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Les Départements de la France

  • Données géographiques

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Ce département tire son nom du cours d'eau de même nom qui le traverse d'Est en Ouest après un parcour pour le moins sinueux. Prenant sa source à Chéronnac dans la Haute-Vienne à 295 mètres d'altitude, La Chatente (qui est un fleuve) traverse ensuite les départements de la Vienne, de la Charente et de la Charente-Maritime avant de se jeter dans l'océan Atlantique entre Port-des-Barques et Fouras par un large estuaire.
C'est à l'extrémité orientale que se trouve le point culminant du département de la Charente et de la région avec le site de Montrollet qui atteint 368 mètres d'altitude.

Ce département est formé de l'ancien Angoumois, d'une partie de la Saintonge et du Limousin et d'une faible partie du Poitou. Il tire son nom de la Charente, rivière qui prend sa source dans la Haute-Vienne, traverse l'extrémité nord-est du département, pour gagner Civray, dans le département de la Vienne rentre ensuite dans l'arrondissement de Ruffec et coule à travers ceux d'Angoulême et de Cognac. Ses limites sont au nord, les départements des Deux-Sèvres est de la Haute-Vienne ; à l'est, ceux de la Vienne et de la Dordogne ; au sud et à l'ouest, ceux de la Dordogne et de la Charente-Inférieure.


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La Carte

Le territoire de ce département est inégal, entrecoupé de collines élevées, couvertes en partie de châtaigniers de plaines sablonneuses et calcaires, de prairies, de landes et de rochers. Le sol est, en général, aride, sec et brûlant. Un tiers est employé en terres labourables, un autre à la culture des vignes, et le reste en prairies, bois, terres incultes, etc.
Les collines s'y élèvent toutes à la même hauteur ; elles sont composées de couches horizontales et verticales, dans lesquelles se trouve une immense quantité de coquillage est de débris de corps marins.
Les landes qui couvrent une partie de l'arrondissement de Barbezieux servent de pacage pour les bestiaux, et pourraient être cultivées avec fruit ; celles qui occupent près d'un tiers de l'arrondissement de Confolens sont en général moins susceptibles d'être utilisées on n'y élève que quelques troupeaux de moutons d'une race chétive..
La Charente est surtout réputée pour sa production d'alcool (le Cognac) et de Pineau


Histoire de la Charente


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Carte de la Charente
Note

Carte d'identité


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Château d'Angoulême

La Charente
Nouvelle-Aquitaine Préfecture :
Angoulême
Sous préfectures :
Cognac
Confolens


Conseil général
Archives départementales
Communes du départements
Office département du Tourisme
Le patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Démographie :
Gentilé Charentais
Population : 350 867 hab. (2021)
Densité : 59 hab./km2

Superficie : 5 956 km2
Subdivisions :
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 3
Cantons : 19
Intercommunalités : 9
Communes : 362

On croit que la contrée dont se compose le département de la Charente fut habitée originairement par les Agesinates, tribu de la grande confédération des Santones. Ils firent sans doute partie de l'antique expédition des Celtes en Italie et durent contribuer aussi à la fondation de Médiolanum, appelé aujourd’hui Milan. Toutefois malgré plusieurs dolmens encore debout dans le pays, il n'y a rien de bien certain ni de bien authentique dans les faits antérieurs à la conquête romaine.
À dater de cette époque, les documents se présentent plus clairs et plus précis. Jules César et ses successeurs firent d'inutiles efforts pour conquérir l'affection des Santones vaincus ; c'est en vain que leur territoire fut préservé par les armes romaines d'une double invasion des Helvètes et des Teutons ; c'est en vain que les villes furent embellies, les arts encouragés, le commerce protégé, la circulation facilitée par la création de routes nouvelles ; rien ne put désarmer les rancunes obstinées de l'esprit national. Sans parler de plusieurs séditions locales, les Santones, qui avaient fourni un contingent de 12,000 hommes à Vercingétorix, ne se laissèrent pas décourager par leurs constantes défaites ; on les vit encore sous Auguste livrer à Messala Corvinus une sanglante bataille non loin de l'Océan.

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La Charente

Pour chercher à déraciner cette nationalité tenace, la politique des empereurs eut recours à son moyen habituel elle changea les divisions territoriales ; de la Celtique Lyonnaise, le pays des Santones passa dans la seconde Aquitaine. La trêve fut de courte durée un siècle à peine s'écoula entre l'apaisement des révoltes du peuple conquis et les premières apparitions des barbares, ses nouveaux maîtres. Dès les commencements du IVème siècle, les pirates saxons apparaissent sur les rivages de la mer et à l'embouchure des rivières ; les Francs, dont l'heure n'est pas encore venue, menacent déjà le Nord ; les Wisigoths disputent aux Romains les régions occidentales et méridionales, dont ils finissent par rester maîtres.

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La Charente

C'est au milieu de ces symptômes de dissolution et de transformation que le christianisme pénètre et s'implante dans le pays. Il dut trouver les cœurs des Agésinates disposés à la foi nouvelle, puisque l'Angoumois, qui avait eu pour premier apôtre saint Martial, et pour premier évêque saint Ausone, qu'il ne faut pas confondre avec le poète, possédait en 379 un siège épiscopal occupé alors selon Grégoire de Tours par Dynamius.
On sait quels ravages les doctrines d'Arius, encouragées par les princes wisigoths, exerçaient dans leurs possessions; les évêques se liguèrent avec les chefs francs qui étaient restés orthodoxes. Clovis exploita habilement l'alliance qui lui était offerte. Le succès de ses armes et l'éclatante victoire de Vouillé couronnèrent l'œuvre préparée par sa politique, et l'Aquitaine, dont notre province faisait partie, fut incorporée dans le nouvel empire franc.
L'existence de l'Angoumois, comme province distincte, est constatée à cette époque par la création de comtes qui y représentaient le pouvoir du roi et par l'acte de partage qui suivit la mort de Clotaire. L'Angoumois entrait dans l'héritage de Sigebert, roi de Metz, tandis que la Saintonge et l'Aunis étaient affectés à Caribert, roi de Paris. Nous avons donné dans l'histoire de la Guyenne où il était mieux à sa place, le récit des longues luttes des ducs mérovingiens d'Aquitaine avec les maires du palais qui préparèrent avec une persévérance si habile l'usurpation de la couronne. L'Angoumois fut mêlé à toutes ces guerres; mais le fanatisme, les traditions et l'intérêt, qui poussèrent si avant Toulouse et Bordeaux dans cette querelle, eurent moins d'action sur les habitants de la province qui nous occupe; Nous n’avons pas guerre au Francs, disaient- ils, et, trop désireux peut-être de voir la paix rétablie, ou, du moins, trop peu scrupuleux sur les moyens d'y parvenir, ils mirent à mort le malheureux Waïfre, le dernier et intrépide descendant des ducs, qui, vaincu et fugitif, était venu chercher un asile auprès d'eux. Malgré la garantie que semblait offrir cette attitude, il paraît que Charlemagne ne regardait pas comme sans danger le pouvoir provincial aux mains des hommes du pays il les remplaça tous par des seigneurs francs dans le voyage qu'il fit en Aquitaine pour y organiser sa dernière expédition d'Espagne, dans laquelle périt Roland.
C'est à Angoulême qu'il rassembla son armée, et parmi ses plus illustres compagnons, l'histoire a conservé les noms des membres de trois familles de l'Angoumois, qui s'acquirent un grand renom de vaillance dans les guerres de cette époque c'étaient les Achard, les Tison et les Voisin.

Une distilerie de Cognac
Le château de Chalais

Lors du partage de l'empire entre les fils de Louis le Débonnaire, Pépin, roi d'Aquitaine, institue, en 839, des comtes pour gouverner les provinces de son royaume; il met à la tête de l'Angoumois un seigneur d'un rare mérite et d'une valeur éclatante, Turpion, qui devient la souche des comtes d'Angoulême, si puissants pendant une grande partie de la période féodale. Turpion, comme tous les fondateurs de dynastie à cette époque, établit sa réputation et son crédit par son zèle à défendre sa province contre les agressions étrangères et par ses exploits contre les Normands.
Pendant trois siècles, ses successeurs maintiennent et agrandissent la puissance de leur maison ; guerroyant contre leurs voisins les comtes de Saintes et de La Marche, contre les seigneurs d'Archiac et de Bouteville étendant leurs domaines aux dépens des ducs d'Aquitaine, comme les seigneurs d'un rang plus élevé le faisaient eux-mêmes aux dépens de la royauté; expiant leurs méfaits trop criants, leurs usurpations trop flagrantes par quelques voyages en Palestine et couronnant enfin l'ambition traditionnelle de leur famille, par le mariage du comte Geoffroy, surnommé Taillefer, avec Pétronille d'Archiac et de Bouteville, la plus riche héritière de la Saintonge et de l'Angoumois, en 1148.
La reconstitution sérieuse du duché d'Aquitaine par Guillaume Tête-d'Étoupe, comte de Poitiers, la réunion d'immenses domaines aux mains d'Éléonore, son héritière, l'union de cette princesse avec Louis VII le Jeune, son divorce, puis son second mariage avec Henri Plantagenet, ouvrent une nouvelle phase de l'histoire de l'Angoumois.

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Rien de plus confus, de plus variable que la politique des seigneurs de nos provinces occidentales pendant cette lutte longue et désastreuse de la France et de l'Angleterre, qui commence à Louis le Jeune et ne finit qu'à Charles VII ; les intérêts aquitains s'effacent, le sentiment de la nationalité française n'existe pas encore; les princes anglais, par leurs alliances par leur origine par les traités avaient des droits trop oubliés par l'histoire, mais qui durent ne pas être sans valeur aux yeux des contemporains; en outre, leur valeur dans les combats, le libéralisme de leur administration purent souvent faire illusion sur la légitimité de leurs prétentions. On comprend donc, sans pouvoir l’excuser absolument, que dans ce chaos, au milieu de toutes ces incertitudes, l'intérêt ait été le guide le plus habituel des barons aquitains.
La difficulté de la situation rend d'autant plus méritoire la conduite des comtes d'Angoulême, qui, sauf quelques circonstances exceptionnelles, restèrent fidèles à la cause nationale. En 1168 et 1175, Guillaume IV prit part à la lutte des grands vassaux ligués contre Henri II d'Angleterre.
En 1194, Aymar Taillefer s'allie à Geoffroy de Rancon pour recommencer la guerre contre Richard Cœur de Lion, et, quelques années plus tard, il refuse à Jean sans Terre la main de sa fille et unique héritière, Isabelle, pour la marier à Hugues de Lusignan, comte de La Marche. Puis, lorsque le célèbre arrêt de confiscation est prononcé contre le monarque anglais, pour le punir d'avoir dépouillé son neveu, Arthur de Bretagne, Aymar, quoique déjà vieux, se met à la tête des seigneurs disposés à assister Philippe-Auguste dans l'exécution de la sentence.
Les descendants de cet ennemi acharné de l'Anglais furent moins belliqueux que leur ancêtre, mais ils semblent avoir hérité de ses sympathies pour la monarchie française. Le second mariage d'Isabelle avait réuni dans les mains des Lusignan les deux comtés de la Marche et de l'Angoumois. Hugues XIII, qui n'avait point d'enfants engagea la Marche à Philippe le Bel, en 1301, pour une somme d'argent considérable et assura au roi tant d'avantages par bon testament, qu'à sa mort le prince put écarter sans peine les prétentions des collatéraux et réunir à la couronne les deux provinces, en 1303.

Une distilerie de Cognac
Le marché couvert de Villebois-Lavalette

Ce fut donc dans la personne de Hugues XIII et de Guy de Lusignan que s'éteignit la dynastie des comtes féodaux de l'Angoumois. Les princes qui, depuis, portèrent ce titre ne le possédèrent que comme apanage. C'est ainsi que Charles IV le Bel le conféra à sa nièce, Jeanne de Navarre, et que plus tard, de 1322 à 1496, nous en voyons successivement revêtus Charles d'Espagne, favori de Jean le Bon, le duc de Berry et le duc d'Orléans, frère et second fils de Charles V, puis Jean et Charles d'Orléans, héritiers du duc. Le retour de l'Angoumois au domaine royal ne l'avait pas mis à l'abri des chances de la guerre, qui continuait plus calamiteuse et plus acharnée; l'épée de Du Guesclin avait bien maintenu pendant quelque temps la domination française dans nos provinces; mais de cruels désastres avaient succédé à ces jours de gloire.
Pendant la captivité du roi Jean, l'Angoumois était tombé au pouvoir des Anglais; le traité de Brétigny avait ratifié cette conquête; Angoulême devint la capitale et le séjour habituel du Prince Noir Cette possession fut vivement disputée pendant le règne suivant. Mais c'est à Charles VII qu'appartient la gloire d'avoir enfin rendu l'Angoumois à la France.
Nous n'aurons plus à compter maintenant avec l'Étranger; ce sont des discordes civiles et les guerres de religion qui agiteront le pays. Elles, ne se firent malheureusement pas attendre ; à la révolte de Charles de Valois, que Louis XI, son frère, avait placé à la tête des gouvernements de la Guyenne, de l'Aunis et de la Saintonge, succède, sous Charles en 1487, la conjuration de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, contre lequel le roi fut obligé de marcher à la tête d'une armée, accompagné de sa sœur, Anne de Beaujeu. Le duc fit sa soumission on lui pardonna. Il venait d'épouser Louise de Savoie et de cette union naquit, au château de Cognac, en 1494, François, qui, avant de régner sous le nom de François Ier, porta comme son père le titre de comte d'Angoulême. C'est en considération de ce souvenir qu'en 1515 il érigea en duché-pairie le comté dont il avait été titulaire et il en fit hommage à sa mère, qui fut la première duchesse d'Angoulême.

Une distilerie de Cognac
Angoulême

Les nombreux témoignages de bienveillance et d'affection que François Ier donna aux habitants de l'Angoumois, soit par l'amélioration de la navigation de la Charente, soit par l'établissement d'une université dans la capitale de la province, retardèrent ou rendirent inoffensifs les premiers progrès de la réforme religieuse; il est même permis de supposer que la lutte eût été beaucoup moins acharnée et moins sanglante dans cette contrée, si les haines n'avaient eu leur principal aliment et la guerre son point de départ dans la malheureuse insurrection dite de la gabelle. Un impôt fort impopulaire, frappé dans les circonstances les plus défavorables, détermina un soulèvement presque général dans les campagnes. La révolte trouva pour la diriger un gentilhomme d'une rare capacité, qui réunit sous ses ordres jusqu'à 50 000 hommes et fut pendant quelque temps maître de l'ancienne Aquitaine. C'était, sans doute, une immense calamité ; mais ce qui fut plus malheureux encore, ce fut de confier le soin de la répression à un homme aussi inflexible dans son caractère, aussi implacable dans sa sévérité que l'était le connétable de Montmorency. Il usa envers les insurgés vaincus de si terribles représailles ; il rendit si odieux le gouvernement au nom duquel il prétendait agir, que les populations se jetèrent avec une espèce de frénésie dans les voies d'opposition qui s'ouvrirent devant elles, et que le souvenir des atrocités dont le pays avait été le théâtre et la victime exerça une déplorable influence sur le caractère des habitants. Le calvinisme, à dater de ce moment, prit des développements formidables la noblesse, jalouse de la fortune inouïe de la maison de Lorraine, fournit des chefs à l'insurrection qui se préparait. La Renaudie, l'âme et le héros de la conjuration d'Amboise, était un gentilhomme de l'Angoumois ; les comtes de La Rochefoucauld, les barons de Duras furent des premiers à courir aux armes quand les religionnaires crurent venu le moment favorable de prendre l'offensive. C'est par la dévastation, le pillage, le meurtre et le sacrilège, que leurs premiers succès furent signalés on se vengeait du connétable ; les insurgés de la gabelle prenaient leur revanche. Les catholiques s'abandonnaient aux mêmes excès quand ils étaient vainqueurs ; les trêves, les traités de paix ne servaient qu'à masquer de nouveaux pièges et de nouvelles trahisons. L'état normal, c'était la guerre, et la guerre des grandes batailles, comme Jarnac et Moncontour, des sièges héroïques, comme ceux de Saint-Jean-d’Angély et de La Rochelle des grands capitaines, comme Condé, Coligny, Rohan, d'Aubigné, d'Anjou, La Trémouille, Matignon et les Guises. Les massacres de la Saint-Barthélemy vinrent mettre le comble à l'exaspération, et lorsque l'épuisement des deux partis, la mort de leurs principaux chefs, la politique conciliatrice de Henri IV, l'administration paternelle et éclairée de Sully ont partout ailleurs ramené le calme dans les esprits, le poignard d'un Angoumoisin, de Ravaillac, vient attester l'invincible obstination des haines et du fanatisme de sa province. C'est dans ces ferments de discorde toujours prêts à éclater, dans ces amas de rancunes toujours ardentes, que trouvèrent leur principal point d'appui et qu'établirent leur base d'opération les ambitions qui agitèrent les premières années du règne de Louis XIII.


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Commanderie de Cressac à Cressac-Saint-Genis


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L’église monolithe Saint Jean à Aubeterre-sur-Dronne

Au Moyen Age, les églises étaient entièrement peintes. En raison de leur fragilité, très peu de peintures murales ont pu être conservées. Plus rare encore sont celles d’époque romane qui représentaient seulement 1%. Même se certaines scènes ont disparu au moment de la transformation de la chapelle en bâtiment agricole. Les peintures de Cressac Saint Genis constituent un témoignage exceptionnel des Croisades en Terre Saine, et font de la chapelle des templiers un des hauts lieux de la peinture murale romane d’Occident.
L’extrême simplicité architecturale de la chapelle contraste avec la profusion de décor peint. Le mur du sanctuaire présente un évêque et l’archange Saint Michel pesant les âmes lors du Jugement Dernier. Au revers de la façade se trouve saint George combattant le dragon et un cavalier couronné dont le cheval écrase un personnage à terre (sans doute l’empereur Constantin combattant le paganisme). Les scènes du mur nord sont les plus célèbre : la partie supérieure dépeint la victoire des Croisé contre le chef de guerre musulman Nour ed-Din en 1163 dans la plaine de Boqué ; bataille à laquelle prirent part feux seigneurs de l(Angoumois et du Poitou. A gauche, les cavaliers francs sortent de la forteresse et se lancent à la poursuite de l’armée sarrasine. Le bandeau inférieur traite d’épisodes militaires plus difficiles à interpréter. Vraisemblablement un échange de prisonniers)

C'est l'Angoumois et la Saintonge que soulèvent Rohan et Soubise, à la nouvelle de l'union projetée entre le roi et l'infante d'Autriche. C'est sur les bords de la Charente que se rencontrent le maréchal de Bois-Dauphin et le prince de Condé, commandants en chef des deux armées. Quatre ans plus tard, lorsque, dans un accès de dépit, Marie de Médicis quitte la cour, c'est à Angoulême qu'elle se réfugie, et c'est là que Richelieu vient négocier sa réconciliation avec son fils. La Fronde elle-même, enfin, si futile dans ses causes, inoffensive sur tant de points, d'une stérilité quasi ridicule presque partout, prend dans l'Angoumois les proportions d'une guerre sérieuse et aboutit à une sanglante bataille, perdue par le prince de Condé sous les murs de Cognac en 1651. Des agitations si continuelles et si profondes avaient depuis longtemps paralysé l'essor du commerce dans l'Angoumois ; la révocation de l'édit de Nantes acheva de l'anéantir. Le règne pacifique de Louis XV, les commencements de celui de Louis XVI avaient été impuissants à réparer tant de maux. La révolution de 1789 fut accueillie dans l'Angoumois avec un enthousiasme universel et saluée comme l'aurore d'une ère réparatrice. Toutes les rivalités locales s'effacèrent, les dissentiments religieux eux-mêmes furent oubliés. Les orages mêmes qui survinrent bientôt ne découragèrent pas les espérances des habitants ; il existe plusieurs rapports des commissaires de la Convention, envoyés en mission dans le département de la Charente ils sont unanimes dans l'éloge qu'ils font de l'esprit patriotique des habitants. Au temps des Romains la confédération des Santones avait, comme nous l'avons dit, fourni 12,000 combattants à l'armé de Vercingétorix ; en 1793, le seul département de la Charente leva 10 000 hommes pour la défense de la République menacée.

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Le Jardin du Coq


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Le Jardin du Coq
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Voilà un bien curieux nom pour un jardin où ne s’ébat que quelques cygnes et quelques volailles. Mais ce lieu enchanteur, à plus d’un titre, vous permettra de découvrir des ilots de fleuris où des objets de chaque jour se voient transformer en œuvres d’art pour le plus grand plaisir des yeux. En déambulant dans ce dédales fleuri et odorant, ce cadre enchanteur vous permettra pendant votre promenade d’oublier pour un moment la vie trépidante dans laquelle on vie.

Depuis lors, le département n'a plus eu qu'un rôle passif dans les événements de l'histoire nationale. L'amélioration de sa culture, le réveil de son commerce sont des bienfaits qu'elle doit à l'organisation moderne ; l'aspect général du pays s'est déjà notablement modifié. On sent qu'une vie nouvelle circule dans ce corps rajeuni ; l'application de la vapeur a transformé, agrandi les anciennes industries et en a créé de nouvelles. À côté des papeteries de l'Angoumois, renommées depuis si longtemps, s'élèvent de puissantes usines pour la distillerie et la fabrication du fer et de l'acier. Le nombre des filatures et des ateliers de tissage augmente de jour en jour le commerce, à son tour, par son activité, par l'abondance des capitaux, et grâce au perfectionnement des voies de communication et des moyens de transport, étend d'année en année le rayon des débouchés de tous ces produits. Ce progrès, tout sensible qu'il soit, n'est à nos yeux que le début d'une véritable renaissance. Les longues misères du passé avaient placé le département de la Charente dans une infériorité relative contre laquelle protestent et les ressources de son sol et le génie de ses habitants. Cette surexcitation que nous avons indiquée, cette marche accélérée vers les conquêtes de l'avenir, ne s'arrêtera que quand la Charente aura repris sa place parmi les plus avancés et les plus favorisés des départements de la France. Le caractère des habitants se dépouille petit à petit de tout ce qui pourrait faire obstacle à la réalisation de nos espérances; cette paresse contemplative, jointe à une grande instabilité dans les goûts et à un vif amour des plaisirs, ces tendances superstitieuses s'alliant à un scepticisme religieux, toutes ces inconséquences signalées par les vieux auteurs n'existent plus guère dans les villes, si elles se manifestent encore au fond de quelques campagnes partout on semble avoir conscience de l'avenir, et l'homme s'harmonise avec la nature qu'il embellit et qu'il féconde.


La Charente Anglaise


 

Le duché d'Aquitaine constitue l’héritage d'Aliénor d'Aquitaine qui épouse le roi de France Louis VII en 1137, puis s’en sépare et se remarie en 1152 avec Henri Plantagenêt, futur Henri II d'Angleterre. Le duché d'Aquitaine dont fait partie la Charente passe alors sous domination de l'Empire Plantagenêt. La politique d'Henri II d'Angleterre provoque des révoltes. Il confie le duché à son fils Richard Cœur-de-Lion, qui se révolte par la suite ; Aliénor est emprisonnée et ses fils vaincus. En 1181, à la mort de Vulgrain III, Henri II confisque le comté d'Angoulême. Richard Cœur de Lion meurt en 1199 et c'est son frère Jean sans Terre, qui a enlevé pour l’épouser la dernière descendante des comtes d'Angoulême, Isabelle, qui lui succède. Philippe Auguste est appelé par Hugues IX de Lusignan, père du fiancé d'Isabelle, et le souverain prononce la confiscation des terres de Jean sans Terre qui a refusé de se présenter à lui. La rive droite de la Charente est reprise à Jean sans Terre entre 1204 et 1210. Toute la Charente est ravagée, des dizaines de châteaux brulés.
Jean sans Terre meurt en 1216 et Isabelle épouse son premier fiancé Hugues X de Lusignan. À la mort en 1217 de son père, le comte Aymar, dernier représentant des Taillefer, Isabelle hérite du comté d'Angoulême. En 1241, le roi Louis IX donne à son frère Alphonse les comtés de Poitiers et d'Auvergne. Les troubles durent jusqu'à la paix signée en 1258. À la mort du dernier Lusignan en 1308, le roi Philippe IV le Bel met ses biens sous séquestre. En 1317, Jeanne de France, la fille de Louis X le Hutin, reçoit le comté d'Angoulême en compensation de son éviction de la succession au trône de France. Elle l'administre jusqu'à sa mort en 1349 mais le comté ne revient pas à son fils car le roi le lui échange contre d'autres terres. La guerre de Cent Ans entre rois de France et d’Angleterre commence en 1337. La première phase est close en 1360, par le traité de Brétigny : toute la Saintonge et l'Angoumois reviennent aux Anglais. Le Prince Noir séjourne fréquemment à Angoulême, Bouteville et Cognac ; il y est entouré d'une cour brillante et l'Angoumois connait quelques années de paix jusqu'aux troubles dus à un impôt exceptionnel, le fouage, voté en 1363 et reconduit en 1367. Les Français commencent la reconquête en 1369. En 1372, Angoulême ouvre ses portes à l'armée royale et Charles V lui accorde en 1373 une charte de commune avec un maire et douze échevins, semblable à celle obtenue par Cognac à l'époque de Jean sans Terre et renouvelée par Charles de La Cerda, comte d'Angoulême, en 1352. Cognac est repris en 1375 et la rivière fait alors office de frontière. De nombreuses églises sont alors fortifiées. Après une trêve quelques années, les châteaux charentais sont repris un par un, Archiac et Bourg-Charente en 1385, Merpins et Châteauneuf en 1386, Jarnac en 1387. Certains sont pris et repris plusieurs fois. Il n'y a pas de vraie frontière mais un enchevêtrement de fiefs contrôlés par l’un ou l’autre des belligérants, ou par leurs alliés. En 1416, la place forte de La Roche-Chandry est reprise aux Anglais et rasée ; en 1417, celle de Barbezieux ; en 1445, celle de Bouteville. En Charente, la guerre se termine en 1453 par la prise de Chalais, année qui sonne la fin de l'Aquitaine anglaise . La Charente est ravagée, et la présence anglaise laisse des traces durables dans les esprits.
La ville d'Angoulême a perdu la moitié de sa population (en partie lors de la peste noire de 1400 à 1407), certains villages ont été désertés et les terres laissées à l'abandon, le commerce a diminué, les foires ont disparu, les moulins tombent en ruine.
Alors certains seigneurs proposent des conditions avantageuses à qui veut reprendre le travail agricole comme tenancier (un sillon sur dix pour le seigneur). En 1445, le comte Jean, otage en Angleterre depuis 1412, revient et trouve un château de Cognac abandonné en très mauvais état et en commence la reconstruction en 1450. Il reconstitue son comté, lui assure le retour de la prospérité d'où son surnom du bon comte Jean. Il le lègue à son fils Charles de Valois en 1467. Avec sa femme Louise de Savoie, ils font de Cognac un centre intellectuel et artistique.


Angoulème


Charles d'Albert d'Ailly
La cathédrale d'Angoulème

La ville, tenue par les Wisigoths, adeptes de la version arianiste du christianisme est assiégée une première fois par Clovis en 507 après Vouillé, puis prise en 508, miraculeusement selon Grégoire de Tours et Adémar de Chabannes. Au cours de la bataille, cependant Clovis aurait été gravement blessé à une jambe, sans doute une fracture. Le fait est rapporté par la tradition, et sur une tour de la 2e enceinte figure une jambe sculptée qui est dite « jambe de Clovis ». Lors de son passage à Angoulême, après avoir fait passer la garnison au fil de l'épée, Clovis fit abattre l'ancienne cathédrale wisigothe dédiée à Saint-Saturnin pour en rebâtir une nouvelle, portant le nom de Saint-Pierre. Seuls subsistent de cet édifice primitif deux chapiteaux sculptés en marbre qui encadrent la baie d'axe dans l'abside de l'actuelle cathédrale.
Au VIIème siècle saint Cybard est resté reclus, dans une grotte située sous le rempart nord d'Angoulême, en prolongement du Jardin Vert, ce qui provoque la création de la première abbaye, l’abbaye Saint-Cybard, alors que la création de la première abbaye de femmes, l’abbaye Saint-Ausone se fait sur la tombe du premier évêque de la ville.
En 848, Angoulême est pillée par le chef viking Hasting. En 896 ou 930 la ville subit une nouvelle attaque des envahisseurs vikings. Mais cette fois ils se heurtent à une résistance efficace.
Guillaume Ierr, troisième comte d'Angoulême, à la tête de ses troupes, leur livre un combat décisif. Au cours de cet engagement, il aurait fendu à mi-corps, d'un magistral coup de taille le chef normand Stonius, ainsi que son casque et sa cuirasse. C'est cet exploit qui lui aurait valu le nom de Taillefer, que portent tous ses descendants jusqu'à Isabelle d'Angoulême, dite également Isabelle Taillefer, épouse de Jean Sans Terre.
Du Xème au XIIIème siècles, les comtes d'Angoulême, les Taillefer puis les Lusignan, renforcèrent les défenses de la ville et les agrandirent en englobant le quartier Saint-Martial. En 1110, l'évêque Girard II fait ordonner la construction de la cathédrale actuelle.
Le 18 mai 1204 une charte est signée par Jean Sans Terre, roi d'Angleterre pour rendre officielle la création de la commune d'Angoulême. Le roi « concède aux habitants d'Angoulême de garder les libertés et justes coutumes de leur cité et de défendre leurs possessions et leurs droits ». En 1308 à la mort de Guy de Lusignan, le comté d'Angoulême revient à la couronne de France.

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Statue du Président Sadi Carnot

En 1360, suite au traité de Brétigny, la ville, comme tout l'Angoumois passe aux mains des Anglais. Du 16 au 22 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Edouard III d'Angleterre et connétable d'Aquitaine, chargé d'appliquer le traité en particulier en Angoumois, prend possession de la ville, de ses châteaux, du « mostier » (monastère) Saint Pierre. Il reçoit les serments de fidélité au roi d'Angleterre des principales personnalités de la ville. Le comté d'Angoulême est donné à Louis d'Orléans frère du roi Charles VI en 1394 puis transmis à son fils Jean d'Orléans (1400-1467) grand-père de Marguerite d'Angoulême et de François Ier. Le Bon comte Jean d'Angoulême agrandit magnifiquement le château comtal lors de son retour de captivité anglaise au milieu du XVème siècle. Angoulême, siège d'un comté, l’Angoumois, parvient avec lui à une branche de la famille de Valois dont est issu François Ier, roi de France de 1515 à 1547, né à Cognac en 1494. En 1524, le navigateur italien Giovanni da Verrazzano revient des Indes. Il annonce à François Ier avoir découvert un nouveau territoire qu'il a nommé Nouvelle Angoulême en son honneur. Ce territoire devient par la suite la Nouvelle-Amsterdam, puis New York.
Jean Calvin, promoteur du protestantisme et ami de Jean du Tillet, archidiacre d'Angoulême, obligé de fuir Paris en 1533, se réfugie à Angoulême et dans les grottes de Rochecorail à Trois-Palis. Il y rédige une partie de l'Institution de la religion chrétienne dont la première édition est publiée en latin à Bâle en 1536. Angoulême est touchée par la révolte des pitauds : en 1541, la gabelle est imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces provinces ne payaient cet impôt sur le sel. La révolte éclate autour d’Angoulême, et les paysans des campagnes environnantes prennent la ville en juillet 1548
Lors de la première guerres de religion, la ville prend les armes : elle est reconquise en 1563 par Montpensier. En 1565, Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la cour. En octobre 1568, la ville est prise par les protestants. Henri III fut dans sa petite enfance duc d'Angoulême. Il en a laissé une description peu flatteuse « Les rues d'Engolesme sont tortes, les maisons sans ordre, les murailles bâties de diverses sortes de maçonneries qui montrent qu'elle a été faite en plusieurs fois et souvent prise et ruinée » En 1588, le maire d'Angoulême François Normand seigneur de Puygrelier reçoit l'ordre d’Henri III d'arrêter le duc d’Épernon, gouverneur d'Angoumois. Il mène l'assaut qui est repoussé et il meurt le 10 août 1588. En 1619, Marie de Médicis en fuite y est reçue par le duc d’Épernon, gouverneur de l'Angoumois. Ensuite le château ne fut que la résidence des gouverneurs.


Cognac


Au XIIIème siècle, les armes de Cognac, sur un sceau communal représentaient un cavalier et sa monture, allant vers la droite, sur un champ rempli de petites rosaces. Il avait pour inscription :"S.MAIORIS ET COMMUNIE DE COMPNIACO". Le cavalier qui était représenté n'était pas un chevalier. Il s'agissait du maire, vêtu d'un vêtement court, et coiffé d'un chaperon , (capuchon couvrant la tête et les épaules). Il avait dans sa main droite un bâton de commandement, ressemblant à une massue. De son autre main, il conduisait son cheval. Le maire étant en même temps chef de la milice urbaine, une petite épée passée à son côté gauche était là pour rappeler cette fonction.
Le futur roi de France François Ier voit le jour à Cognac en 1494 .Sa mère Louise de Savoie séjourne alors au château des Valois. Plus tard, le souverain accordera à la ville le privilège du commerce de sel par la rivière, assurant à Cognac un premier développement. La ville a été administrée par des gouverneurs dont les premiers furent Jean de Brémond de Balanzac de 1504 à 1514 puis Jacques Chesnel.

La porte Saint Jacques
La porte Saint Jacques et le château François Ier

La révolte des pitauds atteint Cognac en 1548. Quelques années avant, en 1541, la gabelle avait été imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces deux provinces étaient auparavant exemptées de cet impôt sur le sel. La révolte gronde puis éclate près d’Angoulême, et Cognac finit par être prise par les révoltés pendant l’été. Les gouverneurs suivant seront Pierre de Montalembert en 1557 et Duch d'Asnières mis en place par les protestants en 1562. Il Calvin avait trouvé refuge à Angoulême en 1553. Sa présence dans la région facilitera très tôt la propagation de la Réforme à Cognac. Lors de la première des guerres de religion, la ville prend les armes : elle est reconquise en 1563 par Montpensier. En 1565, Charles IX y passera lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour. En 1570, la paix de Saint-Germain, signée entre le roi Charles IX et l’amiral Gaspard II de Coligny, octroie aux Protestants quatre places fortes : La Rochelle, Cognac, Montauban et La Charité-sur-Loire. En 1610, un certain Jacques Roux fait commerce d'une eau-de-vie qui semble être l'origine du cognac actuel. En 1651, Cognac soutient un siège contre la Fronde menée par Condé, la ville sera sauvée tardivement par l'arrivée des troupes royales. En récompense elle reçoit des privilèges du roi Louis XIV.


Confolens


La région était peuplée dès l'époque préhistorique, comme en témoignent de nombreux monuments mégalithiques. Mais il n'est fait mention de Confolens qu'au XIème siècle. Confolens était située sur l'ancienne voie romaine d'Angoulême à Bourges par Argenton, à l'endroit où elle traversait la Vienne.
L'agglomération de Confolens a été créée par les seigneurs de Chabanais, et elle était séparée en deux par la Vienne et chaque rive dépendait d'un diocèse différent, Limoges à l'est, Poitiers à l'ouest. Au XIIème siècle, des fortifications furent édifiées pour protéger la principauté de ses puissants voisins : les comtes de la Marche et du Poitou. Confolens fut le siège d'une commanderie de l'ordre des Hospitaliers du Saint-Esprit aux XIIème siècle et XVIIIème siècle ; la chapelle a servi aux pénitents blancs en 1656. Au XVIème siècle, elle s'émancipe de la tutelle de Chabanais.
La construction des halles affirme son rôle de plaque tournante entre la côte qui fournit le sel, l'Angoumois et la Saintonge qui donnent leurs vins et le limousin, fournisseur de cuir et de bois. La baronnie qu'elle est devenue est érigée en comté en 1604 par le roi Henri IV. Au XVIIème siècle, trois établissements religieux importants sont construits en périphérie des zones alors urbanisées de Confolens : le couvent des Récollets, le couvent des Clarisses et la maison des sœurs de la Charité. En 1714, l'élection de Confolens, jusqu'alors rattachée à la généralité de Limoges, revient à la généralité de Poitiers, alors que la baronnie de Champagne-Mouton quitte l'élection de Niort pour gagner celle de Confolens. Mais le faubourg du Goire reste dans la généralité de Limoges. En 1764, le consulat de Confolens est supprimé et remplacé par une mairie et des échevins. Ces charges sont électives jusqu'en 1774, puis établies à titre d'offices. Une délibération du corps de la ville de Confolens, en date du 5 avril 1777, indique que le pont Vieux était défendu par trois tours dites de Saint-Maxime, du Mi et de Saint-Barthélemy.


Jarnac


Jarnac : Cette petite cité de Charente est devenue célèbre pour y être la dernière demeure de François Mitterrand, Président de la République de 1981 à 1995. Elle est aussi célèbre pour un fameux duel qui, s'étant déroulé dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye restera dans l'histoire sous le nom de "Coup de Jarnac"


Ce qui a rendu rendu le nom de Jarnac historique, est la bataille que se livrèrent non loin de ses murs, sur les bords du ruisseau de Bassac, les armées catholiques et protestantes. Le duc d'Anjou, qui régna depuis sous le nom de Henri III, commandait les catholiques ; il franchit le ruisseau qui séparait les deux armées avant que Coligny, son adversaire, eût eu le temps de rallier ses forces éparses; les trois corps principaux dont elles se composaient furent défaits successivement. Condé, qui en commandait un, blessé la veille par une chute de cheval et portant le bras en écharpe, arriva le dernier sur le terrain. Au moment où il rejoignait Coligny, la monture de son beau-frère, le comte de La Rochefoucauld, lui cassa la jambe par une ruade. Sans s'émouvoir de ce nouvel accident, présage sinistre du sort qui l'attendait « Allons, noblesse française, s'écria-t-il en s'adressant à 300 gentilshommes environ qui l'entouraient et auxquels il montrait sa jambe, voici le combat que nous avons tant désiré; souvenez-vous en quel état Louis de Bourbon y entre pour Christ et sa patrie. » C'était une allusion à la devise de sa cornette Doux le péril pour Christ et le pays. Puis il s'élança au milieu de la mêlée il fut bientôt entouré par ses ennemis, dont le nombre ne lui laissait aucune espérance de salut ; ses compagnons lui conseillaient la retraite « A Dieu ne plaise, répondit-il, qu'on dise jamais que Bourbon ait fui devant ses ennemis. Obligé cependant de céder à la masse des assaillants, il se rendit à d'Argence, gentilhomme qui devait la vie à ce prince et qui fit tous ses efforts pour sauver la sienne ; mais, ayant été reconnu par les compagnies du duc d'Anjou et voyant ces troupes marcher à lui, il dit à d'Argence « Je suis mort, tu ne me sauveras jamais.» En effet, Montesquiou, capitaine des gardes du duc d'Anjou, arrive « Tuez, tuez, » s'écrie-t-il en jurant, et lui-même, d'un coup de pistolet, il casse la tête au malheureux prince. Des deux côtés, l'acharnement était extrême. Un vieillard calviniste nommé La Vergne défendit le corps du prince avec vingt-cinq jeunes gens, ses fils, petits-fils et neveux, jusqu'à ce que lui-même et quinze des siens fussent tués et presque tous les autres faits prisonniers.
Le duc d'Anjou déshonora sa victoire par la joie la plus indécente et les vengeances les plus ignobles il se fit apporter le corps du premier prince du sang attaché sur une vieille ânesse, et il l'insulta par les plus lâches quolibets. C'est à ce propos que courut le mauvais quatrain si souvent cité

« Lan mil cinq cent soixante-neuf, Entre Jarnac et Châteauneuf,
Fut porté mort sur un âne le grand ennemi de la messe. »


Il y a quelque chose de triste et de répugnant à voir un poète famélique célébrer, même dans de mauvaises rimes, un véritable assassinat mais combien n'est-il pas plus affligeant encore de voir le fanatisme religieux égarer les meilleurs esprits au point d'inspirer à Ronsard lui-même des vers tels que ceux-ci, à propos de la défaite des protestants à Jarnac :

« Ils ont été foudroyés,
Poudroyés
Sur les bords de la Charente;
Charente, qui prend son nom D'Achéron,
A leurs esprits sert de guide
Et d'esbat pour traverser
Et passer
Au rivage Achérontide. »


Jarnac est situé au milieu d'un charmant paysage, sur la rive droite de la Charente, que traverse en cet endroit un pont suspendu d'une construction hardie, élégante et solide. Aucun vestige ne reste du vieux et magnifique château de Jarnac, construit en 1467, ni des magnifiques jardins qui l'entouraient mais on voit encore quelques restes des anciens remparts. La ville est bien bâtie elle possède de nombreuses distilleries ; il s'y fait un commerce considérable de cuirs, de bestiaux, de bons vins rouges, et surtout d'eaux-de-vie dites de Cognac, qui se distillent dans les communes environnantes.


La Rochefoucauld


La porte Saint Jacques
Le château de la Rochefoucauld

La Rochefoucauld (Rupes -Fucaldi), est le berceau de la puissante famille qui a illustré ce nom. Cette terre avait depuis longtemps déjà le titre de baronnie, lorsqu'en 1515 elle fut érigée en comté en faveur de François Ier de La Rochefoucauld, chambellan des rois Charles VIII et Louis XII, assez estimé à la cour pour avoir eu l'honneur de tenir sur les fonts baptismaux François 1er de Valois, qui devint depuis roi de France.
Trois siècles après, l'influence toujours croissante de la maison de La Rochefoucauld déterminait l'érection de l'ancien comté en duché-pairie. Le seigneur le plus illustre de cette famille fut François VI, prince de Marsillac, né en 1613. Sa liaison précoce avec l'ambitieuse duchesse de Longueville le lança de bonne heure dans la politique, fort agitée à cette époque. François fut un des héros de la Fronde ; au combat du faubourg Saint Antoine, il reçut un coup de mousquet qui le priva de la vue pendant quelque temps. Il était jeune, il était amoureux, il fut poète. On se rappelle encore ces vers tirés d'une de ses tragédies bien oubliées aujourd'hui, Alcfonée
« Pour mériter son cœur, pour plaire à ses beaux yeux,
J'ai fait la guerre aux rois, je l'aurois faite aux dieux »

La porte Saint Jacques
Le Pavillon de Chasse de la Rochefoucauld à Croix Gente

La transparence de l'allusion en explique le succès mais ce n'est pas la poésie qui devait faire la gloire de cet esprit froid et observateur, de ce cœur un peu sec, c'est l'auteur des Maximes surtout, que la France a adopté parmi ses illustrations littéraires. Il a un autre titre encore à la reconnaissance de la postérité il ne se contenta pas d'encourager les lettres par son exemple, sa maison fut grande ouverte à toutes les célébrités de son temps Racine, Boileau, Mme. de Sévigné et de La Fayette, trouvèrent au château de La Rochefoucauld une hospitalité digne d'eux. Le parc, dont les ombrages ont abrité ces glorieux talents, est aujourd'hui la promenade publique de la ville. Le vieux manoir, qui date du moyen âge, est d'une architecture remarquable il est flanqué de quatre grosses tours rondes à combles pyramidaux, dominés à leur tour par un donjon plus élevé et qui paraît d'une construction beaucoup plus ancienne. Le parc et le château ne sont pas les seules curiosités de la ville on y remarque, en outre, deux anciennes églises, l'une du XIème et l'autre du XIIIème siècle, et un vieux pont sur la Tardoire.

Le Cognac

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Le Cognac


Charles d'Albert d'Ailly
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Selon la légende, la double distillation fut inventée par le chevalier Jacques de la Croix Baron de Segonzac, homme fort pieux qui fit le rêve que Satan tentait de damner son âme. Il se vit en songe dans le chaudron du Malin ; mais sa foi était si profondément ancrée en lui que son âme résista à une première «cuisson». Le Malin, pour arriver à ses fins, fut obligé de la soumettre à une deuxième «cuisson». À son réveil, le chevalier eut l'idée d'appliquer son rêve au vin des Charentes.

Le Cognac


Charles d'Albert d'Ailly
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Avant le XVIIIème siècle et la découverte de la fameuse mèche hollandaise, qui consiste à brûler du soufre dans les barriques, le vin ne se conservait pas. Il était commercialisé Claret, c’est à dire un rosé très foncé et il fallait le boire dans l’année sous peine de se retrouver avec un tonneau de vinaigre. Les vendanges ayant lieu en septembre le vin était commercialisé en juin. On pouvait assister au spectacle étonnant d’une centaine de galions de toutes nations, ancrés au milieu de la Garonne, venant acheter leur vin à Bordeaux.   Les Bordelais plus malins que les autres, avaient obtenu par une charte, signée du Roi d’Angleterre, le privilège de commercialiser leur vin avant ceux des hauts pays, et notamment de la Charente et de Bergerac. Ce qui fait que les braves vignerons de l’Angoumois et du Cognac ne pouvaient vendre leur vin qu’en septembre voir même qu’en décembre, et bien sûr le vin était juste bon à assaisonner la salade.


Une distilerie de Cognac
Un verre de Cognac

Il faut signaler également que les vins de Charente étaient d'une piètre qualitée par rapport à leurs voisins du bordealais; A Cognac on s’est donc résolue non pas à faire du vin mais à distiller les récoltes pour en obtenir de l’eau de vie, celle-ci étant stockée dans des barriques en bois de chêne.
Et puis, au fils des ans, les stocks d’alcool devenant de plus en plus considérables, un petit malin se résolue à distiller son stock une seconde fois afin d’en diminuer le volume. Et le résultat fut la découverte d’une nouvelle boisson, le chêne des tonneaux ainsi que les résultats de la seconde distillation venaient de donner naissance au Cognac. Les Anglais en le coupant avec un peu d’eau en firent le Brandy, très prisé par les vieilles demoiselles anglaises qui le dégustent, le petit doigt en l’air, à l’heure du Thé.



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