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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Blason de La Corrèze position de La Corrèze

Ce département du quart sud Ouest de la France à pris le nom de la rivière qui le traverse. La Corrèze prend sa source sur le plateau de Millevaches, dans le parc naturel régional de Millevaches en Limousin, à plus de 910 mètres d'altitude, au sud de la commune de Pérols-sur-Vézère, dans la partie nord de la forêt domaniale de Larfeuil. La Montagne culmine à 987 m au mont Bessou. Les plateaux sont creusés par des vallées encaissées qui se dirigent vers la Dordogne, revivifiant le relief comme aux cascades de Gimel. Au sud-ouest de la Corrèze, le bassin sédimentaire de Brive jouit d'un climat plus favorable. On y trouve des collines de grès comme à Collonges-la-Rouge.Le département de la Corrèze est formé du ci-devant bas Limousin, c'est-à-dire de tout le ci-devant diocèse de Tulle et d'une partie considérable de celui de Limoges. Il tire son nom de la rivière de Corrèze qui y coule en partie du nord au sud en tirant un peu a l'ouest.
Ses bornes sont au nord, les départements de la Haute-Vienne et de la Creuse à l'est, ceux du Puy de-Dôme et du Cantal; au sud, celui du Lot; et à l'ouest celui de la Dordogne. Le département de la Corrèze gît sur le versant occidental des montagnes qui, groupées au centre de la France, forment un point moyen entre la Méditerrané et l'Océan. Terrain de transition entre les plaines de l'ouest et du sud de ce royaume vers lesquelles il s’allonge, et les montagnes de l'Auvergne dont il se détache, ce pays tend à s''identifier de configuration avec ces deux localités géographiques.
Profondément déchiré du nord-est au sud-ouest, et mamelonné sur une grande partie de sa surface, il offre des plans saillants et d'une grande élévation par opposition à des plans inférieurs et profond par les premiers, il reproduit l'Auvergne; par les seconds, il rappelle les plaines de l'Ouest et du Sud. Trois rivières principales, produit d'affluents nombreux dérivés de ces plans inclinés, par courent trois vallées d'une médiocre ouverture. Ces rivières se dirigent dans le sens des déchirures, du nord-est au sud-ouest. Un groupe de montagnes détaché domine au nord, le département.

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Carte de la Corrèze


Note

Les Corrèsiens


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Corréziens
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Travail dans une ardoisière en Corrèze

Le peuple de la Corrèze est doux, bon, patient, pacifique Il était cité, dans les états de justice de1825, comme le département français qui avait le moins commis de crimes, proportion gardée avec sa population. Lent au travail, et ménager de ses forces, il en abuse rarement il est sobre, et propre à supporter beaucoup de privations. Timide circonspect et défiant, il réunit néanmoins à beaucoup de précision dans l'esprit beaucoup de finesse. Froid et peu susceptible d'enthousiasme il, vise plus à la justesse qu'à la chaleur et à l'entraînement de l'expression. Aussi, lorsque toutes les langues élémentaires, comme la sienne, présentent de nombreuses traces et des fragments entiers de cette poésie vulgaire qui n'a besoin que de l'imagination pour se produire, on n'en trouve aucun essai dans la sienne, et l'on reconnaît aisément, aux adages, aux proverbes et aux sentences dont il l'a parsemée l'esprit fin et réfléchi du peuple qui s'en sert. Il est sincèrement religieux et tolérant, quoique superstitieux. La religion est un besoin pressant pour lui: il l'implore à tout instant, comme espérance et comme consolation. Par son aide, il se soumet à tous les maux et cette résignation profonde qu'elle lui inspire explique naturellement cette incurie et cette insensibilité assez générales qu'il témoigne pour ses propres calamité.
Dans son habitation, le campagnard de la Corrèze est misérable.et souverainement a plaindre ; sa maison présente la triple image de l'insalubrité, de la saleté et de la misère. La plupart, adossées à des terrains humides, situées sur des plans inférieurs à celui du sol environnant, reçoivent l'humidité qui ruisselle des murs et de terre. Exposées sans art, percées sans concordance elles attirent les souffles froids et humides de l'hiver, en concentrant les chaleurs dévorantes de l'été. La fumée de leurs foyers ne trouvant pas d'issue par des cheminées vicieusement disposées, se condense dans l'appartement elle se dépose sous forme de suie ou d'un vernis noir, sur les murs, et la teinte noire uniforme qui en résulte obscurcit le jour et attriste l'habitation. L'air, saturé de cette vapeur irritante, va affecter péniblement l'œil. Des ophtalmies chroniques rebelles s'ensuivent, et la cécité souvent. Les parties apparentes de la peau, telles que le visage, le cou et les mains, se noircissent et une couche de substance terreuse noire, en enlaidissant ces parties, s'oppose à la transpiration nécessaire de leur tissu. Le poumon lui même, organe de premier ordre, dans l'impression souvent répétée de ce gaz délétère, est exposé à s'irriter et à contracter des maladies graves. Ajoutez à ce récit pénible le voisinage très-immédiat et souvent la cohabitation d'un animal sale et dégoûtant le cochon et on aura une image assez exacte du malheur de l'habitant des campagnes retiré sous son toit, destiné partout à être l'asile du repos et du contentement.

Le pays est nu sur ses points les plus culminants, boisé ou cultivé à mi-côte dans les vallées, il est riche en prairies.
Dans toute la partie nord, à l'est, et dans une partie de l'ouest, le sol est formé de roches primitives; les variétés principales de ce gisement sont le granit blanc, le gris, le rosacé, et le quartz. A l'ouest et au sud se trouvent des carbonates de chaux de plusieurs variétés.
Les terres se présentent sous trois grandes divisions :
1° les terres rouges de nature argileuse, onctueuses, tenace, retenant fortement l'humidité et les eaux, d'un travail pénible et long, mais d'une grande fertilité.
2°les terres gris blanc de composition siliceuse légères faciles à soulever et à apprêter, filtrant aisément les eaux, d'une médiocre production.
3°les terres noires d’une nature à peu près semblable aux précédentes, ayant les mêmes propriétés, les moins propres de toutes à la végétation. A l'est, il existe et on exploite un dépôt de fossile végétal. On trouve dans certaines localités, à gisement de quartz, de beaux cristaux de ce minéral. Il y en a deux variétés le quartz blanc et le quartz rosacé. Certains endroits présentent des blocs énormes de granit blanc noir maculé affectant presque tous la forme sphéroïdale. Le sol de la Corrèze est en général médiocre sous le rapport des productions. On trouve, dans la partie vignoble quelques vallons tels que ceux de Brive, de St-Antoine et d'Objat, où le terrain est riant, riche et productif; mais ces expositions ne sont pas très nombreuses. On doit, au reste, pour se faire une idée juste de la fertilité ou de la stérilité du territoire, diviser le département en deux parties, celle qu'on appelle Montagne et celle qu'on appelle le Pays bas.
La première division comprend tout l'arrondissement d’Ussel et la majeure partie de celui de Tulle; la seconde se compose du surplus de l'arrondissement de Tulle et de celui de Brive.


Histoire de la Corrèze


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Carte touristique de la Corrèze
Note

Carte d'identité


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Brive la Gaillade

Corrèze (19)
Région : Nouvelle-Aquitaine
Préfecture :
Tulle

Sous préfectures :
Brive la Gaillarde
Ussel

Conseil général
Archives départementales
Office département du Tourisme
Liste des communes de Corrèze
Le patrimoine des communes
Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Démographie :
Gentilé : Corrézien
Population : 239 784 hab. (2021)
Densité : 41 hab./km2
Subdivisions :
Arrondissements 3
Circonscriptions législatives : 2
Cantons : 19
Intercommunalités ; 9
Communes: 279

Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d'une partie de la province du Limousin.
Les peuples qui, avant la conquête romaine, habitaient le territoire dont se compose aujourd'hui le département de la Corrèze étaient les Lémovices ; le nord était cependant occupé par quelques tribus des Arvernes,tandis qu'au midi les dernières familles des Lémovices se confondaient avec les Petrocorii. Ces tribus vivaient indépendantes sous la direction religieuse des druides, et l'on trouve encore dans la Corrèze des traces de leur ancien culte, ce sont des peulvens, des dolmens, des tombelles, des pierres branlantes. Le dolmen de Clairfage est un des plus curieux de ces monuments ; les noms des communes de Pierrefite et de Peyrelevade constatent l'existence d'anciens peulvens.
Lorsque, en l'an 50, les Romains, sous la conduite de Jules César, firent la conquête des Gaules après dix années de combats acharnés, les tribus limousines de la race des Arvernes furent les dernières qui combattirent pour l'indépendance nationale; elles ne se soumirent qu'après la défaite et la mort de Vercingétorix, le héros de ces contrées, auquel elles avaient envoyé un contingent de dix mille hommes à Alésia.

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En Corrèze

Le pays des Lémovices et celui des Arvernes furent, en effet, ceux dans lesquels les Gaulois purent le mieux défendre leur liberté âpres montagnes, torrents, gorges inaccessibles, vastes forêts, tout s'y rencontrait pour en faire un pays admirablement approprié au genre de guerre que les Gaulois faisaient alors guerre de surprise et d'embuscade, où ils opposèrent le plus souvent la ruse et l'agilité au nombre et à la tactique. D'ailleurs, les Lémovices possédaient des forteresses retranchées, et ces oppidums sont nombreuses dans le département. Situées pour la plupart sur des sommets élevés, entourées d'un ou de plusieurs fossés et formées d'énormes quartiers de roches brutes disposées en murailles perpendiculaires, elles devaient offrir une retraite assurée contre un ennemi qui ne connaissait que très imparfaitement le pays. La plus curieuse de toutes est celle de Roc-de-Vie, placée sur le cône tronqué d'un mamelon isolé, d'où l'on peut découvrir tous les plateaux à dix lieues à la ronde.

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Carte de la Corrèze
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Brive-la-Gaillarde

Sur des puys secondaires existent autour de l'horizon des forts plus petits, disposés de façon à communiquer, soit par des feux, soit par d'autres signaux, avec la forteresse principale : on en compte ainsi huit, qui sont: Puy-Chastellux, Puy-de-Fourches, Puy-Chameil, Puy-Sarjani, Puy-de-las-Flours, Puy-Pauliac, Puy-du-Sault et Puy-Bernère.
Une fois maîtres du pays, les Romains ne s'y établirent pas d'abord aussi complètement que dans les riches plaines de la Loire, de la Seine et du Rhône ils se contentèrent de l'occuper militairement à l'aide de quelques postes fortifiés et de camps retranchés, dont on reconnaît encore les traces, et peut-être ne firent-ils qu'occuper, en perfectionnant les moyens de défense, les anciens ouvrages fortifiés des vaincus. Quelques-unes de ces positions militaires, plus favorablement placées sur les voies romaines qui couvrirent bientôt le pays de leur réseau, ou dans leur voisinage, devinrent par la suite des centres de population telle fut, par exemple, l'origine de Masseret, d'Uzerche, d'Yssandon, d'Ussel et de Tintiguac. Le savant Baluze a cru reconnaître dans cette dernière la Rastiatum de Ptolémée. Il paraît certain que ce lieu a été une station romaine. Les noms des villages environnants sont latins Césarin, Bach, Montjove, etc. Baluze reconnut de son temps, à Tintignac, l'existence de ruines ayant l'apparence d'un ancien amphithéâtre, et, dans le pays, le lieu où il les vit se nomme encore les arènes.
Si à ces traces du séjour des Romains nous ajoutons deux ou trois tours ruinées, des restes de voies militaires, des aqueducs souterrains, quelques bustes mutilés, des tronçons de statues, un aigle colossal en granit, des vases, des urnes, des médailles, etc., nous aurons complété le catalogue des antiquités romaines du département de la Corrèze.
Les Romains avaient compris le pays dans la première Aquitaine, ils y dominèrent pendant cinq siècles ; l'événement le plus important pendant cette longue période fut la prédication de l'Évangile, qui vint consoler les populations vaincues et leur donner la patience et l'espérance d'un avenir meilleur. Si nous en croyons les écrivains ecclésiastiques, ce serait saint Martial qui aurait été l'apôtre du Limousin. Une ancienne tradition veut même qu'il ait séjourné à Uzerche, à La Grafouillère, à Tulle, et il aurait fait dans cette dernière ville plusieurs conversions et des miracles.
Le séjour de saint Martial à Tulle est, pour les historiens du pays, un fait au moins douteux « Tulle, disent-ils, n'existait pas encore et ne fut fondée qu'à une époque bien plus éloignée. »

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Collonges-la-Rouge

Peut-être doit-on concilier l'histoire avec la tradition, en rapportant à Tintignac ou Rastiatum, lieu voisin de Tulle, les faits que la légende religieuse placée à Tulle. Quoi qu'il en soit, après la mission de saint Martial, le nombre des chrétiens alla toujours en augmentant, malgré les persécutions ordonnées par les empereurs romains et pendant lesquelles eut lieu le martyre de saint Ferréol, évêque de Limoges de sainte Fortunée, qui, selon la tradition, a donné son nom au bourg de Sainte-Fortunade, où elle reçut la mort. Vers le IVème siècle, saint Martin parcourut aussi le bas Limousin il prêcha le christianisme à Brive, qui était déjà une ville importante, et il y reçut la palme du martyre. Les premières églises qui furent élevées dans le pays furent consacrées à saint Martial et à saint Martin, que l'on regardait comme les apôtres de la contrée. Lors de l'invasion des barbares, les Vandales et les Alains ravagèrent le pays, brûlant les églises et les villes. Après eux vinrent les Wisigoths ceux-ci s'emparèrent de l'Aquitaine, et leur domination s'étendit sur la région qui forme aujourd'hui le département de la Corrèze; elle fut assez douce pour les Gallo-Romains, qui s'inquiétèrent peu d'abord de voir les lourds impôts dont on les accablait passer des mains des empereurs à celles d'un maître barbare. Mais les Wisigoths étaient ariens ; ils persécutèrent donc l'Église d'Aquitaine. Les prêtres du bas Limousin joignirent sans doute leurs prières à celles des évêques auprès de Clovis, et celui-ci, à la suite de la grande victoire de Vouillé, en 507, mit un terme à leurs exactions en s'emparant de la contrée. Les Francs s'avancèrent dans l'Aquitaine en trois colonnes; l'une d'elles, qui était commandée par Thierry, fils aîné de Clovis, et qui fut dirigée vers Narbonne et la Septimanie, traversa le pays dont nous esquissons ici l'histoire.
A l'époque du partage de la monarchie franque, le pays de la Corrèze fit partie du royaume de Paris, qui eut Caribert pour roi; puis, à la mort de celui-ci, il passa sous la domination de Childéric, roi de Soissons. Quelque temps après, le Limousin fit cause commune avec le reste du Midi, qui voulut se donner pour roi un fils naturel de Clotaire Ier, nommé Gondowald. Ce fut, dit-on, à Brive même que ses soldats l'élevèrent sur le pavois, en 584. Mais, quelque temps après, il fut assassiné près de Saint-Bertrand-de-Comminges. Ses soldats n'avaient pas respecté l'église de Saint-Martin et y avaient mis le feu.
Ce malheureux pays du bas Limousin fut encore ravagé une première fois par les Sarrasins et pendant la guerre d'indépendance de l'Aquitaine que Ilunald et «~aïfre les descendants de Caribert, fils de Dagobert, soutinrent de 760 à 770 contre Pépin le Bref et Charlemagne; plusieurs combats furent même livrés dans les environsd'Yssandon, d'Allassac et de Turenne. Charlemagne, vainqueur de Waïfre, établit dans le Limousin des comtes ou gouverneurs, tige des grandes maisons féodales, des vicomtes de Ségur, de Tulle, de Turenne, de Combornet de Ventadour.
La Corrèze fit à cette époque partie du royaume d'Aquitaine, que constitua pour son fils l'illustre fondateur de la dynastie carlovingienne. Il avait encore traversé le pays en se rendant sur les frontières d'Espagne, en 774, et, témoin des désastres qu'avaient occasionnés les guerres précédentes, il s'efforça de cicatriser les plaies et de relever les ruines. L'église d'Uzerche conserve encore deux reliquaires qu'on attribue à la munificence de ce prince. La tradition veut aussi que son neveu, le célèbre Roland, ait donné à la chapelle de Notre- Dame-de-Rocamadour une somme d'argent d'un poids égal à celui de son invincible épée. Cette arme terrible y fut, dit-on, déposée après sa mort, contrairement à la poétique légende qui représente Roland brisant avant d'expirer la fameuse Durandal, au milieu des rochers de Roncevaux. La tradition locale explique par un hasard des guerres suivantes la porte de la précieuse relique et son remplacement par cette masse de fer qu'on montre aux pèlerins sous le nom de sabre dc Roland. On raconte encore que Charlemagne, dans une des tournées d'exploration qu'il fit pour établir dans les pays d'outre-Loire une administration vigilante et réparatrice, s'arrêta dans sa résidence royale de Jucondiacum Joac, près de Limoges, et vint, dit le cartulaire de Charroux, chercher une distraction à ses grands travaux dans une villa du comte Roger. Il y rencontra un gentilhomme breton qui rapportait de Jérusalem un morceau de la vraie croix. Le pèlerin consentit, sur la demande du monarque, à déposer dans ce même lieu cette relique sainte. Charles y fit construire aussitôt un monastère qu'il affranchit de toute juridiction épiscopale et laïque, suivant des lettres patentes approuvées et confirmées par le pape Léon III.
Le comte de Limoges plaça dans le nouvel établissement douze religieux sous la direction de David, qui en fut le premier abbé, et leur donna, par testament, plusieurs terres ainsi que le château et le couvent de Saint-Angel. Ce dernier cloître, situé à huit kilomètres d'Ussel, dans le bas Limousin, avait été fondé vers 798 par Roger et son épouse Euphrasie, qui lui donnèrent les châtellenies de Saint-Angel et de Nontron, et y établirent douze moines avec un prieur qui devait comparaitre en personne au chapitre général de Charroux. Le couvent de Saint- Angel demeura, jusqu'au XIIIème siècle, sous la protection des seigneurs de Mirabel qui transmirent leurs biens et leurs privilèges aux seigneurs de Champiers. Ceux-ci les léguèrent à Guérin de Valon, à la charge par lui de prendre les titres et armes des maisons de Champiers et du Boucheron, qui avaient une origine commune. Les seigneurs de Champiers et leurs héritiers rendirent jusqu'au XVIème, siècle foi et hommage à l'abbé de Charroux, pour le château de Saint-Angel, situé à quelque distance de l'abbaye de ce nom.
En 1676, l'évêque de Limoges, François de La Fayette, céda au cardinal de Bouillon le prieuré de Saint-Angel, qui fut réuni quelque temps après à la congrégation des bénédictins de Saint-Maur. Grand nombre de nobles personnages des environs furent inhumés dans ce monastère ou lui léguèrent de pieuses fondations. De ce nombre furent Èbles de Ventadour, Bernard, abbé de Tulle; Guillaume de Lastours, Aymeric Gilbert; Jourdain, abbé de Charroux; Isabelle de Correlas, dame de Châteauvert, Charlotte de Rochefort, Aymeric et Geoffroy de Rochefort, Albon de La Châtre et plusieurs seigneurs de Champiers. Parmi les donations que firen les comtes de Limoges à l'abbaye de Charroux, on cite le prieuré de Colonges (Leolenum), auquel les seigneurs de Turenne, de Curemonte, firent de grandes concessions, soit pour participer aux revenus de ce monastère, soit aussi pour affaiblir les droits de suzeraineté des comtes de Limoges, dont ils supportaient difficilement l'autorité.
Cependant l'ordre rétabli par la main puissante de Charlemagne ne tarda pas, après sa mort, à être troublé de nouveau. L'établissement d'une nationalité indépendante était une chimère que poursuivaient les Aquitains avec une persévérance déplorable. Pépin Il, leur roi, recommença la lutte. Charles le Chauve fut obligé de venir le combattre ; il assiégea le château de Turenne et s'en empara. Ces dissensions amenèrent dans le pays un ennemi plus redoutable encore ; les Normands envahirent et ravagèrent le Limousin, y détruisirent plusieurs établissements religieux et ne se retirèrent qu'après une sanglante bataille gagnée sur eux par Raoul de Bourgogne, dans les environs de Beaulieu. Au milieu de ces déchirements, Eudes, le célèbre comte de Paris, essaya pour le bas Limousin d'une organisation nouvelle ; il créa un vicomte chargé d'administrer le pays et d'y rendre la justice et revêtit de cet emploi Adhémar d'Escals qui résidait le plus ordinairement à Tulle. À peine délivré par Raoul de Bourgogne des pillages et des ravages des Normands, le pays de la Corrèze fut en proie à de nouveaux troubles, à l'avènement des Capétiens; le couronnement de la féodalité dans la personne de Hugues devait être, en effet, un fatal exemple pour les grands vassaux d'Aquitaine. Les comtes de Toulouse et de Poitiers, ayant des droits égaux, se crurent appelés aux mêmes destinées que les comtes de Paris ils associèrent à leurs ambitieuses menées les vicomtes de Turenne, de Comborn et de Ventadour, les seigneurs de Gimel de La Roche-Canillac et tous ceux qui avaient quelque force ou quelque influence dans la contrée.
L'autorité royale y demeura complètement méconnue jusqu'au mariage d'Éléonore avec Louis le Jeune. Le Limousin faisait partie de la dot de la riche héritière ; on sait quelles funestes conséquences entraînèrent son divorce avec le roi de France et son second mariage avec un prince anglais. Le Limousin fut une des provinces où la lutte fut le plus acharnée. La grande guerre entre les rois de France et d'Angleterre s'y compliqua souvent de déchirements intérieurs, de séditions pour des causes locales ; c'est ainsi que la sédition du guerrier troubadour Bertrand de Born, seigneur de Hautefort, et la révolte des fils de Henri contre leur père se détachent comme de sanglants épisodes sur le tableau déjà si sombre de cette époque. Le peuple payait les fautes des seigneurs Henri II et Richard Cœur de Lion, qui lui était resté fidèle et soumis, ravagèrent impitoyablement les campagnes où les rebelles avaient trouvé ressources et assistance ; d'autres calamités naquirent de celles-là. Les bandes de mercenaires, amenées dans le pays par les princes, les routiers, les Brabançons, finirent par vouloir faire pour leur propre compte le métier que leurs nobles maîtres leur avaient enseigné ; ils se mirent à saccage les villes et bourgs, à piller églises et châteaux, à tuer ou rançonner prêtres, bourgeois et vilains. Yssandon, Ussel et Treignac furent les principaux théâtres de leurs exploits. Il fallut que le pays se levât en masse pour se délivrer de ce fléau. L'évêque Gérard se mit à la tête des citoyens d'Uzerche et de Brive ; sous lui marchaient Adhémar, vicomte de Limoges, Archambaud V de Comborn, Olivier de Lastours. Ils attaquèrent les routiers dans les plaines de Malemort et leur tuèrent 2,500 hommes dans un combat qui dura six heures.
Après cette rude épreuve, le Limousin eut quelques années de paix. L'ardeur de sa noblesse se tourna vers les croisades. Ce fut une nouvelle source de gloire et d'illustration pour les maisons de Turenne, de Noailles, de Ségur, de Lastours, de Curemonte, de Gimel, etc.
Sous le règne de Philippe de Valois, la guerre se ranima contre les Anglais et prit, dans le Limousin, un caractère de nationalité qu'elle n'avait point eu jusqu'alors. Le roi de France visita Brive en 1335 ; il veilla par lui-même à ce que les murailles des villes fussent mises en bon état de défense. C'est à cette époque que se rattachent la délivrance de Tulle par le comte d'Armagnac et l'institution de la cérémonie commémorative connue sous le nom de fête de Saint-Léger. La bataille de Poitiers et le traité de Brétigny replacèrent le Limousin sous la domination anglaise ; mais l'acharnement de la dernière lutte pouvait déjà faire pressentir l'expulsion prochaine de l'étranger. Un seul chef anglais nommé Lebret avait été obligé d'assiéger et de prendre quatre fois Ussel, qui parvenait toujours à se délivrer de ses vainqueurs. Sous Charles V, Du Guesclin vint attaquer les Anglais dans le Limousin ; il les tint assiégés à leur tour dans Ussel, les chassa de la vicomté de Ségur et aida la population de Tulle à se débarrasser, en 1371, de la garnison que le prince de Galles avait mise dans cette ville ; mais, en 1374, Brive rouvrit ses portes aux Anglais. Assiégée et prise par le duc d'Anjou, elle expia sa trahison par le supplice de ses principaux magistrats, près de la porte même qui avait livré passage à l'ennemi. Brive ne tarda pas à se réhabiliter, en chassant les détachements anglais qui occupaient les châteaux de Bar, de Saint-Jal, d'Affieux et de Saint-Bonnet. Malgré les vicissitudes du triste règne de Charles VI, l'Anglais n'eut plus que des succès précaires en Limousin ; Charles VII leur enleva sans grande peine toutes leurs positions ; la dernière fut le château de Saint-Exupéry, près d'Ussel. Le monarque victorieux vint visiter le Limousin en 1441 ; il passa à Tulle les fêtes de Pâques de celle année.


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Brive

L'importance toute nouvelle que prit alors le pouvoir royal rattacha plus étroitement les provinces délivrées à la patrie commune et amoindrit l'influence de cette noblesse limousine, dont les dissensions et les rivalités avaient tant aggravé les maux des siècles précédents.
La ligue du Bien public, effort suprême de la féodalité mourante, ne trouva pas d'adhérents parmi les seigneurs du Limousin. Louis XI s'était montré dans le pays ; il y avait organisé les assises et avait séjourné à Rocamadour, à Brive, à Donzenac et à Uzerche. Plusieurs invasions de la peste signalent seules les règnes de Charles VIII et de François Ième, . C'est sous Henri II que se révèlent les premiers symptômes de la crise religieuse. Les rigueurs de Monsieur de Lestang, lieutenant général au siège de Brive, déterminèrent l'explosion. La guerre civile éclata ; les protestants trouvèrent surtout des adeptes dans la vicomté de Turenne, à Argentat et à Beaulieu. Les chefs les plus illustres se mirent à la tête des révoltés. Henri de La Tour, duc de Bouillon et vicomte de Turenne, dont l'influence était souveraine dans la province, y attira Biron, Coligny et Henri IV. Après la bataille de Jarnac, l'armée protestante vint prendre ses campements en Limousin ; une partie occupa Lubersac, Juillac et Saint-Bonnet ; une autre partie, Faye-la-Vineuse et les environs d'Ussel. Les hostilités partielles, les rencontres continuelles de partisans durèrent pendant tout le règne de Henri III. Le repos ne fut rendu à cette malheureuse contrée qu'après l'avènement de Henri IV au trône de France et après la réunion de la vicomté de Limoges à la couronne. Les luttes religieuses et la guerre civile dit XVIème siècle avaient réveillé les prétentions féodales. Les agitations de la Ligue étaient à peine apaisées qu'une nouvelle levée de boucliers se préparait en Limousin au commencement dit règne de Louis XIII. Le protestantime servit encore de prétexte à la noblesse mécontente ; une révolte éclata à Beaulieu en 1628, et les religieux de l'abbaye furent chassés. Richelieu comprima cette impuissante tentative ; mais à sa mort, pendant la minorité de Louis XIV, c'est encore dans le Limousin que se nouèrent les premières intrigues de la Fronde. La femme du prince de Condé réunit à Turenne, en 1648, les partisans des princes, et le duc de Bouillon chercha à s'emparer de Brive. Il échoua comme ses complices ailleurs ; Louis XIV grandit, et ce fut pour achever la ruine de la féodalité. Il semblait que, sous ce rapport, rien ne restât à faire à son successeur Louis XV porta cependant encore un dernier coup, plus sanglant peut-être que tous les autres, au prestige de la noblesse limousine. Après avoir acheté et réuni à la couronne cette vieille et glorieuse vicomté de Turenne, il obtint du duc de Choiseul, en 1751, en échange de la baronnie d'Amboise, la terre de Pompadour, et il la donna à Antoinette Poisson, sa maîtresse, qui prit le titre de marquise de Pompadour. Triste et cruelle façon de combler les vides faits dans les rangs des Turenne, des Noailles, des Curemonte et des Lastours.

Note
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Les pans de Travassac

Les pans de Travassac


Vu du ciel, c’est comme si des outils avaient fendu la montagne, laissant des tranchées de dizaines de mètres de profondeur. Mais à la différence du massif malgache du Tsingy — auquel ce site corrézien fait penser —, ces failles sont le résultat d’une activité humaine : un filon d’ardoise façonné par des carriers. Ces derniers ont laissé des pans de quartzite, jugés inadéquats pour des toitures, et débité ceux d’ardoise que l’on retrouve sur les toits en Limousin et en Auvergne… jusqu’à celui de l’abbaye du Mont-Saint-Michel.

Le manoir des anciens barons, devenu le palais d'une favorite, est aujourd'hui un haras, un dépôt d'étalons destinés à l'amélioration de la race chevaline en Limousin. Au moins, dans sa nouvelle destination, est-il encore utile au pays en y attirant le commerce, la spéculation, les affaires.
Une autre création du XVIIème siècle fait, comme celle-ci, vivre aujourd'hui bien des familles en même temps qu'elle est l'objet d'un légitime orgueil pour Tulle et pour le département de la Corrèze c'est la fabrique d'armes que les frères Pamphile établirent à Souillac, près de Tulle, et qui fut érigée en manufacture royale sous le règne de Louis XVI, en 1778. Les événements de la Révolution n'eurent pas de grand retentissement au milieu des montagnes et des sauvages vallées de la Corrèze ; le décret qui organisait le département et faisait de Tulle le chef-lieu du département excita bien un instant la jalousie de Brive, qui se croyait des droits à la représentation du bas Limousin. Depuis, ni les révolutions de 1830 et de 1848, ni la fatale guerre de 1870 et de 1871 ne sont venues distraire les laborieux et patients habitants du département de la Corrèze des travaux d'agriculture qui forment leur principale source de richesse et de bien-être.
Le département de la Corrèze a eu l'honneur de donner à l'Église catholique plusieurs papes Pierre Roger, pape d'Avignon de 1342 à 1352, sous le nom de Clément VI, Étienne Aubert, élu pape en 1352 sous le nom d'Innocent VI, et le neveu de Clément VI, intronisé en 1370, sous le nom de Grégoire XI ; c'est de ce même département que les familles de Comborn, Lévi, Ventadour, Noailles, Ségur et Turenne, que nous trouvons citées à chacune des pages de nos annales, tirent leur origine. Quatre importantes Châtellenies dépendant du gouvernement de Limoges ce partageaient la Corrèze


Vicomté de Turenne

C'est en 823 qu'apparaissent les premiers seigneurs de Turenne. Devenue un véritable État féodal à la suite des croisades, puis un des plus grands fiefs de France au XIVème siècle, la vicomté de Turenne jouit du Moyen Âge au XVIIIème siècle d'une autonomie complète. Jusqu'en 1738, les vicomtes, tenus à un simple hommage d'honneur envers le roi et exempts d'impôts à son égard, agissent en véritables souverains : ils réunissent des États généraux, lèvent les impôts, battent monnaie, anoblissent. La vicomté forme un État dans l'État. Ainsi, lorsque le roi interdit dans le royaume la culture du tabac, introduite en Aquitaine en 1560, cette mesure ne s'applique pas à la vicomté, où, au contraire, elle s'intensifie.


La vicomté de Ventadour

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Terrasson

La vicomté de Ventadour était une ancienne principauté féodale correspondant à un territoire du Bas-Limousin qui comprenait la région d'Ussel, de Meymac, de Neuvic et d'Egletons, autour de ce que l'on appela par la suite ses quatre "bonnes villes" d'Ussel, Meymac, Neuvic et Egletons1. Elle correspond approximativement à l'arrondissement actuel d'Ussel et au pays de la Montagne limousine (plateau de Millevaches). Ses frontières ont fluctué au cours des temps, mais elle conserva cependant une certaine homogénéité autour du château de Ventadour. Elle s'étendit parfois jusqu'à Gimel et à la région au nord de Tulle. La ville de Corrèze en fit partie, mais sa frontière orientale a toujours été le fleuve de la Dordogne qui la séparait de l'Auvergne, où elle eut néanmoins de nombreuses possessions. Parmi les anciennes seigneuries de cette vicomté, les plus importantes étaient au XIIe siècle celles d'Ussel, la première en importance, puis celles de Soudeilles et de Mirambel.



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Les grottes de Lamouroux près de Brive

Vicomté de Comborn

La vicomté de Comborn était un territoire du Bas-Limousin qui comprenait la région de Vigeois et la région de la Vézère et de la Corrèze au sud des Monédières. Son premier titulaire, à la fin du IXe siècle, fut Archambaud "le Boucher" (ou “Jambe pourrie”). Les Comborn, qui étaient une des grandes dynasties féodales du bas Limousin, possédèrent à différentes époques les vicomtés de Limoges et de Turenne. Comborn interdit l'accès du pays aux vicomtes de Limoges. Des contestations et des conflits s'élevèrent constamment entre grands féodaux dont la guerre était l'occupation principale. Dans cette " grande mêlée féodale ", les Comborn se distinguent par leurs ambitions et leur cruauté. L'histoire a retenu le nom de : Archambaud de Comborn (vers 934 - vers 996), 1er vicomte de Comborn, vicomte de Turenne et de Ventadour, le "Boucher" qui tranche ses ennemis « comme un vrai boucher qui coupe la viande sur un banc ». II fut appelé ensuite "Jambe pourrie" (Gamba puirida) après avoir eu la jambe prise et brisée dans une porte au cours du siège de Turenne. Il combattit aux côtés du duc de Normandie contre l'empereur Othon. Ses descendants, véritables Atrides, se déchirèrent entre eux.


Vicomté de Limoges

Note

Collonge la Rouge

Les moines de l’abbaye de Charroux en Poitou fondent un prieuré au VIIIème siècle suite à une donation du comte Roger de Limoges. Le prieuré est intégré dans la Vicomté de Turenne en 844 et attire, sous sa protection, une population de paysans, d’artisans et de commerçants6. Autour de ses bâtiments protégés par une enceinte, la communauté prospère. L’accueil des pèlerins en route pour Compostelle via Rocamadour est une source durable de profits. En 1308, le vicomte de Turenne accorde à la ville une charte de franchise. Le droit de juridiction haute, moyenne et basse lui est accordé. Il préside à la naissance de lignées de procureurs, avocats, notaires. L’enclos ne suffit plus à contenir sa population. Naissent alors les barris : le faubourg de la Veyrie à l’est, celui de Hautefort, du Faure, la Guitardie.

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Collonge la Rouge

Collonges traverse les guerres religions, de manière relativement pacifique, puisque les deux nefs de l'église sont utilisées alternativement pour le culte catholique et le culte protestant. Après les guerres de religion, la reconstruction du patrimoine de la petite noblesse coïncide avec la montée en puissance de la vicomté. C’est à cette époque que s’élèvent les nobles logis des officiers de la vicomté. Après la vente de la vicomté à la Couronne de France en 1738 - qui entraine la fin de ses privilèges fiscaux - puis la Révolution, qui détruit les bâtiments du prieuré, le bourg ne retrouve qu’une prospérité éphémère au début du XIXème siècle. Collonges perd peu à peu ses habitants, le village se transformant en carrière de pierres.

Entre Limoges, Brive et Périgueux les vicomtes de Limoges, dits aussi vicomtes de Ségur créèrent une petite principauté dont le dernier héritier fut Henri IV. La vicomté de Limoges dite aussi vicomté de Ségur; cette ville étant la résidence principale des vicomtes au cœur de leur domaine; passa de la famille de Limoges-Ségur à celle des Bretagne, puis aux Blois-Bretagne, aux d'Albret et enfin aux Bourbons. Leur territoire comprenait les châteaux de Ségur, d'Excideuil, d'Aixe sur Vienne, d'Auberoche et de Nontron. Il s'étendait sur les départements actuels de Haute-Vienne, Dordogne et Corrèze.

Tulle


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La préfecture de Tulle

Tulle n'entre dans l'histoire qu'avec la fondation au VIIème siècle d’un monastère dédié à Saint Michel par un certain Chaffre. Autour des bâtiments se groupent les habitants du pays. Le premier monastère, détruit par les invasions normandes en 846, est reconstruit mais disparaît au XIème siècle. De nouvelles constructions sont entreprises, auxquelles le pape Urbain II, de passage à Tulle en 1095, accorde sa protection. La première pierre de la nouvelle abbatiale est posée en 1130, l'édifice ne fut terminé que deux siècles plus tard. En 1317, le pape Jean XXII crée le diocèse de Tulle, l'abbatiale devient cathédrale. Pendant la guerre de Cent Ans, les Anglais prennent la ville en 1346 tandis que sévit la peste noire ; chassés de la ville par la milice locale, la ville retombe à nouveau en 1369, puis sont définitivement expulsés par la milice locale. En 1443, Charles VII y réunit les États généraux du Bas-Limousin. L'abbaye est pratiquement désaffectée avec la sécularisation de 1514. L'évêque se fait construire un château et le réfectoire devient le siège du tribunal. Au cours des Guerres de Religion, Tulle tient pour les catholiques; la ville résiste une première fois aux huguenots en 1577, mais les troupes du vicomte de Turenne prennent une sanglante revanche en 1585. Ils mettent la ville à sac et la dévastent, après un assaut que le poète protestant Agrippa d'Aubigné a relaté. En 1705 la sœur Marcelline Pauper, fonde en cette ville une Maison de la Congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers, pour soulager la misère du peuple et apprendre à lire aux enfants. Elle y meurt le 25 juin 1708. Les mutilations et pillages seront beaucoup plus graves pendant la Révolution : la cathédrale et les bâtiments abbatiaux sont convertis en manufacture d'armes, toutes les ferrures, y compris les fers de soutènement de la coupole sont arrachés pour récupération, ce qui provoque l'effondrement de la coupole, du chevet, du transept et de la galerie nord du cloître. L'église est rouverte au culte en 1803, mais ne retrouvera son titre de cathédrale qu'en 1823.
Le 9 juin 1944, les SS de la division Das Reich commandée par le général Lammerding rentrant dans Tulle libérée la veille, pendent 99 personnes aux balcons de la ville et en déportent 141 autres dont 101 ne reviendront jamais.


Brive-la-Gaillarde


Note

La grande cascade de Gimel


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La grande cascade de Gimel

Près de Gimel, la Montane se précipite de cascade en cascade. On en compte cinq principales et au moins autant de secondaires. La hauteur totale de la chute est d'environ 130 mètres. On ne peut voir toutes ces cascades d'un seul coup d'œil, à cause des circuits du canal que les eaux se sont creusé entre les rochers. La chute supérieure se divise en trois parties. Elle a près de 45 mètres de hauteur et, quand les eaux sont abondantes, une largeur de 5 mètres. Lorsque la Montane est grossie par la fonte des neiges, les trois cascades se confondent en une seule. Au dessous de la première chute, l'eau suit un plan incliné, formé par un rocher d'une seule pièce de 27 mètres de hauteur, et se jette dans un gouffre dont on n'a pu encore sonder la profondeur. Comme on l'a dit avec raison, la cascade de Gimel serait une des plus célèbres de France, si le volume de ses eaux répondait la hauteur des rochers d'où elle se précipite.

Cette ville est située de la manière la plus gracieuse, dans le joli vallon de la Corrèze, au milieu d'un bassin de prairies et de vergers, entre des coteaux de vignes d'un côté, et des collines boisées de l'autre. Elle est entourée d'une allée de beaux ormes, en manière de boulevards et bordée de jolies maisons en pierres de taille. Cette allée offre, du côté de la rivière, une promenade aussi fraîche que pittoresque. Mais les voyageurs, pour emporter de cette ville l'idée avantageuse que semble indiquer son aspect extérieur, ne doivent pas pénétrer dans son enceinte ; ils n'y trouveraient ni belles places, ni belles rues, quoique les unes et les autres soient bordées de maisons construites en pierres bien taillées; une seule rue, celle des Nobles, offre un peu de largeur et quelques constructions de bon goût.


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Brive

Brive fut d'abord un point de franchissement de la Corrèze, comme l'atteste son toponyme gaulois Briva (ou Briua) « pont ». Le pont primitif fut ensuite remplacé par un pont romain (pont du Bouy) conçu pour un itinéraire allant de Lyon à Bordeaux par la vallée de la Corrèze. Cet itinéraire croisait un axe nord-sud qui reliait Poitiers à Cahors. Une modeste bourgade émergea, attestée par les vestiges d'ateliers de potiers très actifs. La ville fut christianisée au Ve siècle par Martin dit l'Espagnol, sur la tombe duquel Rorice Ier, évêque de Limoges, construisit une basilique. Au VIème siècle, elle fut le théâtre d'une révolte des notables d'Aquitaine qui, refusant de tomber sous la coupe du roi d'Austrasie, se réunirent à Brive et portèrent sur le pavois Gondovald, un bâtard de Clotaire, lui-même fils de Clovis. Mais ce « roi de Brive » fut assassiné en 584 à Saint-Bertrand-de-Comminges. La basilique fut incendiée et le Limousin, rattaché à l'Austrasie. Saint Ferréol, évêque de Limoges, fit reconstruire la basilique et s'appuya sur une communauté de chanoines pour la diffusion de l'Évangile. Vers l'an mil, Brive était devenue un bourg canonial doté de nombreux lieux de culte. Au XIème siècle, Brive, située à la jonction des vicomtés de Limoges, de Comborn et de Turenne, avait pour seigneur l'évêque de Limoges. La ville qui s'étendait sur trois hectares, était protégée par une enceinte percée de quatre portes.

Note

Le Château de Malemort


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Des Brabançons,

Non loin de Brive, sur la route de Tulle, se trouvent les ruines de l'ancien château de Beaufort, qui, dans le courant du XVèmesiècle, servait de retraite à une de ces troupes d'aventuriers et de mercenaires, licenciés par le Prince Noir, appelés Brabançons, introduits en France à la suite de nos guerres avec les Anglais, et qui ravageaient le pays. Les seigneurs limousins prirent les armes ; les aventuriers furent attaqués dans leur repaire et défaits le 21 avril1477, on en tua deux mille, et depuis le nom de Beaufort fut changé en celui de Malemort

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Parc de Brive

À partir du XIIème siècle, se développèrent des faubourgs hors des murs, de part et d'autre des voies d'accès. Mais la ville ne comportait pas de château car sa protection était assurée par les seigneurs de Malemort et les vicomtes de Turenne. Cette protection s'avéra toutefois pesante ; les bourgeois, entraînés par la vague d'émancipation urbaine générale, obtinrent le consulat, que Louis VIII confirma en 1225. Les chanoines adoptèrent la règle de Saint-Augustin et ils reconstruisirent la collégiale Saint-Martin. En 1341, pour respecter l'ordre du roi, les quatre consuls de Brive entreprirent la construction d'une grande enceinte qui quintupla l'espace enclos ; l'ampleur des travaux valut à la cité le surnom de « gaillarde ». Par le traité de Brétigny, Brive, qui appartient à l'Aquitaine, devint anglaise et le demeura jusqu'à la rupture du traité et la reprise de la guerre, neuf ans après. Commence alors une période de flottement avec un rattachement hésitant et tardif au roi de France. À nouveau rattachée à l'Angleterre en 1373, après la trahison d'un consul, la ville fut finalement reconquise l'année suivante par le roi de France, qui abolit un temps consulat et franchises. Charles V finit par lui accorder sa grâce, et la ville resta désormais fidèle à la couronne. En 1463, Louis XI fut accueilli dans la liesse. Restée catholique au sein d'une région acquise à la Réforme, Brive fut saccagée par les troupes de Turenne en 1577. Pour récompenser la cité de sa fidélité, le roi en fit le siège d'un présidial. Brive est dite « gaillarde » parce que fortifiée. (Galia désignant la force en latin). En effet au XVIème siècle la ville est entourée d’une enceinte hérissée de tours. On entre alors en ville d’un côté par une porte, de l’autre par un pont. Aux XVIIème et XVIIIème siècles, la ville connut une grande prospérité, à laquelle contribua le Briviste Guillaume Dubois, précepteur de Philippe d'Orléans, puis Premier ministre. Son frère Joseph, devenu grand voyer, fit construire le pont Neuf (l'actuel pont Cardinal) et de nouveaux hôtels particuliers, aménagea des boulevards et les faubourgs, assainit les marécages de la Guierle, restaura la collégiale et détruisit les remparts.


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La place Krüger et l'Eglise Saint Martin à Brive

Néanmoins, malgré cet essor, la ville, très peu industrialisée, ne comptait à la veille de la Révolution qu'une seule fabrique de tissu, la Manufacture Le Clère, qui occupait quelque deux cents ouvriers. Modeste chef-lieu d'arrondissement au début du XIXème siècle, Brive se développa à partir de 1860, grâce à l'arrivée du chemin de fer. Son site, préféré à celui de Tulle pour des raisons topographiques et économiques, devint le centre ferroviaire d'une étoile à six branches. Le train arriva à point nommé, après le phylloxera qui avait détruit le vignoble régional. Il entraîna la spécialisation du bassin de Brive dans la production légumière et fruitière. Cet essor agricole induisit la création d'autres établissements : conserveries, confitureries, fabriques de liqueurs et, pour le conditionnement, vanneries, papeteries et fabriques de bois.

Capitale régionale de la Résistance en tant que siège des principaux mouvements (Armée secrète et Mouvements unis de la Résistance), réseaux action (AUTHOR-DIGGER du Special Operations Executive britannique...) et réseaux de renseignement (Alliance...), Brive-la-Gaillarde est la première ville de la France occupée à se libérer par ses propres moyens le 15 août 1944. Elle recevra à ce titre la Croix de guerre 1939-1945. C'est à Brive également que dès le 17 juin 1940, Edmond Michelet distribua un tract appelant à la résistance contre l'envahisseur nazi.


Ussel


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L'hôtel Ventadour à Ussel

Située entre deux rivières, la Diège et la Sarsonne, Ussel était le chef-lieu du duché de Ventadour. Cette seigneurie, qui a eu pendant longtemps le titre de vicomté, fut érigée, l'an 1350, en comté; l'an 1578, en duché simple, et l'an 1589, en duché-pairie. Les lettres de cette dernière érection furent enregistrées le 24 janvier 1594. Les vicomtes de Ventadour tiraient leur origine des vicomtes de Comborn. Archambaud, deuxième du nom, vicomte de Comborn, eut de Rotberge de Rochechouart, sa femme, trois enfants mâles et une fille; Èbles, l'un d'eux, fut le premier vicomte de Ventadour. Bernard, frère d'Èbles Ier, tua de sa propre main Èbles II, son neveu, et lui succéda en 1111 Après avoir joui longtemps du fruit de son crime, ce brigand féodal se retira au monastère de Cluny. Son fils fut surnommé Èbles le Chanteur. Il se distingua parmi les troubadours, et l'on raconte qu'il combla d'honneurs le fils d'un pauvre habitant de Ventadour, « à cause de ses belles et riches inventions en poésie.» Ce seigneur mourut en 1170, au Mont-Cassin, en revenant de la terre sainte. De son mariage avec Agnès de Montluçon, il avait eu un fils, qui lui succéda sous le nom d'Èbles III. Èbles IV épousa, vers l'an 1174, Sibylle de La Faye. Èbles VI épousa Dauphine de La Tour d'Auvergne.Il fit le voyage d'outre-mer avec Alphonse, comte de Poitiers, frère de Louis IX. Èbles VII accompagna saint Louis dans la huitième croisade et fut fait chevalier devant Tunis. Bernard, comte de Ventadour, combattit à Poitiers à côté du roi Jean et fut fait prisonnier avec son fils (13:56) Rendu à la liberté, il ne sut point défendre son château contre les Anglais. En 1379, Geoffroy Tète-Noire, un des pillards qui tenaient pour le roi d'Angleterre, s'empara de Ventadour.« Le comte, dit Froissart, estoit ancien et simple prud'homme, qui plus est s'armoit, mais se tenoit tout coi en son castel. » Il se retira avec sa femme et ses enfants au château de Montpensier, en Auvergne. Geoffroy Tête-Noire mourut au château de Ventadour. Il remit à ses compagnons d'armes ce singulier testament
« Premièrement, je laisse à la chapelle de Saint-Georges, qui sied au clos de céans, pour les réparations et les réédifications, mille et cinq cents francs.
Et après, m'allie, qui loyalement m'a servi, deux mille cinq cents francs.
Item, aux valets de ma chambre, cinq cents francs.
Et après, à Alain Roux, votre capitaine, quatre mille francs.
Item, le surplus, je laisse et donne ainsi que vous dirai.
Vous êtes tous, comme il me semble, environ trente compagnons d'un fait et d'une entreprise, et devez être frères et d'une même alliance sans débats ni riotte, n'estrif entre vous. Tout ce que je vous ai dit, vous trouverez à l'arche. Si départirez le surplus entre vous bellement; et si ne pouvez être d'accord, et que le diable se mette entre vous, voilà une hache bonne et forte, et bien tranchante rompez l'arche, et puis en ait qui avoir pourra. »


Il ne faut pas s'étonner après cela que le souvenir de la guerre de Cent ans se soit maintenu parmi le peuple de ce canton, et que le patois du pays conserve le proverbe « Méchant comme un Angly. »
Jacques de Ventadour, petit-fils de Bernard, fut fait prisonnier à la bataille d'Azincourt (1415). Il mourut en 1422 sans postérité. Son frère, Charles, lui succéda. Louis, fils de Charles, de son mariage avec Catherine de Beaufort, fille de Pierre, vicomte de Turenne, eut une fille unique, qui fut unie, en1472, à Louis de Lévis, seigneur de La Voûte. Alors commença la seconde race des seigneurs de Ventadour. Gilbert III de Lévis-Ventadour épousa Catherine de Montmorency, fille d'Anne, connétable de France. Cette maison a joué un rôle important dans l'histoire et à la cour. A part son église, monument historique du XIIèmeet du XVème siècle, et quelques anciennes maisons à tourelles, l'ancien chef-lieu du duché de Ventadour, transformé en chef-lieu de sous-préfecture, ne possède aucun édifice remarquable. Le château a complètement disparu le monticule qu'il couronnait a été aplani pour recevoir une halle couverte. Ussel a été dévastée par plusieurs incendies (en 1358, en 1404 et en 1472) des maladies épidémiques enlevèrent une partie de la population en 1438, en 1564 et en 1587. La peste de 1438 dura trois années.
« Ussel, dit Abel Hugo (France pittoresque,1835), a été le théâtre, il y a environ un siècle, d'une mystification dont le souvenir est encore désagréable aux habitants. On raconte qu'un jeune espiègle, clerc de procureur à Clermont, vint visiter Ussel avec plusieurs amis, revêtus comme lui de costumes empruntés à la garde-robe de quelque théâtre qu'il y fit une entrée triomphale, se donna et fut reconnu par le peuple et les autorités pour un prince grec, et qu'il s'y fit ainsi héberger pendant plusieurs mois. » Ussel fabrique de grosses étoffes de laine, des toiles à voiles et des clous; elle possède des tanneries et fait un commerce assez important en bestiaux, chanvre, pelleterie, toile, cire, suif, bois, merrain, etc. Dans les environs, il y a des carrières de granit bleu.


Le vicomté de Comborn

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Le château de Comborn

Le château de Comborn est aujourd'hui situé sur le territoire de la commune d'Orgnac-sur-Vézère. On aperçoit l'ensemble constitué par les ruines médiévales et par le "castel" construit au XVIIIèmesiècle depuis le promontoire aménagé sur la route qui conduit à Estivaux. Ce panorama compte parmi les plus beaux paysages qu'offre la vallée de la Vézère et ses prestigieuses gorges.
Le premier vicomte de Comborn connu dans l'histoire portait le nom d' Archambaud. Il fut en même temps vicomte de Turenne vers 980. Il avait reçu le surnom de Jambe pourrie, à cause d'une blessure, qui ne se ferma jamais. Il avait été touché en assiégeant le château de Turenne, selon les chroniques de l'époque. Archambaud était appelé aussi le Boucher, à cause de sa force athlétique et de sa cruauté. Après lui, ses vastes domaines se divisèrent en trois vicomtés: Comborn, Ventadour et Turenne. Plus tard, les fiefs de Treignac, de Donzenac, de Beaumont et de Malemort se démembrèrent des vicomtés primitives. Les seigneurs de Treignac, furent presque tous cruels et ambitieux. Archambaud II, jaloux de son frère, l'assassina en 1033. Archambaud III, en expiation de ses attaques contre l'abbaye de Vigeois, fonda celle de Meymac en 1085. Èbles II, privé de son héritage, se vengea en déshonorant publiquement la femme de son oncle Bernard. Celui-ci le poursuivit et le tua dans une embuscade près de l'église d'Estivaux. Archambaud IV fit crever les yeux aux barons de Malemort, ses ennemis.




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