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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Blason de la Charente Maritime dep17

La Charente Maritime Comme son nom l'indique, ce département situé à Ouest de la France sur la façade Atlantique qui le borde sur plus de 233 km de côtes sans compter les quatre iles qui composent se département qui totalise plus de 230 km de cotes. Le département de la Charente-Inférieure (ancien nom de la Charente maritme) est formé des ci-devant provinces de Saintonge et d'Aunis, et tiré son nom de sa position physique relativement au cours de la Charente, qui y coule de l'est à l'ouest, et s'embouche dans l'Océan au-dessous de Rochefort. Cette rivière, qu’Henri IV appelait le plus beau fossé de son royaume, coule dans un des plus délicieux vallons qu'il ait été donné à aucune rivière de parcourir. Depuis Angoulême jusqu'à Tonnay-Charente, elle est bordée par une suite de prairies de 400 jusqu' à 2 000 mètres de largeur, encadrées par une double ligne de coteaux boisés et dominés par des villages pittoresques, ou par les ruines d'anciens châteaux. Les paysages se succèdent avec la plus agréable variété, mais toujours dans le genre doux et gracieux, sans que l'œil néanmoins regrette ces parties agrestes et sauvages qui, ailleurs, semblent nécessaires au complément du tableau. Mais la Charente n'est pas seulement une des plus jolies rivières de France elle en est une des plus profondes aussi jouit-elle de l'avantage de posséder sur sa rive droite l'importante ville de Rochefort

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La Carte
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Habitante de la Rochelle

Les limites de ce département sont au nord, celui de la Vendée; au nord-est, celui des Deux-Sèvres; à l'est, celui de la Charente; au sud, celui de la Gironde, et à l'ouest l'Océan.
Le territoire du département le la Charente- Inférieure est généralement bas et uni la sixième partie consiste en marais desséchés et fécondés, formés de terres d'alluvions, comptés aujourd'hui au nombre des terrains les plus productifs, mais qui étaient jadis une cause permanente de maladie et de dépopulation. Ces marais, situés au-dessous du niveau des hautes mers, et bordés de ce côté de dunes sablonneuses se divisent en marais salants et en marais desséchés ; les digues et les canaux des derniers sont l'objet des travaux d'associations particulières Le sol, en général crayeux et sablonneux, est très-fertile et bien cultivé une grande partie est plantée en vignes on appelle champagnes des terres dont la couche végétale repose sur un tuf crayeux et tendre qu’on nomme banche ce sont celles qui produisent le vin le plus propre pour être converti en eau-de-vie.
Les pâturages sont excellents et nourrissent un grand nombre de bœufs, des chevaux estimés et beaucoup de moutons. Le long de la côte règnent des marais salants d'une grande étendue, qui fournissent une immense quantité de sel, estimé le meilleur de l'Europe.
Le département de la Charente-Inférieure est essentiellement maritime. La quantité de ses rades et de ses ports, qui tous offrent la plus grande sûreté, les cours de la Gironde, de la Charente et de la Boutonne qui le traversent; les îles de Ré, d’Oléron et d'Aix, qui en font partie, lui donnent une grande importance sous le rapport commercial. Riche à la fois de sa situation, de son sol et de son industrie, il est regardé, à juste titre, comme un des plus favorisés de cette partie de la France.
A peu de distance de la côte, dans l'Océan, se trouvent les îles assez étendues d'Oléron et de Ré, et deux îles plus petites, l'île Madame et l'île d'Aix.


Histoire de La Charente Maritime


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Carte de La Charente Maritime
Note

Carte d'identité


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Parc du château de Bolon

La Charente Maritime (17)
Région : Nouvelle-Aquitaine


Préfecture :
La Rochelle
Sous-préfectures :
Jonzac
Rochefort
Saintes
Saint-Jean-d'Angély

Conseil général
Archives départementales
Communes du départements
Office département du Tourisme
Le patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Charentais Maritime
Population : 661 404 hab. (2021)
Densité : 96 hab./km²
Superficie 6 864 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 5
Circonscriptions législatives : 5
Cantons : 27
Intercommunalités : 13
Communes : 463

La Charente Maritime est un territoire où deux entités se distinguent : Le Saintonge et L'Aunis.


Les deux provinces d'Aunis et de Saintonge, dont a été formé le département de la Charente- Inférieure, faisaient partie, avant l'invasion romaine, du pays habité par les Santones. Les Santons possédaient une capitale, Mediolanum, aujourd'hui Saintes, et un port très fréquenté, Portus Santonum, sur l'emplacement duquel les géographes ne sont pas plus d'accord que les historiens.
Jules César trouva le pays occupé par les Kymris, qui avaient refoulé la nation des Galls derrière la grande chaine de montagnes qui se prolonge diagonalement des Vosges à l'Auvergne. L'illustre conquérant entreprit d'asseoir la domination romaine parmi ces populations qu'il défendit contre deux invasions des Helvétiens et des Teutons. Mais rien ne put désarmer la haine des vaincus pour les vainqueurs. Punis de leur complicité dans la révolte des peuples de l'Armorique par la perte d'une partie de leur flotte, dont César employa les vaisseaux contre les Vénètes, les Santons s'associèrent aux patriotiques efforts de Vercingétorix et lui fournirent un contingent de 12 000 soldats. La sanglante journée d'Alésia ne les découragea point encore ; sous l'empereur Auguste, nouvelle révolte ; nouvelle victoire des Romains commandés par Messala Corvinus.

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La Corderie royale de Rochefort, bâtiment de 374 mètres de long construit de 1666 à 1669, était une manufacture de cordages. Sa grande longueur s’explique par le besoin de confectionner des cordages longs d’une encablure, soit près de 200 mètres
© XAVIER LÉOTY -

D'autres insurrections ayant succédé à ces tentatives, le gouvernement impérial essaya d'y mettre obstacle en détachant le territoire des Santons de la province lyonnaise et en l'enclavant dans l'Aquitaine seconde.
Les Romains eurent à peine le temps d'apprécier les résultats de cette combinaison ; les Wisigoths et les Saxons vinrent leur disputer leur conquête ; le général Nommatius, qui, pour surveiller le pays, avait établi ses cantonnements dans l'île d'Oléron, était sans cesse harcelé par ces pirates qui, en 419, restèrent maîtres du terrain. Ils le gardèrent moins d'un siècle ; en 507, Alaric, leur chef, fut vaincu à Vouillé par Clovis, qui le poursuivit jusqu'aux Pyrénées et ajouta cette contrée au nouveau royaume des Francs.
L'établissement du christianisme dans ce pays avait précédé la conquête franque. À la fin du Ier siècle, saint Eutrope, premier évêque des Saintongeois, envoyé par saint Clément, avait subi le martyre près de Mediolanum; l'Angoumois avait eu aussi son apôtre dans la personne de saint Ausone, qu'il ne faut pas confondre avec le poète son homonyme; sous Constantin, les vieilles idolâtries avaient presque complètement disparu, et, en 379, Grégoire de Tours nous apprend qu'Angoulême était un siège épiscopal occupé par Dynamius. Sous les princes de la première race, l'ancienne province des Santons, incorporée au duché d'Aquitaine, passa successivement des rois d'Orléans aux rois de Soissons, des rois de Metz aux rois de Paris et aux rois de Bourgogne. Aucun fait d'un intérêt général ne se rattache à cette époque pleine de confusion. Nous devons noter seulement, comme épisode local, l'usurpation de l'aventurier Gondebaud, qui, profitant des divisions suscitées par la lutte des deux reines Frédégonde et Brunehaut, se fit proclamer roi de plusieurs provinces, au nombre desquelles étaient l'Aunis et la Saintonge. Le gouvernement de ces contrées était alors confié à des comtes ou ducs, dont les noms mêmes ne sont pas parvenus jusqu'à nous, à l'exception cependant de celui d'un certain Waddon, qui doit sa célébrité à sa complicité dans les méfaits de Gondebaud.

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Hôtel de Ville de La Rochelle

L'établissement de la dynastie carolingienne fut signalé par les invasions des Sarrasins, refoulés par Charles-Martel et par Charlemagne.
Dans le partage de l'empire, en 835, la Saintonge et l'Angoumois échurent à Pépin, roi d'Aquitaine, fils de Louis le Débonnaire ; Landry fut nommé par lui comte de Saintes ; le poste était périlleux car à peine les derniers débris de l'armée de l'émir Abdel- Raman étaient-ils dispersés, que le pays fut envahi par les Danois et les Normands, qui remontèrent la Charente, jusqu'à l'ancien Mediolanum et ravagèrent l'Aunis, la Saintonge et l'Angoumois. L'histoire a gardé le souvenir des exploits du comte d'Angoulême Turpion, qui défendit la contrée avec habileté et courage contre les ennemis du nord ; c'est à lui probablement que le comté d'Angoulême dut une prépondérance qu'il garda, pendant plus de deux siècles, sur les provinces environnantes.
Vers le milieu du Xème siècle, c'est un comte de Poitiers, Guillaume Tète d'Étoupe, qui reconstitue le duché héréditaire d'Aquitaine, dans lequel sont enclavés l'Aunis et la Saintonge; cette dynastie se continue sans événements importants jusqu'au mariage de la princesse Éléonore, fille de Guillaume X, en 1137, avec Louis le Jeune, roi de France. L'héritière des ducs d'Aquitaine apportait en dot à la monarchie l'Aunis, la Saintonge, l'Angoumois, le Poitou, le Limousin, la Marche, l'Auvergne, le Périgord, le Bordelais, l'Agenais et la Gascogne. Elle conserva toujours une vive affection pour la Saintonge, où elle avait été élevée. La France doit à l'esprit éclairé de cette princesse et à son amour pour son pays natal la rédaction de son premier code maritime. II est connu sous le titre de Rôles ou Lois d'Oléron ; ces lois existaient depuis longtemps en Saintonge, mais elles n'avaient jamais été rédigées et réunies. Ce code, qui de la Saintonge passa en Angleterre, puis dans d'autres pays devint le droit commun de la navigation sur l'Océan, la mer Baltique et la Méditerranée; il avait été précédé de l'abolition sur toutes les côtes d'Aquitaine, du droit de bris, d'aubaine et d'épave, exercé si cruellement jusqu'alors sur les malheureux naufragés; et quand on considère qu'aujourd'hui, en Angleterre et en Bretagne, la civilisation moderne n'a pas toujours raison de la barbarie de ce vieil usage, on doit concevoir une haute estime pour le caractère d'une femme qui sut imposer une pareille réforme, et compter à nos provinces d'Aunis et de Saintonge, comme un de leurs principaux titres de gloire, le mérite d'avoir été les premières à la pratiquer. Mais là ne devait pas se borner l'influence d'Éléonore sur les provinces qui nous occupent.

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La Charente à Saintes

Répudiée par le roi de France, la fille de Guillaume épousa Henri Plantagenet, duc de Normandie, comte d'Anjou et plus tard roi d'Angleterre sous le nom de Henri II. Cette union mettait l'Anglais au cœur de la France; c'est donc aussi d'Éléonore que nous devons dater cette domination étrangère de trois siècles sur toute la partie sud-ouest de notre pays; dès lors La Rochelle et Royan furent des ports ouverts au débarquement des troupes ennemies; l'Aunis et la Saintonge devinrent les cantonnements d'où les armées pouvaient s'élancer sur tous les points du territoire français, qu'un affaiblissement momentané ou la trahison d'un grand vassal désignait aux envahissements de l'Angleterre. Toutefois, le joug anglo-normand, aussi lourd que honteux pour nos malheureuses populations, ne fut point accepté sans de sanglantes protestations. Éléonore elle-même ne vit pas sans douleur et sans indignation les exactions des officiers fiscaux de son nouvel époux ; elle réclama; on prétendit même qu'elle voulut mettre ses propres fils à la tête de la révolte. Henri s'en vengea par des supplices, des amendes, la destruction des châteaux des barons suspects, enfin par l'emprisonnement de sa femme, Éléonore. Ce fut le signal d'un soulèvement général ; toute l'Aquitaine prit les armes, et Richard, fils du roi, se mit à la tête des mécontents. 06 Mais les princes du sang royal sont des guides peu sûrs pour un peuple en révolte. Richard capitula, et la Saintonge paya le prix du pardon qu'il obtint. De nouvelles ligues vinrent témoigner encore du désespoir des habitants, mais sans apporter aucun remède à leurs maux. Ce même Richard, devenu à son tour roi d'Angleterre et célèbre sous son surnom de Cœur de Lion, vint aussi châtier ses anciens complices devenus pour lui des sujets rebelles, que le seigneur de Taillebourg avait soulevés, comptant sur l'appui de Philippe-Auguste et d'Aimar, comte d'Angoulême. Après huit mois d'attente, le roi de France avait enfin tenu sa promesse et rencontrait l'armée anglaise près du Petit-Niort, lorsqu'au moment d'engager l'action Philippe s'aperçut qu'il ne devait pas compter sur ses vassaux de la province de Champagne, séduits par l'or de Richard ; il se hâta donc d'offrir une trêve dont la durée fut fixée d'un commun accord à dix années. Cette trêve fut pour l'Aunis et la Saintonge une ère de paix et de prospérité. Richard avait rendu la liberté à sa mère, il la remit en possession de ses domaines paternels. Éléonore les administra avec sagesse et libéralité.
C'est à cette époque que remonte la concession des premières franchises communales auxquelles les villes de ces provinces, et La Rochelle entre autres, durent plus tard leur grandeur et leur importance. Pendant le règne de Jean sans Terre, l'influence française prédomina. Au retour de la bataille de Bouvines, Philippe- Auguste obligea l'Anglais à regagner sa flotte, reprit la ville de La Rochelle et se fit payer au poids de l'or une trêve de cinq ans. Ces succès, suivis, vingt-sept ans plus tard, de la victoire de Taillebourg, remportée par Louis IX sur Henri III d'Angleterre, ligué avec le comte d'Angoulême Hugues de Lusignan, auraient dû consolider d'une manière définitive la domination française, si le traité n'eût pas restitué à l'ennemi une partie de ce que sa défaite lui avait fait perdre.

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L'Amphithéâtre de Saintes

L'Anglais conserva en effet le duché de Guyenne et le sud de la Saintonge, qui eut deux capitales Saintes, pour le territoire anglais, et Saint-Jean-d'Angély pour la partie qui demeura française. Au reste, il faut que ce partage du sol français avec nos voisins d'outre-Manche fût accepté à cette époque comme une bien inévitable nécessité ; car, après cinquante ans de paix, nous voyons Philippe le Bel, prince d'une politique assez peu scrupuleuse, enlever par un coup de main hardi la Guyenne et la Saintonge à Édouard Ier, et les lui rendre presque sans compensation, après une occupation de quelques années. L'acceptation du joug anglais, par une partie des populations de l'Aquitaine, donna dans l'Aunis et la Saintonge, aux luttes des XIV et XVème, siècles, le double caractère de guerres étrangères et de guerres civiles; pendant deux siècles, ces deux malheureuses provinces furent un vaste champ de bataille où se heurtaient sans cesse les armées des deux nations; pas de prince, pas d'homme de guerre de cette époque, qui ne, soit venu là acquérir ou justifier sa réputalion de cruauté, d'habileté ou de courage. Nous y voyons figurer tour à tour les rois de France Jean Ier et Charles VII, les rois d'Angleterre Édouard Ier et Richard II tous les princes de leur sang, les ducs de Bourbon, de Bourgogne et de Berry; le prince Noir, duc d'Aquitaine; le comte de Lancastre et Jean, comte de Pembroke; puis le roi de Castille, Jean, allié maritime de la France Du Guesclin, Olivier de Clisson, les maréchaux de Boucicaut et de Sancerre, le Captal de Buch, le comte de Derby, Arundel, Robert Knolles et Chandos. Cependant, au milieu de cette mêlée confuse, dans cette alternative de succès et de revers, un fait important se dégage : c'est l'attachement toujours plus prononcé de la Saintonge à la fortune de la France; et, tandis qu'Angoulême devient en quelque sorte la capitale des possessions anglaises et le séjour ordinaire du prince Noir, La Rochelle ouvre ses portes et garde dans ses murs le dauphin Charles, après le désastre d'Azincourt.

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Promenade à Jonzac

L'expulsion définitive de l'Anglais et la réunion des provinces de l'ouest à la couronne fut, comme on le sait, l'œuvre glorieuse de Charles VII. Entre cette époque et les guerres de religion, qui prirent un caractère si sérieux dans ces contrées, la paix fut troublée à diverses reprises en 1462, par une tentative des Anglais sur La Rochelle, et, quelques années plus tard, par les révoltes de Charles de Valois, que Louis XI fut obligé de venir combattre et soumettre en 1472, et par celle de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, qui céda, en 1487, aux armes de Charles VIII, venu en Saintonge accompagné de Mme de Beaujeu, sa sœur.
Louis XI, comprenant la nécessité de s'assurer l'attachement de populations si souvent et si longtemps soustraites à la domination française, avait profité de son voyage pour gagner l'affection de la bourgeoisie. Il avait confirmé et étendu les privilèges et libertés communales de La Rochelle, Saintes et Saint-Jean-d'Angély ; Charles VIII était resté fidèle à cette politique ; mais François Ier crut pouvoir établir impunément, dans les pays maritimes de l'ouest, l'impôt de la gabelle, charge ruineuse et impopulaire. Un mécontentement sourd, mais profond, après avoir couvé six ans, éclata en 1548 par une terrible émeute populaire à Jonzac. Un gentilhomme du pays de Barbezieux, Puymoreau, se mit à la tête des insurgés, dont le nombre s'éleva bientôt à seize mille. Proclamé couronnal de Saintonge, il s'empara de Saintes, assiégea Taillebourg, recruta son armée de toutes les bandes d'insurgés formées dans l'Angoumois, le Périgord, l'Agenais et le Bordelais, se vit à la tête d'une armée de cinquante mille hommes et, pendant quelque temps, maître de la Guyenne. On dirigea contre cette formidable insurrection le vieux connétable Anne de Montmorency, qui parvint à l'étouffer, mais dont la conduite impitoyable attisa les premiers feux d'un autre incendie bien autrement redoutable que celui qu'il venait d'éteindre. C'est au milieu de cités ravagées par les troupes de Montmorency, parmi les ruines des hôtels de ville démolis, sur la cendre des chartes communales brûlées, qu'apparurent les premiers propagateurs de la réforme religieuse. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner de la faveur avec laquelle la nouvelle doctrine fut tout d'abord accueillie; sans parler de ceux qui croyaient sincèrement voir en elle un remède aux abus, tels étaient les habitants des côtes pressurés par la gabelle, pour beaucoup c'était leur vengeance à satisfaire, leur liberté à conquérir. La foi protestante s'enflamma donc de toutes les passions politiques ; la guerre fut ouvertement déclarée, les églises furent pillées et profanées. C'est surtout dans l'histoire particulière des villes que nous suivrons les péripéties de ces luttes acharnées qui, de 1550 à 1619, se prolongèrent sous les règnes de Henri II, François II, Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII, jusqu'à la prise de La Rochelle par Richelieu. Ce que nous avons dit plus haut de l'espèce de rendez-vous que s'étaient donné, dans les plaines de l'Aunis et de la Saintonge, toutes les illustrations politiques ou militaires des XIV et XVème siècles, pendant la lutte de l'Angleterre et de la France, nous pourrions le répéter pour le XVIème siècle, à l'occasion des guerres religieuses. À chaque page des annales de ces provinces ; pendant cette période, nous voyons d'un côté, à la tête des protestants ou des ligueurs, les La Rochefoucauld, les Châtillon, les Duras, les Condé, les La Trémouille, les Rohan, les d'Aubigné, et en face, d'eux les Guise, les Matignon, les d'Épernon et de Joyeuse. Un rapprochement historique, dont il ne faudrait pas s'exagérer la portée, mais qu'il ne nous semble pas permis de regarder comme un jeu du hasard, peut donner une idée du fanatisme qui s'était emparé des esprits dans ces contrées La Renaudie, l'agent le plus actif de la conjuration d'Amboise; Poltrot, l'assassin du duc de Guise, et Ravaillac étaient tous les trois de l'Angoumois ou des confins de la Saintonge. Si, à ces longues et rudes épreuves, nous ajoutons les agitations de la Fronde, qui, par la présence de Condé, eut, sur le littoral de la Charente, un caractère plus sérieux que partout ailleurs si nous rappelons les désastreux effets de la révocation de l'édit de Nantes sous Louis XIV, dans une contrée si passionnément attachée au culte réformé le commerce ruiné, les terres en friche, les villes désertes et les tentatives de l'Angleterre pour exploiter toutes ces misères à son profit, nous nous expliquerons l'enthousiasme avec lequel fut salué dans la Saintonge et dans l'Aunis l'avènement de la Révolution de 1789.

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Le port de La Rochelle

Haines religieuses et rivalités locales s'effacèrent devant la grandeur des circonstances.

Note

Révocation de l'Edit de Nantes en Charente


Charles d'Albert d'Ailly
Un navire d'émigrants

A la révocation de l'édit de Nantes, beaucoup d'habitants de l'Aunis et de la Saintonge passèrent en Hollande, de là émigrèrent au cap de Bonne-Espérance, où ils devinrent la souche de ces fameux boërs ou colons hollandais, que les Anglais, envahisseurs de leur pays, devaient avoir tant de peine à refouler dans l'intérieur de l'Afrique australe. Nous pourrions en citer plusieurs ; nommons seulement les trois frères Pierre, Abraham et Jacob de Villiers, tous trois de La Rochelle, qui, en mai 1688, prirent passage à bord du Sion, et arrivèrent à Table-Bay en décembre 1689.
De tous les émigrés français, ces trois frères sont ceux qui ont laissé la postérité la plus considérable il n'est pas de ville, de village ou de coin reculé de l'Afrique australe qui ne compte quelque représentant de cette grande famille. On la rencontre partout au parlement, dans le commerce, parmi les membres du clergé, chez les fermiers. L'un d'eux, sir John Henry de Villiers, a été créé baronnet par la reine en 1877 ; il occupe encore aujourd'hui la haute dignité de chief justice, prenant rang directement après le gouverneur. Ces émigrés français avaient été établis dans les environs de la ville du Cap à Stellenbosch, à Drakenstein, sur les bords du Berg-River, et dans le district qui s'appelle encore aujourd'hui le Fransche Hoet (le Coin français).

Les deux provinces fournirent un contingent de vingt mille soldats pour la défense de nos frontières menacées, et, malgré le voisinage du foyer royaliste vendéen, leur dévouement à la République ne se démentit pas un seul instant.
C'est même la Charente-Inférieure qui opposa sa barrière au débordement de l'insurrection royaliste et empêcha la Vendée de donner la main à Bordeaux et au Midi. En 1809, sous l'Empire, la flotte française fut incendiée par les Anglais devant l'île d'Aix. Six ans plus tard, le Bellérophon quittait cette même rade de Rochefort, emportant vers Sainte- Hélène le grand vaincu de Waterloo. Dans le singulier mélange de scepticisme et de naïveté qui constitue le caractère actuel du Charentais, peut-être serait-il permis de reconnaître à la fois et la dernière emprunte du génie des anciens Santones et l'influence de toutes les crises par lesquelles ont passé ces malheureuses provinces; au fanatisme religieux a succédé une indifférence assez générale dans les villes, et il n'en est resté dans les campagnes qu'un fonds de croyance trop disposé à se rattacher à de superstitieuses légendes ou à de puériles traditions.
Les ports de la Charente ont résisté bien moins encore que Nantes et Bordeaux aux conséquences de la révolution commerciale produite par la perte ou la décadence de nos colonies et la concentration des affaires dans les villes qui communiquent plus directement avec les États-Unis d'Amérique. Comme port militaire, la position de Rochefort a été jugée moins favorable que celles de Brest et de Cherbourg, places auxquelles il a été sacrifié.
C'est donc surtout dans les travaux de l'agriculture et dans les arts industriels que trouve à s'exercer l'activité de l'habitant des Charentes. Son application, son intelligence expliquent les résultats obtenus et sont un sûr garant des succès de l'avenir.
D'ailleurs, le Charentais n'a aucune ambition; il n'émigre pas pour aller chercher fortune en dehors de son pays il se contente d'un petit bien-être et ne croit qu'à la fortune territoriale. Pays de propriétés divisées à l’infini, chacun possède en Saintonge et il y a peu de grands propriétaires.


L'Aunis

C'est dans cette partie du territoire que poussait les aulnes. L'immense forêt d'Argenson recouvrait alors toute cette région. C'était le "pays des aulnes", où ces arbres avaient conquis le bord des rivières et des vallées marécageuses, mais où aussi des hêtres et des chênes avaient formé une forêt profonde et mystérieuse, inspirant la fascination autant que les superstitions. Ce sont les romains qui ont commence à défricher ces forets et ont établis certaines localités dans les clairières ainsi dégagées comme Vouhé et Saint-Georges des bois.


Charles d'Albert d'Ailly
La Tour de la Lanterne - La Rochelle

A partir du Vème siècle les grandes invasions barbares sèment la désolation de toutes ces régions, les Wisigoths prennent possession de ces territoires avant d'être délogés par les Francs suite à la victoire de Clovis à la bataille de Vouillé. C'est pendant le règne carolingien que cette partie de la Saintonge fait véritablement irruption dans l'Histoire. Son nom, pagus Alnensis, apparaît pour la première fois en 785. Elle dépendait alors des comtes du Poitou. Vers la fin du Xème siècle, suite à l'effondrement du pouvoir carolingien, l'Aunis se détacha de la Saintonge et eut pour première capitale, Châtelaillon. Aux IXème et Xème siècles les comtes du Poitou s'empressèrent d'abord de fortifier le littoral de l'Aunis. Ils érigèrent la puissante forteresse de Châtelaillon avec ses quatorze tours, afin de parer à la menace que constituait les Vikings. Mais les incursions répétées des Normands à l'intérieur des terres, où ils remontaient le cours des fleuves et des rivières, créaient une insécurité encore plus grande. C'est pourquoi le Duc du Poitou établit, dans sa petite province, la cité fortifiée de Surgères au XIème siècles ou encore le castrum de Benon, avec "un donjon qui s'élevait au milieu d'une place, entourée de deux chemins de ronde et de trois larges douves". À partir du XIème siècle les comtes du Poitou commencèrent à s'intéresser à l'arrière-pays de cette petite région, longtemps isolée et délaissée, et décidèrent alors de la mettre en valeur. Tout d'abord, ils encouragèrent l'installation de puissantes abbayes afin de défricher l'antique forêt d'Argenson. Benon accueillit l'abbaye de la Grâce-Dieu, qui fut la toute première abbaye cistercienne à être fondée en Aunis, celle-ci participa activement au mouvement de défrichement. Grâce aux moines défricheurs, de vastes clairières furent ouvertes dans l'antique forêt pour y fixer des villages et des cultures (blé, avoine, orge) et y planter assez précocement la vigne. Ce puissant mouvement monastique, relayé ensuite par les seigneurs laïcs, participa au défrichement de l'Aunis dès le XIème siècle. Saint Martin de Ré Mais c'est surtout aux XIIème et XIIIème siècles que cette mise en valeur, de ce qui constituera plus tard la plaine de l'Aunis, connaîtra son plein développement. Sur le littoral, des salines ont été aménagées et ont fait les débuts de la richesse de l'Aunis, et à partir du XIème siècle, assuré la prospérité de la province. Châtelaillon devint rapidement la grande cité fortifiée de l'Aunis et un important port par lequel transitait le sel de l'Aunis et le vin de la Saintonge. À la suite de la chute de Châtelaillon en 1130, La Rochelle prit rapidement de l'importance et devint la nouvelle capitale de l'Aunis : « La chute de Châtelaillon date de 1130, mais ce n'est qu'en 1144 que le domaine entier de la famille Alon fut démembré. Une partie passa aux Mauléon, en particulier la presqu'île d'Aunis sur laquelle allait s'élever dès 1151 la nouvelle ville de La Rochelle ». Cette petite province fut donc occupée en 1130 par le duc d'Aquitaine Guillaume X, portée en dot par Aliénor d'Aquitaine à Louis VII, puis, après le divorce de cette princesse, à Henri II, roi d'Angleterre. L'Aunis fut enlevée aux Anglais par Louis VIII en 1224, mais leur fut restituée par le traité de Brétigny en 1360 par Jean II.

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L'entrée du port de la Rochelle

En 1374, Charles V détacha La Rochelle de la Saintonge pour en faire un gouvernement particulier qui comprit dans la juridiction Rochefort, Marennes et quelque temps Benon. C'est alors que l'Aunis apparait légalement comme une province distincte. L'Aunis était une province beaucoup plus étendue à l'époque médiévale, et elle a connu de nombreuses fluctuations de ses limites territoriales. Elle s'étendait du Marais Poitevin au nord, jusqu'à la basse vallée de la Charente, au sud. À l'ouest, elle incluait l'île de Ré, ainsi que l'île d'Aix, face à l'embouchure de la Charente. Par contre, ses terres, à l'est, ont connu des limites extrêmement variables et qui sont demeurées incertaines. Il semble bien que l'Aunis s'étendait jusqu'aux portes de Niort et incluait également la viguerie de Saint-Jean d'Angély. Lors de la création officielle de la province en 1374, pendant le règne de Charles V, l'Aunis reçoit Rochefort et Marennes, mais ses limites à l'est ne sont pas précisées. La Réforme s'y introduisit dès le temps de François Ier et y devint très puissante L'Aunis fut le dernier rempart de la résistance du parti réformé, qui ne succomba qu'avec La Rochelle en 1628.


La Saintonge

Saint Martin de Ré
Saint Martin de Ré

Selon la légende, les saintongeais seraient une colonie troyenne venue après la chute d'Ilion des rives du Xanthe, d'où la devise de la province de Saintonge : Xantones a Xantho nomina sancta tenent.
Pendant le Haut Empire romain, la Saintonge constitua une civitas prospère de la Gaule romaine. La capitale de la province d'Aquitaine seconde fut établie à Mediolanum Santonum, l'actuelle ville de Saintes, qui bénéficia d'importants travaux d'urbanisation : amphithéâtre, thermes, pont sur la Charente, arc votif de Germanicus marquant l'arrivée de la via Agrippa, partant de Lugdunum , l'actuelle ville de Lyon, capitale de la Gaule romaine. Au IIIème siècle, Saint Eutrope, mort en martyr et originaire de Saintes, a christianisé ce territoire qui comprenait aussi l'Aunis.
Saintes fut envahie successivement par les Alains, les Vandales au début du IVème siècle et par les Wisigoths en 419. En 507, elle fut conquise par Clovis avec le reste de l'Aquitaine et incorporée au Regnum Francorum. Morcelée en de nombreux fiefs, les seigneuries les plus importantes en étaient celles de Saintes, de Saint-Jean-d'Angély, d'Aulnay, de Cognac, de Jarnac et de Jonzac. En 565, un Waddon est mentionné comme comte de Saintonge. Au Xème siècle, l'Aunis est séparée de la Saintonge qui va dépendre du sénéchal du Poitou jusqu'en 1360.
Aux XIème siècle et XIIème siècle les sires de Châtellaillon jouent un rôle important sur ce territoire, qui passe sous domination anglaise en 1152, par le mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri Plantagenêt. Il fut repris en partie à Jean sans Terre entre 1204 et 1210, Le 1er août 1242, suite à la célèbre bataille de Taillebourg, le roi Louis IX impose les dures conditions du traité de Pons au roi d'Angleterre. En 1270, à la mort d'Alphonse de Poitiers, conformément au traité de Paris de 1259, la partie sud de la Saintonge limitée par la rive gauche de la Charente est rendue au duc d'Aquitaine, roi d'Angleterre. En 1371, elle est reconquise dans sa quasi-totalité par Bertrand du Guesclin, et en 1375, elle est officiellement réunie à la couronne de France par le roi de France Charles V. Cet acte symbolique ne met cependant nullement fin à l'anarchie qui règne dans les campagnes ni aux combats entre Français et Anglo-Aquitains,
De 1542 à 1549, elle connut de sérieuses révoltes contre la gabelle, jusqu'à l'édit de Henri II, roi de France. À partir des années 1550, les idées de la Réforme se développèrent rapidement et le protestantisme y devint très actif, avec La Rochelle, dans l'Aunis voisin, devenue une des capitales et place-forte des protestants. La paix de Saint-Germain-en-Laye, le 8 août 1570, reconnaît d'ailleurs La Rochelle comme une des quatre places de sûreté accordées aux Protestants. Les années 1570 à 1590 furent marquées par les terribles guerres de religion, et de 1593 à 1595 eu lieu la première révolte des Croquants. Signé en 1598 par le Henri IV, roi de France, l'Édit de Nantes apporta une vingtaine d'années de paix, jusqu'en 1620. Saint-Jean-d'Angély tombe en 1621, face à Louis XIII roi de France, et en 1628 après le siège de la Rochelle, la Saintonge est de nouveau regroupée avec l'Aunis dans une Généralité. Dans les années 1630 à 1650, la guerre de Trente Ans fit des ravages et fut accompagnée de révoltes paysannes contre les nouveaux impôts de 1629 à 1643: les Croquants. De 1650 à 1653, la Fronde des Princes touche la Saintonge et provoque la misère des campagnes. Les années 1660 connaissent une reprise des persécutions à l'égard des protestants, qui aboutissent en 1685, à la révocation de l'Édit de Nantes, qui verra le début de l'exode de nombreux huguenots vers le Nouveau Monde, et l'arrivée de Fénelon, chargé de la conversion des protestants locaux.


Saintes


Le donjon
Le donjon de Pons construit par Geoffroy III

Vers 494-96, Clovis mène une expédition jusqu’à Saintes, alors dans le domaine des Wisigoths11. La ville est franque après Vouillé (507), avant d'être rattachée à un éphémère royaume aquitain. En 732, la ville est incendiée par le général Abd al-Rahman, chef des armées musulmanes, dont la chevauchée n'est interrompue que par les armées de Charles Martel. Quelques années plus tard, en 778, Saintes est intégrée à un nouveau royaume d'Aquitaine créé par Charlemagne au profit de son fils Louis le Pieux. En 844 la ville est attaquée par les Vikings. Elle est prise et ravagée une première fois l’année suivante, puis de nouveau en 848 par le chef viking Hasting. C'est une période noire : la ville n'a plus d’évêque entre 864 et 989 ; de plus, son dernier comte, Landri, est tué en 866 et n’est pas remplacé
Les envahisseurs installent une base à Taillebourg qui leur permet de razzier tout le pays environnant.

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La crypte de Saint Eutrope

Le tombeau de Saint-Eutrope devient au XIème siècle une étape du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Dans la seconde moitié du XIèème siècle, le comte-duc Guillaume VIII de Poitiers concède des franchises au bourg de Saint-Vivien, et son fils Guillaume le Troubadour fait de même pour le bourg Saint-Eutrope. Au XIIème siècle, le poète Pierre de Saintes acquiert une certaine renommée ; il fait l'éloge dans un de ses textes de la cité. Saintes est coupée en deux à partir de 1271 : la rive gauche est dévolue au roi d'Angleterre, et le faubourg Saint-Pallais aux Français19. La partition dure jusqu'en 1360 lorsque les Anglais ont la mainmise sur toute la ville. En 1360, suite au traité de Brétigny, la ville, comme toute la Saintonge septentrionale, repasse aux mains des Anglais. Du 11 au 14 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Édouard III d'Angleterre et connétable d'Aquitaine, chargé d'appliquer le traité de Brétigny dans la région, prend possession de la ville. Les « consuls » lui en remettent les clefs, ainsi que celle du pont. Jean Chandos les remet à Jehan de Boursy qui est nommé gouverneur. Puis Jean Chandos reçoit les serments de fidélité au roi d'Angleterre des principales personnalités de la ville. En 1372, Du Guesclin reprend toutefois la ville qui redevient intégralement française en 1404. Le XVème siècle est une période de calme relatif durant laquelle plusieurs chantiers importants ont lieu : la cathédrale Saint-Pierre est reconstruite, Louis XI donne à la ville le statut municipal et permet l'édification d'un nouveau clocher à Saint-Eutrope en 1472. La révolte des pitauds éclate en 1548 : en 1541, la gabelle est imposée à la Saintonge et à l’Angoumois. Ces provinces ne payaient cet impôt sur le sel. La jacquerie éclate près d’Angoulême, et se propage rapidement.

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La Porte Romaine

Saintes est prise par les révoltés pendant l’été
Les guerres de religion frappent Saintes à la fin du siècle du fait de la présence de nombreux protestants dans la région. Le succès de la Réforme à Saintes est facilité par les carences et les abus du clergé local, critiquées par le Parlement de Bordeaux. C'est ce même parlement qui organise la répression contre les protestants dès 1546. Bernard Palissy, l'un d'entre eux, a vécu durant cette époque difficile, durant laquelle les bâtiments religieux sont soit endommagés — en particulier la cathédrale, alors toujours en chantier — soit démolis pour renforcer les remparts — c'est le cas du couvent des Cordeliers. La situation géographique de la ville, située à la limite de la zone d'influence protestante de La Rochelle et de celle du bastion catholique qu'est Bordeaux, fait que Saintes ne peut échapper aux conflits. En mai 1562 les huguenots saccagent plusieurs églises, mais les déprédations demeurent relativement limitées.
Saintes est reconquise par les catholiques en octobre ; elle redevient protestante au cours de la troisième guerre avant de repasser aux mains du roi en octobre 1579. Les dégâts sont considérables, surtout pour les récoltes qui sont ruinées. Si la ville ne subit plus directement de combats jusqu'en 1598, sa situation est préoccupante, puisqu'elle sort ruinée des conflits. Et, si, après la signature de l’Édit de Nantes, une nouvelle période de paix s'instaure, la ville ne croît pas en importance dans les domaines économique et administratif. Le conflit a brisé les progrès qu'elle avait initié depuis le milieu du XVXIème siècle, et l'aménagement défensif, massif durant les guerres puisque considéré comme une priorité absolue, en modifiant le visage de la ville, a sonné le glas de sa possibilité à se développer et à s'étendre pour de nombreuses années.
Le Palais de justice de Saintes (1863) est situé sur le cours national Si son statut de capitale de Saintonge reste assuré, Saintes est avant tout un centre religieux, comme en témoignent le nombre important de lieux de culte — à une quinzaine de sites principaux s'ajoutent de nombreuses chapelles annexes — et la présence, autour de la cathédrale, d'un quartier canonial.

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Le port de La Rochelle

De nombreux ordres religieux s'y sont également installés pour revitaliser l'Église selon les préceptes du concile de Trente. Saintes reste une petite ville, dont la population, dans les années 1750, est estimée entre 7 000 et 8 000 habitants. Son rôle judiciaire prend néanmoins de l'importance à partir du XVIIème siècle. L'époque est marquée par la contrainte, pour la population, d'impôts très importants, qui affaiblit du même coup l'économie, de même que le départ des protestants, après la Révocation de l'Édit de Nantes le 15 octobre 1685. La vie intellectuelle est assez limitée, les imprimeurs rares, et la ville ne possède aucune bibliothèque publique. Quant à la topographie urbaine, elle reste essentiellement moyenâgeuse. Avec la construction de l'hôtel du marquis de Monconseil en 1730, édifié à l'emplacement d'une enceinte occupant auparavant les quais, une nouvelle impulsion est donnée à la ville. Ainsi, vers la fin du XVIIIème siècle, Saintes se dote d'un urbanisme moderne grâce à Guéau de Reverseaux, intendant de la généralité de La Rochelle. Celui-ci établit, avec l'ingénieur Duchesne, un nouveau plan de voirie et fait percer des grands axes permettant de contourner la ville, dont celui qui porte son nom.


Saint-Jean-d'Angély


C'est sur l'emplacement d'une villa romaine que des ducs d’Aquitaine, construisent une résidence ainsi qu'une chapelle, En 817, un monastère est fondé par Pépin Ier d'Aquitaine pour abriter la relique de saint Jean-Baptiste. En 860, les Vikings, installés à Trelleborg (futur Taillebourg), font une incursion à Saint-Jean-d'Angély, détruisent le monastère et égorgent les moines. En 1010, une abbaye est fondée à la place du monastère par les bénédictins de Cluny, assurant ainsi le développement de la ville. Au Moyen Âge, Saint-Jean-d'Angély devient une étape sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, entre Aulnay et Saintes. Entre le XIIème siècle et le XVème siècle, la ville est tantôt anglaise tantôt française. Des libertés communales sont octroyées à la ville par Aliénor d'Aquitaine et son fils Jean Sans Terre en 1199 puis par Philippe-Auguste en 1204. Elle est assiégée par les troupes de Jean II le Bon en 1351. En 1360, suite au traité de Brétigny, la ville, comme toute la Saintonge septentrionale, repasse aux mains des Anglais. Du 8 au 11 octobre 1361, Jean Chandos, lieutenant du roi Edouard III d'Angleterre et connétable d'Aquitaine, chargé d'appliquer le traité de Brétigny en particulier en Basse Saintonge, prend possession de la ville et de son château. Le maire Jehan de Marteaux lui remet les clefs. Jean Chandos les lui rend au nom du roi d'Angleterre. Il fait de même avec Tassart de la Venue, châtelain du château. Puis Jean Chandos reçoit les serments de fidélité au roi d'Angleterre des principales personnalités de la ville. Il nomme Jeffren Michel prévôt de la ville. En 1372, Patrice de Cumont, maire de la ville, meurt en chassant définitivement les Anglais hors de la ville. Dès le XIIIème siècle, le monastère s'enrichit grâce au commerce du vin de Saint-Jean. Ce vin était consommé dans l'Europe du Nord grâce à son acheminement par mer jusqu'au port de Damme en Belgique où subsiste encore la maison de Saint-Jean-d'Angély. Une autre source d'enrichissement était le commerce du sel, l'abbaye possédant des salines sur la côte. En février 1462, le roi Louis XI (1423-1483) étant à Saint-Jean-d'Angély accorda des grâces et des prérogatives à cette ville, en raison de sa fidélité envers les rois de France, notamment celle du temps de la guerre de Cent Ans ainsi que la confirmation des lettres patentes au monastère de Saint-Jean-d'Angély. Il confirma de nouveau les privilèges de la ville, à la suite de la mort du duc de Guyenne, son frère.

Note

Chez Audebert

La Savoie sous la neige
Isidore Raymond dans sa maison
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C’est dans le Petit hameau de Chez Audebert, à Nantillé que feu, Monsieur Gabriel Albert à agrémenté son jardin de quelques 400 sculptures de toutes sortes allant de Charlie Chaplin, à François Mitterrand, qui hélas, par manque de moyens financiers se dégradent lentement.

Saint-Jean-d'Angély devient une place forte protestante pendant les guerres de religion. En 1568, l'abbatiale gothique est détruite par les huguenots. Puis Saint-Jean-d'Angély est assiégée en 1569 par Charles IX. Le 5 mars 1588, le prince de Condé, chef des protestants, meurt soudainement à Saint-Jean-d'Angély. Sa femme, Charlotte de La Trémoille, est soupçonnée d'avoir fait empoisonner son mari après l'avoir trompé. Charlotte rejoignait à cheval tous les jours son fils tout juste né, futur Henri II, par le chemin de Saint-Jean-d'Angély à Villeneuve-de-Mazeray qui fut baptisé le chemin de la princesse.
Après l'assassinat du roi Henri IV en 1610 et à l'instar de plusieurs provinces du midi de la France, l'Aunis et la Saintonge connaissent une série de brèves escarmouches entre 1615 et 162015. Le rapprochement avec l'Espagne, puissance ultra-catholique — concrétisé par le mariage du roi Louis XIII avec l’infante Anne d'Autriche (1615) — passe mal auprès des calvinistes, le décret rétablissant le libre exercice du culte catholique en Navarre (1617) vaut au roi les protestations des réformés. Devant la résistance du parlement, le souverain décide de marcher sur la Navarre (1620), au grand scandale des protestants qui ne tardent pas à se soulever. Les villes d'Aunis et de Saintonge ne sont pas les dernières à entrer en rébellion, forçant le roi à se porter devant les murs de Saint-Jean-d'Angély. Après avoir installé son quartier général au château de Vervant, Louis XIII, courroucé, décide de réprimer la cité angérienne qu'il a déjà tenté de soumettre au moyen de la conciliation en septembre 162016. La ville, défendue par Benjamin de Soubise, est encerclée par les armées royales, fortes de 3 500 hommes16, commandées par Louis XIII en personne. Débutant le 21 mai 1621, le siège dure jusqu'au 24 juin, et se solde par la capitulation des révoltés, l'abolition des privilèges communaux et la destruction des remparts. La répression est si terrible que la ville est débaptisée et porte pendant un temps le nom de Bourg-Louis. La cité perdit ainsi une grande partie de sa population et fut ruinée. La paix revint avec Louis XIV qui pardonna à la ville et lui redonna son nom originel. La prospérité ne revint qu'au XVIIIe siècle avec le commerce des eaux de vie du cognac dont la production était exportée par la Boutonne qui servit de voie d'eau jusqu'à Tonnay-Charente, considéré alors comme l'« avant-port de Cognac ».


Jonzac

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Le château de Jonzac

On a retrouvé dans la commune La première mention du château de Jonzac date de 1059. L'inscription 1449 sur le château atteste de sa reconstruction au XVème siècle à la suite des destructions engendrées par la guerre de Cent Ans. Dans les années 1570, Jonzac devint une place huguenote, et connut un essor économique important (foire, marché aux porcs, halle aux grains). La révocation de l’édit de Nantes en 1685 a contraint de nombreux jonzacais à fuir vers Bordeaux et aux Antilles.
Jonzac devint chef-lieu d'arrondissement en 1800 et la prospérité de la ville commence à se faire grâce au commerce du cognac. Le chemin de fer arrive à Jonzac en 1870 depuis Saintes. La fin du XIXème siècle verra Jonzac subir une crise économique à la suite des ravages du phylloxera sur le vignoble du cognac.
Durant la seconde guerre mondiale, l'un des plus importants dépôt de munition de la face Atlantique se trouvait dans les carrières d'Heurtebise. Sa destruction par sabotage le 30 juin 1944 fut orchestrée par la résistance. Durant l'opération Pierre Ruibet se sacrifia pour déclencher la destruction. Son compagnon Claude Gâtineau fut arrêté et fusillé le lendemain


Rochefort


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Le pont transbordreur de Rochefort

Rochefort était une partie de la ligne de défense de la côte d'Aunis et de Saintonge et de la vallée de la Charente. Le château de Rochefort, isolé dans la boucle de la Charente n'a apparemment pas joué d'autre rôle que celui de surveiller le fleuve et de percevoir des droits sur le trafic fluvial. Il a cependant été attaqué et repris ou racheté plusieurs fois au cours des siècles. À la fin du XIIIème siècle la famille de Rochefort s'éteint avec Gilbert de Rochefort, chevalier. Sa tante, vend alors le domaine à Philippe le Bel qui est intéressé car le domaine se situe à cette époque sur une frontière naturelle avec les possessions du roi d’Angleterre. Mais avec le traité de Brétigny en 1360, Rochefort ne tarde pas à passer aux main d'Édouard III d'Angleterre, et ce jusqu'à ce que Charles V le reprenne en 1372. Il reste dans le domaine royal jusqu'en 1462, date à laquelle il est confié aux mains des puissantes familles de Coétivy et de la Trémoille.
06 En 1537, Rochefort revient à nouveau dans le domaine royal. Henri IV vend le 11 septembre 1599, la terre de Rochefort à un petit seigneur, Adrien de Lauzeré, 1er valet de chambre du roi, qui en offre 35 568 écus. Ses héritiers le conservent jusqu'en 1665. Aux alentours de 1660, la marine française, créée par Richelieu est en mauvais état, elle ne compte plus que quelques navires capables de prendre la mer. Louis XIV charge alors Colbert de Terron de trouver un lieu sur la côte Atlantique capable d'accueillir un arsenal qui devienne un lieu de « refuge, de défense et d'approvisionnement ». Après la tenue à Brouage d'une commission, Rochefort est choisi en décembre 1665.

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La ville fortifiée de Brouage - construite sous ordre de Richelieu

Plusieurs raisons ont conduit au choix de ce site : la situation est à la fois au milieu de la façade Atlantique, au fond d'une grande rade protégée par plusieurs îles, offre une protection contre un bombardement des bateaux en construction par les flottes ennemies, hollandaise et anglaise ; le roi veut remplacer, en retrait de à La Rochelle, le port de guerre Brouage qui s'est ensablé ; la présence de vasières en eau douce est propice à l'échouge des navires ; les propriétaires des deux sites qui sont d'abord préférés parce qu'ils sont plus proches de l'embouchure, Saint-Nazaire et Soubise, refusent de se défaire de leur seigneurie en faveur du roi. Jacques Henry, seigneur de Cheusse, seigneur par sa femme de Rochefort, refuse aussi car il est calviniste, mais il a le statut de seigneur engagiste du roi ce qui permet à celui-ci d'exiger son rachat à un prix qui est fixé à 120 000 livres. la Charente et les canaux d'acheminer des bois, des vivres, des métaux, des toiles et des denrées depuis le Saintonge, le Périgord, le Limousin qui sont des pays riches. 06 En 1666, sur ordre de Louis XIV, les restes du château de Rochefort furent rasés, dans le but de créer un arsenal militaire pour abriter la flotte du Ponant. Le choix de Rochefort fut un compromis entre les propriétaires de deux villes préalablement choisies, Fouras et Tonnay-Charente ; Colbert de Terron sut convaincre le conseil du roi de choisir à mi-chemin entre ces deux villes, à Rochefort. L'arsenal est donc construit, accueillant ateliers et magasins. Le bâtiment de la corderie royale est alors construit. La ville se développe alors rapidement sous l'impulsion de Colbert de Terron, puis de Michel Bégon de 1688 à 1710 où la construction navale se fait à un rythme très soutenu (près de 49 navires jusqu’en 1692 et environ 350 bateaux au total). Bégon embellit la ville. En 1677, l'eau est amenée par canalisation en bois depuis Tonnay-Charente pour les besoins de la population grandissante. Cependant à l'usage, l'arsenal est difficile à exploiter. Les 12 milles nautiques le séparant de la rade sont une très bonne protection, mais les méandres du fleuve et sa faible profondeur posent de gros problèmes aux plus gros navires. Il est nécessaire de décharger les vaisseaux de leur artillerie, de l'eau potable et des munitions jusqu'à la rade. Le halage se faisant à la force des bras, il faut 3 marées dans le meilleur des cas pour sortir le bateau et l'amener jusqu'à l'ile d'Aix. À partir de 1766, on utilise des forçats pour ce travail. Les canons sont ensuite chargés à l'ile d'Aix, l'eau douce à Saint-Nazaire-sur-Charente (une fontaine d'eau potable est créée en 1676), l'embarquement se faisant à Port-des-Barques. L'étalement des infrastructures est générateur de retard, de surcouts et de complications. L’État royal est très mauvais payeur : après avoir attendu leur salaire pendant plusieurs mois, les ouvriers s’insurgent, arrêtent le travail, et mettent le siège devant l’intendance. La situation se répète avec les calfats et les charpentiers en 1717 et 1719.

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Plan de Brouage

Au XVIIIème siècle, la ville se dote d'immeubles cossus, comme l’hôtel Mac Nemara aménagé par Jean-Baptiste Mac Nemara, qui commence par acheter en 1719 à Rochefort un immeuble urbain, et qui fut lieutenant de frégate et enseigne d'une compagnie de marine, puis chef de division d'escadre et vice- amiral, puis lieutenant général des armées navale. Rochefort a été le site de nombreuses écoles de la marine et de l'armée, à commencer par ce qui va devenir l'école navale. La première compagnie de gardes-marines est crée par Mazarin en 1655, réformées par Colbert en 1670, dissoute en 1671, reconstituée en 1672, en partie à Rochefort. Avec l'École spéciale d'hydrographie fondée dans les principaux ports à l'initiative de Richelieu, la compagnie des gardes-marine assure la formation et l'apprentissage des futurs officiers de marine, dont beaucoup vécurent à Rochefort. En 1683, trois compagnies de cadets-gentilhomme sont créées à Brest, Rochefort et Toulon. Les deux premières prendront le nom définitif d'école navale lorsqu'elles seront rétablies en 1810 à Brest, et en 1816 à Angoulême, puis réunies définitivement à Brest en 1830. De nombreuses autres écoles ont été implantées à Rochefort par la suite.. Un bagne est ouvert à Rochefort en 1777, qui faisait partie des trois "grands bagnes" du royaume avec Toulon et Brest. On y enfermait les prisonniers condamnés à vie. Il fut fermé en 1854. La mauvaise récolte de 1788 conduit à des émeutes et des boulangeries sont pillées à Rochefort le 28 avril 1789.

Note

Royan


Charles d'Albert d'Ailly
Affiche Royan

Royan sous le napalm
Verrou de la Gironde, la cité balnéaire de Royan a été particulièrement occupée depuis 1940 par les Allemands qui se retrouvent, à l’été 1944, encerclés par les FFI du colonel Adeline. Les civils de la poche de Royan peuvent alors quitter la zone, mais une partie refuse et va connaître les bombardements alliés du 5 janvier 1945 puis ceux du 14 avril 1945, quelques semaines seulement avant la fin de la guerre, quand les bombardiers américains ont déversé plus de 700 000 litres de napalm sur la ville, lors de la première utilisation d’envergure de cette nouvelle arme terriblement destructive.

Les officiers de la Marine nationale étant restés majoritairement royalistes, la Terreur est particulièrement sévère : les représentants en mission à la Rochefort Lequinio et Laignelot font guillotiner 52 prévenus, dont 19 officiers de la marine. Témoin des changements radicaux de l’époque : on compte 63 divorces sur la période. Après le 9 Thermidor, la Convention envoie Chauvin-Hersant qui épure le tribunal révolutionnaire. Rochefort est aussi le point de départ d'une déportation qui a eu lieu en 1794 et 1795. Appelés les martyrs des pontons de Rochefort, les déportés étaient 829 prêtres. Parmi eux, 274 ont survécu.

Pons


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Statues de pèlerins de Saint Jacques de Compostelle sur un rond-point de Pons

Pons situé sur la rive droite de la Seugne qui s'y partage en plusieurs bras, est une ville ancienne qui se divise en deux parties bien distinctes, la haute ville ou les Aires, qui est aussi appelée Saint Martin et la basse ville, que l'on nomme Saint Vivien. Elle était autrefois fortifiée et avait un château, dans lequel le roi Louis IX, après la bataille de Taillebourg, en 1242, reçut à merci Hugues de Lusignan, comte de la Marche, et sa femme Isabeau d'Angoulême, veuve en premières noces du roi d'Angleterre Jean sans Terre. Une partie de ce château est aujourd'hui convertie en hôtel de ville et il en reste un donjon de forme rectangulaire, haut de 31 mètres et protégé par des contreforts, classé comme monument historique. Elle devint une des places de sûreté des protestants. Le gouverneur Châteauneuf avait résolu de s'y défendre vigoureusement ; mais, privé des poudres et des munitions que l'assemblée de La Rochelle lui avait promises et qui ne purent passer, et ayant appris la prise subite de Saint-Jean-d’Angély, d'accord avec les habitants, ce gouverneur se résolut à envoyer des députés au roi et fit sa soumission. C'est alors que Louis-XIII fit démanteler la place, en 1622. Les seigneurs de Pons portaient le titre de sires et ne relevaient que du roi. C'est cette ville qui a donné son nom à une des plus nobles familles de la Saintonge. Les sires de Pons étaient très riches ils prenaient le titre de comtes de Marennes, princes de Mortagne, barons de Mirambeau ; ils exerçaient leurs droits féodaux sur 52 paroisses et plus de 250 fiefs nobles. Parmi les plus célèbres, nous citerons Renaud V, tué à la bataille de Poitiers ; Renaud VI, commandant pour Charles VII des armées françaises en Poitou et en Saintonge, qui conquit sur les Anglais Cognac, Marans, Saint Maixent, Royan ; et Antoine de Pons, sur lequel les protestants s'emparèrent de la ville en 1568, malgré des prodiges de valeur ; dernier de sa race, il maria sa fille Antoinette à Henri d'Albret, comte de Miossens, qui hérita de ses biens.

Fort Boyard
Fort Boyard

Fort Boyard

Au XIXème siècle, c’est Napoléon Ier qui donna l’ordre de débuter les travaux de construction du Fort Boyard sur l’Atlantique. Initialement conçu comme un lieu de défense de la baie de la Rochelle, le Fort perd son utilité et devient une prison.


La bataille de Taillebourg

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Taillebourg
La bataille de Taillebourg par Eugène Delacroix

La bataille de Taillebourg


La bataille de Taillebourg opposa, le 21 juillet 1242, les troupes capétiennes du roi de France Louis IX et de son frère le comte de Poitiers Alphonse, victorieux, à celles de leurs vassaux révoltés, Henri III d'Angleterre et Hugues X de Lusignan
Le comté avait une longue tradition d'autonomie au sein de l'Aquitaine, loin des capitales successives du royaume de France ou d'Angleterre, quand il avait été rattaché au domaine anglo-angevin, lors du mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt. C'est donc à la fois pour ménager la défiance des seigneurs poitevins à l'égard d'un suzerain récent et pour constituer un domaine à son fils cadet, que Louis VIII le Lion avait donné le Poitou en apanage à Alphonse de Poitiers. Celui-ci n'avait que 6 ans à la mort de son père, en 1226, et fut donc comme son frère aîné Louis, placé sous la régence de sa mère Blanche de Castille.
Il n’est adoubé qu'à l'âge de 18 ans, par son frère, et ne prend possession de son fief qu'en 1240. Il reçoit à cette occasion l'hommage lige des seigneurs de la province, dont l'un des plus puissants d'entre eux, Hugues X de Lusignan. Celui-ci, outre son fief familial, possédait plusieurs places en Poitou, dont le château de Montreuil, et surtout le comté de la Marche. Tout comme de nombreux seigneurs poitevins, Hugues de Lusignan n'accepte pas de perdre l'autonomie qu'il avait auparavant, et comme en 1173-1179, 1188 et 1194 contre le roi d'Angleterre, et en 1219-1224, la noblesse poitevine se ligue contre son suzerain trop puissant. Le point de départ de l'affrontement se situe à Noël 1241, lorsque, sans doute à l'instigation de son épouse Isabelle d'Angoulême mère d'Henri III d'Angleterre, Hugues X de Lusignan insulte le comte de Poitiers dans son palais. La famille capétienne réagit et le 5 janvier 1242, Alphonse de Poitiers convoque la noblesse poitevine à Chinon pour la Pâques. Des seigneurs fidèles, d'autres moins fidèles mais ennemis des Lusignan, répondent à l'appel : ainsi Geoffroi IV de Rancon, seigneur de Gençay. Bien que sa mère Blanche ait déjà fait face avec succès à des révoltes féodales et gère encore les affaires du royaume depuis 1226 avec le titre de baillistre, Louis IX décide de porter secours à son frère et dirige la campagne. Il arrive à Chinon le 28 avril, à Poitiers le 4 mai, avec une armée de 30 000 hommes, chevaliers et fantassins, et des engins de siège. Le 9 mai ils réussissent à s'emparer du château de Montreuil-Bonin, la place forte des Lusignan. Après avoir pris la tour de Béruges, Moncontour, Vouvant et Fontenay-le-Comte ils se dirigent vers Saintes.
Le roi d'Angleterre, Henri III, a en effet débarqué à Royan à la mi-mai, avant de rejoindre à Pons son parent Hugues de Lusignan et Raymond VII de Toulouse qui cherche à compenser le traité de 1229 qui lui a ôté la plus grande part de ses terres. Il est également accompagné de son frère Richard, prince de Cornouailles et comte de Poitiers en titre depuis 1225.
Le roi de France est hébergé au château de Taillebourg, qui surplombe le premier pont sur la Charente depuis son embouchure et passage stratégique entre Saint-Jean-d'Angély et le Poitou au nord, et Saintes, qui appartenait alors aux Lusignan et l'Aquitaine au Sud.
Le 19 juillet, les deux armées se font face de chaque côté du pont, sans qu'un véritable combat ait lieu. La bataille a lieu le 21 juillet, et se résume en une charge massive des chevaliers français, qui déboulent du château et bousculent leurs adversaires, contraints à fuir. Après cet engagement qui leur permet de contrôler un pont stratégique, les Franco-Poitevins exploitent leur avantage. Le 23 juillet, a lieu la bataille qui est réellement décisive sous les murs de Saintes Les Anglo-Poitevins sont à nouveau battus, de façon définitive.




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