnes les plus heureux dans les États voisins, les administrations les plus habiles semblent être pour notre malheureuse province l'occasion, la cause de nouvelles infortunes. C'est elle encore qui paye une partie de la gloire de Henri IV et de ses généraux ; et quand, rompant la paix de Suse, Richelieu endosse la cuirasse par-dessus la pourpre romaine, c'est la Ligurie que menace le cardinal, devenu capitaine. En 1689, lorsque se forma la ligue d'Augsbourg, Victor-Amédée, contraint de renoncer à la neutralité, prit parti contre la France ; ce fut le signal d'une nouvelle invasion, et, le 11 mars 1691, Catinat établissait son quartier général à Saint-Laurent-du-Var; l'occupation française dura jusqu'à la paix de Turin, signée le 29 aout 1696. Quelques années plus tard éclatait la guerre de Succession ; c'est sur les mêmes rivages et sous les mêmes murailles que le prince Eugène et le duc de Berwick développèrent leurs talents stratégiques ; Louis XIV victorieux ordonna, en 1706, de raser toutes les fortifications du comté.

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Deux Pigeons s'aimaient.....

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La guerre cependant continua encore avec des succès divers jusqu'au traité d'Utrecht, en 1713; son œuvre avait été complétée par les rigueurs de l'hiver de 1709, pendant lequel, dans la nuit du 13 au 14 février, un froid de 9 degrés gela tous les oliviers. Une trêve de années, dans cette suite continuelle de guerres, permit aux princes de Savoie, Victor-Amédée et Charles-Emmanuel de faire preuve des bonnes intentions dont ils étaient animés envers les Liguriens ; mais il était écrit que toute secousse européenne devait avoir son contrecoup au pied des Alpes.
À propos de la succession de Pologne, les soldats de l'Autriche, les vaisseaux de l'Angleterre et les armées franco-espagnoles se mettent en marche; c'est encore dans le couloir et dans les ports des Alpes-Maritimes que s'établit le principal courant des troupes et des arrivages ; l'excessive sécheresse de l'été de 1734 occasionne disette et famine, laissant à l’année suivante le nom de mortelle.
Nous renonçons à décrire les péripéties de ces luttes éternelles, qui sont presque aussi semblables dans leurs détails que dans leurs résultats; toujours des sièges, des batailles, puis des traités, l'un refaisant ce que l'autre a défait; c'est à peine si les noms des lieux changent.
Le traité d'Aix-la-Chapelle ne fait que rétablir un état de choses qui avait existé auparavant. Ce qu'il constate surtout, ce sont les inépuisables ressources de ce pays, qui, pour célébrer la paix, surprend l'Europe par le faste et l'éclat de ses fêtes, alors qu'on pouvait le croire épuisé par tous les sacrifices de la guerre.
Le 24 mars 1760, fut signée, à Paris, la partie du traité définitif qui rectifiait la ligne de frontière entre la Savoie et la France. Les communes de Gattières, Dosfraines, Bouyon, Ferres, Conségudes, Aiglun et la moitié de Roquesteron ; situées au-delà du Var et de l'Estéron, furent échangées contre les villages provençaux de Balnis, Auvare, Saint-Léger, La Croix, Puget, Rostang, Cubéris, Saint-Antonin et La Pène, qui passèrent au comté de Nice.

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Une vache de maison à Nice
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Détail

La sagesse du roi de Piémont conserva la paix à ses États pendant la guerre de Sept ans. Les afflictions d'une disette, que les sècheresses rendaient imminente en 1767, furent épargnées aux populations par d'habiles mesures ; d'importants travaux d'utilité publique furent menés à bonne fin, la route du col de Tende fut considérablement améliorée ; deux beaux ponts en pierre, jetés sur la Roya, assurèrent le dangereux passage des gorges de Saorgio. Ce calme fut troublé, en 1788, par des calamités, préludes d'autres orages. À la suite de pluies torrentielles et de tempêtes effroyables, d'affreux éboulements eurent lieu dans la vallée de Roccabigliera ; la montagne du col de Becca s'affaissa et ensevelit, avec de nombreuses victimes, une partie du territoire de Coaraze. Pendant l'hiver de l'année suivante, dans la nuit du 11 au 12 janvier, à la suite d'une tempête qui avait couvert le sol de deux pieds de neige, une désastreuse gelée de - 9 degrés frappa de mort jusque dans leurs racines les orangers et les oliviers : c'était la richesse de toute la contrée, et elle était ruinée pour longtemps.
Quand éclata la Révolution française, des liens de parenté unissaient trop étroitement la maison de Savoie aux Bourbons de France pour qu'elle put assister indifférente et inactive au grand drame qui allait se dérouler. Turin devint un centre d'émigration, un foyer de conspirations royalistes. Une armée sarde fut réunie sous les ordres du général Courten et du major Pinto, qui firent garnir de redoutes les hauteurs de la rive gauche du Var, depuis le rivage jusqu'au-delà d'Aspremont, sur une étendue de 12 kilomètres. A ces dispositions hostiles, l'Assemblée constituante opposa un rassemblement de volontaires marseillais campés à La Brague, entre Cagnes et Antibes ordre fut donné à Monsieur Lesueur, consul à Nice, de demander ses passeports qui lui furent refusés. Une panique que rien ne justifiait entraina dans les montagnes les défenseurs de la frontière piémontaise.

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Les fortifications d'Antibe

Les notables du pays vinrent implorer la présence des forces françaises comme garantie d'ordre, et ce fut sans brûler une amorce et comme libérateur que le général Anselme prit possession de la Ligurie.
Alors fut organisé le département des Alpes-Maritimes, qui était compris entre le Var et la rive droite de la Taggia; il avait pour chef-lieu Nice et comprenait les arrondissements de Nice, de Monaco et de Puget-Théniers; sa superficie était de 322,654 hectares et sa population (1804), de 88,000 habitants. Plus tard, l'Autriche, alliée au Piémont, voulut nous enlever notre conquête. La Convention envoya sur les lieux trois de ses membres l'un d'eux était Robespierre jeune, qui venait d'assister à la délivrance de Toulon ; il amenait avec lui deux jeunes officiers dont il avait remarqué l'ardeur et deviné les talents l'un était Corse, l'autre était né près d'Antibes c'étaient Bonaparte et Masséna.
Pour l'Autriche, ce n'était déjà plus la Ligurie qu'il fallait songer à reprendre, c'était l'Italie qu'il s'agissait de garder.

Note

L’olivier de Roquebrune-Cap-Martin


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L'Olivier du Pont du Gard (environ 900 ans)

Situé au carrefour des voies Julienne et Aurélienne, se trouve l’olivier, sans doute l’arbre le plus vieux de France, puisque on estime son âge entre 2500 et 2800 ans. Avec une circonférence de plus de 23 mètres et une hauteur d’environ 10 mètre, ce vénérable ancêtre produit encore des fruits.

Le premier corps d'armée qui s'organisa dans le département des Alpes-Maritimes, et qui en partit pour cette première fabuleuse campagne d'Italie, comptait dans ses rangs Junot, Berthier, Charlet, Laharpe et Suchet. Le pays fut administré, de 1802 à 1814, par un préfet qui y laissa d'excellents souvenirs, Monsieur le vicomte Joseph du Bouchage.
Nous touchons aux évènements contemporains ; il nous suffira de les indiquer pour que les détails en reviennent dans la mémoire de nos lecteurs. Rappelons seulement le débarquement de la duchesse de Berry, venue en France sur un navire sarde, imitation malheureuse de l'épisode du golfe Juan mentionnons aussi les révolutions microscopiques de Monaco. Ce furent les seules agitations qui troublèrent le pays pendant la période pacifique du XIXème siècle. La dynastie de Savoie avait été chaleureusement accueillie des populations liguriennes lorsque nos désastres de 1814 la ramenèrent au milieu d'elles elle a répondu à ces sympathies par une administration douce, sage et équitable. Nous ne voulons pas rechercher si la province dont il s'agit tient plus par ses mœurs, par ses antécédents historiques, à la Provence qu'à l'Italie, ou si le Ligurien est plus Italien que Français; mais, des faits que nous avons consciencieusement et impartialement l'apportés, de ces annales de deux mille ans qui ressemblent à un long martyrologe, ou les jours de tranquillité et de paix sont de si rares exceptions, nous conclurons seulement que le passage des Alpes, aux mains d'une nation forte comme la France, eût été exposé à de bien moins nombreuses tentatives, et nous sommes convaincus que l'annexion, à ce titre, est pour l'avenir de cette contrée une garantie de sécurité, de paix et de bonheur.


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L'embouchure du Peillon et la promenade du Midi

Nice - Nikaia

Un des évènements majeurs de l'histoire de Nice est la fondation de Massalia aujourd'hui Marseille au VIème siècle av. J.-C. par de colons Grecs venus de Phocée. Les Grecs de Marseille vont rapidement obtenir une hégémonie sur le nord du bassin occidental de la Méditerranée entretenant des liens complexes avec les populations indigènes dites ligures ou celtes aux dépens des puniques et des étrusques.
Les Massaliètes entrent en contact avec les populations indigènes de la région de Nice. Ces derniers fondent Nikaïa vers 250 av. J.-C. Ce n'est alors ni une cité ni une colonie, mais plutôt une forteresse associée à un petit port de guerre. Cette fondation s'inscrit dans le contexte du redéploiement colonial de Marseille, à partir du IVème siècle av. J.-C. qui cherche à assurer ses routes commerciales le long des côtes en installant des places fortes, comme Olbia à Hyères, ou des comptoirs comme Antipolis la ville Antibes de nos jours. L'emplacement exact du site grec est mal connu. Compte tenu des pratiques coloniales grecques, il est probable qu'elle ait été implantée au pied de la colline du Château, sous la vieille ville actuelle.

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Le jardin Albert 1er est un des plus anciens jardins publics de Nice. Il est enclos dans un périmètre formé par l’avenue des Phocéens, la place Masséna, l’avenue de Verdun et la promenade des Anglais. Au fur et à mesure de son extension, il prend successivement les noms de jardin Paradis, jardin des Plantes, jardin Masséna, jardin des Palmiers et en 1914, jardin Albert 1er.

Une tradition remontant à l'Antiquité veut que le nom de Nikaïa ait été donné à l'implantation, à la suite d'une victoire militaire des Massaliètes sur les Ligures, jusque-là seuls habitants de ces régions; Nikaia signifiant, en grec, "celle par qui est arrivée la victoire". Cependant, le toponyme Nice/Nis/Nic... est assez répandu entre l'Italie et l'Espagne et ne semble avoir aucun lien avec la déesse grecque Niké.
Au début du IIème siècle av. J.-C., les peuples ligures de la région, les Déceates et les Oxybiens, lancent des attaques répétées contre Antipolis et Nikaïa. Les Grecs de Marseille, font appel à Rome, comme ils l'avaient déjà fait quelques années plus tôt contre la fédération des Salyens. En -154 av. J.-C. le consul Quintus Opimius défait les Déceates et les Oxybiens et prend Aegythna, oppidum des Décéates. Les territoire « conquis » par les Romains sur les populations indigènes sont donnés aux Phocéens et administrés par l'intermédiaire de ses implantations, Antipolis et Nikaïa. En -49 av. J.-C. Marseille ayant pris le parti de Pompée, Jules César victorieux lui enlève Antipolis et Nikaïa.


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Saint-Jean cap Ferrat

Si la première devient une cité libre, la seconde est restituée à Marseille quelques années plus tard et en 13 avant J.C., Rome crée le district militaire des Alpes Martimes. La province des Alpes-Maritimes ne sera créée qu'au milieu du Ier siècle sous l'empereur Claude. Cemenelum, capitale de la province ne semble pas antérieure au milieu du Ier siècle apr. J.-C. Elle est située sur la colline qui deviendra le quartier de Cimiez, probablement à côté de la cité des Védiantes, population indigène qui semble toujours avoir collaboré avec les Grecs de Marseille puis avec les Romains et dont le territoire s'étend jusqu'à Levens. Elle est, entre le milieu du Ième et le IVème siècle, le centre urbain le plus important, entre Antibes et Vintimille (Albintimillium), mais sa taille reste toutefois très limitée en comparaison des autres villes romaines.
Nikaïa reste une possession de Marseille. Jusqu'à la fin de l'Antiquité, elle n'accède pas au statut de cité. Elle se développe néanmoins, grâce à la proximité de Cemenelum (Cimiez), mais qu'elle supplante cependant en importance au IVème siècle apr. J.-C. L'existence d'une communauté chrétienne à Nikaïa est attestée en 314, au moment du concile d'Arles, de même qu'un centre épiscopal se trouve à Cemelenum. C'est aussi à Cemelenum que serait apparue au IIIème siècle apr. J.-C. la première communauté juive de la région niçoise.

Note

Villa Ephrussi De Rotshchild


Le Jardin de Valsainte

La Villa Ephrussi de Rothschild est l’une des plus belles de la Côte-d’Azur. Lieu de villégiature de tout ce que l’Europe et l’Amérique du Nord comptent de plus élégant et de plus fortuné, Saint-Jean-Cap Ferrat est choisi en 1905 par la Baronne Béatrice Ephrussi de Rothschild pour édifier l’une de ses « folies » architecturales. Ayant pour écrin la Méditerranée, elle est entourée de neuf magnifiques jardins ornés de patios, de cascades, de bassins, de parterres fleuris, d’allées ombragées et d’arbres aux essences

Cimiez qui est le siège d'un évêché est progressivement abandonné. La reprise en main de la Provence par Charles Martel semble porter un coup de grâce à cette ville indéfendable. L'abbaye de Saint-Pons est fondée à la fin du VIIIème siècle. Nice est pillée en 813 par les Sarrasins. En 972, la ville est considérée comme une terre sans maitres et devient possession du comte de Provence, Guillaume.
Le délaissement de l'administration des terres par les souverains de Provence aboutit à la création des Municipes, dès l'année 1011. Il s'agit d'une sorte de fédération de plusieurs villes de Provence comme Nice, Grasse, Apt ou encore Tarascon sous un gouvernement libre. À la fin des années 1070, le succès de la réforme grégorienne en Provence oblige les seigneurs de Nice à renoncer à leur mainmise sur le patrimoine de l'Église de Nice, et surtout de Saint-Pons. À partir de 1117, l'évêque de Nice devient le premier personnage de la cité. L'évêque Pierre Ier favorise l'implantation de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem à Nice, en 1135.
La deuxième moitié du XIème siècle est marquée par une guerre civile causée par la rivalité entre deux riches familles : les Cais qui souhaitent rétablir la souveraineté des comtes de Provence sur Nice et les Badat qui remettent en cause cette autorité et réclament la constitution d'une république afin, vraisemblablement, d'en tirer des avantages personnels. Finalement, selon les historiens du XIXème siècle, Nice, en s'inspirant des prospères républiques maritimes italiennes telles que Gênes et Pise, devient une "république indépendante" en 1108 et prend le titre de Municipalité. Elle est alors dirigée par un chef militaire chargé du pouvoir exécutif et par trois consuls exerçant l'autorité administrative8.


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Du Coté de Gorbio

Peu de temps après, vers 1144, la ville se dote d'un consulat. Quatre consuls, élus, gèrent la cité. En 1153, les consuls entrent en conflit avec l'évêque. Ils finissent par devenir la première force politique de la ville. En 1162, les habitants refusent de prêter serment de fidélité au comte de Provence Raimond-Bérenger III. Ce dernier échoue à prendre la ville en 1166 et meurt peu de temps après. En 1176, le comte Alphonse Ier ramène cependant Nice à l'obéissance. À la fin du XIIème siècle, la ville compte environ 3000 habitants. Après la mort d'Alphonse Ier, en 1196, la ville est divisée par deux partis, le « génois » et le « provençal ». Au début du siècle, le parti génois l'emporte et, en 1215, la ville se donne à Gênes. En 1229, cependant, le comte Raimond-Bérenger V de Provence reprend Nice par la force. Raimond-Bérenger V retire alors presque tous leurs pouvoirs aux consuls. Il fait reconstruire le château détruit en 1215 et fait exiler les principaux membres du parti génois.

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Vue de Villefranche sur Mer - Après avoir passé Nice et avoir franchi la halte de Riquier, le chemin de fer qui longe la côte méditerranéenne s’engage dans un tunnel de 1 500 mètres.
A la sortie de ce tunnel un merveilleux spectacle s’offre aux regards du voyageur : c’est la baie de Villefranche, profonde de trois kilomètres, au dessus de laquelle s’étage, dans un cadre de verdure formé par les hauteurs boisées qui l’entourent, la petite ville de Villefranche, peu intéressante comme ville, mais placée au milieu d’un site merveilleux, dans un climat plus doux encore que celui de Nice.

La ville connait cependant un important développement économique, grâce au commerce du sel, et démographique. Elle passe de 4 000 habitants en 1250 à 7 000 habitants en 1285.
La fin du XIIIème siècle est marquée par la réapparition du consulat. En 1324, la ville est autorisée par Robert d'Anjou à avoir un conseil permanent de 40 membres. Ce Conseil des Quarante prend de plus en plus de pouvoir. À partir de 1344-1345, il élit les syndics. La ville basse est fortifiée au cours de la première moitié du XIVème siècle. L'essor démographique reprend au XIVème siècle. La ville passe de 7 000 habitants en 1300 à 13 500 habitants en 1340.
La peste noire, en 1347-1348, brise cet élan. La ville perd la moitié de sa population et retombe à 8 400 habitants en 1365, et entre 4 000 et 5 600 habitants en 1387.
C'est également vers cette époque que la présence juive à Nice commence à être mieux documentée. quoiqu'elle soit probablement antérieure à cette date. Si celle-ci n'est pas absolument certaine pour IIIème siècle apr. J.-C. et peut être légitimement supposée pour le XIIème siècle à la suite de l'expulsion des Juifs du Royaume de France, elle est claire dès le milieu du XIVème siècle.
Nice participe ensuite à la guerre de l'Union d'Aix, de 1383 à 1388, provoqué par la succession de la reine Jeanne. Nice prend parti contre Louis d'Anjou et pour Charles III, puis pour son successeur Ladislas Ier. Battu, ce dernier conclut un accord avec le comte de Savoie Amédée VII, auquel la ville se donne le 27 septembre 1388. L'accord est ratifié le 28. C'est la dédition de Nice à la Savoie.
Le passage de Nice sous le pouvoir des comtes de Savoie marque un tournant très important dans l'histoire de la ville. Cette dernière est en effet coupée de ses racines provençales et soumise à un pouvoir lointain. Cette situation permet à Nice de devenir une petite capitale régionale. Mais elle est désormais privée de ses débouchés provençaux pour le commerce, ce qui limite beaucoup son rayonnement.


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Le Casino de Canne

Avant de repartir, Amédée VII confie le pouvoir sur Nice à Jean Grimaldi de Beuil. Sa tutelle est peu appréciée et, en 1396, une délégation de notable de Nice demande au comte Amédée VIII de nommer un nouveau sénéchal. Amédée VIII accepte, ce qui provoque une rébellion de Jean Grimaldi. Après quatre années de guerre, le comte accepte de signer un compromis. En 1400, le sénéchal renonce à son titre contre une indemnité.
En 1419, la Maison d'Anjou renonce à ses droits sur Nice et la Provence orientale. La même année, Amédée VIII, qui est devenu duc en 1416, entre à Nice. La situation politique se stabilise alors, même si la ville connait une rébellion des classes populaires en 1436. Au XVème siècle, Nice connaît une période d'essor économique relativement important. La ville s'intègre progressivement aux États de Savoie. Le dialecte parlé à Nice s'éloigne du provençal et s'italianise. Au début du XVème siècle, la ville adopte un nouvel emblème : un aigle rouge, en référence à l'entrée d'Amédée VII le Rouge à Nice en 1388. La cité renforce également sa domination sur la Provence savoyarde qui, au XVIème siècle, est appelé désormais « comté de Nice ».

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En face de Canne, se trouvent les îles de Lérins, groupe de deux îles seulement, l’île Sainte Margurite et l’île Saint Honorat. La seconde est plus jolie, mais la première est plus connue. Elle contient avec une belle forêt de pins le château fort qui a servi de prison d’État.
C’est là que fut enfermé l’homme au masque de fer, le fameux inconnu dont personne, encore aujourd’hui a pu élucider le mystère. C’est là également que fut interné le général Bazaine, qui réussit à s’évader pour aller mourir misérablement en Espagne.

Si 1430 voit la naissance du « judaÿsium » (juiverie, ghetto) par un édit du duc Amédée VIII, c'est en 1448 sous la pression de l'Église, et sur ordonnance du duc de Savoie Louis Ier, que les Juifs de la ville seront enfermés dans la giudaria, correspondant à l'actuelle rue Benoît Bunico. Fermeture qui, si elle n'est pas toujours strictement pratiquée au cours des siècles suivants, ne sera abolie que quatre siècles plus tard.


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La baie de Canne

Sous le règne du duc Charles III, de 1504 à 1553, la ville connait une période difficile, en raison notamment des guerres entre le roi de France François Ier et l'empereur Charles Quint. En 1536, la plupart des États de Savoie sont occupés par les armées françaises, et Charles III doit se replier à Nice. Des négociations de paix ont lieu dans la ville en 1538 entre François Ier et Charles Quint, à l'initiative du pape Paul III. Elles aboutissent à une paix précaire.

François Ier fait ensuite alliance avec le sultan ottoman Soliman le Magnifique, contre Charles Quint. En 1543, Nice est assiégée par la flotte ottomane dirigée par Khayr al-Din, dit Barberousse. La ville basse est prise, lors de l'assaut du 15 août 1543, mais la forteresse résistera, jusqu'à ce que Français et Turcs se replient, au mois de septembre. C'est lors de ce siège qu'aurait eu lieu l'intervention du personnage légendaire de Catherine Ségurane.
La vocation militaire et maritime de la ville est renforcée tout au long du XVIème siècle, par Charles III puis par Emmanuel-Philibert, qui règne de 1553 à 1580. Ce dernier récupère ses terres de Savoie et du Piémont en 1559, grâce au traité du Cateau-Cambrésis. Charles-Emmanuel Ier succède ensuite à son père. La ville compte alors environ 10 000 habitants.
L'histoire de Nice est alors marquée par les guerres entre la Savoie et la France. En 1600, le duc de Guise, gouverneur de la Provence, attaque la ville, qui est défendue par son gouverneur Annibal Grimaldi de Beuil.
Après la mort de Charles-Emmanuel Ier, en 1630, son fils Victor-Amédée Ier signe un traité d'alliance, le traité de Cherasco, avec la France. Ce lien se renforce après la mort de Victor-Amédée Ier, en 1637 : son épouse, Christine de France, fille d'Henri IV, devient régente.
Cette période est également marquée, en 1610, par la construction du tracé de la Route Royale Nice-Turin, par la création d'un port franc, en 1612, par le développement de l'architecture baroque et la création d'une cour souveraine, le Sénat de Nice, en 1614.
La politique d'alliance avec la France continue sous Charles-Emmanuel II si bien qu'en 1642, les Espagnols sont chassés de Nice mais son fils Victor-Amédée II, en revanche, désire s'éloigner de la tutelle française. En 1690, il s'allie avec l'empereur et le roi d'Espagne contre Louis XIV dans le cadre de la ligue d'Augsbourg. Les Français occupent alors la Savoie et, en 1691, le maréchal de Catinat prend Nice. La ville est cependant restituée par Louis XIV en 1697 (traité de Turin).

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La promenade des Anglais à Nice

La guerre reprend peu de temps après, à l'occasion de la guerre de Succession d'Espagne. Victor-Amédée II est tout d'abord allié à Louis XIV, puis avec l'empereur. En 1705, les troupes françaises du maréchal La Feuillade attaquent Nice. La château tombe en janvier 1706. La ville est occupée jusqu'en 1713 (traités d'Utrecht). Entre temps, Louis XIV a ordonné la destruction de la forteresse et des remparts. La ville change alors de fonction en perdant son rôle militaire.
Après l'abdication de Victor-Amédée II, en 1730, son fils Charles-Emmanuel III poursuit une politique d'alliance contre la France. De 1744 à 1748, la guerre touche le pays niçois mais, la ville ayant perdu son intérêt stratégique, les combats se déroulent dans l'arrière-pays.
Le XVIIIème siècle, après la destruction du château et des remparts, se caractérise par de profondes modifications urbaines. Le cours Saleya est achevé en 1780. L'actuelle rue Saint-François-de-Paule devient la principale artère de la cité. La porte Vittoria est créé en 1788 qui a a été détruite en 1879). La place Vittorio (actuelle place Garibaldi) est achevée en 1792.
La population reprend son essor et s'implante en dehors du périmètre des anciens remparts. La ville compte 14 600 habitants en 1718 et 20 000 habitants en 1790. Les élites niçoises sont de plus en plus attirées par Turin, où elles font leurs études et où elles font carrière dans l'administration, l'armée, ou la diplomatie.
Au même moment, un nombre croissant d'aristocrates anglais choisissent Nice comme lieu de villégiature pour l'hiver. Cette nouvelle fonction est symboliquement consacrée par le séjour du duc d'York, frère du roi George III, en 176413. Dans les années 1780, les hivernants sont au nombre de 300 environ.

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Peut-être une victime d'une attaque de requin en Méditerranée ?

Napoléon III, voulant aider l'Italie à faire son unité, dans le but de contenir l'Autriche mais afin éviter, cependant, de créer un État unifié potentiellement dangereux juste à côté de la France, l'empereur réclame en échange de son aide, le duché de Savoie et le comté de Nice, qui constituent deux régions stratégiques importantes sur le plan militaire.

Le principe de cet échange est établi en 1858, lors des accords de Plombières, entre Napoléon III et Cavour, même si ce dernier a tenté ensuite de « sauver Nice ». Le traité de Turin, le 24 mars 1860, entérine le changement de souveraineté de la ville. La population niçoise semble tout d'abord assez réticente. Lors des élections législatives de mars 1860, les deux députés élus par Nice, Giuseppe Garibaldi et Charles Laurenti Robaudi, sont farouchement opposés à l'annexion. Il est vrai que l'abstention a été très importante. La population finit cependant par accepter le changement de souveraineté lorsque le roi Victor-Emmanuel II, le 1er avril 1860, lui demande solennellement de le faire, au nom de l'unité italienne. Un plébiscite est voté le 15 et le 16 avril 1860. Les adversaires de l'annexion appellent à s'abstenir, d'où le faible nombre de votes « non ». Le « oui » emporte 83 % des inscrits dans l'ensemble du comté de Nice et 86 % à Nice, en partie grâce à la pression des autorités (curés, syndics, fonctionnaires). Le territoire de Nice est officiellement cédé à la France le 14 juin 1860. Le département des Alpes-Maritimes, deuxième du nom, est créé par l'addition du comté de Nice et de l'arrondissement de Grasse.
La vie politique à Nice est assez calme sous le Second Empire. Le syndic de la ville élu en 1857, François Malausséna, est nommé maire en 1860. Le gouverneur provisoire au moment du plébiscite, Louis Lubonis, est élu député en 1860 et réélu en 1863. Le régime privilégie ainsi la continuité. Le préfet Denis Gavini parvient à se concilier les notables locaux. La ville bénéficie en outre de nombreux investissements, dont le plus visible est l'arrivée du chemin de fer, en 1864. La rive droite du Paillon se développe très rapidement. Contrairement à la rive gauche, elle est construite dans un style français haussmannien. La population passe de 44 000 habitants en 1858 à 48 000 habitants en 1861.

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Le Palais des Festival à Canne

Le changement de souveraineté entraîne cependant aussi des mécontentements. La catégorie sociale la plus lésée est incontestablement celle des hommes de loi qui, avec la suppression de la Cour d'appel, perdent une part très importante de leur clientèle. Les juristes niçois, qui ont fait leurs études à Turin, sont ainsi les principales victimes de l'annexion. De nombreux aristocrates, partisans de la Maison de Savoie, quittent également Nice pour s'installer définitivement en Italie.
Politiquement, les libéraux niçois et les partisans de Garibaldi apprécient en outre très peu l'autoritarisme napoléonien. Des éléments de droite désignés sous le nom d'aristocrates comme de gauche appelés les garibaldiens désirent donc le retour de Nice à l'Italie. Pour le général niçois, en effet, sa ville natale est incontestablement italienne.
La fin du Second Empire est marquée à Nice, comme dans le reste de la France, par l'essor des contestations. Trop peu populaire, le député Louis Lubonis doit démissionner en 1868. Il est remplacé par François Malausséna, réélu en 1869. La gestion de la ville par ce dernier est cependant de plus en plus critiquée, ses adversaires lui reprochant notamment de favoriser la rive droite du Paillon au détriment des vieux quartiers, tandis que de nombreux notables niçois, surtout les avocats, sont victimes de la concurrence de leurs homologues d'« outre-Var ». Les résultats du plébiscite de juin 1870 placent Nice parmi les villes plutôt opposantes au régime. Une double opposition, « républicaine française » d'une part et « libérale italienne » d'autre part, se structure peu à peu. C'est donc une ville divisée qui voit se produire la chute soudaine de l'Empire et la proclamation de la République, le 4 septembre 1870.


Grasse


Le nom de , en latin Grassa, en provençal Grasso, apparut dans les textes au 11ème siècle. Ce fut une ville de consulat. L'évêché d'Antibes y fut transféré en 1244 et Grasse resta ville épiscopale jusqu'à la Révolution. Située en Provence orientale, non loin de la frontière constituée par le fleuve côtier du Var, la ville était exposée aux invasions. Elle fut saccagée en 1536 lors de l'invasion de la Provence par Charles Quint. Durant les guerres de Religion elle fut assiégée et prise par les Ligueurs. En 1790, Grasse fit partie du département du Var. Ce n'est qu'en 1860, au moment de la réunion du comté de Nice à la France, que l'arrondissement de Grasse fut rattaché aux Alpes Maritimes.


Tourette-Levens


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Le Trophé de la Turbie

Au XIIème siècle, un château est construit à l'ancien emplacement prétendu du temple. Il compte six tours (trois rondes et trois carrées), d'où il est possible de surveiller tous les alentours en contrebas. Le premier seigneur s'appelle Raymond de Chabaud, et obtient son fief en 1175 ; le fief de Tourette-Levens restera dans sa famille jusqu'en 1684. C'est aussi au XIIème siècle qu'est construit la partie la plus ancienne du village actuel, et en particulier la chapelle des Pénitents blancs, qui a la caractéristique de posséder l'un des deux clochers triangulaires du comté de Nice. Durant cinq siècles, la famille de Chabaud tiendra donc les rênes de la communauté de Tourrette-Levens, en essayant de préserver le fief contre le morcèlement entre héritiers ; une des stratégie sera d'envoyer les cadets dans les ordres, et en particulier dans l'ordre des Hospitaliers, devenu plus tard Ordre de Malte qui comptera de nombreux membres de la famille de Chabaud ; un évêque de Nice, Bernard II de Tourrette, est aussi un Chabaud et occupe le siège épiscopal niçois de 1291 à 1304.

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Le village de Pielle

En 1671, la seigneurie de Tourrette est élevée au rang de comté par le duc Charles-Emmanuel II de Savoie. Mais peu après, en 1684, Honoré IV de Chabaud, meurt sans héritier direct. La famille de Chabaud n'est pas éteinte pour autant, et se perpétue jusqu'à nos jours, sous le patronyme "de Chabot", homonyme sans rapport avec la maison de Chabot originaire du Poitou. Au XIIer le fief est transmis à la nièce d'Honoré IV de Chabaud, Marie-Anne Peyrani qui s'allie par mariage à la famille Canubio, de Cuneo. Tourrette devient une possession des Canubio, qui la perdent cependant à la Révolution française — ce qui n'empêche pas les Canubio à continuer de porter le titre de "comtes de Tourrette" en Italie. En 1829, les héritiers Canubio vendent le château à un notaire de Tourrette ; la commune le rachète en 1992 et y ouvre un musée d'entomologie l'année suivante.
Le village a porté plusieurs noms au fil des siècles : Castrum de Turrettis, Castrum Turritarum, Oppidum Turretarum, Castrum Turritae, Castrum Turritae de Chabaudorum (on retrouve le nom des seigneurs de Chabaud), Torretas et enfin Tourrette (après l'annexion de Nice en 1860). Afin de le distinguer des deux autres "Tourrette" du département des Alpes-Maritimes et éviter les confusions, le village a été nommé d'abord Tourrette-de-Nice après la création du département, puis Tourrette-Levens.

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Pielle

Le village de Pielle qui fut le siège du consulat des comtes de Provence. Le 11 janvier 1177, à Aix en provence, Alphonse II, roi d'Aragon, comte de Barcelone et marquis de Provence institua et confirma le consulat de Pielle. Sa juridiction s'étendait sur Pielle, la Turbie et sur le rocher de Monaco. Le 16 mai 1179, Pielle cédait à la Ville de Gène les droit que Pielle détenait sur le rocher de Monaco.

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Département offrant une variété de paysages plus pittoresques les uns que les autres. Des plages de sable fin, des falaises découpées plongeant dans une mer d'un bleu profond, des forêts embaumées par les senteurs du thym, des sommets enneigées, des sentiers de randonnée pour amateurs de promenade en moyenne montagne et des stations de sports d'hivers. Voilà un palmarès impressionnant de possibilités qu'offre ce département, l'un des plus visités de France.


Antipolis


Selon Strabon c'est une des villes bâties par les Marseillais, qu'il dit néanmoins avoir été soustraite à leur obéissance. C'est qu'elle avait acquis le droit de ville latine; Latinum Antipolis, dit Pline et Tacite donne à Antipolis la qualité de municipe. Ptolémée place cette ville chez les Deciatii; l’itinéraire maritime entre Nicoea et les îles Leio et Lerina. Dans la Notice des provinces de la Gaule, Civitas Antipolitana est une de celles de la seconde Narbonnaise. Dans l'idiome provençal elle a conservé le nom d'Antiboul quoique l'usage veuille qu'on l'appelle Antibes.


La principauté de Monaco

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La principauté de Monaco


Langogne

Monaco est gouverné par la dynastie des Grimaldi depuis le 8 janvier 1297, date à laquelle François Grimaldi dit Malizia (François la Malice) s’empara de la forteresse sous un déguisement de moine franciscain (d'où son surnom de « la Malice »). On trouve sur le blason de la principauté les traces de cette origine avec les deux moines tenant une épée.
L’autorité des Grimaldi fut définitivement reconnue en 1314, et s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui à la seule exception de la période de 1793-1814 pendant laquelle Monaco fut intégrée à la France, sous le nom de Fort-Hercule. En 1346 les Grimaldi acquièrent la seigneurie de Menton et en 1355 celle de Roquebrune. Ces seigneuries, avec celle de Monaco, constitueront le territoire de la Principauté de 1633 à 1861.

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La Principauté de Monaco en 1897

Le 14 septembre 1641, le traité de Péronne est signé entre le roi de France Louis XIII et Honoré II de Monaco.
Le traité, qui comporte 14 articles, met fin au protectorat espagnol et replace la Principauté de Monaco dans la mouvance française. En compensation de la confiscation de ses biens en pays espagnol Louis XIII octroie à Honoré II les fiefs du Valentinois, de Carladès, des Baux, de Saint-Rémy.
Le 14 février 1793, la Convention nationale décréta que « la ci-devant principauté de Monaco est réunie au territoire de la République (française), et fait partie du département des Alpes-Maritimes ».

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Le Rocher de Monaco en 1928

Sous le Consulat, la loi du 28 pluviôse an III (17 février 1800), concernant la division du territoire français et l'administration, érigea Monaco en chef-lieu du deuxième arrondissement du département des Alpes-Maritimes, comprenant les cantons de Monaco, Menton, Perinaldo, Briga et Sospello.
La ville est ensuite placée sous protectorat du Royaume de Sardaigne par le congrès de Vienne jusqu’en 1860. Enfin, en 1861, un traité franco-monégasque assure la souveraineté de Monaco.La principauté de Monaco avec les Villes libres de Menton et Roquebrune en 1848.
Note

Vue par le poète


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Le port de Monaco

M. Théodore de Banville, à la suite d'une excursion dans la principauté de Monaco, a peint ce qu'il voyait, il a décrit ce qu'il a éprouvé. De ses tableaux colorés, de ses récits enthousiastes, nous détachons les morceaux suivants
« J'ai enfin vu, ô bonheur ! un-pays pareil au lis de l’Écriture, un pays qui ne file pas et ne travaille pas. Cette terre heureuse s'appelle la principauté de Monaco. Dans ce paradis étrange, où les fruits d'or mûrissent à l'ombre des oliviers, pas de blé, pas de charrue, pas de laboureur, et il n'existe pas non plus ce travail farouche dont parle Virgile. Ah farouche travail, supplice et gloire de l'homme, dans cette presqu'ile où fréquentent les dieux, tu n'as pas besoin de savoir tout vaincre, tu n'as rien à vaincre, car la nature y est pareille à l'Oupès d'Éphèse, à cette divinité aux cent mamelles, que Rubens nous montre en sa gloire triomphale, portée sur un char d'or que traînent des lions éblouis. C'est l'âge d'or l’orange et l'olive sont à qui veut les cueillir ; du haut des roches tombent et bondissent des sources froides, pures comme le cristal et ce cri désespéré il faut du pain ne trouverait pas d'écho chez une race qui laisse les fruits à terre pour ne pas se donner la peine de les ramasser. A La Condamine, où j'avais reçu la plus gracieuse hospitalité, j'ai vu des rosiers d'un ridicule inexprimable. Ils étaient si bien étouffés sous les feuilles, si bien chargés, accablés, couverts de fleurs, enterrés, noyés et dérobés sous les fleurs, qu'ils ressemblaient à ces méchants rosiers d'opéra comique, brossés par des vitriers ivres de rose. 0 cher, cher adorable mauvais goût au mois de janvier un arbre de vingt pieds de haut, fier, superbe, au tronc robuste, aux branches hardiment jetées dans l'espace, réjouissait mes yeux par ses longues fleurs de pourpre j'ai demandé son nom c'était un fuchsia! Oui, le fuchsia, cette plante misérable, dont les corolles, grises de poussière, se meurent dans les pots d'argile de nos marchés aux fleurs Le fuchsia dont je parle aurait abrité, lui, tout un marché aux fleurs, avec ses étalages et ses bouquetières…

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Le port de Monaco

On va à Monaco par l'admirable route de la Corniche, route creusée dans le roc, où sans cesse on aperçoit au-dessus de sa tête des cathédrales de granit creusées par la main de Dieu même. Pareilles en effet, à des églises qui monteraient fièrement jusqu'au ciel, pour symboliser l'ineffable élan de la prière, ces montagnes grises ont l'écrasante grandeur des basiliques, et ces colosses remplissent l'âme d'une humilité salutaire. Voici, accourant et fuyant, la presqu'ile Saint-Jean, coquette comme une Vénus Galatée, mollement couchée sur les flots amers puis la Turbie nous apparaît avec sa vieille construction romaine, dont le col formé par l'énorme masse du mont Agel et par la montagne nommée la Tète-de-Chien, qui domine Monaco.
Toute brisée et détruite par les siècles, l'imposante ruine du trophée d'Auguste accuse encore la main formidable de Rome. Le temps a balayé les ornements de marbre et les bas-reliefs, la porte du Midi et la porte du Nord, la corniche en marbre de Corinthe, les faisceaux d'armes, l'inscription gravée en lettres d'or que rapporte Pline, l'audacieux entassement de deux étages de colonnes et de statues, et enfin la coupole majestueuse, sur laquelle un groupe de peuples vaincus supportaient la statue d'Octave Auguste; mais, après avoir ainsi enlevé au monument son lustre et sa gloire, il n'aura pas si facilement raison de ses débris, dont la pierre et le ciment, identifiés l'un à l'autre, bravent les orages et semblent désormais assurés d'une durée immortelle.

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Une nuit à Monté Carlo

Monaco, une petite presqu'ile en miniature, avec ses maisons rouges, ses arbres, son château, son palmier, ses canons braqués sur la mer comme un tout petit jouet d'enfant à placer sur une table de salon, entre une déesse de vieux sèvres et un bronze de Barbedienne. Invinciblement, tous les souvenirs de Swift s'emparent de vous on devine Gulliver mettant sous son bras la principauté et ses habitants, et l'approchant de ses yeux pour la considérer de plus près. On voit à la fois toutes les maisons, toutes les rues, tous les promeneurs; tout cela a un air décidé de joujou d'Allemagne il est impossible de ne pas se figurer qu'on pourrait prendre dans la main tous ces petits édifices, et à souhait les changer de place, pour le plaisir des yeux. Comment croire que des hommes de notre taille, capables de nier Dieu et de parler politique, puissent habiter sérieusement ce microcosme fait pour la reine Mab, ce royaume grand comme un numéro du Times, taillé justement pour loger le moineau de Lesbie ou pour servir de maison des champs aux deux pigeons de La Fontaine ? C'est dans ces dispositions ironiques et peu charitables qu'on achève de descendre la montagne de la Turbie, où jusqu'en bas les rocs et les torrents conservent leur séduction et leur majestueuse allure. Mais à peine est-on arrivé sur le rivage de la mer bleue et divinement limpide, devant cette mer où l'on a à sa droite Monaco élevé comme un nid de pirates et pareil à un grand navire, à sa gauche la chaîne imposante des montagnes où l'œil distingue Roquebrune, Menton et La Bordighera, tout change, tout se transforme par magie on se croyait à Lilliput, et on tombe en plein Brobdingnag tout nous semblait calculé pour les petits génies de Titania, qui dorment cachés dans les fleurs des pois ou dans la corolle du lis, et tout se mesure à la taille de Briarée et de Pantagruel. Tout dans la nature porte un caractère colossal et démesuré ; on croirait que ce pays bizarre a été fait pour les hommes des temps héroïques dont la vie durait six cents ans et dont la taille atteignait la hauteur des cèdres géants de l'Asie et de la Judée. »

superficie totale de 24 km2 et comprenait trois communes : Monaco Roquebrune (850 habitants) et Menton. La partie la plus vaste et la plus riche de la principauté était la plaine mentonnaise, avec ses cultures d'agrumes et d'oliviers, le commerce extérieur reposant essentiellement sur les exportations d’huile et de citrons. Suite à une taxe sur les agrumes que le prince Florestan Ier voulait imposer et aux révolutions de 1848, Menton et Roquebrune proclamèrent la déchéance des Grimaldi et se proclamèrent « villes libres » sous la protection du royaume de Sardaigne. En 1860, elles votèrent leur rattachement à la France, qui fut entériné par le traité franco-monégasque de 1861.

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Affiche du Casino de Monté Carlo
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Affiche du Casino de Monté Carlo

Marqué par ces révoltes contre l'impôt et afin de pallier le manque de ressources financières aggravé par la perte de Menton et Roquebrune, le prince Charles III eut l'idée d'autoriser, en 1856, la création de maisons de jeux et de casino sur le territoire monégasque (interdits dans les pays voisins), afin de permettre à la principauté, en s’enrichissant, de se développer rapidement. En 1863, il accorda le privilège d’exploiter le casino à François Blanc, lui offrit la présidence de la Société des bains de mer qu'il venait de créer. En 1866, le quartier des Spélugues (où se trouvait le casino) prit le nom de Monte-Carlo en hommage au prince souverain. Enfin, en 1869, la principauté pouvant suffire à ses besoins, Charles III supprima les impôts personnels, fonciers et mobiliers, ce qui entraîna une intense activité de construction.




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